LeJugeW

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  • Le Bonhomme de neige

    Maurice Renard

    7/10 Récit à la première personne qui raconte une histoire vécue par un enfant : la fascination et la peur qu'exerce sur celui-ci la vue d'un bonhomme de neige. Pas tous les bonhommes de neige, non, juste celui-ci. L'enfant avait-il compris, inconsciemment, que celui n'était pas un "simple" bonhomme de neige ?
    Une très courte nouvelle à la chute fort appréciable.

    01/02/2025 à 09:23

  • Le Garçon venu de loin

    Jean-Christophe Tixier

    8/10 Le 50 rue Saint-Exupéry est l'adresse d'un immeuble où vivent Zoé et ses amis. Bientôt deux nouveaux habitants vont rejoindre le 50 : Zeinah et son fils Alaa. Ils viennent de Syrie et ont fui la guerre et les bombardements. Beaucoup d'habitants du 50 sont prêts à accueillir ces réfugiés les bras ouverts mais deux hommes qui ne vivent pas dans l'immeuble mènent une campagne de dénigrement à leur encontre : "Non à la venue d'une famille de migrants dans votre immeuble. Il est encore temps de vous y opposer !". Cette opposition rencontre certains échos favorables comme chez Mme Rossignol, professeure de chant : "Ces gens sont tellement différents de nous [...] je pense avant tout à la tranquillité de l'immeuble". Heureusement la mobilisation de Zoé et ses amis (dons de mobilier, accueil déguisés en super-héros, exposition qui raconte le parcours de chacun des habitants du 50...) finira par payer.
    Un texte humaniste à destination des jeunes lecteurs (à partir de 8 ans), terriblement d'actualité, nécessaire et au ton juste.
    "C'est de la folie de haïr toutes les roses, parce qu'une épine vous a piqué..." comme le chante Alaa, reprenant un passage du Petit Prince de Saint-Exupéry...

    29/01/2025 à 09:35 3

  • Nosferatu - tome 1

    Shinjirô

    3/10 Idée de base séduisante : celle d'une réinterprétation du mythe de Nosferatu dans un cadre manga. Disons-le tout de suite : c'est un flop lamentable.
    Tout d'abord, l'intrigue semble patauger dans une série de clichés déjà vus dans de nombreuses œuvres du genre. C'est lent, avec peu de moments réellement captivants ou de rebondissements qui donnent envie de poursuivre la lecture, c'est inutilement gore (les scènes de torture dans la tour et celle où la très jeune héritière subit un viol atroce avec un instrument de torture pour "lui écarter le vagin"), l'histoire est bancale, peu enthousiasmante. L’atmosphère gothique du récit n’est pas exploitée à sa juste valeur, et le manga échoue à instaurer une véritable tension. S'y ajoute enfin un dessin certes sombre et qui convient au thème mais parfois difficilement "lisible" notamment dans les scènes de combat (comme celle entre le chien "mutant" et l'héroïne). Quand ce tome 1 se clôt sur de futurs affrontements entre Nosferatus, on se dit qu'il est temps d'arrêter les frais.
    Bref, ce premier tome de Nosferatu version manga est une déception. Il manque de profondeur, d’originalité et d’émotion. Si l’univers semblait posséder un potentiel intéressant, il n’est pas exploité de manière satisfaisante, laissant un goût amer après sa lecture. J'avais emprunté les 4 tomes de la série à ma médiathèque, je vais tous les rendre en n'ayant lu que le premier...

    27/01/2025 à 20:57 2

  • Skin

    Mo Hayder

    5/10 Même si je serai moins dur dans ma note que fred69, je le rejoins sur l'évident décalage entre les deux premiers très bons/excellents romans de la série, ayant pour cadre Londres et les deux suivants, se déroulant à Bristol. Mo Hayder avait délaissé pendant 7 ans (entre le tome 2 et le tome 3) Jack Caffery et c'est comme si pendant ce temps-là elle avait oublié tout ce qui faisait la richesse de ses intrigues et de son personnage torturé. Le fait d'abandonner la quête du frère, d'introduire un autre personnage central torturé (la plongeuse Flea Marley), de s'intéresser (de façon peu convaincante à mes yeux) à la légende du Tokoloshe, le tout de façon brouillonne... rend l'ensemble peu intéressant à suivre. Et comme fred69 je ne comprends pas l'intérêt du Marcheur… Que retenir alors de Skin, sinon une énième fiction de tueur en série à l'esprit particulièrement tordu ? Ben pas grand-chose en fait, à part peut-être l'intrigue secondaire qui concerne le frère de Fléa dont cette dernière essaye tant bien que mal d'effacer les traces meurtrières dont il est coupable... jusqu'à ce que cela se retourne méchamment contre elle.
    La série compte 7 tomes, j'hésite désormais à poursuivre...

    19/01/2025 à 19:08 1

  • Les Chaussures italiennes

    Henning Mankell

    10/10 Avant de débarquer sur Polars Pourpres fin 2012, mon auteur de polars préféré était Henning Mankell. Douze ans et des centaines de titres lus plus tard, force est de constater que c’est toujours le cas et ce n’est pas ce titre (non-polar), Les Chaussures italiennes, qui me fera changer d’avis.
    Fredrik Welin vit seul et isolé sur l’île familiale en mer Baltique. Ancien chirurgien, il cultive sa solitude avec un quotidien immuable, fait de baignade nu dans un trou de glace, de balade avec son chien et de rares échanges avec Jansson, le facteur hypocondriaque de l’archipel.
    Ces habitudes vont être totalement chamboulées par l’arrivée d’Harriet, son amour de jeunesse qu’il a lâchement abandonné à l’occasion d’un départ aux Etats-Unis, sans jamais plus lui donner de nouvelles…

    L’auteur aborde ici des sujets profonds, de façon subtile et poignante : la vieillesse, l’isolement, la réconciliation, la mémoire, la quête (maladroite) de rédemption… Mankell possède un talent rare pour capter les subtilités de l’âme humaine : ses personnages sont profondément humains, avec leurs failles, à l’image de Fredrik, homme complexe et attachant, dont les erreurs passées et les épreuves présentes dessinent un portrait empreint de fragilité et de résilience. Le choix du récit à la première personne renforce la proximité du lecteur avec ce vieil homme. La lenteur avec laquelle les événements se déroulent permettent au lecteur de prendre le temps de comprendre l’évolution des personnages et de réfléchir sur la manière dont leur vie se tisse à travers leurs choix et leurs renoncements. Enfin, le cadre isolé de l’île de Fredrik, à la fois apaisant et oppressant, sert de métaphore parfaite pour ses états d’âme, le tout dans une ambiance particulièrement mélancolique.

    Henning Mankell nous livre avec Les Chaussures italiennes un roman délicat, touchant, profondément émouvant et introspectif, d’un rare maîtrise narrative. Un ouvrage poignant à recommander à celles et ceux qui recherchent une lecture à la fois méditative et pleine de résonances profondes.

    18/01/2025 à 09:47 10

  • Le Mystère de la Sombre Zone

    Pierre Siniac

    7/10 En voilà un drôle de roman !
    Un manoir dans les Ardennes, en plein hiver, où doit se tenir un tournoi d’échecs avec à la clé pour le vainqueur, la fortune colossale d’Igor Zakharovitch Podorovieff alias IZP, diamantaire d’origine russe, milliardaire et immense joueur d’échecs. Le principe : devoir rejouer à l’identique la partie gagnée par IZP en 1938 ou, à défaut, vaincre le Russe.
    La mise en place est longue (la première partie ne se joue qu’à la page 154), Pierre Siniac prenant le temps de poser le décor et les bases de l’intrigue, notamment le personnage de François Dézessarts, promoteur immobilier véreux et grand favori du tournoi. Ce dernier est poursuivi par son ex-femme, désireuse de le tuer en raison de la mort de leur fille de 4 ans, Gwenaëlle, à la suite d’un accident de voiture provoquée par Dézessarts. Un Dézessarts gagné par la maladie et qui a besoin de gagner le tournoi afin de mettre ses deux fils à l’abri du besoin.
    La mise en place est longue et après la mort d’un des joueurs, la résolution de l’énigme tarde à venir, comme si Siniac s’amusait à jouer la montre à l’image de cet enquêteur douteux envoyé par IZP, Hieronimus Anarchasis qui, s’il peut faire penser à Hercule Poirot, n’apporte pas grand-chose à l’histoire.
    Mais que retenir de l’histoire ? Déjà, un hommage appuyé mais un brin taquin aux romans à énigme, aux whodunit, avec des références directes ou non à Agatha Christie (Dix Petits Nègres en premier lieu), au Maigret de Simenon, à Edgar Allan Poe (Double assassinat dans la Rue Morgue) et même à Derrick (!), sans oublier bien sûr Le Mystère de la Chambre jaune de Gaston Leroux. Un huis-clos dans un manoir isolé par la neige, un meurtre en chambre close… des ingrédients classiques pour une résolution qui l’est moins, face à laquelle on oscille entre le « pourquoi pas ? » et le « n’importe quoi ! ».
    Même si je n’ai pas tout apprécié dans ce roman (trop de longueurs et une résolution qui laisse dubitatif), je suis certain de garder en tête ce drôle de roman, notamment l’ambiance pesante au sein de ce manoir, entouré de neige au fin fond des Ardennes…

    17/01/2025 à 07:37 4

  • Requiem pour une idole

    André-Paul Duchâteau, Tibet

    7/10 Retour à du classique avec ce tome 16 qui n’est pas sans rappeler « Suspense à la télévision » (tome 7) avec le thème du cinéma/de la télévision abordé. Au menu de ce tome 16, un prix citron décerné à un professeur Hermelin furax, des enlèvements et séquestrations, des incursions au musée Grévin, de jolis clins d’œil au monde du cinéma français de l’époque (à Brigitte Bardot via sa statue de cire, à Michel Constantin et Rufus qui ont prêté leurs traits aux deux gangsters kidnappeurs…) et le retour du père de Ric.
    Un tome emballant, une fin un brin inattendue, du bon Ric Hochet.

    13/01/2025 à 07:27 2

  • Le Diable sur les épaules

    Christian Carayon

    7/10 J’ai adoré le prologue de ce roman, suivre l’histoire de Charles Purseau, piètre professeur d’histoire pourtant agrégé, malmené par ses élèves du lycée national de Toulouse à la fin du XIXe siècle et jusqu’à la Première Guerre mondiale, notamment par le plus effronté de tous, Martial de la Boissière qui sera le héros du livre. D’une simple partie d’échecs va naître une relation forte entre l’élève rebelle et le professeur à la très grande intelligence.
    Des années plus tard, début octobre 1923, le professeur Purseau vient de mourir dans un village isolé du sud du Tarn où il a fini avec sa fille, institutrice et ancienne amie de Martial. Deux mois plus tard, un certain Louis Bascoul, vieux valet de ferme, meurt de façon atroce dans le village. Camille fait venir Martial, devenu un détective émérite au sein du cercle Cardan…
    Une entrée en matière magistrale qui n’a hélas pas tenu le rythme. Un rythme lent, presque cotonneux par moments à l’image de ce coin de France glacial en cet hiver 1924. L’époque est bien retranscrite, c’est un polar historique bien construit, à l’intrigue ingénieuse même si l’on devine assez vite qui est derrière les meurtres qui s’enchaînent.
    En bref, Le Diable sur les épaules est un premier polar historique à l’ambiance et à l’intrigue réussies mais qui pêche par quelques longueurs.

    12/01/2025 à 19:20 1

  • Les Caves du Majestic

    Georges Simenon

    9/10 L’épouse d’un riche Américain vient d’être retrouvée morte dans une armoire des sous-sols du Majestic, un hôtel parisien. On découvre que la victime n’est autre que l’ancienne compagne de Prosper Donge, chef de la cafeteria du Majestic. Soucieux de ne pas faire de vague, notamment vis-à-vis de l’ambassade américaine et trop content de trouver un coupable apporté sur un plateau (après un 2e meurtre, celui du portier de l’hôtel), le juge Bonneau fait arrêter Donge. Mais Maigret trouve cette résolution trop facile… Comme souvent les réponses aux questions que le lecteur (et le commissaire) se pose se trouvent dans le passé des protagonistes. Un passé qui entraînera Maigret jusqu’à Cannes.
    Du grand Simenon, du grand Maigret, peut-être un de mes préférés jusqu’ici. Maigret s’expose (il prendra un méchant coup de poing au visage, sans broncher), sûr de son fait, il en donnera aussi (mais à un autre), nous entraînera avec lui à Cannes en plein carnaval avant de retourner à Paris résoudre l’affaire. Le ton est tantôt grave, tantôt drôle (les répétitifs « qu’est-ce qui dit ? »), l’intrigue très bien ficelée et toujours cette façon unique et magistrale qu’à l’auteur de croquer la société de son temps.
    Du grand art.

    10/01/2025 à 18:16 8

  • Les Ruffians

    Yves Swolfs

    8/10 J’avais découvert cette série, naissante alors, pendant le confinement. J’avais alors beaucoup aimé le premier tome et ai acheté les tomes suivants depuis, sans les ouvrir jusqu’ici.
    Après avoir relu le premier tome, histoire de me rafraîchir la mémoire, je me suis plongé avec délice dans Les Ruffians. Le dessin est toujours aussi beau, envoûtant. L’histoire est la suite directe du tome 1, notre inconnu traque toujours le prêcheur Markham et cette traque va encore laisser beaucoup de morts derrière elle. On continue à suivre les évènements de ce début d’année 1861, tout en en apprenant plus sur le passé de notre héros et notamment son obsession à retrouver Markham qui s’inscrit dans un drame vécu enfant. Alors que la vengeance semble actée, on sait que l’aventure n’est pas finie car le complot ourdi, dont Markham n’était qu’un protagoniste parmi d’autres, semble atteindre des sphères bien plus hautes… Vers l’inévitable guerre de Sécession ?

    09/01/2025 à 19:13

  • Le Con de minuit

    Thibault Raisse

    9/10 Dans cette biographie, Thibaut Raisse nous raconte l’histoire vraie, tragi-comique (mais plus souvent tragique) de Gérard Cousin, alias « Gérard de Suresnes », un auditeur devenu animateur star de débats improbables grâce à l’émission « Le Star System » animé par Max sur Fun Radio au milieu des années 1990.
    Comme l’auteur, et comme des centaines de milliers d’auditeurs de l’émission « Les Débats de Gérard », j’étais un grand fan. Dès ma première écoute, j’avais été à la fois sidéré par ce que j’entendais (de l’absurde, des gueulantes, des questions sans queue ni tête, des auditeurs déchaînés…) sans pouvoir m’empêcher d’éclater de rire à de nombreuses reprises. Alors, pendant des années, de façon irrégulière, j’ai écouté le jeudi soir, à minuit passé (et souvent le lendemain car j’enregistrais sur cassette !) ces « débats » qui n’en avaient que le nom, jusqu’à cette fin d’octobre 2002, et ce clap de fin violent.
    22 ans après la fin des débats et 19 ans après sa mort, le journaliste Thibaut Raisse, déjà connu pour ses enquêtes sur l’affaire Dupont de Ligonnés ou sur l’Inconnu de Cleveland, publie une enquête approfondie sur Gérard, cet anonyme devenu star éphémère avant de sombrer dans l’oubli (sauf pour un noyau dur de fans), de mourir d’un cancer et d’être enterré dans une fosse commune à Désertines (Allier) à 43 ans seulement…
    Une enquête qui ne lève pas tous les voiles sur l’histoire de Gérard mais qui en retrace tous les éléments importants (et parfois de façon très détaillée), de sa naissance à sa mort, dans un style très appréciable. J’ai relevé quelques coquilles chronologiques mais l’auteur reconnaît lui-même dans sa note de fin d’ouvrage que certaines approximations ont pu se glisser « en raison de l’ancienneté des évènements rapportés ».
    J’ai dévoré cet ouvrage et je remercie sincèrement l’auteur d’avoir pris du temps (plusieurs années de recherches) pour nous permettre de mieux connaître cet homme qui a tant fait rire, souvent à ses dépens, des centaines de milliers d’auditeurs.
    C'est un gros coup de cœur, une énorme bouffée de nostalgie, teintée d'amusement coupable et de tristesse, aussi.

    08/01/2025 à 21:10 3

  • Ric Hochet contre le Bourreau

    André-Paul Duchâteau, Tibet

    8/10 Dans ce 14e opus des aventures du journaliste-détective, les auteurs nous plongent dans un univers inexploré jusqu’ici, celui de l’espionnage et de la guerre froide. L’intrigue commence dans ce qui ressemble fort à la RDA et sa Stasi, se prolonge avec une longue course-poursuite en voiture dans les bois et se termine par de multiples rebondissements à Paris jusqu’à l’ultime page.
    Une première incursion très réussie dans le monde de l’espionnage pour le duo d’auteurs et leur héros Ric Hochet.

    07/01/2025 à 20:21 2

  • Frères de cendres

    Didier Savard

    8/10 Arles et ses environs, dans l’entre-deux-guerres. Des hommes, liés depuis l’enfance et un sombre secret, sont assassinés les uns après les autres. Dick Hérisson enquête mais sans succès et ne peut empêcher la série mortelle de se poursuivre…
    Une ambiance pesante pour cette 6e enquête qui, pour une fois, n’emprunte pas les chemins du surnaturel. Les racines de l’intrigue remonteront à l’époque des bagnes pour enfants, en 1892 sur l’île de Saint-Honorat…
    C’est une nouvelle fois très réussi, Didier Savard ayant décidément un talent certain pour nous embarquer dans son monde, une époque (les années 30) et un endroit (Arles et ses environs) avec ce dessin et ces couleurs si particulières. J’adore.

    07/01/2025 à 20:20 3

  • La Maison du juge

    Georges Simenon

    8/10 En ce mois de janvier, Maigret s’ennuie. En disgrâce, il est désormais commissaire à Luçon, en Vendée. Une vieille femme vient le voir pour signaler qu’à l’Aiguillon, dans la maison du juge en face de chez elle, se trouve un corps. Maigret se déplace et surprend de nuit le propriétaire de la maison, Forlacroix, trainant avec lui ce qui ressemble à un corps inerte dans un sac…
    Un récit rapide, nerveux, sans temps mort, se déroulant sur quelques jours, dans lequel Maigret semble reprendre vie sous nos yeux après son déménagement forcé. Luçon, l’Aiguillon, Paris et Versailles, Maigret semble presque avoir la bougeotte. Sans compter Nice, d’où viendra l’ex-femme du juge. Une histoire d’adultère, d’amour, de folie, d’honneur aussi. Classique mais très efficace, un très bon Maigret.

    05/01/2025 à 10:48 2

  • Rituel

    Mo Hayder

    6/10 Troisième opus des enquêtes de Jack Caffery, Rituel se déroule à Bristol où Caffery a déménagé. Nous sommes quelques années après l’Homme du soir. L’histoire débute par une main découverte par une plongeuse de la police, Flea Marley, une policière hantée par la disparition de ses parents dans le Boesmansgat, une grotte submergée en Afrique du Sud (j’ai fait mes propres recherches sur ce lieu atypique, c’est très intéressant). Caffery quant à lui n’est pas au mieux, il fréquente assidûment des prostituées et un drôle de type, le Marcheur, qui a sauvagement assassiné le meurtrier et violeur de sa fille.
    A partir de cette main tranchée sur une personne bien vivante, l’enquête empruntera les chemins de la sorcellerie, de l’Afrique, de superstitions aux conclusions sanglantes, de drogues aussi (en premier lieu l’iboga).
    Une intrigue un peu too much à mon goût, pas inintéressante loin de là mais noyée par les histoires personnelles des deux enquêteurs principaux, Caffery et Marley. Je n’ai pas trouvé le récit autant maîtrisé que dans les deux premiers opus. Un brin déçu donc mais cela ne m’empêchera pas de poursuivre cette série avec la 4e enquête, Skin.

    04/01/2025 à 11:17 4

  • Mon coeur restera de glace

    Eric Cherrière

    6/10 J’avais beaucoup aimé le saisissant Je ne vous aime pas du même auteur et j’ai donc abordé Mon cœur restera de glace dans un état d’esprit positif et curieux de voir ce que donnerait Eric Cherrière dans le registre du polar historique.
    Bon, je dois tout de suite dire que je n’ai pas été aussi enthousiasmé qu’avec Je ne vous aime pas. Les changements d’époque (entre 1918, 1944 et 2020), les allers-retours temporels, la dimension presque surnaturelle voulue par l’auteur à certains moments de l’intrigue et les scènes d’une grande violence… tout cela ne m’a pas séduit. Lorsque toutes les pièces du puzzle sont enfin en place, on ne ressent pas l’effet « whouahou ! » attendu. C’est dommage car certaines scènes restent mémorables (celle de la famille juive cachée dans le four à pain par exemple) mais l’ensemble est trop inégal et trop « tordu » à mon goût.

    03/01/2025 à 07:59 4

  • Les Damnés du vieux port

    Maurice Gouiran

    8/10 Cela faisait longtemps que je voulais lire Maurice Gouiran dont j’ai entendu le plus grand bien.
    C’est désormais chose faite avec Les Damnés du vieux port, un roman à cheval sur deux époques, la Seconde Guerre mondiale dans la France occupée et au début des années 2000 dans Marseille et ses alentours, avec une escapade en Espagne, à Madrid notamment et en Suisse. Un polar fort intéressant, rythmé, aux rebondissements nombreux, mettant en scène une bande d’amis que la guerre et les choix des uns et des autres vont séparer. Certains choisissent la résistance, d’autres la collaboration, quand d’autres encore cherchent seulement à survivre, à l’image de beaucoup de Français. Un personnage central aussi, Clovis Narigou, héros récurrent de l’auteur, personnage pittoresque que j’aurais plaisir à retrouver.
    Dans une langue riche et une écriture travaillée, parsemée d’expressions marseillaises et s’appuyant sur une documentation qu’on imagine solide et conséquente, Maurice Gouiran nous plonge avec brio dans cette époque si trouble, en nous rappelant au passage que subsiste encore « la bête immonde » à l’image de ces nostalgiques du franquisme dépeints dans le roman.
    Un très bon premier contact avec les écrits de l’auteur. 8/10.

    02/01/2025 à 11:10

  • Pardonnez-moi vos offenses

    Michaël L. Parrott

    8/10 Tiré d’une histoire vraie, j’ai beaucoup apprécié ce roman entouré de mystères…
    Mystérieux car l’histoire vraie c’est celle de ces enfants du comté d’Oakland, assassinés entre 1976 et 1977, à côté de Detroit (Michigan), affaire jamais résolue. L’auteur propose une version dans son roman (car il s’agit bien d’un roman) qui mêle enfance traumatisée, religion et parentalité notamment. On suit tour à tour les enfants, kidnappés puis tués, un prêtre Francis Dole grand amateur de photographie, un psychiatre Elliott Denton et l’équipe de police qui enquête sur les meurtres.
    Malgré la chasse à l’homme lancée par les enquêteurs, les meurtres s’enchaînent et la pression qui s’exerce sur l’équipe de police va croissante, à l’image de cet hiver glacé et neigeux qui pèse sur ce coin des Etats-Unis.
    Mystérieux roman car l’auteur n’est pas exactement connu. Publié en 1980, soit seulement 3 ans après les derniers faits réels du comté d’Oakland, Michael L. PARROTT semble être un pseudonyme derrière lequel on ne sait pas exactement qui se cache.
    Tout cela ajouté bien sûr et avant tout à une intrigue solide, prenante et un brin flippante (ah, cette AMC Gremlin bleue !), donne un roman envoûtant, marquant.
    A découvrir, près de 45 ans après sa publication. 8,5/10.

    01/01/2025 à 10:27 1

  • Le Miroir

    Maurice Level

    6/10 Un homme habité par le démon du jeu et en quête d'argent pour assouvir son addiction songe à vendre sa maison familiale qui, même si elle tombe en ruines, pourrait lui rapporter 15 000 francs. C'était sans compter sans un phénomène qui va se produire au sein de ladite maison, face à un miroir...
    Récit à la première personne, Le Miroir est une courte nouvelle qui prend un léger virage fantastique dans le dernier tiers. C'est bien écrit mais à l'intérêt limité à celui de distraire pour quelques minutes les lecteurs du Matin en ce 6 octobre 1908...

    22/12/2024 à 12:02 1

  • Les Chiens de chasse

    Jørn Lier Horst

    7/10 D'accord avec l'avis de Polarbear, je n'ai pas complètement retrouvé ce qui m'avait tant plu dans le précédent opus de la série. Mais en relisant les avis, notamment celui détaillé d'Hoel, des images me reviennent plus de 4 mois après ma lecture, notamment les scènes finales effectivement dignes des meilleurs thrillers. Pas inoubliable mais intéressant, notamment concernant la trajectoire personnelle de Wisting. La relation avec sa fille m'a un peu fait penser à celle de Wallander avec sa fille Linda, même si l'une est journaliste et l'autre policière.

    21/12/2024 à 12:53 3