JohnSteed

631 votes

  • Dernier appel pour les vivants

    Peter Farris

    7/10 Dans son premier polar, Peter Farris nous offre une histoire de braquage à la sauce Tarantino. C’est violent, puissant avec un brin (mais léger) d’humanité.

    Hobe Hicklin a décidé de braquer une banque. Mais pas n’importe quelle banque : celle sur laquelle la fraternité aryenne avait décidé de faire main basse. Et pour couvrir son délit, il décide de prendre en otage le jeune guichetier Charlie. Du coup, en plus de la police, il a les gros caïds à ses trousses.

    Planques, gros calibres, course poursuite, bain de sang… Peter Farris n’épargne pas le lecteur dans cette cavale infernale. Bien que rythmé, puissant et fourni en personnages stéréotypés, ce livre manque d’un brin d’originalité que l’auteur américain saura dévoiler dans ses polars suivants. Une lecture qui mérite quand même le détour pour une histoire qui trouve son origine dans une expérience vécue par l’auteur.

    13/04/2022 à 13:11 5

  • Glacé

    Bernard Minier

    7/10 Un thriller qui parle d’un corps de cheval mutilé suspendu avec une cape en haut d’une montagne des Pyrénées. Du pharmacien du village tué et pendu nu et costumé d’une cape, avec un doigt sectionné. Et pour agrémenter la situation, un centre psychiatrique de haute sécurité où est détenu un dangereux patient dont l’ADN se trouve sur les lieux des crimes.

    C’est dans ce contexte que le commandant Servaz mène son enquête, en compagnie de la mystérieuse et troublante gendarme Ziegler. C’est par ce livre que je découvre Bernard Minier. Une lecture d’une intrigue sans grande originalité mais efficace : aucun moment de faiblesse, un rythme soutenu et maitrisé.

    10/04/2022 à 12:18 4

  • Trois jours et une vie

    Pierre Lemaitre

    8/10 Raconter la culpabilité et les rouages des remords, et des conséquences sur sa vie est un exercice périlleux. Pierre Lemaitre dévoile son talent, non loin du maitre Simenon. Ce roman noir par son approche psychologique, les conséquences du drame dans ce petit village provincial a un arrière-goût de l’oeuvre du talentueux romancier belge. Un très beau moment de lecture.

    03/04/2022 à 11:28 7

  • Un privé à Babylone

    Richard Brautigan

    9/10 Ce roman est complètement barré et loufoque. Ce qui en fait un roman à part dans le roman policier, séduisant, addictif et charmant. Mais peut-il être réduit à ce style du roman policier ?

    Il raconte une journée de la vie de Carr, un détective privé dans le San Francisco de 1942, tout de suite après l’attaque de Pearl Harbor. Un privé à la loose, qui est en complète descente aux enfers : il n’a pas d’affaires depuis longtemps. Il cherche désespérément 50 cents pour acheter des balles pour son revolver. Un mystérieux client souhaite lui confier une affaire à condition que Card soit armé. Il erre ainsi à droite à gauche…

    Pendant sa divagation, il raconte sa vie, sa mère qui le culpabilise d’avoir tué son père à l’âge de 4 ans, et qui n’accepte pas sa carrière, une vie professionnelle de base-balleur échouée après avoir pris une balle en pleine tête… D’ailleurs, depuis, il peut rentrer en transe facilement et rêver à Babylone, cette ville antique dans laquelle il est le célèbre privé, Smith Smith, adoré de sa séduisante secrétaire… Mais cette affaire qu’il se voit confier par une très séduisante femme buveuse de bière est très surprenant et intrigante : voler un corps à la morgue de son pote Pilon…

    Des chapitres courts, des personnages déjantés, un roman aussi absurde que prenant… Bref un livre plus que conseillé !

    03/04/2022 à 09:46 2

  • Les Bottes suédoises

    Henning Mankell

    9/10 C’est avec un plaisir non feint que j’ai lu la suite de Les chaussures italiennes. Ces bottes suédoises m’a permis de retrouver Frederik Welin, ce chirurgien de 70 ans isolé dans son île et ses comparses, sa fille et son ami Jansson, l’hypocondriaque facteur désormais en retraite.

    C’est avec un pincement au cœur que j’ai refermé le livre, sachant que je ne retrouverai plus jamais ce vieux sage et sa vision mélancolique de la vie, du temps qui passe, des priorités qu’il faut accorder et des rêves qu’il faut vivre.
    Pas la peine de m’étendre sur l’histoire mais l’incendie criminelle de la maison de Frederik sert de fil conducteur au roman. Frederik s’interroge sur sa vie, celle des quelques habitants, toujours moins nombreux, qui ont décidé de vivre ici, de son passé familial, de la mort qui guette et de l’évolution de la société suédoise (un thème récurrent et cher à l’auteur).

    A l’instar des Chaussures italiennes, la suite est un roman mélancolique empreint d’affection, d’humanité et de philosophie mankellienne. Mankell est un grand écrivain, faut-il encore le rappeler ?

    31/03/2022 à 18:54 5

  • Les Chaussures italiennes

    Henning Mankell

    9/10 Depuis 12 ans, depuis un accident dans sa vie professionnelle, Frederik Welin vit seul dans son île, une propriété familiale. Il n’a pour seule compagnie, une chatte et un chien, de vieux animaux, une fourmilière qui envahit son salon, et un facteur hypocondriaque, Jansson, qui lui rend visite régulièrement.
    Son isolement va être bouleversé par la venue d’un ancien amour, Harriett, qu’il a abandonnée il y a plus de 40 ans. Celle-ci, en phase terminale de cancer, demande à Frederik, avant de partir, de tenir la promesse qu’il lui a faite : lui montrer son petit lac où il allait enfant avec son père.

    La vie de Frederik Welin va être chamboulée, lui qui va découvrir la vraie vie, chargée d’amour, de compassion, de pardon…

    Un livre touchant où chaque page est remplie de mélancolie, d’amour, de tristesse, de sagesse et beaucoup de beauté : dans les paysages, dans le déroulement de vie et surtout dans les personnages. Une véritable leçon de vie.

    26/03/2022 à 08:55 5

  • Leur Domaine

    Jo Nesbo

    9/10 Je viens juste de refermer ce livre, que je reviens à quelques jours avant, quand j’avais débuté ma lecture de Leur domaine. Je repense à ma remarque d’alors, m’interrogeant sur la durée interminable pour arriver à bout des 635 pages de ce livre. Au bout de 60 pages, je me disais effectivement que ma lecture allait être fastidieuse. Que l’histoire de ces deux frères, leur complicité, leur solidarité, leur amour indéfectible n’allait pas du tout me tenir en haleine voire pire le temps du livre.

    Et puis, l’histoire prend de l’ampleur. Jo Nesbo, que je découvre ici, élargit son histoire, spatialement, avec tous les habitants du village de la montagne d’Os. Dans le temps également, car de vieilles affaires, des soupçons qui refont surface, des secrets de familles, …
    L’ambiance est sombre avec les personnalités des deux frères : Carl, le beau gosse séduisant à qui tout réussi ; Roy, l’aîné protecteur, qui est resté au village, à faire vivre une petite station-service, le célibataire endurci. Le paysage, comme les habitants, est rude, froid, secret.
    Et la trame du projet raconté par Roy, cette construction d’un hôtel de luxe par Carl et sa séduisante épouse, Shannon, va faire exploser toute la vie des habitants d’Os.

    Je viens juste de refermer ce livre et je sais qu’il va être un de mes coups de cœur. Ce livre est magistral, de ceux construits à la perfection, avec perversion, qui attise l’intérêt du lecteur, qui se dévoile page après page. Une lecture lumineuse d’un livre éblouissant.

    19/03/2022 à 09:20 7

  • Le Démon de la Colline aux Loups

    Dimitri Rouchon-Borie

    8/10 Dérangeant, éprouvant, … : voici comment je pourrais qualifier ce livre, cette première œuvre de Dimitri Rouchon-Borie.

    Dérangeant, car raconter l’histoire d’inceste c’est toucher à des domaines sensibles, à des interdits, aux limites du supportable. C’est traiter l’inhumain.
    Eprouvant car les sentiments sont confus, mêlés d’aversion, de dégoût et de compassion. Pas évident de sortir un avis tranché de ce qu’il faut ressentir du narrateur et de sa vie.

    Pourtant l’auteur a le mérite d’avoir traité son récit avec un style propre, avec les mots du narrateur au parcours scolaire limité : « son parlement » comme il le dit. Et on lit son parcours de vie effrayant, terrible et horrible qui l’a amené à ce moment et à cet endroit. Pas de jugement, juste une histoire qui laisse des images en tête, et des cauchemars que le fait de fermer le livre ne stoppera pas.

    Si ce récit est purement fictif, on est légitime de remettre en cause cette fiction tant les faits peuvent malheureusement se dévoiler dans la vie réelle. Et c’est peut-être cela qui fait froid dans le dos. Cette absence de frontière entre la fiction et la réalité que l’auteur a délibérément choisi. Choisi par l’absence de lieu et de temporalité. Choisi en faisant parler un enfant, l’innocence même. Une approche littéraire traitée comme une vérité absolue que le lecteur se prend en pleine face.

    07/03/2022 à 15:40 7

  • Desert Home

    James Anderson

    8/10 Ben Jones est un camionneur qui roule le long de la 117, une route en plein désert de l’Utah. Endetté, il sait que son camion ne va pas tarder à être saisi par ses créanciers. Mais son métier, lui orphelin à moitié juif et à moitié indien, il l’exerce comme une mission de service public pour ce territoire de ses ancêtres. Et de ses amis dont le vieux Walt, propriétaire d’un dinner, fermé, ne servant plus que de décor à un des films de série B.

    Alors que sa vie n’est que désespoir, il rencontre dans une propriété isolée près du dinner de Walt une belle et troublante femme, Claire. C’est le coup de foudre. Mais il fait l’objet d’une étrange surveillance. Est-ce lié à l’apparition de cette sirène ou d’une vieille affaire liée au viol de la femme de Walt ?

    Lire Desert home fut un réel moment de plaisir, à la découverte de Ben, de son histoire et de celles des autres protagonistes, des oubliés, des paumés ou de simples gens qui souhaitent vivre « normalement » dans ce désert où pour apprécier la lumière il faut savoir regarder à l’opposé, pour ne pas être ébloui et reconnaître la beauté des ombres. James Anderson sait transporter le lecteur dans un voyage dont il aimerait qu’il ne s’arrête jamais.

    06/03/2022 à 10:46 6

  • Sauvez-moi

    Jacques Expert

    8/10 Si de ma dernière (et première) expérience littéraire avec Jacques Expert, je suis resté assez mitigé, déçu par la fin de Adieu, j’ai souhaité renouveler l’expérience. Il faut dire que le style de l’auteur français a quelque chose d’attrayant voire d’addictif.
    Et Sauvez-moi n’échappe pas à ce constat. Dès les premières pages, je fus happé par l’histoire raconté par (en ?) Expert avec ses personnages assez forts, troublants, inquiétants…
    30 ans après son emprisonnement, Nicolas Thomas est libre et retourne à la vie, où l’attend un emploi d’insertion dans la Manche. 30 ans pendant lesquels il a clamé son innocence des crimes qu’il n’avait pas commis, a envoyé des lettres à la commissaire, Sophie Ponchartrain, qui lui avait volé ses aveux. Alors il lui a demandé de le sauver, de ne pas l’oublier et de réparer cette injustice.
    Alors quand, à sa sortie, des crimes avec le même mode opératoire sont commis, il n’en faut pas plus pour celle qui est devenue la commissaire du 36 quai des Orfèvres de chercher activement Nicolas Thomas. Avec son équipe qu’elle dirige d’une main de fer, et la talentueuse secrétaire, Rachel Bachelard, Sophie Ponchartrain va s’acharner et tout mettre en œuvre pour inculper Nicolas Thomas.

    Même si je fais (encore une fois) le constat que la fin laisse des questions sans réponses (que fait Sophie de ces nuits où elle s’enfuit dans Paris ?), et un dénouement un peu trop vite balancer, j’ai pris un véritable plaisir à lire ce Sauvez-moi.

    04/03/2022 à 17:17 5

  • Orphelines

    Franck Bouysse

    7/10 Bélony, inspecteur à l’ancienne et à l’instinct, et Dalençon, sa jeune coéquipière, enquêtent sur des meurtres de jeunes femmes mutilées. Les deux comparses, aux attirances troubles et inavouées, se trouvent confrontés à un tueur qui laissent de troublants indices dans le corps de ses victimes ou sur les lieux du crime.

    Un roman policier de facture classique pour Franck Bouysse que je préfère dans le noir rural, même si, il faut l’avouer, ces Orphelines, restent très plaisantes, et qu’il faut remettre dans son contexte, ce livre ayant été écrit au début de son parcours, comme si l’auteur limousin se cherchait encore.

    27/02/2022 à 11:42 3

  • Dix âmes, pas plus

    Ragnar Jonasson

    8/10 Una décide de répondre à la petite annonce de recherche d’une professeur d’école. Celle-ci se trouve dans la petite ville de Skalar, à l’extrême nord-est de l’Islande, qui ne compte que dix habitants. Una, que rien ni personne ne retient à Reykjavik décide de partir et de tenter l’aventure.

    Son intégration dans cette petite communauté est difficile, notamment à cause : des deux seules élèves dont elle a la charge ; du climat extrême ; d’habitants plus ou moins accueillants ; mais surtout elle entend le fantôme d’une jeune fille dans les combles de la maison où elle est hébergée…

    De mystérieux événements vont se dérouler dans cette petite bourgade qui vont ternir le lecteur en haleine. Un livre prenant pour lequel, bien n’étant pas amateur de fantômes, je me suis surpris à prendre plaisir à lire d’une traite pour savoir le fin mot de ces troublants événements.

    27/02/2022 à 11:28 6

  • Les Veufs

    Pierre Boileau, Thomas Narcejac

    9/10 Quel plaisir de tomber sur un très bon cru Boileau-Narcejac. Et cette cuvée 1970 est un vrai délice qui ne se dévoile qu’à la fin.

    Serge Mirkine est un vrai jaloux, ou plutôt un jaloux maladif. Acteur qui prête sa voix aux séries radio, Serge écrit également à ses heures perdues. Amoureux de la mannequin Mathilde, il est intimement persuadé qu’elle le trompe. Après avoir espionné ses faits et gestes, il engage un détective privé pour confirmer ses doutes. C’est ainsi qu’il découvre que l’amant n’est autre que l’agent de Mathilde : Méryl. Il décide alors d’aller le tuer dans son château en province. Alors que le tueur est vivement recherché, Serge apprend que son livre a obtenu un fameux prix.

    Il est devant un cruel dilemme : se dévoiler pour obtenir le prix au risque que des témoins le reconnaissent comme meurtrier de Méryl ou rester caché sans obtenir cette reconnaissance après qui il court depuis si longtemps et cet argent dont il aurait tant besoin.

    Et puis Serge apprend que Méryl n’était pas l’amant de Mathilde. Mais si ce n’était pas lui, qui peut-il être ? Car Serge sait que Mathilde a un amant….

    Et tout s’enchaîne entre les retournements de situation, les vérités qui n’en sont pas, … Une lecture addictive et vertigineuse. Le duo dévoile un pan de leur talent. Un livre qui mérite d’être reconnu.

    25/02/2022 à 08:37 6

  • Elle le gibier

    Élisa Vix

    8/10 Inspirée par sa « désastreuse carrière professionnelle », Elisa Vix nous raconte la terrible problématique des sur-diplômés dans leur recherche d’emploi et du milieu de l’entreprise sans foi ni loi.

    Cendrine, Karim, ses collègues, et d’autres protagonistes parlent à un enquêteur de Chrystal. On sait dès lors que quelque chose de dramatique s’est produit.
    Diplômée en neuroscience, ayant terminé sa thèse, Chrystal attend que s’ouvre une poste dans la recherche. Mais voilà, le milieu universitaire est clos. Alors, en attendant, Chrystal a besoin d’un travail « alimentaire ». Elle est recrutée chez Medecines, une multinationale de l’information médicale. Et l’on découvre une entreprise et un système où la pression, la manipulation, et la concurrence entre collègues sont les maîtres mots des Ressources humaines.

    Un roman choral qui fait froid dans le dos, d’un milieu professionnel sans pitié. Un roman court mais puissant et glaçant où la réalité dépasse, malheureusement, la fiction.

    21/02/2022 à 08:38 9

  • Isola

    Asa Avdic

    7/10 En vue de recruter la personne la plus adéquate pour un poste hautement secret-défense, Anna Francis est envoyée sur l’île d’Isola afin juger de la qualité des candidats. Si tout a été mis en place avec le Gouvernement, dont la simulation de sa mort, Anna se rend compte qu’un des sept candidats n’est autre que Henry Fall, un de ses anciens collègues pour qui elle voue de forts sentiments. Mais la mission doit être menée coûte que coûte…

    Manipulation, stratégie, secret, faux semblants,…. Asa Avdic joue avec le lecteur dans ce livre très plaisant, qui, pour ma part, vaut principalement par l’histoire d’Anna, et de ses sentiments envers Henry Fall. Car l’environnement politique que l’auteure a développé semble un peu flou, secondaire, voire superflu.

    30/01/2022 à 11:53 6

  • Avant les années terribles

    Víctor Del Árbol

    9/10 Victor Del Arbol délaisse l’histoire de l’Espagne pour se consacrer à la guerre civile en Ouganda.

    Isaïe a débarqué dans la péninsule ibérique il y a quelques années. Il est devenu réparateur de vélo et va devenir papa dans quelques semaines, amoureux fou de la maman, la sublime Lucia. Sa nouvelle vie semble radieuse, sans aucun nuage à l’horizon. Mais un ancien camarade vient frapper à sa porte et lui demande de venir témoigner de sa vie passée lors d’un séminaire international à Kampala. Il en va de l’avenir de son pays natal, l’Ouganda. Mais revenir en Afrique va réveiller les démons et faire ressurgir l’horreur d’une histoire qui ne pourra que difficilement s’oublier.

    Victor Del Arbol va, en alternant passé – présent, raconter l’horrible et terrifiante vie d’Isaïe, cet enfant soldat, qui, comme tant d’autres, ne comprendra qu’en grandissant la monstruosité des événements. L’auteur espagnol fait défiler ses mots, d’une poésie et d’une fluidité déconcertante. Sans jugement, il nous relate l’histoire de ce pays et de la folie des hommes et des enfants qui prenaient les armes pour combattre ce qu’ils ne comprenaient pas. Victor Del Arbol est au meilleur de son talent, comme s’il était proportionnel à l’effrayant thème du livre.

    30/01/2022 à 11:40 7

  • Une terre si froide

    Adrian McKinty

    8/10 Après avoir lu et découvert Sean Duffy, avec le troisième tome de la série écrite par Adrian McKinty, je continue la découverte des enquêtes menées par ce policier avec ce premier livre de la série, Une terre si froide. Et cela ne m’a en rien gêné dans ma lecture.

    Etre policier catholique au début des années 80 dans une Irlande où le catholicisme est plutôt dans le camp des « révolutionnaires », c’est une situation délicate pour Sean Duffy. De plus, il vit dans un quartier protestant. Ainsi, chaque matin, il vérifie si sa voiture n’est pas piégée, avant de se rendre au commissariat.
    Sean Duffy se voit confier avec ses collègues l’enquête sur le meurtre d’homosexuels mutilés. Une investigation difficile car l’homosexualité était un délit, et mis de côté par les médias qui préfèrent se focaliser sur les grévistes de la faim de l’IRA. Mais elle lui permettra de rencontrer la belle et catholique médecin légiste et de croiser une autre affaire, celle d’un suicide d’une femme d’un ex-martyr de la cause indépendantiste.

    Si ce premier opus est captivant, où Adrian McKinty raconte avec brio la tension de l’époque entre Anglais et Irlandais, j’ai trouvé le sarcasme et l’humour de Sean Duffy moins développés que dans Ne me cherche pas demain. Je poursuivrai cependant et avec plaisir la lecture des enquêtes de ce policier somme toute attachant.

    18/01/2022 à 17:07 10

  • L'Ombre des autres

    C. J. Tudor

    7/10 Une auteure découverte suite à la sélection de son livre pour concourir au Prix Polars Pourpres, CJ Tudor a déjà publié deux ouvrages, dont L’homme craie qui a reçu plusieurs prix.

    Le troisième opus de la romancière anglaise, L’ombre des autres, propose une lecture captivante d’un père torturé par la mort de sa femme et de sa fille, assassinées, et qui est convaincu que cette dernière est toujours vivante. Une recherche désespérée mais motivée par la vision de sa fille à l’arrière d’une voiture le jour de ces meurtres. Alors il arpente jour et nuit l’autoroute où il a vu pour la dernière fois sa fille, espérant retrouver cette voiture. Il sera aidé par un mystérieux samaritain, et une policière qui sera se ranger à ses convictions.

    Bien que véritable page-turner, L’ombre des autres souffrent de facilités dans l’intrigue, et de manque de tension. Comme dans l’œuvre d’Harlan Coben, (la comparaison est aisée dans le style et les thèmes abordés (il ne manquerait qu’un titre plus accrocheur, du genre « Je te retrouverai » pour parfaire la comparaison)), le lecteur sait que la fin ne l’empêchera pas de passer des nuits blanches.

    09/01/2022 à 15:38 7

  • Ces Orages-là

    Sandrine Collette

    8/10 Clémence est un petit bout de femme que l’on remarque à peine. Timide, réservée, mais courageuse. Du courage, il en a fallu pour s’enfuir et fuir la relation toxique d’avec son compagnon Thomas. Une idylle pour son entourage, mais une terreur pour Clémence.

    Elle s’est trouvé une petite maison, où elle peut se cacher. Loin de Thomas, et de son emprise qu’elle subissait. Elle sait que cette cachette est éphémère. Elle est encore faible, un rien pourrait la ramener à Thomas, et toute cette folie recommencerait. Elle se doute que Thomas fera tout de son côté pour la retrouver, la ramener et faire d’elle sa chose, son jouet. Pourtant, elle veut se reconstruire, avoir des projets comme avoir sa propre boulangerie, son métier. Et son voisin, Gabriel, un homme plus âgé, saura écouter et encourager Clémence…

    Un livre poignant, au thème tristement d’actualité que Sandrine Collette traite admirablement, avec subtilité et sensibilité. Une écriture profonde et un style qui sied à ce petit bout de femme à la fois hésitante, emplie de doute mais aussi de volonté.

    09/01/2022 à 14:59 7

  • Un flic bien trop honnête

    Franz Bartelt

    7/10 Wilfred Gamelle est un flic bien top honnête. Suite à une altercation dans un bus, il ne souhaite qu’une chose : dédommager l’autre pour lui avoir casser ses lunettes. D’autant plus quand il s’agit de lunettes d’un aveugle. Alors il déploie ses moyens de policier intègre pour retrouver l’homme non voyant. Gamelle avait de quoi s’emporter : une enquête sur une série de meurtres sans avoir aucune piste. Pus de 40 meurtres au compteur. Alors quand l’aveugle, Fernand Ladouce, lui fait part de ses théories, Gamelle l’écoute avec intérêt : un aveugle peut voir clair dans cette affaire, après tout.

    Il a le sens du devoir, ce Gamelle. Son ex femme le lui avait dit. Contrairement à elle, il ne prenait assez plaisir que la vie pouvait lui offrir. Alors Gamelle avec son collègue cul de jatte s’emploie à trouver ce meurtrier.

    Un petit roman loufoque, drôle rempli de dialogues et de pensées humoristiques. Franz Bartelt offre ici un moment de fraicheur et de francs sourires comme il sait si bien le faire. Un livre à lire pour sortir de toute morosité.

    09/01/2022 à 12:04 6