JohnSteed

552 votes

  • Duelle

    Barbara Abel

    8/10 J’ai débuté la lecture de ce livre sans avoir parcouru la 4ème de couverture, ni cherché aucune critique. J’avais trouvé Duelle chez Emmaus, et en ai fait l’acquisition juste sur le nom de l’auteure. Il faut dire qu’avec la découverte de l’auteur avec L’innocence des bourreaux, Barbara Abel m’avait vraiment conquis avec ce fait divers qui aurait pu se passer en bas de chez moi.

    Avec Duelle, on reste dans une histoire presque banale : Lucy, femme au foyer dans une commune de Bruxelles, est contactée par une émission de télé « Devine qui est là ? ». Une personne a retrouvé sa trace et souhaite renouer contact. Lucy, ayant été abandonnée à la naissance, est persuadée que sa mère naturelle est la personne qui va ressurgir du passé.

    Manipulations, mensonges, trahisons, tels sont les ingrédients de ce Duelle au sommet. On se sait plus qui est qui, on est troublé, ébahi par tant de haines et d’amour. J’ai dévoré cette histoire pour en connaître tous les tenants et aboutissants. Et je n’ai pas été déçu. Découverte sur le tard, Barbara Abel fait désormais partie des auteurs dont je vais dévorer les romans.

    08/02/2023 à 10:37 6

  • Les Fêlures

    Barbara Abel

    8/10 Première rentrée dans l’univers de Barbara Abel avec la lecture des Fêlures. Une histoire d’amoureux, Roxanne et Martin dont leur suicide a échoué. Avec la survie de Roxanne, le plan des tourtereaux a raté. Survient dès lors tout le questionnement de l’entourage surpris par cet acte imparable. Après son mutisme, Roxanne arrive à se confier à sa sœur. Mais la mère de Martin accuse directement Roxane de la mort de son fils. D’autant que celle-ci, femme d’affaire tyrannique, compte bien faire entendre sa voix.

    Le lecteur est absorbé par une histoire où la vérité semble plurielle, où chacun souhaite faire porter la responsabilité sur l’autre.
    C’est sur plus de 400 pages que l’auteure déroule avec malice et talent cette intrigue en huis-clos où chaque page remet en question toute sorte de vérité qui rime ici avec perversité.

    Première rentrée dans l’univers de Barbara donc, mais pas la dernière tant j’ai pris un vrai plaisir dans cette lecture.

    19/09/2022 à 13:56 4

  • Que le diable soit avec nous

    Ania Ahlborn

    7/10 Stevie, du haut de ses dix ans, se met en tête de chercher son cousin et meilleur ami, Jude, disparu depuis quelques jours. Sans explication, il revient chez sa mère. Mais Stevie constate que Jude a changé. Sa peau, exposée au soleil, sort plein de démangeaisons qu’il gratte jusqu’au sang. Il ne montre plus aucun intérêt à la construction de leur fort dans la forêt. Par moment, son cousin semble ailleurs. Stevie tente de trouver des réponses à la disparation de Jude qui pourraient tout expliquer. Pourtant il semble le seul à vouloir comprendre.

    Mon avis est assez mitigé suite à la lecture de ce livre. L’auteure connaît l’ensemble des ingrédients indispensables à un bon thriller : les peurs enfantines, un jeune garçon timide souffrant de bégaiements, une famille distante, son meilleur ami qu’il faut sauver,… Le tout avec un style fluide et attrayant qui nous oblige à tourner les pages le plus vite possible.
    Mais plus j’avançais dans ma lecture plus j’avais le sentiment d’avoir affaire à une JK Rowling du thriller. Une lecture aseptisée qui semble plus appropriée et adaptée aux lecteurs adeptes des jeunes héros qui aiment se faire peur le temps d’une soirée entre jeunes. Une sorte de fast-food du thriller.

    27/12/2018 à 16:42 7

  • Étoiles cannibales

    Claude Amoz

    8/10 Claude Amoz dans ce roman social noir nous dépeint la misère du centre des sans-abris de Viâtre, citée imaginaire près du Rhône. Ce Foyer rempli d’êtres blessés, aussi dangereux pour eux-mêmes que pour les autres, aussi acharnés à détruire qu’à se détruire. A l’image des trous noirs, ils sont des étoiles qui dévorent la matière : des étoiles cannibales.

    Jonas, un sans-abris, ne vit pas au Foyer. Il préfère coucher près du parapet, au bord du fleuve. C’est là que Gégène a été tué, brûlé. Assommé par la Baleine rose, un sirop calmant parfumé à la framboise mélangé dans une bouteille de vin blanc – abrutissement garanti, Jonas n’a rien vu, rien entendu. Un matin, Jonas se réveille, un chien à trois pattes attaché près de sa planque. Il découvre que sa propriétaire, qui a séjourné quelques temps au Foyer, est morte : suicide. Les bruits courent au Foyer : on s’en prend aux sans-abris, c’est sûr ! Et le Foyer semble être au centre de l’affaire, surtout que la fille qui s’est « suicidée », futée quand elle n’était pas défoncée, prétendait que les charités du Foyer cachaient des trafics louches.
    Qui pourraient en vouloir à ces âmes blessées ? Le directeur, les éducateurs, des bénévoles… ? Aidé par Habiba, la maternelle cuisinière du Foyer, Odile, l’amoureuse malheureuse vétérinaire de Viâtre, Jonas va essayer, comme il le peut avec ce qui lui reste de cerveau non rongé par l’alcool, de démêler les fils de ce mystère.

    Evitant de tomber facilement dans le pathos, l’auteure française plonge le lecteur dans un roman rempli d’humanisme, de sensibilité et d’une vibrante réalité de cette frontière entre riches et pauvres. « Il n’y a pas forcément besoin de faire des milliers de kilomètres pour la découvrir. Ceux qui ont de quoi vivre, ceux qui n’ont rien. Et la différence ne tient pas à l’argent. Il s’agit d’amour, d’abord et avant tout. Ceux qui ont été aimés comme un enfant doit l’être, ceux qui ne l’ont pas été. » Et ce livre est rempli d’amour.

    14/11/2018 à 19:37 5

  • Desert Home

    James Anderson

    8/10 Ben Jones est un camionneur qui roule le long de la 117, une route en plein désert de l’Utah. Endetté, il sait que son camion ne va pas tarder à être saisi par ses créanciers. Mais son métier, lui orphelin à moitié juif et à moitié indien, il l’exerce comme une mission de service public pour ce territoire de ses ancêtres. Et de ses amis dont le vieux Walt, propriétaire d’un dinner, fermé, ne servant plus que de décor à un des films de série B.

    Alors que sa vie n’est que désespoir, il rencontre dans une propriété isolée près du dinner de Walt une belle et troublante femme, Claire. C’est le coup de foudre. Mais il fait l’objet d’une étrange surveillance. Est-ce lié à l’apparition de cette sirène ou d’une vieille affaire liée au viol de la femme de Walt ?

    Lire Desert home fut un réel moment de plaisir, à la découverte de Ben, de son histoire et de celles des autres protagonistes, des oubliés, des paumés ou de simples gens qui souhaitent vivre « normalement » dans ce désert où pour apprécier la lumière il faut savoir regarder à l’opposé, pour ne pas être ébloui et reconnaître la beauté des ombres. James Anderson sait transporter le lecteur dans un voyage dont il aimerait qu’il ne s’arrête jamais.

    06/03/2022 à 10:46 6

  • La Route 117

    James Anderson

    9/10 Avec la Route 117, j’ai retrouvé avec grand plaisir Ben, ce chauffeur routier indépendant qui trime pour faire tourner sa petite entreprise. En plein hiver, sur cette route verglacée, Ben va faire jouer son grand cœur en devenant le baby-sitter d’un enfant que lui a confié un ouvrier d’un garage. Il essaiera parallèlement de sauver son ami John le Prêcheur, victime d’un chauffard.

    J’ai dévoré ce livre et les pérégrinations de cet homme rebelle au grand cœur ainsi que ces réflexions toujours teintées d’ironie mordante.
    James Anderson nous livre un roman sombre emprunt de tendresse sur fond de trafic d’humains. Je regrette la fin de cette mini-série, et ai fermé ce livre en espérant que l’auteur américain offre rapidement un 3ème volet. James Anderson a su me captiver grâce à cet anti-héro attachant.

    12/10/2022 à 14:40 2

  • Pourquoi tu pleures ?

    Amélie Antoine

    8/10 Amélie Antoine écrit en post-face que ce livre a été long à écrire. Depuis plusieurs années, elle revenait et abandonnait l’écriture de ce roman. Mais tout en gardant, de manière obsessionnelle, en tête Lilas Colombel, le personnage principal de Pourquoi tu pleures ?

    Cette jeune maman se réveille en pleine nuit et découvre que son mari et sa petite fille de 4 mois ne sont pas rentrés. Ses appels et ses SMS restant sans réponse, elle avertit la police. L’enquête commence et dévoile au fil des pages des rebondissements et des secrets effrayants.

    Le livre alterne le déroulement de l’affaire et des extraits du journal intime de Lilas où elle écrit à son père disparu, et raconte sa vie et son amour pour Maxime, l’homme de sa vie, celui qui allait devenir son mari et le père de son enfant, et disparaître de sa vie.

    Une lecture prenante, intense et profondément éprouvante psychologiquement. Un livre que l’autrice a fort heureusement eu raison d’achever. Une histoire bouleversante et terrifiante : un livre marquant.

    29/06/2023 à 08:47 5

  • Patria

    Fernando Aramburu

    8/10 N’étant pas hispanophile, je n’aurai pas, spontanément, lu ce livre si ce dernier n’était pas considéré comme un chef d’œuvre ayant « enflammé la société espagnole » et obtenu « les plus prestigieuses récompenses ». C’est donc cette curiosité qui m’a ouvert le chemin vers ce pan de l’histoire qui a enflammé le pays basque, ce terrorisme pour certains, cette guerre de libération pour d’autres.

    J’ai été séduit par ces 2 familles dont on suit les membres, de manière complétement et volontairement déconstruite, au fil des courts mais intenses chapitres. Ces 2 familles pour qui il y avait un avant l’assassinat de Txato, un des pères de familles. Tué par l’ETA et dont le fils de l’autre famille est membre et est incarcéré. Avant ces 2 familles étaient liées par une amitié forte. Mais voilà, le Txato, entrepreneur, a voulu négocier le paiement de « l’impôt révolutionnaire ». Menacé, harcelé et banni par les villageois, le Txato a finalement payé le prix fort.

    Désormais, l’ETA a rangé les armes et le temps de la paix et de la réconciliation est venu. Pas facile pour ces membres de la famille dont on découvre, au fil des pages, leur histoire, leur quotidien, leur espoir, leur colère, leur deuil…

    Je ne peux qu’inciter chacun et chacune à découvrir Patria et ces familles bouleversantes et attachantes.

    01/08/2023 à 14:54 5

  • L'Inconnu de la Poste

    Florence Aubenas

    8/10 Montréal-la-Cluse (petite bourgade de l’Ain) décembre 2008, Catherine Burgod employée de la poste locale, est assassinée de plusieurs coups de couteau. Le ou les coupables partiront avec une petite somme modique.

    De ce fait divers sordide, Florence Aubenas, journaliste, en fait la trame d’un livre. Elle y déroule l’enquête, qui va traîner sur plusieurs années, les présentations des différents protagonistes, dont Gérald Thomassin, acteur en déclin, ayant été consacré césar du meilleur espoir en 1991, qui vivote et vit quasi en SDF. L’accent est mis par l’auteure sur ce personnage qui, par son attitude, ses gestes, ses mots, est présumé coupable, sans avoir réellement de preuves… On découvre ainsi la vie de cet homme, son histoire, sa propension à l’auto-destruction…

    Un livre intéressant avec un style de reportage journalistique qui fait la part belle aux faits sans rentrer dans le jugement ou le parti pris.

    29/03/2023 à 15:24 5

  • De bonnes raisons de mourir

    Morgan Audic

    8/10 Je ne suis absolument pas un grand connaisseur de la Russie et de ses pays limitrophes, que ce soit en termes de géopolitique, de mentalité et de composantes des populations locales, ou des systèmes politiques et sociales. Je m’intéresse cependant à l’actualité politique, aux tensions voire conflits actuels entre la Russie et l’Ukraine. Et en plus, comme toutes les personnes de ma génération, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, la chute de l’URSS, … ont marqué mon adolescence. J’ai donc comme tout le monde des images, des stéréotypes sur ces pays.

    C’est donc avec un œil (ou deux, c’est mieux pour lire si on les possède encore) innocent que je me suis plongé dans ce polar où j’y ai trouvé tous les clichés que j’ai de ces pays de l’Est : mafia, corruption, tension entre les populations, pauvreté, guerre larvée pour des territoires déchirés à cause d’un lourd passé, développement d’un tourisme de masse sur les ruines de Tchernobyl,… Morgan Audic développe tous ces éléments sans lourdeur et avec passion le temps d’une enquête sur des meurtres commis de manière très sophistiquée. Et on lit les recherches effectuées parallèlement par le capitaine Joseph Melnik et sa jeune coéquipière Galina Novak, qui n’aspirent qu’à une résolution rapide de ce crime qui leur permettrait d’être mutés en dehors de la zone de Tchernobyl ; et par Rybalko, policier à Moscou, à qui l’on a annoncé une mort prochaine, rongé par le cancer, engagé par Vektor Sokolov, richissime russe et père de la victime, voyant ainsi avec la conséquente prime la possibilité de faire opérer sa fille et de se racheter en tant que père.

    Outre une intrigue très originale, et des personnages aussi différents qu’attachants, on découvre un pays confronté à son passé et à son malheur. Morgan Audic a trouvé un cadre idéal pour y développer un polar aussi ambitieux que réussi. De bonnes raisons pour …. lire ce livre !

    26/11/2019 à 12:05 15

  • Trop de morts au pays des merveilles

    Morgan Audic

    7/10 Pas évident de faire la comparaison entre De bonnes raisons de mourir avec lequel j’ai découvert Morgan Audic, et ce livre, le premier de l’auteur. Je n’aurais certainement pas lu Trop de morts au pays des merveilles si je n’avais pas beaucoup apprécié le lauréat du Prix Découverte 2019 de Polars Pourpres. Alors pourquoi comparer, vous pouvez me rétorquer ? Parce que la nature humaine (du moins la mienne) est ainsi faite, pourrais-je vous répondre !

    Si De bonnes raisons de mourir offre un cadre et des personnages assez extraordinaires (au sens littéral du terme), ici Morgan Audic offre un polar « classique ». Paris, un avocat, Christian Andersen cherche désespérément sa femme disparue. Ses recherches le font tomber sur des femmes assez proches physiquement sans être sa femme. Et ces personnes vont être tuées. Tout accuse l’avocat. D’autant qu’un procureur veut sa peau. La police enquête sur des cadavres retrouvés en forêt pour lesquels elle soupçonne un tueur en série déjà emprisonné, le « marionnettiste ». Une ancienne flic, Diane, qui suivait l’affaire et qui a été écartée, est sollicitée par l’équipe de flics pour collaborer à l’enquête.

    L’histoire est rondement bien menée. On trouve les prémices du talent de l’auteur. Mention spéciale au trip psychédélique de Christian Andersen… Mais la fin ne rend pas hommage aux attentes du lecteur : la fin « western » où ça tire ça flingue à tout va, et l’aveu du père qui explique toute l’histoire… Pas pour moi.

    10/10/2020 à 19:47 8

  • Pays de sang : Une histoire de la violence par arme à feu aux États-Unis

    Paul Auster, Spencer Ostrander

    8/10 L’actualité montre malheureusement encore une fois que la culture américaine pour les armes à feu est aussi fascinante que glaçante. Paul Auster, immense et talentueux auteur, essaie de manière totalement personnelle et subjective d’expliquer les causes.

    Auteur engagé mais surtout victime indirecte, Paul Auster ne propose pas un livre scientifique ou sociologique sur ce fléau. Il propose sa modeste réflexion par des statistiques et son histoire personnelle en alertant sur les conséquences sociétales de ces drames. Il développe une approche historique via les colons fondateurs du pays, l’esclavage, l’extermination des peuples indiens, des Black Panthers aux élus du néolibéralisme. Il compare ce drame aux accidents de la circulation pour lesquels les pouvoirs politiques ont su apporter des mesures coercitives, contrairement aux drames liés aux armes à feu.

    Ce petit texte est agrémenté de photos froides de quelques lieux de fusillades, dont le grain en noir et blanc et l’absence de présence humaine soulignent de manière encore plus dramatiques les discours de l’auteur.

    Une fois n’est pas coutume, en guise de conclusion, je copie un paragraphe qui met en lumière les propos de Paul Auster : « Ce pays, né dans la violence, est aussi né avec un passé, cent quatre-vingts ans de préhistoire vécue dans un état de guerre perpétuelle avec les habitants des terres que nous nous sommes appropriées et de perpétuels actes d’oppression envers notre minorité asservie – les deux péchés qui nous ont suivis à travers la Révolution, sans que nous ne nous soyons rachetés depuis. Que cela nous plaise ou non, et indépendamment de tout le bien qu’a pu accomplir l’Amérique au cours de son existence, nous restons accablés par la honte attachée à ces péchés, ces crimes contre les principes en lesquels nous affichons notre foi. Les Allemands ont reconnu la barbarie et l’inhumanité du régime nazi, mais les Américains continuent de hisser les drapeaux confédérés partout dans le Sud et ailleurs, et commémorent la Cause Perdue par des centaines de statues à la gloire des généraux et hommes politiques traîtres qui ont mis l’Union en pièces et changé les Etats-Unis en deux pays. L’argument avancé pour ne pas démanteler ces monuments est qu’ils font partie de notre histoire. Imaginez un paysage allemand encombré de drapeaux nazis et de statues d’Adolf Hitler. « Regardez cette croix gammée, dit fièrement le citoyen allemand au touriste américain effaré. Elle fait partie de notre histoire ! » Il y a à Berlin un musée consacré aux victimes de l’Holocauste. A Washington, point de musée consacré aux victimes de l’esclavage. Pour éviter d’être soupçonné d’exagération en faisant ce parallèle, je me permets de souligner que la politique raciale menée par Hitler était directement inspirée des lois américaines sur la ségrégation et du mouvement eugéniste américain. Il suffit de les mélanger pour obtenir les lois de Nuremberg et un archipel de camps de la mort s’étendant de l’Allemagne jusqu’à la Pologne et qui conduisirent à l’extermination de millions de personnes. »

    27/10/2023 à 10:47 1

  • Isola

    Asa Avdic

    7/10 En vue de recruter la personne la plus adéquate pour un poste hautement secret-défense, Anna Francis est envoyée sur l’île d’Isola afin juger de la qualité des candidats. Si tout a été mis en place avec le Gouvernement, dont la simulation de sa mort, Anna se rend compte qu’un des sept candidats n’est autre que Henry Fall, un de ses anciens collègues pour qui elle voue de forts sentiments. Mais la mission doit être menée coûte que coûte…

    Manipulation, stratégie, secret, faux semblants,…. Asa Avdic joue avec le lecteur dans ce livre très plaisant, qui, pour ma part, vaut principalement par l’histoire d’Anna, et de ses sentiments envers Henry Fall. Car l’environnement politique que l’auteure a développé semble un peu flou, secondaire, voire superflu.

    30/01/2022 à 11:53 6

  • L'affaire Clara Miller

    Olivier Bal

    8/10 Première incursion dans l’œuvre d’Olivier Bal avec la lecture de cette « Affaire Clara Miller » aux résonnances helvétiques de Joël Dicker. Et pas que dans le titre, je trouve. La structure de l’histoire se rapproche du style de l’écrivain suisse avec cette narration polyphonique et ces des aller-retour dans le temps. Voilà pour la forme : sans originalité.

    Ce qui a sauvé ma lecture, ce sont l’histoire et les personnages tout aussi intrigants qu’attachants. Mon attrait pour le rock et son univers fascinant a été plus qu’assouvi. On découvre page après page l’histoire de cette rock star, les groupies, … Sex, drogue & rock’n roll !!! Voilà pour le fond. Ah oui ! Il y a cette enquête sur les suicides de jeunes filles, autour de ça. J’ai passé somme toute quelques soirées agréables en lisant cette affaire Clara Miller.

    29/11/2020 à 17:05 7

  • Au bon vieux temps de Dieu

    Sebastian Barry

    6/10 Tom Kettle passe sa retraite de flic dans une annexe d’un château en bordure de mer. Il vit parmi ses souvenirs et les fantômes qui l’habitent. La vie n’a pas épargné Tom Kettle. S’il a pu rentrer dans la police irlandaise, c’est surtout grâce à ses états de services dans l’armée, et ses qualités de tireurs, lui qui a combattu en Malaisie. Car, cela a permis d’oublier qu’il était quasiment un orphelin. Policier méritant, Tom Kettle a aussi été un mari aimant et aimé et un père comblé. Ces êtres chers, sa femme June et ses enfants Winnie et Joseph ne sont plus vivants, sauf dans ses pensées et ses souvenirs.

    D’ailleurs, comme souvenir, les deux flics qui viennent frapper à sa porte vont en réveiller un, et des plus douloureux. Car l’enquête sur l’assassinat d’un prêtre n’est pas close et, officiellement, la police demande l’aide de Tom Kettle.

    Au bon vieux temps de Dieu n’est pas un polar. On est dans un roman qui décrit les pensées de Tom Kettle qui vit très fréquemment dans ses tristes souvenirs et ses sombres pensées. On découvre son histoire, sa vie et ses amours pour June et ses enfants. Au bon vieux temps de Dieu est un roman où l’auteur et l’Irlande règlent ses comptes avec l’Eglise et ses actes ignobles de pédophilie. Un roman âpre et difficile dans lequel je me suis souvent perdu. Un roman exigeant proposant un sujet intéressant mais dont le style m’a dérouté.

    23/02/2024 à 08:53 2

  • Des jours sans fin

    Sebastian Barry

    9/10 Dans ce western sensible, touchant et émouvant, Thomas McNulty relate son arrivée en Amérique, après avoir fui son Irlande natale où toute sa famille a péri, victime de la Grande Famine. Adolescent, avec son amant et ami indéfectible John Cole, il adossera robes sous grimage d’un noir pour gagner sa vie dans des spectacles devant les mineurs avant d’endosser l’habit militaire des Tuniques bleues pour conquérir l’Ouest sauvage. Ensemble ce couple hors norme se verra incorporer l’Union pendant la Guerre de Sécession et aider Lige Magan, un ancien ami soldat, dans son exploitation de tabac dans le Sud profond.
    Mais si ces péripéties sont aussi extravagantes, ce sont surtout les personnages aussi loufoques que remplis d’humanité qui constituent le plus grand intérêt de ce livre. Je pense notamment à l’adorable Winoma, la fille adoptive de Thomas et John, cette fille sioux arrachée à sa tribu qui fait preuve d’une envie de vivre à toute épreuve.

    Comme dans Candide, Sebastian Barry fait de Thomas McNulty un antihéros qui traverse les événements qui ont constitué le socle de l’Amérique. Mais c’est l’amour qui est présente à toutes les pages. Cet amour qui unit les hommes, qui fait croire en l’avenir, en la justice humaine. Des jours sans fin est un livre qui procure indubitablement du bonheur.

    12/06/2019 à 17:56 3

  • Hôtel du Grand Cerf

    Franz Bartelt

    9/10 En ce dernier été du XXème siècle, Charles Raviotini, producteur parisien, demande à Nicolas Tèque, journaliste à la petite semaine, d’enquêter sur le mystérieux décès de l’actrice Rosa Gulinguen. Il y a 40 ans de cela, elle a été retrouvée morte noyée dans la baignoire de son hôtel, lieu de tournage : l’Hôtel du Grand Cerf. Son compagnon de scène comme dans la vie, Armand Grétry, bien inquiété, était soupçonné. L’enquête a officiellement conclu à un accident mortel. Charles Raviotini doute de ces conclusions. Nicolas Tèque a une semaine pour rencontrer les gens du coin, collecter photos, témoignages, … pour constituer un reportage sur l’actrice. Il se rend donc à Reugny, lieu du drame.

    Pendant ce temps-là, dans cette petite bourgade belge à la limite de la frontière française dans les Ardennes, Jeff Rousselet, le douanier, est sauvagement assassiné au Point de vue de la Fourche. C’est à cet endroit qu’Anne-Sophie Londroit, la fille de l’hôtelière, a disparu. L’idiot du village, Brice Meyer, est tué peu après.

    A 15 jours de sa retraite, l’inspecteur Vertigo Kulbertus est enlevé de sa pré-retraite. Lui qui est beaucoup plus réputé pour son poids que pour son aptitude à résoudre les affaires criminelles doit se rendre à Reugny. Il adopte une discipline alimentaire très strict (frites à tous ses 4 repas journaliers) afin de pouvoir résoudre cette affaire.

    On se doute que le journaliste au grand cœur et cet inspecteur obèse vont trouver ensemble réponse à leurs questions. Mais l’important, même si les enquêtes font preuve de subtilité et malice, à la façon d’un huis-clos à la Agatha Christie, c’est le ton du livre. C’est cocasse, bondé d’humour noir et les tirades de l’inspecteur virent au burlesque, à un one man show. On regrette la fin du livre et de ne pouvoir retrouver cet inspecteur aussi loufoque qu’attachant dans une autre histoire.

    10/07/2019 à 19:23 6

  • Sur mes gardes

    Franz Bartelt

    7/10 Franz Bartelt, dans cette nouvelle délicatement et bien illustrée par Honoré, raconte avec un humour noir, mais très subtil, l’histoire de cet homme qui prend le train mais qui se méfie des voyageurs présents dans le wagon. Toujours sur ses gardes, il se remémore sa vie et ses magouilles pour détourner l’argent de son patron tout en faisant condamner celui-ci. Alors quand on le traite de « Juda », il prend plutôt cette insulte comme un compliment. Après tout, Juda était un homme d’affaire avant l’heure. Voire un bon capitaliste, même. Mais ce sont les Chignoque, ses voisins et des trafiquants, qui l’ont insulté ainsi. Ils ont une bonne raison. Il a aidé la police à les arrêter. Alors, dans ce voyage, il a peur que les Chignoque s’en prennent à lui.

    Un délice de lecture d’une histoire assez cocasse d’un arroseur arrosé.

    15/01/2019 à 11:26 3

  • Un flic bien trop honnête

    Franz Bartelt

    7/10 Wilfred Gamelle est un flic bien top honnête. Suite à une altercation dans un bus, il ne souhaite qu’une chose : dédommager l’autre pour lui avoir casser ses lunettes. D’autant plus quand il s’agit de lunettes d’un aveugle. Alors il déploie ses moyens de policier intègre pour retrouver l’homme non voyant. Gamelle avait de quoi s’emporter : une enquête sur une série de meurtres sans avoir aucune piste. Pus de 40 meurtres au compteur. Alors quand l’aveugle, Fernand Ladouce, lui fait part de ses théories, Gamelle l’écoute avec intérêt : un aveugle peut voir clair dans cette affaire, après tout.

    Il a le sens du devoir, ce Gamelle. Son ex femme le lui avait dit. Contrairement à elle, il ne prenait assez plaisir que la vie pouvait lui offrir. Alors Gamelle avec son collègue cul de jatte s’emploie à trouver ce meurtrier.

    Un petit roman loufoque, drôle rempli de dialogues et de pensées humoristiques. Franz Bartelt offre ici un moment de fraicheur et de francs sourires comme il sait si bien le faire. Un livre à lire pour sortir de toute morosité.

    09/01/2022 à 12:04 6

  • Les Incurables

    Jon Bassoff

    7/10 Le Dr Freeman est licencié manu militari de l’hôpital où il exerce. Imminent neurologue, ses pratiques de la lobotomie transorbitale sont jugées archaïques et sans résultats concluants. Convaincu de l’efficacité de cette technique qu’il a développée et qu’il maitrise admirablement, Freeman parcourt la route accompagné de son dernier patient, Edgar, qu’il considère comme son fils perdu. Ainsi, il va prêcher la lobotomie comme la seule solution face à la violence de la société, et ces êtres incurables, ces fous, ces pervers et criminels.

    C’est muni de son pic à glace, son instrument chirurgical de prédilection, et d’Edgar, la preuve « vivante » de la réussite de sa théorie, qu’il souhaite convaincre la populace sur les estrades des foires et pousser à se faire pratiquer une lobotomie, comme solution à son problème. Et des incurables, le Dr Freeman va en rencontrer : Stanton qui est persuadé que son fils est le nouveau messie ; Scent, persuadée que sa mère folle a caché l’argent de son père en détention…

    Les incurables offre une panoplie de personnages des plus délurés les uns que les autres. Une histoire qui fait froid dans le dos, magnifiquement écrite par un auteur que je découvre. Il me manquait toutefois un poil d’originalité ou plus de folie pour en faire un roman marquant.

    20/02/2023 à 17:24 3