JohnSteed

685 votes

  • Aztèques dansants

    Donald Westlake

    6/10 Écrivain très prolifique sous son propre patronyme ou sous pseudonyme, Donald Westlake était une figure incontournable du polar humoristique américain des années 70 et 80. Aztèques dansants, considéré comme un roman majeur dans l’œuvre de l’Américain, m’a toutefois déçu.

    Pourtant tous les ingrédients, marques de fabrique de l’auteur, étaient réunis : situations cocasses, personnages décalés voire limités intellectuellement… Ce polar dévoile une entreprise d’escroquerie en vue de voler une antique statuette en or massif, aux yeux d’émeraudes, valant un million de dollars, représentant un Aztèque dansant, par Jerry Manelli. Ce malfrat professionnel doit faire preuve de finesse et de rapidité. Car sur le « marché », de fausses copies circulent. Et l’entourloupe est connue par d’autres « courtisans ». Donc, c’est une véritable course poursuite et une quête effrénée à la véritable statuette.

    Roman trop long (près de 500 pages) et aux trop nombreux personnages, le lecteur est noyé par trop de longueur. Ceci, à mon avis, dessert la qualité de l’histoire et le style comique de l’auteur. Dommage.

    04/10/2023 à 11:16 2

  • Dernière saison dans les Rocheuses

    Shannon Burke

    9/10 Lire ce livre fut une vraie plongée dans les meilleurs westerns, dans les plus belles histoires de la conquête de l’Ouest, dans cette Amérique sauvage où les frontières ne sont pas encore bien fixées, et varient en fonction des guerres entre Espagnols, Anglais et Américains, et des Traités de paix. Où les peuples premiers, ces Amérindiens, sont exterminés à coup de marchandages disproportionnés et d’alcool qui contribuera à l’extermination de toutes les ethnies.

    Et parmi les trappeurs qui chassent toutes les fourrures qui se présentent, et notamment la plus luxueuse, celle des bisons, le jeune William Wyeth est très attiré par l’aventure. Il y voit aussi l’occasion de faire fortune et conquérir la veuve Alene.

    Ce roman sent la poussière des plaines, les feux de camps, la poudre des fusils, le sang des animaux tués. Il transpire la malhonnêteté des hommes, le courage intrépide des trappeurs et la perfidie des ambitieux…

    Ce roman est un roman d’Aventure avec un grand A, de ceux qui constituent les trames de nos rêves de gosses (et qui fonctionnent encore plus à l’âge adulte), dont l’écriture si délicate nous apporte les images précises des scènes, à qui il ne manquerait que le son pour en faire un vrai film. Un très beau roman que je range à côté du magnifique Butcher's Crossing de John E. Williams.

    03/10/2023 à 17:01 6

  • Somb

    Max Monnehay

    9/10 Est-ce cette région de la Charente-Maritime chère à mon cœur qui sert de cadre à cette sombre histoire, ou ce personnage attachant de Victor Caranne qui m’ont vraiment fait accrocher et aimer ce livre ? Les deux certainement qui m’ont permis de visualiser les déplacements de Victor (même si je ne connaissais pas la maison d’arrêt de St Martin de Ré) et de plonger dans l’approche psychologique très intéressante de l’enquête.

    Cette histoire nous plonge dans les tourments de Victor Caranne, un psy qui délaisse peu à peu sa patientèle bourgeoise rochelaise pour s’occuper des personnes incarcérées à la Maison d’arrêt de St Martin de Ré. Changement radical de vie pour cet homme détruit par un drame familial. Et le meurtre de Julia, la femme de son meilleur ami, mais également sa maitresse, va le briser totalement. Il cherchera qui a pu commettre l’irréparable.

    Max Monnehay m’a procuré un agréable moment de lecture avec ce roman de facture somme toute classique mais aux qualités indéniables et très attachant.

    20/09/2023 à 16:02 5

  • Solak

    Caroline Hinault

    8/10 C’est dans un territoire hostile près du cercle polaire, appelé Solak, qu’une petite équipe de militaires scientifiques vit au rythme des rudes saisons et des ravitaillements sporadiques et toujours insuffisants.

    Piotr raconte, dans son langage aussi familier qu’empreint de discernement sur la vie, cette promiscuité et cette « aventure » humaine avec Grizzly et Roq. Et l’arrivée d’une nouvelle recrue va perturber cet équilibre déjà précaire. Ce « gamin », qui est plongé dans un mutisme profond, écrit tous les événements du quotidien qu’il partage le temps des chasses des animaux pour avoir de la viande lors de la grande Nuit, cet hiver arctique.

    Un petit roman charmant rempli de noirceur, de tension et d’effroi. Il y a du Simenon chez Caroline Hinault, avec ses non-dits et ses personnages sombres et mystérieux, qui m’ont vraiment séduit.

    20/09/2023 à 13:53 6

  • La dernière ville sur terre

    Thomas Mullen

    9/10 C’est parce que Philip et son frère adoptif, Graham, ont tué un soldat qui demandait juste un coin pour passer la nuit et quelque chose à manger que tout s’est effondré. Dans cette petite bourgade nommée Commonwealth, créée par le développement de la scierie de leur père, comme partout dans les Etats-Unis en cette veille d’armistice de la 1ère Guerre mondiale, la grippe espagnole fait des ravages. Alors les autorités locales, à savoir les personnes les plus importantes de la ville, ont décidé d’instaurer un blocus et ainsi préserver la communauté : plus personne ne rentre ou ne sort.

    Mais voilà, un soir que Philip et Graham montaient la garde, il y a eu ce soldat. Et cette peur de faire rentrer le virus. Cette peur de mourir. Son père a beau dire à ses fils qu’ils ont bien fait, le doute et le remords s’installent chez Philip. Et la tension s’accentue, cette crainte se transforme en frayeur et en malheur…

    Thomas Mullen développe avec talent la montée en puissance de cette peur, de ces suspicions, et de révolte au sein de la communauté dont les valeurs humaines et bienveillantes vont éclater en mille morceaux. Les protagonistes sont remplis de dilemmes entre le respect des règles pour le bien de la communauté et la survie des membres de leur famille. Un roman noir sous tension admirablement bien écrit par un auteur qui confirme ses prix littéraires au fil de la parution de son œuvre.

    15/09/2023 à 10:48 12

  • Précipice

    Céline Denjean

    8/10 Je ne lâche plus l’autrice française depuis quelques romans que je m’enfile comme des pains au chocolat (ou chocolatine, on ne va pas se fâcher, hein ?) après un jeûne de plusieurs jours. Ses romans policiers sont très addictifs. Céline Denjean a le talent de pondre des pavés que l’on dévore. Pire, on en redemande.

    Dans Précipices, aucune fausse note. Le secret de plus de 20 ans de ces jeunes lycéens est la source de leur mort. Mais par qui ? Et quel est-il ? Le lecteur se fait une idée au fil des pages dans lesquelles on découvre au fur et à mesure les personnages, leur histoire ainsi que l’enquête diligentée par ce duo de fortes femmes gendarmes.

    Les romans de Céline Denjean sont captivants. Précipices ne fait pas exception

    11/09/2023 à 11:20 11

  • Le Silence

    Dennis Lehane

    8/10 Plongée dans Boston dans les années 70. Si la guerre du Vietnam est encore présente, la ségrégation l’est encore plus. Surtout en cette rentrée scolaire 1974 où l’Etat souhaite favoriser la mixité en obligeant les enfants noirs à fréquenter les écoles blanches et réciproquement. La colère monte dans les quartiers populaires. C’est dans ce contexte de tension raciale qu’est découvert le corps d’un jeune noir dans le métro du quartier irlandais. Parallèlement, Mary Pat Fennessey remue tout le quartier pour retrouver sa fille disparue. Au grand dam des trafiquants et hommes de la pègre irlandaise. Car Mary Pat attire la curiosité et les policiers. Ce qui n’est pas bon pour leur business.
    Mais il en faut plus pour décourager Marry Pat dans la quête de sa fille. Rien ne l’effraie. Rien ne l’arrêtera à trouver des éléments qui lui permettront de comprendre sa disparition. Quitte à faire le travail des policiers…

    Si le contexte social qui serre de toile de fond à cette histoire est une véritable découverte pour ma part, Le silence m’a plus séduit grace au personnage de Mary Pat. Une femme à poigne, remplie de bonté, d’amour maternelle et de férocité. Courageuse, pugnace, qui n’a pas froid aux yeux. Une femme attachante pour une histoire qui ne l’est pas moins. Lehane a écrit mieux mais si Le silence doit être son ultime polar, autant ne pas bouder son plaisir.

    04/09/2023 à 13:26 8

  • On dirait des hommes

    Fabrice Tassel

    8/10 Un petit roman noir psychologique qui prend pour thèmes les violences conjugales et les drames familiaux.

    Une histoire écrite par Fabrice Tassel que je découvre par ce livre sorti par les éditions La Manufacture qui ont le talent de proposer un catalogue aussi talentueux que discret.

    Anna et Thomas Sénéchal ont perdu leur garçon de 10 ans, Gabi, mort noyé, tombé à cause d’une bite d’amarrage sur le quai d’un port. Thomas, pourtant très bon nageur, n’a rien pu faire pour le sauver. Sur conseil de leur avocat, les parents ont porté plainte contre le port. Le dossier est suivi par Dominique Bontet, juge d’instruction. Très pointilleuse, elle n’aime pas que les dossiers aient des zones d’ombre. Comme elle n’apprécie pas l’arrogance des hommes qui lui rappelle comme une faiblesse voire une faute, qu’elle est une femme. Ainsi, la remarque de Thomas faite à l’issue d’une dernière, voire ultime, audition la pousse à reporter jusqu’au dernier jour la clôture « sans suite » du dossier. Un dossier parmi tant d’autres. Comme celui de ce couple Le Bihan, dont la femme a finalement eu le courage de dénoncer les violences de son mari.

    Une lecture prenante où l’on plonge dans les douleurs profondes et intimes des protagonistes, comme dans les réflexions de Dominique Bontet, en proie aux doutes, aux harcèlements, mais toujours à chercher à forger son intime conviction. Un livre touchant qui mériterait, par son écriture subtile et belle, de bénéficier plus d’intérêt.

    29/08/2023 à 10:21 5

  • Que ta volonté soit faite

    Maxime Chattam

    8/10 J’avais délaissé Maxime Chattam après sa série La Trilogie du Mal lue dès sa sortie. Je ne me rappelle plus trop les raisons, certainement dû à un excès de serial killers et surtout, en ce début de nouveau millénaire, de surenchère dans le sordide des meurtres de ces monstres humains, de la prolifération des profilers, … Bref, j’étais lassé du genre.

    Et puis, vous connaissez l’histoire, on y revient, plus par curiosité malsaine que par envie ou besoin (heureusement). Et ce livre, Que ta volonté soit faite, fut une parfaite rentrée en matière avec cet auteur français.

    Et j’ai été agréablement surpris voire j’ai beaucoup apprécié le style « américanisé » de Maxime Chattam. Ces évènements racontés par un protagoniste (qui ne dévoile pas son identité, mais que l’on peut facilement reconnaître) facilitent l’immersion dans cette histoire. Le lecteur découvre la vie de Jon Petersen et l’émergence de son asociabilité, la montée en puissance de ses pulsions et l’escalade dans sa cruauté. Ses actes sont odieux, son art de la manipulation abominable : un monstre qui saura passer sous le radar du Shérif Jarvis Jefferson, qui n’abandonne pas mais fait avec les moyens d’enquête de l’époque (pas d’analyse d’ADN, pas d’ordinateur ni de fichier informatisé du FBI…).

    Un roman séduisant sur la naissance d’un psychopathe qui m’a réconcilié avec le genre.

    28/08/2023 à 12:06 7

  • La Fille de Kali

    Céline Denjean

    8/10 J’ai découvert l’autrice avec Le cheptel, son polar le plus « coup de poing », qui l’a mis sur le devant de la scène. C’est fort de cette bonne impression et de cette séduction que je réitérais mon expérience littéraire. Après Le Cercle des mensonges, je me suis rabattu vers ses premières œuvres et en l’occurrence, La Fille de Kali.

    Si on prend en compte qu’il s’agit là seulement de sa deuxième parution, La Fille de Kali est un polar d’une puissance remarquable et à l’intensité ravageuse. L’enquête est rapportée au rythme des jours voire heure et minutes, créant une cadence de lecture rapide et intense. Les protagonistes (la section de Recherche de la Gendarmerie de Toulouse et Eloïse Bouquet en tête, l’intrépide journaliste Amanda Kraft et l’attachant détective privé Danny Chang) sont tous bien posés, car le lecteur a le sentiment de vivre chaque avancée de leur enquête. Et que dire de cette tueuse qui décapite ses « proies » ? Pas grand-chose, faut préserver les prochains lecteurs…

    Décidément, j’apprécie de plus en plus Céline Denjean. Elle a beau écrire des pavés (ici, plus de 700 pages), ils se dévorent sans avoir de sentiment de satiété. Ses livres sont autant captivants que bons.

    25/08/2023 à 11:32 9

  • Pur Sang

    Franck Bouysse

    9/10 Dans la préface de la réédition publiée par Phébus en 2023, Franck Bouysse raconte comment une rencontre a déclenché d’autres perspectives d’écriture voire l’a affranchi de toute contrainte et pression. C’est donc libéré, délivré que l’auteur corrézien a écrit une belle pépite.

    Ce Pur sang est une belle histoire, simple mais émouvante. On y découvre cette vallée dans le Montana, Eden Creek. Elias Greenhill y vit avec ses parents adoptifs, Papa et Mama Tulssa, issus de la tribu indienne des Rêveurs. Avant de décéder, ils révèlent que ses parents ne l’ont pas abandonné mais ne sont pas revenus de leur pays d’origine : la France.

    Elias va dès lors retourner sur la terre de ses ancêtres, à la Croix du Loup, y percer tous les mystères qui entourent la vie de ses parents. Il y rencontrera un homme meurtri, et un ami en la personne de Gray.

    Franck Bouysse côtoie ici les meilleurs écrivains de la mouvance littéraire dite « nature writing ». Il atteint des sommets dans l’émotion, dans la définition de l’amitié et de la beauté. Un beau roman court : un condensé de bonheur.

    21/08/2023 à 09:56 5

  • Rouge karma

    Jean-Christophe Grangé

    7/10 Que cela fait plaisir de retrouver un bon livre de Grangé. Après l’immense déception avec Les Promises, j’ai retrouvé tout ce qui m’attire et me plaît chez l’auteur français : un peu d’exotisme (parcourir les rues de Paris et ses barricades et de Calcutta et ses rues aussi bondées que dangereuses, comme si on y était), des thèmes mystiques (l’hindouisme, et les autres religions ou croyances dérivées, voire sectaires de l’Inde) sur fond de révolte soixante-huitarde.

    Si le décor du roman m’a séduit, les personnages ne sont pas en reste. Hervé, le romantique pur et dur, qui va par la force des choses s’émanciper de ses livres ; Nicole, la bourgeoise révoltée qui découvrira les réalités de la vie ; et Jean-Louis, le flic ex-soldat de la guerre d’Algérie, aux valeurs et pensées de gauche et aux actions de droite. Ce trio va enquêter pour leur survie sur le meurtres terribles et horribles de deux étudiantes et amies d’Hervé et Nicole.

    Un livre sombre, très rythmé et très prenant. Des ficelles un peu grosses facilitant le déroulé de l’histoire et de l’intrigue. Somme toute un livre très séduisant.

    18/08/2023 à 13:16 3

  • Le Cercueil de Job

    Lance Weller

    7/10 Jeune esclave noire en fuite, Bell Hood a pour repère Le cercueil de Job, une constellation d’étoiles que son père lui faisait admirer. Symboles de liberté dans cette Amérique en pleine guerre entre le Nord et le Sud, entre les états abolitionnistes et les états sécessionnistes, ces étoiles doivent la guider la nuit vers des contrées plus hospitalières. Aussi, avec pour compagnon Dexter, elle tente d’éviter les rencontres d’hommes qui ne voudront que la livrer à ses maîtres.

    Jeremiah Hoke, soldat blessé, essaie de fuir les atrocités de cette guerre. Hanté par ses cauchemars, s’interrogeant sur les motivations humaines de cette guerre, Hoke cherchera la rédemption.

    Roman emprunt d’humanisme, Le cercueil de Job confirme la beauté de l’écriture de Lance Weller. Même s’il offre des pages remplies de poésies et de descriptions terribles de batailles, Le cercueil de Job m’a moins attiré et ému que Wilderness. Lance Weller reste malgré tout un auteur à lire (ou à découvrir).

    17/08/2023 à 09:26 2

  • Le Blues des phalènes

    Valentine Imhof

    6/10 L’autrice nous plonge avec ce Blues des phalènes dans le destin tragique de 4 personnages dans cette Amérique des années 30 : Arthur, ancien soldat aussi héroïque qu’étranger aux guerres où il a combattu ; Pekka, qui, un peu spectatrice de sa vie, multiplie les expériences aussi personnelles que professionnelles et les noms ; Milton, cette âme vagabonde d’artiste perdu échappant à sa destinée familiale ; Nathan qui voit son destin lié à venger toute la misère et les injustices qu’il rencontre.

    Si la cadre et les thèmes étaient très alléchants, Le Blues des phalènes est loin de la qualité et de l’attrait que j’ai pu vivre avec d’autres œuvres de cette époque (Les raisins de la colère, Le retour de Silas Jones, Des fauves et des hommes,…). Ce fut une lecture âpre. L’écriture était peut-être trop subtile et imagée à mon goût, l’histoire trop décousue, pour que j’apprécie avec délectation ce blues. Je n’ai pas été remué, ni sensible à l’histoire de ces personnages. La seule chose que j’ai apprécié, c’est la découverte de cette catastrophe aussi unique qu’impressionnante d’horreur : la destruction de la ville d’Halifax, la plus grande destruction de nature humaine d’une ville (avant celle d’Hiroshima par l’arme nucléaire).

    16/08/2023 à 11:29 3

  • Le Nouveau

    Keigo Higashino

    7/10 Je découvre Kaga Kyoichiro, ce nouveau à la Préfecture de police de Tokyo, qui dès son arrivée doit enquêter sur le meurtre d’une femme retrouvée étranglée dans son appartement.

    Si le sens de l’observation et de déduction peut être comparé à celui du mythique Sherlock Holmes, ce qui fait l’originalité de ce livre réside dans sa construction. Car ce sont à travers les témoins, les différentes personnes interrogées et leur vie professionnelle et/ou personnelle que l’enquête avance ; Kaga Kyoichiro n’apparaissant a priori que comme un personnage secondaire.

    Une enquête « classique » nous permettant de découvrir, outre cet inspecteur adjoint, la société japonaise et ses traditions.

    11/08/2023 à 11:33 6

  • L'Affaire Alaska Sanders

    Joël Dicker

    9/10 J’avais été déçu par La disparition de Stéphanie Mailer. Je m’étais ennuyé à la lecture de L'Enigme de la chambre 622. Et là, (est-ce la magie de Marcus Goldman ?), cette affaire m’a complétement charmé. J’ai retrouvé le talent de l’écrivain suisse qui m’avait séduit avec La vérité sur l’affaire Harry Québert et confirmé avec Le livre des Baltimore.

    Ce duo formé par l’écrivain devenu à succès, Marcus Goldman, en quête de lui-même et de son fidèle ami Harry Québert, et par le sergent Perry Gahalowood, personnage cynique mais charmant et attachant, va essayer d’élucider, 11 ans après, le meurtre de la (trop) belle Alaska Sanders.

    L’écriture, les personnages, l’histoire, les flashback, … Joël Dicker a tout peaufiné pour attirer le lecteur dans ce livre dont, à l’instar d’un piège, il ne pourra s’échapper qu’à l’issue de la dernière ligne. Dernière ligne qui ouvre la porte à une autre affaire et donc suite à ce duo ?? Je l’espère sincèrement et le souhaite de tout cœur.

    10/08/2023 à 10:26 8

  • Ce qui vient après

    JoAnne Tompkins

    9/10 Troublant, intense, bouleversant, et tout autant attachant et touchant. Ce premier roman, Ce qui vient après, de JoAnne Tompkins m’a profondément ému. Les thèmes traités ne sont pas uniques en leur genre. Mais l’autrice américaine a su transcrire toutes les émotions et autres sentiments à travers l’histoire de ce drame.

    A Port Furlong, Etat de Washington, petite bourgade, Isaac tente de surmonter la mort de son fils, Daniel tué par son meilleur ami, Jonah. Responsable de la communauté des quakers, sa foi en Dieu lui apporte le soutien dont il a besoin. Avec son fidèle compagnon canin, Rufus, Isaac laisse la vie l’emporter.
    Jusqu’à ce que Evangeline, cette jeune femme abandonnée par sa mère, débarque dans sa vie. Isaac y voit comme un signe, elle qui a connu Daniel et Jonah. D’ailleurs, la grossesse d’Evangeline correspondrait bien au moment de leur rencontre. Isaac, rempli de sa foi, de bienveillance, accueille dans sa maison la jeune fille. Evangeline, aussi effrontée qu’impétueuse, va se confronter au mutisme et à l’égo du patriarche : deux êtres qui vivent différemment leur malheur.

    Et la présence de Lorrie, amie, voisine et surtout mère de Jonah, ne facilite pas la situation. Pourtant la reconstruction de la vie de chacun semble à portée de main…

    Une magnifique histoire de rédemption, de pardon que JoAnne Tompkins nous offre avec délicatesse et profondeur. Un livre qui n’intéressera pas tout le monde mais qui, indéniablement, touchera ceux qui le liront.

    09/08/2023 à 13:39 5

  • Le Secret d'Edwin Strafford

    Robert Goddard

    8/10 Première incursion dans l’oeuvre de Robert Goddard. De facture assez classique, que n’aurait pas renié Agatha Christie, Le secret d’Edwin Strafford possède une écriture fluide et captivante. L’auteur anglais présente ses personnages, développe son cadre historique, forge son intrigue à coup de manipulations et de complots politiques. J’ai été particulièrement intéressé par ce côté historique des suffragettes, et ces hommes politiques inconnus ou célèbres du début XXème siècle. Mais le talent de l’auteur est d’avoir romancé tous ces ingrédients dans une enquête aussi romantique qu’intrigante.

    08/08/2023 à 10:54 2

  • Le Cercle des mensonges

    Céline Denjean

    8/10 Je craignais, en me plongeant dans cette suite de Le Cheptel, lu il y a déjà quelques années et n’en ayant que de vagues souvenirs, être perdu dans le déroulement de l’enquête, les personnages,… Que nenni. Céline Denjean rappelle, de manière subtile, et sans spoiler les lecteurs qui auraient envie de découvrir Le cheptel, les grandes lignes du volume précédent.

    Et puis, de toutes les façons, Le cercle des mensonges possède sa propre enquête, ou plutôt sa propre double enquête. L’autrice nous distille un savourant moment de lecture car j’ai été complétement pris par ces intrigues. Un moment de lecture très prenant où chaque page comporte son lot de suspense, de tension, et de manipulation. Céline Denjean, s’il était encore besoin, nous rappelle qu’elle fait partie des meilleures autrices françaises contemporaines de polars.

    07/08/2023 à 12:22 8

  • Le Mystère Sherlock

    J.M. Erre

    6/10 Après la lecture de Qui a tué l'homme-homard ?, semi-déception, je m’étais promis de poursuivre la découverte de l’œuvre de J.M. Erre afin de réellement rentrer dans l’univers comique teinté d’humour noir et de drôlerie linguistique et littéraire. C’est donc avec Le Mystère Sherlock que j’ai tenté de partager les bons commentaires des lecteurs quasi unanimes…

    Malheureusement, cette lecture a confirmé que je ne suis pas du tout amateur de l’humour de J.M. Erre, et voire carrément n’ai pas compris en quoi certains paragraphes, sensés l’être, étaient drôles. Du coup, cette lecture m’a paru longue (et pourtant Le Mystère Sherlock ne compte que 300 pages). Seules les 20 dernières m’ont sauvé d’un profond ennui voire lassitude.

    Si le sujet et les protagonistes avaient matière à me séduire, l’humour qui cimente et égrène cette histoire m’a laissé imperturbable, laissant un goût général de déception pour ce Mystère Sherlock.

    04/08/2023 à 11:48 1