Alice

341 votes

  • De bonnes raisons de mourir

    Morgan Audic

    9/10 J’ai adoré l’ambiance de ce roman. Tchernobyl, Pripiat, le quartier Maiden à Kiev…L’Ukraine qui est également au cœur de l’actualité en ce moment, plus que jamais.
    Le cadre retranscrit est une sacrée réussite !
    A noter que le roman a été écrit avant 2022, néanmoins, à la lecture on remet bien les évènements en place et notamment on se souvient bien que la guerre de Crimée et dans le Donbass a débuté en 2014. L’auteur connait parfaitement son sujet et son grand talent est surtout de nous plonger dans cette atmosphère angoissante, la zone contaminée et le contexte politique incertain.
    Evidemment, il y a également beaucoup d’éléments qui nous font penser aux plus grands romans de Grangé, les meurtres, leurs mises en scène macabres, le côté extrême du tueur sadique. Peut-être que ce genre de trame n’est pas si originale pour un lecteur habitué aux thrillers puisque nous pensons à d’autres romans. De même, pour parler des faiblesses du roman, les motivations profondes du tueur ne sont pas si convaincantes non plus.
    Qu’importe, je me suis laissée emporter par cette histoire et je n’ai pas vu les pages défiler car c’est tout de même un p’tit pavé. Les personnages principaux sont attachants et nous avons plaisir à les suivre. Le talent de Morgan Audic est donc incontestable, je le découvre avec un peu de retard mais il me reste l’immense plaisir de découvrir ses deux autres romans qui sont plus que prometteurs.
    En cherchant tout à fait autre chose_ c’est la recette pour faire les plus belles découvertes_ je suis tombée sur les photos pleine de nostalgie et de beauté triste (surtout la photo de ce parc d’attractions qui n’a jamais ouvert) de ce photographe strasbourgeois qui s’est apparemment rendu sur la zone. Je me permets de partager le lien.
    https://www.madri.fr/svema-x-chernobyl/

    hier à 13:33 9

  • Energie noire

    Emmanuel Bocquet

    7/10 Un roman qui dès les premières lignes lance un compte-à-rebours. L’intrigue couvrira une semaine, celle-ci sera bien chargée puisque nous suivrons pas à pas une alerte nucléaire en France.
    Le ton est sérieux, le récit est documenté. Trop ? Je suis d’avis (comme Lucas 2.0) que le côté didactique est un peu insistant par moment mais c’est tout l’intérêt de ce livre qui veut sans doute éveiller nos consciences sur l’énergie nucléaire, ses dangers, ses faces cachées avec l’exploitation de l’uranium etc. De même, la possibilité que des groupes terroristes d’un nouveau genre peuvent naitre, (c’est vrai qu’on commençait à s’ennuyer avec seulement les islamistes !) les écoterroristes !
    L’auteur donne vie à de nombreux protagonistes, par moment, il faut un effort de concentration pour tous les replacer mentalement au bon endroit. Des personnages auxquels il aurait pu donner un peu plus d’épaisseur sans doute mais chacun à son utilité pour multiplier les points de vue. En effet, ils sont politiciens, hauts fonctionnaires, policiers, journalistes, activistes, responsables de grands groupes d’affaires,… D’ailleurs, on s’amusera de reconnaitre quelques grandes figures politiques ou médiatiques, le plus évident est un double de l’actuel président !
    Le compte-à-rebours cité plus haut soutient un effet de tension croissant jusqu’à un final plutôt surprenant. Je dois avouer que celui-ci m’a néanmoins déçue (ma note s’en ressent) car s’il est réussi pour le coté purement narratif du récit, je ne peux que constater que cette fin manque de courage idéologique.

    17/03/2025 à 12:17 6

  • La Sagesse de l'idiot

    Marto Pariente

    6/10 Une histoire avec maints rebondissements, un bon rythme, des personnages croquignolesques à souhait… de bons ingrédients a priori pour un roman réussi, mais je n’ai malheureusement pas été très sensible à l’humour décalé de ce livre.
    A trop vouloir donner le dynamisme d’un film à la Tarantino ou style Fargo, l’écriture perd de sa pertinence.
    Nous restons à la surface d’à peu près tout ce qui donne de la saveur à un roman. D’abord, la psychologie des personnages reste esquissée, nous n’avons que des croquis de grands caractères types, le mafioso avec ses hommes de main plus ou moins fiables, le policier municipal rêvant d’une vie simple parce qu’il est un peu simplet, le tueur à gages subtil, les financiers sans le moindre scrupule, le flic malchanceux… Ensuite, l’intrigue cousue de fil blanc ne se révèle pas très surprenante et ne rentre pas dans les détails. En effet, les flash-backs sur l’enfance des deux personnages principaux auraient pu être plus développés. Je m’attendais à plus de révélations sur leurs caractères actuels grâce aux éléments du passé.
    Enfin, il manque l’émotion que tout bon roman sait faire naitre, elle n’est venue ni de l’intrigue, ni des personnages ni même de l’écriture. Cette dernière est vive, met en place un décor mais je cherche encore la phrase qui marque, un style propre à l’auteur.
    A trop viser l’adaptation filmographique certains auteurs oublient-ils la différence entre un scénario et un roman ?

    13/03/2025 à 14:13 7

  • Mater Dolorosa

    Jurica Pavicic

    7/10 Ce roman rend très bien l’atmosphère déprimante d’un pays qui ne vit que par ses touristes les mois de bonne météo. Comme s’il manquait un souffle de renouveau, que tout espoir était mort… un souffle qui manque également aux personnages les plus positifs de ce livre car ils sont englués dans un monde contre lequel ils ne peuvent rien.
    La Croatie loin des cartes postales donc…
    Un roman choral qui explore les psychés de Katja, Inès et Zvone. Les deux premières sont la mère et la sœur de Mario qui est le meurtrier d’une jeune fille qu’il a violé, tué puis abandonné dans une vieille usine. Le dernier est un policier clairvoyant qui entrevoit toute la vérité mais qui ne peut rien prouver.
    Katja se voit des similitudes avec Marie, la mère du Christ, mater dolorosa, Inès aborde sa vie comme si elle n’en était pas l’actrice principale, hésite entre plusieurs voies à prendre. La force des liens familiaux est mise à l’épreuve, questionnée : « Ce sang, c'est quelque chose de toxique. Quelque chose qui corrompt et empoisonne. »
    En refermant ce roman, une drôle impression d’inachevé, ou de désespérance vous envahit. Un malaise assez difficile à analyser comme une balle qui manque sa cible à quelques millimètres près.

    12/03/2025 à 13:47 5

  • Survivantes

    Cédric Sire

    6/10 Je découvre Cédric Sire avec ce roman. C’est un bon thriller avec un début sur les chapeaux de roues mais la suite a quelque peu fait tomber mon enthousiasme. L’idée de départ, raconter l’histoire de survivantes échappant par chance à des monstres de perversité ou à une relation toxique, les possibilités qu’elles ont ou non de se reconstruire, les capacités de résilience à mettre en œuvre, tout ces thèmes sont bien traités et font la richesse de ce livre.
    En revanche, la psychologie de ces héroïnes reste esquissée, les situations sont peu crédibles, le développement de l’intrigue manque d’originalité. Certains caractères types, trop galvaudés, reviennent : la geek, le méchant super méchant qu’on dirait que c’est Daniel Craig, la blonde froide et impassible… tout ces éléments donnent à ce roman un malheureux petit goût de « déjà lu ».
    Une lecture pas déplaisante finalement, et pas si gore que ça _même si y a un peu de sang qui gicle de ci de là _mais, j’ai lu bien plus trash ! Le point positif étant la belle place laissée aux femmes dans ce récit, elles sont au premier plan et y restent de bout en bout.

    10/03/2025 à 10:23 5

  • Les Enfants loups

    Vera Buck

    9/10 Vera Buck est une auteure allemande talentueuse et en plus elle est jolie, qualité entièrement superflue en littérature mais j’avais envie de le souligner.
    Ce polar « rural noir » met en scène une nature omniprésente, presque un personnage, un paysage de montage avec un glacier redoutable. Le lecteur est plongé dans une atmosphère pesante, au fond de cette vallée encaissée qui ne voit pas le soleil en hiver. Nature ne rime pas ici avec fleurette et bon sentiment.
    Ce roman plait car le lecteur est complétement pris dans l’ambiance aux antipodes de l’univers Heidi.
    La force de ce roman est bien de vous emporter tout entier dans son univers. Après coup le livre refermé, je trouve que l’histoire n’est pas si extraordinaire que ça (j’avais un peu entrevue vers quoi on se dirigeait) et pourtant il n’en reste pas moins un des meilleurs thrillers que j’ai lu ces derniers temps ! La psychologie des personnages est bien développée et on a juste assez d’empathie pour nous sentir proche d’eux.
    Comme beaucoup de thriller la tension monte au cours du récit et la fin s’emballe pour finir un peu abruptement… d’autres lecteurs ont eu le même sentiment que je partage, mais pas au point de ternir mon enthousiasme tellement j’ai été subjuguée par l’ambiance. J’ai déjà approché de près un glacier et ce livre a été pour moi une madeleine de Proust, j’ai senti cette majestuosité, ce froid, le vide des crevasses… cette fascination magnétique qu’exerce sur nous les glaciers et qui vous emporte alors qu’on est seulement à leurs pieds.
    Que du bon pour ce roman, dommage que la traduction ne semble pas être aussi soignée que d’habitude chez Gallmeister. Les tournures allemandes sont trop visibles, plus une ou deux erreurs (la poire qui devient une pomme), à moins que cela ajoute encore du charme à ce livre.

    05/03/2025 à 22:40 3

  • Obsolète

    Sophie Loubière

    10/10 Je voudrais tellement être suffisamment élogieuse pour ce livre, trouver assez de bons mots pour rendre un hommage mérité à cette œuvre et pourtant les mots me manquent.
    Sophie Loubière ne fait rien de moins que de nous construire un nouveau monde, celui qui pourrait naitre, plausible, après l’effondrement de la civilisation «carbone». J’ai refermé ce livre fin 2024 et je reprends sans cesse mon avis car je voudrais être assez objective et dire à quel point, il est juste en abordant des vrais sujets de société tout en transportant l’intrigue dans un futur imaginé en détails où tous les éléments s’imbriquent avec logique. Un monde qui n’est pas l’enfer mais qui a perdu une grande partie de sa saveur pour ceux qui le connaissent tel qu’il est aujourd’hui.
    Un parfum de science-fiction mais sans voiture volante.
    Alors oui, construire une logique, une atmosphère, un mode de fonctionnement qui régiraient ce nouvel univers et le présenter aux lecteurs afin qu’ils entrevoient ses rouages, ça ne se fait pas en quelques lignes. Sophie Loubière nous installe tout ce décor avec des personnages doués d’une certaine épaisseur psychologique. Ce roman est donc forcément dense.
    Le sujet principal : à partir de 50 ans, les femmes sont trop nombreuses dans la société du futur et ne sont plus en âge de concevoir, il faut donc les remplacer dans leurs familles, auprès d’hommes qui eux ne connaissent pas de date de péremption, par des femmes plus jeunes. C’est le grand recyclage.
    Un roman qui perturbe, interroge, pose les bonnes questions. S’installe également une intrigue plus « policière », le meurtre de plusieurs petites filles, qui n’est pas non plus négligeable ou traité sommairement.
    Un livre qui traite de ce thème qui me devient de plus en plus cher, l’écoféminisme. Partout dans notre monde de 2025, la voix des femmes se fait entendre (me too, etc) mais en même temps, le patriarcat le plus sombre et le plus violent revient sur le devant de la scène (l’a-t-il jamais quitté ?), les valeurs féminines sont attaquées par des adversaires surprenants (Etats-Unis, le conservatisme érigé comme bon sens absolu, un monde où les femmes sont au mieux considérées comme des faire-valoir efficaces…). Ces adversaires sont les mêmes que ceux qui ont entrepris de détruire les mesures contre le réchauffement climatique.
    Au final, pour moi c’est un gros coup de cœur, même si je trouve la toute fin un peu facile et un chouïa décevante par rapport aux admirables520 pages précédentes.

    02/03/2025 à 15:50 5

  • Le Royaume de Ressine

    Frédéric Genêt

    8/10 Episode II des aventures de Benvenuto.
    Toujours des intrigues politiques, des missions officielles et des complots des plus sournois. Le graphisme des batailles navales est saisissant, on en ressent toute l’énergie ou la violence. Il n’y a pas de « gentils » dans ce roman graphique, cela en fait un exutoire magnifique !

    24/02/2025 à 14:15 2

  • Les Guerriers de l'hiver

    Olivier Norek

    7/10 Ce livre était en lice pour le Goncourt 2024 qu’il aurait pu ou du remporter.
    En tout cas, il en avait l’étoffe, l’auteur a fait tout un travail de recherche pour livrer un roman dont chaque phrase est travaillée et chaque fait historique relaté avec précision pour le devoir de mémoire. Un très beau style pour une histoire qui se rapproche du documentaire et pour remettre en lumière le courage de ces guerriers finlandais qui affrontèrent les russes et l’hiver au début de la seconde guerre mondiale.
    Le David finlandais contre le Goliath russe.
    Néanmoins, j’ai mis un peu de temps à m’imprégner réellement de ce livre. Pendant le premier tiers, j’avais l’impression de rester à la surface du texte sans être spécialement touchée, admirative du style, compatissante face aux événements relatés mais pas captivée. Ensuite, j’ai regardé les photos en fin de volume, quelques recherches google, des photos de la Finlande et j’ai lu le reste du livre d’une autre manière, ces résistants avec leur Sisu (un seul mot pour courage, force intérieure, ténacité, résistance, détermination !) ont pris corps et j’ai davantage appréciée la suite du livre.
    Au final, Olivier Norek a su, d’une admirable manière nous rendre accessible un pan de l’histoire qui s’est perdu dans tous les autres faits marquants de la seconde guerre mondiale mais sans doute freiné par sa déontologie, à ne pas vouloir dire plus que la vérité, à ne pas extrapolé excessivement les sentiments ou pensées de ses protagonistes, nous a privé de ce qu’il sait faire encore mieux, créer des personnages de fiction sur lesquels il a toute liberté.

    09/02/2025 à 11:50 7

  • La Femme de ménage

    Freida McFadden

    7/10 C’est le livre qu’on voit partout actuellement et dont tout le monde parle. Ce n’est pas toujours bon signe mais je ne boude pas forcément les succès populaires même si effectivement, comme ericdesh, je n’en attendais pas grand-chose.
    Ce livre est un très bon thriller domestique doublé d’un indiscutable « page turner ».
    Il se lit très vite, sous la forme du roman choral, on passe d’un point de vue d’un personnage à l’autre. Les références aux classiques du genre sont évidentes. On les prend comme des clins d’œil ou comme des poncifs inévitables.
    Evidemment, le lecteur boulimique de thrillers se méfiera d’emblée de ce qui apparait comme trop lisse ou des situations trop idylliques mais qu’importe, les twists sont bien amenés même si on ne tombe pas de son fauteuil.
    Freida McFadden entre dans la dimension des Levy, Musso, Bussi ou même peut-être des Joël Dicker avec cette petite touche très actuelle que je qualifierais de néo-féminisme.

    04/02/2025 à 11:39 8

  • Le Sang des innocents

    S. A. Cosby

    9/10 Les avis sont unanimes, ce livre est excellent ! je ne serai pas en contradiction. Surement pas !
    J’ai beaucoup aimé cette histoire de sheriff noir élu par un coup de conjoncture favorable dans une ville de Dixieland où les suprémacistes blancs ne sont ni rares ni réduits au silence. Un roman d’ambiance, la tension monte au fur et à mesure que la foire d’automne approche à Charon d’autant plus que le lycée vient de vivre une tragédie. Un jeune ado marginal (noir) vient d’assassiner en plein cours un prof adoré de tous (blanc). Et pourtant il ne s’agit pas simplement d’un énième pétage de plomb d’un ado au pays des flingues à tout-va et la victime n’est peut-être pas tout à fait aussi « adorable » qu’il n’y parait.
    Ce sheriff intègre, bourru mais droit avec ses collègues, renvoyant une image de représentant de la loi froid et incorruptible, déterminé et persévérant également afin que ce qui est juste l’emporte sur le reste m’a beaucoup fait penser au héros de RJ Ellory dans « Au Nord de la frontière »
    Néanmoins, si j’ai apprécié ce livre et si l’écriture de l’auteur me plait de plus en plus, je me demande si un jour celui-ci sera capable de nous livrer un livre où le clivage racial ne sera pas un des sujets principaux.
    Evidemment, le problème mérite que des chantres révèlent les inégalités et les injustices liées au racisme (plus que jamais d’actualité suite aux dernières élections américaines) mais tout de même, je voudrais voir maintenant SA Cosby élargir son potentiel d’indignation.

    29/01/2025 à 14:19 10

  • Trauma(s)

    Karine Giebel

    8/10 J’avais beaucoup d’attentes concernant cette suite et je dois bien avouer avec regret que c’est une petite déception.
    Néanmoins, comme toujours avec Karine Giebel, tout entière à ma lecture, je lui dois retards, rendez-vous manqués, travaux procrastinés etc.
    On ne lâche pas cette lecture en cours. Ce livre est réussi, néanmoins mes attentes étaient à la hauteur du premier volume et je dois avouer que celui-ci comporte quand même pas mal de longueurs… des répétitions sont nécessaires et voulues par l’auteur car celles-ci produisent des effets tout à fait utiles au récit tel qu’elle veut nous l’amener. Et pourtant, je me dis qu’il y a des passages superflus voire inutiles.
    Ce second tome est pourtant différent du premier et ce roman restera néanmoins dans ma mémoire comme une belle ode à l’amitié, un récit de vie bouleversant avec des héros comme toujours à fleur de peau et si peu ordinaires.
    Grégory est l’incarnation même de la résilience, une belle valeur qui sera mise en lumière Jusqu’aux dernières lignes de ce « Trauma(s) ».

    24/01/2025 à 14:35 6

  • De Neige et de vent

    Sébastien Vidal

    9/10 Encore un magnifique roman découvert grâce à vous, amis PP !
    Un formidable réquisitoire contre la xénophobie ou l’obscurantisme par ce gendarme reconverti à l’écriture.
    En découvrant le premier chapitre, j’ai d’abord pensé à un style ampoulé pour un récit emphatique. Une mauvaise première impression qui s’est vite dissipée. Certes, l’auteur use d’un vocabulaire avec quelques mots rares et sa langue est très poétique mais on se laisse vitre prendre au charme de cette plume.
    Coupé du monde par une grosse tempête, le village alpin de Tordinona voit ses habitants se laisser emporter par leurs instincts les plus tordus. Tout dérape suite à la découverte du corps d’une jeune fille à l’orée du village. C’est la fille du maire, le personnage nous touche par la douleur immense qui l’envahit mais en même temps cet homme autoritaire, raciste, belliqueux qui a une forte emprise sur les autres est celui qui va entrainer le village dans le chaos. La peur des lois et de la répression éloignées chacun se révèle selon son vrai visage.
    Certes certains passages pourraient être perçus comme longs, nous sommes par moments dans l’attente de l’action, la tension monte et ce temps latent permet l’exploration des psychés de chacun.

    24/01/2025 à 14:11 8

  • Ciudalia

    Frédéric Genêt

    7/10 Pas coutumière de la lecture de roman graphique, je voulais découvrir ce roman de l’univers fantasy d’une autre manière… bref pour voir si le genre pouvait me plaire.
    Il s’agit d’une intrigue essentiellement politique dans un univers dont les bases sont présentées par une introduction « texte » de deux pages et d’un plan géographique en page de garde. C’est court pour apprécier la complexité du scénario et la psychologie du héros, Benvenuto, un opportuniste peu scrupuleux. Comme l’écrit Gamille67 cette BD nous pousse également à découvrir le roman de Jean-Philippe Jaworski qui prend sans doute le temps de mieux détailler le monde où évolue Benvenuto.

    24/01/2025 à 13:59 1

  • La Librairie des chats noirs

    Piergiorgio Pulixi

    8/10 Livre plutôt distrayant. Un « tribute » à la reine Agatha.
    Une scène d’ouverture magistralement dramatique, un tueur retient en otage un père qui doit choisir en une minute chrono entre l’exécution sous ses yeux de sa femme ou de son fils…
    Une accroche parfaite pour les lecteurs qui s’imprègnent très vite de l’atmosphère de ce roman quand même assez noir malgré les touches d’humour (plutôt pince-sans-rire) distillés tout le long du récit par l’auteur.
    Ce livre se lit rapidement, les chapitres sont courts, si les éléments s’imbriquent parfaitement, les explications manquent quelques fois de crédibilité. Ce qui n’exclut pas une grande subtilité de l’auteur et une parfaire maitrise de son récit. On ne comprend qu’à la toute fin pourquoi le héros, un libraire désabusé, malchanceux mais au grand cœur, porte ce nom : Marzio Montecristo.
    Bref un livre à l’écriture admirable, un récit ciselé jusqu’aux détails (c’est-à dire d’une logique implacable) tout en restant accessible à un grand nombre de lecteur.

    21/01/2025 à 13:46 4

  • Cinq mois de décembre

    James Kestrel

    9/10 Très beau livre. Ce sont les amis PP qui me l’ont fait découvrir avec leurs avis plus que positifs (que je partage), merci amis PP !
    Le lecteur s’attache à ce personnage, Joe McGrady, un héros, un vrai, qu’on admire, un homme juste, intègre, tenace, fidèle à ses principes (aux femmes aussi, oui oui oui…).
    Un héros avec de belles qualités donc, qui traverse la 2nde guerre mondiale côté Pacifique. Les évènements historiques, dont l’attaque de Pearl Harbor qui change la face du conflit et la vie romancée de Joe se mêlent en un parfait équilibre livrant une intrigue agréablement complexe (juste ce qu’il faut).
    En d’autres mots, on apprend ou on révise ses connaissances historiques tout en suivant la traque du héros qui cherche à mettre la main sur un odieux criminel. On voyage avec lui, à Honolulu, à Hongkong, au Japon etc et c’est tout simplement jubilatoire.
    L’auteur Jonathan Moore alias James Kestrel est un auteur qui n’a pas encore été traduit en français à part ce titre, celui-ci étant un succès, espérons que nous pourrons découvrir les autres prochainement.

    13/01/2025 à 11:25 8

  • Les âmes féroces

    Marie Vingtras

    8/10 Un roman choral des plus réussis. Quatre saisons, quatre psychés différentes dans lesquelles le lecteur plonge.
    J'ai adoré « être » dans la tête de la shérif Lauren, première partie, et j’avoue que j’y serais bien resté. Néanmoins, les autres personnages sont atypiques et intéressants aussi.
    Au fur et à mesure des révélations de chaque personnage, le lecteur assemble le puzzle et découvre pourquoi Leo, une jeune fille si lisse et discrète est retrouvée morte aux abords d’une petite ville rurale américaine où tout le monde connait tout le monde, où la vie s’écoule entre mesquineries et faux-semblants…
    Un roman bien écrit, subtilement féminin (peut-être un peu féministe aussi) dans le sens où les âmes fortes sont celles des femmes, où nous apparait à quel point le monde décrit (celui de l’Amérique de Trump ?) est machiste et homophobe.

    08/01/2025 à 14:01 6

  • Le Murmure des hakapiks

    Roxanne Bouchard

    8/10 Troisième volet où nous suivons l'enquêteur mexicain Joaquim Moralès en Gaspésie.
    Nous retrouvons ce parler québécois qui me laisse perplexe par moment, une grammaire, une syntaxe et un usage des mots qui soit nous hérissent le poil soit nous plongent en plein dépaysement.
    On retrouve les thèmes développés dans « La mariée de corail » et "Nous étions le sel de la mer", les thèmes seulement car l’intrigue est bien différente.
    Le monde des pêcheurs, nous allons tuer le loup marin, entendez par là : phoque. Quelques passages sont sanglants, si les phoques ne sont pas épargnés, leurs défenseurs, les « naturistes » _ici ils sont habillés plutôt chaudement_ ne paraissent pas très sympathiques non plus.
    Le sexisme, l’auteur s’attache à nous le dévoiler dans toutes ses perversions… dans ce livre c’est Simone Lord qui en fait les frais.
    Dès le début du récit, une épée de Damoclès pèse au-dessus de sa tête (ou un hakapik lorsque la définition de ce mot nous est révélée : il s’agit de la batte avec une lame tranchante au bout destinée à défoncer la tête des phoques). L’arme menaçante est lourde et symbolise le choix qu’une femme peut faire si elle veut s’affranchir de toutes les règles d’un monde d’hommes, le poids de la liberté, la lame tranchante de la ténacité et les risques inhérents …
    On retrouve le froid, la neige, l’univers maritime et l’isolement de la Gaspésie.
    Un roman assez sombre malgré les petites touches d’humour que l’auteur disperse de temps en temps.

    06/01/2025 à 14:24 3

  • Une Enquête à Locmoria

    Jean Le Moal, Margot Le Moal

    7/10 Un cosy mystery plutôt réussi…
    C'est léger (sauf la choucroute servie à peu près à mi-récit !) et s’il n’y a pas un suspens insoutenable ce livre a le mérite de mettre en scène une femme cinquantenaire, dynamique, bien conservée qui ne coche pas les cases « mamy en chignon et binocle ».
    Sous la plume des auteurs (un couple alsaco-breton) un petit village prend vie, ses bistros, ses commères, le bellâtre, le jeune rebelle incompris, les amants et maitresses secrets… bref tout un village à la « Astérix » où tout un coup la nouvelle arrivée tout juste débarquée de Stras(bourg) lève le vent du renouveau.

    16/12/2024 à 13:58 2

  • Trois

    Valérie Perrin

    7/10 Long, trop long, beaucoup trop long et trop de scène qui reviennent, je n’ai pas complétement accroché au style de Valérie Perrin.
    Si par moment j’ai été prise par l’histoire de ces trois amis, le récit du long cheminement de leur amitié a étiolé petit à petit mon intérêt.
    Le point fort reste la façon dont l’auteur détaille les psychologies des héros, on finit par bien les connaitre, ils finissent par bien nous agacer…
    Le tout est carrément tire-larmes, je ne suis décidément pas bon public pour ce genre de roman. Désolée si mon avis tranche pour cette auteur et ce livre mais je m'arrète à ce roman que j'ai mis bien trop longtemps à terminer et je n’irai donc pas changer l’eau des fleurs malgré un résumé qui semblait attirant et la pléthore d’avis positifs liés à ce livre.

    16/12/2024 à 13:51 3