Alice

332 votes

  • La Femme de ménage

    Freida McFadden

    7/10 C’est le livre qu’on voit partout actuellement et dont tout le monde parle. Ce n’est pas toujours bon signe mais je ne boude pas forcément les succès populaires même si effectivement, comme ericdesh, je n’en attendais pas grand-chose.
    Ce livre est un très bon thriller domestique doublé d’un indiscutable « page turner ».
    Il se lit très vite, sous la forme du roman choral, on passe d’un point de vue d’un personnage à l’autre. Les références aux classiques du genre sont évidentes. On les prend comme des clins d’œil ou comme des poncifs inévitables.
    Evidemment, le lecteur boulimique de thrillers se méfiera d’emblée de ce qui apparait comme trop lisse ou des situations trop idylliques mais qu’importe, les twists sont bien amenés même si on ne tombe pas de son fauteuil.
    Freida McFadden entre dans la dimension des Levy, Musso, Bussi ou même peut-être des Joël Dicker avec cette petite touche très actuelle que je qualifierais de néo-féminisme.

    hier à 11:39 8

  • Le Sang des innocents

    S. A. Cosby

    9/10 Les avis sont unanimes, ce livre est excellent ! je ne serai pas en contradiction. Surement pas !
    J’ai beaucoup aimé cette histoire de sheriff noir élu par un coup de conjoncture favorable dans une ville de Dixieland où les suprémacistes blancs ne sont ni rares ni réduits au silence. Un roman d’ambiance, la tension monte au fur et à mesure que la foire d’automne approche à Charon d’autant plus que le lycée vient de vivre une tragédie. Un jeune ado marginal (noir) vient d’assassiner en plein cours un prof adoré de tous (blanc). Et pourtant il ne s’agit pas simplement d’un énième pétage de plomb d’un ado au pays des flingues à tout-va et la victime n’est peut-être pas tout à fait aussi « adorable » qu’il n’y parait.
    Ce sheriff intègre, bourru mais droit avec ses collègues, renvoyant une image de représentant de la loi froid et incorruptible, déterminé et persévérant également afin que ce qui est juste l’emporte sur le reste m’a beaucoup fait penser au héros de RJ Ellory dans « Au Nord de la frontière »
    Néanmoins, si j’ai apprécié ce livre et si l’écriture de l’auteur me plait de plus en plus, je me demande si un jour celui-ci sera capable de nous livrer un livre où le clivage racial ne sera pas un des sujets principaux.
    Evidemment, le problème mérite que des chantres révèlent les inégalités et les injustices liées au racisme (plus que jamais d’actualité suite aux dernières élections américaines) mais tout de même, je voudrais voir maintenant SA Cosby élargir son potentiel d’indignation.

    29/01/2025 à 14:19 8

  • Trauma(s)

    Karine Giebel

    8/10 J’avais beaucoup d’attentes concernant cette suite et je dois bien avouer avec regret que c’est une petite déception.
    Néanmoins, comme toujours avec Karine Giebel, tout entière à ma lecture, je lui dois retards, rendez-vous manqués, travaux procrastinés etc.
    On ne lâche pas cette lecture en cours. Ce livre est réussi, néanmoins mes attentes étaient à la hauteur du premier volume et je dois avouer que celui-ci comporte quand même pas mal de longueurs… des répétitions sont nécessaires et voulues par l’auteur car celles-ci produisent des effets tout à fait utiles au récit tel qu’elle veut nous l’amener. Et pourtant, je me dis qu’il y a des passages superflus voire inutiles.
    Ce second tome est pourtant différent du premier et ce roman restera néanmoins dans ma mémoire comme une belle ode à l’amitié, un récit de vie bouleversant avec des héros comme toujours à fleur de peau et si peu ordinaires.
    Grégory est l’incarnation même de la résilience, une belle valeur qui sera mise en lumière Jusqu’aux dernières lignes de ce « Trauma(s) ».

    24/01/2025 à 14:35 5

  • De Neige et de vent

    Sébastien Vidal

    9/10 Encore un magnifique roman découvert grâce à vous, amis PP !
    Un formidable réquisitoire contre la xénophobie ou l’obscurantisme par ce gendarme reconverti à l’écriture.
    En découvrant le premier chapitre, j’ai d’abord pensé à un style ampoulé pour un récit emphatique. Une mauvaise première impression qui s’est vite dissipée. Certes, l’auteur use d’un vocabulaire avec quelques mots rares et sa langue est très poétique mais on se laisse vitre prendre au charme de cette plume.
    Coupé du monde par une grosse tempête, le village alpin de Tordinona voit ses habitants se laisser emporter par leurs instincts les plus tordus. Tout dérape suite à la découverte du corps d’une jeune fille à l’orée du village. C’est la fille du maire, le personnage nous touche par la douleur immense qui l’envahit mais en même temps cet homme autoritaire, raciste, belliqueux qui a une forte emprise sur les autres est celui qui va entrainer le village dans le chaos. La peur des lois et de la répression éloignées chacun se révèle selon son vrai visage.
    Certes certains passages pourraient être perçus comme longs, nous sommes par moments dans l’attente de l’action, la tension monte et ce temps latent permet l’exploration des psychés de chacun.

    24/01/2025 à 14:11 7

  • Ciudalia

    Frédéric Genêt

    7/10 Pas coutumière de la lecture de roman graphique, je voulais découvrir ce roman de l’univers fantasy d’une autre manière… bref pour voir si le genre pouvait me plaire.
    Il s’agit d’une intrigue essentiellement politique dans un univers dont les bases sont présentées par une introduction « texte » de deux pages et d’un plan géographique en page de garde. C’est court pour apprécier la complexité du scénario et la psychologie du héros, Benvenuto, un opportuniste peu scrupuleux. Comme l’écrit Gamille67 cette BD nous pousse également à découvrir le roman de Jean-Philippe Jaworski qui prend sans doute le temps de mieux détailler le monde où évolue Benvenuto.

    24/01/2025 à 13:59 1

  • La Librairie des chats noirs

    Piergiorgio Pulixi

    8/10 Livre plutôt distrayant. Un « tribute » à la reine Agatha.
    Une scène d’ouverture magistralement dramatique, un tueur retient en otage un père qui doit choisir en une minute chrono entre l’exécution sous ses yeux de sa femme ou de son fils…
    Une accroche parfaite pour les lecteurs qui s’imprègnent très vite de l’atmosphère de ce roman quand même assez noir malgré les touches d’humour (plutôt pince-sans-rire) distillés tout le long du récit par l’auteur.
    Ce livre se lit rapidement, les chapitres sont courts, si les éléments s’imbriquent parfaitement, les explications manquent quelques fois de crédibilité. Ce qui n’exclut pas une grande subtilité de l’auteur et une parfaire maitrise de son récit. On ne comprend qu’à la toute fin pourquoi le héros, un libraire désabusé, malchanceux mais au grand cœur, porte ce nom : Marzio Montecristo.
    Bref un livre à l’écriture admirable, un récit ciselé jusqu’aux détails (c’est-à dire d’une logique implacable) tout en restant accessible à un grand nombre de lecteur.

    21/01/2025 à 13:46 4

  • Cinq mois de décembre

    James Kestrel

    9/10 Très beau livre. Ce sont les amis PP qui me l’ont fait découvrir avec leurs avis plus que positifs (que je partage), merci amis PP !
    Le lecteur s’attache à ce personnage, Joe McGrady, un héros, un vrai, qu’on admire, un homme juste, intègre, tenace, fidèle à ses principes (aux femmes aussi, oui oui oui…).
    Un héros avec de belles qualités donc, qui traverse la 2nde guerre mondiale côté Pacifique. Les évènements historiques, dont l’attaque de Pearl Harbor qui change la face du conflit et la vie romancée de Joe se mêlent en un parfait équilibre livrant une intrigue agréablement complexe (juste ce qu’il faut).
    En d’autres mots, on apprend ou on révise ses connaissances historiques tout en suivant la traque du héros qui cherche à mettre la main sur un odieux criminel. On voyage avec lui, à Honolulu, à Hongkong, au Japon etc et c’est tout simplement jubilatoire.
    L’auteur Jonathan Moore alias James Kestrel est un auteur qui n’a pas encore été traduit en français à part ce titre, celui-ci étant un succès, espérons que nous pourrons découvrir les autres prochainement.

    13/01/2025 à 11:25 8

  • Les âmes féroces

    Marie Vingtras

    8/10 Un roman choral des plus réussis. Quatre saisons, quatre psychés différentes dans lesquelles le lecteur plonge.
    J'ai adoré « être » dans la tête de la shérif Lauren, première partie, et j’avoue que j’y serais bien resté. Néanmoins, les autres personnages sont atypiques et intéressants aussi.
    Au fur et à mesure des révélations de chaque personnage, le lecteur assemble le puzzle et découvre pourquoi Leo, une jeune fille si lisse et discrète est retrouvée morte aux abords d’une petite ville rurale américaine où tout le monde connait tout le monde, où la vie s’écoule entre mesquineries et faux-semblants…
    Un roman bien écrit, subtilement féminin (peut-être un peu féministe aussi) dans le sens où les âmes fortes sont celles des femmes, où nous apparait à quel point le monde décrit (celui de l’Amérique de Trump ?) est machiste et homophobe.

    08/01/2025 à 14:01 6

  • Le Murmure des hakapiks

    Roxanne Bouchard

    8/10 Troisième volet où nous suivons l'enquêteur mexicain Joaquim Moralès en Gaspésie.
    Nous retrouvons ce parler québécois qui me laisse perplexe par moment, une grammaire, une syntaxe et un usage des mots qui soit nous hérissent le poil soit nous plongent en plein dépaysement.
    On retrouve les thèmes développés dans « La mariée de corail » et "Nous étions le sel de la mer", les thèmes seulement car l’intrigue est bien différente.
    Le monde des pêcheurs, nous allons tuer le loup marin, entendez par là : phoque. Quelques passages sont sanglants, si les phoques ne sont pas épargnés, leurs défenseurs, les « naturistes » _ici ils sont habillés plutôt chaudement_ ne paraissent pas très sympathiques non plus.
    Le sexisme, l’auteur s’attache à nous le dévoiler dans toutes ses perversions… dans ce livre c’est Simone Lord qui en fait les frais.
    Dès le début du récit, une épée de Damoclès pèse au-dessus de sa tête (ou un hakapik lorsque la définition de ce mot nous est révélée : il s’agit de la batte avec une lame tranchante au bout destinée à défoncer la tête des phoques). L’arme menaçante est lourde et symbolise le choix qu’une femme peut faire si elle veut s’affranchir de toutes les règles d’un monde d’hommes, le poids de la liberté, la lame tranchante de la ténacité et les risques inhérents …
    On retrouve le froid, la neige, l’univers maritime et l’isolement de la Gaspésie.
    Un roman assez sombre malgré les petites touches d’humour que l’auteur disperse de temps en temps.

    06/01/2025 à 14:24 3

  • Une Enquête à Locmoria

    Jean Le Moal, Margot Le Moal

    7/10 Un cosy mystery plutôt réussi…
    C'est léger (sauf la choucroute servie à peu près à mi-récit !) et s’il n’y a pas un suspens insoutenable ce livre a le mérite de mettre en scène une femme cinquantenaire, dynamique, bien conservée qui ne coche pas les cases « mamy en chignon et binocle ».
    Sous la plume des auteurs (un couple alsaco-breton) un petit village prend vie, ses bistros, ses commères, le bellâtre, le jeune rebelle incompris, les amants et maitresses secrets… bref tout un village à la « Astérix » où tout un coup la nouvelle arrivée tout juste débarquée de Stras(bourg) lève le vent du renouveau.

    16/12/2024 à 13:58 2

  • Trois

    Valérie Perrin

    7/10 Long, trop long, beaucoup trop long et trop de scène qui reviennent, je n’ai pas complétement accroché au style de Valérie Perrin.
    Si par moment j’ai été prise par l’histoire de ces trois amis, le récit du long cheminement de leur amitié a étiolé petit à petit mon intérêt.
    Le point fort reste la façon dont l’auteur détaille les psychologies des héros, on finit par bien les connaitre, ils finissent par bien nous agacer…
    Le tout est carrément tire-larmes, je ne suis décidément pas bon public pour ce genre de roman. Désolée si mon avis tranche pour cette auteur et ce livre mais je m'arrète à ce roman que j'ai mis bien trop longtemps à terminer et je n’irai donc pas changer l’eau des fleurs malgré un résumé qui semblait attirant et la pléthore d’avis positifs liés à ce livre.

    16/12/2024 à 13:51 3

  • La Maison noire

    Yusuke Kishi

    9/10 « Le japon est un pays étrange. C’est un endroit où les gens suivent les règles jusqu’à l’extrême, où tout est réglé avec une précision méticuleuse. Pourtant, au-dessous de cette surface paisible et disciplinée, il y a un chaos invisible, un désordre silencieux qui attend de se manifester. » : ces paroles sont celles d’un autre auteur de la scène japonaise, Haruki Murakami.
    Je pense que c’est complétement la façon dont Yusuke Kishi voit son monde également.
    J’ai beaucoup aimé ce livre, qui commence par installer une atmosphère pesante et qui se finit carrément sur les chapeaux de roue.
    Le héros y est aussi pour quelque chose. On s’attache à ce jeune Stakhanov du boulot, hanté par un secret qui le ronge, docile mais tenace, affable et persévérant… une mâchoire de pitbull dans un corps de bichon.
    Beaucoup de subtilité et de finesse dans le récit lorsqu’il confronte les philosophies de deux protagonistes, Megumi, la tendre amie du héros, humaniste mais plus rebelle qu’on le pense de prime abord qui pense qu’aucun être humain n’est fondamentalement mauvais et les théories plus élitistes d’un universitaire qui est convaincu qu’un sociopathe est irrécupérable, son mal étant entre autres, le fruit d’une enfance sans amour parental.
    Mais, ne nous y trompons pas ce livre est d’abord un thriller dans sa forme la plus pure et la plus aboutie avec une tendance à pencher franchement vers le gore ou l’horreur.

    04/12/2024 à 22:49 5

  • L'Ombre des innocents

    René Manzor

    7/10 Un bon thriller. Un rythme haletant qui compense un peu la faiblesse des motivations d’un tueur sans pitié.
    Un avis un peu court en quelques mots mais en substance un bon résumé pour ce page-turner qui se lit vite, sans déplaisir mais sans être renversée non plus. Une course poursuite qui pourrait très facilement faire l’objet d’un film. Je rejoins à 100% l’avis de patoche77 et le suis également pour la note.
    Pour la future potentielle adaptation cinématographique on pourrait imaginer Virginie Efira en Marion et Swann Arlaud incarnerait un Wim Haag taiseux, taciturne à souhait (et Alice en directrice de casting !)

    27/11/2024 à 11:17 2

  • Des Diables et des saints

    Jean-Baptiste Andrea

    9/10 Jean-Baptiste Andrea est un des seuls auteurs qui sait m’arracher des larmes (je ne suis pas une mauviette pourtant !),
    je n’en connais pas la raison précise car ses livres s’ils ne sont pas extrêmement joyeux ne sont pas non plus les plus terribles ou les plus tristes, loin de là… c’est surement une question d’émotion et de surprise qui se croisent.
    Ce roman noir s’il possède indubitablement sa propre originalité m’a évoqué plusieurs autres histoires. Notamment celle des Évadés, de Stephen King.
    Ce roman illustre comment on peut passer, à la suite d’un coup du sort, d’une situation heureuse à tout autre chose. Le héros touché par la mort brutale de toute sa famille se retrouve « prisonnier » d’un orphelinat. Avec son intelligence, ses talents et à travers la formation d’un groupe d’amis, sa vie trouve un nouveau sens et prend une tournure différente.
    Sans similitude narrative, le lecteur se trouve dans l’ambiance de « Stand by me », le film (adaptation de « Le Corps » du maitre King, encore...), quelque chose de nostalgique, de doux-amer et d’émotionnellement riche.
    Un roman initiatique plus que réussi qui me restera longtemps en tête.

    27/11/2024 à 10:34 4

  • 13 à table !

    Ouvrage collectif

    8/10 Le beau geste de fin d’année pour les restos du cœur.
    La nouvelle d’entrée de Sandrine Collette est l’une des meilleures, elle m’a rappelée tout ce que ce genre a de plaisant, une intrigue resserrée mais pas simpliste, intense, marquante dans son message avec une touche de comique, d’étrangeté, de pied-de-nez au destin qui fait que le texte reste en mémoire.
    L’art de la nouvelle est moins maitrisé par Karine Giebel qui nous livre une bonne histoire pourtant mais moins ciselée pour cet exercice de style. Un sujet qui mériterait bien plus de développement.
    L’inverse pour Marc Levy, une histoire assez faible mais une parfaite maitrise technique.
    Le recueil se conclue avec deux perles, l’une coquine de Jacques Ravenne et l’autre étonnamment dystopique de Romain Puértolas.

    22/11/2024 à 22:39 4

  • Okavango

    Caryl Férey

    9/10 Une plongée au cœur de l’Afrique noire, celle des big five, des réserves sauvages mais aussi une confrontation avec la noirceur humaine, de sanguinaires braconniers c’est ce que propose ce roman de façon plus que réussie.
    Une excellente lecture qui comble tout ce que j’apprécie dans un roman, d’abord un beau texte, un style fluide et intelligent, des héros aux psychologies complexes, du dépaysement, on est au cœur de l’Afrique (appréciable si c’est une lecture de novembre comme je l’ai fait), des rebondissements, une intrigue qui vous tient en haleine…
    Si l’auteur ne nous épargne aucunes ignominies dont les braconniers sont capables, cette dénonciation reste nécessaire. Le récit est en phase avec le monde dans lequel nous vivons, l’espoir se fraye un petit chemin entre les injustices que nous ne pouvons contrôler.
    Je n’avais jamais lu Caryl Ferey et suis bien contente de découvrir un raconteur d’histoires hors du commun d’une infinie subtilité.

    22/11/2024 à 21:41 8

  • Connemara

    Nicolas Mathieu

    7/10 L’auteur surfe indubitablement sur les vagues du succès de « leurs enfants après eux » mais cet opus n’en possède ni le charme ni l’intensité. Des allers-retours entre les années 90 et aujourd’hui suscitent en nous de la nostalgie tant cette période juste avant l’explosion d’internet et des réseaux sociaux a fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui.
    Et pourtant, les tergiversations, doutes, crise de la quarantaine de notre héroïne ne sont ni exceptionnels ni pleinement passionnants : il ne s’agit finalement que d’une Emma Bovary des années 2020…
    Beaucoup de réflexions sur la vanité des emplois des consultants, de toutes ces boites payées bien trop cher promettant la performance, l’efficience, gros bénéfices aux entreprises à condition qu’elles souscrivent à des restructurations illustrées par powerpoint, tableaux en tous genres, études chiffrées etc…
    Bref Nicolas Mathieu démontre, s’il en est encore besoin que l’entreprise moderne ne noie dans un verre d’eau, s’étrangle dans des méandres qu’elle a elle-même créés entrainant ses salariés avec elle.
    Cette démonstration est un peu longue voire redondante, déprimante aussi et je ne suis pas emballée par ce livre.
    Néanmoins, je n’oublierai pas ce final tant il est pathétique, sonnant juste avec la réalité. Certains actes, certains comportements nous enferment dans une classe sociale, ce thème était largement développé dans « leurs enfants après eux » et encore une fois l’auteur nous offre une démonstration de ce clivage sociétal.

    14/11/2024 à 12:11 2

  • Sans l'ombre d'un doute

    Michael Connelly

    8/10 Si ce n’est pas la meilleure histoire avec Harry Bosch et Michaël Haller, celle-ci est quand même très réussie, Connelly nous dévoile les méandres juridiques américains grâce au charismatique avocat à la Lincoln que j’ai toujours plaisir à suivre.
    L’intrigue tourne autour du droit américain à l’habeas corpus, c’est-à-dire revenir sur la légalité d’une détention. La cliente de Mickey, sélectionnée par l’acuité éclairée due à l’expérience indiscutable de Harry, est accusée d’avoir tué son ex-mari.
    On constate néanmoins, avec stupeur que notre Harry est quelque peu entravé par l’âge et ça me désole.
    Mon vote reflète celui d’une fan de longue date. Je sais que je vais toujours lire avec facilité et bonheur les aventures d'Harry Bosch et consorts par Michaël Connelly.

    14/11/2024 à 11:56 6

  • Un Plan Simple

    Scott Smith

    7/10 Tout part de ce qui peut s’apparenter à un coup de chance, trois hommes et un chien tombent sur un avion écrasé dans la neige avec à son bord un pilote mort et un sac contenant 4.4 millions de dollars… à partir de cet instant le destin de ces protagonistes bascule. Les évènements s’enchainent avec l’impression qu’ils sont inéluctables, logiques et qu’ils conduisent vers la même issue.
    Que valent la probité, l’amour fraternel, le sens de la justice, la loyauté face à la possibilité d’être riche et de pouvoir changer de vie ?
    « Un plan simple » est une fable noire qui se lit avec plaisir même si quelques passages sont un peu longs.
    Il est intéressant de constater à quel point la sympathie du lecteur pour certains personnages peut fondre comme neige au soleil au fil de la lecture.
    Glauque, enivrante, ambivalente ce livre développe sa propre ambiance… je suis curieuse de découvrir prochainement comment sera le rendu au cinéma.

    05/11/2024 à 14:25 3

  • La Meute

    Olivier Bal

    7/10 La 1ère note PP sur ce livre, un 4, est franchement injuste.
    Olivier Bal nous propose un récit plutôt original, presque dystopique, je l’interprète comme un avertissement.
    L’auteur ne manque pas de courage littéraire pour développer des sujets polémiques. Il nous décortique les rouages de l’extrême droite en reprenant les grands thèmes populistes de ce parti, mets en scène des fantasmes de suprématie nationale, nous plonge à l’intérieur d’un groupuscule fachiste et violent
    Malgré une histoire qu’on a plaisir à suivre l’auteur n’évite pourtant pas quelques poncifs.
    Certains personnages sont un peu trop caricaturaux : le bourge facho, le policier borderline, le bon samaritain, le migrant méritant…
    On retiendra celui de Louis, le plus intéressant, celui qui attire à lui seul l'attachement du lecteur.
    La plupart des thèmes ont déjà été développés ailleurs, l’univers des migrants, la mise en scène de meurtres théâtralisés, la chasse à l’homme… ce qui donne sans doute une impression malheureuse de déjà lu.
    De plus, le récit aurait surement pu être condensé un peu pour éviter que le lecteur ne se perde dans des situations qui se répètent
    Ce n’est peut-être pas le meilleur livre de l’auteur, mais on y décèle un véritable raconteur d’histoire, un constructeur d’univers, un auteur qui vous réserve quelques belles surprises finales tout de même.

    01/10/2024 à 16:50 7