Abena

1 vote

  • 9/10 Soufflé.
    C’est le mot juste.
    D’abord soufflé par le style.
    Une écriture d’exception qui ne faiblira à aucun moment durant les somptueuses 260 pages. Rarement la nature n’a été aussi amoureusement racontée. Pierre Chavagné n’a pas à rougir ni rien à envier aux grands auteurs de nature writing. Sa plume-pinceau aussi précise que raffinée peint des images sublimes sans jamais tomber dans la redite ou l’artifice boursouflé. Je n’ose imaginer les heures de travail et de relecture pour arriver à ce résultat bluffant de maîtrise.
    Soufflé aussi par l’épure et la profondeur des personnages forts et riches de densité et de contradictions. Tous, alliés comme ennemis, ont - incarne même, - un trait déterminé, une fonction précise - et vitale - dans la construction, le développement, la protection de ABENA, cette petite fille qui symbolise tout ce qu’il faut préserver. Ils sont tous et chacun la destinée et la somme des sacrifices nécessaires pour sauver l’Être.
    Je n’en dirai pas davantage.
    Voilà un roman qui embrasse plusieurs genres (survivaliste, western, huit-clos…), parle pèle-mêle sans jamais en surligner les effets, d’entraide, de symbolisme, d’exil et de survie, de don de soi, de l’absurdité de la guerre, de xénophobie, de pardon, et de tellement d’autres choses qui font résonner notre actualité, entaille et questionne le fondement même de notre humanité vacillante. A l’instar d’un thriller, le suspense et la tension ne vous lâchent pas, et la violence sourde ou explosive ainsi que les douleurs qui en résultent ne perdent jamais de leur splendeur.
    En résumé, sur le fond comme sur la forme, ABENA est un roman époustouflant de force et beauté.
    Une lecture indispensable qui, j’espère, rencontrera un immense succès et pléthore de récompenses.

    hier à 17:12 schamak (120 votes, 6.2/10 de moyenne) 2