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La Nounou
6/10 Ce roman écrit en 1966 comporte les même qualités que « Bunny Lake a disparu » du même auteure à savoir une écriture agréablement désuète qui donne un certain cachet au récit, une ambiance étrange et des personnages qui le sont tout autant, et enfin une certaine habileté à distiller le doute sur leurs intentions ; le tout dans une espèce de mise en scène qui ressemble à une pièce de théâtre.
On regrettera le dernier tiers où tout cela tourne au vaudeville grand-guignolesque qui atténue la tension.
Cela reste globalement un assez bon roman noir à la sauce Hitchcockienne comme on en lit guère plus aujourd’hui.aujourd'hui à 07:18 2
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Le Chant du prophète
8/10 J’ai mis 50 pages pour m’habituer au parti pris quant à la forme - volontairement resserrée dans sa narration (pour renforcer le caractère oppressant et anxiogène), peu ou pas de sauts de paragraphes, pas de guillemets, les dialogues s’alignent à la suite - ce qui rend au début la lecture difficile voire confuse.
J'ai donc un peu galéré, mais Dieu merci, j’ai persévéré et je ne l’ai pas regretté.
A travers la lutte de Eilish, citoyenne irlandaise, mère courage et héroïne malgré elle, qui va, petit à petit, plonger dans une espèce d'état second, « Le Chant du Prophète » roman dystopique, va provoquer en vous une multitude d’émotions dont notamment l’inquiétude et la colère.
Comme le dit un autre brillant auteur - Colum McCann - la grande force de ce récit est d’avoir su rendre l’invraisemblable plausible.
Servi par de longues phrases empreintes de poésie sombre, cette histoire de basculement progressif vers la dictature fait frissonner et rappelle combien nos démocraties sont fragiles, notre liberté faussement réelle et terriblement précaire.
Que nous en soyons tous conscients.
Nous ne sommes et serons jamais véritablement à l’abri.
Très fort.aujourd'hui à 07:11 2
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Le Dieu des Bois
8/10 En construisant son récit sur plusieurs temporalités, Liz Moore entretien un suspense efficace qui ne faiblira pas sur ces 500 pages.
Mais la force du DIEU DES BOIS réside surtout dans ses personnages, tous suffisamment développés pour les rendre tangibles.
Les dialogues sont bien tenus, à l'image d'une écriture de qualité et bien dosée entre une description en mode nature writing et l'avancée de l'enquête policière ; le tout favorisant pleinement l'immersion.
Et contrairement à bon nombre de thriller (même si ce roman, bien plus riche dans ses thématiques - entre drame familial, critique sociale et patriarcale, solidarité et entraide féminine - est plus que ça), le roman préfère semer les fausses pistes que d'enfiler des twist finaux.
Je comprends mieux pourquoi l'éditer Buchet Chastel s'y est intéressé : un thriller captivant, avec des personnages bien campés, ET bien écrit, c'est tellement rare que ça ne se refuse pas.aujourd'hui à 07:07 2
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La Position du tireur couché
8/10 A notre époque, je suis quasiment certain que beaucoup de lecteurs de polars ou de romans noirs, biberonnés au rythme haletant, aux rebondissements incessants, aux dialogues/punchlines abondants, aux intrigues alambiquées, aux cascades spectaculaires, et aux twist finaux sur-explicatifs..., ne trouveraient rien de bien excitant à dire ou à trouver dans ceux formellement épurés - écriture à l'os - aux tonalités jazzy, aux personnages en apparence binaires, hyper violents, mais aussi puérils voire burlesques de Jean Patrick Manchette.
Je ne parle même pas de comment serait perçus les personnages masculins par les mouvements féministes.
Et pourtant, dans ce roman (comme dans "le Petit bleu de la côte ouest" du même auteur), la grille de lecture est bien plus fine, le héros plus complexe (Martin Terrier, tueur brutal mais aussi éjaculateur précoce et limite débile profond à la fin de l'ouvrage !) et les femmes (personnage de Anne), derrière leur belles silhouettes, sont bien plus libres, plus courageuses et plus futées que ça.
Je pourrais développer mon argumentaire sur tout ce que ce livre recèle de nihilisme mordant, de désenchantement, d'ironie blasée, d'idéalisme blessé, mais je ne le ferai pas.
Je dirais seulement, même en ne le prenant qu'à son premier degré et uniquement comme un divertissement rudimentaire, c'est un bouquin d'une redoutable efficacité.
Lisez Manchette, quoi.
PS : j'ai récemment découvert que ce livre avait été adapté au cinéma par Robin Davis ; "Le choc" avec Delon et Deneuve : un navet total.hier à 13:59 2
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Toutes les nuances de la nuit
7/10 Ce fut long, parfois trop, mais une fois la dernière page tournée, je me dis que j’ai tout de même lu un bon et beau roman, à la fois sombre - mais jamais glauque de par l’absence de détails scabreux - et lumineux, porté par des personnages assez attachants et profonds décrits avec beaucoup d’application et d’affection par l’auteur ; une affection qui transpire pour chacun d’entre eux, les principaux comme les seconds rôles.
Ce sont essentiellement tous ses portraits, d’enfants devenus adultes, qui font la force du roman même si l’intrigue, classique, qui s’étire sur plusieurs décennies, conservera son attrait et son suspens, en dépit de quelques grosses ficelles.
On pense en effet à des films comme "Mystic River" de Eastwood concernant la thématique de l’enfance abîmée et de ses traumatismes, mais aussi à des romans comme « Stand by me » de Stephen King sur cette amitié si singulière que développe les gosses.
D'autres sujets sont abordés et la nature, comme souvent, joue aussi sa partition.
Je craignais une plume mièvre et de par son avalanche de drames, des effets tire-larmes.
Il n’en est - presque - rien.
800 pages que l’on sent parfois passer, mais qui, finalement, aboutissent à une agréable lecture, mais pas le chef-d’œuvre annoncé un peu partout.hier à 13:57 3
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Le Crépuscule de la Veuve blanche
5/10 Fidèle à mes principes de lecteur (car c'est ce que je suis avant tout), en tâchant de faire fi du grand respect pour l’auteur et de la réelle sympathie que m’inspire l’homme que j’ai enfin rencontré ce week-end, pour ne parler que du livre, voici mon avis tout à fait subjectif de son dernier opus.
Pour commencer, je dirais que la « La Veuve » a, peu ou prou, les mêmes qualités et défauts que « Izanagi » à savoir :
QUALITÉS
1/ Une écriture appliquée et propre.
L’auteur évite soigneusement les redites, répétitions et autres lourdeurs, ce qui témoigne d’un sérieux travail de relecture (que je ne banalise pas : beaucoup d’auteurs/éditeurs ne se donnent pas cette peine). La lecture a, dans l’ensemble, plutôt bien « coulé » (avec une préférence pour la première moitié).
2/ Dénonciation
Un refus de dépeindre avec angélisme ou complaisance le pays – le Japon – dans lequel il vit. Cyril Carrère Perso y souligne, sans se cacher ni les minimiser, les injustices et les aberrations. Dans ce roman, c’est encore plus évident que dans le précédent. C’est assez audacieux, car même si le Japon est une démocratie avec une liberté d’expression garantie par la Constitution, dans la pratique, je présume que la critique publique de cette société doit rencontrer des obstacles.
3/ La construction.
Comme dans le précédent opus, Cyril aime jouer avec les temporalités. Et cela fonctionne bien : on ne s’y perd pas. Ici, on ne bénéficie pas de l’effet de surprise (comme avec Izanagi), mais les fondations demeurent solides, efficaces, et le lecteur s’y retrouve aisément.
4/ Un apport culturel.
J’ai encore appris des choses sur la culture nippone, et c’est toujours agréable de s’instruire en se divertissant. La thématique des « évaporés » est intéressante et je n’ai pas souvenir que des thrillers l’aient abordée. Bravo pour la nouveauté. Au niveau de l’immersion, j’avoue que j’aurais souhaité être davantage baigné dans une atmosphère sensorielle – notamment olfactive, dans les nombreuses et indispensables scènes de repas – pour mieux ressentir ce Japon que je ne connais pas du tout. Mais ce fut quand même riche d’enseignements. Merci pour ça, Cyril.
DÉFAUTS (ou « axes d’amélioration »)
1/ La forme
À dire vrai, le seul véritable bémol – mais essentiel pour moi – porte sur la forme. Si j’osais, le seul et amical conseil que je pourrais donner modestement à l’auteur serait de tenter « d’écorcher » davantage son écriture (agréable, au demeurant, je le répète), encore trop académique à mon goût. Cela manque d’aspérités, d’entailles, de coups de canif. J’ai le sentiment de tenir une jolie pierre, mais polie à l’excès, au point de perdre beaucoup de sa rugosité. Est-ce de la retenue, de la pudeur, un léger manque de confiance, ou autre chose ? Je ne sais pas. Mais derrière cette sensibilité réelle que je perçois, ce souci de (trop ?) bien faire et toute cette belle application à raconter, je ressens trop de retenue. Je peux bien sûr me tromper.
En bref, j’ai trouvé la prose sage, impeccablement tenue, mais privée de mordant, un peu comme une surface sans grain. Alors oui, ça glisse, et ça glisse même plutôt bien… mais ça n’accroche pas assez ma rétine pour marquer mon esprit. Enfin, j’ai bien conscience que le roman se déroule dans un pays qui se veut très lisse, où rien ne doit déborder, où tout est pondéré et reste en surface. Mais je pense malgré tout que, dans le narratif et dans sa manière de peindre certaines scènes ou l’intériorité de ses personnages (notamment celle de Noémie, dont je peine à ressentir les fêlures), Cyril pourrait « entacher » son style en se risquant à plus d’audace formelle, bref, y mettre davantage de caractère, de grinta.
2/ Suspense.
Un petit « truc » malgré tout inhérent à la construction, mais pour lequel tu ne pouvais pas grand-chose, je pense. Sans rien spoiler : la partie de l’enquête menée par Noémie et Hayato m’a moins intéressé, pour la simple raison que, du fait de la partie antérieure – celle de Sora et Alice – je savais déjà ce que le duo d’enquêteurs allait découvrir. Là où, dans Izinaghi, la temporalité de construction permettait un petit twist très réussi, ici, cela a altéré un peu le suspense, puisque le lecteur a de l’avance sur les personnages.
3/ Les dialogues.
Je me répéterai toujours : c’est un exercice hyper difficile qui nécessite une rigueur absolue. À titre personnel, je n’y suis pas toujours à l’aise et je ne prétends pas être expert en la matière. Mais je connais l’importance cruciale d’un bon dialogue. Le dialogue ne sert pas uniquement à faire avancer l’action ou le récit. Il doit coller aussi – surtout ? – aux personnages. Ce n’est pas tant ce qu’ils disent que comment ils le disent qui importe. Le dialogue est une fenêtre sur leur personnalité, leur rapport aux autres, leurs contradictions. Je trouve que tu y parviens mieux dans le regard de tes héros (l’ambivalence de la Veuve – la scène où elle tue de nouveau pour sauver sa fille – est plutôt bien rendue, même si, je sais, je suis un gros casse-pieds, il y avait encore moyen d’accentuer ces deux facettes : mère aimante et tueuse façon Uma Thurman dans Kill Bill) que dans leur diction. J’ai parfois l’impression que beaucoup parlaient un peu de la même manière. Enfin, les dialogues ne doivent pas être trop verbeux ou sur-explicatifs (je pense notamment à l’exposé des méchants sur leurs motivations). Clairement pas pertinent, car le lecteur les connaît déjà. De plus, tu infantilises ton lecteur. Rappel : pars toujours du principe que le lecteur est supérieurement intelligent ! J’entends bien ton intention d’accompagner le lecteur quelque peu égaré dans les ramifications de cette intrigue, mais attention à ne pas le biberonner non plus. Et puis le « bad guy » qui raconte le pourquoi du comment de son acte (alors que dans sa tête de détraqué c’est logique), ce n’est pas très crédible. Enfin, j’aime dire qu’un dialogue efficace doit laisser deviner, sous-entendre. Rappelons au passage que les silences et les non-dits sont aussi des dialogues ! (et au Japon plus qu’ailleurs, je pense que c’est le cas). Tu devrais en utiliser plus souvent.
4/ Les scènes d’action. Jamais simples à écrire, elles auraient mérité de gagner en tension et en explosivité. Mais là encore, c’est un ressenti personnel, je n’insiste pas.
CONCLUSION
Voilà pour mon avis, qui – faut-il le répéter – n’engage que moi. Il n’a vocation à rien, ne cherche pas à convaincre, ni à blesser, ni à flatter, et plus que tout, il ne prétend pas avoir raison. Je rappelle que je suis personne, moi.
Je fais pleinement confiance à Cyril Carrère Perso pour faire le tri, prendre ce qu’il souhaite ou ignorer allègrement tout ce charabia d'autant plus que la plupart des lecteurs (et auteurs) sont unanimes et que le roman remporte déjà des prix (bravo encore).
Je n’en serais nullement vexé et lui souhaite du fond du cœur le plus grand succès avec ce nouvel opus et lui témoigne à nouveau toute ma considération.
Je me doute bien qu’il y a bien quelques auteurs qui pousseront des cris en avançant l’argument de la solidarité (hem hem) entre auteurs. Ce n’est pas ainsi que je vois les choses, mais pour m’en être maintes fois expliqué, je les laisse, sans rancune, à leurs conclusions.hier à 13:56 2
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Qu'un sang impur
7/10 Michael Mention utilise la pandémie pour symboliser, critiquer, manifester une colère vis à vis d’un système, d’une société à la dérive, qui n’en finit plus de se dévorer (y compris de l’intérieur) ; une colère qu’il peine et s’épuise à contenir pour ne pas se laisser submerger par la fureur, l’aveuglement ou la résignation.
Cela donne un roman Post-A efficace, servi comme toujours par une plume inventive, sèche, saccadée (comme un halètement ce qui colle d’autant plus à ce type de récit). Le phrasé est court avec, ça et là, des envolées lyriques. On retrouvera le goût de l’auteur pour la musique, mais aussi un humour vachard, vitriolé, le plus souvent bien sent (même si, par moment, cela désamorce la tension).
Bref, c’est du pur Mention et ça fonctionne bien dans l’ensemble.
J’ai lu le bouquin en deux jours.
Pour avoir écouter l’interview de l’auteur chez Mollat (en vrai, je vous y invite car cela éclaire un peu les choses), je sais que la thématique zombie avec son incontournable cahier des charges : courses poursuite, scènes sanguinolentes, confettis de chaire à gogo,…n’était clairement pas son objectif. Je respecte ça, et pour tout dire j’aime encore plus les romans lorsqu’ils ont plusieurs grilles de lecture et ne se contentent pas d’atteindre leur but tout à fait louable mais souvent limitatif du simple divertissement (même si il n’est jamais simple de divertir selon moi). Il serait non seulement dommage, et pour tout dire presque désobligeant de voir en Michael Mention et ses romans que de l’Entertainement.
Malgré tout et parce que je suis persuadé que la plume de l’auteur peut littérairement parlant tout se permettre, je pense qu’il y avait moyen (sans pour autant tomber dans la surenchère gore), de s’attarder un peu plus sur le danger extérieur et donc les contaminés (qui apparaissent davantage ici comme une masse bruyante et informe là où, selon moi, une personnification par moment les aurait rendu plus tangibles et donc plus dangereux), de créer un suspense plus prégnant avec des scènes bien flippantes, bref de quoi oppresser le lecteur en créant un climat plus anxiogène.
Mais, encore une fois, c’est un parti pris qui s’entend : le zombi n’est ici que la toile de fond d’une dénonciation tout aussi effrayante quand on y pense ; celle de cette humanité, de ce vivre ensemble qui, poussé dans ses retranchements, a aussi des relents d’hypocrisie, de laideur, d’individualisme. Ceci dit, le roman réserve quelques surprises et de l’audace, l’auteur ne ménage personne, et paradoxalement c’est tant mieux. Je n’en dirai pas plus.
En résumé, QU’UN SANG IMPUR, à défaut de m’avoir fait frissonner, m’a de nouveau conforté dans le fait que parmi les innombrables clones qui pondent des “thrillers-potages”, il demeure encore une poignée d’irréductibles qui, à l’aide d’ingrédients spécifiques, savent encore faire des veloutés.20/08/2025 à 18:21 5
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La Proie et la meute
7/10 Pendant la première moitié et même un peu plus, le roman est bon, même très bon : j’ai “bouffé” les 200 premières pages.
Après, le soufflet est un peu retombé, j’ai été moins captivé. Non pas à cause de la forme - la qualité littéraire est presque tout du long soutenue ; écriture nerveuse, lyrique, inventive, il y a déjà pas mal de métier pour un second roman, je trouve - en dépit du petit bémol pour lequel j’ai toujours de l’indulgence : la gourmandise. Avec une telle richesse de vocabulaire et tant de poésie dans sa plume, l’auteur, grisé par son indéniable talent, aurait sans doute gagné à faire l’économie de quelques métaphores et autres formulations trop emphatiques à mon humble avis. Par instant, la sobriété n’aurait pas nuit à l’intention affichée et même renforcé la portée. Mais, je sais combien il est difficile de se réfréner et museler son plaisir.
Non, si mon intérêt à faibli dans la seconde moitié, c’est plutôt à cause des nouveaux enjeux qui m’ont moins intéressés (désolé, je ne peux pas en dire plus) et cette impression qu’après cette première partie de haute tenue, l’auteur a eu recours à des effets un poil forcés (les motivations de Gisèle ne m’ont pas pleinement convaincues) pour relancer l’histoire ou accentuer la tension.
Autre atout du roman et non des moindres : les personnages. Simon François les a travaillés. Il y a Romain, bien sûr, mais aussi son mentor et père de substitution, Antoine. Mais celui qui m’a le plus intéressé car c’est le personnage le plus ambigu et donc forcément intrigant, c’est Casela ; un type rugueux, brutal même, mais avec des codes, un principe, des valeurs. Bref, les principaux protagonistes ont un vécu (un présent, un passé) et suffisamment de chaire pour qu’ils nous apparaissent concrets, tangibles. Enfin, l’auteur n’oublie pas de faire la part belle aux personnages féminins, courageux et galonnés (Solène la maire et Céline la flic). Bien sûr, je n’oublie pas la Nature, THE personnage sublimée par son auteur qui lui rend un hommage vibrant et sincère. Les lecteurs de Ron Rash et autres amateurs de Nature Writing devraient apprécier.
La construction du récit demeure classique mais solide, l’auteur ne cherche pas à la complexifier à outrance (je le remercie pour ça), les flash-back sur la période adolescente éclaire et renforce la psychologie de Romain, tout ça tient assez bien la route. Certes, les dialogues - autre exercice périlleux - pourraient parfois être meilleurs mais je suis assez chiant avec ça, donc j’insiste pas.
Dans les dernières pages, le rythme s’accélère et cette traque n’est pas sans rappeler celle à laquelle est victime un autre géant, George, le personnage emblématique du roman de Steinbeck, “Des souris et des hommes”.
En résumé, portée par une belle, sensible et (trop ?) généreuse écriture, un départ tambour battant, et bien ancré dans son genre (pas un thriller, mais bien un roman noir rural avec son inévitable, mais nécessaire, critique sociale), LA PROIE ET LA MEUTE , en dépit de quelques réserves, demeure une bonne lecture (bouclée en moins de 2 jours).
Bravo et merci !08/07/2025 à 22:23 5
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Le Nouveau
5/10 Première moitié intéressante.
Seconde moitié décevante.
Au final, bof.30/05/2025 à 06:52 1
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L'Agent
4/10 Après une série de livres abandonnés, j'ai choisi un livre court et parait-il "désopilant".
Je suis allé au bout de ces 188 pages.
C'est là, le seul mérite de ce roman : il se lit vite.
Le fait que l'intrigue, les personnages, l'action ne soient pas crédible une seconde ou que le propos soit amoral, tout cela ne m'a pas gêné du tout. Au contraire, si la plume est affutée, cela peut être une jubilation.
Mais voilà : la plume de Pascale Dietrich est gentillette, scolaire.
En un mot : plate.
"L'agent" a été vendu comme une comédie noire et corrosive.
Certes l'humour est un vaste domaine, mais là, j'ai pas esquissé un demi-sourire.
Quitte à rester chez le même éditeur(Liana Levi) et le même genre, lisez plutôt Iain Levison.25/05/2025 à 18:03 1
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Le Chant des innocents
1/10 Après un abandon de lecture (Girlfriend on Mars, de Déborah Willis), je me suis dit qu'un policier allait passer crème.
Bah la crème est renversée.
Ma première - et sans doute dernière - tentative de découvrir Pulixi, le nouveau phénomène, le Michael Connelly italien. Mon cul.
Je n'ai pas pu aller au-delà de la page 150 (en pestant à chaque page) ce qui pour un polar est peu fréquent d’autant plus que les chapitres font rarement plus de 2 pages. C’est dire si c'est mauvais.
Je veux bien entendre que c'est son premier roman, que l’auteur avait la trentaine, blablabla, mais quand même. De long en large et en travers, dès les premières pages, rien n’est à sauver. Que chi. Nada. Zobi.
L’auteur est soit paresseux soit incompétent. Il ne s’arrête sur rien, tout est traité de façon sommaire : les crimes, l’enquête, la “psychologie” des personnages que Pulixi survole en quelques lignes grasses et épaisses comme des loukoum en nous sommant de le croire sur parole. Perso, j'achète pas.
L’écriture-placebo de l’auteur réussit la performance d’être à la fois vide et indigeste. Bel exploit.
En particulier le héros et flic, Vito Strega. Le cachet “virilité” ad nauseam estampillé du beau ténébreux, mélancolique, amateur de livres et de jazz, le mec secret admiré et craint, etc…je connais. J’ai même envie de dire “banco”, mais encore faut-il avoir la patine formelle d’un Hugues Pagan. Mais Pulixi n’arrive pas à la cheville de la cheville de la plupart des romanciers américains du genre. Ne cherchez pas la moindre atmosphère, la plus petite aspérité dans l’écriture de l’auteur, pas même une tentative d’imitation. Y’a rien et dépourvu de tout. Il rédige, point.
Même topo pour le traitement de la gente féminine. Les femmes - de la collègue, à l’ex-femme en passant par la psy - qui gravitent autour de Strega sont, vous l’avez deviné, irrémédiablement attirées ou intriguées par ce bellâtre si mystérieux et torturé qu’elles en perdent leur professionnalisme et leur amour propre. Conneries.
Les dialogues, on en parle ? Navrant de mièvrerie, ils semblent avoir été écrits par un étudiant prépubère. Je l’affirme : moi-même, je fais mieux.
L’enquête j’en parle pas, je m’en fous. Des crimes à la chaine perpétrés par des ados et précédés d’une page en italique pour en expliquer le mobile. Pour le cas où le lecteur serait atrophié du bulbe.
Allez, basta cosi.
Désolé, Pulixi. Je ne suis pas élitiste, mais pas un lecteur né de la dernière bouse non plus. Je n'ai pas honte de dire que je vaux mieux que ton bouquin tout naze. Je sais que tu t’en tapes, que mon retour n’y changera rien et que tu continueras de cartonner.
Grand bien te fasse.
Mais, moi, tu ne m’y reprendras plus.08/05/2025 à 08:56 4
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Abena
9/10 Soufflé.
C’est le mot juste.
D’abord soufflé par le style.
Une écriture d’exception qui ne faiblira à aucun moment durant les somptueuses 260 pages. Rarement la nature n’a été aussi amoureusement racontée. Pierre Chavagné n’a pas à rougir ni rien à envier aux grands auteurs de nature writing. Sa plume-pinceau aussi précise que raffinée peint des images sublimes sans jamais tomber dans la redite ou l’artifice boursouflé. Je n’ose imaginer les heures de travail et de relecture pour arriver à ce résultat bluffant de maîtrise.
Soufflé aussi par l’épure et la profondeur des personnages forts et riches de densité et de contradictions. Tous, alliés comme ennemis, ont - incarne même, - un trait déterminé, une fonction précise - et vitale - dans la construction, le développement, la protection de ABENA, cette petite fille qui symbolise tout ce qu’il faut préserver. Ils sont tous et chacun la destinée et la somme des sacrifices nécessaires pour sauver l’Être.
Je n’en dirai pas davantage.
Voilà un roman qui embrasse plusieurs genres (survivaliste, western, huit-clos…), parle pèle-mêle sans jamais en surligner les effets, d’entraide, de symbolisme, d’exil et de survie, de don de soi, de l’absurdité de la guerre, de xénophobie, de pardon, et de tellement d’autres choses qui font résonner notre actualité, entaille et questionne le fondement même de notre humanité vacillante. A l’instar d’un thriller, le suspense et la tension ne vous lâchent pas, et la violence sourde ou explosive ainsi que les douleurs qui en résultent ne perdent jamais de leur splendeur.
En résumé, sur le fond comme sur la forme, ABENA est un roman époustouflant de force et beauté.
Une lecture indispensable qui, j’espère, rencontrera un immense succès et pléthore de récompenses.04/05/2025 à 17:12 4
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Avant l'aube
6/10 Un polar moitié "à l'ancienne" avec un côté mélancolique jazzy et moitié "hard-boiled" dans ses 50 dernières pages.
Bien aimé ce panachage des genres.
Clin d'oeil oblige, le héros, Philippe Marlin, ex-maquisard, est une espèce de Philipp Marlowe en plus brutal.
L'intrigue est de facture classique, mais ça ne me gêne pas. Quelques facilités permettent de la faire avancer et le rythme gagne en nervosité vers la fin.
L'ensemble reste d'honnête facture, servi par une plume appliquée, poétique aussi, malgré quelques tics d'écriture agaçants, un abus de citations, et des dialogues perfectibles.
Dommage.
Enfin, on n'échappe pas à l'idylle amoureuse du vieux mec hanté par son passé avec la belle jeune journaliste, mais pourquoi pas.
Pas mal donc, mais pas dingue.
Note : 6,5/1029/04/2025 à 22:34 1
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Nos armes
7/10 J’avoue, au tout début, avoir redouté quelque chose sans nuance, un espèce de pamphlet fielleux, mais non. Nul doute que l’auteure ne raffole pas de ceux qui représentent l’autorité, mais ça ne tombe jamais dans un manichéisme hargneux qui aurait pu me décevoir voire m’agacer par sa radicalité.
Dans celui-ci, et peut-être encore plus dans celui-ci, j’ai retrouvé le bon dosage de rudesse et de fragilité (chez les personnages - une affection chez le grand-père qui est la petite lucarne lumineuse d’un roman engagé et résolument sombre), de rage contestataire et de ce constat d’impuissance qui ne fait que rappeler la vacuité de la violence.
Mais au-delà de l’évident savoir faire formel (l’écriture est sans fioriture, sèche, brute et la construction avec différentes temporalités qui donne un côté puzzle), ça transpire de sincérité.
Pas d’opportunisme chez Marion Brunet.
Qu’on soit d’accord ou non avec sa façon de voir les choses, son rapport au monde, (nous aurions sans doute des points de désaccords), elle reste droite dans ses bottes.
Elle n’est pas là pour plaire ni pour déplaire, d’ailleurs.
Elle est ce qu’elle écrit et écrit ce qu’elle est.
Je laisse qui veut estampiller ce roman de féministe.
Personnellement, je me fous de ce genre de qualificatif.
Bien plus qu’une histoire d’amour, distanciée mais intense, entre Mano et Axelle, par-delà les années et les barreaux, pour moi, c’est l’histoire d’un tragique gâchis. Sans rien excuser du geste d’Axelle, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ça, à ce terrible ratage, aux jeunesses gaspillées de ces deux gosses ; l’une taularde, et l’autre, à l‘air libre, mais tout aussi prisonnière d’une vie à l’étouffée, sans horizon avec l’exil comme échappatoire. Malo et Axelle. Deux enfermées qui ne communiquent que par les pensées et les mots qu’aucune prison ne peut retenir ou empêcher.
Deux jeunes combattantes idéalistes qui, un quart de siècle plus tard, en reviendront vieillies, esseulées, abîmées, désillusionnées à l’image d’Alex, le personnage féminin de Ann Scott dans son beau roman “Les insolents” (Prix Renaudot 2023) auquel j’ai pensé.
Même si la partie en Inde ne m’a pas trop emballé, que j’ai senti senti un essoufflement dans les 50 dernières pages et que je pardonne à l'auteure cette ultime couche un peu plombante dans le dénouement, “NOS ARMES”, roman où la noirceur se mêle au désenchantement, ne fait que confirmer le talent et l’inaltérable intégrité de Marion Brunet.18/04/2025 à 13:37 2
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Sur ta tombe
7/10 9ème (et dernière ? Les romans de Bruen ne sont plus traduits, misère !) enquête de Jack Taylor.
Plus que jamais, notre ex-flic alcoolique de son état et amateur de Littérature, va déguster sévère, mais ne perdra pas son sens de la répartie ni son humour caustique.
Bon, pour la rédemption et l'Amour, faudra repasser.
J'ai encore pris beaucoup de plaisir assorti cette fois à un pincement au coeur : Ken Bruen n'écrira plus jamais de romans.06/04/2025 à 13:36 3
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Le Cygne et la chauve-souris
4/10 Enquête guère passionnante, passages redondants, rythme poussif, réactions des personnages peu crédibles (même si je ne suis pas expert en culture japonaise) ; bref je me suis emmerdé tout au long de ces 400 pages (dont 100 de trop).
Ce Higashino fait flop.27/02/2025 à 20:50 2
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Un coin de ciel brûlait
7/10 La qualité majeure de ce roman est son sérieux, sa rigueur. Fiction ou non, ça sent bon le réalisme, on y croit.
Sa construction de facture classique - “classique” n’est jamais un gros mot - malgré des temporalités différentes, demeure solide, charpentée (comme son auteur Laurent Guillaume). Et mine de rien, le livre n’est pas exempt de surprises, et réserve son lot de révélations en terme d’identité. Il faut être attentif car les personnages sont nombreux, mais tout s’imbrique bien, c’est carré, très professionnel, ça suinte le métier, le savoir faire, tout ça renforcé avec l’expérience de l’auteur dont les connaissances du terrain ne laissent aucun doute. Du bon boulot.
La violence retranscrite est sèche, aride à l’image du paysage, de la nature. Ne pas sublimer stylistiquement cette violence est sans doute un parti pris (si l’auteur me lit, il me confirma ou pas).
Le romancier ne dévie jamais de son histoire et de son objectif premier, à savoir construire, maitriser son récit, son intrigue, en refusant de tomber dans l’esthétisme bling bling qui pourrait altérer l’implacable dureté des évènements ; faire du littéraire pour du littéraire ne semble pas l’intéresser. L’écriture est soignée, mais c’est vrai que j’aurais aimé quelques “fulgurances artistiques” ; un amoureux de l’Afrique comme l'auteur était capable je pense de glisser quelques trouvailles esthétiques et poétiques en guise d'hommages (à moins que ceux-ci m'aient échappés).
J’ai lu sans jamais m’ennuyer et malgré les imbrications, les différents camps, les enjeux politiques, on ne se perd pas trop. Contrairement à ce que pense Neal lorsqu’il dit devant un diamant “tout ce sang versé pour ça”, ce n’est pas qu’une affaire de gros sous, ou plus exactement de gros cailloux. Sans rien dévoiler, les conséquences sont autrement plus terribles qu’une effroyable guérilla entre des rebelles et l’armée de la Sierra Leone. Mais, c’est aussi l’histoire d’une vengeance, la vengeance de l’enfance sacrifiée. Et d'une amitié qui survit aux années, aux douleurs, aux pertes. Parce que l'homme aux gros biceps et au gros cigare (oui, j'aime prendre des risques en parlant des auteurs, ex-flic de surcroit) semble être aussi un homme au gros coeur. Un sentimental.
Des bémols ? Oui, légers, mais rien qui ne parasite la lecture.
Ses portraits féminins sont peut-être assez convenus, (j’ai préféré la froideur calculatrice de Amanda à Tanya, embarquée dans cette historie et rattrapée par les souvenirs et la culpabilité, mais qui dont l’intériorité finalement n’est pas assez creusée même je sais gré à Laurent Guillaume de m’avoir épargné une love story cul cul entre la journaliste et son ami et collègue (oublié son nom). Enfin, les dialogues un peu trop verbeux, explicatifs et uniformes (tout le monde cause un peu pareil), j’ai senti que l’auteur y semblait moins à son aise que dans le registre narratif. Je n’imagine pas des tueurs sanguinaires (Cobra, Colonel Mosquito, Charles…) aussi bavards. Ressenti personnel, encore une fois.
Le portrait de Neal, lui, est réussi car en dépit de ses actes, il a conservé des sentiments assez “purs” (il tombe amoureux, capable de pitié comme abattre quelqu’un pour l’empêcher qu’il ne soit torturé, il n’est ni fier ni honteux de ce qu’il a fait) et des principes qui n’en font pas une crapule absolue (il ne tue ni les gosses, ni les femmes) ; oui, sous son coeur cuirassé de guerrier et d’assassin, demeure un vestige d’enfance mutilée, des blessures, et une culpabilité qu’il ne pourra jamais oublier. Son rapport quasi filial qu’il entretient avec certains de ses mentors rebelles (notamment le vieux sergent) renvoie toujours l’image de cet enfant en quête de socle, de figures paternels, c’est assez touchant. En tout cas, cette ambivalence est bien rendue.
En résumé, UN COIN DE CIEL BRULAIT est un solide roman mi aventure mi-thriller, mais aussi un drame humain sans concession sur l’horreur des guerres avec en filigrane l’histoire de ces enfants sans enfance embrigadés et broyés par les hommes ; un roman qui m’a diverti avec efficacité et intelligence - et là encore, le combo n’est ni aisé ni fréquent - il mérite d’être lu.09/02/2025 à 10:43 2
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Profil perdu
8/10 La plume est toujours aussi classieuse, ce mélange de crudité et d'élégance qui vient habiller une histoire classique, mais solide tout en radiographiant avec acuité la vie souvent sordide des flics, ces humains confrontés à l'inhumanité du monde.
La noirceur du récit est toujours présente, mais cette fois, dans le monde désertique, hanté et désabusé de l'inspecteur principal Schneider, il y a un mirage qui produit un miracle : le flic est amoureux. Ou plutôt foudroyé d'amour. Cet homme rongé par la guerre (d'Algérie) et ses souvenirs va croiser la trajectoire d'une balle perdue, et cette balle, c'est Cheroquee, LA fille. Ils ont beau se vouvoyer, ces deux-là se dévorent des yeux, du corps, comme possédés et seuls au monde.
Je peux comprendre que le culte autour du personnage de Schneider (taiseux, ténébreux, et forcément une bête de plumard) auquel nul ne résiste, peut agacer. Mais il dégage un charisme certain et ils sont pas nombreux dans la littérature policière contemporaine à avoir cet aura (dans un autre registre, il y avait Adamsberg.... avant que Vargas ne le saborde dans son dernier roman, je décolère toujours pas).
Ceci dit, PROFIL PERDU est un très bon Pagan, largement au-dessus de tout ce qui se fait en matière de polar/roman noir français.09/02/2025 à 10:29 4
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19, River Street
2/10 Comme la plupart des thrillers français qui se respecte, je me doutais bien qu’il n’y avait rien de particulier à attendre au niveau de l’écriture ou de la densité psychologique des personnages ou encore des dialogues d’une mièvrerie sans nom comme écrits par un adolescent prépubère.
Mais je m’attendais au moins à ce que l’intrigue (classique mais pourquoi pas) tienne la route et que le suspense soit de bonne tenue. Si le suspense se maintient plutôt bien que dire de l’explication finale ? Une arnaque.
Il est assez aisé de se faire passer pour un auteur ingénieux et de surprendre son lecteur lorsqu’un élément majeur nous est caché dès le début du roman et qu’il n’existe aucun moyen de le savoir !
C’est pourtant ce que fait allègrement Laure Rollier en nous agitant sans vergogne et sous le nez la carte « je vous prend pour un con » lors du dénouement comme pour nous dire : « ah, au fait, je vous avais pas dit que machine etc… » ?
Voilà.
« 19 River Street » n’est pas seulement un roman à la forme impersonnelle et aux personnages caricaturaux, c’est surtout un livre malhonnête.
Bref, mon année livresque 2025 commence par un foutage de gueule en bonne et due forme.03/01/2025 à 21:52 4
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La Colère
5/10 LA COLERE est un roman bourré de testostérone comme en raffole les américains, un roman noir assez violent désamorcé par des répliques, qui font mouche de temps en temps, mais assez improbables.
Le roman a tout de même des choses à dire ou plutôt à rappeler. Il n’est donc jamais inutile de promouvoir des messages comme la tolérance, toussa toussa, mais n’avez pas y chercher une once de finesse ou d’originalité sur le fond comme sur la forme. Le couple antagoniste (un Blanc et un Noir) qui ne peuvent pas s’encadrer, mais finit par s’apprécier, c’est du recuit.
Cousu de film blanc, et doté d’une prévisibilité à toute épreuve (le lecteur sait à l’avance comment ça va se finir), je ne serais pas étonné de le voir adapté sur grand écran, un série B genre Buddy movie comme on en voit treize à la douzaine.
Tout ceci n’est pas désagréable au demeurant d’autant qu’il se lit très vite, mais pas de quoi me précipiter sur le prochain SA Cosby.03/11/2024 à 09:30 2
