QuoiLire

342 votes

  • Lux

    Maud Mayeras

    2/10 Le moins que l’on puisse dire est que Maud Mayeras a une imagination débordante…. mais personnellement, je pense que son imagination est trop foisonnante : des meurtres sur plusieurs décennies, un tremblement de terre, un tsunami, un aborigène délirant, un camp hippie et des survivalistes avec un road trip comme liant.

    J’avoue avoir eu du mal à suivre l’histoire et m’être forcé à poursuivre la lecture de Lux en me demandant où l’auteure allait emmener son personnage et comment elle allait terminer son roman. Grand bien m’a pris car si la première partie du livre est confuse et déstructurée, la fin est vraiment intéressante. On peut seulement regretter que le roman devienne intéressant sur sa fin et de manière très furtive.

    J’aurais aimé un roman plus calme, plus pausé, moins fou-fou, avec moins d’événements, mais où l’intrigue soit plus fouillée, plus structurée, la psychologie des personnages plus assise tout comme leur mode de vie.

    Donc si je ne recommanderai pas la lecture de Lux, je ne rejette pas cette auteure, pour son imagination fertile, et je promets de revoir mon jugement à son encontre en lisant Reflex dans un future que j’espère proche.

    28/12/2016 à 21:38 5

  • Mange tes morts

    Jack Heath

    6/10 Si ce roman est bien écrit et se lit agréablement, son principal intérêt n'est pas dans son intrigue policière, relativement maigre et dont les amateurs du genre trouveront rapidement la solution, mais plutôt dans son originalité de son héros. Je ne vais pas divulguer la particularité de celui-ci mais le titre du roman donne plus qu'un indice, une définition.

    De ce fait, ce seront l'humour sordide, noire, qui transforme l'histoire en un grand n'importe-quoi irrévérencieux et donne toute la saveur à ce livre. Ce mélange de dérision, de rebondissements plus incroyables les uns que les autres, et de violence me fait immanquablement penser à Quentin Tarantino.

    Ce n'est que le final qui m'a bien plu. Sans qu'il soit mémorable, on pourrait le deviner mais on se faire surprendre par le dernier twist dans les dernières pages.

    Un bon divertissement histoire de s'aérer l'esprit mais qui nous laisse un peu sur notre faim.

    02/06/2018 à 21:30 5

  • Méfiez-vous des anges

    Olivier Bal

    7/10 Olivier Bal nous propose le troisième et sans doute dernier tome des (més)aventures de Paul green, ce journaliste, solitaire, toujours en quête de justice pour la veuve et l'orphelin.

    Dans cette histoire sur fond de dépendance et de secte, il accentue les traits de son héros. Bien que déjà usé jusqu'à la corde, nous le retrouvons quasiment à la rue en quête d'une jeune fille disparue depuis un an.

    Mais cette fois-ci l'auteur élargit la vision de la situation en parallélisant des récits de plusieurs personnages dont on se doute que leurs destinées vont se croiser et que l'une d'elles donnent la solution à ses origines. Les personnages sont intéressants, à la fois originaux tout en "respectant" certains codes des romans policiers.

    Si l'écriture est toujours aussi impeccable, ce troisième volet pèche en intensité dans le milieu du livre; le lecteur devra alors patienter avant de découvrir un final époustouflant.

    16/05/2023 à 20:25 5

  • Nuit

    Bernard Minier

    6/10 Il y a des auteurs qui malmènent leur héros et qui les usent jusqu'à la corde. Tout comme Jo Nesbo avec Harry Hole, Bernard Minier n'épargne pas Martin Servza dans nuit. Il bât même un record de vitesse quant à le mettre quelques sur la touche dès le troisième tome.

    Un point positif au crédit de Bernard Minier est l'évolution de son personnage. Loin de le cantonner dans une routine et un fonctionnement prédéfini, dans Nuit, l'auteur fait évoluer la psychologie de son héros : plus sombre, plus solitaire au point de délaisser son équipe. Cependant, et cette fois-ci gros point négatif à l'auteur, dans ce roman, en rendant Martin Servaz plus solitaire, il ne compense pas le délaissement de son équipe. S'il l'affuble d'une collègue suédoise, celle-ci est totalement insipide par rapport aux membres de son équipes hauts en couleurs, et n'apporte que peu de chose à l'histoire.

    Pour ce qui est de l'histoire, il n'y a pas vraiment de surprise, elle est plutôt linéaire, et les effets de dernières pages sont assez convenus. Cette fois, l'auteur ne nous sommet pas une intrigue dont il faut trouver la solution, mais un thriller, un histoire noire, dont nous sommes pris à témoin.... sans doute un héritage de son précédent roman Une putain d'histoire.

    En dehors de cela, ce roman policier est agréable à lire, l'auteur installe une belle ambiance et varie le rythme de son roman au fil des pages. L'écriture est toujours aussi fluide et les références musicales ne se limitent plus à Mähler qui rencontre peu d'amateurs dans son lectorat.

    10/04/2017 à 21:25 5

  • Octobre

    Søren Sveistrup

    5/10 Encore un roman suédois diront certains; oui mais un bon roman. Ne vous fiez pas aux premières pages qui donnent l'impression d'un roman brouillon, car rapidement vous allez être plongé dans une enquête complexe, une chasse au serial-killer original qui laisse des petits personnages faits de marrons.

    J'ai particulièrement apprécié les personnages, humains, leur complémentarité, leur mystère; mais également l'ambiance suédoise, loin des clichés. On notera certains points particuliers à la Suède comme le tutoiement ou encore le suivi des affaires de dénonciation de maltraitance des enfants directement au niveau du ministère.

    La fluidité de l'écriture est particulièrement bien respectée par le traducteur, on se prend à tourner, et tourner, les pages, vouloir toujours plus avancer dans la lecture de ce roman, régulièrement relancé soit par des découvertes dans l'enquête, soit par des moments d'action. Heureusement, on pourra reprendre son souffle en partageant la vie extra-professionnelle des personnages.

    Mais de nombreux points viennent ternir la qualité de ce roman.

    Les personnages n'agissent pas comme des policiers normaux : il y a celui qui entre dans la maison où les scellés ont été rompus sans avertir ses collègues ni prendre les moindres précautions. Cela me faisait penser à la fille des films d'horreur à qui l'on dit de ne pas aller dans la forêt la nuit et qui s'y rend dès le premier soir.

    Pourquoi l'auteur garde caché les raisons du renvoi de Hess d'Europol (Interpol) ? Je ne le sais pas mais il frustre ses lecteurs; car on s'attache aux deux personnages principaux et on espère les connaître de plus en plus tout au long du roman. Tant pis, c'est une frustration, mais certainement pas la dernière.

    Pour tout amateur de romans policiers, le plus gros point négatif reste l'impossibilité au lecteur de découvrir le coupable. Nul indice n'est donné au lecteur jusqu'à la divulgation du meurtrier. Certes cela amène de la tension et de la surprise au final, mais on ronge notre frein de ne pouvoir stimuler nos cellules grises et voir si l'on peut déjouer les pièges de l'auteur.

    Donc vous l'aurez compris, une belle histoire, une belle écriture, de beaux personnages, mais qui décevra quelque peu les lecteurs enquêteurs.

    02/06/2019 à 21:49 5

  • Oxymort

    Franck Bouysse

    7/10 Voici un livre dont la 4ème de couverture est alléchante et originale : quelqu'un est séquestré sans en connaître la raison et va devoir la découvrir par une série d'énigmes. De là va s'instaurer le schéma assez classique des thrillers; une double histoire en parallèle. Il y a évidemment la narration des mésaventures de la victime, mais en place d'avoir l'avancement de l'enquête, c'est l'histoire, présente et passée,  de la petite amie de la victime  à laquelle nous avons le droit.

    Comme ce thriller est avant tout psychologique, la grande force de ce livre tient dans la constitution des personnages. Le principal talent  de Franck Bouysse est celle d'avoir élaboré des personnages forts, énigmatiques, dont on apprécie l'évolution tant psychologique (forcément) mais également physique.

    Malheureusement au regard du titre je me serais attendu à avoir plus de revirements dans l'histoire qui reste assez linéaire. Dans le même registre, Les 7 jours du Talion de Patrick Sénécal est beaucoup plus fort. Dans ce dernier, l'histoire est bien plus mouvementée et les personnages plus malmenés.

    Malgré ses quelques défauts, ce roman est agréable à lire et rapidement lu de par son rythme soutenu.

    01/01/2020 à 21:40 5

  • Précipice

    Céline Denjean

    7/10 Depuis la découverture de Céline Denjean au travers de son roman Le cheptel, je suis un fidèle lecteur et j’attends avec impatience toute nouvelle parution de cette auteure.

    Malheureusement, bien qu’il soit d’un très bon niveau par rapport à nombreux romans que l’on peut trouver sur les étales des libraires, j’avoue avoir été un peu déçu par son dernier roman Précipice. Il est un niveau en dessous de ce à quoi l’auteure nous a habitué.

    Son écriture est toujours aussi bonne, fluide malgré deux trois répétitions dans le récit; les personnages variés et intrigants, mais l’énigme manque de profondeur et de complexité pour satisfaire et occuper nos petites cellules grises d’amateurs de polar. Il manque surtout d’alternatives et de fausses pistes pour que le lecteur se perde dans son enquête.

    En dehors de cela, Précicipe est un roman agréable à lire.

    10/09/2023 à 10:27 5

  • Reflex

    Maud Mayeras

    2/10 Je ne sais pas quoi dire pour ne pas être trop méchant suite à la tentative de lecture (plus exactement d'écoute) de ce livre.

    Arrivé au quart de ce livre, je ne comprends toujours pas l'histoire, l'enquête car il n'y en a pas vraiment. On subit des pages (des minutes) de laïus sur la violence faite aux enfants, leur manipulation psychologique, dont celles faites dans le passé à l'héroïne du roman, sans comprendre le lien avec l'enquête de laquelle elle a été écartée.

    De plus, la voix de la lectrice est à l'image du roman, guère entraînante. Donc abandon.

    Cherchant à savoir si cela venait de moi, j'ai cherché des critiques d'autres blogueurs : il semblerait que les 100 dernières pages soient à l'opposé des 400 premières (autant dire qu'il faut de la persistance) avec de nombreux rebondissements, quelque peu excessifs; mais qui ne compensent pas les manquements du reste du livre.

    03/09/2018 à 21:06 5

  • Rêver

    Franck Thilliez

    9/10 Amateur de thrillers, de romans policiers, vous qui aimez mener l’enquête et déjouer l’énigme dressée par l’auteur, ce livre est fait pour vous.

    En plus de son originalité d’être totalement déconstruit et de mêler, façon David Lynch, le réel, le ressenti et le rêvé, ce livre est un véritable défi aux enquêteurs. Pas l’ombre d’une piste pour vous faire deviner qui est le kidnappeur et son mode opératoire, mais vous disposez d’assez d’éléments pour faire fonctionner votre imagination et trouver les éléments manquants.

    L’auteur joue réellement avec son lecteur car ce dernier devra trouver un code pour aller sur le site http://www.rever-franck-thilliez.fr/ pour lire le chapitre manquant qui donne les éléments manquants à l’histoire qui ne vous ont pas permis de trouver la solution.

    Enfin, en plus de cette nouveauté « technologique », Franck Thilliez se renouvelle en laissant de côté son héros préféré, mais un peu usé, Franck Sharko. Si dans un premier temps, les fans peuvent être déçus, l’efficacité narrative nous fait rapidement adopter ces nouveaux personnages….pour mieux retrouver, espérons-le, notre héros préféré dans une future aventure.

    A lire, voire à relire comme le conseille le romancier.

    22/12/2016 à 21:21 5

  • Sa Majesté des Ombres

    Ghislain Gilberti

    9/10 Avec cette grisaille ambiante et la fin des fêtes de fin d'année, je cherchais un roman qui bouge, me tienne en haleine, un roman survolté.

    Depuis un moment, j'ai dans ma PAL la trilogie de Ghislain Gilberti et c'est donc tout naturellement que je me suis lancé dans sa lecture. Et ma foi, je pense que mon choix a été le bon.

    Dès l'ouverture on est embarqué dans cette affaire de narcotrafiquants impitoyables. On devient rapidement accro à ce livre et on peut difficilement décrocher.

    Tout y est : des personnages forts, bien marqués, pas trop caricaturaux; une plume fluide qui amène une grande fluidité à la lecture, un grand réalisme dans les procédures policières, une très intéressante approche du langage non-dit, un rythme très soutenu où relances, changements et surprises surviennent régulièrement et captent le lecteur.

    J'ai hâte de me lancer dans la lecture des deux autres tomes.

    22/01/2022 à 20:26 5

  • Sara

    Sylvain Forge

    8/10 Sylvain Forge n'est pas un écrivain débutant, Sara étant son onzième roman, mais depuis ma dernière lecture d'une de ses œuvres, Parasite, je trouve que Sara est un roman beaucoup plus abouti, mieux construit et très attrayant pour un amateur de thrillers.

    Le premier bon point est que l'auteur a extrêmement bien exploité les notions de vidéo-surveillance, d'intelligence artificielle et des nouvelles technologies. Contrairement à Bernard Minier dans M, le bord de l’abîme ou Franck Thilliez dans Luca, ici le principe des technologies sont exposées sans entrer dans les détails, mais surtout elles en l'état actuel de leur avancée technologique. Pas de sous exploitation de la technologie (Bernard Miner) ou de sont extrapolation à la limite de la science fiction (Franck Thilliez), tout ce qui figure dans ce roman existe bel et bien; l'auteur donnant l'ensemble des références en fin de livre.

    L'autre bon point est le juste positionnement de ce livre à la veille de l'élection présidentielle. L'auteur dénonce les discours populistes et insécuritaires, montre que la première des préoccupations des hommes politique est avant de flatter leur ego et soutenir leur carrière politique, et que sous couvert de la sécurité, la population devrait se priver de sa liberté. Mais c'est surtout la force des lobbies, des entreprises technologiques sans scrupule, qui est mise en lumière; de tous les coups bas auxquels elles peuvent avoir recours.

    Enfin, la qualité de l'histoire ne serait rien si la qualité de l'écriture ne suivait pas. Sylvain Forge nous offre une kyrielle de personnages bien distincts, sans être trop marqués (sauf peut-être ceux mentionnés au second point); une plume amenant de la fluidité et une belle accroche. Ainsi, à la première ouverture du livre, je n'ai pu le lâcher qu'après avoir ingurgité d'une traite quelques 180 pages.

    06/04/2022 à 20:42 5

  • Soeurs

    Bernard Minier

    9/10 S'il est des auteurs qui s'essoufflent au fur et à mesure de leur publication ou qui sombrent dans la facilité en copiant-collant leurs histoires, Bernard Minier progresse, s'améliore, et s'approche invariablement de la perfection.

    Car Soeurs n'est pas un très bon roman policier, c'est un excellent thriller.

    Tout y est pour faire le succès de ce roman et satisfaire tant les amateurs du genre que les fidèles lecteurs de Bernard Minier. Pour ces derniers, il y aura la découverte des débuts dans la police de Martin Servaz qui va être rapidement confronté à la dure réalité des meurtres, la diabolicité des meurtriers et des pratiques douteuses des enquêteurs. Pour tous, une intrigue bien ficelée mais difficile à résoudre bien que tous les indices soient fournis au lecteur, parsemés au milieu des 480 pages du roman.

    Mais la lecture de ce roman ne se limite pas uniquement à l'intrigue policière.

    L'auteur en profite pour montrer l'évolution du métier enquêteur car si nous sommes familiers, ou du moins habitués, aux usages des caméras de surveillance, du traçage des appels téléphoniques sur réseau mobile, mais surtout aux analyses ADN, il n'y pas si longtemps les enquêteurs ne pouvaient compter que la filature, les auditions musclées et les indics.

    Et puis, il y a enfin le rapport du lecteur à l'auteur. Sur ce point on pense forcément à la folie du fan dans le Misery de Stephen King. Bernard Minier a eu la bonne idée de ne pas en faire une pâle copie, ici il pousse la "dépendance" un cran au dessus (je ne peux en dire plus sans dévoiler le roman).

    Le seul petit point négatif qui empêche Bernard Minier de nous fournir un roman parfait est l'utilisation, quoiqu'en moindre nombre par rapport à ses précédents romans, à des phrases à rallonge, de celles qui n'en finissent pas et dont on ne se rappelle plus du début de la phrase une fois arrivé à la fin (un peu comme celle que je viens de vous écrire). Si cette verbosité peut se prêter aux réflexions des personnages, elle est pour le moins gênante aux situations pressantes, quand l'action s'accélère, et où le lecteur ne peut suivre le rythme du fait de la complexité de la phrase. Heureusement, cela n'arrive plus qu'à quelques rares occurrences, et du coup les pages défilent et comme le dit si bien Olivier Bureau du Parisien : "Pour éviter d’être frustré, prenez une RTT ! La grosse difficulté avec « Sœurs », de Bernard Minier, c’est de devoir le lâcher".

    Enfin, un gros carton rouge à XO Editions qui n'a pas fait son travail de relecture sérieusement : mot manquant, fautes d'orthographes, lettres oubliées dans un mot; cela est tout simplement inadmissible alors que l'usage d'un correcteur orthographique de base aurait détecté tous ces problèmes.

    Avec Soeurs, Bernard Minier rentre dans les très grands maîtres du roman policier et devrait être anobli pour cela et obtenir le titre de Sir.

    15/04/2018 à 20:52 5

  • Sur le toit de l'enfer

    Ilaria Tuti

    8/10 Voilà une auteure de thrillers qu'il va falloir suivre. Non seulement parce qu'elle nous livre ici un très bon roman, prenant et bien construit, mais surtout parce que c'est le premier d'une série qui s'annonce très addictive.

    L'héroïne, une policière au bout du rouleau, malade, dans un pays qui n'est pas le sien et qui ne l'a jamais acceptée; pays glauque, rude, rustre qui cache de nombreux secrets longtemps tus par la population. Une policière humaine, intelligente, qui connaît ses failles, ses faiblesses, qui va former un jeune policier à la tristesse réalité du travail.

    L'écriture est d'une incroyable fluidité et efficacité, surprenante de maîtrise pour un premier roman qui valût à Ilaria Tuti nombreuses comparaison à son compatriote du genre Donato Carrisi.

    23/09/2021 à 21:03 5

  • Surface

    Olivier Norek

    7/10 C'est le second roman d'Olivier Norek qui s'éloigne de sa zone de confort des enquêtes dans le 9 3. Après Entre deux mondes et sa jungle calaisienne, cette fois-ci ils nous convient à suivre une enquête en pleine campagne aveyronnaise. "Ah ouiah quand même", comme dirait un personnage du roman.

    En fait ce n'est pas vraiment une enquête que l'on suit, mais l'histoire d'une policière défigurée au cours d'une intervention, et qui, pour ne pas démoraliser ses équipes avec son handicap, est envoyée dans la zone la plus tranquille de France. Si on se doute bien que la zone ne sera plus aussi tranquille qu'elle le fût, c'est avant tout une remise en question du personnage principal. Il est question de trouver de nouveaux point s de repère tant dans l'acceptation de soi, de sa séduction, de sa relation aux autres; mais également au niveau professionnel au recours à des techniques plus "classiques", plus humaines, loin des services ultra-technologique des grandes villes.

    Ne vous fiez pas aux apparences, si ce roman n'est pas aussi incisif et survolté que les précédents, il sert comme à chaque fois à l'auteur à dénoncer des injustices, des dysfonctionnements dans l'administration policière. Il donne bien sûr de plus en plus d'amplitude à ses personnages, les rendant donc de plus en plus complexes, difficiles à saisir, et donc de plus en plus de possibilités quand à leur avenir dans l'histoire.

    Si vous avez une envie de vous mettre au vert, mais avec un peu de noir, laissez-vous tenter par ce whodunnit.

    26/05/2019 à 21:05 5

  • Tu tueras le père

    Sandrone Dazieri

    9/10 Après l’avoir vu bien exposé dans de nombreuses librairies et me l’avoir été conseillé par une collègue avec laquelle je partage nos avis sur les romans policiers, je me suis décidé à me lancer dans la lecture de Tu tueras le père.

    Voici un roman qui démarre sur les chapeaux de roues et qui ne se calme qu’un fois la quatrième de couverture tournée, donc cher lecteur vous êtes averti, vous ne pourrez pas lâcher ce livre avant de l’avoir fini.

    L’histoire nous tient bien entendu en haleine avec de nombreux rebondissements et la découverte progressive du passé des personnages. L’auteur a le génie de laisser en suspens de multiples interrogations qui trouvent réponses uniquement en fin de roman. Un livre qui se termine en apothéose tant ces éléments, et d’autres insignifiants au premier abord, viennet s’imbriquer les uns les autres pour constituer un puzzle démoniaque.

    Le seul point négatif est le recours aux particularités de Dante Torre qui me fait trop penser à d’autres enquêteurs marginaux et autres mentalistes, un peu trop à la mode en ce moent. Mais cela reste mineur face aux qualités de narration de Sandrone Dazieri.

    Sans vous divulguez la solution de cette intrigue policière, sachez que la couverture est très bien faite et vous donne un indice.

    Un très bon roman subtilement équilibré entre actions, psychologie et histoire entre les personnages, mais aussi enquête et un peu d’humour qui ravira nombre de lecteurs amateurs de ce genre de littérature.

    16/11/2016 à 21:24 5

  • Un cri sous la glace

    Camilla Grebe

    3/10 N'y allons pas par quatre chemins, je ne comprends pas, mais vraiment pas du tout les compliments des revues de presse que l'on peut trouver à propos de ce livre.

    Avant tout, ce n'est ni un roman policier ni un thriller psychologique, mais un roman à l'eau de rose au point où l'on se demande si on n'est pas en train de lire un livre d'une autre collection . Quel que soit le sexe des personnages, leur principale préoccupation est leur vie sentimentale et affective, de savoir pourquoi l'autre les a quitté(e); ou bien de se larmoyer sur leur enfance misérable. Et au cas où le lecteur n'aurait pas compris, l'auteure répète plusieurs fois l'histoire de chacun.

    Pour ce qui est de l'intrigue, elle est tellement maigre et sans aucune surprise que je n'en parlerai même pas.... ou disons pas plus.

    Quant au rythme du livre, c'est plat, sans aucun relief sauf le final qui nous réveille de cette léthargie de lecture.

    Ce qui est dommage car le style d'écriture de Camilla Grebe est plutôt fluide et la description de la vie suédoise intéressante.

    12/04/2017 à 21:19 5

  • Une putain d'histoire

    Bernard Minier

    8/10 Au travers de ce roman, Bernard Minier veut entrer dans la cour des grands.En abandonnant son héros fétiche, Martin Servaz et en positionnant son histoire en Amérique et non pas en région toulousaine, l’autre montre qu’il peut imaginer une histoire en dehors de son domaine de prédilection.

    Non seulement,il tente l’exercice mais il réussit l’essai…et détrônerait même certains maîtres en la matière en amenant une histoire originale, tarabiscotée mais solide, pleine de rebondissements et d’actions qui tiendront en haleine le lecteur tout au long des 500 et quelques pages. L’originalité provient essentiellement des personnages qu’il met en scène : des adolescents, catégorie largement délaissée en dehors des romans adolescents ou pré-adultes. Dans l’aspect enquête cela ma fait penser (de loin) au Club des 5,dans une version modernisée, plus musclée et sous speed pour l’enchaînement effréné de leur investigation.

    L’écriture de Bernard Minier a muri, je la trouve plus fluide, plus rythmée où l’auteur pose de nombreux pièges qui ne pourront être tous évités même par les lecteurs aguerris de thrillers.

    Au final, en changeant de style, de personnages, de lieux, Bernard Minier s’est révélé en vrai maître de thriller. Il ne lui restera plus qu’à montrer qu’il sait transposer ses talents dans la série des Martin Servaz.

    20/04/2017 à 21:19 5

  • Viscères

    Mo Hayder

    8/10 Il y a très, très, longtemps, j’avais lu un roman de Mo Hayder Pigland qui m'avait particulièrement déçu dans son manque de rythme et dans le fait que l'auteure cherchait essentiellement à provoquer le dégoût chez son lecteur.

    Depuis j'ai appris que c'était le pire roman de Mo Hayder et que je passais sans doute à côté de bons thrillers. Aussi me suis-je décider à me lancer dans la lecture de Viscères.... et j'avoue avoir bien fait de ne pas écarter définitivement cette auteure.

    Le roman est tout d'abord captivant : une prise d'otages d'un côté, une enquête de l'autre, dont on sait éperdument que les deux histoires vont finir par se rejoindre. Même s'il y a quelques éléments macabres, l'auteure cette fois-ci ne sombre pas dans le sensationnel.

    Les personnages sont très intéressants, notamment les otages dont on suit leur ressenti et leurs réactions face à leur situation exceptionnelle; mais également le policier qui est un personnage récurrent des livres de Mo Hayder, dont on suit dans sa (ses) quête(s).

    Et comme le roman est extrêmement bien écrit et construit, on se plaît à le garder un moment entre les mains.

    Enfin, chose rare, j'ai été surpris par le final. c'est assez rare pour le signaler mais surtout pour le savourer.

    01/01/2023 à 20:42 5

  • Après

    Stephen King

    7/10 Avec Après, Stephen King renoue avec le genre littéraire qui l'a fait connaître au monde entier : le fantastique où le personnage principal est doué d'un sixième sens qui lui permet d'interagir un moment avec les morts.

    A son habitude, on entre rapidement dans le roman, on se prend d'amitié du héros, on frissonne pour lui tout au long de ce roman court, très court en comparaison de la production habituelle du maître de l'horreur. Un peu trop court même, car les fans de cet auteur auront l'impression d'arrêter le roman juste au moment où celui-ci commençait à être lancé, où le paranormal faisant vraiment son entrée.

    Un roman plaisant, représentatif du King des années 70, mais avec un goût d'inachevé.

    31/12/2021 à 17:47 4

  • Autre-Monde : L'Alliance des Trois

    Maxime Chattam

    8/10 Une série SF écologique fort attrayante

    Sans complexe, je pense que c'est l’œuvre maîtresse de Maxime Chattam. Rares sont les auteurs qui peuvent se vanter d'avoir écrit 7 tomes, 3500 pages, en 7 ans, tout en publiant en parallèle des polars, avec une régularité dans la qualité de l'écriture en plus de celle de leur publication.
    On pourrait penser qu'au long de ces 7 tomes que l'on trouvera répétitions et longueurs. Or il n'en est rien. Paradoxalement Maxime Chattam arrivent à nous entraîner dans des univers à chaque fois différents que ce soit dans la gestion de la crise par les adolescents survivants, par leurs caractéristiques propres, leur mode de vie, leur croyance, leur interprétation ou leur analyse du phénomène.

    Pour soutenir une telle histoire et la rendre attrayante, de nombreux personnages sont nécessaires. Vous ne serez pas déçus de ce point car non seulement ils sont variés, attachants, mais ils évoluent avec l'expérience qu'ils acquièrent au fur et à mesure de leur aventure.
    Beaucoup de personnes se demandent où ce genre d'auteurs puisent leur imagination. Dans le cas de la série d'Autre monde, on peut y voir des points communs avec Le seigneur des anneaux bien sûr, mais également dans la Bible, de Jules Verne, de Sa majesté des mouches de William Golding, ou encore les mythologies de par le monde. Si certaines fois cela peut paraître facile, ce n'est jamais lourd ou sans que cela paraisse un simple copier-coller, une facilité pour gagner quelques pages; ils sont retravaillés, modifiés, amplifiés.

    Mais le plus important derrière cette œuvre de science-fiction teintée de fantasy, l'auteur délire un message écologique fort. Destinée également à un lectorat de grands adolescents et de jeunes adultes, cette série dénonce notre société consumériste et nombriliste, démontre l'emprise des réseaux sociaux dans nos vies au détriment des fondamentaux, du respect de la Terre qui nos accueille et dont nous dépendons. On notera l'humour employé par Maxime Chattam pour nommer les forces du mal et leur incarnation.

    L'écriture est tout simplement parfaite d'une grande fluidité, ou les relances sont fréquentes... mais c'est le moins que l'on peut attendre d'une des plus grands écrivains français.

    Le meilleur conseil que je puisse vous donner si je vous ai convainque de lire cette série est de se réserver un bon mois pour l'ingurgiter en intégralité, car une fois commencée vous ne pourrez plus vous arrêter; et de garder Ambre qui donne un éclairage sur les zones d'ombre de ce personnage.

    27/08/2018 à 21:52 4