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8/10 Si Le Dieu des Bois est un grand thriller, c'est avant tout un grand roman, d'une finesse et d'une intelligence rares.
Sur une base classique de disparition d'adolescente lors d'une colonie de vacances nichée au coeur des Adirondacks, sur la réserve privée d'une puissante famille de banquiers, Liz Moore parvient à esquiver tous les codes habituels du roman noir tout en tissant la trame d'une intrigue à plusieurs niveaux absolument passionnante. Elle jongle avec plusieurs temporalités et alterne les points de vue avec une fluidité exemplaire, sans jamais perdre son lecteur - aidé, il est vrai, par une frise chronologique qui permet de situer chaque nouveau chapitre. Sa plume ciselée et évocatrice donne naissance à des personnages tout en contrastes, avec une réelle épaisseur, auxquels on s'attache et qu'on a plaisir à voir évoluer pour certains. De même, elle parvient à dépayser totalement le lecteur, à l'immerger au coeur de cette forêt sans pour autant l'ensevelir sous des descriptions de nature writing - qui, personnellement, ont tendance à vite m'ennuyer.
Outre une mécanique du suspense très savamment dosée et maîtrisée, Liz Moore nous parle aussi notamment du carcan patriarcal dans les années 1960-70, du fossé social entre classes dirigeantes et classes populaires, de sororité et d'émancipation féminine. Mais toujours avec une grande subtilité, sans faire de leçons ou de militantisme. Elle nous livre avec Le Dieu des Bois un roman éblouissant qui transcende les genres. Une merveille.
Notez le nom de Liz Moore car, si elle a déjà explosé aux Etats-Unis, le Grand Prix des lectrices de Elle qu'elle vient de recevoir en France confirme s'il en était besoin qu'elle fait d'ores et déjà partie des grands talents avec lesquels il faudra désormais compter.
Inutile de dire que je vais me ruer sur son précédent thriller, La Rivière des disparues, adapté en série par HBO et disponible sur Max.07/12/2025 à 21:11 Norbert (323 votes, 7/10 de moyenne) 4
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8/10 En construisant son récit sur plusieurs temporalités, Liz Moore entretien un suspense efficace qui ne faiblira pas sur ces 500 pages.
Mais la force du DIEU DES BOIS réside surtout dans ses personnages, tous suffisamment développés pour les rendre tangibles.
Les dialogues sont bien tenus, à l'image d'une écriture de qualité et bien dosée entre une description en mode nature writing et l'avancée de l'enquête policière ; le tout favorisant pleinement l'immersion.
Et contrairement à bon nombre de thriller (même si ce roman, bien plus riche dans ses thématiques - entre drame familial, critique sociale et patriarcale, solidarité et entraide féminine - est plus que ça), le roman préfère semer les fausses pistes que d'enfiler des twist finaux.
Je comprends mieux pourquoi l'éditer Buchet Chastel s'y est intéressé : un thriller captivant, avec des personnages bien campés, ET bien écrit, c'est tellement rare que ça ne se refuse pas.05/12/2025 à 07:07 schamak (131 votes, 6.2/10 de moyenne) 5
