LeJugeW

1766 votes

  • Les Passe-montagnes

    Maurice Tillieux, Will

    8/10 Ah quel bonheur que de se replonger dans ces "vieilles" BD que l'on a lu enfant... Je me souvenais bien de celle-ci qui m'avait beaucoup marqué il y a plus de 20 ans, avec cette ambiance mystérieuse et un brin angoissante dans ce coin perdu en montagne, ce village où tout le monde rase les murs, pris en otage par des hommes encagoulés (d'où le titre "Les Passe-montagnes") et armés, le contraste saisissant entre la blancheur de la montagne et l'intérieur de l'hôtel abandonné (mais chut je n'en dis pas plus). En revanche je ne me souvenais pas de la fin et pour cause, elle est à la limite du grotesque, comme si les auteurs n'avaient pas eu d'idées... Mais ce n'est pas très grave, j'ai pleinement apprécié cette relecture. Hâte de me plonger dans le tome suivant (Métamorphoses) qui m'avait laissé un souvenir indélébile et bien flippant !

    28/08/2020 à 10:18 3

  • ... Et justice pour tous

    Michaël Mention

    9/10 C'est un Michaël Mention au sommet de son art qui dégaine sa plume la plus noire pour clore avec brio une trilogie anglaise qui aura incontestablement marqué le polar français de ces derniers années. Chapeau mec !

    24/10/2015 à 21:17 9

  • 1275 âmes

    Jim Thompson

    8/10 Chef-d'oeuvre ? Peut-être, mais pas dans la traduction du texte tronqué que je viens de lire. Très bon ? Assurément.
    L'auteur nous raconte l'histoire d'un shérif qui est la risée de presque toute sa petite ville d'Amérique rurale des années 20. Et dont la réelection est menacée... Oui mais c'est aussi un shérif qui se sent habité d'une mission. Et gare alors aux pécheurs !
    Humour très noir, cynisme à tous les niveaux, ce court roman de Jim Thompson nous laisse tout de même un peu sur notre faim... jusqu'à une prochaine retraduction dans un texte intégral ?

    23/03/2014 à 10:16 4

  • 1275 ares

    Pascale Fonteneau

    9/10 Difficile de résumer cette histoire : disons que l'on suit un homme qui quitte sa femme, déménage et nous raconte ce qui lui arrive par la suite.
    Un peu décontenancé au début par le ton du livre (le narrateur s'adresse plusieurs fois au lecteur), j'ai finalement beaucoup aimé ce court roman. La fin est délirante et le tout m'a fait penser à une araignée qui tisse lentement sa toile pour que l'on se rende compte, dans les dernières pages, que l'on est au centre de celle-ci. Le 9e et dernier chapitre est de haute volée.
    Je ne connaissais pas cette auteure, j'ai hâte de découvrir le reste de son oeuvre !

    07/08/2014 à 21:41

  • 1280 âmes

    Jean-Bernard Pouy

    7/10 On imagine le plaisir jubilatoire qu'a pris Jean-Bernard Pouy à penser et écrire ce court roman, bel hommage à l’œuvre de Jim Thompson et à la Série Noire, avec moults calembours mais peu de camemberts (voyage aux States pendant la moitié du bouquin oblige).
    Quant à ce Pierre de Gondol, qui a la tête bien pleine (normal pour un Gondol) et bien faite (comme un camembert moulé à la louche), il n'est pas sans rappeler un certain Gabriel Lecouvreur, autre "création" du trucu-lent Pouy, pourtant rapide à la détente lorsqu'il s'agit de créer des intrigues foutraques, loufoques mais sérieuses à la fois.
    Un bon petit plaisir de lecture !

    10/06/2018 à 14:10 4

  • 13

    Pieter Aspe

    8/10 J'ai remporté ce roman grâce à une enchère Polars Pourpres il y a quelques années. Resté dans ma bibliothèque jusque-là, j'ai enfin décidé de l'ouvrir.
    Et bien m'en a pris ! Je l'ai dévoré en deux jours. Le commissaire Van In est typiquement le genre de "héros" que j'apprécie, un peu à la scandinave, l'humour en plus. Son histoire d'amour avec la procureure Hannelore Martens, jalouse comme un pou, donne lieu à des scènes drôles. J'ai tout de suite adhéré à ces personnages (Van In le tabagique et grand consommateur de Duvel, sa compagne la procureure Hannelore, son coéquipier gay Guido...). Dans cet opus, c'est une sombre histoire de vengeance amoureuse qui est au coeur de l'intrigue, avec une tueuse en série qui enchaîne les meurtres de maris infidèles. Van In, qui s'apprête à se marier avec Hannelore, va voir son passé ressurgir dangereusement... Le tout avec la ville de Bruges comme décor, dont la description est soignée sans être pesante.
    J'aime beaucoup ce genre de surprises, on ouvre un roman dont on n'attend rien de particulier et qui finalement nous a beaucoup plu !
    Je poursuivrai assurément la découverte de cette série (dont seulement la moitié à été traduite en français jusqu'ici).

    09/08/2020 à 11:36 4

  • 13 à table ! 2014

    Ouvrage collectif

    8/10 Voilà une belle idée que ce recueil de nouvelles dont l'achat permet de financer 3 repas aux Restos du Coeur.
    13 auteurs ont accepté de jouer le jeu et il y en a logiquement pour tous les goûts : des nouvelles tristes, heureuses, touchantes, violentes, dramatiques, émouvantes, drôles etc... de bons moments de lecture en perspective, j'ai pour ma part apprécié l'initiative et le résultat, globalement très réussi.

    30/12/2014 à 13:41 2

  • 13 à table ! 2016

    Ouvrage collectif

    8/10 Je pourrais faire un copier/coller du précédent avis, tant il reflète ce que je pense de ce recueil de nouvelles.
    Alors je n'ajouterai que ceci : achetez-le, offrez-le, lisez-le.

    22/03/2016 à 21:35 6

  • 13 à table ! 2019

    Ouvrage collectif

    7/10 Voilà quelques années maintenant qu'un recueil de nouvelles, écrites par les écrivains les plus célèbres du moment, permet par son achat de financer des centaines de milliers (des millions ?) de repas offerts par les Restos du Coeur.
    Alors, qu'en est-il de ce millésime 2019 ? Et bien, comme souvent, on s'en doute, c'est très hétérogène. Le très bon côtoie le médiocre. Laissons de côté les nouvelles qui ne font que remplir des pages et gardons celles qui nous semblent les meilleures (c'est subjectif, évidemment) :
    - "Dans les bras des étoiles" de Karine Giebel, une nouvelle émouvante et poétique avec comme personnages centraux un SDF et son chien.
    - "Une vie, des fêtes" de Philippe Jaenada, dont je découvre l'écriture, riche de digressions (sa marque de fabrique m'a-t-on dit), avec pour sujet le personnage aussi réel que romanesque que fut Marguerite Steinheil. Nouvelle truculente, jubilatoire, qui m'a donné envie de découvrir l’œuvre de son auteur.
    - "Les Cochons de Karl Lagerfeld" de Romain Puértolas, très drôle et originale.
    - "La Fête des voisins" de Leïla Slimani, à la plume toujours aussi sombre et affûtée.

    30/04/2020 à 20:57 2

  • 22/11/63

    Stephen King

    9/10 Stephen King s’essaie au thème de la « machine à remonter le temps » (sans machine) avec réussite : se mettre dans la peau du héros Jake m’a parfois donné le vertige (sur l’infini possible et l’effet papillon) et le voyage en Terrain d’Antan a été agréable, instructif et très immersif quoiqu’un peu long par moment (seul défaut du livre je trouve).
    Un livre qui fait réfléchir et qui amène à en ouvrir d’autres : j’aime ça.

    28/12/2013 à 18:38 3

  • 3 instincts

    Julien Parra

    9/10 Grosse claque que cette première BD de Julien Parra ! C'est (très) violent, c'est (très) sanglant, c'est (très) cru, mais tout cela à un sens : des destins entrecroisés, entremêlés, dont on comprend à travers quatre parties, comme un compte à rebours, les liens qui unissent les différents protagonistes.
    Indéniablement un BD marquante, dont l'avertissement "Âmes sensibles s'abstenir" n'est pas à prendre à la légère, rien n'est épargné au lecteur.

    11/01/2017 à 22:03 4

  • 404 not found

    Hervé Decca

    7/10 Un premier roman intéressant qui mêle banlieue, police et école, un mélange assez explosif ici.
    J'ai trouvé que les réflexions sur le milieu scolaire étaient tout aussi intéressantes que l'intrigue, à savoir une jeune lycéenne, en train de partir sur une très mauvaise voie, qui disparaît du jour au lendemain... sans que grand monde ne s'en soucie vraiment. Le décor, la cité Presov, est omniprésent et est un personnage à part entière, pesant, intrigant, parfois un peu angoissant, mais qui ne laisse pas indifférent.
    Une réussite donc qui, je l'espère, en appellera d'autres.

    10/09/2014 à 18:32

  • 5 octobre, 23h33

    Donald Harstad

    7/10 Une 4e de couv' et une couv' hyper alléchantes et mystérieuses, des mots dithyrambiques de Mr Michael Connelly himself, aïe, Le Cherche Midi n'en ferait-il pas trop ? Hélas, un peu trop si. Car je n'ai trouvé le livre ni "captivant", "perturbant" ou "effrayant" pour reprendre le vocabulaire employé sur les 4e de couv'/couv'.
    En revanche, j'ai apprécié suivre cette enquête originale (un meurtre commis dans un immense manoir de l'Iowa où vivent, gratuitement, des paumés d'un genre particulier...), avec le vampirisme en toile de fond et la fascination que peut exercer un être aux pouvoirs "surnaturels" (notez les guillemets) sur une bande de jeunes à l'esprit égaré. On navigue entre l'Iowa et le Wisconsin dans les pas du shérif Carl Houseman, un personnage vraisemblablement très proche de ce que fut l'ancien flic Donald Harstad (en outre la femme de l'auteur fut institutrice, comme celle de son personnage), un héros dont on se sent proche, grâce à l'utilisation de la première personne du singulier mais aussi et surtout parce que Carl Houseman a toujours de l'humour, sans être lourd, malgré les actes ignobles auxquels il doit faire face. Un personnage particulièrement humain qui s'inscrit dans une enquête qui se veut réaliste, l'auteur utilisant sa propre expérience pour nous faire vivre de l'intérieur et au plus près l'enquête, à commencer par l'usage des codes dont se servent les patrouilles pour faciliter la communication et éviter les oreilles indiscrètes (tout cela est bien détaillé en fin d'ouvrage).
    Au final une lecture très plaisante, aucunement flippante mais plutôt accrocheuse, grâce à une intrigue originale, un héros attachant et un réalisme que l'on doit à l'expérience policière de l'auteur. Premier Harstad pour moi, sûrement pas le dernier.

    23/04/2019 à 13:41 2

  • 7 ans après

    Guillaume Musso

    5/10 C'est la première fois que je "lis" (livre audio) un roman de Guillaume Musso et je suis assez déçu. L'auteur présente une recette alléchante avec des ingrédients appétissants mais la sauce a du mal à prendre. J'ai pensé à du Coben mais en moins bien. Les amateurs de romans à suspense peuvent lui préférer le maître américain. Les dialogues surtout ont sonné faux à mes oreilles. Je n'ai pas en plus apprécié la voix du lecteur du roman. Et la toute fin est d'un convenu...
    Bref, une petite déception car vraiment l'idée de départ était très prometteuse.

    07/10/2015 à 18:34 1

  • 7 jours à River Falls

    Alexis Aubenque

    5/10 La lecture de ce thriller n'est pas franchement déplaisante mais j'ai trouvé que c'était souvent gnangnan, les personnages caricaturaux, la plupart niais et l'auteur peine à nous immerger dans le décor des Rocheuses. J'ai trop souvent pensé durant ma lecture à des films d'horreur américains de série B où l'on met en scène des teenagers en proie à un psychopathe sanguinaire. Du déjà vu/lu, et en mieux. Les quelques rebondissements en fin d'ouvrage ne sauvent pas ce roman finalement très quelconque. Dommage, je pense qu'il y avait moyen de faire quelque chose de plus réussi. Une déception.

    21/07/2014 à 12:42 2

  • 813 - La double vie

    André-Paul Duchâteau, Jacques Géron

    6/10 Peu familier de l'univers d'Arsène Lupin, j'ai ouvert cette BD avec envie mais j'ai très vite eu l'impression de prendre un train en route, un train qui va très vite et dans une direction inconnue. De nombreux personnages, une histoire alambiquée, j'ai avancé dans le brouillard avant, enfin, d'y voir un peu plus clair à la fin de l'album. Le dessin de Jacques Géron m'a en revanche plu davantage. Je poursuis avec 813 - Les Trois crimes.

    26/04/2021 à 17:05 1

  • 813 - Les trois crimes

    André-Paul Duchâteau, Jacques Géron

    7/10 Suite de 813 - La Double vie, avec une intrigue toujours aussi complexe et qui s'enchaîne à toute vitesse mais on y voit un peu plus clair dans ce 2e tome. Il y est notamment question de géopolitique... Je me demande si le roman est aussi difficile à suivre ou si c'est le format BD qui provoque cela. Les dessins de Géron sont toujours aussi agréables à l’œil.

    27/04/2021 à 12:08 1

  • A chacun sa guerre

    Gilles-Maurice Dumoulin

    6/10 John Sanders, de la CIA ("du" C.I.A. dans le livre) est envoyé à Rome pour des raisons que le lecteur découvrira au fur et à mesure de sa lecture. Sur place, il poursuivra un agent passé à l'ennemi, tentera de mettre la main sur une machine potentiellement hautement destructrice, croisera la route d'agents soviétiques, égyptiens, d'une belle italienne, Tina, d'une belle russe, Silvana, le tout dans les rues et ruelles d'un Rome bruyant et dynamique, avec des passages sur le Forum ou encore dans le Colisée.
    Autant le dire, l'intrigue ne casse pas trois pattes à un canard et peut tenir sur un post-it.
    Ce qui, en revanche, est plus intéressant, c'est le personnage de John Sanders, un agent certes très professionnel mais aussi humain, plaçant de temps en temps quelques remarques pertinentes sur l'absurdité de la guerre (on est alors en pleine guerre du Viêtnam).
    L'écriture de Gilles Maurice-Dumoulin est par ailleurs plaisante, l'auteur parsemant son texte de calembours la plupart réussis. Le tout est mené tambour battant et s'il n'échappe pas à la caricature, le roman tire son épingle du jeu par la proximité (utilisation de la première personne du singulier) que l'on a avec le héros.

    30/06/2019 à 18:08 1

  • À jeter aux chiens

    Dorothy B. Hughes

    9/10 Un petit bijou et une très belle surprise ! J'ai lu ce roman d'une traite, ce qui ne m'arrive quasiment jamais.
    L'auteur dénonce, dans ce roman noir de 1963, le racisme du sud des Etats-Unis : Hugh Densmore, jeune interne noir, vient fêter le mariage de sa nièce à Phoenix. Sur la route, il prend en stop une ado mystérieuse et insolente. La dernière fois qu'il la voit, c'est tard le soir à son hôtel ; celle-ci semble paniquée et lui demande son aide. Il refuse. Le lendemain, on la retrouve morte dans un canal.
    Plusieurs personnes les ont vu ensemble. Elle était blanche. Il est noir. Sa qualité d'interne en médecine lui évite d'être directement jugé coupable. Mais les enquêteurs n'ont pas de doute, eux. C'est ce "nègre", forcément. Les preuves, soufflées par des appels anonymes, s'accumulent contre Hugh. Aidé par un avocat blanc et une riche amie noire, il tente de prouver son innocence...
    On ne cesse d'avoir peur pour Hugh, peur que le racisme l'emporte, peur que la haine prenne le dessus sur la vérité... la tension est omniprésente, on est bluffé par le calme de Hugh malgré les provocations odieuses des enquêteurs.
    La fin ne déçoit pas.
    C'est une superbe (et tardive) découverte que ce roman de Dorothy B. Hughes !
    Je conseille sa lecture.

    12/02/2013 à 11:59 3

  • A l'ombre de Saint Clar

    Rodolphe Bringer

    7/10 Le commissaire Rosic semble très sûr de lui lorsqu'il s'agit d'identifier l'assassin de l'honorable madame Valadin. Son assurance va vite se dégonfler lorsque le corps de la présumée coupable est à son tour découvert... Le lecteur attentif semble avoir plus vite compris que ce pauvre Rosic qui est le véritable coupable. Une intrigue qui mêle cloche, religion et vieil ermite... Un moment d'écoute agréable (livre audio) sans être exceptionnel ni mémorable.

    12/05/2021 à 10:15