7 votes
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9/10 Vera Buck est une auteure allemande talentueuse et en plus elle est jolie, qualité entièrement superflue en littérature mais j’avais envie de le souligner.
Ce polar « rural noir » met en scène une nature omniprésente, presque un personnage, un paysage de montage avec un glacier redoutable. Le lecteur est plongé dans une atmosphère pesante, au fond de cette vallée encaissée qui ne voit pas le soleil en hiver. Nature ne rime pas ici avec fleurette et bon sentiment.
Ce roman plait car le lecteur est complétement pris dans l’ambiance aux antipodes de l’univers Heidi.
La force de ce roman est bien de vous emporter tout entier dans son univers. Après coup le livre refermé, je trouve que l’histoire n’est pas si extraordinaire que ça (j’avais un peu entrevue vers quoi on se dirigeait) et pourtant il n’en reste pas moins un des meilleurs thrillers que j’ai lu ces derniers temps ! La psychologie des personnages est bien développée et on a juste assez d’empathie pour nous sentir proche d’eux.
Comme beaucoup de thriller la tension monte au cours du récit et la fin s’emballe pour finir un peu abruptement… d’autres lecteurs ont eu le même sentiment que je partage, mais pas au point de ternir mon enthousiasme tellement j’ai été subjuguée par l’ambiance. J’ai déjà approché de près un glacier et ce livre a été pour moi une madeleine de Proust, j’ai senti cette majestuosité, ce froid, le vide des crevasses… cette fascination magnétique qu’exerce sur nous les glaciers et qui vous emporte alors qu’on est seulement à leurs pieds.
Que du bon pour ce roman, dommage que la traduction ne semble pas être aussi soignée que d’habitude chez Gallmeister. Les tournures allemandes sont trop visibles, plus une ou deux erreurs (la poire qui devient une pomme), à moins que cela ajoute encore du charme à ce livre.
05/03/2025 à 22:40 Alice (341 votes, 7.5/10 de moyenne) 3
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9/10 Roman noir plus que polar, dans la veine des grands romans américains de l'éditeur Gallmeister. Quelque part sur une montagne, la communauté des baptistes de Jakobsleiter vit en autarcie. En bas, au village d’Almenen, une jeune femme de cette communauté disparaît. Ce n’est pas la première disparition de femme dans cette zone. Smilla, jeune stagiaire au journal du coin, enquête sur celle de sa meilleure amie, 10 ans auparavant. Elle va découvrir que cette région recèle de noirs secrets.
Un roman haletant, suspensif (si si ça se dit), avec des personnages bien construits et attachants.Entrez sans hésitation dans le monde sauvage de Vera Buck, un monde rempli de manipulation, de mensonge et de culpabilité.26/02/2025 à 11:54 Fab (922 votes, 8/10 de moyenne) 7
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8/10 J’ai une méconnaissance flagrante sur les auteurs allemand car après une recherche approfondie, il s’avère que c’est seulement le deuxième auteur que je lit de ce pays depuis que je flirte avec ce merveilleux site. N’y voyez aucun racisme littéraire, c’est seulement un fait qui me surprend moi-même car je suppose, j’en suis certain maintenant, qu’il existe de bons romanciers allemand, il faudra dans l’avenir que je m’y penche sérieusement. En tout cas avec Vera Buck et son premier roman traduit en France « Les enfants loups », cela m’a été démontré brillamment avec un thriller noir plein de qualité.
Gallmeister ne s’est pas trompé en produisant cette auteure qui nous livre là un roman choral rural doté d’une belle écriture et d’une intrigue addictive parfaitement maitrisée presque jusqu’à la fin, j’y reviendrais plus loin.
On ne sait pas situer ni le lieu, ni l’époque quoique qu’actuelle apparemment, l’action se passe en partie dans une montagne isolée, dans un hameau ou vivent là des gens taiseux, on va dire dans une autre époque, une sorte d’enclave archaïque pleine de secrets et de non-dit. L’autre lieu étant le village se situant en bas dans la vallée ou on sent bien la méfiance et la crainte des habitants par rapport à cette communauté secrète précitée.
L’intrigue tourne autour de disparitions de jeunes femmes et les divers personnages, tous très jeunes et réussis, nous racontent les évènements qui en découlent. J’ai particulièrement aimé le traitement de ces personnages qui sont très empathiques mais parfois aussi, et là c’est l’ingéniosité de l’auteur plus que glaçant.
C’est un formidable roman d’atmosphère mais comme je l’ai laissé entendre plus haut, j’ai été déçu par la fin trop rapide. Alors pas au point de renier ce roman mais bon quand même, je ne la trouve pas à la hauteur du reste. J’ai eu l’impression que l’auteure forçait la fin, qu’il fallait a tout prix finir ce roman rapidement pour je ne sais quelle raison. C’est même pour moi incompréhensible, d’avoir réussi un traitement de l’histoire réellement excellent et de gâcher, le mot est sans doute trop fort, de ternir cette histoire formidable. Bien sur ce n’est que mon impression, est-elle subjective ou non, j’avoue que je me pose encore la question.
Néanmoins et pour terminer sur une note positive, cela reste un très bon roman qui mérite amplement sa participation au prix Polars Pourpres découverte.
25/02/2025 à 11:55 patoche77 (343 votes, 7.6/10 de moyenne) 6
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7/10 Le roman choral, un format qui se prête bien au thriller, et ici encore, l'exercice le démontre avec réussite...
L'alternance des points de vue permet à l'auteur d'éviter le piège du manichéisme, et maintient le lecteur sous tension, lui livrant parcimonieusement des indices sur le déroulement des faits...
Malgré quelques longueurs, un panel de protagonistes pour qui l'intérêt peut varier, et en dépit d'une fin un peu trop vite expédiée à mon goût, j'ai pris du plaisir à lire cette histoire qui réserve néanmoins son lot de surprises...
08/02/2025 à 22:44 jackbauer (737 votes, 7.2/10 de moyenne) 10
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9/10 J'ai un faible pour les histoires de communautés retranchées, au fin fond de la cambrousse, hors du tourbillon incessant de notre vie hyper connectée où tout va trop vite. On y rencontre souvent des gens proches de la nature, qui prennent le temps de ressentir les messages que dame nature nous envoie. Ici, nous avons affaire à des enfants "retenus" contre leur gré, dans une nature montagneuse, escarpée, dangereuse, sombre et froide, et qui tissent des liens avec le peu d'êtres vivants qu'ils côtoient, ici des loups. Entre habitants, on parle peu, on respecte des règles tacites qui semblent venir des anciens, on se méfie des gens de la ville, on limite les contacts. Voilà un peu le cadre.
Pour ce qui concerne l'intrigue, l'autrice nous met en place, avec grande maitrise un récit choral avec des personnages bien variés, souvent des enfants, limites sauvageons, et une histoire de disparitions, de séquestrations, mais aussi d'émancipation et de résilience. La tension monte crescendo et on tourne les pages avec avidité, quelques soit l'angle de vue, selon les personnages que l'on suit. Une histoire captivante écrite avec maestria.08/02/2025 à 16:34 Polarbear (897 votes, 7.7/10 de moyenne) 11
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9/10 Caché en haut de la montagne, Jakobsleiter est un hameau, exclu de toute modernité et civilisation, où vit une communauté fondée en 1889 afin que les baptistes qui avaient été chassés puissent revenir sur leur terre natale. Cette communauté est guidée par Isaiah, prêtre dénonçant toute forme de modernité et notamment l’implantation dernièrement d’une antenne relais près de leur hameau.
Si les hommes doivent obéir à ses prédications, ils sont quasi muets, et que dire de leurs femmes ? Quasi absentes, si ce n’est que certaines sont parties ou ont sombré dans l’alcool, ou la maladie mentale. Si toute forme de modernité est exclue, les enfants sont autorisés à aller à l’école, au village dans la vallée. Ainsi, Jesse, jeune garçon de 17 ans, et Rebekka parcourent une heure de route, et 750 mètres de dénivelés pour rejoindre l’école au village d’Almenen. Persécutés, violentés à cause de leur différence, les enfants sont bien appréciés par Laura Bender, leur professeur, fraîchement arrivée dans cette école, ayant survécu à une tuerie de masse dans son ancien établissement scolaire. Elle décèle chez Jesse des aptitudes et des capacités qui lui permettraient de poursuivre dans un lycée plus prestigieux. Inconcevable pour cette communauté. Même si, du haut de leur adolescence et de leur envie de liberté, Jesse et Rebekka regardent avec un sentiment mélangé d’attraction et de crainte ce qui peut y avoir plus loin après le village.
D’ailleurs, quand Rebekka disparaît, Jesse pense à une fugue. Même si elle aime la nature sauvage et ne serait jamais partie sans le lui avoir dit. Tous les deux, ils sont quasiment voués à assurer l’hérédité de la communauté. Accompagné d’Edith, fillette aussi sauvage que mutique, amoureuse secrètement de Jesse, il rentre désabusé. Jesse est en conflit avec son père : il remet en cause l’autorité du prédicateur et surtout la vérité de cette communauté et les raisons de l’état de santé de sa mère. Pendant qu’il joue avec Edith et leur loup sauvé, Freigeist, Jesse décide d’aller trouver la police du village et signaler la disparition anormale de Rebekka.
Pendant ce temps, Smilla, stagiaire au journal local, est rongée par la disparition de sa meilleure amie, Juli, il y a 10 ans de cela. Alors qu’elles campaient dans ces montagnes, le lendemain matin, Juli n’était plus là et la police n’avait pu relever aucune trace. Depuis, Smilla collectionne les cas de multiples disparitions dans cette même région. Mais que cache comme mystère Jakobsleiter que le maire, Hofer, soutient et protège ?
Rentré à reculons dans cette lecture, appréhendant un thème surnaturel voire fantastique, j’ai été pris dans cette histoire racontée et dévoilée par les principaux protagonistes : Jesse, Edith, Rebekka, Smilla, Isaiah et Laura. C’est rythmé, captivant. Un livre que je peux aisément comparer et rapprocher à ceux écrits par RJ Ellory. Excusez du peu ! Une très agréable lecture de cette jeune autrice au talent prometteur.28/01/2025 à 11:57 JohnSteed (668 votes, 7.7/10 de moyenne) 11
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8/10 Jakobsleiter est un hameau montagnard allemand à 1800m d’altitude, dans lequel résident une communauté de Baptistes. Et parmi eux, Jesse, sa mère handicapée, son père, un prête, Rebekka qui rêve d’une autre vie et d’autre lieu, Edith, la Petite fille loup.
Le hameau n’est qu’une modeste agglutination de baraques en bois, autour de l’église pour recevoir tout le monde lors des offices.
Au pied de cette montagne la petite ville d’Almenen : un maire, un poste de police, une boulangerie, une supérette et une école avec une classe unique, dont Laura Bender est la seule professeure. Et la 19e victime d’un jeune tueur, dans une autre vie.
En même temps, Smilla, vingt-six ans, stagiaire dans une TV d’informations, enquête dix ans après la disparition, de sa meilleure amie. Juli.
Roman chorale. Chacun des personnages, bien campés, apportent leur pierre et un élément qui mène vers la vérité.
Polar rural et noir. Thriller complexe qui surprend.
Une belle découverte/30/09/2024 à 15:13 Max (800 votes, 8.1/10 de moyenne) 10