LeJugeW

1888 votes

  • Partie de foot

    Hervé Jourdain

    8/10 Il ne faut parfois pas beaucoup de pages pour se trouver immergé au milieu d'une histoire, d'un décor, d'un paysage ici désertique à des milliers de km de chez soi.
    Il ne faut parfois pas beaucoup de pages pour enfermer le lecteur au milieu de protagonistes, lecteur invisible aux yeux des personnages. Et de ses yeux le lecteur assiste, impuissant, à l'impunité totale d'un groupe d'hommes appartenant à Daesh, jouant (on n'est pas à une contradiction près...) à une sordide partie de football.
    Ou comment rappeler, en quelques pages, que l'immonde a frappé, il n'y a pas si longtemps en Irak, une communauté appelée "Yézidis", génocidée...
    Un texte puissant, marquant, horrible, dur mais nécessaire.

    28/03/2020 à 10:56 2

  • Par accident

    Harlan Coben

    7/10 Nouveau personnage qui, comme l'a dit Jackbauer plus bas, est le pendant francophile et hockeyeur de Myron Bolitar (qui fait une apparition d'ailleurs... passage de témoin ?), Napoléon Dumas (ne vous fiez pas à ce patronyme saugrenu et peu crédible). Récit à la première personne et les ingrédients sont les mêmes que d'habitude (disparition, passé etc...) mais avec une touche de complotisme et sur un thème vis-à-vis duquel je n'attendais pas Harlan Coben...
    Le résultat est comme très souvent chez l'auteur : réussi. Il remplit à merveille sa fonction de divertissement, page-turner comme le sait si bien faire Coben.
    Mais comme d'habitude chez l'auteur, on oubliera assez vite l'intrigue et lorsque quelques années (mois ?) plus tard, on lira le titre, on se demandera "de quoi ça parle déjà ?"...

    28/03/2020 à 10:27 4

  • Le Sixième homme

    Monica Kristensen

    6/10 Fin du XXe s. Longyearbyen, île de Spitzberg, archipel du Svalbard, territoire norvégien dans l'océan Arctique. Sur place, un gouverneur administre. Une équipe de police restreinte gère la sécurité. Et pour cause, seulement 2000 habitants environ y vivent. Nous sommes en hiver, les touristes sont rares.
    Pourtant pendant quelques jours la petite ville va vivre des évènements très inhabituels. Une petite fille disparaît. Puis son père. Puis un autre habitant connu des locaux pour avoir perdu la boule dans un accident de la mine. La mine, genèse de la colonisation de l'île et poumon économique depuis des décennies...
    Bilan de ma lecture : très intéressant pour tout ce qui touche à l'histoire et à la géographie de l'île, son climat arctique, la vie de ses habitants, le travail à la mine...
    L'auteure a y introduit une intrigue mêlant beaucoup d'éléments très intéressants, façon puzzle, mais selon une construction déroutante. J'ai été lassé des allers-retours temporels et me suis parfois perdu en ce qui concerne les personnages...
    Au final, c'est un assez bon polar, avec un cadre dépaysant, une intrigue originale mais à la construction trop tortueuse à mon goût. Cela ne m'empêchera toutefois par de poursuivre ma lecture de cette série.

    24/03/2020 à 13:44 2

  • Le Mystère Sherlock

    J.M. Erre

    9/10 J'ai trouvé ce roman brillant. C'est un bijou d'inventivité. L'auteur reprend les codes du whodunit (un huis clos, des meurtres qui s'enchaînent, un coupable impossible à trouver, des protagonistes que l'on suspecte à tour de rôle...) pour les détourner de façon très drôle (il est pourtant rare que je m'esclaffe à la lecture d'un polar !). Et quelle connaissance de l’œuvre de Conan Doyle !
    Non vraiment un travail remarquable, un gros coup de cœur, bravo et merci à l'auteur, j'en redemande !!!

    23/03/2020 à 08:50 10

  • Les Imposteurs

    John Grisham

    7/10 J'attendais beaucoup de ce roman. D'une part parce que John Grisham m'a rarement déçu et d'autre part parce que le sujet des prêts étudiants aux Etats-Unis est un sujet qui m'intéresse.
    La première partie est passionnante. J'ai beaucoup aimé découvrir ou creuser des pans pas très glorieux de la société américaine grâce à cet auteur comme ici les prêts étudiants. Une véritable bombe à retardement qui pousse des millions de jeunes Américains à s'endetter sur des décennies... parce que les crédits sont donnés à tout-va, sans se soucier de la solvabilité des étudiants... tiens, ça rappelle quelque chose (#crisedessubprimes).
    L'histoire se détache petit à petit de ce constat alarmant au moment où les trois principaux protagonistes décident de tout plaquer, de changer d'identité et de se lancer dans l'arnaque d'abord de petite ampleur puis de grande envergure... à mesure que l'on quittait le sujet initial, j'accrochais moins, mais j'ai tout de même été intéressé par les passages sur le sort qui est fait aux clandestins malgré des décennies de labeur sur le sol américain parfois. Les passages qui se déroulent au Sénégal sont aussi intéressants. J'ajoute que la lecture de Maxime Van Santfoort (livre audio) qui joue tous les personnages est très réussie.
    Au final, pas déçu mais peut-être que j'en attendais encore davantage... Grisham nous habitue à de l'extraordinaire alors forcément on en devient dépendant !

    22/03/2020 à 17:39 3

  • Plein gaz

    Joe Hill, Stephen King

    7/10 Après un coup raté sur fond de trafic de méthamphétamines qui s'est fini de façon particulièrement sanglante, un gang de motards, la Tribu, fuit à travers le désert. Sur la route, il s'arrête à une station essence pour savoir quelle route choisir. Vince, le vieux chef, n'est pas d'accord avec Race, son fils rebelle. A proximité, un routier entend leur conversation. Nous voilà à mi-chemin de la nouvelle quand s'engage la course-poursuite...
    Un hommage humble, sans éclat mais sympathique à lire, à Duel, écrit par Richard Matheson en 1971 (que je n'ai pas lu mais dont j'ai vu quelques passages de l'adaptation cinéma de Spielberg). Ce n'est pas extraordinaire, ni particulièrement mémorable, mais ça joue son rôle de divertissement. Au final une lecture agréable au suspense bien tenu.

    21/03/2020 à 16:55 3

  • La Lune dans le caniveau

    David Goodis

    9/10 Vernon Street, voilà le caniveau. Misère, alcool, drogue, violence. Kerrigan vit là. Sa soeur Catherine aussi. Enfin, vivait là, plutôt. Car elle s'est suicidée, voilà 7 mois, après avoir été violée. Depuis Kerrigan cherche le coupable. Sa vie se résume à un travail harassant de docker et une famille pour le moins originale (quoique pas tant, dans Vernon Street) : un père coureur, une belle-mère en matrone, une belle-sœur qui est aussi son amante, un frère drogué et fuyant...
    Loretta, voilà la lune. Une très jolie blonde venue des beaux quartiers pour gérer son frère, adepte d'un bar de Vernon Street, chez Dugan. La lune qui éclaire le caniveau, coup de foudre à Vernon Street.
    La suite ? Le tiraillement... quitter Vernon Street ? Plus facile à dire qu'à faire...
    David Goodis, avec un style sans fioritures mais poétique par moments, nous entraîne dans un roman pur hard-boiled, qui m'a fait penser à un autre de ses romans, La blonde au coin de la rue, en mieux. Un très très grand roman.

    08/03/2020 à 11:26 4

  • Seul au monde

    Elizabeth Daly

    7/10 Seul au monde, comme semble l'être M. Crenshaw, atteint d'une leucémie. Heureusement, l'énigmatique mais dévoué Pike l'accompagne dans ses derniers instants... Il faudra tout l'acharnement d'Henry Gamadge, expert en livres rares et détective amateur, pour faire la lumière sur cette mort mystérieuse et sur l'immense machination qu'elle cache...
    Un court roman très agréable à lire, un roman à énigmes à l'accent so british et pourtant tout se passe sur la côté Est américaine. Une lecture bien plaisante entre deux polars plus noirs.

    02/03/2020 à 10:31 2

  • Le Siècle d'or des châteaux

    Philippe Grandcoing

    8/10 Très bon ouvrage historique sur les châteaux bâtis au XIXe siècle en Haute-Vienne, avec une excellente introduction sur "l'expérience de l'altérité châtelaine". Un ouvrage agrémenté de belles photographies illustrant le propos.
    L'historien s'est mis récemment (depuis 2018) à l'écriture de romans policiers historiques, je suis curieux de voir ce que cela donne.

    02/03/2020 à 09:53 1

  • Le Der des ders

    Didier Daeninckx

    8/10 Je rejoins complètement l'avis de LeeWeel ci-dessous.
    1920, immédiate après-guerre, une société qui peine à se reconstruire, traumatisée par la Grande Guerre (la scène du mariage avec les gueules cassées faisant une haie d'honneur restera longtemps gravée dans ma mémoire). Un détective privé, ex-poilu qui a tiré de son expérience au feu un inexpugnable dégoût de la guerre, enquête sur des menaces reçues par un colonel à la retraite largement décoré pendant la Première Guerre mondiale. A travers cette enquête, l'auteur nous entraîne, entre autres, dans les injustices de cette guerre.
    Roman remarquable, solidement documenté (immersion complète dans l'époque), engagé comme toujours chez Daeninckx, j'ai beaucoup aimé cette lecture que je verrais bien adaptée au cinéma...

    29/02/2020 à 12:43 6

  • Fugit irreparabile tempus

    Sylvain Cordurié, Laci

    7/10 Suite et fin du diptyque de la série "Sherlock Holmes et les Voyageurs du temps". Encore beaucoup de magie et de surnaturel au programme. Si j'ai de nouveau été séduit par le dessin, magnifique, de Laci, je l'ai moins été par l'intrigue et des personnages quasi-invincibles. Après le cliffhanger du précédent opus je m'attendais à plus qu'une simple "course contre la montre". Les références aux autres tomes des séries du même univers se multiplient et ne les ayant pas lus, je n'ai pu les apprécier à leur juste valeur. Le tout se tient mais j'ai préféré le 1er tome.

    24/02/2020 à 17:43 1

  • La Trame

    Sylvain Cordurié, Laci

    8/10 Un peu perdu au départ, car j'ai le sentiment qu'il faut connaître a minima l'histoire de Sherlock Holmes (ce qui n'est pas mon cas) pour tout de suite apprécier cette intrigue. En revanche le dessin est réussi et colle bien à l'époque décrite (1894). L'histoire adopte résolument un point de vue fantastique avec un intrigue basée sur un voyage temporel et l'on assiste à du surnaturel et à de la magie. Ce n'est pas forcément ma came mais cela se laisse lire plaisamment.

    24/02/2020 à 11:57 1

  • Un échec de Maigret

    Georges Simenon

    8/10 Ah, Fumal ! Voilà un personnage des plus antipathiques ! Maigret va croiser sa route, des décennies après l'avoir connu à Saint-Fiacre, dans sa jeunesse. Un homme devenu riche grâce à ses boucheries, un type arrogant, méprisant, qui écrase la moindre concurrence et que beaucoup craignent presque autant qu'ils le détestent. Fumal va voir Maigret car il reçoit des lettres de menace. Ce dernier se montre peu enthousiaste à l'idée de devoir protéger cet être qui le considère, de façon surprenante, comme un ami. Ce manque de zèle sera fatal à Fumal... A travers son enquête, Maigret va découvrir que derrière cette arrogance, cette puissance financière et politique, se cache un homme extrêmement seul.
    J'avais vu, à plusieurs reprises, l'excellente adaptation TV avec Bruno Cremer et surtout l'excellent Jean-Luc Bideau en Fumal détestable, une des mes adaptations préférées de la série. J'ai essayé de faire abstraction de mes souvenirs mais j'ai eu du mal à oublier Bideau en Fumal. La plume de Simenon m'a cependant permis de prendre tout autant de plaisir à la lecture. Ici Maigret est, une fois n'est pas coutume, victime de ses préjugés. Il risquera de le payer cher, tant la mort de Fumal secoue jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat...

    24/02/2020 à 10:42 5

  • Le Rituel

    Adam Nevill

    6/10 J'attendais beaucoup de ce thriller horrifique dont la 4e de couv' rappelait un peu "Le projet Blair Witch". Et les 250 premières pages sont très bonnes, plongé dans ce cauchemar au milieu de quatre "amis" dont les conditions de (sur)vie se dégradent au même rythme que leurs relations. C'est prenant et un brin flippant. Les interactions entre les personnages sont crédibles et pertinentes.
    Et puis les 200 dernières pages... où l'on tombe dans un truc à la fois peu crédible, presque risible et nullement terrifiant, à base de mythologie nordique et de black metal (si, si !) et un schéma répétitif qui m'a furieusement donné envie de finir rapidement le livre. Seules les 40 dernières pages relèvent un peu cette deuxième partie ratée à mes yeux. Dommage, car la première partie était vraiment très réussie.
    Au final un roman inégal, à la première partie réussie et à la deuxième ratée. Nul doute cependant que me resteront en tête des images fortes pendant longtemps.

    15/02/2020 à 11:58 3

  • Indésirable

    Yrsa Sigurdardóttir

    8/10 Une ambiance poisseuse dans ce roman où passé et présent s'entremêlent. On navigue entre l'année 1974 et aujourd'hui. Le quotidien des enfants délinquants du foyer de Krokur est dur, fait de travaux manuels pénibles, de sermons religieux, de privations et d'isolement, le couple gérant le foyer interceptant le courrier qui leur est destiné. De nos jours à Reykjavík, Odinn, seul avec sa fille depuis la mort accidentelle de sa femme, enquête sur ce foyer pour savoir si certains anciens pensionnaires ont droit à une compensation financière, comme pour ceux du foyer Breidavik (affaire réelle qui a éclaté en 2007 après la découverte de maltraitances et abus sexuels dans ce foyer entre 1953 et 1979; au passage les notes de bas de page de la traductrice sont toujours pertinentes et bienvenues).
    On ressent le poids qui accable chacun des personnages, poids qui ne cesse de s'alourdir au fil des pages et qui contribue grandement à cette ambiance qui met parfois mal à l'aise. Certains phénomènes inexpliqués (que l'on retrouve dans d'autres romans de l'auteure) contribuent aussi à ce malaise ambiant.
    Les révélations finales et le tout dernier paragraphe laissent le lecteur pantois. Yrsa Sigurdardottir est décidément une auteure islandaise de talent.

    12/02/2020 à 12:23 6

  • Rêves de frontière

    Paco Ignacio Taibo II

    6/10 Un très court roman ou une novella qui m'a permis de découvrir ce personnage plutôt sympathique d'Hector Belascoaran Shayne, un privé borgne. Ici il quitte Mexico pour le nord et la frontière américaine. Un Mexique différent, où les trafics en tout genre (prostitution, drogue...) sont monnaie courante. Le format trop court ne permet pas de s'immerger vraiment dans ce Mexique-là et j'ai regretté qu'il n'y ait pas de notes de bas de page de la part du traducteur pour éclairer le lecteur sur des références propres à la culture mexicaine où à l'actualité de l'époque (le livre date de 1990). L'humour noir est dosé à bon escient et appréciable.
    La fin est un peu too much et l'ex-amie star de cinéma trop insaisissable à mon goût. Mais ce ne fut pas une lecture déplaisante, je retenterais peut-être l'expérience avec cet auteur et un autre titre de la série.

    09/02/2020 à 19:18 2

  • L'Echo des Morts

    Johan Theorin

    9/10 Un magnifique roman qui m'a envoûté, j'ai été très touché par la détresse de ce père de famille qui doit affronter une nouvelle vie seul, alors même que celle-ci a été construite à deux... Seul avec ces deux enfants, vis-à-vis desquels il doit tenir le coup, encore déchiré par le décès de sa femme dont il cache d'ailleurs la réalité à ses enfants... Touché mais aussi immergé comme rarement dans l'ambiance feutrée, aoutée de cette île d'Oland sous la neige. L'intrigue n'est pas en reste ; elle nous plonge dans le passé de l'île, et Gerlof Davidsson, sa mémoire, aide grandement les différents protagonistes à avancer, dans leur vie comme dans l'enquête. Un personnage très attachant, qu'il me plaira de retrouver comme la plume de l'auteur, dans le troisième roman de la série.
    Un roman subtil, émouvant, envoûtant, un coup de coeur.

    26/01/2020 à 11:19 8

  • À perdre haleine

    Aga Lesiewicz

    3/10 J'ai ressenti de l'agacement lors de ma lecture et j'ai été pressé de la terminer pour pouvoir enfin passer à autre chose.
    La raison principale est l'héroïne : égoïste, égocentrique, inconséquente, superficielle, xénophobe sur les bords (je cite : "les Américains tapageurs, les Scandinaves décontractés, les Français irascibles, les Slaves solennels" p. 177, bonjour l’essentialisation ! ou encore, plus loin, p. 179 "Ignorant la horde de jeunes Maghrébins qui tentent de me refourguer des portes-clés..." et que dire de sa description de Barbès p. 181...). Horripilante, exécrable, il m'a été impossible de m'attacher un tant soit peu à elle. Ajoutons qu'elle a des réactions incompréhensibles, du genre continuer à pratiquer son footing matinal dans le même parc, sous prétexte qu'elle se sent attirée par le lieu alors même que s'y produisent des viols à répétition... comme si elle ne pouvait aller courir ailleurs... Son attitude vis-à-vis de la gent masculine est par ailleurs ridicule (pour la faire simple, elle saute sur tout ce qui bouge).
    Le schéma narratif est hyper répétitif, l'auteure décrit je ne sais combien de fois la même journée : madame fait son footing, va au taf la journée (taf qui consiste essentiellement à lire et à répondre à des mails et assister à des réunions... passionnant) et a même une "dog-sitter" (si, si !!) pour sortir sa chienne Wispa, et rentre le soir...
    Et comme si tout cela ne suffisait pas, on a droit à une référence aux marques toutes les 5 pages (l'auteure a signé des contrats ou quoi ?!).
    Bref, j'ai pris ce livre à la bibliothèque attiré par la 4e de couv' (qui, soit dit en passant, dévoile plus de la moitié du roman...) et bien je le regrette amèrement !

    24/01/2020 à 21:33 4

  • Les Cicatrices de la nuit

    Alexandre Galien

    5/10 Beaucoup d'ennui à la lecture de ce "Prix du Quai des Orfèvres". Des personnages peu consistants, une intrigue classique, prévisible, des dialogues plats, une écriture quelconque... Mais en revanche un titre parfaitement calibré pour le prix, avec pas moins de 38 notes de bas de page pour expliquer "l'argot policier" et autres acronymes propres à ce milieu, démontrant au jury que l'auteur sait de quoi il parle (normal, il est du métier).
    Déçu par mon achat, appâté par une belle couv' (savent y faire les éditions Fayard, il faut le reconnaître). J'ai toujours du mal à comprendre que les lauréats du prix tirent souvent à plus de 100 000 exemplaires quand tant d'excellents auteurs peinent à vendre quelques milliers de leurs excellents romans...

    18/01/2020 à 11:26 8

  • Maigret se fâche

    Georges Simenon

    8/10 Maigret, à la retraite depuis deux ans, paisiblement installé dans sa maison de Meung-sur-Loire en compagnie de Mme Maigret, va s'embarquer dans une enquête presque contre son gré, le conduisant à Orsenne dans une famille de la haute bourgeoisie. Une jeune fille vient d'y perdre la vie et sa grand-mère, Mme Amorelle, doute du caractère accidentel de sa mort, appelant manu militari Maigret à la rescousse pour faire toute la lumière sur ce drame.
    Sur place, Maigret retrouve une tête qu'il connaît, celle d'Ernest Malik qu'il a côtoyé adolescent au lycée de Moulins et qui déjà lui faisait mauvaise impression. Le jeune homme de jadis appelé à l'époque "Le Percepteur" en référence au métier de son père était un ambitieux et semble des décennies plus tard avoir particulièrement bien réussi. Mais cette réussite ne cache-t-elle pas quelque chose ? Sa nièce est-elle bien morte de manière accidentelle ? Et pourquoi le cadet de Malik est-il enfermé dans sa chambre et souhaite en sortir à tout prix ?
    Maigret se fâche parce qu'il sent qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Il se fâche quand on le décourage, vivement, d'abandonner l'enquête. Il se fâche, quand Mme Amorelle décide finalement, par une lettre, ne plus avoir besoin de ses services et lui demande de retourner à Meung-sur-Loire. Mais Maigret est têtu. Le retraité entêté fera même appel à ses anciens collègues du 36 pour piéger un des protagonistes de l'histoire...
    Simenon, par l'entremise de cette intrigue, nous emmène une nouvelle fois dans les coulisses des familles bourgeoises aux secrets bien gardés et aux cadavres dans le placard bien planqués... L'argent, le pouvoir, la manipulation, la veulerie... des thèmes dont on ne se lasse pas de voir décortiqués, finement décrits par l'immense auteur belge.
    Encore une réussite pour Simenon et son personnage favori qui ne peut s'empêcher de sortir de sa retraite pour mener à bien et jusqu'au bout son enquête... Encore un plaisir de lecture.

    14/01/2020 à 19:09 3