La Proie et la meute

4 votes

  • 8/10 Un livre très réussi avec une bonne histoire et de très bons personnages. Une lecture très agréable.

    09/07/2025 à 05:58 Grolandrouge (1675 votes, 6.6/10 de moyenne) 3

  • 7/10 Pendant la première moitié et même un peu plus, le roman est bon, même très bon : j’ai “bouffé” les 200 premières pages.
    Après, le soufflet est un peu retombé, j’ai été moins captivé. Non pas à cause de la forme - la qualité littéraire est presque tout du long soutenue ; écriture nerveuse, lyrique, inventive, il y a déjà pas mal de métier pour un second roman, je trouve - en dépit du petit bémol pour lequel j’ai toujours de l’indulgence : la gourmandise. Avec une telle richesse de vocabulaire et tant de poésie dans sa plume, l’auteur, grisé par son indéniable talent, aurait sans doute gagné à faire l’économie de quelques métaphores et autres formulations trop emphatiques à mon humble avis. Par instant, la sobriété n’aurait pas nuit à l’intention affichée et même renforcé la portée. Mais, je sais combien il est difficile de se réfréner et museler son plaisir.
    Non, si mon intérêt à faibli dans la seconde moitié, c’est plutôt à cause des nouveaux enjeux qui m’ont moins intéressés (désolé, je ne peux pas en dire plus) et cette impression qu’après cette première partie de haute tenue, l’auteur a eu recours à des effets un poil forcés (les motivations de Gisèle ne m’ont pas pleinement convaincues) pour relancer l’histoire ou accentuer la tension.
    Autre atout du roman et non des moindres : les personnages. Simon François les a travaillés. Il y a Romain, bien sûr, mais aussi son mentor et père de substitution, Antoine. Mais celui qui m’a le plus intéressé car c’est le personnage le plus ambigu et donc forcément intrigant, c’est Casela ; un type rugueux, brutal même, mais avec des codes, un principe, des valeurs. Bref, les principaux protagonistes ont un vécu (un présent, un passé) et suffisamment de chaire pour qu’ils nous apparaissent concrets, tangibles. Enfin, l’auteur n’oublie pas de faire la part belle aux personnages féminins, courageux et galonnés (Solène la maire et Céline la flic). Bien sûr, je n’oublie pas la Nature, THE personnage sublimée par son auteur qui lui rend un hommage vibrant et sincère. Les lecteurs de Ron Rash et autres amateurs de Nature Writing devraient apprécier.
    La construction du récit demeure classique mais solide, l’auteur ne cherche pas à la complexifier à outrance (je le remercie pour ça), les flash-back sur la période adolescente éclaire et renforce la psychologie de Romain, tout ça tient assez bien la route. Certes, les dialogues - autre exercice périlleux - pourraient parfois être meilleurs mais je suis assez chiant avec ça, donc j’insiste pas.
    Dans les dernières pages, le rythme s’accélère et cette traque n’est pas sans rappeler celle à laquelle est victime un autre géant, George, le personnage emblématique du roman de Steinbeck, “Des souris et des hommes”.
    En résumé, portée par une belle, sensible et (trop ?) généreuse écriture, un départ tambour battant, et bien ancré dans son genre (pas un thriller, mais bien un roman noir rural avec son inévitable, mais nécessaire, critique sociale), LA PROIE ET LA MEUTE , en dépit de quelques réserves, demeure une bonne lecture (bouclée en moins de 2 jours).
    Bravo et merci !

    08/07/2025 à 22:23 schamak (124 votes, 6.1/10 de moyenne) 4

  • 10/10 Quelle claque !
    L'auteur réussit à éviter tous les clichés du roman noir rural avec un scénario sans trop de mystère mais qui contient tout de même une belle part d'action.
    Comment ne pas éprouver une affection dingue pour Romain, grand gaillard rejeté toute sa vie sauf par Solene, maire et mère courage ?
    L'écriture est tout simplement très belle.
    En refermant ce livre, lu d'une traite quasiment, j'ai dit : whoah.
    Énorme.

    10/06/2025 à 08:06 Ssarlotte (548 votes, 7.1/10 de moyenne) 4

  • 9/10 Moi je vous le dis, on a toujours besoin d’un beau-frère, car sans lui, je n’aurais peut-être jamais ouvert ce formidable roman de Simon François "La proie et la meute " . Il m’a fait l’article et cela a été très facile à me décider pour la simple raison que je connais bien l’endroit où se déroule le roman.
    En effet, même si l’auteur ne donne pas le vrai nom de village dans le roman, l’action se passe à Blancafort, petite village campagnard à la frontière du Berry et de la Sologne. Et moi Blancafort, je connais car j’y suis né …dans le lit de mes parents car à l’époque çà se faisait parfois d’accoucher à domicile. Je n’y ai pas vécu longtemps, environ 9 mois, ensuite mes parents ont déménagé dans une petite ville très proche Aubigny sur Nère , L’auteur a également vécu dans ce village mais je n’ai pas pu le connaitre, lui est né en 1982 alors que moi j’ai quitté la région en 1983. C’est marrant et émouvant de reconnaitre les lieux dans l’histoire, le canal et la rivière de la Sauldre ou j’allais pécher avec mon père, l’étang du puit, un monument de l’Euro qui dit que nous sommes exactement au centre de l’Europe et puis surtout l’abattoir de poulet. J’y ai travaillé pendant les vacances, j’avais 15 ans et demi et je rentrais en seconde à la rentrée, à part que moi à l’époque ce n’étais pas des poulets mais des dindes qu’on trucidait. Pour la petite histoire, j’ai été très longtemps sans manger de dinde. Mais bon j’arrête là, car vous avez raison ce n’est pas mes souvenirs qui font un bon roman.
    Nous avons là un roman noir rural teinté de thriller, l’intrigue est maitrisée, je n’ai fait qu’une bouchée de ce bouquin. Nous avons droit à une belle écriture très immersive qui nous fais chavirer l’esprit, on ressent tout très profondément, le vent dans les arbres, les animaux, la nature, c’est très impressionnant. Les personnages sont plutôt bien représentés qu’ils soient bons ou mauvais, certains penserons un peu trop caricaturaux, mais moi je trouve que ce n’est pas si loin de la vérité même s’il est vrai que les curseurs sont poussés sur certains. C’est une histoire assez complète avec pas mal de sujet que ce soit l’écologie, la chasse, la bêtise, la haine, la corruption, la vengeance, la vieillesse, la maladie, la violence mais aussi l’amour, l’amitié, la fidélité, le don de soi, le souvenir, la nature, la vie et puis l’alcool qui n’arrange rien surtout pour un village surnommé « la vallée de la soif » ça c’est véridique.
    Bon j’y reproche quelques broutilles à ce roman, quelques moments ou actions assez irréaliste, deux ou trois incohérences, une fin que j’aurais aimé plus émouvante et joyeuse mais tout cela est compensé par une écriture vraiment excellente.
    Une belle surprise, une belle découverte et un style qui me convient, je laisse mon cœur parler avec un beau neuf

    15/05/2025 à 00:46 patoche77 (354 votes, 7.6/10 de moyenne) 6