Noir comme le jour

(These Darkening Days)

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  • 8/10 Avec Dégradation (Prix Découverte Polars Pourpres 2018), Benjamin Myers avait proposé un roman sombre où primaient l’ambiance plutôt que l’action, la nature plutôt que l’enquête. Comme une peinture où les couleurs, et surtout les déclinaisons du noir, racontent tout, à l’image des œuvres de Pierre Soulages.
    Noir comme le jour, suite de Dégradation (même si on peut le lire à part), dresse moins le portrait d’une nature oppressante qu’une tradition de misère, d’isolement physique et psychologique. Une sorte de folklore traditionnel qui raconte le poids de l’histoire dans une lande isolée et éloignée de tout.

    Au fin fond de la vallée des Pennines en Angleterre, une femme, ex-star locale du porno, est trouvée dans une ruelle, lacérée d’un coup de couteau au cou. Ayant frôlé la mort, elle ne peut aider la police locale sur l’identité de son mystérieux agresseur. Roddy Mace, journaliste au Valley Echo, petit périodique local, voit dans cette affaire, un papier qui pourra relancer sa carrière. Mais le Sun, tabloïd qui obtient contre des droits exorbitants l’exclusivité, va faire le buzz sur cette histoire. Et les agressions continuent.

    Tony Garner, un pauvre gosse du village, diminué intellectuellement, ayant eu la mauvaise idée de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, s’interroge sur sa culpabilité. Pour certains, les raccourcis sont tellement plus simples et faciles qu’il en devient le coupable idéal…

    Plus je découvre l’œuvre de Benjamin Myers, plus je suis fasciné par son style, l’approche sociale de son intrigue, ses personnages hors du commun. Les livres de l’Anglais ne sont pas fait pour plaire au plus grand nombre mais ils méritent d’être lus. En fermant Noir comme le jour, je me suis fait l’amère réflexion que, faute d’être très prolixe, je vais devoir malheureusement attendre que l’auteur se mette à écrire la suite de son œuvre noire pour que je puisse lire d’autres de ses polars. Dommage.

    26/04/2023 à 10:35 JohnSteed (610 votes, 7.8/10 de moyenne) 5

  • 8/10 Une histoire qui tient la route, des personnages attachants, bien écrit : que du bon!

    30/07/2020 à 08:42 woukou (87 votes, 7.2/10 de moyenne) 5

  • 8/10 J'avais adoré Dégradation, le premier roman de cet auteur, Noir comme le jour m'a moins emballé mais je reste fan de Benjamin Myers et son écriture ciselée. Il décrit avec brio une ambiance si particulière des bourgades isolées dans la lande, où tout semble désespéré, alourdi par une pluie incessante. Socialement nous sommes chez les rebuts de la société, où tout le monde se connait, s'épie, se juge. La justice s'effectue par le peuple, à la sortie du pub, quand l'alcool ingurgité et le nombre de camarades de beuverie rend brave. L'idiot du village, Tony Garner, en fera les frais, tout le désigne comme coupable de l'attaque au couteau dont a été victime Josephine Jenks, une star locale à la vertue microscopique. D'autres victimes vont suivre, les vielles légendes resurgir, et l'hystérie collective va gagner les esprits. Les deux protagonistes du précédent roman, l'inspecteur James Brindle et le journaliste Rody Mace sont toujours aussi perturbés, et vont refuser cette fausse évidence pour découvrir une vérité plus subtile et ô combien surprenante. Une chute inédite pour ma part.

    28/07/2020 à 09:54 Polarbear (862 votes, 7.7/10 de moyenne) 6