JohnSteed

709 votes

  • Le Village

    Dan Smith

    9/10 Ouest de l’Ukraine, dans un petit village isolé dénommé Vyriv, en 1930 : Luka, le père, et Viktor et Petro, ses 2 fils, partis chasser voient un homme venir vers eux. Dans cette neige abondante, cet homme progresse lentement. Luka, ancien soldat de l’armée impériale puis de l’armée révolutionnaire, guette avec circonspection la venue de l’étranger. Tout le monde au village redoute l’arrivée des activistes russes à la solde de Staline venus piller les terres et déporter les hommes dans les camps de travail. Jusqu’ici Vyriv a su être épargnée de la vindicte de la Guépéou, la police d’état de Staline. Et elle compte bien le rester. Luka constatant que cet homme est seul, vient à sa rencontre. L’homme s’effondre dans la neige inconscient, affaibli par la faim, la fatigue et le froid. Luka prend la décision de le ramener au village pour le soigner. Mais il constate que l’homme transporte avec lui, sur son traineau, les cadavres de deux enfants. C’est l’effroi. Les cuisses des enfants ont été découpées soigneusement en prélevant un morceau de chair. Luka n’a pas pu garder secret sa découverte aux villageois. Alors que Luka, après avoir fouillé les affaires de l’inconnu, sait que l’étranger était le père des enfants morts, les villageois ne l’entendent pas de cette oreille et veulent rendre justice. C’est un lynchage par les habitants remplis de haines envers ce tueur d’enfants.

    Après cette exécution sommaire, il est constaté que Dariya, une petite fille de 8 ans a disparu. Dariya est la nièce de Luka, la fille de Dimitri qui a déclenché le lynchage et la mort de l’inconnu. Les recherches s’organisent. Luka, guerrier et chasseur aguerri et expérimenté, prend la tête de l’expédition avec ses 2 fils. Les traces montrent que la petite fille a fait l’objet d’un enlèvement. Les minutes sont dès lors comptées. Mais dans ce froid extrême, ces conditions neigeuses difficiles, la faim qui tiraille l’estomac, cette chasse à l’homme est complexe d’autant qu’un autre paramètre inquiète encore plus Luka : ce voleur d’enfants s’avère être un tireur d’élite hors-pair…

    Je suis rentré dans ce livre à l’aveugle. J’avais ce livre depuis plusieurs mois dans ma liste de livres à lire, ce dernier étant très bien noté d’une part, et avait l’air de satisfaire mes goûts en matière de lecture, d’autre part. Comme je le fais de plus en plus, je n’ai pas lu la 4ème de couverture, les résumés divulgâchant trop à mon goût l’intrigue. Ainsi, je fus complétement subjugué par ce thriller. Car, outre l’ambiance froide et pesante due au contexte géopolitique de l’époque, ce livre multiplie les moments de tensions, l’intrigue principale se dévoilant au fil des pages. Ce livre est rempli d’épisodes effroyablement mémorables : le lynchage de l’étranger, la quête interminable de la fillette, les réflexions du chasseur/tireur d’élite, les interrogatoires violents des habitants et surtout ce personnage admirable de courage et de force/convictions, Luka. Un homme sur qui tout le monde compte mais rempli de doutes et d’humanité.

    Un livre qui m’a beaucoup séduit, ému et touché : un livre que je recommande fortement.

    aujourd'hui à 10:38

  • 1280 âmes

    Jean-Bernard Pouy

    6/10 L’idée est séduisante pour tout amateur littéraire : trouver une explication à la traduction décalée d’un livre. En l’espèce, Jean-Bernard Pouy, amateur (comme tout bon écrivain) de polars, a tenté dans ce livre de percer le mystère des cinq habitants manquants entre « Pottsville, 1280 habitants » (le titre original du célèbre polar de Jim Thompson) et sa traduction française « 1275 âmes ».

    Il ne s’agit pas d’un essai ou d’un article. C’est de manière romancée que l’auteur français, par l’intermédiaire de son personnage principal, Pierre de Gondol, tente de trouver qui sont ces 5 personnages que Marcel Duhamel, le traducteur français, a « oublié » ou « volontairement omis », sachant que la Série noire, l’éditeur, n’hésitait pas à tronquer des textes originaux.

    Pierre de Gondol, libraire à Paris, se voit lancer un pari par un client : trouver donc les 5 personnages manquants. Le lecteur va être amené à plonger dans les réflexions plus ou moins tirées par les cheveux du libraire. Il suivra également Pierre dans sa quête de Pottsville lors d’un périple aux Etats-Unis.

    Si l’idée était intéressante, ce livre est, je trouve, un prétexte à rendre hommage à Jim Thompson, à la Série noire et au genre du polar. C’est surtout un exercice de style, Jean-Bernard Pouy développant ses références littéraires, ses formules alambiquées, ses réparties culturelles, qui à la longue, deviennent barbantes. Si on additionne ce style rédhibitoire et une solution peu crédible pour ma part, 1280 âmes ne m’a pas vraiment convaincu.

    avant hier à 11:21

  • Rendez-vous en noir

    William Irish

    7/10 Pour bien comprendre la qualité de l’œuvre de William Irish, il suffit de citer La Mariée était en noir et La sirène du Mississipi adaptés au cinéma par François Truffaut, Fenêtre sur cour par Alfred Hitchcock, J’ai épousé une ombre par Robin Davis… Les écrits de William Irish ont inspiré les plus grands cinéastes et ont été interprétés pas de grands acteurs (Nathalie Baye, Francis Huster, James Stewart, Grace Kelly, Jeanne Moreau, Michel Bouquet, Jean-Claude Brialy,…). Le suspense procréé par l’Américain rend addictive la lecture de ses polars et peut facilement inspirer des scènes mémorables.

    Si Rendez-vous en noir n’a pas été adapté au cinéma, il n’en reste pas moins une impression qu’il aurait pu être facilement être source de scénario. Au départ, c’est un jeune couple amoureux, Johnny et Dorothy, qui, après plusieurs années d’attente et de rendez-vous devant la pharmacie de la ville, peuvent enfin entrevoir ensemble leur avenir : le mariage. Mais, un soir, Johnny arrivant au point de rendez-vous, découvre au milieu d’un attroupement le corps sans vie de Dorothy et à côté, une bouteille cassée…

    Chacun des autres chapitres décrit un rendez-vous d’amoureux dont le mari, l’amant, le fiancé va au final voir sa belle être tuée… Le lecteur découvre, au fil des pages, le lien qui unit ces histoires fatales de couples. Cela fait froid dans le dos. Au fil des paragraphes, des images de scène de films, en noir et blanc bien sûr (ce livre est écrit en 1948) me venaient en tête. Je voyais bien certains acteurs s’embrasser, zoom avant, dans un appartement typique des USA d’après-guerre, avec des violons grinçants en fond sonore…

    Si le scénario est un peu tiré par les cheveux, c’est l’ambiance générale de ce livre qui m’a plu : une atmosphère cloitrée, sombre et inquiétante.

    28/08/2025 à 10:23

  • Tous les silences

    Arttu Tuominen

    9/10 Vers 23 heures, comme tous les soirs depuis qu’il réside dans cette maison de retraite, Albert Kangasharju, 97 ans, fait sa petite sortie rituelle en bordure du parc. Deux hommes en noirs vont agresser le vieil homme. Les policiers de la Brigade de Pori sont chargés de l’enquête. Alors qu’Albert est à l’hôpital, les agresseurs tentent de le tuer et de le faire taire à jamais. Pour la police, la tentative de meurtre ne fait plus de doute. Après la tentative de pendaison à la maison de retraite et la tentative d’étouffement dans la chambre d’hôpital, les policiers s’interrogent sur le mobile d’un tel acharnement sur un vieillard. D’autant plus qu’Albert ignore les raisons de son agression. Lui, cet homme presque centenaire que tout le monde adore pense qu’il a fait l’objet d’une méprise, comme ce fut le cas, il y a plusieurs années.
    Polovita, Linda et Oksman mènent l’enquête sur le passé de cet homme.

    L’auteur finlandais déterre l’histoire de ces 8000 volontaires finlandais qui, après la Guerre d’Hiver, ont attaqué l’URSS aux côtés de l’Allemagne nazie. Un élan patriotique en vue d’une Finlande nourrissant un espoir vers une Grande Nation. Parallèlement à l’enquête, le lecteur sera amené à découvrir les atrocités commises par cette Division Viking envers les civils, les Juifs et les prisonniers de guerre.

    Ouvrir ce livre, c’est, outre se plonger dans une enquête passionnante, découvrir une page de l’histoire méconnue (pour le grand public, je pense) de la Finlande. C’est aussi le prétexte pour l’auteur de se questionner sur l’intérêt de dénoncer, encore de nos jours, les criminels nazis pour son pays.

    Ce fut une lecture sensible et délicate où j’ai adoré retrouver l’équipe de la Brigade de Pori, que je trouve aussi humaine qu’attachante.

    27/08/2025 à 15:43 6

  • Minuit à Atlanta

    Thomas Mullen

    9/10 Minuit à Atlanta clôt, à mon humble avis, admirablement cette trilogie « Darktown-Atlanta ». Car, si on retrouve encore une fois cette tension raciale, on ressent cette ségrégation entre Blancs et Noirs de manière plus extrême. La déségrégation des écoles est prononcée, ce qui, pour cette ville du Sud, est impossible socialement. Mais, pour ma part, ce qui rend encore plus passionnant cette lecture, c’est que l’auteur américain a axé son intrigue sur les médias afro-américains.

    Dans cette Atlanta de 1956, Tommy Smith, ex- flic noir (apparu dans les 2 tomes précédents) est devenu reporter au Daily Times. Alors qu’il s’est assoupi à son bureau, Smith est réveillé par un coup de feu. Il découvre le rédacteur en chef et propriétaire du journal, Arthur Bishop, mort. Son instinct policier prenant le dessus, Smith va enquêter sur les raisons de cet assassinat. Alors que la police arrête la femme de Bishop, Smith pense que le meurtrier voulait empêcher la divulgation dans le journal de certains faits gênants. Oui, mais qui et lesquels ? Car le bureau de Bishop, comme sa maison, ont été fouillés par d’étranges personnes.

    Thomas Mullen a su mélanger habilement tous les ingrédients sociaux et historiques de l’époque : chasse aux communistes, force du FBI, envergure d’un homme qui va devenir un symbole dans la lutte pour les droits civiques, Martin Luther King, le blocus des transports, les enjeux politiques locales, le poids des médias,… Si ce tome peut se lire aisément et indépendamment de ses prédécesseurs, avec Minuit à Atlanta, on prend conscience de la qualité de cette trilogie et de l’ampleur du travail documentaire réalisé par l’auteur américain.
    Thomas Mullen signe une œuvre de référence dans le polar historique et se pose surtout comme l’auteur américain contemporain le plus intéressant.

    26/08/2025 à 10:44 5

  • Le Bal des frelons

    Pascal Dessaint

    8/10 Dans ce Bal des frelons, il y a du Donald Westlake et du Charles Williams. Indubitablement, on jubile à la lecture de ce livre : les personnages « ploucs » ce village rural, caricaturaux, et cette histoire dont les ficelles se délient au fil des pages…

    Dans ce village de campagne, Maxime s’est retiré parce qu’il avait peur de faire du mal à ceux qu’il aimait et est devenu apiculteur, heureux de prendre soin des abeilles. Son beau-fils vient, après plusieurs années d’absence, le voir, en faisant de l’auto-stop. Il a été véhiculé par Antonin, agent pénitentiaire à la retraite, qui s’est retiré au vert, parce que sa femme, Martine, ne pouvait plus supporter la ville. Antonin essaie de trouver une manière de tuer sa femme. Martine a trompé son mari avec le Maire, Michel. Coralie, la secrétaire de la mairie, aimerait bien profiter aussi du premier magistrat de la commune et le menace de dévoiler ses petites affaires s’il ne lui fait pas l’amour, une première pour elle à plus de 50 ans.

    Mais Antonin a du souci à se faire. Il ne sait pas que 2 anciens taulards, Loïk et Baptiste, amants et fan de Status Quo, veulent se venger, eux aussi. De quoi ? D’avoir eu une relation avec une femme ?

    Pendant ce temps-là, Rémi, du haut de son château d’eau, retrouve sa femme morte avec qui il parle ainsi qu’à ses deux poules, ses seules compagnes.
    Une panoplie de personnages loufoques dans une histoire qui surprendra par son comique de situation, d’autant plus que Pascal Dessaint (d’abeilles), multiplie les phrases de citations et de réparties très drôles.

    22/08/2025 à 10:00 3

  • Toutes les nuances de la nuit

    Chris Whitaker

    10/10 « Aimer et être aimé, c’est plus que ce que l’on peut espérer de la vie. De quoi combler un millier d’existences ordinaires ».

    Joseph McCauley dit « Patch » a aimé et a été aimé, tout au long de son existence. Pourtant, lui, ce gamin pirate, a connu une existence des plus dramatiques. Séquestré plusieurs mois dans une cave plongée dans le noir, par un serial-killer en sauvant une copine de sa classe, Misty, il doit son sauvetage à Saint, sa copine qui à 13 ans a mené son enquête, observé les gens, disséqué les alibis, donné à l’inspecteur Nix ses pistes. Il doit sa survie à Grace, cette gamine, qui, enfermée elle aussi dans cette cave, lui a donné de l’espoir et des raisons de vivre, en lui décrivant les endroits majestueux.

    Quand il a été délivré, Grace avait disparu. Aucune trace de celle dont il n’a pas pu voir le visage. Tout le monde pensa même que Patch avait inventé ce personnage, créé un mirage qui l’avait aidé à survivre à l’enfer de son enlèvement. Peu importait les moqueries de ces camarades, il savait qu’il n’avait pas inventé Grace. Par amour pour son jeune ami, Saint le croit. Elle va même l’aider à la rechercher. Patch va peindre son portait dont il imaginait les traits. De son travail, il va développer un certain talent, dont les œuvres sont inspirées exclusivement de Grace et des jeunes filles enlevées. Patch va consacrer toute sa vie à le rechercher, et Saint, devenue policière et agente du FBI, l’épauler dans cette quête…

    Ce livre, je l’ai dévoré. Cette histoire est des plus poignantes. Chris Whitaker offre à son lecteur un panel de sentiments des plus variés et forts sur plus de 800 pages que l’on ne voit pas passer, chaque chapitre ne comportant pas plus de 3 pages. Si l’amour et l’amitié sont les thèmes prédominants, la liberté et la beauté des choses empreignent chaque page, à travers les différents protagonistes qui jalonnent cette tranche de vie. On admire comment l’auteur a su faire évoluer les personnages que l’on suit pendant 25 ans, avec leur vie, leur personnalité et la fidélité à leur valeur et principes.

    Ce livre, malgré toute la bienveillance qui transpire à chaque ligne, a pour trame principale la quête d’un tueur de jeunes filles à travers les Etats-Unis. Une sale affaire d’enlèvements, de disparitions non élucidées d’adolescentes, pour laquelle Patch et son amour d’enfance, Saint, vont consacrer la majorité de leur existence. Un sacrifice ? Une preuve d’amour ? Chacun y trouvera sa réponse.

    Mais n’oubliez pas : « Aimer et être aimé, c’est plus que ce que l’on peut espérer de la vie. De quoi combler un millier d’existences ordinaires ».

    20/08/2025 à 13:38 8

  • Labyrinthes

    Franck Thilliez

    7/10 Labyrinthes débute par dans un hôpital où une patiente y a été admise dans un état critique. Camille Nijinski, en charge de l'enquête, souhaite connaître l’identité de cette personne pour faire la lumière sur l’affaire. Retrouvée couverte de sang dans les bois à côté d’un cadavre, Camille ne possède aucun indice sur ce drame. De plus, la prévient le docteur Fibonacci, la victime ne pourra pas l’aider : elle a perdu tout souvenir de sa vie. Toutefois, le docteur Fibonacci informe Camille qu’elle a pu se confier à lui et lui a raconté son étrange histoire avant de tout oublier…

    « Tout d'abord, mademoiselle Nijinski, vous devez savoir qu'il y a cinq protagonistes. Toutes des femmes. Écrivez, c'est important : "la kidnappée", "la journaliste", "la romancière", "la psychiatre"... Et concentrez-vous, parce que cette histoire est un vrai labyrinthe où tout s'entremêle. La cinquième personne sera d'ailleurs le fil dans ce dédale et, j'en suis sûr, apportera les réponses à toutes vos questions. »

    Alors, on boit ces histoires de ces 4 femmes : Lysine, la journaliste, qui est victime d’une usurpation d’identité ; Véra Clétorne, la psychiatre, qui, souffrant d’hyper-électrosensibilité, s’est volontairement cloîtrée dans le hameau du bout du Croc, au fin fond des Vosges, isolée de toute onde. Elle y rencontrera Sophie Enrichz, une autrice, qui fut jadis sa patiente, mais dont elle ne garde aucun souvenir. Et Julie, qui se trouve kidnappée et enfermé par un étrange maniaque qui joue avec ses nerfs et aux échecs.

    Labyrinthes m’a plus ennuyé que dérouté. Ces différents huis-clos ne sont pas propices à l’action, et ce troisième tome de la série manque de rythme. Le thème est avant tout psychologique (perte de la mémoire, force de celle-ci à construire sa propre vérité) expliquant la lenteur de l’histoire. En soi, ce n’est pas préjudiciable sauf quand l’auteur compense par des scènes d’horreur dispensables, peut-être pour déstabiliser le lecteur qui peut voir au fil des pages la sortie de ce labyrinthe.

    18/08/2025 à 12:09 3

  • Tous des animaux

    Morgan Greene

    8/10 Polar choral, on sait dès les premières lignes, par la voix de Nicholas Pips, alias Nicky, qu’il a, avec Emmy Nailer et Peter Sachs, ses deux amis de lycée, tué et enterré Sammy Saint John. Fils du plus riche et influent homme d’affaire de la ville de Savage Ridge, Sammy passait pour le jeune le plus antipathique du lycée. Et c’est un euphémisme. Si la police ne sait pas qu’il a été tué, il ne fait aucun doute pour le magnat de la ville que son fils est mort. Il sait même que Nicky, Emmy et Peter sont les coupables. Il veut et somme les policiers et Barry Poplar, le chef, de les arrêter. Mais les trois amis ont un alibi en béton.

    Dix ans plus tard, par un stratagème d’une enquêtrice privée, Sloane Yo, recrutée par le père Saint John et le frère de Sammy, Ellison, les trois amis se retrouvent de retour à Savage Ridge. Ce secret est désormais fragile, car si le remords gagne Emmy, Sloane Yo veut tout faire pour harceler les amis et ébranler leur amitié. Et Ellison qui souhaite montrer à son père mourant qu’il peut être un digne héritier Saint John veut aussi montrer sa force pour faire avouer Nicky, Emmy et Peter.

    « On est à Savage Ridge, ma belle. Ici, on est tous des animaux ». Ces paroles d’un des protagonistes de cette affaire souligne à quel point le lecteur doit être prêt à découvrir leur motivation et le pacte scellé entre eux. Car tout est dévoilé, bien évidemment, à la fin, et le lecteur n’est pas au bout de ses surprises.

    Une très agréable lecture, dont l’intrigue se dévoile au gré des aller-retours passé-présent avec des personnages aussi mystérieux qu’horribles, aussi antipathique que torturés. Quand on sait qu’il s’agit du premier polar traduit de l’auteur qui en compte plus d’une vingtaine à ce jour, on n’a pas, je le pense, fini d’entendre parler et de lire Morgan Greene.

    14/08/2025 à 13:53 2

  • Le Verdict

    Nick Stone

    10/10 Je savais que si je voulais lire ce livre, il fallait me réserver du temps. Car pour avaler ses 800 pages (en version poche), étant peu adepte de faire traîner mes lectures sur plusieurs semaines, il me fallait avoir devant moi plusieurs jours de disponibilité. Or, rien de tel que les congés d’été. C’était avec un mélange d’appréhension et d’excitation que j’ai ouvert Le verdict et commencer ma lecture.

    Et je dois avouer que j’ai été happé par cette histoire, subjugué par tant de maîtrise, dans la description des procédures judiciaires, dans l’avancée subtile de l’intrigue, dans le déroulement de l’enquête, dans la construction de la personnalité des personnages, dans cette conspiration déroutante… Et Nick Stone n’ennuie jamais le lecteur. Au contraire, il nous tient en haleine. On tourne les pages pour dévorer cette histoire.

    Comme entrée en matière, dès les premières pages, les faits sont exposés : Vernon James, brillant mais controversé riche homme d’affaire (self-made man), reçoit le titre de l’homme étique de l’année. Vernon James est un séducteur et aime posséder les femmes. Et lors de cette soirée, pendant son discours de remerciement, il a remarqué dans le public, au premier rang, une femme, en robe verte, grande, blonde… le type de femme qu’il aime. Peu importe qu’il soit marié, le pouvoir lui permet tout. Alors que la soirée se termine, après avoir bu plusieurs verres, il retrouve enfin cette femme prénommée Fabia. Une fois dans la suite de l’hôtel, Fabia se refuse à lui. Les bousculades se terminent en coups, les coups en casse du mobilier. Fabia part laissant Vernon seul en colère, frustré… Le lendemain matin, après s’être affalé sur le canapé, Vernon se réveille, quitte l’hôtel et part à son bureau. Mais le personnel de chambre découvre le corps sans vie d’une femme dans la chambre de Vernon. Les policiers viennent l’arrêter pour meurtre… Vernon James clame son innocence et sollicite le célèbre cabinet KRP pour le représenter et le défendre. Car tout accuse Vernon James…

    Dans le cabinet KRP, Terry Flint est greffier. Au statut précaire, il aspire à être retenu pour obtenir de son employeur une bourse lui permettant d’aller à l’école d’avocat. Mais Terry est âgé et en concurrence avec une de ses collègues, une requin et au talent ravageur. Alors quand il se voit confier l’affaire VJ (Vernon James), il tait volontairement qu’il connaît bien le client : les deux étaient amis d’enfance, jusqu’à l’Université de Cambridge. Mais une sombre histoire de vol dont Vernon a accusé Terry a mis un terme définitif à cette longue amitié. Terry voit même une envie de vengeance.
    On découvre ainsi dans des aller-retours l’histoire de cette amitié déchue, les personnalités complexes de Terry et de Vernon, et bien évidemment cette affaire, dont on n’arrive pas à savoir qui dit vrai. On est tiraillé par des nouveaux faits incessants qui viennent contredire et mettre à mal les propos de VJ, et son innocence.

    Nick Stone déploie avec talent et malice une affaire dont les rebondissements sont multiples : on pourrait facilement une série tirée de cette histoire, avec plein de cliffhanger à chaque fin de chapitre, des histoires dans l’histoire, des personnages secondaires qui prennent une place essentielle (le détective privé, par exemple), de l’amour, de l’action,… C’est peu dire que j’ai été conquis par cette lecture. Un livre que je ne suis pas près d’oublier et dont je vais fortement conseiller la lecture.

    13/08/2025 à 11:30 8

  • Loch noir

    Peter May

    8/10 Quand j’ai appris que Peter May allait donner une suite à sa fameuse Trilogie écossaise, « redonner vie » à son héro Fin Macleod, mon sang n’a fait qu’un tour. Il faut dire que j’avais adoré les trois tomes qui, outre des enquêtes subtiles, avaient montré une Ecosse à la nature sauvage, aussi attrayante qu’effroyable, aussi mystérieuse que sublime. L’auteur aime son Ecosse et sait le retranscrire dans ses romans et notamment avec un talent indéniable dans cette Trilogie. Car, il faut savoir que l’Ecossais avait délaissé la Chine pour mettre en lumière sa terre natale, l’Ile de Lewis, dans cette série. Une belle découverte pour le lecteur.

    Mais, il aura fallu 15 ans pour que Peter May remette en toile de fond de ses livres la richesse et la beauté sauvage de l’Ile de Lewis. 15 ans, c’est une durée qui nous aurait fait oublier les détails des 3 tomes de la série. Mais cela n’affecte en rien la lecture de ce Loch noir. C’est donc avec empressement que j’ai ouvert ce livre et commencé cette histoire. Mais est-ce que j’attendais trop de cette suite, ou bien Peter May est en baisse d’inspiration, j’ai trouvé ce Loch noir fade par rapport aux précédents livres.

    Pourtant tout démarrait sur les chapeaux de roue, et, la tension et le suspense se présentaient à merveille. Fionnlagh, le fils de Fin Macleod et de Marsaili, est accusé du meurtre de Caitlin Black. Lui devenu professeur avait une liaison extra-conjugale avec cette jeune de 12 ans sa cadette. C’est l’effroi pour Fin et Marsaili, qui décident de quitter Glasgow pour aller sur place, sur l’Ile de Lewis.
    Fin, ayant quitté la police, souhaite, face au mutisme de son fils, faire la lumière sur cette affaire. A cette occasion, il rencontrera différentes personnes de sa jeunesse. Par flashback, on découvre l’histoire passée de Fin et de Marsaili. Si cela est intéressant, cela nuit à l’enquête qui ainsi semble mise en parenthèse jusqu’au dernier quart du livre. Toutefois, j’aurais appris les dérives écologiques de l’élevage industriel du saumon écossais ainsi que l’échouage malheureux des baleines sur les plages de l’île.

    Mais est-ce que j’attendais trop de cette suite, ou bien Peter May est en baisse d’inspiration ? Je dirais plutôt que l’effet de surprise du talent de l’auteur et de la beauté de l’Ile de Lewis ne jouent plus et que le lecteur amateur de l’œuvre de l’Ecossais voulait pour ce retour fracassant, un livre exceptionnel. Je n’aurais eu "qu’un" très bon livre.

    12/08/2025 à 11:20 4

  • Celui qui sait

    Ian McGuire

    9/10 Conquis par son précédent (et premier) livre, Dans les eaux du Grand Nord, je voulais savoir s’il s’agissait là d’un (magnifique) coup de chance du débutant, apprenti auteur, ou la découverte d’un auteur talentueux.

    Celui qui sait met en scène principalement deux hommes : un policier torturé, James O'Connor, chassé de la police irlandaise pour cause d’alcoolisme. Il a été « muté » à Manchester afin de traquer les Fenians, ces « terroristes » pour certains, ces « héros » pour d’autres, qui veulent déstabiliser par les armes et la force l’envahisseur anglais. L’autre figure principale de ce livre est Stephen Doyle. Ancien soldat de la Guerre de Sécession, il est revenu au pays et ne souhaite qu’une chose : venger les 3 militants irlandais pendus pour avoir tué un policier.

    James O’Connor est hanté : il a perdu sa femme, morte de maladie, et son fils, décédé encore bébé. Il s’était réfugié dans l’alcool, ce qui lui a coûté son poste en Irlande. Sobre depuis son arrivée à Manchester, il n’a que ce simple objectif : celui de traquer ceux qui veulent remettre en cause l’ordre établi. Peu importe qu’il s’agisse de compatriotes irlandais. Son rôle de policier lui tient à cœur. Il n’hésite pas à soudoyer des informateurs : il veut tout savoir et être « celui qui sait ».
    Et pourtant, O’Connor va voir sa vie perturbée. Il va se sentir responsable de la mort de ses informateurs, due à une négligence de sa part. D’autant qu’il semble avoir des sentiments envers la sœur d’une des victimes. Amour ou culpabilité ? Une déchirure pour O’Connor. Et quand son neveu débarque de New-York et se voit devenir l’appât idéal pour traquer Doyle, O’Connor va être encore plus contrarié.

    Car pour Doyle, toute fin justifie les moyens. Et dans cette lutte, il sait qu’il faut faire parler la poudre, et seulement la poudre. Car, le silence doit être roi, notamment pour les membres de cette Fraternité. Et Doyle n’hésitera pas à tuer pour assurer la réussite des attentats envisagés. Car l’honneur doit primer.

    Ian McGuire a confirmé, avec Celui qui sait, tout le talent découvert avec son précédent livre. Le lecteur ressent bien la tension dans ce Manchester de 1867 entre les Fenians et les autorités anglaises. Conspiration, trahison, enquête, chasse à l’homme côtoient l’odeur de la bière des tavernes et des peaux tannées des usines. Ian McGuire plonge le lecteur dans cette ambiance noire et sombre. Mention spéciale pour ces deux personnages et notamment pour ces passages où l’écrivain décrit avec merveille cette plongée d’O’Connor dans ses turpitudes sombres et ses anciens démons.

    11/08/2025 à 16:10 2

  • Rupture

    Simon Lelic

    9/10 En cette fin d’année scolaire, Samuel Szajkowski, professeur d’histoire dans un collège anglais, a tué par balles, lors d’une réunion dans le gymnase, trois élèves et un collègue avant de retourner l’arme contre lui.

    L’enquête menée par la police semble pliée et ne permet aucun doute : le tueur est bien identifié.

    Et pourtant, l’inspectrice Lucia May, avant de rendre à son supérieur le rapport permettant de clôturer cette affaire, a besoin de comprendre cet acte terrible et effroyable. Elle va donc, à l’encontre de sa hiérarchie, rechercher le témoignage de différents témoins de ce drame.
    Le lecteur lit, au rythme des chapitres successifs, ces comptes-rendus des témoins : élèves, collègues, parents, directeur du collège et sa secrétaire. A fur et à mesure, on découvre la chronologie de l’événement, les raisons de cette boucherie. Lucia May arrivera à percer le mystère du drame qui mettra en avant les responsables, une vérité que l’on étouffera…

    Rupture fait froid dans le dos, car on est confronté à une explication dérangeante. Ces meurtres ne devaient pas avoir plus d’explications : les faits étaient là, le meurtrier identifié. Mais, voilà, ce livre nous fait comprendre que l’humain est complexe. Qu’à l’origine il y avait plusieurs facteurs, et que la raison de cet acte est encore plus terrifiante… Un livre qui interroge, questionne et qui remue le lecteur. Un roman noir comme je les apprécie.

    08/08/2025 à 12:12 7

  • La Mare aux diams

    Charles Williams

    9/10 Faisant route vers la Floride, un pétrolier croise le Freya, un voilier léger à la dérive, dont le port d’attache est basé à Porto Rico. Le Commandant de bord ne peut que constater que l’équipage du Freya a disparu depuis peu : le café dans la cabine de la cuisine est encore tiède. Mais que s’est-il passé ? Qu’est devenu l’équipage ?

    Le Commandant ouvre le journal de bord et découvre, en même temps que le lecteur, le destin de Manning, qui a croisé le chemin d’une femme fatale, en la personne de Shannon Macaulay. Cette dernière avait recruté Manning, plongeur en mer, pour qu’il puisse récupérer 50.000 $ dans l’épave d’un avion échoué en plein cœur du Golfe du Mexique. Mais un gang s’en était pris à la belle et troublante Shannon. Il n’en a pas fallu plus à Manning pour sauver la belle. Mais il ne savait pas dans quel guêpier il avait mis les pieds…

    La mare aux diams constitue, à mes yeux, un livre incontournable de l’œuvre de l’auteur américain. Charles Williams déploie ici tout son art pour offrir cette histoire bien ficelée d’arnaque, comprenant l’incontournable blonde fatale et l’histoire d’amour qui va avec. Un livre qui mène, toutefois, le lecteur par le bout du nez et l’envoie vers un final très subtil et malicieux.

    07/08/2025 à 13:36 3

  • Le Gâteau mexicain

    Antonin Varenne

    6/10 Jeune manouche, Nino raconte à sa cousine sa drôle de péripétie. Le sauvetage d’un nourrisson dont la mère a été tué, suite à des coups de feu, causant un accident de voiture dans lequel il est impliqué. S’ensuit une drôle de chasse à l’homme pour capturer Nino, accusé d’enlèvement d’enfant.
    Pendant ce temps-là, Arthur Padovani, policier au 36 Quai des Orfèvres, pesant près de 150 kg, monstre adipeux, a pour mission de sauver des filles vouées à la prostitution.

    Dans cette histoire, tout va se télescoper, dans ce roman nébuleux. Je n’ai pas trop compris où l’auteur, dont j’ai beaucoup aimé l’œuvre jusque-là, voulait emmener son lecteur. Certes, le ton est drôle, satirique mais l’histoire s’enlise et le lecteur que je suis, au final, était content de le refermer pour vite l’oublier.

    06/08/2025 à 16:33

  • Blood & Sugar

    Laura Shepherd-Robinson

    7/10 C’est une véritable et prenante plongée dans l’histoire de la « traite négrière » dans Londres du XVIIIème siècle que nous propose l’autrice Laura Sheperd-Robinson avec son Blood Sugar.

    Le volet historique, le contexte social, la description précise de Londres dans l’époque pré-victorienne m’ont transporté et fait voyager par procuration. L’économie esclavagiste et ses enjeux financiers et politiques furent une découverte pour ma part et m’ont beaucoup intéressé. Ce fut moins le cas avec l’intrigue qui, si elle démarre bien, prend, malheureusement quelques longueurs.

    Les personnages sont bien développés et l’écriture immersive rendent ce livre intéressant, mais il aurait pu être plus attachant si l’enquête ne s’était pas étalée en quelques dizaines de pages inutiles.

    06/08/2025 à 12:18 2

  • La Vie en rose

    Marin Ledun

    8/10 Suite (même s’il s’agit de deux histoires indépendantes) des aventures décalées de la famille Mabille-Pons.

    Dans cet épisode, et comme le suggère le titre, c’est Rose, la fille aînée que l’on va suivre, et par son récit que l’on va découvrir cette tranche de vie loufoque, il va sans dire. Charles et Adélaïde, les parents, partent en voyage en Polynésie : Charles ayant encore échoué au concours de notaire, ils décident de partir s’oxygéner l’esprit loin de leur ville de Tournon.

    Du coup, Rose se voit confier la responsabilité de toute la fratrie. Entre cambriolage du salon de coiffure où elle est chargée du développement culturel des habituées du bigoudi, son test positif de grossesse et tous les questionnements qui vont avec, les rencontres profs qui tournent en bras de fer de répliques barrées, Rose n’a pas vraiment le temps de chômer. D’autant plus que des meurtres dans le lycée où sa sœur Camille est scolarisée sont perpétrés. Elle se trouve même au cœur de l’enquête…menée par le petit ami et futur père de l’enfant…le lieutenant Personne.

    Vous l’aurez compris, on ne s’ennuie pas une seule seconde. Marin Ledun propose un roman très rock n’roll rythmé bourré de références littéraires (mention spéciale pour Harry Crews) et musicaux (hard !!!). Les réflexions cyniques de Rose prêtent à sourire. Un roman frais qui prête à sourire.

    05/08/2025 à 12:33 3

  • Le Der des ders

    Didier Daeninckx

    8/10 Après la Guerre, René Griffon s’est converti en détective privé. Il faut dire qu’un an après l’armistice du 11 Novembre, on dénombre encore des centaines d’anciens combattants non identifiés. Une aubaine pour Griffon : il n’y a qu’à frapper aux portes avec les photos des amnésiques pour avoir de l’argent facile.
    Mais c’est sur une affaire de chantage que Griffon va enquêter quand le colonel Fantin de Larsaudière va solliciter ses services. Ce commandant du régiment le plus valeureux de France, ayant défilé en tête de toutes les armées le 11 novembre 1918, ne peut se permettre et se reprocher le moindre écart. Or, sa femme le trompe ouvertement et un maître chanteur y a vu un filon. Mais le colonel ne souhaite pas se faire extorquer de la sorte.

    Dans sa quête de l’identité du mécréant, Griffon va découvrir la lâcheté humaine et le lecteur que je suis, apprendre quelques faits méconnus de la Première guerre mondiale : le trafic du surstock laissé par l’Armée étasunienne, la mutinerie des troupes russes à La Courtine (en Creuse) en septembre 1917.

    Un livre réussi qui allie polar et histoire, au final inattendu mais bien emmené.

    04/08/2025 à 14:19 4

  • Les Derniers Jours d'un homme

    Pascal Dessaint

    9/10 Avec un tel titre évocateur, on ne peut pas s’attendre à une partie de plaisir. Non, le livre de Pascal Dessaint est très sombre, triste et plonge le lecteur dans une page sombre de l’industrie sans état d’âme (pléonasme diront certains).

    Roman choral, on suit l’histoire de Clément qui vient de perdre sa femme suite à une opération chirurgicale. Il nous raconte comment il doit élever sa fille, Judith, âgée seulement de 5 ans, dans un contexte économique assez désespérant. Il vient de quitter son emploi dans cette usine Europa, principal voire unique employeur de la région, qui fabrique du plomb. Dans le pays, tout le monde est plus ou moins contaminé, les adultes, comme les enfants. Et que faire ? Dénoncer cette catastrophe sanitaire et scier la branche sur laquelle on est assis ?

    Clément est devenu élagueur pour le compte de Thomas. Et à l’image de sa vie, les saules ne se portent pas très bien et l’issue semble fatale.
    Quelques années plus tard, Judith tente de comprendre le drame dont sa famille a été frappé, aidé par son oncle, qui a toujours été à côté de son père. Un devoir de mémoire comme pour se convaincre que les morts ne sont jamais vaines.

    Drame familiale, roman social noir, Les Derniers jours d’un homme est sublimement écrit, jamais dans le voyeurisme ou le pathos, dans la retenue, mais surtout en hommage à ses hommes et femmes dont l’espoir est un combat de tous les jours. Un roman aussi désespérant qu’attachant.

    18/07/2025 à 10:02 4

  • Je ne t'oublie pas

    Sébastien Didier

    8/10 Marc Vasseur n’en démord pas. Près de deux mois que sa femme, Sandra, a disparu, et il est intimement persuadé qu’elle n’est pas partie de son plein gré. Si la police est convaincue qu’elle a quitté volontairement le foyer conjugal, c’est sur la foi d’un SMS de rupture. Mais Marc est certain que sa femme ne voulait pas le quitter. Il essaie de persuader les enquêteurs que Sandra ne signe jamais ses SMS par son prénom comme ce fut le cas avec ce dernier. Alors il est résolu à faire seul toute la lumière sur cette disparition, pour lui et sa fille, Lisa. Il a même engagé un privé, Paul Lombardier, ex-flic déchu.

    Dans sa maison ultra-protégée à Bellevue Park, résidence moderne pour personnes riches, Marc, Lisa et son père, Robert, voient un nouvel espoir, un tweet comprenant une photo signée @ten3 représentant une jeune femme avec un bijou de Sandra. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qui est ce mystérieux expéditeur ? Et qui est cette femme sur cette photo ?

    Roman au rythme trépidant, rempli d’actions (on suit l’évolution de ce mystère heure par heure), Je ne t’oublie pas offre au lecteur un véritable page-turner. Toutefois, le thème ultra exploité de la disparition/enquête par un proche n’apporte pas ici de nouveauté ni d’originalité dans la résolution de l’histoire. Malgré tout, Je ne t’oublie pas constitue, pour un premier roman, une histoire palpitante et bien menée.

    18/07/2025 à 09:30 6