clemence

339 votes

  • Les Intrépides

    Hervé Commère

    9/10 Le ciel printanier et la bande son surannée de ce livre (salut Joe Dassin!), accompagnés de tous les personnages des Intrépides, ont transformé ma semaine. Pour cette incursion hors du polar, Hervé Commère réalise un doublé gagnant : l'entrée dans un nouvel univers et le maintien de sa patte si tendre et si vive, rendant la joie aux coeurs de ceux qui l'ont momentanément perdue. Car oui, lire Les Intrépides, c'est se laisser gagner par un bonheur quotidien, se retrouver à dynamiser son emploi du temps juste par capillarité de ces gens qui osent, et qui se retrouvent tout étonné de l'avoir fait. Quelle magie !
    L'aventure des Intrépides confine effectivement à l'épopée magique. Impossible de ne pas s'envoyer à 200 à l'heure avec la fine équipe aux côtés de Raoul qui trace hardi tiens bon vers un Sud de fantaisie et de défi. On danse avec les personnages, et on a envie de crier à Pierre Jean que la vie, la vraie, c'est celle avec un piano et que la vie est couramment trop chienne pour se laisser embêter par des gens qui n'en valent pas le coup. Mais déjà le destin frappe à la porte, déjà la fabuleux conteur remet la pendule à l'heure du temps qui passe.
    Il y a dans ce livre une réalité scénique qui m'a sonnée et qui parlera, je pense, à de nombreux lecteurs. Hervé Commère manie l'art de la description du sel de la vie comme personne. Je me suis retrouvée à chaque ligne, peut etre plus encore que dans ces précédents romans, que j'ai presque tous aimés sans y trouver mot à redire.
    A lire de toute urgence pour lutter contre les petites infâmies du temps qui file, pour retrouver ou redorer le goût de sa vie, pour (r)allumer ce qui est éteint, quand bien même, ou surtout, s'il s'agit de la vibration adolescente de l'étincelle folle qui dégringole parfois. Avec panache, se donner le goût d'être joyeux, c'est l'excellente promesse tenue de ce grand roman.

    20/03/2022 à 20:41 8

  • Né d'aucune femme

    Franck Bouysse

    10/10 J'ai eu la joie de lire ce roman de Franck Bouysse comme on découvre une fleur de printemps, aux parfums multiples et aux couleurs vives. A la fois surprise de découvrir cette nouvelle production mais tout de même dans l'attente de cette saison, la quatrième qui clôt un cycle. L'attente impatiente (fébrile !) a été récompensée. Né d'aucune femme est un joyau.
    J'ai profondément aimé ce conte, cette histoire dure aux contours acérés. Il s'en dégage une douceur palpable et une harmonie cachée, une histoire atemporelle et pourtant tellement contemporaine. Le récit se base sur la lecture des carnets de Rose qu'un prêtre récupère à la mort d'une pensionnaire d'un asile. Seul récipiendaire de ces cahiers, Gabriel reporte les écrits de Rose dans la majeure partie du livre. On dirait que c'est du Pagnol, dit comme ça, et finalement pourquoi pas, tant l'amour qui se cache dans ses différentes formes, sous ses multiples couches est la pièce maîtresse que Rose passera sa vie à effleurer, à caresser.
    Toutefois, la tension propre à l'intensité brutale de l'histoire classe ce roman parmi les très grands, de ceux qui allient puissance et émotions.
    Le titre et la magnifique couverture prennent corps dans les derniers chapitres. Comme pour les précédents romans de l'auteur, je suis abasourdie par la beauté de l'écriture conjuguée à l'histoire, détaillée, fouillée, précise, fabuleuse.
    Immense roman !

    06/01/2019 à 20:55 8

  • Nulle part sur la terre

    Michael Farris Smith

    7/10 J’aurais voulu nommer ce livre “Ode to Jason Tisdale”, tant la (superbe) chanson de Bobbie Gentry (“ode to Billie Joe”, lien ci dessous ) m’a accompagnée dans ce roman, des premières notes jusqu’au dernier chapitre. (La chanson et cette histoire ont selon moi vraiment beaucoup en commun).
    Ces livres d’écorchés ont parfois tendance à forcer le trait, ici il s’agit juste de parcours de vies comme il doit en exister partout sur la terre. L’incarcération, le mauvais endroit au mauvais moment, l’alcool, les tromperies du quotidien sont contrebalancés parfois par les éclats de rire d‘Annalee qui remonte un poisson chat, Consuela qui chante dans un murmure, deux histoires qui se croisent et qui se reconnaissent à onze ans d’écart, un genre de poésie sur fond de Mississippi.
    Another sleepy, dusty, delta day. Beau bouquin.

    11/02/2018 à 08:40 8

  • Paz

    Caryl Férey

    9/10 Caryl Ferey réussit le nouveau tour de force de nous embarquer dans une géopolitique dense dépourvue de manichéisme. Où situer la Justice dans une Colombie en proie à son histoire ?
    Les personnages incarnent les multiples facettes du conflit et j'ai salué tout au long du roman la criticité détachée de l'auteur qui alterne entre faits documentaires glaçants et écriture de fiction.
    C'est ultra violent mais il n'y a pas de demi mesure possible dans cette quête fratricide dans le clan Bagader, où on rechigne tout au long du roman à se rappeler que non, l'amour n'est pas toujours vainqueur. J'ai voulu y croire toutefois dans les parcelles de lumière déclinante. Jusqu'au bout.
    Quel livre !

    18/11/2019 à 08:48 8

  • Regarde

    Hervé Commère

    9/10 Là où Hervé Commère continue d'être très fort, c'est qu'on lit "Regarde" avec les oreilles. Dès l'incipit, j'ai été charmée par la musique et les sons rythmés, clairs et lumineux du charleston, qui accompagnent le staccato des talons de Mylène, le charleston : cette paire de cymbales constitutives de la batterie dont joue Pascal, ce jeune homme de qui Mylène tombera follement amoureuse au point de renverser sa vie.
    La musique poursuit son épopée déterminante dans "Regarde", en bouleversant la vie de Mylène et de son batteur d'amant. Il a 26 ans et elle 45.
    Mylène, on l'avait déjà croisée dans Sauf. C'est merveilleux de retrouver l'univers cadencé de l'atelier de brocante et de s'attarder sur les vies de Mat, Anna et Gary. Aujourd'hui, dans Regarde, Mylène a une soixantaine d'années. Son train de vie de bourgeoise est du passé et désormais elle tente de reprendre pied dans une vie simple. Sauf qu'un doute, étayé par de nombreux indices, vient troubler son quotidien. Et si Pascal, poignardé en prison, était finalement encore en vie ?
    Outre la musique, l'amour est le ressort du roman. Le légitime, l'adultère, le fraternel, l'amical.
    Et le troisième ressort, on le découvre tardivement. Shakespearien. Sublime.
    Les paysages décrits par l'auteur sont ceux d'un amoureux des espaces sauvages. Les écrins décrits font partie intégrante du récit.
    Hervé Commère signe là un roman puissant, à l'image de cette femme qui ne perd jamais le pouvoir sur sa vie qu'elle mène avec élégance malgré les épreuves (qu'elle assume). C'est elle qui décide. Elle ne vit pas dans le regret, mais plutôt sur le qui-vive, toujours prête à se lancer.
    J'ai aimé Mylène.
    On termine ce roman, la main sur la poignée, avec Mylène et Gary. Prêts à regarder ? Foncez.

    23/03/2020 à 08:40 8

  • Replay

    Ken Grimwood

    9/10 Et je mesure ma note! Histoire originale et rondement menée, j'aurai aimé rencontrer Jeff et Paméla lors d'un de leur replay... Ce livre suscite plein d'interrogations et renvoit à des préoccupations bien quotidiennes. Sûre que je ne vais pas l'oublier de sitôt.

    11/11/2009 à 18:01 8

  • Un Monde merveilleux

    Paul Colize

    8/10 Dans ce roman construit à la Colize, on suit Daniel et Marlène dans leur road trip vers on ne sait trop où, selon les ordres qui ne manqueront pas d'arriver. Si on sait assez vite qui est Daniel, on ne connait finalement pas grand chose de Marlène, qui se révèle un être assez espiègle et plein de malice, cachant ses mystères derrière des pirouettes du langage qu'elle maîtrise parfaitement, en bonne prof de français. Quel est le but de ce mystérieux voyage qui nécessite précautions, discrétions et entourloupes à l'occasion ?
    Comme à son habitude, Paul Colize nous raconte une histoire fraîche, savamment décorée par des anecdotes documentées, de l'humour bien placé et son lot d'émotions. J'ai beaucoup aimé cette entrainante balade avec ces deux énergumènes attachants.

    30/06/2022 à 22:12 8

  • Cabossé

    Benoît Philippon

    4/10 Version road movie d’un truand qui peut avoir un cœur et de sa belle, rencontrée sur internet. Je passe sur les invraisemblances de l’histoire et des nombreux morts qui jalonnent leur fuite sur le tempo du “tu me contraries, tu es mort”. Il y a du cul à toutes les sauces, on comprend bien le désir de vivre et la rage de profiter mais avec un peu moins , on saisissait le sens tout pareil.
    Il y a des clients pour l’écriture argot et la grammaire maltraitée (j’ai tenu 30 pages chez Nadine Monfils) je n’en fais pas partie. J’ai eu du mal à y voir clair et me suis d’ailleurs perdue assez vite dans le flux mental de Roy.
    Je laisse à d’autres amateurs le soin de suivre cet auteur.

    15/11/2018 à 23:14 7

  • Celle qui pleurait sous l'eau

    Niko Tackian

    5/10 Ouh là là ! C'est décevant ce livre !
    A peine esquissé le tableau, on survole le tout, j'ai eu l'impression de regarder un film en m'endormant au milieu. A la fois rien de très complexe dans ces deux histoires, Tomar Khan un brin inquiété par son passé qui remonte à la surface, et Rhonda sa copine dans le civil et lieutenant dans son équipe, qui tente d'éclaircir un crime qui n'en porte pas le nom.

    Alors oui on dit "la part belle faite aux femmes" dans ce roman où les femmes qu'on appelle de manière récurrente "le sexe faible" suivent leurs instincts et s'habillent moulant et les hommes font de la boxe et se castagnent dans des caves ...
    Mouais bof.
    Un roman très genré plein de préjugés aux concepts un peu sexistes, servi par une écriture peu soignée, ce ne sera pas la sortie de l'année quoi ...

    10/01/2020 à 17:02 7

  • Code 93

    Olivier Norek

    8/10 J'ai fait la connaissance de Victor Coste (après la bataille) et je suis tombée sous le charme de l'efficacité et de la bonhomie de l'homme. Je lui imagine d'ailleurs assez bien la trombine de son auteur. Style solide et imagé, le scénario est celui d'un bon polar, tous les ingrédients sont là, je me suis régalée et j'ai hâte d'enchainer avec les trois autres.

    11/05/2022 à 20:09 7

  • Dans les brumes de Capelans

    Olivier Norek

    9/10 J'ai cloturé mon été Victor Coste par ce voyage à St Pierre et j'ai été emballée ! Le rythme du roulis des vagues, le chaos de la nature et de la minéralité de l'île, le grizzli du SDPJ93 qui a trouvé refuge sur cette lande abrupte en a pour ses frais avec pour seul voisin un ours aussi mal léché que lui.. Et pourtant, difficile de ne pas s'attacher (une fois de plus) à ce dur au coeur tendre, vieillissant dans le souvenir des obscurités de son passé.
    Le sujet des résidences surveillées et des programmes de protection des témoins pèse aussi lourd que l'intrigue (riche !) mais Norek en démêle habilement les fils pour ne pas qu'on s'y perde. J'ai bien aimé (aussi) découvrir ces arcanes.
    Quant à l'histoire, j'ai été embarquée, j'ai foncé les yeux fermés et j'ai passé un excellent moment de lecture. Avec en prime l'envie d'aller promener mes bottes fourrées aux confins du Groenland.

    30/08/2022 à 09:49 7

  • Dégradation

    Benjamin Myers

    6/10 Dégradation ... ou dépravation ? Des secrets cachés par la lande et par les viles âmes des notables, rien de très spectaculaire dans ce roman où rien ne se passe vraiment. Les traits caricaturaux sont un peu trop prononcés et contre toute attente la subtilité est venue de la forme, ces longues phrases sans ponctuation m’ont évoqué le vent soufflant sur les plateaux sans obstacle. Les personnages sont inégalement campés et si j’ai ressenti de la sympathie pour Brindle, il me semble qu’il y aura largement matière à le rendre plus volumétrique dans un deuxième opus. Pas de grande révélation pour moi, si ce n’est celle d’une mélodie originale dans l’écriture (à tel point que 3 points virgules dans les dernières pages m’ont perturbée!)

    10/02/2019 à 13:07 7

  • Enclave

    Philippe Carrese

    8/10 Ce roman rebondit, surprend, traite d’un sujet étonnant et qui pourrait tout à fait être une chronique d’une histoire vraie.
    Qui sait si Eide et Dansko n’ont pas existé ? Enclave relate l’histoire d’un camp de travail en Slovaquie d’où les Allemands sont partis du jour au lendemain, abandonnant 200 femmes et hommes aux confins d‘une effroyable liberté retrouvée. L’ordre se réinstalle sournoisement petit à petit, avec des ambitions et des noirceurs qui se révèlent au grand jour sans aucune pudeur.
    Enclave est une épopée humaine touchante, marquante, magnifique et digne.
    Par de nombreux aspects , ce roman m’a fait penser à la terrible “Vague” de Todd Strasser.

    30/03/2018 à 20:56 7

  • L'Enigme de la chambre 622

    Joël Dicker

    8/10 Un bon cru très fidèle aux écrits de l'auteur ! Il réussit la prouesse de garder son lecteur toujours sur le fil : où est on dans l'échelle du temps, qui sait quoi , ai- je manqué un détail ou est ce que je me fais balader par l'auteur ?
    J'ai adoré cette ambiance helvétique et les rebondissements, c'est un livre qui prend son temps, les digressions de Fallois sont plutôt touchantes et bien amenées.
    Lectrice, je me demande si le vrai Joël Dicker est celui qu'on aperçoit en filigrane ou si c'est un nouveau personnage .. et c'est donc réussi car l'intrigue est multiple !
    Concernant l'énigme en tant que telle, j'ai été fascinée par les subterfuges que je n'avais pas devinés , le retournement du retournement.
    Bref , même en étalant la lecture dans le temps, ce qui n'est pas mon habitude, je n'ai pas été perdue et je suis contente d'avoir écouté les conseils avisés de lecteurs ici présents plutôt que les autres sirènes mal-disantes!

    07/09/2020 à 10:53 7

  • La Deuxième Femme

    Louise Mey

    9/10 J'en sors suffoquée.
    Ce roman est d'une violence (psychique) rare, diabolique, réelle, et la tension de la situation parfaitement rendue dans l'écriture de cette auteure que je découvre est insoutenable. Sandrine tombe sous le charme d'un homme dont la femme s'est évanouie dans la nature. Leur petit garçon, Mathias, comble son coeur de trentenaire, maman en devenir. Mais la "première femme" , Caroline, qu'on croyait morte, réapparait un jour au journal télévisé, amnésique. Dès lors, les vrais visages se révèlent, et l'homme charmant semble se transformer. On est loin du thriller domestique, la perversion insidieuse dont fait preuve l'homme monte jusqu'à la fin. L'épilogue rend hommage en chiffres aux femmes battues de 2017. Glaçant.

    06/05/2020 à 14:53 7

  • La Jeune Fille et la Nuit

    Guillaume Musso

    8/10 Aiguillée (presque défiée!) par Athan, je me suis plongée dans ce roman, mon premier Musso. Quelle bonne surprise ! Ce livre est un pied de nez aux détracteurs de l’auteur, même si bien évidemment, mais comme dans de nombreux policiers, le ressort de l’intrigue repose sur l’amour. Des amours de jeunesse, fantasmes et réalités, des amours d’une vie, des secrets, des trahisons, de l’adultère, au service de l’intrigue principale : qu’est-il donc arrivé à Vinca Rockwell et pourquoi tant de mystères perdurent 25 ans après sa fuite avec son amant ?
    L’histoire est fraîche et les rebondissements bien amenés. Je ne me suis jamais sentie torturée de doutes car le propos vient à point. Les paysages de la Cote d’Azur permettent la promenade et rendent la lecture touristique.
    J’ai craint dans les premières pages de trop nombreux allers retours entre la France et les US, car je trouve toujours étrange pour un auteur frenchy de délocaliser ses histoires outre Atlantique. Toutefois, Thomas se contente d’un vol NYC-Nice et on n’en parle (presque) plus, donc bémol balayé.
    En résumé, un bon petit roman estival qui dégourdit les pattes mettant en scène des personnages attachants.
    Le denouement est à l’image de la romance : tout vient à point qui finit bien :)

    27/05/2018 à 10:06 7

  • La Toile du Monde

    Antonin Varenne

    7/10 Pour ce troisième volet de la série (qui se lira sans problème indépendamment des deux premiers), Antonin Varenne délaisse les hommes de la famille pour parler de la vie d’Aileen, fille d’Arthur Bowman (3000 chevaux vapeur) et nièce de Pete Fergusson (Équateur). L’histoire tient place entre Paris et New York, début du vingtième siècle. L’émancipation féminine est le dénominateur commun des multiples fils que l’on suit dans ce roman . Paris et ses artistes sont admirablement contés : les descriptions de quelques tableaux présentés dans un pavillon de l’Exposition Universelle constituent à mes yeux l’un des chapitres- joyaux de cette Toile du Monde, à égalité avec les trois articles rédigés par Aileen-Alexandra, mettant en scène Paris comme une fille de joie tour à tour “illuminée”, “visitée “, et accueillant “le fruit de vos entrailles”-comprendre, le métro.

    Antonin Varenne quitte le romanesque et l’aventure pour avancer dans une écriture narrative, travaillée, douce et poétique.
    C’est beau, varié, détaillé et surprenant comme l’est la ville de Paris. L’objet et le but du roman restent toutefois un peu flous. Le voyage n’est pas dénué de charme, mais qu’en retiendra-t-on ?

    20/11/2018 à 21:19 7

  • La Tristesse du Samouraï

    Víctor Del Árbol

    8/10 Différents fils se trament pour un roman tissé de riches intrigues, complots politiques et secrets plus ou moins gardés. Le rythme est sidérant de tension dans une grande partie du livre, le reste est fluide. L’histoire se joue dans plusieurs espaces temps, l’écriture est douce (la traduction admirable) et presque chorale. Dépaysement garanti !

    09/11/2018 à 21:13 7

  • La Veille de presque tout

    Víctor Del Árbol

    7/10 La finesse de l’écriture au service des langueurs de l’âme. On voyage aisément dans la géographie et les souvenirs des uns et des autres, un peu plus difficilement dans la temporalité des différentes étapes, mais on ne se perd pas tant l’empreinte visuelle et presque scénique des tableaux aident le lecteur à se situer. Bon sang que ce roman est triste : peu de lumière, point d’espoir, des ancrages vers le bas. Un sursaut de lueur, une étincelle, et c’est à nouveau noir foncé. J’ai apprécié l’ambiance et les mots travaillés, l’histoire n’est pas mauvaise loin de là, aussi il ne m’a manqué que ce petit supplément de tendresse, de vivacité et de rythme pour être tout à fait conquise.

    18/02/2018 à 14:59 7

  • Le Jour du chien

    Patrick Bauwen

    8/10 Le Jour du Chien est le type de roman qui réconcilie avec le genre thriller.
    Un scénario très scénique, des rebondissements, des gens qui réussissent dans la vie mais qui sont victimes de tristes sorts, de multiples digressions culturelles appréciables, des méchants sordides, des flics impliqués, des dialogues vifs, etc. L'intrigue tient le coup, les gentils sont beaux et les méchants naturellement vilains, le manichéisme est respecté et si je ne ressors pas de ce roman en étant très rassurée sur la noirceur toujours plus glauque de l'âme humaine et particulièrement celle des hautes sphères, je trouve vraiment intéressant le coup de projecteur que donne Patrick Bauwen sur les personnes atteintes du syndrome d'Asperger.
    Sinon, bien sûr , je salue les références nombreuses : ne le dis à personne, les rivières pourpres , dexter et consorts. Loin de nuire au livre, elles parfument joliment les différents chapitres.

    16/08/2018 à 22:15 7