Ironheart

848 votes

  • Les Monstres

    Maud Mayeras

    7/10 Une fois de plus, j'ai aimé la sensualité exacerbée des mots de Maud Mayeras. C'est vraiment ce que je préfère chez elle, cette façon qu'elle a de nous faire ressentir et sentir les choses. ll en résulte toujours une lecture puissante et intense.
    Mais l'intrigue n'est pas à la hauteur, le travail d'imagination n'est pas celui auquel je m'attendais. Pas de surprise en ce qui me concerne parce que, malheureusement, l'histoire est le quasi copié-collé d'un fait atroce qui s'est déroulé en Autriche il y a une quinzaine d'années. Maud se l'est réappropriée, bien sûr, et a mis un peu de touche personnelle : elle l'a adapté à la sauce "monstre" et nous a proposé une fin terrible qui n'est, heureusement, pas conforme à celle de la réalité.
    Et puis, je n'ai pas vraiment apprécié les contes, inégaux, qui cassent le rythme du récit et n'y apporte pas un réel intérêt. Michel Bussi avait utilisé ce ressort narratif dans "Maman a tort" et ça fonctionnait très bien. Mais là, cela m'a plus gênée qu'autre chose.
    Enfin, Aleph, le centre, le coeur maléfique de cette histoire, mais quel dommage qu'il ne soit pas plus mis en avant, quel dommage que l'auteure ne nous "l'explique" pas plus ! Elle s'attarde beaucoup sur le ressenti des victimes mais j'aurais tellement aimé en savoir plus sur le bourreau !
    Je ressors secouée de cette lecture dure et éprouvante, comme à chaque fois avec Maud Mayeras, mais pas conquise.

    20/04/2021 à 09:02 8

  • Sacrifices

    Pierre Lemaitre

    7/10 Une fois n'est pas coutume, j'ai nettement plus été captivée par la plume de Pierre Lemaitre que par son intrigue. J'ai bu ses mots, ses dialogues, ses phrases tragi-comiques à l'humour noir délectable. J'ai aussi été charmée par son couple, Camille et Anne. Mais si les premiers chapitres sont éprouvants, écrits avec une justesse époustouflante et un réalisme glaçant, j'ai moins été séduite par le reste de l'histoire, un ton en dessous des autres opus de la trilogie Verhoeven. Et Les changements de narrateur intempestifs m'ont paru un peu brouillons. Quant à la fin...Pfff, quoi !

    15/04/2021 à 18:54 10

  • Sept mensonges

    Elizabeth Kay

    5/10 L'écriture d'Elizabeth Kay est délicate et elle retranscrit avec finesse et précision la psychologie de ses personnages féminins. Cependant, cette histoire d'amitié obsessionnelle est assez convenue et on attend avec impatience quelque chose qui réveille, un fait qui secoue un peu ou un rebondissement inattendu. Mais hélas, ce sera en vain et si le roman est soigné et plaisant, il reste linéaire et sans réelle surprise.
    Comme le mentionne Clémence, la seule pointe originalité réside dans l'interlocuteur de la narratrice. A qui s'adresse t'elle tout au long du récit ? Mais même ce mystère se devine assez facilement en milieu de lecture et évente le peu de suspense qu'il pouvait générer.
    Et le fait que les protagonistes de cette histoire, qu'elles soient "victimes" ou "coupables" ne soient pas des plus sympathiques et ne suscitent guère l'empathie n'aide pas...

    15/04/2021 à 18:21 3

  • Le Dernier message

    Nicolas Beuglet

    8/10 J'aime quand Nicolas Beuglet me parle de sciences, des mystères de l'univers et avec son Dernier message, j'étais aux anges ! Une fois de plus, j'ai glouglouté ses explications concernant le Big Bang et les théories associées et bien sûr, je me suis encore jetée sur internet pour faire des recherches dès la dernière page de son roman engloutie.
    C'est vrai, je le concède, Nicolas Beuglet c'est souvent du too much, du pas toujours crédible, mais m'en fiche, na ! Car j'ai boulotté, à nouveau, une de ses intrigues qui me maintiennent éveillée jusqu'au bout de la nuit. Bref, c'est mon petit plaisir coupable.
    Il sait y faire pour nous plonger dans des lieux bien mystérieux et flippants et ce petit monastère écossais dans lequel un crime sordide est commis n'échappe pas à la règle.
    Bref, du vrai thriller, du vrai page turner avec forcément les qualités et les défauts inhérents à ce type de livre.
    La fin laisse la porte ouverte à une seconde aventure de sa nouvelle enquêtrice britannique, Grace Campbell, car elle n'a pas livré tous ses secrets...

    15/04/2021 à 11:14 5

  • Impact

    Olivier Norek

    8/10 Un roman grave qui m'a profondément secouée, mise mal à l'aise mais qu'il est difficile de noter car il est assez inégal dans sa structure et son récit.
    Sur l'aspect écologie, il est épatant. Ses courts chapitres intitulés "Nouvelles du monde" sont glaçants et font leur petit effet et l'idée de cet éco-terroriste est aussi géniale.
    Quant à la plaidoirie finale de l'avocat, elle est, pour moi, époustouflante, un moment d'anthologie !
    Mais, et c'est le point noir gênant que d'autres ont soulevé avant moi, les protagonistes sont un peu abandonnés. Le duo Diane/Nathan qui semblait prometteur est lâché en cours de route par l'auteur. Et Olivier ne profite pas non plus du potentiel énorme que représentait son personnage principal, Virgil.
    Et puis l'intrigue manque de consistance, j'ai le sentiment qu'elle a été sous-exploitée.
    Un livre trop court, qui va trop vite et qui aurait mérité bien plus de pages pour un impact plus percutant.

    15/04/2021 à 10:55 6

  • L'Illusion

    Maxime Chattam

    7/10 Ultra-prévisible, ultra-classique et peu original. Dit ainsi, ça ne donne pas vraiment envie, c'est sûr ! Mais pourtant, l'écriture fluide et le talent de conteur de Maxime Chattam sauvent l'ensemble. J'ai beaucoup aimé les descriptions et l'atmosphère de cette station de montagne qui nous plongent parfaitement dans un autre univers, mystérieux et angoissant, le temps d'une lecture tout à fait plaisante à défaut d'être inoubliable.
    L'ambiance de cette Illusion est bien plus réussie que son intrigue. Et puis, j'avoue que j'aurais espéré un peu plus de "magie" car pour moi, les quelques trop rares chapitres consacrés à l'illusionniste Lucien Strafa sont les meilleurs et les plus intrigants du livre.

    15/04/2021 à 10:44 4

  • Dark Matter

    Blake Crouch

    9/10 D'accord avec Leolabs, les mondes parallèles, les histoires de voyage spatiaux-temporels, c'est souvent le pied total !
    Et Dark Matter ne fait pas exception à la règle en nous offrant un récit de science-fiction palpitant dans lequel on suit les péripéties de ce pauvre Jason bien décidé à retrouver la famille qu'il a perdue.
    Une histoire d'amour touchante et divertissante qui fait la part belle aux réflexions concernant nos choix et leurs conséquences.
    J'ai beaucoup apprécié les derniers chapitres et la toute fin mais comme Leolabs, je regrette le parti pris narratif de l'auteur concernant le sort d'Amanda, personnage pourtant capital.

    15/04/2021 à 10:31 9

  • Surface

    Olivier Norek

    9/10 Une enquête policière super bien troussée, captivante de bout en bout avec tout ce qu'il faut là où il faut ! Une écriture limpide, d'excellents personnages attachants (Noémie est au top !), un chouette chien , des dialogues soignés, une intrigue complexe et passionnante qui s'avère, au final, parfaitement claire.
    Et quelle excellente idée que cette ville "sous-marine" qui donne un charme tout à fait particulier à l'histoire.
    Un vrai plaisir de lire un roman qui se déroule au fin fond de l'Aveyron et qui vous donnera forcément envie d'y passer un petit week-end.
    Je me suis vraiment régalée et j'aimerais bien retrouver la petite troupe aveyronnaise pour une nouvelle aventure !

    15/04/2021 à 08:58 8

  • Contagion

    Lawrence Wright

    8/10 Un très bon thriller géopolitique et surtout "microbiologique".
    Incroyable que ce roman ait été écrit juste avant l'épidémie de Covid 19 ! Vous plonger dans ce livre ne pourra que faire écho à ce que nous vivons en ce moment même si, heureusement, "notre coronavirus" est nettement moins meurtrier que le terrible virus imaginé par Lawrence Wright.
    Facile à lire, avec des aspects scientifiques particulièrement intéressants, ce livre constitue une lecture de qualité, presque indispensable pour qui veut comprendre comment fonctionne la gestion d'une pandémie mondiale. Certains passages sont marquants et j'ai particulièrement aimé la partie qui se déroule dans le sous-marin.
    Je regrette simplement que l'auteur ait fait deux ellipses de taille monumentale : la mort d'un personnage principal et les retrouvailles d'autres sont complètement occultées alors qu'elles auraient été source de grandes émotions. Certaines scènes un peu insignifiantes sont surdéveloppées et d'autres, comme celles que j'ai évoquées, passent à la trappe. Curieux choix narratifs qui me font enlever un point à la note donnée.
    Quant au héros, un épidémiologiste de l'OMS, il est attachant et son humanité, touchante.
    Si vous aimez ce type de roman, je vous le conseille sans réserve !

    08/03/2021 à 19:20 7

  • Ces Orages-là

    Sandrine Collette

    7/10 La belle plume de Sandrine Collette, qui, avec sa sensualité exacerbée, nous fait ressentir jusqu'au fond des tripes les émotions des personnages et l'atmosphère des lieux qui les entourent. Mais pour la première fois, elle utile un procédé stylistique original qui consiste à ne pas toujours terminer ses phrases, à les laisser en suspension sur un "qui" ou un tiret comme si elle confiait au lecteur le soin de le faire à sa place. D'ailleurs, cela pourrait en agacer certains qui.
    Moi, grande admiratrice de l'auteure, j'ai bu ses paroles mais ce court roman ne m'a pas pleinement remplie. Il est minimaliste dans son intrigue et pour tout dire, il ne s'y passe pas grand chose tant l'accent est mis sur les souffrances intérieures de Clémence, la nouvelle "héroïne" malmenée de Sandrine. On sait que sa relation de trois ans avec Thomas l'a détruite et on le comprend lors d'une scène de torture psychologique absolument éprouvante. Mais Thomas reste un fantôme et son histoire avec Clémence, le quotidien de leur couple est tout juste ébauché pour notre plus grande frustration. L'attachant Gabriel est aussi trop peu mis en avant.
    Après les époustouflants "Les larmes noires sur la terre", "Juste après la vague" et "Et toujours les forêts" pour lesquels j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps , son dernier titre qui emprunte une nouvelle fois au champ lexical de la nature m'a nettement moins remuée et je ne suis pas sûre qu'il réconcilie avec l'auteure ceux qui, déjà, n'accrochaient pas à son style et à son univers. Un livre qui va probablement encore plus diviser les lecteurs...

    08/03/2021 à 19:01 7

  • Les Passagers

    John Marrs

    9/10 J'avais adoré le premier roman de John Marrs, une de mes meilleures lectures de 2018 et je me suis également régalée avec Les Passagers.
    L'auteur a une imagination débordante et ses scénarios diaboliques, flirtant avec la science-fiction toute relative (car les voitures autonomes sont pour bientôt), nous régalent de bout en bout. Immédiatement captivés, nous sommes pris au piège par les incessants rebondissements et les trouvailles de cet écrivain talentueux qui ne nous laisse pas une seconde de répit. Impossible de s'ennuyer au fil des pages qui rappellent, comme Ericdesh, la série Black Mirror.
    J'ai apprécié les petits clins d'oeil à "Mariez vos ADN", l'ingénieuse société de son premier ouvrage : "Ames soeurs".
    Et outre l'aspect divertissant de ce livre, il soulève quand même pas mal d'interrogations concernant les voitures autonomes, de celles auxquelles nous n'aurions jamais pensé...

    27/02/2021 à 19:21 7

  • Le Crépuscule et l'Aube

    Ken Follett

    9/10 Mon dieu mais que c'est bon de retrouver les Piliers de la Terre ! Car oui, le Crépuscule et l'Aube reprend à deux mille pour cent les ingrédients et la trame qui ont fait le succès de la saga la plus connue de Ken Follett. Et que dire des personnages qui sont des copies conformes absolues ?

    Edgar, jeune "ingénieur" talentueux, pétri de bonté, est l'alter ego de Jack. Son truc, ce n'est pas vraiment les cathédrales, encore qu'il touche sa bille dans les églisounettes. Non, son crédo est plutôt aquatique : canaux, bateaux et ponts. Et forcément, j'en suis tombée amoureuse comme j'étais tombée amoureuse de Jack.
    Le prieur Aldred, sosie moral du prieur Philip : altruisme, érudition et bienveillance. Je suis aussi tombée amoureuse d'Aldred. Je sais, c'est mal, parce que c'est un moine mais bon, dans le livre, sachez qu'il n'est pas complètement contre les choses de l'amour même si, malheureusement, il préfère les hommes.
    Ragna, belle jeune femme noble au caractère bien trempé, qui subit avec courage la violence et l'injustice de son temps et qui ne peut que nous rappeler Aliéna, pugnace et indomptable, la chérie de Jack.
    Et enfin, le gros méchant indispensable dont le rôle est dévolu à l'Evêque Wynstan. Aussi manipulateur et abject que son successeur l'Evêque Walleran Bigod, on prend toujours autant de plaisir à détester ce genre d'affreuse pourriture. Alors lui, je n'en suis pas tombée amoureuse mais j'ai beaucoup aimé le traitement que lui inflige l'auteur, hé hé...

    Mais rassurez-vous parce que même si les deux sagas sont similaires, elles sont quand même différentes. Enfin, vous comprenez ce que je veux dire.
    Et puis des trahisons, des meurtres, des magouilles, des amours impossibles, ce n'est que du bonheur. Quant à toutes ces histoires de pierres, de carrières, de bois, d'incendie et de sabotages (et vas-y que je recommence encore une fois ce pu****de chantier !), on en redemande.
    Enfin quel plaisir de se plonger dans la genèse de la ville de Kingsbridge, de son monastère, de son pont et de son Saint Aldophus. Je pense que Ken Follett s'est amusé comme un petit fou à l'idée de nous proposer un "Piliers de la Terre bis" avec des petits détails amusants identiques dans les deux romans comme l'arnaque à la relique sacrée.
    Si je devais émettre une critique, elle concernerait les dialogues amoureux. J'ai ricané comme une hyène devant certaines répliques ridicules qui cassent toute l'ambiance sensuelle de certaines scènes. Et c'est une constante que je retrouve dans tous les livres de l'auteur. C'est pas son truc, c'est pas son truc, que voulez-vous, on ne peut pas être bon partout !

    Bref, une belle plongée historique dans le Haut Moyen Age, rarement traité dans les romans. Obscure, entre l'Antiquité et le Moyen Age, cette période laisse un peu les historiens sans ressources comme le mentionne l'écrivain dans sa postface.
    Alors n'aie pas peur, oh lecteur des temps modernes, de te lancer dans ce gros pavé hautement moyenâgeux, donc, car c'est trop trop fastoche à lire. Ca se boit comme du petit lait ou plutôt pour rester dans le thème, comme une bonne bière monastique.

    27/02/2021 à 18:56 7

  • Le Singe d'Harlow

    Ludovic Lancien

    8/10 Oui le scénario est ultra-complexe mais c'est ça qui est bon ! J'adore quand tout est alambiqué et que ça s'éclaircit à la fin. Et avec Le Singe d'Harlow, j'ai été servie. Un récit qui me rappelle les meilleurs romans de jean-Christophe Grangé, avec leur trame tortueuse et leurs crimes sordides.
    Si vous voulez un super thriller bien corsé, alors n'hésitez pas à vous plonger dans les méandres de l'esprit torturé de ce tout jeune auteur prometteur et de son bon gros et captivant Singe d'Harlow.

    20/02/2021 à 10:25 6

  • L'Homme craie

    C. J. Tudor

    8/10 Rholala, cette étrange et délicieuse sensation de lire un Stephen King de la belle époque ! Avec sa petite ville et ses habitants bien croqués, sa bande de pré-ados, ses animaux domestiques, son pasteur, ses vélos et ses fêtes foraines, sans oublier, bien sûr, le cadavre dans les bois, on s'y croirait ! Et mes 18 ans me reviennent dans le museau tel un boomerang nostalgique...
    C.J.Tudor en tant que fille spirituelle britannique du maître nous régale de bout en bout avec son histoire d'homme craie qui oscille en permanence entre 1986 et 2016. En plus qu'est-ce que c'est bien écrit ! Des scènes flippantes mais pas trop, des rebondissements, des fausses pistes et un excellent scénario, riche et passionnant.
    J'ai adoré le récit, l'ambiance intimiste propice aux mystères et l'immersion totale dans les secrets des personnages et des dessins tracés à la craie. Et quelle fin ! Surprenante et touchante. Bravo.

    20/02/2021 à 10:08 9

  • Une chance sur un milliard

    Gilles Legardinier

    8/10 Une chance sur un milliard que vous n'aimiez pas ce roman peut-être ?
    Parce que Gilles a encore frappé fort et il se paye même le luxe de nous faire marrer comme des nigauds avec une histoire pourtant tragique à la base.
    Et c'est une fois de plus avec un sourire niais aux lèvres et de nombreux éclats de rire que j'ai suivi les péripéties d'Adrien et de son comparse Nico. De nombreux dialogues et scènes hilarants même si on pourra reprocher à l'auteur d'en avoir recyclés certains provenant de ses romans précédents.
    J'ai adoré Adrien et son humour, son côté Amélie Poulain qui se révèle alors que la vie lui fait un sale coup.
    Si vous ne connaissez pas encore l'univers de Gilles, foncez ! Et comme d'habitude, ne faites pas l'impasse sur les remerciements dans lesquels il nous raconte les cadeaux les plus étonnants qu'il a reçus ou les dédicaces les plus surprenantes qu'on lui a demandées.

    07/02/2021 à 15:24 7

  • Le Jour des cendres

    Jean-Christophe Grangé

    6/10 Une déception en ce qui me concerne. Le thème me semblait passionnant, le cadre et l'atmosphère propices à une ambiance sombre et mystérieuse. Et en fait, pas du tout ! J'ai l'impression que ce roman a été écrit trop vite, bâclé. Il y avait moyen de nous faire mijoter, de chouchouter le suspense, de nous retourner le cerveau comme l'auteur sait si bien le faire. Et en fait, pas du tout.
    Je n'ai pas eu l'impression de lire du Grangé : pas de démesure, pas de scènes outrancières (mais à la limite, on ne va pas s'en plaindre), pas d'angoisse mais surtout pas d'intrigue tarabiscotée aux nombreux rebondissements. Le jour des cendres est calme, linéaire et classique. Pas d'ennui, une lecture agréable mais prévisible, courte (trop) et vite oubliable.

    07/02/2021 à 14:58 5

  • La Première Empreinte

    Xavier-Marie Bonnot

    7/10 Une très belle écriture, savoureux mélange de poésie élégante et de langage fleuri provençal.
    Il y a quelques longueurs, c'est vrai, mais l'enquête policière sur fond de préhistoire et de grottes sous-marine est réussie.
    Un bon polar comme on les aime, avec un scénario complexe et torturé comme on les aime également.
    Et c'est très agréable de flâner dans les calanques marseillaises, à une époque où il n'y avait pas d'internet et de téléphone portable.

    07/02/2021 à 14:50 3

  • Côté jardin

    Alain Monnier

    8/10 Ce court roman, singulier et cynique, mérite vraiment d'être lu car il ne ressemble à aucun autre.
    Dans la première partie de l'histoire, classique, nous faisons connaissance avec Jacques, héros malheureux, qui apprend qu'il est atteint d'une tumeur au cerveau. Seule une opération risquée au faible taux de réussite lui permettra de guérir. C'est particulièrement terrible pour Jacques qui venait juste de tomber fou amoureux, pour la première fois de sa vie, de la belle Françoise...
    Puis on attaque la deuxième partie, hyper originale dans le fond et novatrice dans la forme. Car le récit devient une suite de monologues, déclamés par une succession de personnages plus ou moins étranges. Loin d'être ennuyeux, le procédé rend la lecture rythmée, touchante mais surtout caustique et parfois amusante. Ce qui est absolument terrible car la situation est abominable et pourtant, le lecteur, affreusement mal à l'aise, sourit à de nombreuses reprises et en a honte. On a de l'empathie pour Jacques mais le pathos est jugulé par le cynisme des personnages et l'incongruité de la situation. Le contraste entre la réalité, l'état de Jacques et les commentaires parfois déplacés des autres personnages est époustouflant.
    Une affreuse histoire donc, un cauchemar éveillé plein de rebondissements tragiques. L'ultime, dans les dernières lignes, est celui qui donne son titre au roman. C'est le plus inattendu et probablement le plus cruel.

    07/02/2021 à 14:31 2

  • Retour à Whitechapel

    Michel Moatti

    8/10 Roman remarquable à tous points de vue.
    La reconstitution historique de ce Londres du XIXème siècle est éblouissante et j'ai eu le coeur serré face à la misère noire et aux abominables conditions de travail de nombre de ses habitants.
    La construction du récit est singulière car à la façon d'un patchwork multicolore, elle mélange témoignages d'époque, lettres, photos, rapports d'autopsie, articles de journaux, publications scientifiques, scènes romancées et faits supposés.
    Ce livre, lent, n'est pas un page turner mais l'alternance des chapitres consacrés aux meurtres de l'Eventreur en 1888 et ceux, plus récents, se déroulant pendant le Blitz de 1941 est parfaitement maîtrisée et génère un rythme propice au suspense et au questionnement.
    Rares sont les thrillers littéraires et élégants et là, on tient vraiment un ouvrage d'une grande classe, doté d'une écriture précise, visuelle mais toute en pudeur. Sans compter qu'il offre un hommage touchant aux victimes de Jack l'Eventreur en leur rendant leur humanité : des prostituées, pas vraiment, mais plutôt des femmes dans le dénuement le plus total, prêtes à tout pour survivre dans une société victorienne cruelle et machiste.
    La théorie sur laquelle débouchent les recherches de l'auteur est très intéressante et convaincante. Il ne faut surtout pas faire l'impasse sur la postface du roman, absolument passionnante.

    09/01/2021 à 15:14 13

  • Le village des ténèbres

    David Coulon

    8/10 Super efficace, bien flippant et totalement addictif ! En somme, tout ce qu'on recherche dans un bon thriller.
    J'ai été ferrée dès les premières pages par cette mystérieuse histoire de disparition qui tourne au vrai cauchemar (c'est violent, vous êtes prévenus !) pour tous les protagonistes.
    L'ambiance devient très rapidement pesante, sombrissime et le scénario réserve quelques trouvailles intéressantes auxquelles on peut adhérer à fond, comme je l'ai fait, ou pas du tout si on est allergique aux théories du complot ou trucs du même genre.
    Les chapitres sont ultra courts et l'histoire file à cent à l'heure. David Coulon a savamment découpé son récit pour nous entraîner dans un tourbillon de folie !

    23/12/2020 à 16:55 9