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Musique nocturne
8/10 Agréablement séduits par les nouvelles fantastiques contenues dans ce recueil sobrement intitulé Musique nocturne. Alors pas de quoi les « dévorer toutes lumières allumées », comme le suggère la 4ème de couvertures, ces histoires sont de longueurs différentes, originales et surtout bien écrites. Le style de John Connolly nous permet d’adhérer à ces histoires surnaturelles. La dernière est plus un article de l’auteur sur l’attrait du format court et de son amour pour le fantastique. Un recueil que je recommande avec plaisir.
12/05/2025 à 15:46 4
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Du passé faisons table rase
7/10 Jonquet était coutumier du fait, un peu sa marque de fabrique : au début du livre, un tas de faits et de personnages, indépendants les uns des autres. Perturbant, déstabilisant, mais peu à peu tout s’éclaircit jusqu’à la conclusion du livre : la lumière de la délivrance.
Dans ce polar politique, l’auteur y dénonce les dérives du PCF dans sa volonté de donner une bonne image de ses représentants, et notamment de son Secrétaire général. Un « roman » s’inspirant de faits bien réels et qui n’a pas pris une ride, et quelque soit le parti politique. Mais, ici, en plus, il faut savoir que Jonquet tire dans sa propre maison. Lui, le trotskiste, sait ce qu’il raconte et dénonce. Et ceux qui côtoient le monde politique, ne seront pas surpris de ces faits. Et ceux qui connaissent le PCF (même après leur grande lessive) encore moins.
Du passé faisons table est un livre courageux (j’ai appris qu’à sa sortie, Jonquet l’avait fait publier sous un autre nom) mais il faut s’accrocher pour ne pas s’emmêler dans les ficelles que tissent l’écrivain pour présenter cette terrifiante machination politique.
30/04/2025 à 16:06 6
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Le Mystère Fulcanelli
7/10 Le 3ème et dernier livre de la série « Ari MacKenzie » est une enquête personnelle et journalistique menée par l’auteur sur le plus grand mystère ésotérique du XXème siècle : l’identité réelle de Fulcanelli. C’est sous ce patronyme que furent publié deux ouvrages majeurs de l’alchimie et sur la quête de la pierre philosophale et de la vie éternelle : Le Mystère des cathédrales et Les Demeures philosophales.
Seuls Eugène Canseliet et Jean-Julien Champagne, respectivement préfacier et illustrateur de ces œuvres, aurait bien connu Fulcanelli. Ils ont donné plusieurs indices ou caractéristiques sur ce personnage. Fulcanelli aurait d’ailleurs écrit un troisième livre, Finis Gloriae Mundi (« La fin de la gloire du monde »). Ce sont ce livre mystérieux et inédit et l’enquête sur les « fulcanisables » qui servent de trame à ce Mystère Fulcanelli.
Si l’enquête sur les meurtres qui parsèment le livre servent à « romancer » cette quête, Loevenbruck distille les indices de son « fulcanisable », c’est-à-dire de l’identité la plus probable de Fulcanelli. Un livre à part dans cette trilogie et réservé, encore plus que les deux ouvrages précédents, aux amateurs d’ésotérisme et d’alchimie.
30/04/2025 à 15:12 2
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Les Cathédrales du vide
7/10 En arrêt de travail pour dépression, Ari MacKenzie écluse les single malt dans l’arrière salle du Sancerre, son bar parisien fétiche, quand il est accosté par un agent du SitCen, agence regroupant des services secrets de quelques pays européens, afin de poursuivre l’enquête sur les carnets de Villard de Honnecourt. Pendant ce temps-là, son domicile fait l’objet d’un cambriolage, comme ceux de ses deux acolytes, Krystov et Iris, avec qui il avait participer à la quête des 6 feuillets perdus du Carnet de Villard, cambriolage visant à s’emparer du « trésor » trouvé dans le souterrain du puits miraculeux.
Dans les Cathédrales du vide, la trame de l’intrigue porte sur le meurtre de plusieurs scientifiques, spécialistes en géologie et l’alchimie. On découvre parallèlement l’histoire du mystérieux alchimiste Nicolas Flemmel qui nous dévoile son secret.
Avec ce 2ème tome de la série, Loevenbruck distille les mêmes ingrédients pour une même recette : meurtres, organisation occulte, ésotérisme, chasse au trésor,… Les ficelles sont toujours grosses, le lecteur ferme les yeux en pestant un peu… et on passe à la dernière partie de la trilogie.29/04/2025 à 15:07 1
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Le Rasoir d'Ockham
7/10 Spécialiste de la section « sectes » aux Renseignements Généraux, Ari MacKenzie est appelé par un ancien et fidèle ami de son père, qui le somme de venir en urgence le retrouver chez lui, à Reims. Arrivé sur place, il ne peut que constater que le vieil homme est mort, tué par trépanation, le cerveau vidé. Passé l’effroi, Ari découvre que cet ami était des Compagnons de France, institué par Villard de Honnecourt au XIIIème siècle. Etant la seule piste troublante, Ari va s’ériger enquêteur et partir à la recherche du tueur. D’autant plus, que partout en France, il apprend que des meurtres similaires ont lieu, avec comme point commun, un fameux carnet où de Honnecourt dévoilerait la position d’un trésor. Mais voilà, il y aurait des pages manquantes…
Ari, personnage torturé en froid avec sa hiérarchie, va être au cœur d’une enquête ésotérique à la recherche de conspirateurs et de chercheurs de trésors mystiques dont les gardiens se font tuer un par un.
Le Rasoir d’Ockham, référence à la théorie selon laquelle l’hypothèse la plus simple est la solution la plus probable, est un livre qui se lit facilement, aux personnages, et Ari en premier, qui se trouvent dans des situations les plus alambiquées et dont ils se sortent trop facilement. En conclusion, l’aspect historique et ésotérique sont les éléments qui m’ont plus intéressé, et le scénario trop grossier pour être d’un quelconque intérêt. Je vais continuer la trilogie malgré tout.29/04/2025 à 15:04 2
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Les Visages de l'ombre
Pierre Boileau, Thomas Narcejac
7/10 Devenu aveugle à la suite de l’explosion d’une grenade de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il défrichait près d’un ancien blockhaus, dans sa maison secondaire en Vendée, Richard Hermantier vit reclus voire enfermé. Lui, directeur d’une entreprise de luminaire, il était sur le point de sortir de fabrique sa nouvelle invention, une nouvelle ampoule. Mais voilà, sur conseil du docteur, sa femme le maintien au repos. Et pourtant, il aimerait malgré son handicap retourner à la tête de l’entreprise basée à Lyon. Pour son bien-être, il sait qu’on ne lui dit pas tout… Alors, il devine. Et il lui semble bien que tout a changé autour de lui, depuis qu’il ne voit plus. Est-ce dû à sa cécité ou son imagination voire l’angoisse post-traumatique ? Mais il a le sentiment qu’il a changé de corps, comme s’il avait été transporté dans un autre monde. Et ces impressions sont confortées par certains faits : des habits plus amples ; sa chatte préférée remplacée à son insu ; le pêcher qu’il avait planté déplacé sans aucune raison ; cette odeur inhabituelle de pin… Pourtant, on lui apporte toutes les explications logiques. Hermantier devient-il fou, perd-il la tête ?
Un peu de déception, à la sortie de ma lecture. Certes, le duo offre bien une étrange et angoissante histoire de manipulation machiavélique mais l’intrigue traine en longueur : il faut attendre le dernier quart du livre pour que le suspense se mette en place.
24/04/2025 à 14:56 3
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Le Rapport du gendarme
6/10 C’est dans le fossé du carrefour de la ferme des Roy, au Gros-Noyer, que l’on a découvert le corps d’un homme inconscient. Pour éviter d’aggraver son cas, il est décidé qu’il resterait chez les Roy. Ces derniers le veillent nuits et jours. Pendant ce temps, le gendarme local s’interroge sur l’identité de cet inconnu qui n’avait pas de papier mais une grosse somme d’argent. Qui est-il ? Que venait-il faire ici ? Car le doute n’est pas permis : il venait bien chez les Roy. Ce bout de papier que Joséphine a ramassé par terre et qu’elle voulait dissimuler, l’atteste. A son réveil, l’inconnu ne pourra pas en dire plus : les médecins constatent un cas d’amnésie. En plus, il ne parle pas français. Le gendarme doit mener son enquête vers les ports des environs. Et les questions du gendarme aux Roy vont faire ressurgir bien des secrets de famille qu’ils auraient bien fait de garder enfouis.
Un Simenon bien secondaire, pour moi, (même si ce roman noir a fait l’objet d’une adaptation télévisée dans les années 80), dû, non pas au rythme lent (c’est le style de l’écrivain de privilégier les ambiances à l’action) mais à cause du sujet, cette affaire de famille qui tourne au drame, qui ne m’a pas passionné. Le dénouement final apporte malgré tout un peu de noirceur à ce roman qui apparaissait bien pâlot.
24/04/2025 à 14:27 3
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Démago Story
8/10 Avec ce livre regroupant 2 histoires caustiques, j’ai retrouvé l’auteur à l’humour noir et cynique, et été séduit par les scénarios bien ficelés et aux intrigues amusantes à défaut d’être surprenantes, dont on ne découvre les explications que dans les dernières pages. Entre temps le lecteur est emporté par la plume et les péripéties des personnages principaux.
Avec l’histoire donnant le titre au livre, « Démago story », on découvre cette histoire de chantage montée de toute pièce par cet ancien champion cycliste devenu homme politique, Gervais Castoreau. Membre, plus par opportunisme que par conviction, du Jeune Parti catholique et familial français, Castoreau fait figure de prochain ministrable au Sport. Marié à Geneviève, fille d’un richissime mais radin patron industriel, Castoreau a une maitresse, Inès, et un manque d’argent. Le couple adultérin va imaginer un scénario pour soutirer la fortune au beau-père grippe-sou.
« L’utilisation des restes » qui suit et termine ce livre met en scène, Francis Magissier, un auteur littéraire au succès grandissant. Lors des séances de dédicaces, il constate toujours le même personnage qui lui demande un petit mot mais à chaque fois avec un nom différent. Intrigué, Magissier suit cet homme. Ce dernier lui explique ses motivations : pouvoir retrouver une femme dont il ne connaît rien, avec qui il a eu une liaison éphémère mais intense, une vraie histoire d’amour. Partie sans donner d’adresse, il ne sait qu’une chose d’elle : véritable admiratrice des livres de Magissier, il sait qu’il la retrouvera lors d’une séance de dédicace. L’auteur décide de lui apporter son aide. Il ne sait pas à ce moment où cette histoire va l’emmener.08/04/2025 à 11:48 3
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Changer l'eau des fleurs
9/10 Je suis rentré dans ce roman, persuadé de ne découvrir que l’histoire de cette garde-cimetière, Violette Toussaint, comme l’invite la quatrième de couverture. Mais comme chez elle, on rentre parfois par « la porte côté cimetière », en lisant page après page son histoire d’amour avec Philippe, son troublant et séduisant mari, aux détestables parents, et ce terrible drame qu’elle a vécu… Mais chez Violette, il y a aussi « une porte côté rue », d’autres histoires d’autres personnes, aussi attachantes (aussi bien les personnes que les histoires) qu’émouvantes.
Ce livre est d’une tristesse absolue, où le drame et la mort côtoient l’espoir et l’amour, à l’image de ce magnifique jardin jouxtant le cimetière, les deux entretenus par Violette. Sans la vie, la mort n’est rien. Mais quand elle traverse la vie, la mort devient une obsession, une voisine qui se rappelle à chaque seconde. A moins, de changer l’eau des fleurs, de penser au prochain printemps, et de continuer à vivre, en semant des petites graines d’amour que le quotidien alimentera ou pas en engrais.
Changer l’eau des fleurs ne se raconte pas et se résume encore moins. Il se lit non pas avec les yeux mais avec le cœur. Les sentiments du lecteur y sont malmenés, passant du bonheur au chagrin absolu, de la beauté à l’horreur mais aussi de l’odieux au merveilleux. Une lecture bouleversante.01/04/2025 à 16:32 4
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La Vérité sur Bébé Donge
9/10 Ce dimanche-là, ce 20 août, à La Châtaigneraie, un drame est arrivé. Eugénie, surnommée Bébé, a tenté d’empoisonner son mari, François. Quelques gouttes d’arsenic dans sa tasse, alors que toute la famille était en terrasse, à prendre le café. François, après quelques jours d’hospitalisation, s’en sort.
Bien sûr, c’est la stupéfaction. Mais pas pour François. Si Bébé a bien prémédité son geste, François n’est pas surpris par cet acte. Car on découvre l’histoire de ce couple, de cet amour non passionné, de cette femme qui avait vécu le faste quand son père était diplomate à Istanbul. François, lui, dirige avec son frère l’industrie familiale de tannerie. Un mari aux aventures multiples et avoués. Car Bébé avait fait promettre à François de tout lui dire…
Mais de ce drame, Bébé ne sait l’expliquer. Elle avoue, elle assume son geste. François ne souhaite pas non plus porter plainte contre elle. Mais la justice doit faire son travail…
Un Simenon noir comme je les aime. Un roman sombre et intimiste. Une approche sensible et subtile de la personnalité de ce couple, dont on apprend toute l’histoire au fil des pages. Je n’ai pas vu son adaptation cinématographique, mais La vérité sur Bébé Donge fait partie pour moi des meilleurs du Belge.31/03/2025 à 12:21
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Sans Atout, la vengeance de la mouche
Pierre Boileau, Thomas Narcejac
7/10 En cure à Chaudes-Aigues, le père de François souhaite se pencher sur le maquis de Ruynes, qui, en, 1943, a fait l’objet d’une fusillade par les Nazis. Mais, depuis il y a peu de témoins encore vivants. Il y a bien le Gustou, ancien résistant, mais il n’a plus sa tête depuis qu’il a miraculeusement survécu à un peloton d’exécution.
Pendant ce temps-là, François apprend la pêche à la mouche dans l’Alagnon. C’est d’ailleurs près de ce cours d’eau, qu’a été découvert un corps d’un mystérieux inconnu, mort avec une paire de jumelles. Il n’en faut pas plus pour aiguiser la curiosité de François. Mais les serpents qui pullulent en ce mois d’août caniculaire troublent l’adolescent, envahissent les commerces et effraient les curistes. Un autre mort est découvert aux bords de l’Alagnon, avec également des jumelles et sans blessure apparente…
Dernier épisode des aventures de Sans-Atout écrite en 1990. On ressent une fin de cycle, ce roman ne faisant qu’une centaine de pages, et le dénouement arrive subitement à la dernière page. Donc, pas le meilleur de la série consacrée à Sans-Atout mais on regrette de dire adieu à cet attachant personnage.
28/03/2025 à 09:37 2
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Sans Atout, le cadavre fait le mort
Pierre Boileau, Thomas Narcejac
7/10 François est envoyé par ses parents chez son cousin Robert, professeur, afin de réviser ses mathématiques. Mais le cousin est en pleine organisation du Plan ORSEC pour sensibiliser sur la dangerosité de la déviation prévue à Saint-Vincent-de-la-Rivière. François se porte volontaire pour jouer le rôle de victime. Mais dans cette simulation d’accident, les secours vont découvrir un véritable mort. François, alias Sans-Atout, et son cousin, vont avoir à cœur de trouver le meurtrier. Des lettres anonymes signé Le Hibou menacent les habitants du village. Et les agressions et morts continuent. Qui est ce Hibou ?
Une aventure de Sans-Atout particulière : des morts, alors que jusqu’ici, Sans-Atout était confronté à des vols, disparitions voire, au pire des agressions « soft » ; de plus, ici, Sans-Atout, même s’il est témoin « privilégié » des événements, ce n’est pas lui qui va résoudre le mystère. Un livre bien « terne », donc.
28/03/2025 à 09:36 1
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Il était une vieille femme
7/10 Ouvrir un livre d’Ellery Queen (pseudonyme choisi par un duo d’écrivains américains des années 30-40), c’est s’assurer de lire une enquête classique des romans policiers où l’énigme réside à découvrir le coupable, le voleur, le meurtrier… Pas de sang, ni de course poursuite... Mais des déductions, des interrogations, des réflexions à haute voix partagées par le personnage principal, le pseudonyme des écrivains, Ellery Queen.
Dans Il était une vieille femme, paru en 1943, on découvre une enquête sur plusieurs meurtres au sein d’une même famille, les Potts, dynastie régnant sur l’industrie de la chaussure. Ellery est invité par son ami avocat de la famille, dans cette propriété étrange nommée la Chaussure et où règne en maitresse tyrannique, Cornelia Potts, sur ses enfants : Thurlow, Louella, et Horatio issus d’un premier mariage, les plus étranges mais les préférés de Cornelia ; Robert, Maclyn et Sheila, issus d’un second mariage, les plus « normaux » mais laissés-pour-compte.
Entre les meurtres entre frangins des 2 familles, bataille pour la succession de l’entreprise familiale, testament truqué, duels, … le tout respectant étrangement les paroles d’une comptine pour enfants. Bref, pas de temps mort dans ce livre. Manque peut-être un peu plus de consistance dans les personnages. Un roman policier ancré dans son temps mais au charme suranné non déplaisant malgré une conclusion très alambiquée. Pas le meilleur des Ellery Queen, mais se lit très facilement.27/03/2025 à 13:21 2
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Sac d'Os
7/10 Mike Noonan est un auteur au succès littéraire grandissant. Chacune de ses parutions, au rythme d’une publication annuelle, connaît un engouement pour le public. Mais, depuis la mort de sa femme, Johanna, ce quarantenaire se morfond dans la peine et la douleur de ce drame, sans que son entourage, et notamment son agent littéraire, ne soupçonne sa tristesse. Il faut dire que sa situation financière lui permet de se retirer dans ses différentes propriétés, et ses réserves de livres gardés précieusement dans son coffre à la banque lui permettent de délivrer en temps sa création à son agent. Mike tombe doucement sûrement en dépression, et est confronté au syndrome de la page blanche. Plus d’envie d’écrire, aucun désir ne l’anime à raconter des histoires. Peu à peu, les pensées tristes laissent la place à des cauchemars avec toujours au cœur de ceux-ci, sa femme Johanna. Et puis d’autres personnages et lieux étranges viennent hanter ses rêves et ses nuits. Et notamment, la demeure appelée Sara Laughs. Comme la célèbre demeure de Manderley immortalisée par Daphné du Maurier dans son livre Rebecca, adapté en film par Alfred Hitchcock, Sara Laughs possède un étrange pouvoir d’attraction et d’emprise sur Mike.
Après 4 années à faire son deuil, Mike décide retourner habiter à Sara Laughs. De suite, il va ressentir d’étranges et mystérieuses présences invisibles, et des signes fantomatiques, en réponse à ses différents questionnements. Si ses cauchemars continuent, il se remet étrangement à écrire. Mais Mike découvre que sa femme lui cachait certaines choses : après plusieurs années de tentatives, elle était enceinte ; qu’elle écrivait sur les anciennes histoires locales ; qu’elle avait démissionné de toutes ses associations caritatives ; et qu’elle avait peur de Sara Laughs…
Si ces troublants cachoteries de sa femme l’a complétement anéanti, Mike fera une rencontre aussi troublante que salvatrice : Kira, enfant de 5 ans, qu’il sauve d’un éventuel tragique accident. Kira, comme le prénom que sa femme et lui avait choisi pour leur éventuel enfant. Un signe ? Et ces messages écrit par les lettres magnétiques ; « sauve-là ». Un ordre de sa femme ? Mike décide de suivre cette exigence et mettra tout en œuvre pour que Kira puisse rester avec sa mère, l’attirante et séduisante Mattie, et la sauver des griffes de son grand-père, Max Devory, tentant d’en prendre la garde…
Avec moi, Stephen King, ça passe ou ça casse. Difficile d’avoir un compromis. Et j’adhère rarement à ses histoires fantastiques et d’horreur. J’ai failli abandonner la lecture de Sac d’os, après 120 pages (sur les 720 que compte l’édition poche) tant les lamentations m’étaient insupportables sur la longueur. Passé ce douloureux moment, j’avoue avoir pris plaisir à lire ses histoires de revenants, de maison hantée et de fantôme de l’être aimé qui, malgré la séparation corporelle, vient apporter son aide et sa protection. Et plus que tout c’est cette approche romantique de l’histoire avec cette petite fille, Kira, qui m’a le plus touché et a sauvé des longueurs de cette histoire fantastique.25/03/2025 à 13:57 1
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Un coeur sous une soutane
Jacky Schwartzmann, Sylvain Vallée
9/10 Le volume 2 de Habemus Bastard va nous apporter la lumière sur les raisons de la prise de la soutane par Lucien. Le business est florissant et Jésus, sur sa croix, sauvera Lucien. Fin de cette histoire où tout le monde y trouvera son compte, sauf le lecteur qui aurait bien aimé que le plaisir soit beaucoup plus long !
12/03/2025 à 17:13 4
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Une Joie féroce
8/10 Jeanne, libraire à Paris, apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Cette nouvelle, comme un coup de massue, n’est que le début de son calvaire. Après avoir perdu son fils atteint d’une grave maladie, elle voit son mari s’éloigner encore plus d’elle chaque jour. C’est donc seule qu’elle affronte les séances de chimio.
C’est à la salle d’attente de l’hôpital qu’elle fait la rencontre de Brigitte, Mélody et Assia. Toutes les quatre, outre cette saleté de maladie, ont un point commun : un enfant qu’elles n’ont plus. Dès lors, elles vont être unies pour un combat pour la vie : aider Mélody à retrouver sa fille, Eva, « la plus belle petite fille du monde » enlevée par son père, partis en Russie, et donner la modique somme de 200 000 euros en contrepartie de son retour en France près de sa mère. Eva devient leur espoir en un avenir plus radieux, une espérance en la vie. Pour cela, Brigitte a un plan…
Avec Une joie féroce, Sorj Chalandon décrit le combat au quotidien de ses femmes dont la vie bascule avec la maladie. Pendant toute la première moitié du livre, le lecteur plonge dans cette lutte contre la maladie, les réactions des proches, la compassion des amis et collègues, les incidences dans la vie de couple (voire l’abandon de proches, ici le mari) et bien évidemment les sentiments bienveillants de Jeanne « Pardon »… Et puis, dans la seconde moitie du roman, Sorj Chalandon nous retrace la solidarité de ses femmes, de leur amitié voire de leur amour. Un livre sensible qui rend hommage aux femmes à leur force, leur courage et leur humanité et qui m’a beaucoup touché par une écriture douce sans tomber dans la mièvrerie.12/03/2025 à 17:03 2
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L'Être nécessaire
Jacky Schwartzmann, Sylvain Vallée
9/10 Dessiné par Sylvain Vallée, d’après un scénario de Jacky Schwartzmann, ce premier tome de Habemus Bastard reprend le thème de prédilection du Bisontin dans Shit ! La drogue ou comment l’argent qu’elle rapporte peut profiter à des personnes complétement étrangères au milieu. Et ici, c’est encore un décalage complet puisqu’il s’agit du milieu ecclésiastique et ses fidèles.
Lucien est un « homme de main », mais un soir, Lucien dérape, et il compte un mort « indirect » à son compteur. Pour noyer le poisson dans l’eau, il décide de prendre la place du mort. Or celui-ci est prêtre. Il va donc, pour notre plus grand plaisir, servir Dieu, à sa façon, avec ses propres réflexions tirées des chaines scientifiques de la télé, donner le pardon d’une façon qui lui est propre également.
C’est très drôle et très bien amené. Dommage que cela se lise aussi vite. Vite le tome 2.
11/03/2025 à 13:16 5
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Ne pars pas sans moi
8/10 Ce devait être un dimanche après-midi ordinaire pour Rachel : une balade en forêt avec son fils Ben, âgé de 8 ans, et leur chien. Pour cette mère de famille fraichement divorcée, cette petite excursion dominicale est le moyen de s’aérer l’esprit et surtout de montrer à son fils comme elle peut aussi remplir le rôle de père. C’est dans cet esprit et pour paraître moins protectrice qu’elle lui accorde d’aller devant jusqu’au jeu de cordes qui se balancent. Mais arrivée sur place, elle ne peut que constater l’absence de son fils. Et ses appels vains ne lui font que confirmer ses craintes : Ben a disparu.
Malgré l’intervention rapide la police, Ben est introuvable. La découverte des habits du garçon fait conclure rapidement les inspecteurs, et sans doute possible, que Ben a été victime d’un enlèvement.
Dès lors, c’est toute une impressionnante machine policière, judiciaire et médiatique qui se met en branle. Rachel va en faire l’amère expérience, elle qui à cause d’une intervention télévisée qui a dérapé, va devenir la coupable idéale. Les médias et les réseaux sociaux prennent le pas… Pendant ce temps, la famille se tient les coudes, des mystères du passé familiale font surface et Jim, l’inspecteur de la police de Bristol, se démène pour retrouver Ben avant que le pire n’arrive.
Ne pars pas sans moi est un roman prenant au suspens bien mené. Le sujet consacré aux enlèvements a été maintes fois utilisé et usé, mais Gilly MacMillan le traite avec intelligence. Roman choral c’est tour à tour par la mère que l’on découvre les à-côtés de l’enquête et les dégâts des médias et autres réseaux sociaux puis à Jim, dont on découvre comment cette enquête va bouleverser sa vie professionnelle et personnelle. Ce roman au titre « corbenien » est idéal pour qui cherche une lecture à la fois prenante et divertissante.10/03/2025 à 14:10 3
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Une Tombe pour deux
9/10 Peut-être le livre de Ron Rash le moins sombre mais peut-être le plus touchant et poignant. Le moins sombre parce qu’il n’y a pas de meurtre ni de mort, mais le plus touchant et le plus poignant car il touche le sentiment à la fois le plus beau et le plus noble mais aussi le plus douloureux : l’Amour.
Ron Rash nous livre avec Une Tombe pour deux une version moderne de Roméo et Juliette avec en toile de fond la Guerre de Corée et cette famille Hampton, parents de Jacob, qui vont monter tout un stratagème pour éviter que sa femme Noami et l’enfant qu’elle attend, le retrouvent à son retour de la guerre.
Une horrible histoire de manigance familiale où le lecteur est témoin, impuissant, au drame qui se dessine. Ron Rash, s’il est encore nécessaire de le souligner, possède une écriture d’une beauté unique et inégalable (on peut noter le formidable travail de traduction pour retranscrire cette histoire) et un style incomparable. Pendant des paragraphes, il pourrait décrire un fait sans ennuyer une seconde son lecteur. Vous pouvez choisir les livres de l’Américain les yeux fermés. Une valeur sûre, comme ce livre.07/03/2025 à 11:51 5
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La Sagesse de l'idiot
6/10 Personnages décalés voire ploucs, humour noir, situations loufoques avec des petits truands patibulaires, et magouilles à la petite semaine… Non, vous n’êtes pas ici chez Jim Thompson, mais celui qu’on pourrait qualifier comme son digne successeur : l’Espagnol Marto Pariente.
Dans le rôle principal, on a ce policier municipal, recruté par la commune grâce à l’appui politique du père. Se dit simplet, s’évanouit à la vue du sang. La sœur tient une casse automobile. Et puis s’intègre à l’histoire une vengeance où drogue, meurtres, tortures… se disputent la primeur des rôles dans un rythme rapide (un chapitre fait 2-3 pages maximum).
Si tous les ingrédients étaient réunis pour un hardboiled intéressant, je me suis surpris à ne pas accrocher du tout à cette histoire. Est-ce la faute à cette succession de courts chapitres, qui m’a perdu dans le fil de l’histoire, ou bien surtout à cette multitude de personnages ? Je n’ai pas eu le temps de m’attacher ni à l’histoire ni aux personnages.04/03/2025 à 14:35 7