JohnSteed

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  • La Huitième lettre

    Franck Bouysse, Pierre Demarty

    6/10 La Huitième lettre clôt la trilogie H, commencée avec Le mystère H et poursuivie avec LHondres ou les ruelles sans étoiles. Dans ce troisième tome, l’auteur corrézien nous plonge dans les mythes des différentes civilisations avec en parallèle la quête des cubes mystérieuses devant détruire l’Humanité par la veuve de John W, Mary Manstor.

    J’ai trouvé ce dernier tome en dessous de ses prédécesseurs, malgré les chapitres sur les vieilles légendes. Au final, une trilogie à part dans l’œuvre de Franck Bouysse et surtout, très secondaire.

    08/02/2023 à 10:27

  • Lhondres ou les ruelles sans étoiles

    Franck Bouysse, Pierre Demarty

    7/10 Les éditions du Livre de Poche ont édité dernièrement en seul volume intitulé H (mais sans les dessins de Pierre Demarty), les 3 tomes que constitue cette série, les premières œuvres de l’écrivain français de polar rural, Franck Bouysse.

    LHondres ou les ruelles sans étoiles constitue le deuxième volume de cette trilogie. 1908, Londres. On continue à découvrir le mystérieux H. Plusieurs protagonistes interviennent dans ce volume. Walter Croft, médecin dans un asile, relate ses relations avec son patient, un dénommé Jonas. Il expliquera sa vie intime, et son attachement avec une femme de rue, qui lui rappellera sa défunte épouse. L’ombre de Jack l’éventeur planera sur les pages de ce livre. Jonas, quant à lui, raconte sa vie en tant qu’orphelin, et comment il est monté à bord d’un bateau le transportant jusqu’au fin fond de l’Amazonie.

    Après Stevenson et Conan Doyle, Bouysse nous invite à arpenter dans les rues londoniennes en compagnie de Dickens. Un volume 2 de cette trilogie qui apporte quelques éclaircissements sur le mystérieux H et met la lumière sur certains personnages présents dans le premier volume de la trilogie. On lit tout avec intérêt la suite de cette aventure, « œuvre de jeunesse » de l’auteur limogeaud.

    13/01/2023 à 10:36 1

  • Sauvage

    Jamey Bradbury

    7/10 En Alaska, Tracy vit avec son père, Bill Petrikoff, ancien musher réputé, et son frère, le jeune Scott. Après le décès accidentel de leur épouse et mère, ils essaient tant bien que mal de tenir à flot leur ferme et leur élevage de chiens de traîneaux.

    La jeune adolescente possède un don, depuis la naissance : en avalant ne serait-ce qu’une goutte de sang d’un animal, sa vie de celui-ci s’immisce dans Tracy qui peut ainsi découvrir toute son histoire. « Goûter vous donne toujours accès au moins un instant. Mais quand vous buvez d’une bestiole qui lâche son dernier souffle, vous recevez toute une histoire. Tout ce qu’elle a fait, tout ce qu’elle a ressenti se livre à vous comme si ça se produisait au moment même où vous l’apprenez. Vous absorbez une vie entière, quand vous buvez et tuez en même temps ».

    Or sa mère avait mis en garde Tracy : ne surtout pas faire couler le sang d’un humain. Or ce matin, dans la forêt où elle était venue relever ses pièges, pour se défendre, elle a dû poignarder au ventre un étranger, Hatch. S’il a pu être secouru par Bill, ce sang hante Tracy, d’autant qu’elle a peur qu’il vienne se venger et reprendre son argent que Tracy a pris pour pouvoir s’inscrire aux courses de chiens de traineaux.
    Et l’arrivée du troublant et mystérieux Jesse va venir troubler les sens de la jeune adolescente. C’est alors qu’elle va goûter le sang humain. Et c’est toute sa vie qui va bousculer. Car il faut savoir bien maîtriser ce don si puissant et donc dangereux. Tracy l’apprendra à ses dépens.

    Sauvage est un roman d’apprentissage de la vie et du genre humain. Loin du monde du polar, ce livre est empreint de sensibilité et de poésie ; l’écriture de la jeune auteure américaine est proche de celle Jim Harrison, de Joseph Boyden et de Louise Erdrich, ces écrivains où la nature constitue majestueusement le cadre d’une aventure humaine émouvante. Un livre qui séduit mais qui comprend quelques longueurs.

    20/06/2020 à 12:05 2

  • Un privé à Babylone

    Richard Brautigan

    9/10 Ce roman est complètement barré et loufoque. Ce qui en fait un roman à part dans le roman policier, séduisant, addictif et charmant. Mais peut-il être réduit à ce style du roman policier ?

    Il raconte une journée de la vie de Carr, un détective privé dans le San Francisco de 1942, tout de suite après l’attaque de Pearl Harbor. Un privé à la loose, qui est en complète descente aux enfers : il n’a pas d’affaires depuis longtemps. Il cherche désespérément 50 cents pour acheter des balles pour son revolver. Un mystérieux client souhaite lui confier une affaire à condition que Card soit armé. Il erre ainsi à droite à gauche…

    Pendant sa divagation, il raconte sa vie, sa mère qui le culpabilise d’avoir tué son père à l’âge de 4 ans, et qui n’accepte pas sa carrière, une vie professionnelle de base-balleur échouée après avoir pris une balle en pleine tête… D’ailleurs, depuis, il peut rentrer en transe facilement et rêver à Babylone, cette ville antique dans laquelle il est le célèbre privé, Smith Smith, adoré de sa séduisante secrétaire… Mais cette affaire qu’il se voit confier par une très séduisante femme buveuse de bière est très surprenant et intrigante : voler un corps à la morgue de son pote Pilon…

    Des chapitres courts, des personnages déjantés, un roman aussi absurde que prenant… Bref un livre plus que conseillé !

    03/04/2022 à 09:46 2

  • Les Malvenus

    Audrey Brière

    7/10 Le cadre historique (fin de la Première guerre mondiale) et la situation géographique (village isolé de Bourgogne) constituent une trame oppressante . C’est dans ce contexte qu’est retrouvé dans la cave de la vieille Mélanie le cadavre de TS (Thomas Sorel). Il a été égorgé et, personnage très antipathique, tout le monde aurait pu vouloir le tuer.

    L'inspecteur Matthias Lavau est dépêché pour aller sur place, revenant ainsi sur ces terres où les sœurs des Ursulines ont accueillis et élevé cet orphelin, comme beaucoup d’autres, constituant la majorité des villageois de Haut-de-Cœur. Il va mener cette enquête, secondé par la troublante Esther.

    Loin des univers de Lemaître ou de Vargas vendus par l’étiquette alléchante de la couverture, Les Malvenus peut malgré tout séduire par une intrigue plaisante. Je déplore toutefois que les personnages principaux, Matthias et Esther, n’aient pas été plus développés. On leur découvre des traits mystérieux qui auraient mérité d’être plus fouillés et en faire des personnages plus attachants. Peut-être l’auteure se laisse matière à écrire d’autres livres avec ces mêmes personnages ?

    25/05/2023 à 10:13 5

  • Affronter l'orage

    Larry Brown

    9/10 En quatrième de couverture, pour présenter Larry Brown, l’éditeur reprend les termes publiés par Le Monde qualifiant l’auteur américain de « romancier des rêves égarés et des âmes perdues ». Dans les neufs nouvelles qui composent Affronter l’orage, on rencontre des personnages ravagés par la vie, oubliés par le bonheur, fuis ou apeurés par l’amour, des miséreux sans être pour autant exclus de la société. Larry Brown peint la vie américaine comme il la voit, sans fioriture avec ses mots et un style inégalable qui touchent et emportent le lecteur tout au long des 160 pages.
    Si Affronter l’orage (ou Faire face, titre de la première édition sortie chez Gallimard) est le dernier et ultime livre publié en France de l’auteur américain, il s’agit, paradoxalement de ses premiers écrits. On y trouve toute la pertinence, la justesse et la sensibilité qui composeront ses chefs d’œuvre que sont Joe, Fay et L’usine à lapins.

    Mort en 2004, Larry Brown a gagné 2 fois le prestigieux Southern Book Award for Fiction. A la lecture de son œuvre, on comprend pourquoi il est le seul auteur à l’avoir remporté autant de fois. Larry Brown est un Maître du polar américain.

    15/08/2021 à 11:28 2

  • En ce sanctuaire

    Ken Bruen

    7/10 Après plusieurs années d’abstinence dans la lecture des « enquêtes » de Jack Taylor, je retrouve avec ce livre tout ce qui fait l’attrait du personnage de Ken Bruen : le cynisme de cet enquêteur irlandais, écorché vif et autodestructeur, au verbe acerbe.
    Jack Taylor reçoit une lettre d’une personne se faisant appeler Benedictus annonçant les meurtres qu’elle va commettre et indiquant qu’il est le seul à comprendre le sens de cette « mission » et qu’il en sera le témoin privilégié.
    L’Irlandais boiteux prend au sérieux cette lettre même s’il veut vérifier si cela peut être une farce ou non en allant en rendre compte au commissariat. Pour le surintendant Clancy, ceci n’est pas sérieux. Jack Taylor ne veut pas laisser tomber l’affaire. Mais ses démons refont surface : la drogue et l’alcool. Lui qui ne s’est toujours pas remis du décès tragique et accidentelle d’une petite fille dont il avait la garde, éprouve remord et culpabilité.

    Dans les opus avec Jack Taylor, l’enquête n’est jamais le cœur du livre. C’est ce personnage de Jack Taylor qui cherche aussi bien à sombrer qu’à se tirer de ses situations désastreuses. Après on apprécie ou non ce genre de littérature. Moi j’aime ce genre de lecture. Mais dans « En ce sanctuaire », un peu plus de profondeur et de longueur n’auraient pas été superflues. Alors, je vais tâcher de lire les livres suivants…

    25/02/2019 à 15:38 3

  • Le Démon

    Ken Bruen

    7/10 Jack Taylor doit faire face à son démon. Non pas à son alcoolisme notoire dû à son cocktail préféré, mélange de Xanax, de Jameson, et de Guiness. Non, il doit affronter le démon au sens propre. Il a rencontré un drôle de type à l'aéroport, là où il devait partir pour les States. Mais bon, il a été refoulé. Persona non grata. Et voilà que surgit de nulle part ce Karl qui le connaît par cœur, un lugubre personnage qui sème des morts de façon diabolique, il va sans dire. Et toutes les personnes que Jack côtoie sont amenées à subir les affres de Satan...

    Une drôle d'histoire que nous offre ici Ken Bruen. C'est à la fois drôle, plein d'ironie, et d'une souffrance sourde. Une sorte d'introspection, une crise existentielle.
    Un roman à part dans les enquêtes de Jack Taylor mais une lecture plaisante sur le devenir de l'Irlande par un auteur qui démontre le talent et l'amour de sa terre natale.

    03/08/2022 à 13:16 3

  • Munitions

    Ken Bruen

    7/10 On a la certitude quand on lit un polar signé Ken Bruen qu’on va s’en prendre plein les yeux : réflexions bourrées de cynisme et d’humour noir, règlement de compte à Ok Corral, personnages aussi truculents que bourrés de vices,…
    Bref, pas le temps de s’ennuyer. Ça tire dans tous les coins. Les coups pleuvent de partout.

    Ici, on retrouve les inspecteurs Roberts & Brant (alias R&B), les deux célèbres flics londoniens. On a tiré sur Brant dans un bar. S’il s’en sort indemne, au grand damne de ses collègues, c’est pour mieux chercher qui lui en voulait. Dur quand tout le monde a de près ou de loin un mobile. Pendant ce temps-là, le commissaire souhaite mettre fin au happy slapping, ce vidéolynchage devenu une mode sur les réseaux sociaux. Fall s’y mettra corps et âmes, quitte à arrêter un innocent.

    Un agréable moment de lecture qui montre encore une fois le talent de l’écrivain irlandais sans pour autant dépasser ses coups de maîtres que sont les premières œuvres mettant en scène l’indétrônable Jack Taylor.

    10/12/2019 à 17:11 4

  • Sombres Desseins

    Ken Bruen, Jason Starr

    7/10 C’est un peu l’histoire de l’arroseur arrosé, ce livre. C’est déjanté, à l’image de ce que peut nous offrir Ken Bruen. Mais ce n’est pas aussi caustique qu’espéré. Sur le papier, j’avais deux super auteurs. La mayonnaise n’a pas pris, je trouve. Problème d’ingrédients ? L’histoire ne manque pourtant ni de personnages truculents, ni de rebondissements,… Problème d’alchimie, alors ?
    Si l’intrigue est convenue (un patron qui commandite le meurtre de sa femme pour pouvoir épouser sa secrétaire/maîtresse, mais tout foire…), on se plaît à lire avec intérêt jusqu’à ce que ça devienne lourd et un poil longuet. Comme si les auteurs voulaient rentrer en compétition et se mettre en avant… Dommage.

    10/11/2022 à 15:00 3

  • L'Eté circulaire

    Marion Brunet

    7/10 Dans ce roman social noir, je ne peux que comparer Marion Brunet à une Zola du XXIème siècle. L’aspect de l’héritage social et la mise en scène des « petites gens », ces messieurs et mesdames tout le monde, correspondent aux trames des meilleurs romans de l’auteur du XIXème siècle. Si la comparaison s’arrête là, c’est que Marion Brunet est une auteure de son temps, aussi bien dans le style parlé qui rend la lecture facile et dans une histoire sociétale propre à notre société contemporaine.

    Une histoire sombre et malheureuse qui peut prendre par les sentiments les lecteurs un peu fleur bleue. Ce qui ne fut pas le cas pour moi. J’ai peiné à me laisser embarquer dans toute cette tristesse des gens ordinaires.

    04/09/2019 à 09:41 6

  • La République des faibles

    Gwenaël Bulteau

    8/10 La République des faibles, c’est le terme qualifiant cette IIIème République qui avait pour fondement la protection des plus miséreux. Expression surtout utilisée par les nantis qui voyaient ce régime remettre en cause leurs privilèges de bourgeois.

    C’est dans le Lyon de la fin du XIXème, où les réunions politiques des multiples courants de pensées (anarchistes, révolutionnaires,…) pullulent, où l’antisémitisme prend de l’ampleur (l’Affaire Dreyfus défraie les chroniques) et où l’anti-germanisme est à son paroxysme, qu’est découvert dans une décharge de la Croix Rousse le corps sans tête d’un jeune enfant. Les policiers tentent de mener un semblant d’enquête quand une autre affaire va éclater : l’assassinat d’un de leur collègue.

    Un roman très noir avec un contexte historique très prégnant que Gwenaël Bulteau a écrit comme premier livre. Puissamment documenté, j’ai vraiment apprécié cette immersion historique et la puissance de cette intrigue qui, par moment, malheureusement, constitue un vrai sac de nœuds

    23/01/2023 à 14:35 11

  • Le Grand Soir

    Gwenaël Bulteau

    8/10 Après avoir beaucoup aimé son précédent livre, La République des faibles, c’est avec un immense intérêt que je me suis plongé dans la lecture de Le grand soir. Gwenaël Bulteau continue dans le registre du roman noir historico-social ou socio-historique. Après le Lyon fin XIXème, Le grand soir s’ouvre sur le Paris de 1905. Après la lutte des classes, on découvre la lutte des sexes avec le combat des femmes pour une reconnaissance de leurs droits. Mais également avec le développement des mouvements extrêmes voire anarchistes qui rêvent de renverser l’ordre social établi par la bourgeoisie.

    C’est dans ce contexte que Lucie Desroselles parcourt les réunions clandestines des féministes. La jeune fille souhaite retrouver sa cousine, Jeanne, disparue du jour au lendemain, sans que la police porte un grand intérêt à son absence. Parallèlement, Mme Sorgue harangue les ouvriers à lutter farouchement contre les injustices dont ils sont sujets. Figure forte depuis la disparition de la défunte communarde Louise Michel, cette meneuse syndicaliste n’a foi que dans le prochain 1er Mai qui doit sonner le glas au grand capitalisme.

    Le grand soir n’a pas à rougir de son prédécesseur, tant l’aspect historique et la trame sombre de cette période sont bien retranscrits. Les personnages, réels et fictifs, sont bien campés dans cette intrigue. Il manquerait peut-être un crime sordide, réel ou non, comme point de départ pour faire de ce livre une vraie réussite. Je suis peut-être exigent, mais on peut sentir à travers ses livres que l’auteur possède un vrai potentiel dans cette trame historico-sociale qu’il maitrise allègrement bien.

    10/05/2023 à 13:34 8

  • Les Hommes de proie

    Edward Bunker

    8/10 Qui mieux qu’Edward Bunker sait écrire sur les taulards. Lui qui, avant d’être publié, a fait quelques séjours en prison. Alors prendre comme personnages principaux des prisonniers semble une évidence pour l’auteur américain. Et pour le lecteur, c’est un réel plaisir. D’autant que Edward Bunker possède une très belle plume.

    Avec Les hommes de proie, l’auteur nous offre trois types qui, à peine sortis de taule, montent une combine, une grosse affaire au moindre risque. La recette ? Braquer des truands, des trafiquants de came. Eux ne risquent pas d’appeler les flics. C’est ce que Troy, son pote Diesel et le déjanté Mad Dog mettent au point.
    Un polar sombre que l’écriture de Bunker sublime et rend si vrai que l’on vit les scènes. Un livre incontournable. Comme toute l’œuvre de l’Américain.

    10/08/2022 à 16:00 4

  • Dernière saison dans les Rocheuses

    Shannon Burke

    9/10 Lire ce livre fut une vraie plongée dans les meilleurs westerns, dans les plus belles histoires de la conquête de l’Ouest, dans cette Amérique sauvage où les frontières ne sont pas encore bien fixées, et varient en fonction des guerres entre Espagnols, Anglais et Américains, et des Traités de paix. Où les peuples premiers, ces Amérindiens, sont exterminés à coup de marchandages disproportionnés et d’alcool qui contribuera à l’extermination de toutes les ethnies.

    Et parmi les trappeurs qui chassent toutes les fourrures qui se présentent, et notamment la plus luxueuse, celle des bisons, le jeune William Wyeth est très attiré par l’aventure. Il y voit aussi l’occasion de faire fortune et conquérir la veuve Alene.

    Ce roman sent la poussière des plaines, les feux de camps, la poudre des fusils, le sang des animaux tués. Il transpire la malhonnêteté des hommes, le courage intrépide des trappeurs et la perfidie des ambitieux…

    Ce roman est un roman d’Aventure avec un grand A, de ceux qui constituent les trames de nos rêves de gosses (et qui fonctionnent encore plus à l’âge adulte), dont l’écriture si délicate nous apporte les images précises des scènes, à qui il ne manquerait que le son pour en faire un vrai film. Un très beau roman que je range à côté du magnifique Butcher's Crossing de John E. Williams.

    03/10/2023 à 17:01 6

  • Le signal

    Ron Carlson

    9/10 Dès les premières lignes, j’ai été emporté par la douceur des mots et le voyage sentimental proposé par Ron Carlson à travers cette haute forêt des trembles dans les montagnes du Wyoming. J’ai emprunté les sentiers de Cold Creek en compagnie de Mark et de Vonnie. Carl Carson m’a transporté, et j’ai pu voir par ses mots ses magnifiques lacs, sentir l’humus des arbres millénaires, toucher la glace des hauts sommets.

    Même si l’histoire peut sembler convenue, elle sied à merveille dans ce cadre idyllique où l’extraordinaire côtoie le sublime. C’est beau, c’est envoûtant. Mon côté romantique et sentimental a été pleinement comblé.

    04/08/2019 à 21:12 7

  • Retour à Oakpine

    Ron Carlson

    7/10 Beaucoup de douceur dans ce roman de Ron Carlson. Une douce mélancolie se dégage particulièrement de l’histoire de ces 4 copains devenus cinquantenaires, qui se retrouvent dans la maison familiale de Jimmy, malade, revenu passer ses derniers moments dans sa ville natale, Oakpine.

    Jimmy Brand, le grand écrivain, a toujours écrit sur sa ville d’enfance et sur sa vie. Craig Ralston, gérant du magasin familial de bricolage, a toujours voulu rester dans cette bourgade où il a multiplié les exploits sportifs. Mason Kirby, immense avocat, après sa réussite professionnelle à Denver, revient à cette même période à Oakpine avec pour projet de retaper la maison familiale. Frank Gunderson, gérant du bar Sears Outlet de la ville travaille sur son projet de bière locale.
    C’est avec nostalgie que les protagonistes se retrouvent, se rappellent leurs histoires, tentent de renouer avec leur passé en reformant, comme un hommage à la vie et pour Jimmy qui s’éteint un peu plus chaque jour, leur ancien groupe le temps d’un concert.

    Si Ron Carlson dépeint avec beaucoup d’humilité, de justesse et de profondeur l’amitié de ces 4 personnages, j’ai beaucoup moins été touché par cette histoire que par celle de Le signal. C’est très personnel, je sais mais sans vraiment parlé d’ennui, par manque d’originalité, j’ai ressenti une sorte de désintérêt pour cette triste histoire.

    20/04/2023 à 17:01 3

  • Je suis l'abysse

    Donato Carrisi

    8/10 « L’homme qui nettoie », parce que son métier consiste à ramasser les ordures ménagères, dans lesquelles il apprend tout de la vie des gens. Notamment des femmes d’âge mûr et seules. Notamment les blondes. Puis Micky se chargera d’elles… Pour se venger de sa mère qui l’a maltraité durant son enfance…

    « Mèche violette », « Fuck », qu’il a sauvé de sa tentative de suicide, dans le lac de Côme. Avec qui se sont créés des liens indéfectibles et inexplicables. Alors qu’il aurait dû l’éliminer…

    « La chasseuse de mouches » qui combat les violences faites aux femmes. Un dévouement sans faille dont on apprendra les motivations aux fils des pages….
    Car ce livre, outre sa puissance psychologique et l’addiction qu’il procure au lecteur, est un entonnoir, où la fin boucle les destins de ces êtres aux destins tragiques.

    Donato Carrisi, que je découvre par ce livre, sait manipuler et rendre ainsi addicte son lectorat malgré des facilités dans l’explication et le déroulement de l’histoire.

    14/05/2022 à 08:56 4

  • Substitutions

    Tania Carver

    9/10 Quelle découverte ! Quelle histoire !! Quel livre ! Quelle claque ! …

    Mais avant de parler de Substitutions, venons-en à l’origine de ma lecture. Ayant beaucoup apprécié Né sous les coups et La Chambre blanche de Martyn Waites, j’ai cherché à connaître l’actualité de l’écrivain originaire de Newcastle. Espérant que l’auteur anglais m’offre rapidement un nouveau polar à me mettre entre les mains, je découvre dans sa biographie que le sieur et sa dame ont écrit ensemble sous le pseudonyme de Tania Carver, dont ce Substitutions.

    Et le couple n’épargne pas le lecteur. Substitutions offre l’histoire d’un tueur en série qui s’en prend aux femmes enceintes, ou plus précisément mutilent les femmes pour extraire et voler l’enfant à naître. Les descriptions sont précises et morbides, voire écœurantes par moment. L’enquête est assurée par Phil Brennan, inspecteur. La police décide à faire appel à une profileuse, Marine Esposito, déjà intervenue dans une précédente affaire, dans laquelle elle a eu une relation avec Brennan, et a été gravement agressée, mettant fait à sa relation avec le policier. Les retrouvailles s’avèrent délicates, remplies de respect et de regrets. Les auteurs distillent cette enquête de personnages assez attachants.

    Ce polar est sombre, noir mais plaisant. Je pensais tomber sur un « polar classique (meurtre+enquête de police = arrêt du coupable). Mais j’ai eu l’agréable surprise d’être tombé sur un livre charmant, déroutant et surprenant. Je me suis immergé dans ce livre, et au fil des pages, mon interêt pour ce livre a été grandissant.

    J’ai fermé le livre en faisant deux choses :
    - je me suis promis de continuer de découvrir la suite de l’œuvre de ce duo, alias Tania Carver. Substitutions étant a priori le premier d’une série mettant en scène Phil Brennan et Marine Esposito.
    -j’ai écouté inlassablement, comme le fait l’inspecteur Brennan le magique et sublime morceau d’Elbow, One day like this.

    03/11/2022 à 17:37 4

  • Venge-Moi

    Patrick Cauvin

    9/10 Si j’ai eu du mal à rentrer dans le livre, c’est pour mieux rester scotché à la dernière page du livre. Car cette histoire est d’une tristesse addictive. Car la promesse faite par Simon à sa mère sur son lit de mort est tellement humaine que l’on est partagé entre compassion et horreur. Cette rescapée des camps de la mort a fait jurer à son fils de retrouver et de tuer la femme qui l’a dénoncée, celle par qui le malheur est arrivé, celle qui a détruit sa famille, sa vie… C’est grâce à une vieille photo que Simon va retrouver celle qui fut une amie de la famille…

    Mais l’histoire ne s’arrête pas là, ce n’est pas une « simple histoire » de vengeance. C’est un drame qui se profile. Mais c’est plus qu’un drame. C’est un véritable malheur que le lecteur découvre au fil des lignes, agrémenté de différents rebondissements. Que de surprises et de stupéfaction au fil de la lecture de Venge-moi. On en sort véritablement et profondément secoué.

    17/07/2021 à 15:07 5