QuoiLire

345 votes

  • La Mémoire Fantôme

    Franck Thilliez

    8/10 Dès son quatrième roman, La mémoire fantôme, Franck Thilliez montre sa préférence pour les intrigues psychologiques, où la mémoire, un dysfonctionnement du cerveau, est au centre de la clé de l'énigme.

    Si vous avez été un peu perturbé par les derniers romans de l'auteur numéro un des thrillers en France, je ne peux que vous conseiller ce roman.

    Tout d'abord ce roman se distingue par son originalité puisque l'héroïne, principal témoin, ne possède pas de mémoire immédiate et perd le contexte de la situation au delà de 5 minutes. Non seulement c'est gênant pour l'enquête (c'est un euphémisme) mais cela amène à des situations cocasses.

    Ensuite parce que l'on retrouve Henebelle, l'autre personnage récurrent de Franck Thilliez avec Sarko. Malgré une récente maternité, elle n'hésite pas à se lancer corps et âme dans l'enquête, un peu comme une droguée se jetterait sur de la came. On découvre un peu plus ce personnage, ses peurs et ses démons intérieurs.

    Enfin parce que l'énigme est bien ficelée, qu'une fois de plus cet auteur réserve à ses lecteurs une belle surprise pour le dénouement du roman.

    29/12/2022 à 20:44 4

  • Labyrinthes

    Franck Thilliez

    6/10 Franck Thilliez poursuit et termine sa série énigmatique commencé par Le manuscrit inachevé et suivi par Il était deux fois. Aussi je le déconseillerais à un lecteur voulant découvrir cet auteur.il est préférable de lire cette série dans l'ordre afin de ne pas être divulgâché et de pouvoir remettre tout dans l'ordre, combler les trouver; ce qui est la principale vocation de ce livre.

    En effet, ce livre donne la troisième vision de l'histoire, celle des principaux intéressés : le kidnappeur et la kidnappée. Mais à son habitude, l'auteur ne fait pas les choses de manière simple, cherche à perdre son lecteur en l'entraînant sur de fausses pistes et, comme le Petit Poucet, sème quelques indices de ci-de là pour que le lecteur retrouver le chemin originel de l'histoire.

    Malheureusement cette fois, la sauce prend moins bien, l'astuce est rapidement découverte et le lecteur n'a pas l'effet wouah qu'il espérait tant.

    Cela reste cependant un roman agréable à lire, Franck Thilliez jouant bien des techniques du page turner, on a du mal à lâcher le livre.... mais on sait qu'il a fait mieux par le passé, aussi sommes nous un peu plus intransigeant.

    04/08/2022 à 21:04 3

  • Le Manuscrit inachevé

    Franck Thilliez

    7/10 Que dire de Franck Thilliez que nous n'ayons pas dit : que c'est un écrivain de thrillers formidables, qui maîtrise parfaitement le style de cette littérature, qui sait habilement donner tous les indices pour résoudre un énigme tout en jalonnant son récit de fausses pistes, qui dresse des personnages consistants, réfléchis, vivants, sensibles et abîmés mais plein d'humanité, qui dresse deux histoires en parallèle sans rapport logique en apparence mais qui forcent le lecteur à tourner les pages.

    Mais cette fois-ci, Franck Thilliez est plus retors : mêlant fiction et réalité, tout en rendant hommage aux plus grands du roman policier, par exemple, en donnant comme noms de code à ses personnages les patronymes des personnages des fictions de Sherlock Holmes, Franck Thilliez joue avec le lecteur. car au final qu'est-ce que lecteur désire plus que tout en lisant un thriller, trouver la solution à l'énigme. or il se trouve que pour narguer son lecteur, non seulement Franck Thilliez annonce la couleur dès le début du roman, mais en plus, rappelle tout au long du livre les indices en les soulignant.... peut être un peu trop à mon goût.

    Malheureusement, bien que tous les ingrédients soient présents pour faire un excellent roman, il y a un je-ne-sais-quoi qui fait que la mayonnaise prend moins bien que pour les autres romans. Est-ce l'absence de Sharko et Henebelle ? Est-ce cette idée de manuscrit inachevé qui n'apporte rien au récit, mais perturbe plus le lecteur qu'autre chose, l'empêchan de se projeter dans l'histoire ? Aucune idée mais je n'ai pas retrouvé dans ce roman la petite étincelle qui rend d'habitude les romans de Franck Thilliez magiques.

    Mais encore une fois, c'est un très bon roman qui vaut bon nombre de thrillers présents sur les bacs des libraires.

    Serait-ce le succès d'Entre deux mondes d'Olivier Norel, mais tous les derniers romans que j'ai lu se déroulent à un moment ou à un autre entre la baie de Somme et Calais : La nuit de l'ogre de Patrick Bauwen, 7/13 de Patrick Saussey, et Le manuscrit inachevé de Franck Thilliez. Ces auteurs se rencontrant souvent dans des salons, je suis venu à me demander s'ils ne s'étaient pas lancé un petit défit : que le roman se déroule dans la Côte d'Opale et ses envions proches. Et comme cela est plutôt la région favorite de Franc Thilliez, je penserais qu'il est l'instigateur.

    21/05/2018 à 22:14 6

  • Luca

    Franck Thilliez

    8/10 Alors que Bernard Minier a publié dans la même période un thriller exploitant également l'IA, Franck Thilliez dépasse cet autre auteur en évitant les écueils de son confrère. Ainsi, Franck Thilliez a su vulgariser l'IA et les autres "nouvelles techniques" introduites dans ce livre, sans tomber dans une présentation à la Wikipédia que seuls les initiés sauraient comprendre (mais sans y trouver d'intérêt). Sans doute son passé d’ingénieur en informatique lui a permis d'avoir du recul sur le sujet et de se concentrer ainsi sa vocation première : conteur d'intrigue policière.

    Dire qu'une nouvelle fois Franck Thilliez nous livre un grand roman policier serait trop facile, mais il faut bien le reconnaître que c'est le cas. Une intrigue bien ficelée, avec de nombreux rebondissements, des personnages originaux (dans tous les sens du terme) même si on adore retrouver le requin Sharko. J'avoue avoir particulièrement apprécié découvrir le nouveau 36 depuis le déménagement de la criminelle aux Batignoles, c'est le premier auteur à le faire.

    Ce roman est également l'occasion de découvrir les dernières méthodes d'investigation,leurs limites face à l'imagination des criminelles ou de ces nouvelles technologies. Mais c'est avant la réflexion que suscite l'auteur dans ce livre sur le devenir de l'homme et du flou juridique aux regards de ces nouveautés technologiques, comportementales et sociétales.

    Pour les sceptiques qui penseraient que Luca est un roman d'anticipation, le jour même où j'écris ces mots, le Japon vient d'autoriser la création d'embryons humains-animaux. La réalité dépasse la fiction, ou la folie de notre monde ne permet pus à la fiction d'être d'anticipation ou d"calée bien longtemps.

    01/08/2019 à 18:40 6

  • Rêver

    Franck Thilliez

    9/10 Amateur de thrillers, de romans policiers, vous qui aimez mener l’enquête et déjouer l’énigme dressée par l’auteur, ce livre est fait pour vous.

    En plus de son originalité d’être totalement déconstruit et de mêler, façon David Lynch, le réel, le ressenti et le rêvé, ce livre est un véritable défi aux enquêteurs. Pas l’ombre d’une piste pour vous faire deviner qui est le kidnappeur et son mode opératoire, mais vous disposez d’assez d’éléments pour faire fonctionner votre imagination et trouver les éléments manquants.

    L’auteur joue réellement avec son lecteur car ce dernier devra trouver un code pour aller sur le site http://www.rever-franck-thilliez.fr/ pour lire le chapitre manquant qui donne les éléments manquants à l’histoire qui ne vous ont pas permis de trouver la solution.

    Enfin, en plus de cette nouveauté « technologique », Franck Thilliez se renouvelle en laissant de côté son héros préféré, mais un peu usé, Franck Sharko. Si dans un premier temps, les fans peuvent être déçus, l’efficacité narrative nous fait rapidement adopter ces nouveaux personnages….pour mieux retrouver, espérons-le, notre héros préféré dans une future aventure.

    A lire, voire à relire comme le conseille le romancier.

    22/12/2016 à 21:21 5

  • Sharko

    Franck Thilliez

    9/10 Je me rappelle de la note de l’auteur sur Facebook demandant à ses fans ce qui pourrait arriver de pire à Sharko et Hennebelle. J’avais alors presque deviner le ptich de ce roman en répondant que Sharko et Hennebelle devaient enquêter pour se disculper d’un meurtre qui leur avait été injustement mais diaboliquement attribué.Ici, Sharko et Hennebelle vont devoir enquêter sur leur crime et tout faire pour ne pas être découverts.

    Une nouvelle fois Franck Thilliez n’épargnent pas ses héros, ne leur laissent pas le temps de souffler entre deux romans, et encore moins au sein d’une nouvelle aventure. Mais ce qui me surprend toujours et me plaît le plus chez Franck Thilliez est la perpétuelle recherche d’univers dans lesquels plongés ses héros, tout en restant scientifiquement exact. Comme vous pourrez le lire en épilogue, les éléments médicaux et anthropologiques mentionnés dans le livre sont véridiques.

    Autant vous dire que l’histoire est fouillée, torturée, pleine de rebondissements, aux multiples ramifications qui tiendront en haleine le lecteur avec une écriture toujours aussi efficace, fluide et captivante. Sans faire de mauvais jeu de mots, sachez qu’il y a quelques passages crus mais on est loin d’un roman gore.

    Mais, je tire un carton jaune à Franck Thilliez. En grands amateurs de romans policiers, les fans de Franck Thilliez auront remarqué un certain relâchement de l’auteur sur l’aspect enquête. En effet, le bornage du téléphone est totalement oubliée alors que c’est la base même d’une enquête, et on a failli passer à côté de l’analyse d’empreinte sur un élément touché par « le grand méchant ».

    En dehors de ces deux petites défauts, Sharko est un très bon cru, un roman policier presque parfait et qui nous fait dire qu’il faut attendre encore un an avant de connaître la suite des aventures de Lucie et Sharko…… ça va être dur.

    21/05/2017 à 22:03 6

  • 55 de fièvre

    Tito Topin

    3/10 A bien des égards ce roman m'a fait penser à la série Sadorski de Romain Slocombe : un thriller historique dans une période noire d'un pays. En place de la France sous l'occupation de la seconde guerre mondiale, l'histoire se passe au moment de la guerre d'Algérie, les autorités françaises prenant le rôle de l'occupant. La police n'assure pas son rôle normalement mais doit se contenter de réprimer les opposants et obéir aux autorités. C'est le gros point positif de ce roman, m'avoir fait découvrir un pays et une période historique sombre de la France.

    Malheureusement, on peut arrêter les similitudes là tant l'histoire que le style d'écriture de Tito Topin n'ont pas les mêmes qualités. Tout comme une histoire de Navarro dont Tito Topin est le papa, le synopsis du roman pourrait ternir sur une seule page et la conclusion évidente du fait du nombre réduit de personnes mélés à l'histoire et de la concision du livre. Et si l'auteur recourt à des expressions dignes de Georges Lautner, leur fréquence alourdisse la lecture.

    28/03/2020 à 21:18

  • Chimaeris

    Eric Tourville

    8/10 Les fans de Stephen King devraient apprécier ce livre d'Eric Trouville.

    Tout d'abord, cela commence calmement, certains diront un peu trop, mais l'auteur pose calmement l’ambiance, les personnages tout en subtilité.

    Et puis vient l'enquête où les policiers ne savent pas vers quoi ils se dirigent. L'auteur aura également une tendance à ce pourvoir vers certaines hypothèses allant au fantastique (la sorcellerie proche du Salem du maître de l'horreur) ou la science-fiction (aliens avec une tendance à la X-Files). Mais encore une fois, l'auteur a eu la bonne idée de ne pas sombrer dans la facilité, d'envisager différentes possibilités scientifiques et de n'en garder qu'une aux frontières de ces genres (style Stranger Things).

    Donc un roman prenant, qui tient en haleine, qui donne un petit coup adrénaline sur la fin; addictif.

    04/08/2021 à 18:43 4

  • Point Zéro

    Antoine Tracqui

    9/10 Voici un livre que j'ai découvert aux Bookies à Saint Cloud, cette librairie solidaire qui revend les livres que les gens leur donnent au profit d'association. Antoine Tracqui m'est totalement inconnu ainsi que son livre, mais pour une paire d'euros, je me disais que je ne prenais pas grand risque.
    A u final, je me dis que j'ai fait une très bonne affaire après la lecture des plus de 1100 pages de ce livre en moins d'une semaine tant j'ai accroché à l'histoire.

    Point zéro est un roman mélangeant plusieurs genres : le techno-thriller, la dystopie, un peu de science-fiction et de fantastique; avec cependant des bases historiques solides. Il me sera difficile de donner plus amples détails sans dévoiler le fond de l'histoire, mais c'est terriblement bien ficelé. L'auteur maîtrise absolument tout : des personnages puissants, charismatiques ou haïssables, un sujet qui se veut d'être d'actualité, un réalisme pointu, une écriture fine, fluide, parfois drôle mais surtout pleine d'actions, et un usage acéré des techniques du page-turn. Bref sans vous rendrez compte, les pages filent au point de ne pas s'apercevoir de la grosseur du livre et de regretter que l'on tourne déjà la dernière page.
    Heureusement pour nous, ce n'est que le premier tome d'une trilogie aux volumes tout aussi importants mais aux histoires disjointes.

    Le plus dur va être de les trouver à moins qu'il nous trouve un éditeur de qualité pour le republier.

    03/11/2022 à 20:39 3

  • Le Maître des énigmes

    Danielle Trussoni

    7/10 Danielle Trussoni s’inscrit dans la lignée des Dan Brown : un personnage qui n’était pas prédestiné à vivre une aventure mouvementée est amenée à devoir résoudre une énigme (ou plusieurs) sur fond de notions mystiques, ésotériques et religieuses.

    L’autrice a réussi le bon équilibre entre périodes d’actions, celles de réflexion pour la résolution des énigmes et d’interrogation des personnages sur cette aventure.

    Cependant, bien que le roman soit très agréable à lire, que les relances de fin de chapitre rendent difficile le lâcher de la lecture, ce Maître des énigmes révèle quelques défauts.

    On passera sur les énormités sur les politiques de sécurité carcérales que nous mettrons sur le compte de l’aspect romanesque; mais nous ne pouvons laisser passer l’aspect soit trop didactique du roman. Tantôt une théorique bien connue est longuement expliquée, façon Wikipédia, tantôt elle est juste énoncée par son nom mathématique.

    Alors si vous cherchez à roman à énigmes et que vous n’êtes pas trop tatillon sur les théories et la rigueur scientifique (ou du moins le temps d’une lecture), ce roman est fait pour vous et vous donnera plaisir à le lire.

    03/10/2023 à 20:59 4

  • Les Sept Morts d'Evelyn Hardcastle

    Stuart Turton

    6/10 Stuart Turton a inventé un concept d'enquête policière original : imaginez un bon vieux Cluedo avec tous ses clichés (manoir, personnel de service, ...) où il faut deviner le meurtrier. on se dit que nous sommes partis à lire un bon vieux whodoneit quand le roman prend un virage fantastique. Le héros qui enquête se voit revivre la même journée à de nombreuses reprises mais dans le corps des différents protagonistes.

    En dehors de cette originalité, on reste dans un schéma d'enquêtes traditionnelles qui fit les choux gras des Reines du crime au début du siècle dernier. Mais ce n'est pas sans une certaine nostalgie que nous nous laissons entraîner dans l'histoire.

    Pour les lecteurs enquêteurs je vous recommande de vous équiper d'un carnet de notes pour savoir qui fait quoi et quand pour résoudre l'énigme. Raison pour laquelle je déconseille sa version audio, qui bien que parfaitement lu, ne se prête pas à ce genre de livre à moins d'avoir de grandes plages de liberté pour ne pas entrecouper le récit.

    Un roman à la fois classique est original.

    30/09/2021 à 20:53 4

  • Sur le toit de l'enfer

    Ilaria Tuti

    8/10 Voilà une auteure de thrillers qu'il va falloir suivre. Non seulement parce qu'elle nous livre ici un très bon roman, prenant et bien construit, mais surtout parce que c'est le premier d'une série qui s'annonce très addictive.

    L'héroïne, une policière au bout du rouleau, malade, dans un pays qui n'est pas le sien et qui ne l'a jamais acceptée; pays glauque, rude, rustre qui cache de nombreux secrets longtemps tus par la population. Une policière humaine, intelligente, qui connaît ses failles, ses faiblesses, qui va former un jeune policier à la tristesse réalité du travail.

    L'écriture est d'une incroyable fluidité et efficacité, surprenante de maîtrise pour un premier roman qui valût à Ilaria Tuti nombreuses comparaison à son compatriote du genre Donato Carrisi.

    23/09/2021 à 21:03 5

  • Il

    Derek Van Arman

    4/10 Il est une très grosse déception.

    Si le début de ce roman est intéressant en abordant la psychologie des tueurs en série, d'aborder un aspect théorique et professionnel tel qu'abordé par le FBI. De plus,  l'histoire débute bien avec un meurtrier qui connaît ses victimes sur le bout des doigts et sait passer ses forfaits inaperçus.

    Mais une fois dépassé les cent premières pages, on s'embête à lire ce livre (et j'emploie une formule polie). S'ensuivent de nombreuses, très nombreuses répétitions, des descriptions des éléments de la vie courante sans aucun intérêt, et une flopée de personnages dans laquelle on se noie. Qui plus est, un des gros défauts de Derek Van Arman est de ne pas explicitement indiqué de quel personnage il parle , le lecteur flotte alors pendant quelques instants dans l'incertitude à chercher de qui il s'agit.

    L'histoire s'enlise dans une enquête dans une enquête poussive sans grande originalité.... et arrivé à mi-livre, je cède en le refermant définitivement.

    Au final, si le travail des enquêteurs du FBI est plus fidèle à la réalité dans ce livre, on préfère les romans qui prennent des libertés sur cette véracité.

    12/04/2020 à 20:34 1

  • La Porte de Bosch

    Christophe Vasse

    7/10 Rares sont les romans fantastiques qui, d’une part tiennent en haleine le lecteur, et d’autre part ne tombent pas dans des facilités romanesques maintes fois rabattues.

    Christophe Vasse mêle avec doigté un subtile mélange de course poursuite à énigme qui fit le succès d’un certain Dan Brown, mais ici en trouvant la magie du récit au travers d’événements fantastiques survenant autour d’un tableau présumé de Jérôme Bosch. Il faut dire que les tableaux plutôt torturés et bourrés de symboles de ce dernier constituent un excellent terreau pour qui a un peu d’imagination.

    L’auteur nous amène aux quatre coins du monde enquêter pour trouver explication à l’incarnation de sujets d’un tableau : quelle en est la raison ? y a-t-il une finalité ? ou un moyen d’arrêter le processus ?

    Autant de questions que devront résoudre le propriétaire du tableau et une cartomancienne qu’il embauche.

    Pour un second roman, l’écriture est fluide et captivante, les personnages sont bien construits, et l’histoire originale.

    Un très bon roman qui pourrait passionner même les lecteurs qui ne sont pas amateurs de fantastique.

    05/11/2023 à 20:53 2

  • L'Aigle de Sang

    Marc Voltenauer

    8/10 Cet Aigle de sang est sans conteste le meilleur des trois romans de Marc Voltenauer.
    Tout d'abord, l'auteur a eu la bonne idée de rompre avec le modèle de ces deux premiers romans. D'une part il n'a pas laissé son héros affronter une nouvelle énigme dans Gryon au risque de faire passer le petit village comme le village le plus malfamé de la Suisse; et d'autre part, son héros Andreas Auer va devoir enquêter, non pas sur un meurtre, mais sur lui et ses origines. Sur ce second point, j'ai trouvé quelques analogies avec Rouge armé de Maxime Gillio.
    Mais je rassure tout de suite les amateurs de romans policier, la vie de la petite île Gotland va être bouleversée et des meurtres vont jalonner la recherche d'identité du héros. Bien que n'étant pas dans son pays d'office, l'inspecteur suisse sera autorisé à assister à celle-ci en Suède. Je ne vais pas plus loin dans le résumé du livre au risque de vous dévoiler celui-ci, mais passées les cent premières pages, le rythme va s'accélérer crescendo au point que vous aurez du mal à lâcher le livre pour le sprint final des cent dernières pages.
    Un autre élément important dans ce livre est la Suède et son histoire. On sent que l'auteur apprécie connaît bien ce pays, ses coutumes et sa cuisine, car il parsème l'histoire de détails sur ce pays; par rapport au pays du Muveran, c'est à la fois dépaysant, rafraîchissant et instructif.
    On pourrait alors penser que c'est le roman policier parfait, mais il y a bien quelques imperfections (qui je suis sûr seront gommés dans le quatrième roman). Ainsi de nombreuses répétitions tant sur la recherche de parentalité d'Andreas que sur les différents rites du clan auraient pu être évitées. Mais ce qui m'a le plus gêné, ayant du mal à mémoriser les patronymes (et encore plus les patronymes suédois), c'est la multitude des personnages que brasse ce roman. Et histoire de me rendre la tâche encore plus dure, certains de ces personnages vont avoir des noms d'emprunt. Donc si vous êtes comme moi, n'hésitez pas à vous munir d'un petit papier et d'un crayon pour dresser un organigramme.
    Et puis il y a quelques figures de style qui m'ont surpris dans ce troisième livre de Marc Voltenauer que je n'avais pas notée lors de ses précédents romans. Afin de coller au mieux au pays dans lequel se déroule l'histoire, l'auteur a volontairement employé le tutoiement tout au long des discussions, même pour des personnages officiels venant interroger des témoins ou des suspects alors qu'ils ne se connaissent pas. Mais dans ce cas, cette adaptation stylistique est rompue lors de l'emploi de la numération helvético-belge (septante, nonante).
    Je dois avouer que je pinaille sur de menus détails car la lecture de L'aigle de sang est d'une grande fluidité, très agréable; et chose que je souligne rarement, la couverture est particulièrement réussi et attractive.
    Au final, c'est certainement le meilleur roman de Marc Voltenauer qui nous fait découvrir un peu plus son héros et la Suède.

    20/03/2019 à 21:21 1

  • Le Dragon du Muveran

    Marc Voltenauer

    8/10 C’est avec plaisir que ce roman m’a accompagné pour les derniers jours de 2016 et pour le matin difficile du nouvel an de 2017.

    Ne vous attendez pas à ce qu’il vous réchauffe, ses meurtres légèrement gores comme ils se doivent, et la localisation de l’action dans les montagnes suisses, aussi charmantes soient-elles, vont vous glacer le sang.

    La style d’écriture et l’intrigue nous font penser à Camilla Läckberg. L’origine du mal est dévoilée au fur et à mesure du roman, en alternance avec l’enquête. Une enquête qui va lentement mais sûrement, qui propose au lecteur les mêmes éléments et indices qu’aux enquêteurs, qui peut ainsi mener sa propre enquête. L’auteur a donc eu l’intelligence d’être honnête avec son lecteur de ce point de vue.

    L’écriture est simple, fluide, élégante et agréable à lire. Elle rend hommage à la splendeur des paysages et à ce pic de la région : le Murevan. Sans tomber dans le guide touristique, l’auteur distille d’ici-de-là le conte d’anecdotes de la région, de descriptions de lieux ou de spécialités culinaires.

    S’il connaît déjà un certain succès au pays des helvètes, je suis certain qu’il va le devenir en France,du moins le mériterait-il amplement.

    02/01/2017 à 21:39 3

  • Les Protégés de Sainte Kinga

    Marc Voltenauer

    9/10 Les protégés de Sainte Kinga fait plaisir à plus d'un titre.


    Même si j'apprécie les livres de Marc Voltenauer depuis Le dragon du Muveran, je dois avouer que ce roman m'a particulièrement plu, et ses 541 pages marquent un vrai tournant dans la vie de cet écrivain. Ce livre est digne des plus grands maîtres des thrillers tant il est bien construit à tous les niveaux.


    L'histoire bien sûr, véritable squelette qui tient le livre de la première à la dernière page, et l'attention du lecteur. Elle repose sur plusieurs piliers, architecture bien connue des amateurs de thrillers suédois comme ceux de Camilla Läckberg : une histoire du passée qui viendrait justifier l'action du présent, une partie documentaire, une enquête et bien sûr l'évolution des personnages.


    Cette fois-ci l'histoire du passée et la partie documentaire sont étroitement liées puisqu'elles se déroulent toutes deux dans les mines de sel du pays de Bex. On y apprendra de manière très didactique et sans aucune lassitude à la lecture l'origine, l'histoire et les évolutions technologiques pour extraire le sel de ces mines. Ces mines tellement présentes dans la vie de la région et dans ce roman, qu'au font elle devient un personnage à part entière dans ce livre.


    Si le présent donne part belle à une prise d'otage moderne mêlant fine stratégie, organisation et technologies, c'est l'occasion pour l'auteur d'apporter sa touche personnelle. Même si je suis sûr qu'il ne partage pas la méthode employée par le Charlot du roman, nul doute qu'il est derrière le message véhiculé au travers de ce crime : la dénonciation des inégalités, des préjugés ou des mésactions envers des personnes dites différentes de par leur origine, leur religion ou de leur 'orientation sexuelle .... sujet malheureusement encore d'actualité.


    Les personnages que l'on a plaisir à retrouver (il s'agit de la quatrième aventure d'Andreas Auer), mais cette fois-ci l'inspecteur n'est pas le personnage central autour duquel gravite l'enquête. De nombreux personnages prennent place, chacun ayant un rôle bien précis et un apport au roman. Ce changement est très agréable, il permet un renouveau dans les romans de Marc Voltenauer et de bénéficier d'un autre regard sur ses personnages historiques.

    Enfin, le rythme du roman. Dès le début, le rythme est soutenu avec un faux braquage qui se termine en vraie prise d'otage, mais ensuite le lecteur n'aura de répits que dans les chapitres "historiques" car il devra alterner négociations tendues, courses effrénées à la recherche d'indices permettant d'identifier les preneurs d'otage, et puis un final à cent à l'heure. 


    Un roman qui va vous tenir captif de la première à la dernière page.

    26/10/2020 à 20:56 2

  • Qui a tué Heidi ?

    Marc Voltenauer

    8/10 Pour les chanceux qui ont eu la chance de lire et d’apprécier le premier roman de Marc Voltenauer, Le dragon du Murevan, le début de son second livre, Qui tué Heidi ?, peut être déstabilisant. En effet celui-ci s’ouvre sur le double meurtre commis à Berlin par un ancien agent secret russe reconverti en tueur à gage. On est bien aux antipodes d’une enquête dans la suisse verdoyante et reposante.

    Une fois passée cette introduction quelque peu troublante, le lecteur retrouve les montagnes alpines suisses, le village de Gryon, ses habitants et ses vaches, mais aussi l’inspecteur Andreas plus épicurien que jamais. Marc Voltenauer sème encore plus le trouble chez son lecteur car sur le premier quart du livre, point de meurtre, point d’enquête, ce roman serait presque un guide touristique de la région de Bex ou un traité sur la défense du monde agricole et de ses traditions. Je plaisante bien sûr puisque cette première partie sert d’entrée en matière, à poser l’histoire, l’ambiance du village, les personnages, la configuration des lieux, autant d’éléments seront utiles à l’élucidation de l’enquête.

    Mais que le lecteur profite de cette quiétude, prenne un verre de vin helvète injustement méconnu et un grand bol d’air pur pour vivifier ses neurones, car la paix du village va être rompue, les enquêtes s’accumuler et l’inspecteur Andreas être forcé de …. prendre des vacances pour ne pas être mis à pied. Je n’en dirai pas plus sur l’histoire pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découvrir, de chercher par vous même à résoudre l’énigme posée par Marc Voltenauer, mais le lecteur, tout comme le héros principal, aura matière à réflexion. Saurez-vous déjouer les chausse-trappes, les fausses pistes dressées (avec un main plaisir) par l’auteur et découvrir qui est la personne qui se cache derrière « l’homme qui s’enivrait du parfum de sa mère » ?

    Je me dois d’avertir les futurs lecteurs de Qui a tué Heidi ?. Si vous n’avez pas lu Le dragon du Murevan, je vous déconseille de découvrir les romans de Marc Voltenauer au travers de Qui a tué Heidi?. En effet, sans que Qui a tué Heidi ? soit la suite du dragon du Murevan, de nombreux rappels sont faits. Vous connaitriez la fin du Dragon du Murevan sans l’avoir lu et donc de ne pouvoir profiter du prolongement de ce roman en histoire secondaire dans Qui a tué Heidi ?.

    En dehors de la couverture guère originale, j’ai totalement adhéré à ce roman policier « old-school » que l’on aime retrouver comme une madeleine de Proust. Il est toujours bon de retrouver un roman policier où il faut monopoliser ces petites cellules grises, où le récit n’est pas architecturé façon cinéma à grand coup de rebondissements alambiqués, effets de surprise ou effets gore. Avec une écriture plaisante et fluide, Marc Voltenauer s’inscrit dans la lignée des Agatha Christie ou P.D. James, en apportant un brin de modernité.

    Un roman lire et un auteur à découvrir.

    27/08/2017 à 21:00 2

  • The end of the world running club

    Adrian J Walker

    8/10 The End Of The World Running Club est un roman en deux temps. La première partie se consacre traditionnellement à la mise en place de l’environnement de l’histoire et des personnages, mais c’est également l’occasion pour l’auteur, Adrian J. Walker, de les plonger rapidement dans la situation anormale qui va bouleverser leur monde, même le monde. En effet, cette première partie démarre sur les chapeaux de roue par l’apocalypse, une pluie de météorites sur le nord de l’Angleterre, dévastant tout. A la lecture de ce passage, on ne peut s’empêcher de penser aux événements astronomiques récents comme la vision d’un météorite dans le sud de la France l’été dernier.

    La seconde partie est la conséquence de la première, un long road movie à pieds au cours de laquelle le héros cherche à rejoindre sa famille en parcourant 900km en moins de 15 jours à pieds. On pourrait alors s’attendre à un roman, lent, poussif, une sorte de Sur la route de Jack Kerouac en plein apocalypse; mais Adrian J. Walker a eu l’intelligence de ne pas sombrer sur cet écueil. A de nombreuses reprises, l’écriture m’a fait penser à un livre de Stephen King : l’évolution psychologique du personnage face à l’épreuve qui tiendrait de Marche ou crève de Stephen King, la description du monde transformé, défiguré, comme pour La tour sombre, et bien sûr les rencontres, bonnes et mauvaises.

    Ce livre se présente sous la forme d’un petit pavé de 500 pages qui peut être inconfortable à tenir pour une lecture prolongée, aussi recommanderais-je d’opter pour la version numérique. Cependant, si les pages sont nombreuses, le style d’Adriam J. Walker étant parfaite de fluidité, elles vont rapidement tourner.

    Un très bon livre de science-fiction sans grand artifice technologique mais qui dépayse tant le héros que le lecteur.

    05/11/2017 à 14:05 2

  • La Disparue de la cabine n° 10

    Ruth Ware

    4/10 La critique du journal The Sun à propos de ce roman le résume parfaitement : "Agatha Christie rencontre La Fille du train...".

    Il y a dans ce roman le plaisir suranné du roman policier à l'ancienne, sans hémoglobine, ou tout repose sur le témoignage et la perception des personnages... façon Agatha Christie. Donc ne vous attendez pas à lire roman au rythme effréné avec plein d'actions et de rebondissement. Nous sommes bien en présence d'un roman à l'ancienne en pièce fermée, sur les ressentis des personnages.

    Le principe de l'histoire ressemble étrangement à La fille du train de Paul Hawkis, où une personne alcoolique sous traitement médicamenteux voir (croit voir) un meurtre. De là découle une enquête personnelle menée par l'héroïne, où le lecteur s'interroge sur la perception de celle-ci : ivresse, hallucinations, folie ou bien crime parfait... mais un lecteur averti trouvera facilement la clé de l'énigme.

    Enfin, je tiens à féliciter les éditions du Fleuve Noir qui ont mis en place une couverture originale (les gouttelettes d'eau sont en relief) car si cette mise en valeur est fréquence dans les pays anglo-saxons, elle est encore bien trop rare en France.

    En conclusion, un roman reposant comme une croisière.

    28/02/2018 à 20:37 3