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Les Guerriers de l'hiver
9/10 Si l’on sait tous qu’en septembre 1939, l’Allemagne nazie a envahi la Pologne, déclenchant la Seconde Guerre mondiale, l’on connaît moins (du moins moi) qu’à cette période, et de manière perverse, la Russie et la Finlande sont entrées en conflit. Un peu comme David contre Goliath, les deux pays se sont affrontés, la Russie ayant des prétentions territoriales sur son petit voisin. Ce conflit ayant duré de novembre 1939 à mars 1940 a vu une résistance finlandaise exceptionnelle avec un nombre ridicule de soldats et de faibles moyens matériels en comparaison avec son adversaire russe.
C’est cette Guerre de l’Hiver qu’Olivier Norek restitue de manière romancée. Les faits historiques sont présents et les faits d’arme sont bien rapportés notamment en mettant en scène ce héro national, Simo, ce tireur d’élite, au courage et au nombre exceptionnel de victimes.
Olivier Norek dévoile un talent hors norme pour immiscer son lecteur dans cette guerre : le froid, la faim, les actes de bravoure, la mort, … La pression monte à chaque page. Peu de temps mort (sans faire de mauvais jeu de mot), la pression est à son maximum. La fiction et la réalité se confondent admirablement dans ces 450 pages que l’on dévore et qui nous dévoile un autre Olivier Norek. Toujours aussi talentueux, quel que soit le genre littéraire auquel il s’essaie.30/09/2024 à 13:48 10
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Se perdre ou disparaître
7/10 Emlyn, guide chasse et pêche dans les réserves forestières de l’Idaho, découvre lors d’un reportage au journal télévisé que son amie d’enfance et célèbre animatrice des réseaux sociaux, Janessa, est portée disparue.
La dernière conversation téléphonique entre Emlyn et Janessa avait été interrompue avant que cette dernière ne puisse lui annoncer une information importante. Emlyn reste suspicieuse et devient inquiète quand Janessa ne répond pas à ses relances téléphoniques.
Toutefois, elle souhaite garder raison. Leur amitié ayant été mis à rude épreuve, Emlyn essaie de trouver des explications logiques à ce silence. Mais l’arrivée de Tyler, ex-boyfriend d’Emelyn et ami d’enfance de Janessa, va bouleverser les choses. Il souhaite vivement qu’Emlyn l’aide à trouver leur amie, perdue avec son copain Ruth dans les réserves de forêts avoisinantes.
Cette quête va être l’occasion pour Emelyn de se remémorer sa rencontre avec celle qui allait devenir sa meilleure amie, leur découverte de la vie et son amour avec Tyler.
Un roman d’une qualité moindre que ses deux prédécesseurs, dû à une intrigue décevante (d’autres diront « convenue ») et un suspense qui peine à s’installer. Mais l’écriture de l’autrice, amoureuse des grands espaces, est toujours gracieuse et charmante. C’est donc plus ce voyage au cœur des forêts et de la nature sauvage et préservée qui m’a attirée et m’a sauvé d’un ennui et d’une profonde déception.24/09/2024 à 15:46 4
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Rosy & John
8/10 Une bombe a explosé en plein cœur de Paris, ne faisant, miraculeusement, que quelques personnes blessées. L’auteur vient se livrer à la police et ne souhaite parler qu’à Camille Verhoeven. Il se prénomme John, pour l’état civil, mais Jean au quotidien, et menace de faire exploser, une par jour, six autres bombes si la justice ne libère pas sa mère, Rosy, ne leur délivre pas un passeport avec une nouvelle identité (du style protection de témoins), des billets d’avion pour l’Australie et la coquette somme de 5 millions d’euros.
C’est l’effervescence dans le commissariat, jusqu’aux ministères et la Présidence. Ces menaces ont de quoi renverser quelques hommes politiques et couper quelques têtes de hauts fonctionnaires. Alors que la bombe dans une école maternelle n’a pas explosé à l’heure indiquée, les enquêteurs estiment que les menaces constituent un vrai coup de bluff. Verhoeven est plus perspicace et voit en Jean un homme plus dangereux et sournois qu’il n’y paraît.
Rosy & John, écrit après la fin de la trilogie Verhoeven mais dont l’action se déroule avant Sacrifices, est un condensé (140 pages) d’une intense tension qui malmène les nerfs du lecteur, du début à la fin. On regrette que Pierre Lemaître ait décidé d’arrêter l’écriture de polars. Même si, de loin, il écrasait la concurrence.17/09/2024 à 15:40 5
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Sacrifices
9/10 C’est avec tristesse, je l’avoue, que j’ai refermé ce livre, dernière ligne lue. Camille Verhoeven, ce commandant de police hors norme, à la perspicacité inversement proportionnelle à sa taille, dont les valeurs humaines n’ont d’égal que son talent, est décidemment un personnage très attachant.
C’est avec désolation que j’achève cette trilogie et que je découvre cette fin. Pourtant, Pierre Lemaître prévient dès les premières lignes de Sacrifices du sort de personnage qui vont jouer les premiers rôles de cette histoire. Et puis, on le sait depuis le 1er tome de cette série, l’auteur goncourisé aime malmener son personnage et ceux qui l’entourent. Par exemple, Anne, la nouvelle compagne de Verhoeven va être victime d’un braquage d’une bijouterie. Témoin oculaire, elle va être la cible d’une terrible et acharnée « chasse à l’homme ». Verhoeven, ayant caché sa relation avec Anne à ses supérieurs pour mener cette enquête, risque à chaque instant de mettre en péril aussi bien sa vie professionnelle que personnelle.
C’est dans une atmosphère étouffante et angoissante où l’horreur laisse place à l’immonde que j’ai dévoré cette histoire, en espérant vainement (l’auteur ayant prévenu le lecteur dès les premières lignes) qu’un happy end allait survenir. A défaut, un final bluffant qui clôt avec talent cette incontournable trilogie.16/09/2024 à 15:07 8
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Alex
9/10 Quelques mois après le drame vécu par Camille Verhoeven, le commissaire est confronté à une affaire d’enlèvement peu banale : un témoin a signalé ce rapt, mais aucune disparition inquiétante n’a été signalée à la police.
Dans ce contexte, l’identification de la personne enlevée s’avère difficile voire impossible. Seules des images floues de caméra pourraient permettre d’identifier le « kidnappeur ». Alors que la thèse de l’enlèvement est encore hypothétique, l’instinct du commissaire le pousse à s’intéresser rapidement à l’identité du kidnappeur et de la kidnappée. D’autant que la rapidité dans ce genre d’affaire est essentielle si l’on souhaite une issue heureuse. Mais qui en veut à cette personne inconnue ? Pourquoi personne ne signale sa disparition ? Qui sont ces 2 personnes ?
Avec Alex, le deuxième volet de la trilogie « Verhoeven », Pierre Lemaître nous offre un thriller haletant, où chaque chapitre offre une surenchère dans l’horreur. Les chapitres alternent l’enquête menée par l’équipe du « petit commandant » et la séquestration « vécue » par Alex. On est stupéfait et sidéré par tant d’abomination. L’auteur malmène son lecteur avec ce scénario trépidant où la vengeance est le leitmotiv dont l’issue finale est aussi glaçante que jubilatoire. Un magnifique et mémorable thriller psychologique.16/09/2024 à 12:18 11
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Travail soigné
7/10 J’avais déjà approché Camille Verhoeven, ce commissaire de petite taille, à l’intuition sans égale, ce fils d’une illustre artiste dont il n’a pas encore accepté le décès, le temps d’Alex, le 2ème livre de la tétralogie. Pour parfaire mon expérience littéraire, j’ai décidé de recommencer plusieurs années après, de prendre dans l’ordre les 4 livres consacrés à Camille Verhoeven.
Avec Travail soigné, Pierre Lemaître nous fait découvrir, outre l’équipe et le personnage principal, cette enquête de meurtres barbares qui sont des copycats de meurtres sordides écrits dans les polars les plus marquants. On est dans une enquête classique, où l’ombre de Maigret plane sur ce Verhoeven : la réflexion, la déduction et la logique semblent primer sur l’action et la négligence. Par moment, on a l’impression que l’histoire s’enlise et puis un crime apparaît ou une pensée lumineuse survient du commissaire.
C’est peu dire que ces affaires habitent Verhoeven. Il en oublierait presque sa vie de couple, formé avec la belle et patiente Irène, qui lui a annoncé sa grossesse. Tous ces éléments constituent une trame attachante quoiqu’un peu longuet par moment et sans dynamisme exacerbé. Mais un début prometteur pour cette saga qu’on a plus qu’envie de poursuivre.11/09/2024 à 14:19 4
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Un Animal sauvage
8/10 J’aurais pu être totalement ébloui par la lecture de Un animal sauvage. Mais les 20 dernières pages m’ont jeté un froid, ont calmé mes élans de mettre une excellente note à ce livre.
Car tout avait bien commencé. J’ai été happé par cette histoire, ou devrais-je dire toutes les histoires dans l’histoire. L’histoire de ce braquage et les histoires qui transportent les protagonistes vers le dénouement. Parmi ces protagonistes, il y a d’abord, ce couple suisse parfait, un banquier « golden boy » Arpad et sa belle et séduisante épouse, Sophie, avocate d’affaire. Ils vivent le parfait amour dans une splendide demeure, une « maison de verre » et ont pour voisins, Karine, une vendeuse en prêt-à-porter, et Greg, policier dans un groupe d’intervention. Plus modeste, ils habitent une maison moins huppée dans le lotissement appelée « la verrue ». Leur fils pratiquant du foot ensemble, les couples se côtoient et sympathisent. Mais ce que le lecteur découvre au fil des pages, ce sont les petits secrets des uns et des autres. Car personne n’est blanc dans ce livre. Et on découvre sans surprise que chacun va être mêlé à ce braquage. Sous forme de compte à rebours, le lecteur découvre comment et par qui ce braquage est réalisé.
Un animal sauvage est rempli d’intrigues prenantes. Je n’ai pas lâché ce livre très rythmé. Je voulais connaître le dénouement. Chaque chapitre emmène son lot de surprises et d’épaisseur aux personnages et à l’intrigue. Joël Dicker est, je trouve, sorti de sa zone de confort. Terminé les scénarios qui ressemblaient trop au best-seller La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, exit les US et les cold-cases. Si ce n’est cette fin trop rapide et facile voire irréaliste, Un animal sauvage est un livre à l’énigme efficace qui malmène subtilement le lecteur.04/09/2024 à 16:19 6
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Malheur aux vaincus
8/10 Plongée dans la France des colonies en ce début du XXème siècle. Et plus précisément à Alger, où l’atmosphère est tendue : l’antisémitisme est un sujet brûlant (l’Affaire Dreyfus est encore fortement présente), la population colonisée est en colère contre l’envahisseur français et son autocratisme. Les bataillons français continuent de conquérir les territoires d’Afrique, sans pitié et sans honneur. C’est dans ce contexte que le jeune lieutenant Julien Koestler, en charge des enquêtes au sein de l’armée, doit résoudre le massacre au sein de la demeure des Wandell, ancien et illustre militaire au sein des territoires colonisés.
Tout de suite, les soupçons se portent sur deux prisonniers qui travaillaient pour l’officier et qui ont pris la fuite. On suit le policier à travers les rues étroites et les souks de la ville, accompagné des enfants-cireurs de chaussures. Car la misère côtoie la violence dans la Ville blanche. On découvre ces Français à qui on a vendu des illusions pour s’installer dans ce pays « qui est la France ».
Gwenaël Bulteau, romancier historien, nous transporte dans un pan de l’histoire méconnue de la France. Coutumier du fait, l’auteur français le fait toujours avec justesse et de manière passionnante. Pour une fois, cependant, je regrette que le livre n’ait pas eu 100 pages de plus, car je trouve que Julien Koestler aurait mérité plus de présence et son personnage plus de profondeur.02/09/2024 à 15:24 6
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Dead Stars
7/10 Hack Turner travaille à Plainview, Colorado, dans une usine de traitement du plutonium, seul et véritable poumon économique et social de la région. Vivant seul, afin de pouvoir élever ses deux enfants, Hack enchaîne les heures supplémentaires et accepte tout poste qui pourrait mieux payer.
C’est donc un peu sur le reculoir qu’il est allé à la soirée donnée par ses collègues. Un appel de sa fille, Nat, l’oblige à rentrer plus tôt : Randy, le fils, n’est toujours pas rentré. Après quelques remontrances envers sa fille, une colère plutôt contre lui-même, Hack part seul à la recherche de Randy. Il ne demande à personne de l’aider, car Hack sait que personne ne voudra l’aider. Parce qu’il est un Turner. Et ici, la famille Turner n’est pas en odeur de sainteté. Si tout le monde regarde de travers les Turner, c’est à cause du père de Hack, Robin, trafiquant notoire de la région, et de son frère Whitey, le caïd de la famille. C’est aussi un peu la faute de Hack qui a voulu dénoncer auprès d’un journaliste le défaut de sécurité de l’usine nucléaire dont a été victime son amie et collègue, Connie. Alors qui aurait pu enlever Randy ?
Dans ces Etats-Unis de l’ère Reagan, Benjamin Whitmer déroule une histoire où se côtoient suspense, désespoir, vengeance et colère. Dead stars est sombre et rempli d’amertume, de rage contre soi, contre les autres : contre la vie en somme. Un roman qui veut régler ses comptes avec le rêve américain. Les personnages sont bien campés mais j’ai trouvé, un peu trop à mon goût, quelques longueurs dans le déroulement de cette histoire.
27/08/2024 à 13:40 3
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L'Exode des fous
9/10 1941. La France est occupée par l’armée allemande, du moins sa partie nord. Une ligne de démarcation est instaurée. Moulins et la ville jouxtant celle-ci, Yzeure, voient cette frontière invisible à leur porte d’entrée, délimitée par ce Pont Régemortes enjambant la rivière Allier. Alors que le Régime de Vichy s’est installé dans la ville ayant baptisé le Gouvernement collaborationniste de Pétain, située à une cinquantaine de kilomètre, la Préfecture de l’Allier, au surnom évocateur de « Belle Endormie », tente de survivre. En son sein, Yzeure accueille un hôpital psychiatrique Sainte-Catherine.
Il accueille les malades atteints de troubles psychiatriques mais aussi depuis la guerre, des personnes d’origine hébraïque et des Résistants que l’on cache dans les greniers, parmi le personnel soignant ou les malades eux-mêmes : une forme de résistance comme une autre. Et sont également internées les personnes « normaux » mais dont les familles n’ont plus les moyens d’entretenir ou de simplement alimenter. Or, Sainte-Catherine est aussi touchée par ce problème alimentaire. Même si on arrive à troquer avec les agriculteurs locaux, le ravitaillement pose un énorme problème et le Gouvernement a d’autres préoccupations humaines que celui des malades psychiatriques. Si on mesure la grandeur d’un pays à la qualité des politiques sociales menées à destination des plus faibles, laisser mourir de faim les plus faibles montre toutes les valeurs humanistes de celui en place à l’époque.
Carlos Noguès, interne en médecine psychiatrique à Barcelone, ayant fui l’Espagne et la guerre, exerçant depuis peu à Sainte-Catherine, propose de déplacer une partie (celui qui est possible) des patients. Il suggère d’aller à Saint-Alban, où exerce un des compatriotes.
Inspiré de faits réels, Robert de Rosa raconte de façon romancée ce périple. Cet exode des fous offre une lecture émouvante, car les protagonistes ont été confrontés à l’horreur, dont seul l’homme en sait être le responsable. On découvre quelques patients, leur pathologie, leur histoire. On rentre dans leur vie. L’auteur a su donner une vie à ses hommes et femmes : on est tellement absorbé par cette histoire que l’on fait partie intégrante de ce voyage. On partage la vie, les troubles et les inquiétudes des membres de cette épopée : Désiré, un ancien combattant et traumatisé de 14-18, Suzanne qui a perdu tragiquement son petit Antoine, ... On est à côté de Carlos et du médecin Georges, échangeant avec eux sur les conceptions de la vie et des valeurs humaines. On prend fait et cause pour ce curé, le Père Vincent, dont la conception du religieux est celle d’une vocation auprès de tous les nécessiteux. On devient résistant le temps de ces 230 pages. Un très beau et inoubliable moment de lecture21/08/2024 à 14:56 2
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La Part sauvage
7/10 Anthropologue dans une réserve d’Afrique à Gourel, Paul Murray étudie particulièrement le chimpanzé Seejo, mâle dominant qui est sujet de combats vifs avec les jeunes singes qui veulent sa place. Enjeux de pouvoir et de domination.
Pouvoir et domination il en est également question dans cette réserve entre les membres. Paul Murray est sommé de donner sa démission, une étrange affaire de harcèlement que l’on souhaite taire pour éviter la fuite des capitaux nécessaires à la survie de l’Organisation. Mais Paul sent que quelque chose se trame derrière lui. Et Paul, à l’image de Seejo, n’a pas dit son dernier mot.
C’est cette part sauvage qu’explore Ferran Guallar au fond de la jungle, où l’homme cherche à se construire une part belle mais vaine dans la préservation de l’environnement et des espèces menacées. Un roman, un peu éloigné du milieu classique du polar, agréable à lire avec des personnages attachants, dont les chapitres relatent chaque journée, espacés de notes d’observations scientifiques sur Seejo. Loin d’être palpitant mais loin d’être ennuyeux.
20/08/2024 à 13:37 1
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Tempête sur Kinlochleven
8/10 Peter May aime son pays, l’Ecosse, et sait transposer cet amour dans ses livres. Et ici, il nous offre un très beau polar d’anticipation qui glace le sang. Avec Tempête sur Kinlochleven, l’auteur nous dépeint une Ecosse en 2051, où les conflits succèdent aux exodes climatiques. Les tensions raciales sont à leur comble. L’Ecosse n’y échappe pas, comme aux incidences dûes au réchauffement climatique : une partie des villes écossaises sont inondées et le froid glace les paysages ancestraux et mystiques des Highlands.
La technologie suit sa lente et irrémédiable progression, et l’intelligence artificielle permet de modifier le quotidien des populations. A tel point que la vidéo surveillance n’est plus fiable. D’ailleurs, Brodie, inspecteur à Glasgow, s’est vu infliger une affligeante déconvenue lors d’un procès. Désormais, les policiers se voient équiper de lunettes ultra-technologiques. A bord d’un « eVTOL », hélicoptère électrique sans pilote, il est envoyé en mission au Kinlochleven où le corps d’un journaliste a été découvert encastré dans un glacier. Alors que Brodie s’est vu annoncé un cancer foudroyant il rencontrera sa fille, Addie, météorologue, dont il n’a pas eu de nouvelles depuis beaucoup d’années. L’opportunité pour Brodie de s’expliquer et d’exposer la vérité sur la mort de la mère d’Addie.
Pour moi, l’enquête n’est pas des plus passionnantes, une intrigue cousue de fil blanc plutôt, même si elle ne manque pas d’actions ni de rebondissements. Ce qui m’a le plus séduit dans ce livre, c’est cette histoire parallèle entre le père et sa fille, le passé tumultueux de la famille qui est dévoilé au fil des chapitres. Et bien évidemment ces paysages écossais, qui, même en 2050 et malgré les ravages du réchauffement climatique, sous la plume de Peter May, gardent leur magie.16/08/2024 à 11:58 4
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La Fleur de l'illusion
8/10 L’univers littéraire d’Higashino intègre celui du polar, mais il faut bien reconnaître que celui-ci est éloigné des livres remplis de sang, de meurtres macabres et de personnages ultra-violents. L’auteur japonais entoure ses cadavres d’un noir poétique, et ses mystères policiers d’un nuage doucereux. Il adore, pour notre plus grand plaisir, semer son lectorat, dans des chemins méandreux et des mystères brumeux, que seules les dernières pages lèvent le voile et apportent clarté et vérité.
La Fleur de l’illusion, c’est un peu la confusion, car tout s’entremêle. Une jeune fille, Lino, veut comprendre le suicide inexpliqué de son cousin et talentueux musicien. Son grand-père est assassiné. Si la police ne donne pas suite, un mystérieux personnage, Yusuke, se faisant passer pour un botaniste ne cherche qu’une seule chose : une étrange fleur. Et Sōta, le petit frère d’Yusuke, va rencontrer Lino, et à eux, une histoire étrange va éclore…
Je me suis laissé bercer par cette atmosphère ouateuse et doucereuse dans cet univers asiatique rempli de mystère, de sagesse et de coutumes ancestrales. Car, si l’intrigue en elle-même est étrange, la construction de cette énigme et son décor m’ont vraiment intéressés.14/08/2024 à 14:03 3
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Les âmes perdues de Dutch Island
8/10 J’appréhendais un peu cette lecture à cause de la dimension fantastique de ce livre. Mais John Connolly m’ayant convaincu précédemment avec son séduisant Livre des choses perdues, je me suis laissé tenter par cette île et ses fantômes qui constituent Dutch Island. Car finalement, les légendes de cette île, racontées dès le début du livre, et les événements surnaturels, parsemés, dans quelques paragraphes, ont plus apporté une touche d’extraordinaire sans prendre le pas sur cette histoire sombre.
Oui, j’ai été séduit par ces Âmes perdues de Dutch Island. A commencer par le shérif local, Joe Dupree, ce géant par la taille mais aussi par sa gentillesse et générosité. Taiseux, il aimerait dévoiler plus facilement ses sentiments à Marianne, une mère arrivée récemment sur l’île avec son fils, Danny. Mais Marianne garde un lourd et terrible secret qu’elle ne peut dévoiler : il s’appelle Moloch. Il vient de s’évader de prison et compte bien se venger de la trahison qu’il a subie.
John Connolly m’a fait passer un moment captivant avec un mélange de sentiments. Un agréable moment de lecture.
13/08/2024 à 15:41 7
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Châtiment
9/10 Qu’il est difficile de rédiger un avis différent de ceux issus de mes précédentes lectures de l’autrice, Céline Denjean enchaînant les sans-fautes. On rentre, encore une fois, en totale immersion dans cette double enquête où l’on découvre chaque détail, se joint à chaque procédure, suit tous les interrogatoires,…
Double enquête, donc : celle menée par la gendarme Louise Caumont sur Marie-France Bellegarde, une quadragénaire, mère de famille très catholique. Elle doit rouvrir l’enquête car le meurtre avait trop vite été attribué à un tueur en série, le thanatopracteur.
Parallèlement, Philippe Georgel, détective privé, enquête sur la disparition inquiétante de Roseline Blanc, une retraitée qui s’investit dans une association caritative à destination des personnes sans ressources.
L’autrice a su encore une fois me mener par le bout du nez. Bien évidemment, et de manière statistique, le conjoint est le suspect idéal. Suivant son instinct, Louise Caumont va orienter son enquête sur cette famille catholique à l’éducation stricte et aux mœurs étranges. Mais Kléber Bellegarde possède tous les alibis et preuves montrant son innocence… Alors qui s’est inspiré du thanatopracteur ? Une enquête déroutante jusqu’à la fin.
Céline Denjean a su, encore plus que pour ces précédents livres, harponner le lecteur grâce à ses deux enquêtes passionnantes mais aussi grâce à ses personnages attachants : Louise Caumont se démène à trouver la vérité, et ce détective privé, qui n’a pu intégrer la police, faute à quelques centimètres manquants, souhaite prouver ses talents. Vivement les autres enquêtes de Louise Cumont et pourquoi pas avec ce talentueux Philippe Georgel ?12/08/2024 à 14:06 9
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RIP tome 6 : Eugène, toutes les bonnes choses ont une fin
9/10 Eugène, c’est le balèze tout en muscle et en gueule de cette bande de fossoyeurs. Eugène, c’est le mec qui était au mauvais endroit au mauvais moment. Le fils qui vit avec sa « môman », le gentil qui a dû construire sa forte personnalité pour survivre. Et la vie ne lui a pas fait de cadeaux. Mais Eugène aura sa vengeance et la lumière sera faite sur toute cette histoire.
RIP est une série de BD rondement bien ficelé et dessinée, avec des personnages remarquables et une histoire-intrigue captivante.
08/08/2024 à 15:04 4
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RIP, tome 5 : Fanette - Mal dans la peau des autres
9/10 Fanette est la seule des protagonistes faisant l’objet d’un tome qui n’appartient à cette boîte de fossoyeurs des biens des « morts solitaires ». Non, Fanette est barmaid du troquet où se réfugient et déblatèrent la fameuse bande de cette étrange et lugubre entreprise.
Fanette apparaît comme le personnage le plus touchant et courageux. On découvre les raisons de sa présence dans ce bar miteux. A l’image de cette série, où chaque tome dévoile une partie de mystère et apporte son lot de trouble dans cette histoire. La toile prend forme, Fanette reprend le flambeau d’Ahmed, Albert, sous ses allures juvéniles, est un être épouvantable. Et Eugène est appelé à la rescousse.
Vivement le tome 6 pour connaître le dénouement de cette histoire décidément aussi prenante que remarquable.08/08/2024 à 14:22 3
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Jeremiah Johnson tome 4
Jack Jadson, Jean-Pierre Pécau
8/10 Jeremiah Johnson « s’assagit » avec l’âge et décide faire la paix avec les Crew. Mais, les guerres avec les indiens continuent. Ces derniers décident de s’unir. Ainsi, les combats font rage. Jeremiah est rejoint par plusieurs trappeurs-chasseurs afin de combattre les Sioux et leurs alliés.
Ce « mangeur de foie » est décidément un héros hors pair dans ce Ouest américain encore « sauvage ».
06/08/2024 à 12:24 1
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Jeremiah Johnson chapitre 3
Jack Jadson, Jean-Pierre Pécau
8/10 La capture de Jeremiah Johnson par les Crew a fait le tour des trappeurs de l’Ouest sauvage. Ainsi, une quarantaine d’entre eux vont se regrouper et, avec le « mangeur de foie » qui a pu prendre la fuite, vont venger cet affront.
Jeremiah Johnson poursuit son chemin et décide de rejoindre les rangs de l’Armée de l’Union, juste le temps de se rendre compte que les montagnes lui manquent…
Suite des aventures et de la vie de cette légende de l’Ouest. Une série captivante et bien mise en valeur qui permet d’en apprendre plus sur Jeremiah Johnson.
06/08/2024 à 12:24 1
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Jeremiah Johnson chapitre 2
Fred Duval, Jack Jadson, Jean-Pierre Pécau
8/10 Jeremiah Johnson poursuit sa vengeance et devient le « mangeur de foie », surnom provenant de la façon dont il tue les Crows, cette tribu ayant massacré sa femme.
Ce tome consacre cette poursuite sanguinaire par un homme dont ces Indiens ont éteint tout espoir et qui n’est animé que par ce seul châtiment ultime : la mort par la pire des façons.
Beaucoup d’horreurs et de haine dans ce tome 2.
06/08/2024 à 12:23 1