Les Fêlures

8 votes

  • 8/10 Double suicide d'un jeune couple. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Il meurt, elle survit. Que s'est-il passé cette nuit là ? Les chapitres qui alternent passé et présent donnent un rythme soutenu à ce roman noir. On découvre au fil de la lecture les caractères de Garance, Roxanne, Martin et Odile. Mais la façade affichée par chacun reflète- t-elle leur vraie nature ? Roxanne, ange ou démon ?

    12/12/2023 à 05:39 Franck 28 (726 votes, 7.7/10 de moyenne) 4

  • 7/10 Je suis enfin arrivé au terme de ma lecture de ce Barbara Abel qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
    En effet, après l'excellent Et les vivants autour, j'attendais beaucoup de Les fêlures qui m'a un peu déçu.
    La première moitié du roman est pourtant très prenante et l'écriture toujours fine et ciselée mais le récit, dans sa seconde moitié, s'étire inutilement en longueur de telle façon que j'ai fini par trouver le roman trop long et que mon intérêt pour les personnages du roman s'en est trouvé considérablement altéré.
    Ainsi, malgré la richesse des thèmes abordés et la psychologie des personnages très bien développée, j'ai fini par me désintéresser du sort des personnages et j'ai fini le roman pour passer à autre chose, et même la dernière révélation ne m'a pas plus fait sourciller que cela.
    Au final, un bon roman qui aurait grandement gagné à être plus concis.

    12/02/2023 à 14:43 ericdesh (983 votes, 7.4/10 de moyenne) 3

  • 7/10 En bref, un roman noir aux multiples facettes, où l'énigme de départ n'est que la conséquence de vies gâchées... Des thèmes forts, du suspense jusqu'à la moitié du récit, mais une fin qui traîne un peu en longueur.

    Barbara Abel s'attaque à des sujets difficiles dans ce roman : suicide, relations toxiques, familles dysfonctionnelles... Il est également question de culpabilité, de remords et d'amour filial et passionnel, un savant mélange psychologique que l'auteure manie avec brio. Un roman que tout le monde n'appréhendera pas de la même façon selon son propre vécue, mais qui s'avère être une énigme prenante, à la limite du crime parfait, où la patience du lecteur est mise à rude épreuve.

    Entre les différents points de vue et les nombreux flash-back, les révélations sont nombreuses et toujours surprenantes. L'auteure nous fait bien comprendre que les apparences sont trompeuses, et qu'elle n'a pas fini de nous mener en bateau jusqu'à la révélation finale.
    Là où le bât blesse, c'est que j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages, ce qui leur a porté préjudice tout au long de ma lecture puisque l'empathie manquait réellement... Mis à part peut-être Martin à certains moments, aucun n'a réussi à m'émouvoir.

    La première moitié du roman m'a vraiment happé, puis j'ai ressenti quelques longueurs, une impression de tourner en rond dans la partie du présent. Heureusement que les retours dans le passé apportent le rythme et alimente notre curiosité tout au long du récit. Néanmoins, je reste sceptique sur le dernier chapitre, loin d'être indispensable selon moi.

    05/02/2023 à 11:05 Riz-Deux-ZzZ (505 votes, 6.9/10 de moyenne) 3

  • 8/10 Première rentrée dans l’univers de Barbara Abel avec la lecture des Fêlures. Une histoire d’amoureux, Roxanne et Martin dont leur suicide a échoué. Avec la survie de Roxanne, le plan des tourtereaux a raté. Survient dès lors tout le questionnement de l’entourage surpris par cet acte imparable. Après son mutisme, Roxanne arrive à se confier à sa sœur. Mais la mère de Martin accuse directement Roxane de la mort de son fils. D’autant que celle-ci, femme d’affaire tyrannique, compte bien faire entendre sa voix.

    Le lecteur est absorbé par une histoire où la vérité semble plurielle, où chacun souhaite faire porter la responsabilité sur l’autre.
    C’est sur plus de 400 pages que l’auteure déroule avec malice et talent cette intrigue en huis-clos où chaque page remet en question toute sorte de vérité qui rime ici avec perversité.

    Première rentrée dans l’univers de Barbara donc, mais pas la dernière tant j’ai pris un vrai plaisir dans cette lecture.

    19/09/2022 à 13:56 JohnSteed (631 votes, 7.7/10 de moyenne) 4

  • 9/10 Roxane Leprince et Martin Jouanneaux, jeunes amoureux, avaient décidé d’en finir avec un double suicide. Une double injection de morphine afin de quitter une scène qui ne voulait pas d’eux. Malheureusement, Roxane survit. Incompréhension de la part de leurs deux familles qui ne comprennent pas la radicalité de ce geste. Suspicion de la part des Jouanneaux. Garance, la sœur de Roxane, autant que les deux policiers chargés des premières investigations, ont également du mal à interpréter un tel acte. Alors il va falloir pénétrer l’intimité de ces deux amants pour déchiffrer leur geste. Quitte à découvrir de sinistres fissures dans les diverses versions des faits…

    Barbara Abel nous a habitués à l’excellence, depuis son premier ouvrage L’Instinct maternel à Et les vivants autour en passant par Je sais pas ou encore Derrière la haine. Ici, reprenant le thème des bienaimés cherchant à fuir un microcosme qui les a déçus voire maltraités, l’écrivaine nous convie au lent décorticage de relations humaines à la fois fortes et imprévisibles. Les divers personnages qui peuplent voire hantent ce roman sont tous remarquables, excellement bien campés, et d’une rare justesse psychologique. Odile, la mère du défunt, est une génitrice castratrice, patronne acérée et maman étouffante. Martin, son fils, assez fragile et manipulable, qui a cru pouvoir retrouver une forme d’autonomie psychologique dans des velléités littéraires mais demeure sous le joug de sa procréatrice. Garance, l’aînée de Roxane, compose une jeune femme à la fois forte et fragile, consommatrice sexuelle d’hommes et incapable de s’attacher sentimentalement à l’un d’eux. Il y a également la mère de Roxane et de Garance, comédienne ratée, alcoolique et fumeuse invétérée, qui leur a fait vivre un enfer et qui est depuis décédée. Hervé Blache et Mathieu Cherel, les deux policiers en charge d’une investigation qui pourrait vite avorter si la thèse du double suicide est avérée. Mais est-ce réellement le cas ? Au gré de ce récit choral de toute beauté, haletant et sans le moindre temps mort, Barbara Abel nous entraîne vers des flashbacks et autres chemins de traverse qui constituent autant de sentiers boueux, de voies incertaines et de ruelles fallacieuses au terme desquelles la vérité émergera. Un dénouement puissant et marquant, qui est d’autant plus réussi qu’il est à l’image de l’ensemble du récit : réaliste, d’ailleurs si crédible qu’il fait froid dans le dos.

    Un roman époustouflant de tact et de vraisemblance, jouant habilement la partition des faux-semblants sur une portée qui devait pourtant être celle des évidences. Car c’est tout le génie de Barbara Abel : au-delà de sa plume extraordinaire, elle met en lumière ces fêlures qui craquellent le vernis des apparences humaines et d’où sourdent les petites lâchetés, les sombres désillusions, les amours éconduites et autres émotions viciées.

    06/09/2022 à 06:55 El Marco (3456 votes, 7.2/10 de moyenne) 6

  • 8/10 Encore une réussite pour Barbara Abel qui arrive à créer de la tension en des endroits inattendus. Les chapitres alternent entre réalité et passé et on sombre avec les personnages dans les données de l'équation et de ce problème de taille : qui tue quand je me tue? Lecture addictive comme tous les Abel, petite pointe d'émotions en plus.

    05/09/2022 à 06:00 clemence (339 votes, 7.7/10 de moyenne) 6

  • 7/10 Martin et Roxane, fous amoureux, jeunes et promis à un brillant avenir se sont suicidés. Enfin, pas tout à fait car Roxane en a miraculeusement réchappé. Dès lors, plein de questions se posent : pourquoi ? Y'a t'il une victime ? Un meurtrier ? A partir d'une situation aussi simple, avec peu de protagonistes, Barbara Abel parvient à tisser une toile machiavélique dans laquelle l'esprit du lecteur se débat et cherche une porte de sortie. Une fois de plus, elle traite avec toute sa délicatesse et son intelligence habituelles de ses thèmes fétiches : l'amour maternel, le couple, le prestige social, l'ambition. C'est merveilleusement bien écrit et la psychologie des personnages est ciselée à la perfection. Personnages non manichéens d'ailleurs qu'on peut aimer au détour d'une page et détester la suivante.
    Pas beaucoup d'action dans cet ouvrage mais de l'émotion et du ressenti.
    Et mention spéciale pour l'avant dernier chapitre, très touchant et le tout dernier, éclatant, car les fêlures, on le sait, ça laisse passer la lumière.

    12/06/2022 à 16:38 Ironheart (848 votes, 7.4/10 de moyenne) 7

  • 9/10 Une nouvelle réussite que ce dernier opus de Barbara Abel.
    Une histoire beaucoup plus sombre qu'à l'habitude, mais tout aussi réussie.
    Une plume toujours remarquable, au service d'une étude psychologique très fouillée des personnages autour du thème du suicide.
    Un scénario tortueux, qui se dévoile peu à peu, éclairant le côté obscur des protagonistes, pour un final d'une grande noirceur que je n'ai pas vu venir.

    06/05/2022 à 22:19 charlice (387 votes, 7.7/10 de moyenne) 9