352 votes
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Lagos Lady
8/10 Pour un premier roman, l’auteur maîtrise parfaitement la construction de son roman, une intrigue tortueuse et la mise en scène de personnages détonants… une amazone livrant une bataille acharnée « aux hommes qui n’aimaient pas les femmes » (pour reprendre la très opportune comparaison de Dodger) au sein d’une société africaine complètement corrompue ou le respect de la féminité n’est qu’une vague chimère, des criminels déjantés à la gâchette facile, des policiers répondant à la même description, et puis un citoyen de sa majesté tel un chien dans un jeu de quilles au milieu de cet imbroglio ne saisissant encore rien au fonctionnement de la société nigériane…
Pour moi, la grande réussite de l’auteur est de savoir détailler suffisamment la psychologie de ses personnages sans faire retomber la tension de son intrigue qui illustre une bonne maîtrise des codes du thriller. Les références à Tarantino ne sont pas exagérées.
En conclusion, ne laissez jamais un homme pour lequel vous avez la moindre attirance sentimentale partir en voyage d’affaire (ou autre) seul au Nigeria et si vous faites le choix (judicieux) de l’accompagner munissez-vous d’une tapette à mouches résistante !
Plus sérieusement, je vous encourage à découvrir ce roman « very hot », moderne, exotique, à l’humour subjacent mais bien présent, aux chapitres courts et rythmés… en un mot : de la dynamite !
12/07/2016 à 11:17 7
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Miséricorde
7/10 Quelques points négatifs font un peu tomber la note : en effet, il y a quelques longueurs surtout dans les derniers chapitres, l'intrigue n'est pas exceptionnellement originale puisque j'avais moi aussi deviné assez vite vers quoi on allait...
Néanmoins, l'impression générale est positive. J'aime bien les deux principaux protagonistes et l'improbable duo qu'ils forment, Carl dans ses contradictions, Assad dans sa façon pragmatique de voir la vie...
Je lirai sans doute très prochainement la suite.16/09/2015 à 09:59 5
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Profanation
8/10 Quelle gageure ! L'auteur parvient a nous tenir en haleine et à nous passionner complètement pour une histoire dont on sait presque tout dés le début ! Très vite on connait les coupables et on se doute que ça va mal se terminer pour eux...
Néanmoins, le personnage de Rose me laisse sceptique pour l'instant, l'auteur n'est pas assez cohérent dans sa description et j'attends de voir la suite.
Autre petit bémol, le voyage à Madrid même s'il apporte un peu d'humour au récit ne contribue en rien à son développement. J'apprécie les digressions (c'est même la qualité de ces digressions qui font le bon auteur) mais je suis plus critique envers le remplissage de pages.18/11/2015 à 10:39 6
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Le réseau Aquila 1/2
6/10 Le personnage du rôle-titre est ambigu mais suscite la curiosité, on a envie d’en savoir plus sur lui.
Ce diptyque tourne autour d’une histoire d’espionnage dans le contexte de 1917, l’Europe en pleine guerre. Ce premier volume ne fait que présenter les parties en concurrence et l’enjeu véritable se découvre dans le 2nd volume. Les couleurs vives des illustrations et le trait marquent une certaine violence qui ne dénote pas avec l’intrigue.21/09/2016 à 10:02 3
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Le réseau Aquila 2/2
6/10 Le contexte présenté dans le premier volume s’éclaire et trouve sa justification dans ce 2nd tome forcément plus intéressant. Les auteurs nous présentent un complot plausible (et surprenant) qui aurait pu se produire en 1917.
Hormis le trait d’humour final, la série ne se place pas du tout sous le signe de la rigolade. Ceux qui associent BD et sourire (les néophytes comme moi) découvriront que le genre peut s’en affranchir et rester de qualité.
21/09/2016 à 10:04 3
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Des Diables et des saints
9/10 Jean-Baptiste Andrea est un des seuls auteurs qui sait m’arracher des larmes (je ne suis pas une mauviette pourtant !),
je n’en connais pas la raison précise car ses livres s’ils ne sont pas extrêmement joyeux ne sont pas non plus les plus terribles ou les plus tristes, loin de là… c’est surement une question d’émotion et de surprise qui se croisent.
Ce roman noir s’il possède indubitablement sa propre originalité m’a évoqué plusieurs autres histoires. Notamment celle des Évadés, de Stephen King.
Ce roman illustre comment on peut passer, à la suite d’un coup du sort, d’une situation heureuse à tout autre chose. Le héros touché par la mort brutale de toute sa famille se retrouve « prisonnier » d’un orphelinat. Avec son intelligence, ses talents et à travers la formation d’un groupe d’amis, sa vie trouve un nouveau sens et prend une tournure différente.
Sans similitude narrative, le lecteur se trouve dans l’ambiance de « Stand by me », le film (adaptation de « Le Corps » du maitre King, encore...), quelque chose de nostalgique, de doux-amer et d’émotionnellement riche.
Un roman initiatique plus que réussi qui me restera longtemps en tête.
27/11/2024 à 10:34 4
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Veiller sur elle
9/10 Une merveilleuse ode à l’Italie ! Je suis vraiment sous le charme de ce livre. Une histoire qui vous captive et une plume qui vous fait vivre le récit avec ses paysages, ses couleurs, ses lumières, ses odeurs, ses sensations, nous sommes dans la peau de Mimo, un sculpteur de génie. On sent avec lui la grâce qu’il a dans ses mains, sa compréhension intuitive du mouvement qu’il inscrit dans le marbre.
J’étais à fond dans ce roman, un vrai coup de cœur que je ne lâchais qu’avec regret pour accomplir mon morne quotidien… il m’arrivait même d’y repenser en journée avec un petit sourire et un « vivement ce soir ! » qu’on pourrait adresser in petto à un amant fougueux …
Fi de digression ! On pourrait lui reprocher un survol trop rapide des évènements historiques de ce XXe siècle, quelques longueurs, un sens un peu exagérément exacerbé du drame, ces défauts sont très secondaires et je dois dire, n’ont pas du tout diminué mon plaisir de lecture.
Pour conclure, je vous encourage à découvrir ce prix Goncourt 2023 tout à fait mérité même si on s’éloigne des textes habituellement mis en avant par PP, nous ne sommes dans aucun des sous-genres du roman policier, nous lisons un chef-d’œuvre en toute simplicité…03/03/2024 à 20:56 4
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La Vérité et autres mensonges
8/10 Un anti-héros menteur, usurpateur, profiteur pour lequel on éprouve pourtant quelque chose qui ressemble à de la sympathie, car même dénué de scrupules, Henry Haiden est aussi humain et quelquefois porte secours à son prochain de façon naturelle, se retrouve face à des situations rocambolesques.
Une méprise aux effets boule de neige remet son existence tranquille et aisée en jeu.
L’auteur a beau être allemand, il manie l’humour anglais non empreint d’un certain cynisme, avec art.
Ce récit aux multiples rebondissements et surprises est écrit avec une joyeuse légèreté de ton. Cette allégresse gagne le lecteur qui ne s’offusque plus d’apprécier une histoire complètement immorale.
07/09/2016 à 10:48 5
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Iacobus
9/10 J'ai beaucoup aimé ce roman. Un autre thème du livre exploité de façon touchante : la relation du père avec son fils...
19/05/2011 à 16:11 1
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Le Dernier Caton
5/10 Je ne suis pas aussi enthousiaste. Certes, il s'agit d'une belle aventure... un peu d'histoire, de religion, de mysticisme. C'est surtout une quête initiatrice pour l'héroïne (Est-ce un roman pour ado ?). Mais, celle-ci est franchement trop naïve pour qu'on éprouve de l'empathie pour elle. Le roman présente des longueurs et que dire de la conclusion ? L'auteur est partie dans un délire auquel je n'ai simplement pas su adhérer... Si je peux vous guider, lisez plutôt Iacobus du même auteur : ce livre là est excellent !
31/05/2011 à 13:58 1
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De bonnes raisons de mourir
9/10 J’ai adoré l’ambiance de ce roman. Tchernobyl, Pripiat, le quartier Maiden à Kiev…L’Ukraine qui est également au cœur de l’actualité en ce moment, plus que jamais.
Le cadre retranscrit est une sacrée réussite !
A noter que le roman a été écrit avant 2022, néanmoins, à la lecture on remet bien les évènements en place et notamment on se souvient bien que la guerre de Crimée et dans le Donbass a débuté en 2014. L’auteur connait parfaitement son sujet et son grand talent est surtout de nous plonger dans cette atmosphère angoissante, la zone contaminée et le contexte politique incertain.
Evidemment, il y a également beaucoup d’éléments qui nous font penser aux plus grands romans de Grangé, les meurtres, leurs mises en scène macabres, le côté extrême du tueur sadique. Peut-être que ce genre de trame n’est pas si originale pour un lecteur habitué aux thrillers puisque nous pensons à d’autres romans. De même, pour parler des faiblesses du roman, les motivations profondes du tueur ne sont pas si convaincantes non plus.
Qu’importe, je me suis laissée emporter par cette histoire et je n’ai pas vu les pages défiler car c’est tout de même un p’tit pavé. Les personnages principaux sont attachants et nous avons plaisir à les suivre. Le talent de Morgan Audic est donc incontestable, je le découvre avec un peu de retard mais il me reste l’immense plaisir de découvrir ses deux autres romans qui sont plus que prometteurs.
En cherchant tout à fait autre chose_ c’est la recette pour faire les plus belles découvertes_ je suis tombée sur les photos pleine de nostalgie et de beauté triste (surtout la photo de ce parc d’attractions qui n’a jamais ouvert) de ce photographe strasbourgeois qui s’est apparemment rendu sur la zone. Je me permets de partager le lien.
https://www.madri.fr/svema-x-chernobyl/
24/03/2025 à 13:33 12
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La Meute
7/10 La 1ère note PP sur ce livre, un 4, est franchement injuste.
Olivier Bal nous propose un récit plutôt original, presque dystopique, je l’interprète comme un avertissement.
L’auteur ne manque pas de courage littéraire pour développer des sujets polémiques. Il nous décortique les rouages de l’extrême droite en reprenant les grands thèmes populistes de ce parti, mets en scène des fantasmes de suprématie nationale, nous plonge à l’intérieur d’un groupuscule fachiste et violent
Malgré une histoire qu’on a plaisir à suivre l’auteur n’évite pourtant pas quelques poncifs.
Certains personnages sont un peu trop caricaturaux : le bourge facho, le policier borderline, le bon samaritain, le migrant méritant…
On retiendra celui de Louis, le plus intéressant, celui qui attire à lui seul l'attachement du lecteur.
La plupart des thèmes ont déjà été développés ailleurs, l’univers des migrants, la mise en scène de meurtres théâtralisés, la chasse à l’homme… ce qui donne sans doute une impression malheureuse de déjà lu.
De plus, le récit aurait surement pu être condensé un peu pour éviter que le lecteur ne se perde dans des situations qui se répètent
Ce n’est peut-être pas le meilleur livre de l’auteur, mais on y décèle un véritable raconteur d’histoire, un constructeur d’univers, un auteur qui vous réserve quelques belles surprises finales tout de même.
01/10/2024 à 16:50 7
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Roches de sang
9/10 Je découvre cet auteur dont l’attitude si humble et si bienveillante avec ses « fans » m’avait frappée (ainsi que son sourire, il est vrai !) à Quai du polar cette année. « Les Roches de sang » est un excellent thriller qui vous tient en haleine tout du long.
En effet, le rythme est haletant, les actions s’enchainent sur deux périodes qui se répondent, la première au milieu des années 1990 et la seconde aujourd’hui avec un personnage de policière chef de groupe d’Interpol en pleine quête, d’abord d’un mystérieux tueur justicier et puis d’elle-même…
Olivier Bal exploite largement le thème de la famille phagocyte et de la fraternité sans tomber dans les poncifs largement exploités ailleurs. On aime et on déteste par intermittence ces deux frères aux personnalités débordantes, écrasés sous le lourd héritage d’un père « parrain » au sein de la mafia corse.
Si l’auteur nous fait voyager à travers l’Europe des Balkans, la Suisse, les Pays-Bas … l’essentiel de l’action se déroule en Corse. L’île de beauté est presque un personnage à part entière tant sa géographie agit sur l’intrigue et donc sur le destin des protagonistes. C’est beau, c’est sauvage, c’est dangereux !
Le talent de l’auteur réside dans la capacité à nous faire sentir sur notre peau la chaleur du soleil méditerranéen, notre nez hume l’odeur de la myrte verte si envoutante et si spécifique à la Corse. On est transporté, notre imagination s’envole…magnifique sensation !
En revanche, le quart de couverture de l’édition grand format, (XO Editions) est bien trop bavard… si votre curiosité peut être retenue, vous apprécierez bien davantage la lecture de la première moitié du livre.
16/07/2024 à 15:29 4
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À mains nues
9/10 Vous qui n’avez jamais joué à « Mortal kombat » ou tout autre type de jeux vidéo de combats à la réputation ultra-violente,
vous qui n’avez jamais jeté un œil, même distrait, aux programmes de TV-reality mettant en scène de jeunes adultes jouant la surenchère de la provoc à tous niveaux où l’excès et l’inédit sont la règle de base, passez votre chemin sans regret…
L’auteur nous propose un roman d’initiation respectant la structure et forme du genre jusqu’à la division tripartite (jeunesse – apprentissage – maîtrise)
Mais en dévie complètement la finalité par un récit transgressif mettant en scène des combats à mort.
02/02/2016 à 16:44 10
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Le Fil rouge
9/10 Comment survivre au meurtre et au viol de son enfant ?
La solution adoptée par le héros est de s’enfermer dans une bulle aseptisée faite de travail, de déjeuners conventionnels avec des échanges sans surprise et sans heurt, de comptabilités laborieuses et inutiles, tout ça pour encadrer son esprit, pour l’empêcher de penser, de réfléchir, de se souvenir…
Le système fonctionne jusqu’à la rupture…
Paola Barbato aborde avec finesse de nombreux thèmes : la culpabilité, la vengeance, l’impossibilité d’agir sur le cours des choses ou au contraire la possibilité de pouvoir agir et contrôler les choses, la quête de rédemption, le lien entre la victime et le bourreau,…
Et même, oserais-je le dire ? Mais oui, car ce livre est aussi et indubitablement une démonstration du très littéraire concept de l’Absurde cher à Camus…
L’écriture est nerveuse, les émotions sont admirablement retranscrites car l’auteure trouve toujours des mots si simples et si justes permettant au lecteur de ressentir lui-même tous les sentiments quelquefois contradictoires, forts et douloureux des protagonistes. Cette lecture est tout sauf une promenade tranquille puisqu’elle vous mettra sous tension, il vous faudra absolument découvrir « le pourquoi » même si le « par qui » n’est pas sans surprise… et même si le fin mot de l’histoire ne permet pas à la tension de retomber.
C’est certain, l’auteure soigne ses conclusions, comme dans « A mains nues » celle-ci vous fera l’effet d’un coup de poing dans l’estomac !
10/05/2016 à 13:08 10
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Meurtres au potager du roy
8/10 Roman original mêlant gastronomie, enquête policière et humour... le côté didactique de l'auteur peut agacer : on a l'impression d'être à la leçon tout le temps. L'enquête n'est pas d'un grand suspens et dés le départ on sent bien que le héros est un naïf imbécile, néanmoins, il devient de plus en plus sympathique à mesure que le roman progresse... Ce roman ravira les passionnés de cuisine comme moi qui feront des découvertes sur l'art d'apprêter les mets au XVIIe siècle. Les personnages secondaires sont attachants car l'auteur leur confère une grande dimension comique. Le bonus : l'auteur nous rajoute une série de recettes des "Cyril Lignac" du XVIIe à la fin du roman... et certaines d'entre elles sont même réalisables !
10/12/2013 à 23:23 2
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L'ultime sacrilège
8/10 J'ai apprécié ce roman qui met en scène un héros artisan compagnon et met en toile de fond la réalisation de grands chantiers, ici la restauration de la cathédrale de Reims... Je dis bien en toile de fond, le roman se construit sur une intrigue intéressante.
26/05/2011 à 15:06 1
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Le Crime qui est le tien
8/10 Scénario bien noir alors que les couleurs du graphismes sont vives et agréables ! Très belle réussite !
BD à découvrir car l’intrigue et les personnages sont bien développés.
15/04/2016 à 15:38 5
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Deux dans Berlin
Richard Birkefeld, Göran Hachmeister
8/10 Ce roman rappelle « La trilogie berlinoise » de Philipp Kerr par son sujet et la description du contexte même si le style des auteurs est bien différent.
La question de la culpabilité « allemande » est abordée par deux protagonistes : le militaire SS qui a commis des crimes mais qui se cache et s’exonère lui-même parce qu’il n’a fait qu’exécuter des ordres et un homme issu du peuple, commerçant, admirateur du führer en 1933, antisémite qui ne réalise son aveuglement que lorsqu’il est devenu une victime persécutée lui-même.
Néanmoins, aucun des personnages du roman ne suscitera réellement la sympathie du lecteur qui ne penchera d’aucun côté dans le duel qu’ils se livrent.
Les auteurs bien documentés, nous font partager la période, sans doute la plus sombre vécue à Berlin, toute l’horreur et la peur provoquée par les bombardements alliés nous paraissent palpables à travers leurs mots.
Un petit bémol sur la traduction qui n’est pas toujours fluide et sur le titre français bien fade qui en VO signifie : « Le dernier qui restera aura raison », l’idée des auteurs serait sans doute mieux exprimée par « La raison du plus fort est toujours la meilleure ».
04/10/2016 à 13:55 12
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L'Île du Point Némo
5/10 L’utilisation de mots compliqués pour donner à l’ensemble un ton exagérément pédant donc satirique,
les situations et les personnages complétement loufoques donnent à ce faux « Tour du monde en 80 jours » un caractère agréablement original.
La mise en abyme, les clins d’œil aux classiques en font un œuvre littéraire surprenante.
Néanmoins, si on s’amuse… au début, malheureusement l’intrigue retombe tel un soufflé ainsi que notre plaisir.
Les tribulations de nos héros atypiques m’ont vite lassées et j’aurais sans doute apprécié un récit beaucoup plus court qui n’aurait pas laissé à l’ennui puis à l’agacement (il faut le dire) le temps de s’installer.
14/01/2016 à 10:00