QuoiLire

342 votes

  • Le Tricycle Rouge

    Vincent Hauuy

    8/10 Comment parler de ce roman sans en divulguer l'intrigue ?Je crois que c'est tout simplement impossible, aussi ne vais-je pas présenter l'histoire plus que ce que le fait la quatrième de couverture. Cependant, je peux ajouter qu'en lecteur averti on devine quelque peu la fin, mais que la qualité d'écriture de Vincent Hauuy permet de garder le suspense jusqu'au bout de l'histoire, et de ne donner les explications que tout à la fin.L'histoire est soutenue par des personnages forts, mystérieux, qui se dévoilent et se découvrent au fur et à mesure de l'investigation. Du fait de leur passé et de leur aventure respectifs, leur psychologie est différente, complexe, interrogative; sans pour autant rendre ce thriller psychologique.Tant les actions que les rebondissements jalonnent ce roman; et avec la fluidité d'écriture, les pages défilent sans jamais lasser le lecteur.Un point qui m'a quelque peu perturbé : l'auteur, à propos de Noah, fait de nombreuses allusions à des enquêtes passées. Or je ne savais pas si ce roman faisait partie d'une série (infirmation de ce point après quelques recherches) ou si cela faisait partie intégrante du roman pour renforcer le personnage.Seul point négatif, mais qui est très personnel, est l'accumulation des personnages dont certains avec des noms d'emprunt. Aussi, soit vous lisez Le tricycle rouge en très peu de temps et d'interruptions et vous pourrez vous souvenirs de qui est qui, soit vous avez un très bonne mémoire des noms, soit vous vous munissez d'un petit papier pour combler la déficience de vos neurones.

    05/05/2019 à 20:51 5

  • Le Tueur intime

    Claire Favan

    8/10 Si vous n’aimez pas la lecture de séances où le psychopathe inflige des blessures, des sévices et torture ses victimes malheureusement pour vous, ce livre va être une véritable épreuve. Par contre amis des ambiances noires, glauques et lourdes, mais ou suspense et intrigues figurent également en bon plan, voici un livre pour vous… même si parfois vous serez choqué ou un poil dégoûté. Car là est la particularité de ce livre : suivre la psychologie et la montée en puissance d’un tueur psychopathe qui prend littéralement du plaisir en faisant le mal. Cela me fait d’ailleurs penser au résumé du dernier livre de Pierre Lemâitre, trous jours et une vie. Coïncidence ?

    Si on peut reprocher quelques facilités dans l’histoire comme l’entêtement d’un profiler ou bien d’un final un peu convenu (j’aurais préféré que le livre se termine 1/2 page plus tôt), le livre est plutôt bien architecturé pour ne jamais le lecteur tomber dans l’ennui. Une première partie sur la révélation du tueur, une seconde sur l’enquête et la montée en puissance du psychopathe et enfin sa traque.

    Si au début on chute de temps en temps dans la lecture de ce livre, soit nous nous adaptons très rapidement au style littéraire de Claire Favan, soit le style de l’auteure s’est fluidifier au fur et à mesure de la rédaction de son premier roman. Cependant, il faut noter la grande maîtrise et l’efficacité de la plume de Claire Favan, et ce pour un premier roman.

    C’est donc avec un grand plaisir que j’ai pu lire ce livre et que je serais ravi de découvrir la suite et fin de ce diptyque mêlant Will Edwards, à savoir Le tueur de l’ombre que l’on imagine encore plus noir.

    16/03/2016 à 21:46 3

  • Les Anges de Babylone

    Ghislain Gilberti

    8/10 Ghislain Gilberti nous offre une suite à Sa majesté des ombres. A l'image du premier tome, cette suite est tout aussi vitaminée, violente et addictive.....  sans vouloir faire de mauvais jeu de mots puisque l'histoire suit le développement d'un gang de narcotrafiquants dans l'Est de la France.

    On se plait à retrouver les personnages du premier tome, les mêmes ennemis. Paradoxalement on se prend de sympathie pour les méchants, on veut les voir la nique aux forces de l'ordre en mettant en place une organisation et une stratégie digne des militaires. Avec eux on descend dans les bas fonds de ce milieu de la toxicomanie, des luttes de territoires avec des petites frappes.

    Et puis il y a l'enquêtrice principale, adapte de la synergologie, que l'on image ayant les charmes d'une Jodie Foster dans le Silence des Agneaux. Si ce personnage gagne en en complexité, il constituera pour le lecteur les rares moments où il pourra reprendre son souffle.

    L'écriture de Ghislain Gilberti se densifie, devient plus profonde, plus précise, plus affutée comme le couteau de Faust. Le récit recèle d'intrigues sont de plus en en plus étoffées, de rebondissements dignes des meilleurs thrillers.

    S'inscrivant dans la lignée des nouveaux auteurs hyperréalistes à l'instar de Mattias Köping (qui est d'ailleurs chez le même éditeur), Ghislain Gilberti a gagné ses galons de Maître du noir en transformant l'essai avec ce livre.

    24/05/2022 à 20:47 3

  • Les Brillants

    Marcus Sakey

    8/10 Ce roman est un subtile mélange de thriller, de polar, de science-fiction, et de réflexions politiques.

    C’est avant tout un roman futuriste, où, le monde est confronté à l’émergence d’une nouvelle race génétique : les brillants, des êtres avec des prédispositions. Si dans un premier temps cela nous fait penser à la série des 4400, mais l’auteur a la bonne idée de ne pas tomber dans la facilité de la mode des super-héros. Ici les brillants n’ont de capacité que dans un domaine (analyse des comportements, affinité financière) et ne sont pas invulnérables. Ils ne sont également pas irréprochables, car en vrai humains, des brebis galeuses figurent dans le lot.

    Marcus Sakey ajoute une dose de polar, thriller, voire espionnage. Sous couvert de la recherche d’un terroriste, l’aventure bascule dans une course poursuite effrénée. A ce moment là, le roman passe la seconde vitesse et prend des allures de page turn, ou les rebondissements sont nombreux.

    Cependant, l’auteur fait souffler ses héros, et donc ses lecteurs, en laissant des moments plus calmes, propres à la réflexion. Comment est perçu cette nouvelle race, que ressent-elle, quelle est sa place au sein de la société, quelles décisions doivent prendre les politiques fassent à cette inconnue qui peut constituer un risque pour la nation ? L’auteur n’hésite pas à faire des parallèles avec l ségrégation juive de la seconde guerre mondiale.

    Si ce roman, passionnant, se suffirait à lui seul, il faut savoir que c’est le premier d’une trilogie; dont le second volume vient de paraître en français, et le dernier en anglais.

    15/03/2016 à 19:46 2

  • Les Dames blanches

    Pierre Bordage

    8/10 Bien que je ne lise que rarement des romans de Pierre Bordage, et pourtant ce n'est pas le choix qui manque parmi toute la bibliothèque produite par cet auteur, mais à chaque fois je plonge dans une histoire différente.

    Si j'ai découvert l'auteur il y a bien longtemps avec L'enjomineur qui se déroulait au temps de la révolution française, cette fois-ci l'auteur nous met dans la situation d'une invasion extraterrestre passive, si ce n'est qu'elle attire les jeunes enfants de moins de quatre ans. Il est impossible de pénétrer, détruire, repousser ou déplacer ces dames blanches. L'humanité doit affronter un ennemi comme il n'a jamais rencontré.

    On pourrait se faire que Pierre Bordage a fait une reprise de La guerre des mondes de H.G Wells, mais là où l'américain était axé sur la lutte et les actions contre l'envahisseur, le français préfère une réflexion sur la réaction des hommes face à cette inconnue. Certes les tentatives de lutte sont relatées, mais ce sont plus les actions contre les humains faites par les humains qui intéressent l'auteur.

    Certains y verront une réflexion sur l'immigration, d'autres la relation entre les parents et les enfants, ou encore une allégorie sur la crise sanitaire vécue ces dernières années. Dans tous les cas, la question sous-jacente en  filigrane est jusqu'à  quel point l'humanité peut aller dans l'inhumanité au nom de sa protection.

    Un roman de SF, sans grande action mais à grand pouvoir de réflexion.

    21/05/2023 à 21:04 3

  • Les Elues

    Maggie Mitchell

    8/10 Ce livre déstabilisera bon nombre d'amateurs de thrillers; certains adoreront alors que d'autres n'accrocheront pas.

    L'originalité de ce livre n'est pas de relater l'enquête sur la poursuite du kidnappeur, mais la vie postérieure à cet épisode traumatisant pour les deux jeunes filles de 12 ans. Une expérience d'autant troublante que l'on apprend au travers de flashbacks que les filles n'ont subit aucun supplice, aucune agression et qu'elles avaient une certaine liberté qui leur aurait permis de s'échapper à leur kidnappeur. Une des grandes questions de ce livre est donc : comment cet homme a convaincu deux jeunes filles de leur suivre et que comptait-il faire avec elles ?

    Bien sur l'auteure pimentera cette vie afin qu'il y ait un lien avec le passé (je ne vous en dis pas plus au risque de spoiler le milieu et la fin du livre), que ce passé ressurgisse de manière inattendue chez les deux jeunes filles devenues adultes.

    Ce roman n'est donc ni un thriller policier bien que l'on cherche à savoir ce qui s'est réellement passé lors du kidnapping, ni un thriller psychologique bien que l'on suivie l'évolution de leur psychologie, leurs sentiments, leurs interrogations. C'est encore moins un roman d'actions puisque l'histoire est lente.... mais construite comme un page turn, les pages défilent devant les yeux du lecteur.

    Alors laissez-vous tente

    05/05/2017 à 21:41 2

  • Les Jumeaux de Piolenc

    Sandrine Destombes

    8/10 Si Sandrine Destombes n'est pas à son coup d'essai, son sixième livre Les jumeaux de Piolenc est une révélation pour le grand public amateur de romans policier grâce à l'obtention du prix VSD RTL 2018 du Meilleur Thriller Français, tout comme cela le fût pour moi.

    Mais je dois dire que malgré une certaine réticence à me laisser séduire par les prix littéraires, celui-ci est amplement mérité. Tous les éléments pour un succès littéraire, mais également pour le plaisir du lecteur averti de romans policier, sont présents.

    Tout d'abord, est-ce du à la récente résurgence de l'affaire Grégory, mais le lecteur se trouve rapidement projeté dans ces affaires de disparition d'enfants. L'analogie avec la réalité, mais également réalité géographique, facilitent cette projection. En effet, si vous êtes curieux, vous découvrirez que Piolenc existe réellement dans le sud de la France, près d'Orange.

    Mais bien sûr cela ne suffit pas pour en faire un livre de qualité. C'est avant tout la composition des personnages qui prévaut dans ce roman. Du fait de l'étalement de l'affaire sur plusieurs décennies, l'originalité est de pouvoir confronter deux polices, l'ancienne ayant intervenu sur la première affaire, la nouvelle et ses techniques plus modernes, aux antipodes de la précédente, sur le nouveau cas de disparitions. On peut ainsi voir le désœuvrement, l'impuissance voire la résignation dans l'ancien chef de police (à présent en retraite); alors qu'en même temps, le nouvel inspecteur se jette corps et âme dans l'enquête en y voyant un moyen de progresser professionnellement mais aussi de rompre avec le passé.

    Le père est également un personnage fort, psychologiquement affecté par la disparition de ses enfants 30 ans auparavant, puis de sa femme suite à cette affaire, qui voit le cauchemar recommencé, les interrogatoires revenir.

    Mais paradoxalement, ce sont les enfants bien que disparus qui sont les plus présents dans cette histoire.

    Heureusement, pour les amateurs de romans policier, la qualité de ce roman ne se limite pas aux personnages. Vous pouvez donc y trouver une bonne 'intrigue dont il est possible de trouver la solution, de suivre l'enquête et ses multiples rebondissements qui relancent régulièrement l'histoire et accrochent en permanence le lecteur.

    Et puis l'écriture est proche de la perfection : fluide, claire, plaisante; elle nous fait passer un agréable moment.

    02/09/2018 à 21:38 6

  • Les Promises

    Jean-Christophe Grangé

    8/10 J'ai toujours une crainte en me lançant dans la lecture d'un livre de Jean-Christophe Grangé : ces dernières œuvres faisant inutilement la part belle à la violence et présentaient une fin plus que décevante. Sans avoir les mêmes plaisir et la surprise qu'avec le Vol des cigognes, son dernier roman, Les promises se révèle être au-dessus de la moyenne.

    Tout d'abord parce que c'est le premier thriller historique de cet auteur. Des femmes de la haute société nazie sont tuées, éviscérées en plein Berlin  à la veille de l'invasion de la Pologne. Il y a la violence certes mais le contexte historique étant ce qu'il était, l'auteur n'en rajoute pas inutilement; les personnages sont bien identifiables et marqués mais aux agissements quelque peu impensables dans le contexte politique.

    Cependant, il faut bien le reconnaître, Jean-Christophe Grangé est un bon conteur, sa plume est toujours aussi lisse et fluide, et il sait tenir son lecteur en haleine. Malgré tout, on sent que la narration des faits historiques ne sont pas sa tasse de thé. On est loin de la saga Sardoski de Romain Slocombe  qui projette le lecteur en plein Paris occupé. Du fait que les héros des Promises soient par leur personnalité à l'écart de la société allemande, on ne partage pas l'opinion des berlinois ou leur ressenti à l'entrée de la seconde guerre mondiale.

    Au final, le plus gros défaut de ce livre tient dans le fait que l'auteur par le titre de son roman divulgâche à moitié son final.

    Enfin, si les pages sont d'un toucher rarement aussi agréable, les 700 pages et 800 grammes du roman font que je vous conseillerais la version numérique pour profiter pleinement de ce thriller  historique.

    13/10/2021 à 20:56 7

  • Léviatemps

    Maxime Chattam

    8/10 Cela faisait un moment que j'avais envie de lire ce livre. Depuis que j'avais vu la version poche en édition limitée, regroupant les deux tomes du diptyque séparés par des photographies du Paris du début du XXème siècle, je m'étais dit qu'il fallait que je l'inscrive dans mes lectures estivales.

    Chose dite, chose faite cet été.

    Je ne peux que conseiller aux futurs lecteurs de prévoir du temps pour se consacrer à ces romans, car ils font leur poids sur la balance: et une fois lancé dans leur lecture, vous ne pourrez pas les lâcher. Maxime Chattam a eu la bonne idée de reprendre les méthodes des thrillers en les confrontant aux contraintes de l'époque : la médecine légale et la police scientifique balbutiantes, les modes oubliées (les maisons de joie), la vitesse du monde (le métro vient d'être inauguré).

    Et une fois n'est pas coutume, un personnage original s'impose dans cette histoire : Paris; la ville lumière du début du siècle; celui que plus personne ne connaît : la mégalopole n'existe pas encore, les quartiers de Bellevile sont des bidonvilles malfamés où la lie de la société sévit.

    L'auteur prend également un malin plaisir à reprendre les caractéristiques du roman policier du temps de Sir Arthur Conan Doyle mais dans un rythme de page turn : enquêteur faisant travailler ses petites cellules grises affublé de plusieurs assistants aux personnalités variées mais complémentaires, enquête de voisinage, documentation, mais avec des meurtres habilement disposées qui donnent régulièrement un petit coup de fouet à l'histoire.
    Un bon moment de lecture qui dépaysera même les parisiens endurcis.

    30/09/2016 à 21:00 2

  • Luca

    Franck Thilliez

    8/10 Alors que Bernard Minier a publié dans la même période un thriller exploitant également l'IA, Franck Thilliez dépasse cet autre auteur en évitant les écueils de son confrère. Ainsi, Franck Thilliez a su vulgariser l'IA et les autres "nouvelles techniques" introduites dans ce livre, sans tomber dans une présentation à la Wikipédia que seuls les initiés sauraient comprendre (mais sans y trouver d'intérêt). Sans doute son passé d’ingénieur en informatique lui a permis d'avoir du recul sur le sujet et de se concentrer ainsi sa vocation première : conteur d'intrigue policière.

    Dire qu'une nouvelle fois Franck Thilliez nous livre un grand roman policier serait trop facile, mais il faut bien le reconnaître que c'est le cas. Une intrigue bien ficelée, avec de nombreux rebondissements, des personnages originaux (dans tous les sens du terme) même si on adore retrouver le requin Sharko. J'avoue avoir particulièrement apprécié découvrir le nouveau 36 depuis le déménagement de la criminelle aux Batignoles, c'est le premier auteur à le faire.

    Ce roman est également l'occasion de découvrir les dernières méthodes d'investigation,leurs limites face à l'imagination des criminelles ou de ces nouvelles technologies. Mais c'est avant la réflexion que suscite l'auteur dans ce livre sur le devenir de l'homme et du flou juridique aux regards de ces nouveautés technologiques, comportementales et sociétales.

    Pour les sceptiques qui penseraient que Luca est un roman d'anticipation, le jour même où j'écris ces mots, le Japon vient d'autoriser la création d'embryons humains-animaux. La réalité dépasse la fiction, ou la folie de notre monde ne permet pus à la fiction d'être d'anticipation ou d"calée bien longtemps.

    01/08/2019 à 18:40 6

  • Lumière noire

    Lisa Gardner

    8/10 La trame de départ de ce livre est originale et très accrocheuse : une ancienne kidnappée pour devenir esclave sexuelle, a soif de vengeance mais va à nouveau se être séquestrée.

    La bonne idée du roman est de ne pas répéter les sévices de ces captivités. Du fait des analogies des kidnappings et du mimétisme du second kidnappeur, et de l'imbrication et de l’alternance des chapitres de chacune de ces périodes, les moments de captivité sont exposés pour l'une et l'on devine leur répétitivité pour l'autre. Il y a quelques passages difficiles à lire mais qui ne choqueront pas les amateurs du genre ou habitués à lire des auteurs comme Patrick Sénécal.

    L'écriture est maîtrisée, à la fois fluide et bien que l'enquête avance lentement, elle ne suscite pas de lassitude chez le lecteur. Du fait du genre du livre, les personnages sont particulièrement bien architecturés, structurés, fouillés, complexes et bien évidemment leur psychologie dévoilée au fil des pages.

    Mais j'avoue avoir eu une petite déception en fin de livre. Je ne sais pas pourquoi, en ce moment, je trouve que les auteurs n'ont pas une vision assez noire de l'histoire qu'il nous conte, qu'ils restent un peu trop consensuel avec leur lectorat. C'est le cas de Lisa Gardner en dévoilant le kidnappeur.

    Attention, ce qui va suivre dévoile la fin du livre, donc ne le lisez pas si vous ne voulez pas ;-)

    Par exemple, en place de la fille de son premier ravisseur dont l'auteur ne donne aucun indice sur son existence, il aurait été beaucoup plus tordu que ce soit la propre mère de Flora afin de garder sa fille proche d'elle, de la protéger de sa tendance à chasser les kidnappeurs.

    Donc, un très bon thriller psychologique qui aurait mérité une meilleure fin.

    19/10/2018 à 21:26 3

  • Nous allons mourir ce soir

    Gillian Flynn

    8/10 Gillian Flynn est une vraie maîtresse du suspense.

    En effet, ce roman n’est ni un policier ni un thriller mais bien un roman à suspense, où l’auteure joue avec le lecteur. Car le but de ce roman est de mettre le lecteur dans la position d’un enquêteur et que celui-ci doit différencier la vérité du mensonge. Cela peut nous sembler facile à la lecture de bon nombre de livres policiers, mais quand l’intrigue est alambiquée, que les possibilités sont multiples et que le temps de réflexion vous est compté, la chose devient ardue.

    Saurez-vous trouver la solution à l’énigme bien ficelée que nous soumet l’auteure ?

    Personnellement, je n’aurai pas cette présentation dans le cas qui nous est offert. Tout ce que nous pouvons dire c’est que Gillian Flynn met à la baguette ses romans et ses lecteurs par le bout du nez.

    S’il y a un aspect négatif à cette nouvelle est sa petitesse. Car avec ses 72 pages, en petit format avec une mise en page assez lâche, le roman se lit très rapidement (une grosse heure). Son rapport qualité prix est donc très faible. Il eu été intéressant que Gillian Flynn et son éditeur français Sonatine, offrent aux lecteurs un livre plus conséquent regroupant plusieurs nouvelles comme Le bazar des mauvais rêves de Stephen King

    15/01/2017 à 20:19 4

  • Parasite

    Sylvain Forge

    8/10 J'avoue avoir eu un peu peur au début de ce livre car une nouvelle fois il était question d'une Intelligence Artificielle, et mes récentes lectures (M, le borde de l'abîme de Bernard Minier, Luca de Franck Thilliez) m'ont quelque peu déçu.  Mais rapidement on comprend que cette technologie est un simple moyen qui va servir l'histoire plus que la supporter.

    Une fois rassuré, on découvre un thriller assez classique mais très prenant. Dans le classicisme, on trouve bien sur le duo d'enquêteurs marginaux, dans le sens mis à l'écart du reste du groupe de policiers; des histoires parallèles qui évidemment vont converger.

    Mais la grande originalité de ce roman est de positionner l'intrigue dans une ville plutôt désertée par la littérature : Clermont-Ferrand. L'auteur, originaire de cette ville, nous fait une visite pas vraiment touristique de cette cité en nous révélant ses bas fonds.

    Le roman est organisé en chapitres courts, véritable architecture narrative qui rend  fluide sa lecture, donne un rythme soutenu au roman et complique la tâche du lecteur voulant suspendre sa lecture.

    Le seul reproche serait un final un peu convenu qui ne surprend guère.

    27/12/2019 à 20:46 3

  • Phobia

    Ouvrage collectif

    8/10 Un commentaire court pour de nombreuses nouvelles courtes.

    Une fois encore, ce genre de petit livre nous permet de découvrir des auteurs que nous ne connaissions pas ou que nous n'aurions jamais lu.

    Une mention toute spéciale pour le texte d'Ian Manook aux relents de Tontons flingueurs avec la verve d'Audiart : un pur délice.

    En plus c'est pour la bonne œuvre.

    22/11/2018 à 21:27 2

  • Prédation

    Jérôme Camut, Nathalie Hug

    8/10 Le pitch de ce livre est tout simplement génial : les malfaiteurs n'agissent plus directement, mais kidnappent des personnes et un parent pour les obliger à faire des crimes.

    Mais la qualité de ce livre ne réside pas uniquement dans cette idée : les personnages sont bien structurés, complexes, que l'on découvre au fur et à mesure; même si l'inspecteur principal est un peu cliché (sa femme l'a quitté, un poil violent et porté sur la bouteille de scotch). Mais bien sûr c'est avant tout la psychologie des personnes kidnappées qui importe et est délicatement abordée pour ne pas devenir ennuyeuse ou pesante.

    Une fois le livre commencé, il est très difficile de le refermer, les auteurs alternant récits des policiers, kidnappés acteur et kidnappés de pression, ou du malfaiteur en chef et des origines de cette idée "commerciale". L'écriture est parfaite, tout en fluidité, relances de fin de chapitre propres aux page-turners.

    Le seul point négatif serait la fin un peu évidente du fait que ce livre est le premier tome d'une série de quatre. On se doute bien que le méchant de l'histoire va passer entre les maille du filet des policiers.

    Enfin, je rassure les lecteurs un peu sensibles, il n'y a guère plus de scènes gore que celles décrites en quatrième de couverture.

    C'est donc avec une grande joie que je me lance de ce pas dans la lecture du deuxième tome Stigmate.

    29/11/2018 à 20:37 4

  • Principes mortels

    Jacques Saussey

    8/10 Ne vous fiez pas à la relative simplicité de ce livre. on croit au premier regard lire une petite fresque familiale, le malheur d'un adolescence témoin de violence conjugale, qui, pour réviser son baccalauréat est accueilli par ses oncle et tante et va vivre à nouveau un drame familial. Car dernière cette relative simplicité, Jacques Saussey tisse lentement mais sûrement la toile de l'énigme et invite le lecteur à la résoudre avant la fin des 370 pages. On comprend rapidement que la clé de cette intrigue se situe dans l'histoire familiale mais elle est aussi simple  à trouver qu'une aiguille dans une botte de foin.

    Pour qu'un roman, comme celui-là, architecturé autour de ses personnages soit efficace, il faut avant tout une très bonne constitution de ceux-ci. Principes mortels rentre dans cette catégorie de livres. Les personnages sont à la fois différents et clairement identifiables tout au long du roman, ils ont également des points communs montrant bien qu'ils sont de la même famille. Cependant ils ont tous leur part d'ombre ou un intérêt profitable au crime. La résolution intégrale de l'énigme ne sera pas aussi facile même pour les lecteurs de roman policier aguerris.

    Malgré une relative jeunesse de ce roman dans la carrière littéraire de l'auteur (son troisième roman), la maîtrise de l'écriture est déjà présente. Son style fluide et ses fréquentes relances tiennent en haleine le lecteur

    Un roman tout simplement diablement efficace.

    28/04/2020 à 20:08 3

  • Quand j'étais Théodore Seaborn

    Martin Michaud

    8/10 Bien que je ne connaisse pas le Canada, j'avoue être charmé par certains de ses auteurs de thrillers : Patrick Sénécal et Martin Michaud sont aussi bons que nos locaux Maxime Chattam ou Fnrack Thilliez.

    Pour une fois ce n'est pas son héros favori Victor Lessard dont nous allons suivre l'aventure (mésaventure), mais celle de Théodore Seaborn, un publicitaire qui sombre dans la dépression après avoir été un publicitaire renommé, et qui devient dépendant de barres chocolatées. Devant aller en acheter, il sort de chez lui après plusieurs mois et croise une personne qui lui ressemble. Intrigué il le suit pour le connaître et là, commence l'aventure qui va chambouler sa vie.

    Je n'en dirais pas plus si ce n'est que l'auteur nous plonge dans la mise en place d'un attentat par un groupe islamique. Je ne divulgâche rien car vous allez être rapidement mis au fait du sujet, et ce dès le prologue de l'auteur.

    Ce roman est très bon, il tient en haleine, mais surtout il aborde ce sujet par un angle original. Une personne qui n'est pas intégriste et qui, de fil en aiguille, va se retrouver à participer à la mise en place d'un acte de terrorisme.

    Si l'écriture est efficace, addictive et fluide, elle est supportée par d'autres qualités de cet auteur:  savoir construire des personnages solides, variés que l'on découvre au fil des pages; surprendre le lecteur de manière régulière et réserver un effet pour le final.

    Un roman que l'on dévore.

    21/06/2023 à 20:47 2

  • Qui a tué Heidi ?

    Marc Voltenauer

    8/10 Pour les chanceux qui ont eu la chance de lire et d’apprécier le premier roman de Marc Voltenauer, Le dragon du Murevan, le début de son second livre, Qui tué Heidi ?, peut être déstabilisant. En effet celui-ci s’ouvre sur le double meurtre commis à Berlin par un ancien agent secret russe reconverti en tueur à gage. On est bien aux antipodes d’une enquête dans la suisse verdoyante et reposante.

    Une fois passée cette introduction quelque peu troublante, le lecteur retrouve les montagnes alpines suisses, le village de Gryon, ses habitants et ses vaches, mais aussi l’inspecteur Andreas plus épicurien que jamais. Marc Voltenauer sème encore plus le trouble chez son lecteur car sur le premier quart du livre, point de meurtre, point d’enquête, ce roman serait presque un guide touristique de la région de Bex ou un traité sur la défense du monde agricole et de ses traditions. Je plaisante bien sûr puisque cette première partie sert d’entrée en matière, à poser l’histoire, l’ambiance du village, les personnages, la configuration des lieux, autant d’éléments seront utiles à l’élucidation de l’enquête.

    Mais que le lecteur profite de cette quiétude, prenne un verre de vin helvète injustement méconnu et un grand bol d’air pur pour vivifier ses neurones, car la paix du village va être rompue, les enquêtes s’accumuler et l’inspecteur Andreas être forcé de …. prendre des vacances pour ne pas être mis à pied. Je n’en dirai pas plus sur l’histoire pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découvrir, de chercher par vous même à résoudre l’énigme posée par Marc Voltenauer, mais le lecteur, tout comme le héros principal, aura matière à réflexion. Saurez-vous déjouer les chausse-trappes, les fausses pistes dressées (avec un main plaisir) par l’auteur et découvrir qui est la personne qui se cache derrière « l’homme qui s’enivrait du parfum de sa mère » ?

    Je me dois d’avertir les futurs lecteurs de Qui a tué Heidi ?. Si vous n’avez pas lu Le dragon du Murevan, je vous déconseille de découvrir les romans de Marc Voltenauer au travers de Qui a tué Heidi?. En effet, sans que Qui a tué Heidi ? soit la suite du dragon du Murevan, de nombreux rappels sont faits. Vous connaitriez la fin du Dragon du Murevan sans l’avoir lu et donc de ne pouvoir profiter du prolongement de ce roman en histoire secondaire dans Qui a tué Heidi ?.

    En dehors de la couverture guère originale, j’ai totalement adhéré à ce roman policier « old-school » que l’on aime retrouver comme une madeleine de Proust. Il est toujours bon de retrouver un roman policier où il faut monopoliser ces petites cellules grises, où le récit n’est pas architecturé façon cinéma à grand coup de rebondissements alambiqués, effets de surprise ou effets gore. Avec une écriture plaisante et fluide, Marc Voltenauer s’inscrit dans la lignée des Agatha Christie ou P.D. James, en apportant un brin de modernité.

    Un roman lire et un auteur à découvrir.

    27/08/2017 à 21:00 2

  • Ragdoll

    Daniel Cole

    8/10 Daniel Cole met le paquet dès le début du livre qui commence sur les chapeaux de roue. En faisant débuter son histoire par la découverte d'une poupée de chiffon humaine (ragdoll en anglais) à l'aide de parties de plusieurs corps, le lecteur se trouve tout de suite propulser dans un univers proche de "7". Mais pour ne pas baisser le rythme, à peine l'enquête est-elle initiée, que le serial killer lance un défit aux policiers en leur donnant la liste de 6 personnes avec les dates auxquelles elles seront exécutées.

    Je n'en dévoilerai pas plus mais je peux rassurer les futurs lecteurs, la tension et le rythme du roman ne faiblissent pas au fil des pages, cela va même en augmentant lors de la course poursuite finale du roman pour le lecteur, et en empirant pour les personnages.

    Personnages qui ne sont pas délaissés par leur auteur : ils sont bien construits, les surnoms habilement trouvés, leur psychologie complexe et développée au fur et à mesure de l'aventure. Les lecteurs devront avoir une bonne mémoire car ce livre introduit de nombreux personnages principaux et secondaires, et il devra jongler avec les sauts narratifs pour se rappeler à qui il a à faire.

    Enfin l'écriture est extrêmement fluide et on ne peut que féliciter Nathalie Beunat pour son excellent travail de traduction qui fait de ce livre un très bon turn-page.

    Alors pourquoi avec tant d'éloges n'ai-je mis que 4/5 pour l'histoire alors qu'il semblerait que nous soyons en présence d'un très très bon thriller et sans doute du succès littéraire des plages cet été.

    Deux choses expliquent ce déclassement du firmament des thrillers. La première provient du fait que j'ai un esprit très cartésien et que je ne comprends pas comment le tueur a pu mettre en œuvre ces méfaits (réfléchissez pour le premier sur la liste pour introduire l'élément qui tuera le personnage). La seconde, qui est à mon sens une faute grave d'écriture dans ce genre de littérature, est de ne pas donner au lecteur les éléments qui lui permettront d'identifier le meurtrier comme à ses personnages du roman.

    11/05/2017 à 20:19 7

  • Replay

    Ken Grimwood

    8/10 Que dire de ce livre méconnu mais qui fait partie des livres favoris de nos auteurs appréciés de ce blog. Franck Thilliez annonce tout simplement que c’est son livre favori, et Olivier Bal me l’a personnellement conseillé lors d’une séance de dédicaces (j’en profite pour l’en remercier ainsi que de sa gentillesse avec ses lecteurs).

    Ken Grimwood avec son Replay nous entraîne dans un roman de science-fiction qui séduira les gens peu attiré par ce genre littéraire. En effet sous couvert d’une résurrection multiple de son héros, l’auteur nous propose une introspection sur notre vie : quel sens souhaitons nous donner à notre vie t qu’aurions-nous fait pour changer celui-ci si nous avions l’occasion de tout reprendre à zéro ?

    Donc point de choses délirantes, de dystopie compliquée, la simple réutilisation de l’histoire et l’imagination ses variantes. Stephen King s’essaiera plus tard à ce genre avec son roman très réussi 11/22/63 mais sans pousser le concept aussi loin.

    Bien que Ken Grimwood ne fut pas un auteur prolifique, il a su maîtriser son récit pour conserver son lecteur et insuffler un second souffle à son roman en introduisant une composante supplémentaire à mi-roman.

    C’est très bien écrit, à l’occasion nous, lecteurs européens, replongeons dans l’histoire américaine des années 60-70 avec le recul d’une personne des années 80. C’est à la fois instructif, imaginatif et agréablement distrayant.

    29/10/2023 à 10:49 7