LeJugeW

1774 votes

  • Arctic-Nation

    Juan Diaz Canales, Juanjo Guarnido

    10/10 Arctic-Nation ou un des chefs-d'oeuvre du 9e art. Dessins somptueux et intrigue complexe et subtile. Bravo et merci messieurs Diaz Canales et Guarnido pour ce petit bijou !

    30/11/2013 à 20:22 2

  • Back up

    Paul Colize

    10/10 Gros coup de cœur pour moi !
    J’ai dévoré les plus de 400 pages en deux jours seulement. Un page-turner différent de ceux que l’on rencontre.
    Alors que je traînais des pieds pour le lire et que la première centaine de pages m’encourageait en ce sens, j’ai enfin compris où l’auteur souhaitait nous amener.
    Et là, quel délice !
    C’était pourtant une gageure de me faire entrer dans le monde du rock des années 1960, avec son lot de courants musicaux, de drogues et, of course, de sexe. Pourtant, quel voyage à la fois temporel et géographique (l’Angleterre, la France, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche) ! Le contexte de la Guerre froide, en arrière-plan, donne une épaisseur supplémentaire à ce splendide roman.
    Le lien entre les années 1960 et l’homme victime d’un locked-in syndrom se tisse lentement mais sûrement et j’ai été bluffé par la virtuosité de l’auteur à lier les deux histoires.
    Tout simplement génial !

    25/02/2013 à 18:13 2

  • Brume

    Stephen King

    10/10 Lue à l'origine au sein du recueil de même nom, j'avais été totalement happé puis hanté par cette longue nouvelle que les éditions Albin Michel ont fait le choix de rééditer seule, dans une collection jeunesse (à partir de 13 ans). Un des meilleurs textes du King à mes yeux, et une adaptation cinéma sous le titre The Mist excellente et dont la fin est même meilleure !
    Clairement, un must dans la bibliographie du King.

    30/10/2019 à 08:56 5

  • C'est l'histoire de la Série Noire (1945-2015)

    Ouvrage collectif

    10/10 J'ai lu avec passion cet ouvrage destiné à célébrer les 70 ans de la Série Noire que j'ai découvert assez tardivement. L'approche est chronologique et plusieurs pages sont dédiées à des thèmes divers comme le projet "Série rouge" finalement abandonné, la "Série Noire et le cinéma" (passionnant) ou encore "La Série Noire et le roman noir américain", le tout agrémenté de nombreuses photos, documents d'époque, pièces d'archives (notamment p.190 à 239).

    On y découvre la genèse de la SN avec, dès les années 1920-30, des collections comme "Les Chefs-d'oeuvre du roman feuilleton" (Gaston Leroux, Gustave Le Rouge...), "Les Chefs-d'oeuvre du roman d'aventures" (Van Dine, Edgar Wallace...), "Détective" (Gaston Boca, Raymond Fauchet, Noël Vindry, Ellery Queen, Earl Stanley Gardner, Leslie Charteris...) ou encore "Le Scarabée d'Or" (1936) avec notamment Rex Stout en fer de lance.
    C'est en 1945, avec Marcel Duhamel à sa tête, que naît la Série Noire, marquéé tout d'abord par les deux anglais Peter Cheyney et James Hadley Chase. Dans une France marquée par la disette de romans noirs "américains" (écrits d'abord par des Anglais) durant la Seconde Guerre mondiale, le succès est au rendez-vous. Les 6 premiers titres (de 1945 à 1947) se vendent à 70 000 exemplaires.
    1948 marque le "véritable lancement" (p.36) de la SN avec un rythme de parution plus élevé et des tirages plus importants. Le manifeste de la collection, signé Duhamel, date d'ailleurs de cette année-là.
    Arrivent alors à la SN des auteurs mythiques comme James M. Cain, Raymond Chandler, Don Tracy... Le premier français publié (décembre 1948), Serge Arcouët, doit prendre le pseudonyme de Terry Stewart.
    Face au succès, Gallimard lance une 2e collection, intitulée "Série Blème" (1949). Sensée accueillir les "suspense stories", avec un rythme d'une parution par mois, cette collection est un échec et est arrêtée deux ans plus tard, avec 22 titres au total (dont certaines seront republiés dans la S.N.).
    Les années 1953-54 marquent la "percée des Français" avec Albert Simonin et son Touchez pas au Grisbi ! (meilleure vente de l'histoire de la SN avec 215 000 exemplaires vendus avant 1971), ou encore Auguste Le Breton et Dominique Ponchardier (avec sa série "Le Gorille").
    Après 10 ans, la SN cartonnne : plus de 230 titres parus et 10 millions d'exemplaires vendus !
    1959 marque l'entrée de l'auteur le plus prolifique jusqu'ici de la SN, Carter Brown (+ de 120 titres entre 1959 et 1974 !).
    Les années 1960-70 sont marquées par une production quasi-industrielle avec la parution de 6 titres par mois. Un tirage moyen d'un titre de la SN se situe aux environs des 30 000 exemplaires par titre dans les années 60, 22 000 en 1978.
    En 1977, Marcel Duhamel s'éteint, après 33 ans à la tête de la Série Noire, remplacé par Robert Soulat. Deux ans auparavant, la SN connaissait une crise importante avec 15 titres publiés en 1975 et seulement 5 en 1976.
    La concurrence de la "Super Noire" en 1974 n'était pas pour rien dans cette crise (Super Noire qui s'arrêtera finalement en 1979 avec 134 titres parus).
    Une partie fort intéressante est dédiée à la concurrence de la SN. En effet, pas moins de 35 collections de romans policiers et d'espionnage coexistent durant ces décennies, chez Calmann-Lévy, Denoël, Fayard, Fleuve Noir (Spécial Police, Engrenage, San Antonio), Lattès, Plon (SAS), Presses de la Cité, Rivages/Noir (1986), Rivages/Thriller, Oswald, Albin Michel (Spécial Suspense)...
    Fin années 1970-début 1980, de nouveaux auteurs français intègrent la SN : Hervé Prudon, Joseph Bialot, Philippe Conil, Tito Topin, Jean-Paul Demure suivis par, en 1984-85 (années exceptionnelles !) Didier Daeninckx, Jean-Bernard Pouy, Marc Villard, Thierry Jonquet, Daniel Pennac !
    En 1991, Robert Soulat est remplacé par Patrick Raynal (interview p. 134 à 142) qui abandonne la contrainte d'un nombre de pages maximum (jamais plus de 250 jusqu'ici, souvent aux alentours de 180) et contribue à l'arrivée d'auteurs venus du monde entier (et plus seulement français ou anglo-saxons). Il laisse à son tour la place à Aurélien Masson en 2005. En juin 2015, Le Dernier coup de Kenyatta de Donald Goines est le dernier SN numéroté (n°2743).

    Que l'on soit amoureux de cette collection ou totalement novice, on ne peut ressortir indifférent de la lecture de cet ouvrage fascinant dédié à une collection mythique tout autant fascinante. Dire que j'ai adoré cette lecture est un euphémisme !

    23/04/2019 à 17:46 4

  • Dans la forêt

    Jean Hegland

    10/10 Bouleversé j'ai été par cette lecture aux allures post-apocalyptiques mais dont le fond n'est pas celui-là. Ce qui est beau, juste, touchant, c'est cette magnifique relation entre ces deux sœurs face à l'adversité d'une vie d'abord douce puis de plus en plus dure quand, tour à tour, les piliers de leur vie s'effondrent.
    Que j'ai aimé ce roman est un doux euphémisme, il a marqué ma vie de lecteur, tient une place à part (avec une poignée d'autres) dans ma bibliothèque personnelle et il fait désormais partie des romans que j'offre, avec la certitude qu'il ne laissera pas indemne son destinataire.
    Quel bonheur que cette littérature qui nous procure tant d'émotions, fabrique en nous des souvenirs de papier, génère un imaginaire peuplé de personnages fictifs dont Nell et Eva font partie pour toujours.
    Merci Mme Hegland.

    27/05/2023 à 10:10 6

  • Désolations

    David Vann

    10/10 Ce livre a été à la fois un choc et une révélation pour moi. J'ai rarement lu un roman qui m'a autant touché.
    J'ai tout aimé dans ce livre, tout. Le décor alaskien bien sûr, l'évolution des rapports entre les personnages, les personnages eux-mêmes pour qui j'ai ressenti, à une exception près, une profonde empathie. J'ai avancé, la gorge serrée, l'émotion chevillée au corps, vers l'inéluctable, porté par la plume magnifique de ce grand auteur qu'est David Vann.
    Il m'est toujours difficile de mettre des mots sur des émotions que m'ont procurés certains romans et je me rends compte, hélas, que c'est le cas ici.
    C'est un peu rageant car j'aimerai tellement arriver à retranscrire mon ressenti au mieux. Mais près de trois mois après avoir terminé cette lecture, je n'y arrive pas.
    Alors je terminerai simplement en écrivant, et j'ai eu l'occasion de le dire de vive voix à l'auteur, que Désolations fut une des plus belles lectures de ma vie.
    Encore une fois merci, David Vann.

    22/01/2018 à 19:51 5

  • Dix Petits Nègres

    Agatha Christie

    10/10 Un chef d'oeuvre, il n'y a pas d'autres mots.
    Un des plus brillants "polars" qu'il m'ait été donné de lire. Merci Madame Christie !

    17/10/2012 à 18:41 7

  • Entretiens avec une tueuse

    Andrea H. Japp

    10/10 C'est le troisième roman que je lis d'Andrea H. Japp et j'ai retrouvé dans celui-ci la noirceur et l'originalité appréciées dans Le silence des survivants.
    Thea est une orpheline, enfant-sauvage récupéré à 5 ans dans le métro par un obscur "Institut" où elle apprend le "métier" de tueur à gages. Quelques années plus tard, elle décide de s'enfuir... mais le passé la rattrape.
    Raconté à la première personne (ce qui accentue l'immersion du lecteur dans l'histoire de la jeune femme), ce court roman (environ 220 pages) est un choc, une claque qui nous parle de violence, de meurtres mais aussi et surtout d'amour.
    Les révélations finales sont bluffantes, je n'ai (presque) rien vu venir.
    J'ai adoré cette lecture que j'ai eu du mal à lâcher. Un gros coup de cœur.

    28/03/2015 à 15:19 1

  • Hématome

    Maud Mayeras

    10/10 Un chef-d'oeuvre, écrit à tout juste 25 ans...

    22/01/2013 à 22:40 4

  • Je suis Pilgrim

    Terry Hayes

    10/10 Whouahou ! Ce livre, c'est du lourd ! Un texte d'une densité rare, passionnant de bout en bout, que j'ai adoré. On peut effectivement regretter le côté un peu trop "pro-américain" (que l'auteur n'est pas d'ailleurs) mais ce n'est pas si présent que cela (pas plus que dans d'autres thrillers de la même veine). En revanche, certains passages du livre marquent durablement le lecteur. On se balade dans de nombreux pays du globe (Etats-Unis, France, Turquie, Syrie, Afghanistan, Palestine, Allemagne, Arabie Saoudite etc...) et sur des périodes allant de l'invasion soviétique en Afghanistan (1979) jusqu'à nos jours.
    Oui, "passionnant" est vraiment le terme qui me paraît convenir le mieux à cet excellent roman. Je mets 10 parce que je ne peux mettre 9.5.
    Une très grande réussite, bravo à l'auteur pour ce boulot de dingue !

    17/01/2015 à 00:56 7

  • Je suis une légende

    Richard Matheson

    10/10 "Viens, Neville !" [...] "Mon Dieu, faites que le matin vienne…" [...] "Ca devait donc finir ainsi…"
    Rien d'étonnant à ce que ce court roman de Richard Matheson soit considéré comme un chef-d’œuvre : l'auteur reprend le thème du vampirisme pour l'adapter à son époque, la Guerre froide. Nous sommes en 1954 et la guerre nucléaire n'est pas une vue de l'esprit, surtout depuis que l'URSS maîtrise l'arme nucléaire (1949). Mais Richard Matheson utilise l'idée d'un virus plutôt que celle de bombes atomiques (quoiqu'il y a des références nombreuses à la guerre, aux "bombes qui entrainent des tempêtes de poussière") pour imaginer une humanité anéantie, devenue vampire, où un homme seul, sorte de Robinson Crusoé de l'Apocalypse, Robert Neville, survit.
    Maîtrisant parfaitement le texte de l'Irlandais Bram Stoker (père du Dracula romanesque), il va loin dans l'analyse du vampirisme et de ses références (croix, gousse d'ail etc...) en tentant de comprendre, via son héros, comment fonctionnent ces êtres de la nuit qui le font douter de sa propre humanité (les scènes de jour sont à ce titre fort intéressantes).
    Loin de l'adaptation cinématographique récente (2007, avec Will Smith), par ailleurs non dénuée d'intérêt mais différente, Richard Matheson livre un roman intelligent qui fait réfléchir le lecteur sur l'humanité et sur sa propension à s'autodétruire.
    Comme l'écrivait Plaute, il y a plus de 2000 ans : "Homo homini lupus est".

    23/12/2015 à 20:53 7

  • L'Allée du sycomore

    John Grisham

    10/10 Seth Hubbard est un vieil homme particulièrement riche et particulièrement seul. Atteint d'une maladie incurable, il est retrouvé pendu à un sycomore. Le suicide ne fait aucun doute. Il laisse derrière lui un testament fraîchement rédigé, dans lequel il explique léguer tous ses biens à sa femme de ménage noire. Pour la famille de Seth Hubbard, c'est impensable. S'engage alors un combat juridique particulièrement violent où tous les coups semblent permis...

    Voilà six mois que j'ai terminé l'écoute de ce roman (livre audio) et le charme opère toujours : j'ai totalement adhéré à l'histoire, à ses personnages, à son décor, à son ambiance, je n'ai jamais décroché pendant les presque 20 heures d'écoute (il faut dire que la lecture de Stéphane Ronchewski est particulièrement réussie). Il y a une tension incroyable tout au long du livre, autour de ce testament (ou plutôt ces testaments...), et le combat de l'avocat Jack Brigance est passionnant, remarquable, on est tenu en haleine, on partage son enthousiasme, ses doutes, la noblesse de son combat...
    Cela donne envie de découvrir Non coupable, le précédent roman mettant en scène cet avocat si attachant, roman publié 24 ans auparavant et donc l'action se déroule 3 ans avant l'Allée du Sycomore. Il y est fait référence plusieurs fois dans le roman sans que cela gêne ni la lecture, ni la compréhension, au contraire : cela rend Jack Brigance encore plus attachant.
    Sans rien dévoiler de l'intrigue, je peux seulement dire que la résolution de l'énigme (pourquoi ce testament en faveur de sa femme de ménage ?) plonge ses racines dans le passé et on découvre celui-ci à mesure que le procès approche, c'est fascinant.
    C'est quand même un sacré tour de force d'arriver à passionner le lecteur pour la préparation d'un procès (cette préparation occupe plus des 3/4 du roman) !!!

    Bref, ce fut un gros coup de cœur et en me remémorant cette histoire je maintiens le 10/10, j'ai vraiment adoré ce roman !

    17/07/2017 à 13:02 5

  • La Comptine des coupables

    Carin Gerhardsen

    10/10 Pas de round d’observation dans ce troisième et dernier volet de la série Conny Sjöberg, ça démarre sur les chapeaux de roues avec un premier chapitre aussi court que violent et monstrueux.
    Une fois la claque passée, on retrouve avec plaisir l’équipe de l’enquêteur Conny Sjöberg, chargée de résoudre ce triple homicide.
    Mais ce dernier volet de la trilogie, écrite avec maestria par Carin Gerhardsen, va aussi donner de nombreuses réponses aux questions soulevées dans les deux premiers tomes, sur les secrets de chaque membre de l’équipe. Et il y a pas mal de surprises !
    Des rebondissements, des révélations, de la tension, un suspense grandissant, des moments poétiques, tristes, émouvants, révoltants… le lecteur passe par toutes les émotions, et une fois encore on peut regretter que la talentueuse Carin Gerhardsen ne nous ait gratifié de davantage de pages…
    Ce n’est pas un chef-d’œuvre (malgré la note) mais j’ai vraiment adoré ce livre qui met en relief les deux premiers tomes déjà forts réussis. C’est aussi probablement le roman le plus fort qu’il m’ait été donné de lire sur la culpabilité. Je l’ai fini bouleversé et ému de quitter Conny, Jamal, Petra et les autres…

    04/01/2014 à 17:22 4

  • La Nuit du Jabberwock

    Fredric Brown

    10/10 Deuxième œuvre de Fredric Brown que je lis, et deuxième pépite !
    J’avais beaucoup aimé « La bête de miséricorde », j’ai adoré La nuit du Jabberwock, truffé de références à Lewis Caroll (Alice au pays des merveilles).
    C’est admirablement construit, bluffant, génial, bien écrit…
    Bref, un chef-d’œuvre, ni plus, ni moins !

    24/08/2014 à 14:03 7

  • La Tristesse du Samouraï

    Víctor Del Árbol

    10/10 Admirablement construit, prenant de la première à la dernière page, intelligent, brillant, bouleversant, émouvant... et servi par une plume magnifique, La Tristesse du Samouraï est un bijou, un chef-d'oeuvre. Un gros coup de coeur.

    06/10/2014 à 23:27 10

  • Le Dévouement du suspect X

    Keigo Higashino

    10/10 Magistral, brillant, extraordinaire, sublime... Les mots me manquent pour qualifier ce chef-d'oeuvre...
    Keigo Higashino a écrit là un des meilleurs polars qu'il m'ait été donné de lire.
    Emprunté dans une bibliothèque, je me suis empressé de me le procurer après sa lecture.
    Pour pouvoir relire à loisir cette démonstration géniale de l'auteur japonais.

    12/08/2013 à 14:23 5

  • Le Mystère de la chambre jaune

    Gaston Leroux

    10/10 Chef-d'oeuvre ! Et français en plus ! Cocorico ! Vieux de plus d'un siècle... mais indémodable. Brillant, fascinant, génial.
    Une des oeuvres qui a inspiré Agatha Christie...

    27/10/2012 à 20:15 2

  • Le Quatrième Mur

    Sorj Chalandon

    10/10 Sorj Chalandon, ancien grand reporter à Libération, s'est trouvé dans les camps de Sabra et Chatila au lendemain des massacres, en septembre 1982.
    Comme nombre de ses confrères, il fut profondément et durablement choqué.
    Et il mit de longues années avant de reparler de ce tragique et douloureux évènement, plus de trente ans après les faits, et sous la forme d'un roman.
    Pas d'autobiographie mais un personnage central, Georges (qui sonne un peu comme Sorj) qui ressemble beaucoup à l'auteur.
    Le contexte du départ pour le Liban est très original : Georges s'engage à poursuivre l'idée folle de son ami grec mourant Samuel de jouer l'Antigone d'Anouilh à Beyrouth, en pleine guerre et en faisant jouer toutes les communautés dans la pièce (Druzes, Sunnites, Chiites, Chaldéens, Maronites, Catholique arménien). Une véritable utopie, magnifique mais qui semble totalement impossible.
    Georges quitte Paris, sa femme et sa fille pour accomplir sa promesse.
    Sur place il découvre l'horreur de la guerre, dès l'aéroport de Beyrouth. Partout, la guerre civile est partout. Les communautés s'entredéchirent, dans le sang, les balles, les bombardements, les massacres.
    L'émotion, la tension sont partout dans ce texte. On vibre avec Georges, on partage ses espoirs, ses doutes, sa détresse. On veut que la pièce se joue, on croise les doigts, on épie les réactions des différentes communautés, on espère...
    Jusqu'à ces jours de septembre 1982, où l'horreur de cette guerre éclate à la face de l'Occident, avec ces images retransmises dans les journaux télévisés des massacres de Sabra et Chatila, deux camps de réfugiés palestiniens en banlieue de Beyrouth.
    Et l'on pleure avec Georges.
    Un roman bouleversant (vraiment), un texte qu'on ne peut oublier et qui reste longtemps en mémoire.
    Un roman qui nous informe, qui nous apprend, qui nous explique aussi, de la dictature des colonels en Grèce via le personnage de Samuel à la guerre civile libanaise.
    Et on remercie Sorj Chalandon d'avoir su trouver les mots pour traduire à la fois son émotion et ce que fut cette guerre civile libanaise, trop méconnue ou oubliée de nos jours.
    Un très grand livre.

    03/01/2019 à 20:54 7

  • Le Verdict

    Nick Stone

    10/10 Thriller judiciaire hyper addictif et ce malgré ces presque 800 pages (format poche), Le Verdict m'a happé dès les premières pages (soirée de la récompense de Vernon James, un type imbuvable et amoral au possible). S'ensuit une intrigue machiavélique, diabolique, dans la peau de Terry Flint, modeste greffier d'un fameux cabinet d'avocats chargé de défendre James, qu'il connaît bien et dont il ne garde pas le meilleur souvenir...
    Passionnant, fascinant, captivant, Le Verdict fait assurément partie des tout meilleurs de la catégorie "polar judiciaire". En rédigeant cet avis, de nombreuses scènes me reviennent en tête, alors que j'ai tourné la dernière page il y a près de 6 mois. L'écriture délectable de Nick Stone n'y est pas non plus pour rien.
    Pas de doute, un titre très marquant, pour ma part un énorme coup de cœur et un roman que je considère comme un chef-d'œuvre. Merci Norbert de m'avoir permis de découvrir cet immense roman, que je relirai à l'occasion avec ravissement.

    06/10/2021 à 10:04 9

  • Les Apparences

    Gillian Flynn

    10/10 Totalement captivé par l'écoute (livre audio, excellente lecture d'Odile Cohen et Julien Chatelet) de ce roman. Je trouve Gillian Flynn très bonne observatrice de ce que peut-être un couple, des mensonges et/ou illusions des débuts jusqu'à ce que les masques tombent. C'est à la fois passionnant dans cette analyse de la psychologie des deux membres du couple (avec, en outre, des origines sociales et géographiques différentes, qui donnent une belle profondeur à chacun ; géniale l'idée de "l'épatante Amy" !) mais aussi très prenant par le suspense grandissant, qui en fait un page turner redoutable. Quel talent !
    A l'issue des 18 heures d'écoute, le récit dément de Nick et Amy m'a manqué et j'ai repensé à cette histoire pendant pas mal de temps. J'ai été un poil déçu par la fin, je l'attendais plus percutante mais je me dis (peut-être naïvement) que c'est pour laisser la porte ouverte à une suite.
    Bref, une intrigue de dingue qui m'a totalement scotché, mon premier Flynn est déjà un chef-d’œuvre, hâte de découvrir le reste de l’œuvre de cette romancière à l'imagination... machiavélique !!!

    31/10/2019 à 22:19 10