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La Maison du juge
8/10 En ce mois de janvier, Maigret s’ennuie. En disgrâce, il est désormais commissaire à Luçon, en Vendée. Une vieille femme vient le voir pour signaler qu’à l’Aiguillon, dans la maison du juge en face de chez elle, se trouve un corps. Maigret se déplace et surprend de nuit le propriétaire de la maison, Forlacroix, trainant avec lui ce qui ressemble à un corps inerte dans un sac…
Un récit rapide, nerveux, sans temps mort, se déroulant sur quelques jours, dans lequel Maigret semble reprendre vie sous nos yeux après son déménagement forcé. Luçon, l’Aiguillon, Paris et Versailles, Maigret semble presque avoir la bougeotte. Sans compter Nice, d’où viendra l’ex-femme du juge. Une histoire d’adultère, d’amour, de folie, d’honneur aussi. Classique mais très efficace, un très bon Maigret.aujourd'hui à 10:48 2
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Rituel
6/10 Troisième opus des enquêtes de Jack Caffery, Rituel se déroule à Bristol où Caffery a déménagé. Nous sommes quelques années après l’Homme du soir. L’histoire débute par une main découverte par une plongeuse de la police, Flea Marley, une policière hantée par la disparition de ses parents dans le Boesmansgat, une grotte submergée en Afrique du Sud (j’ai fait mes propres recherches sur ce lieu atypique, c’est très intéressant). Caffery quant à lui n’est pas au mieux, il fréquente assidûment des prostituées et un drôle de type, le Marcheur, qui a sauvagement assassiné le meurtrier et violeur de sa fille.
A partir de cette main tranchée sur une personne bien vivante, l’enquête empruntera les chemins de la sorcellerie, de l’Afrique, de superstitions aux conclusions sanglantes, de drogues aussi (en premier lieu l’iboga).
Une intrigue un peu too much à mon goût, pas inintéressante loin de là mais noyée par les histoires personnelles des deux enquêteurs principaux, Caffery et Marley. Je n’ai pas trouvé le récit autant maîtrisé que dans les deux premiers opus. Un brin déçu donc mais cela ne m’empêchera pas de poursuivre cette série avec la 4e enquête, Skin.hier à 11:17 3
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Mon coeur restera de glace
6/10 J’avais beaucoup aimé le saisissant Je ne vous aime pas du même auteur et j’ai donc abordé Mon cœur restera de glace dans un état d’esprit positif et curieux de voir ce que donnerait Eric Cherrière dans le registre du polar historique.
Bon, je dois tout de suite dire que je n’ai pas été aussi enthousiasmé qu’avec Je ne vous aime pas. Les changements d’époque (entre 1918, 1944 et 2020), les allers-retours temporels, la dimension presque surnaturelle voulue par l’auteur à certains moments de l’intrigue et les scènes d’une grande violence… tout cela ne m’a pas séduit. Lorsque toutes les pièces du puzzle sont enfin en place, on ne ressent pas l’effet « whouahou ! » attendu. C’est dommage car certaines scènes restent mémorables (celle de la famille juive cachée dans le four à pain par exemple) mais l’ensemble est trop inégal et trop « tordu » à mon goût.avant hier à 07:59 4
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Les Damnés du vieux port
8/10 Cela faisait longtemps que je voulais lire Maurice Gouiran dont j’ai entendu le plus grand bien.
C’est désormais chose faite avec Les Damnés du vieux port, un roman à cheval sur deux époques, la Seconde Guerre mondiale dans la France occupée et au début des années 2000 dans Marseille et ses alentours, avec une escapade en Espagne, à Madrid notamment et en Suisse. Un polar fort intéressant, rythmé, aux rebondissements nombreux, mettant en scène une bande d’amis que la guerre et les choix des uns et des autres vont séparer. Certains choisissent la résistance, d’autres la collaboration, quand d’autres encore cherchent seulement à survivre, à l’image de beaucoup de Français. Un personnage central aussi, Clovis Narigou, héros récurrent de l’auteur, personnage pittoresque que j’aurais plaisir à retrouver.
Dans une langue riche et une écriture travaillée, parsemée d’expressions marseillaises et s’appuyant sur une documentation qu’on imagine solide et conséquente, Maurice Gouiran nous plonge avec brio dans cette époque si trouble, en nous rappelant au passage que subsiste encore « la bête immonde » à l’image de ces nostalgiques du franquisme dépeints dans le roman.
Un très bon premier contact avec les écrits de l’auteur. 8/10.02/01/2025 à 11:10
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Pardonnez-moi vos offenses
8/10 Tiré d’une histoire vraie, j’ai beaucoup apprécié ce roman entouré de mystères…
Mystérieux car l’histoire vraie c’est celle de ces enfants du comté d’Oakland, assassinés entre 1976 et 1977, à côté de Detroit (Michigan), affaire jamais résolue. L’auteur propose une version dans son roman (car il s’agit bien d’un roman) qui mêle enfance traumatisée, religion et parentalité notamment. On suit tour à tour les enfants, kidnappés puis tués, un prêtre Francis Dole grand amateur de photographie, un psychiatre Elliott Denton et l’équipe de police qui enquête sur les meurtres.
Malgré la chasse à l’homme lancée par les enquêteurs, les meurtres s’enchaînent et la pression qui s’exerce sur l’équipe de police va croissante, à l’image de cet hiver glacé et neigeux qui pèse sur ce coin des Etats-Unis.
Mystérieux roman car l’auteur n’est pas exactement connu. Publié en 1980, soit seulement 3 ans après les derniers faits réels du comté d’Oakland, Michael L. PARROTT semble être un pseudonyme derrière lequel on ne sait pas exactement qui se cache.
Tout cela ajouté bien sûr et avant tout à une intrigue solide, prenante et un brin flippante (ah, cette AMC Gremlin bleue !), donne un roman envoûtant, marquant.
A découvrir, près de 45 ans après sa publication. 8,5/10.01/01/2025 à 10:27 1
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Le Miroir
6/10 Un homme habité par le démon du jeu et en quête d'argent pour assouvir son addiction songe à vendre sa maison familiale qui, même si elle tombe en ruines, pourrait lui rapporter 15 000 francs. C'était sans compter sans un phénomène qui va se produire au sein de ladite maison, face à un miroir...
Récit à la première personne, Le Miroir est une courte nouvelle qui prend un léger virage fantastique dans le dernier tiers. C'est bien écrit mais à l'intérêt limité à celui de distraire pour quelques minutes les lecteurs du Matin en ce 6 octobre 1908...22/12/2024 à 12:02 1
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Les Chiens de chasse
7/10 D'accord avec l'avis de Polarbear, je n'ai pas complètement retrouvé ce qui m'avait tant plu dans le précédent opus de la série. Mais en relisant les avis, notamment celui détaillé d'Hoel, des images me reviennent plus de 4 mois après ma lecture, notamment les scènes finales effectivement dignes des meilleurs thrillers. Pas inoubliable mais intéressant, notamment concernant la trajectoire personnelle de Wisting. La relation avec sa fille m'a un peu fait penser à celle de Wallander avec sa fille Linda, même si l'une est journaliste et l'autre policière.
21/12/2024 à 12:53 3
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Le Camp des Morts
8/10 En 2013 je n'avais pas été séduit par Little Bird, le premier (des nombreux) romans dédiés aux enquêtes de Walt Longmire, shérif du comté d'Absaroka (Wyoming). J'ai pourtant repris la série 11 ans plus tard et bien m'en a pris car Le Camp des Morts s'est révélé être un très bon roman.
Dans ce 2e opus, à partir d'un meurtre dans une maison de retraire, on parcourt des décennies d'histoire et même plus avec le destin de ces Basques venus s'installer fin XIXe-début XXe s. dans cet Etat américain reculé. On apprend aussi des choses intéressantes sur les compagnies minières du coin... Les scènes d'action sont haletantes (bon, il faut reconnaître que Walt Longmire s'en sort toujours de façon remarquable, presque trop, notamment lorsqu'il passe un temps... prolongé dans une eau glacée) et l'intrigue très réussie.
Le Camp des Morts a relancé mon intérêt pour cette série et L'Indien blanc est déjà dans ma PAL. 8.5/10.15/12/2024 à 18:59 4
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Un Con en hiver
8/10 Petit pincement au coeur de se dire qu'il s'agit ici du dernier Canardo signé Sokal (des auteurs reprendront-ils un jour la suite ?). Cette fois-ci c'est une intrigue une nouvelle fois faussement foutraque mais au fond plus solide qu'il n'y paraît. Et contrairement au tome précédent, plus sombre, j'ai souri à plusieurs reprises lors de ma lecture (les tirades de la duchesse, c'est quelque chose !). Pour ce dernier tome, on assistera à une prise d'un otage atteint d'Alzheimer, des scouts aux accents djihadistes dans un manoir des Ardennes françaises, une rançon hors de prix et une monarchie belgambourgeoise qui va faire plus que vaciller. On retrouve les personnages des tomes précédents, à commencer par une SSW0012 au sommet de sa forme.
Bon voilà, c'est fini mais il me reste un paquet d'anciens tomes à découvrir, de quoi me consoler.04/12/2024 à 18:17 2
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La Mort aux yeux verts
8/10 Suite indirecte du tome 23 (si les deux peuvent se lire indépendamment il est vrai qu'il est préférable d'avoir lu ce tome-là), Canardo fait équipe avec Angela Garenni, qu'il a connu enfant ("je l'avais fait sauter sur mes genoux dans les années quatre-vingt-dix") pour enquêter sur la mort de son père, Eugène Garenni.
Au programme une SSW0012 qui n'a plus rien de la gentille amnésique du tome précédent, des services secrets belges bien décidés à ne pas laisser de traces derrière eux, un Canardo aux pieds palmés et troués, une duchesse qui veut faire populaire et un populiste qui veut faire bouger les lignes et une belle fusillade à l'ancienne.
J'ai particulièrement apprécié ce tome 24 aux accents hard boiled.04/12/2024 à 18:12 2
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Les Mystères de la nuit
7/10 Trois copains d'école, Isidore, Lola et Jules, forment l'Atelier Détectives de l'école. Dans ce premier tome, trois enquêtes au programme : des zombies qui hantent le quartier d'Isidore, une cave où rode un T-Rex la nuit et une sorcière dans sa cuisine... Beka joue sur le surnaturel pour nourrir l'imagination des enfants détectives et des jeunes lecteurs avant que la résolution des énigmes prenne une forme bien plus rationnelle. Chaque personnage a sa personnalité, Isidore "l'intello à lunettes", Jules le grand de la bande et Lola toujours munie de son carnet rose pour prendre tout un tas de notes. Une sympathique BD à destination des jeunes lecteurs (8-11 ans).
27/11/2024 à 20:15 1
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Total Khéops
7/10 Un roman noir dans lequel Jean-Claude Izzo dépeint Marseille avec un amour désabusé (comme son héros Fabio Montale). Une intrigue où nostalgie d'une jeunesse pauvre mais heureuse, cosmopolitisme, amitié et amour passés, références musicales (IAM, Massilia Sound System etc... le titre du roman vient de là, comprendre "gros bordel") narcotrafics, mafias et complots politiques sont au menu. Une œuvre qui a trente ans mais qui, sous certains aspects, n'a pas pris une ride...
C'est intéressant mais ce n'est pas la claque attendue. Peut-être est-ce dû au héros dont les souvenirs (souvent concernant les femmes) étouffent un peu l'intrigue qui aurait pu être plus "musclée". Je poursuivrai tout de même la série avec "Chourmo".23/11/2024 à 18:37 4
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L'Homme du soir
10/10 Mo Hayder avait placé la barre haute avec son premier thriller, Birdman, mais alors là, elle crève le plafond ! Quel suspense, quelle tension, c'est vertigineux ! Oui c'est trash, immonde mais l'est-ce plus que la réalité ? Ne dit-on pas que "la réalité dépasse la fiction" ?
Cette histoire du Troll est glaçante à l'image de la prise d'otage d'une famille par le tueur, un des deux fils rouges du roman. Mo Hayder n'est pas avare en description mais je n'y vois pas du voyeurisme mais davantage l'envie d'être la plus percutante possible. Et que dire de l'autre fil rouge, étiré depuis Birdman avec l'histoire personnelle de Jack Caffery et de son frère disparu dont en apprend enfin la destinée.
Quel thriller ! Clairement dans mon top 10 perso. A découvrir (ou redécouvrir) en ayant toutefois bien lu Birdman avant.16/11/2024 à 09:49 4
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Mort sur le lac
8/10 Un lac frontière qui sert de passage à des immigrées clandestines wallonnes, dont certaines sont retrouvées mortes sur les côtes du Belgambourg. Une amnésique qui embauche Canardo pour savoir qui elle est. Un baron sans scrupules, ultranationaliste (en apparence). Un commissaire à la retraite qui revient sur le devant de la scène et un journaliste du Walloniapart qui sent qu'il y a anguille sous roche... Voilà pour les ingrédients de ce 23e tome et la recette fonctionne. L'auteur dénonce, une nouvelle fois, les turpitudes de notre temps. Les tons et le ton sont gris, désabusés, l'ambiance sinistre. Le propos est tragique. La lumière sera-t-elle au bout du chemin ?
Une, décidément, très bonne série.13/11/2024 à 16:56 2
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Le vieux canard et la mer
7/10 Canardo a la charge de son neveu, sa soeur et son beau-frère étant partis sous les tropiques (madame se fait refaire les seins). Le neveu est un fan de Momo le Mérou, héros d'un dessin animé dont les produits dérivés se vendent comme des petits pains. Le succès du dessin animé entraîne un courant de sympathie tel que le mérou à pois rouges est désormais une espèce protégée. Las, les habitants du Koudouland, qui vivent de la pêche de ce poisson, ne l'entendent pas de cette oreille. La femme d'un promoteur immobilier du Belgambourg y est enlevée. Canardo est appelé par la Duchesse du Belgambourg pour enquêter au Koudouland, ancienne colonie du Belgambourg... L'occasion pour le neveu de Canardo d'aller voir de plus près ces fameux mérous à pois rouges... Et de vivre une aventure des plus extraordinaires.
Un tome très emballant, qui s'amuse du succès du Monde de Némo pour faire une critique des relations métropole-ancienne colonie mais aussi, un peu, de l'écologie et du merchandising lié aux dessins animés à succès. Le tout saupoudré d'humour, marque de fabrique de cette série. Lecture très plaisante.13/11/2024 à 10:42 1
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Birdman
8/10 Pour son premier roman, Mo Hayder a frappé un grand coup. Elle n'a en effet pas lésiné sur les grands moyens propres aux codes du thriller : tueur en série, nécrophilie, sadisme et j'en passe. Un genre en plein boom lorsque Birdman paraît (2000).
Birdman... c'est par ce surnom que l'équipe d'enquêteurs dont fait partie Jack Caffery (notre "héros") a affublé un tueur en série. Sa particularité ? Il a enfermé un oiseau vivant dans le thorax de ses victimes (dont les cadavres ont été retrouvés près du Dôme du Millénaire à Londres). Autre particularité ? Il est nécrophile.
Je ne suis plus fan de ce type de thrillers, genre que je dévorais il y a encore une dizaine d'années. Mais force est d'admettre que l'écrivaine britannique a réussi son coup. Son atout majeur ? Jack Caffery. Son histoire personnelle prend une place significative dans le roman : la disparition de son frère Ewan lorsqu'ils étaient enfants, son taré de voisin jadis suspecté de cette disparition et qui le tourmente, sa petite amie elle aussi bien particulière qui s'invente une rechute de cancer pour rester avec lui etc... Et cette galerie de personnages très réussis que ce soit l'équipe d'enquêteurs (Essex, le supérieur Maddox ou même l'abruti raciste Diamond...), le duo Joni-Rebecca etc... Autre point fort : Mo Hayder nous fait croire qu'en 300 pages tout est plié, que tout se devine aisément. Il n'en est rien évidemment.
Avec ce premier titre Mo Hayder entre directement dans la cour des grand.e.s du genre. Son Birdman fera date...22/10/2024 à 08:11 4
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Encore vous, Imogène ?
9/10 Charles Exbrayat excelle dans le polar humoristique et ce "Encore vous, Imogène ?" en est la preuve magistrale. J'ai beaucoup ri durant ma lecture (ah, ce match de rugby !), Imogène McCarthery est aussi horripilante qu'involontairement drôle, les scènes cocasses pleuvent et que dire de l'art consommé du dialogue ! Une bouffée d'air salutaire entre deux lectures plus sombres.
21/10/2024 à 18:21 2
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Soupe aux poulets
7/10 Une jeune femme entre dans le commissariat du 87e district. Munie d'une bouteille de nitroglycérine, elle prend en otage tous les policiers présents et menace de tout faire sauter si Steve Carella, policier "coupable" d'avoir arrêté son mari qui vient de mourir en prison, ne se rend pas immédiatement au commissariat afin qu'elle le tue. Pour l'équipe présente sur place, difficile de savoir si Virginia Dodge bluffe. Mais sa soif de vengeance semble inextinguible et elle n'hésite pas à faire feu sur les hommes du 87e district...
Voilà un polar sans prétention, sous la forme d'un presque huis clos (on suit également Steve Carella qui enquête sur un mystère en chambre close) qui est à la fois réussi mais dont j'ai peiné à y trouver toute la tension que la scène aurait dû revêtir, comme si le lecteur que je suis savait d'avance que tout finirait bien. Le format court (180 pages pour 18 chapitres) n'y est peut-être pas pour rien.
Il n'empêche que j'ai apprécié ma lecture. Il y avait pourtant à mes yeux "mieux à faire" avec de tels bons ingrédients.20/10/2024 à 11:12 1
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La Dame aux perles
7/10 Un très court texte sur l'orgueil (mal placé) ou comment un homme, de condition modeste cherche à en mettre plein la vue à son ex-compagne, à la suite d'une rencontre fortuite dans un restaurant. Celle-ci l'avait quitté, rincé financièrement, pour un parti plus aisé...
Un texte agréable à suivre, sans chute fracassante mais qui invite à la réflexion.06/10/2024 à 12:37
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Sans passer par la case départ
8/10 Excellent huis clos dans une villa huppée de Stockholm. Quatre jeunes gens de familles aisées fêtent le nouvel an. Dans la villa d'en face, leurs parents font de même. Ca picole sec de part et d'autre. Et l'on découvre petit à petit que les jeunes nés avec une cuillère en argent dans la bouche ne sont pas si heureux que leur situation sociale le laisse penser.
"[...] nous sommes les plus cassés. On présente bien, on est épanouis et irréprochables en apparence, mais tristes et ravagés à l'intérieur" dira l'une des protagonistes dans le dernier tiers de la novella.
Noirs secrets et noirs desseins...
Grand plaisir de lecture.25/09/2024 à 11:22 4