QuoiLire

342 votes

  • Complot

    Nicolas Beuglet

    9/10 Je ne vais as tourner autour du pot : ce roman est tout simplement excellent. Nicolas Beuglet réussit le tour de force de proposer un second roman encore meilleur que le premier.

    Ce roman a toutes les qualités d'un roman policier pour l'enquête, du thriller pour le suspense est le rythme. Sur ce dernier point, au premier tiers du livre, une fois la scène de crime découverte et l'enquête débutée, j'ai eu un petite peur que le roman ne s'installe dans un rythme régulier sans surprise. A peine m'étais-je fait cette remarque que l'auteur enclenche la 6ème vitesse à son roman, et attention, le régime ne baisse pas. Il vous faudra des nerfs solides et un grand moment de disponibilité, car vous ne pourrez pas lâcher ce livre avan d'avoir tourner la dernière page.

    Le réel point fort de Nicolas Beuglet, dans ses deux romans d'ailleurs, est de bâtir son intrigue policière sur de solides fondations; mais attention, pas de petits pilotis, là ce sont des piliers en béton. Après avoir traité de la vie et de la mort dans Le cri, l'auteur aborde ici un sujet (que je ne vous révélerai pas pour ne pas spoiler le livre) qui, de son propre aveux donne une dimension supplémentaire à son roman du fait de la coïncidence avec son prédominance dans l'actualité de ces derniers mois. Il y a bien sûr une exposition théorique sur le sujet, mais contrairement à d'autres romans où cela s'éternise au risque de perdre son lecteur, comme Signe de vie de José Rodrigues dos Santos, ici nous en avons la substantifique moelle nécessaire au roman. Et d'ailleurs, à défaut d'aller vérifier l'exactitude des points exposés, cela a le mérite de nous faire réfléchir.

    Les lecteurs qui avaient lu Le cri auront la joie de retrouver les héros du premier roman, de voir leurs changements professionnels et psychologiques, mais plus particulièrement l'évolution de la relation entre Sarah et Christopher. Pour les autres qui désireraient découvrir cet auteur, il est préférable de lire les romans dans l'ordre car dans Complot quelques rappels du Cri viendraient vous dévoiler la fin de celui-ci.

    Donc, une bonne enquête, une bonne histoire de fond, un rythme d'enfer et des personnages attachants : je vous recommande ce roman pour une lecture de vacances estivales.

    07/06/2018 à 21:15 7

  • Congo requiem

    Jean-Christophe Grangé

    5/10 Si le premier tome était déjà un pavé (800 pages), le second tome tient le rythme avec ces 736 pages; autant vous dire qu'il vous faudra armer de patience et de bons muscles pour lire et terminer ce second tome de la série de l'Homme clou.

    Un gros volume qui vous demandera du temps pour le lire; surtout dans la première partie. Se déroulant essentiellement en Afrique, à l'image de ses héros, le livre a tendance à s'enliser dans la boue rouge du sol africain. Si l'aventure est au rythme du continent, cette première partie nous révèle un pays, des peuples, des coutumes et une vie qui nous sont totalement inconnus. A défaut d'être le plus intéressant , cela a le mérite de combler un peu nos lacunes sur le Congo.

    Heureusement de retour sur le sol français, l'histoire passe la deuxième puis la troisième vitesse pour prendre un rythme de croisière confortable. Pour garder son lecteur en haleine, Jean-Christophe Grangé dévoile ses plus grands talents d'écrivain. Maîtrisant avec maestria la technique du page-turn, ce n'est pas avec deux, ni trois histoires en parallèle que l'auteur conte, mais bien quatre : on suit donc la vie, les enquêtes sur l'homme clou par les principaux membres de la famille Morvan : père, fils (2) et fille. N'est pas le plus fort celui que l'on pourrait croire. Les personnages révèlent une face cachée, leur psychologie évolue, aucun n'est personnage de second rôle, tous apportent leur pierre à l'édifice.

    Le point faible de Jean-Christophe Grangé est le final, souvent décevant. Même s'il est un peu au-dessus de la moyenne dans Congo requiem, il ne donne toujours pas la meilleure image de l'auteur.

    Enfin, pour profiter pleinement du second tome, je ne peux que vous conseiller de le lire à la suite du premier, et non pas comme moi à deux ans d'écart, le temps ayant effacé une bonne partie de mes souvenirs, des personnages, des rebondissements de Lontano.

    Donc, un bon livre, un peu long qu'il convient d'aborder dans la globalité de la série.

    31/12/2017 à 13:42 7

  • Conte de fées

    Stephen King

    5/10 Je suis un fan du Stephen King de la première  heure, de celle où l'auteur nous faisait vibrer avec une horreur survenant dans le quotidien de chacun : une personne qui prend en otage son romancier favori, une famille sous la menace d'un chien.  Les fois où je n'ai pas pu finir un de ses livres étaient autour de la fantasy avec La tour sombre.

    Avec Conte de fées, le maitre de l'horreur s'immisce une nouvelle fois dans ce genre littéraire, et malheureusement ce n'est pas le meilleur de lui même qu'il nous offre. Certes l'histoire est originale, agréable à lire dans laquelle il joue énormément avec les classiques des contes, et pas uniquement de fées, mais il n'y a guère de fantaisies (sans faire de mauvais jeu de mots) dans le récit.  Il y a également quelques répétitions, sans grand intérêt (la compréhension du langage ou sur l'écriture de l'autre monde ), qui ralentissent la lecture de ce très gros roman.

    Au final, ce serait presque la première partie dans le monde réel qui serait la plus prenante et qui aurait méritée une meilleure exploitation. Elle est pleine d'humanité et on aurait pu espérer un revirement de l'attitude du jeune homme en découvrant le trésor du vieil homme et son origine.

    Chez Stephen King, la bonté des héros est à réserver aux fans du maître.

    04/05/2023 à 18:32 4

  • Couleurs de l'incendie

    Pierre Lemaitre

    8/10 Plus de 4 ans se sont écoulés depuis la récompense au Prix Goncourt de Au revoir, là-haut! et la parution de Couleurs de l’incendie ce second tome de la nouvelle trilogie de Pierre Lemaitre.

    Nul besoin d’avoir lu le premier tome, même si quelques éléments essentiels du premier tome sont rappelés pour une meilleure appréciation du contexte de l’histoire, rappels qui vont dévoileront malheureusement l’issue de Au revoir, là-haut!. Aussi vous conseillerais-je de lire cette trilogie dans l’ordre.

    Si le roman démarre fort par une description incisive d’un enterrement national qui se conclut tragiquement, tel un soufflet sorti un peu trop tôt du fort, il se dégonfle dans la première moitié. Habitué à une description acide, l’humour noir et une mise en situation tragique par l’auteur, le lecteur reste sur sa fin dans cette première moitié en voyant devant lui tournes les pages d’un roman historique.

    Mais si son courage le porte au-delà de la moitié du roman, il en sera grandement récompensé car alors il retrouvera le Pierre Lemaitre qui l’avait séduit avec ses précédents ouvrages : une machination machiavélique qui conduira tant les héros que le lecteur sur de fausses pistes avant de les faire tomber dans les pièges qui leur étaient tendus. Si l’on devait faire le parallèle avec la cuisine, l’auteur tel un grand chef fait mariner son lecteur, le cuisine à petit feu, le mitonne aux petits oignons, celui se délite pour finir à la casserole, dindon de la farce.

    Je ne parlerai pas de l’histoire pour ne pas en dévoiler le contenu, mais le lecteur verra en l’héroïne du roman, Madeline Péricourt, le symbole de la société de l’époque : une femme qui peut sombrer dans la pauvreté du jour au lendemain, pour rebondir le sur-lendemain, se venger, bousculer les codes, entreprendre et de ce fait s’émanciper.

    L’écriture est toujours aussi impeccable, à la fois soutenue mais d’une très grande fluidité, elle permet au lecteur d’atteindre le Saint Graal de la seconde partie. L’auteur aura fait attention d’employer le langage de l’époque, de s’être grandement documenter pour reconstituer fidèlement le monde, les modes et coutumes, les mouvances politiques de la France (voire de l’Europe) dans cette période d’entre deux guerres.

    Si Couleurs de l’incendie n’est pas aussi efficace que son prédécesseur, le lecteur passera un bon moment en sa lecture.
    (quoilire.wordpress.com/2018/01/20/pierre-lemaitre-couleurs-de-lincendie/)

    20/01/2018 à 18:26 9

  • Coupable

    Jacques-Olivier Bosco

    9/10 Troisième livre de Jacques-Olivier Bosco que je lis, le second de la série des Anne-Elisabeth Lartéguy, et une nouvelle fois une grande claque. Un aller-retour pour un amateur de roman policier un peu noir.

    Comme à chaque fois, le rythme est effréné où l’auteur laisse à peine respirer son lecteur avec des flash-back expliquant la jeunesse et les origines de la violence de l’héroïne. De rapides trêves qui s’intercalent entre courses poursuite, meurtres, bastons et enquêtes suivies par les plus hautes sphères policières et politiques.

    Si l’intrigue n’est pas l’élément le plus travaillé, l’introduction progressive des indices permettant de découvrir l’identité du meurtrier assez facilement, cela ne constitue pas un handicap à la lecture. Au contraire cela laisse un peu plus d’oxygène pour nos neurones respirer.

    Bref, tout comme la moto de l’héroïne dévore la route en faisant brûler la gomme des pneus, j’ai tracé tout le long des 400 pages en à peine 2 jours.

    Enfin, un point supplémentaire pour la superbe couverture qui résume à elle seule tout le livre : une femme fatale à la fois élégante mais dangereuse, armée, qui n’hésite pas à se mouiller… ou tout du moins à marcher dans le sang qu’elle a répandu.

    A propos de femme fatale, est-ce que « fatale » ne pourrait pas être le titre du troisième tome ? A suivre.

    03/04/2018 à 20:55 4

  • Criminal loft

    Armelle Carbonel

    8/10 Même si la publication du livre d’Armelle Carbonel a été quelque peu mouvementée (son premier éditeur a mis les clés sous la porte juste après la signature de son contrat), ce livre est un conte de fées à lui tout seul. L’auteur a eu la chance de rencontrer Maxime Chattam avant son passage chez Fleur Sauvage. Séduit par l’idée du livre et l’écriture d’Armelle Carbonel, Maxim Chattam en a fait une relecture intégrale; et l’auteure a pris en compte l’ensemble de ces remarques.

    Nous avons donc un très bon, pardon un excellent, premier livre. Si l’idée est à la fois originale, prometteuse et séduisante, elle est parfaitement exploitée de manière intelligente. Sans répétition, l’auteure arrive à trouver à chaque fois de nouvelles pour repousser ses personnages dans leurs derniers retranchements, de confronter ces meurtriers aux peurs qu’ils suscitent.

    Même certains passages nous font penser au Puzzle de Franck Thilliez et que l’on devine le final, Criminal Loft est un excellent thriller. L’auteur raconte à la première personnage l’histoire d’un meurtrier, en alternant sa vie dans le loft et de courts flashbacks sur son enfance ou sur une des ses aventures de prédateur. On découvre donc au fur et à mesure toute la perversité des meurtriers du loft, et celle de l’organisateur de l’événement.

    L’écriture est impeccable, d’une très grande fluidité, même si les relances de fin de chapitre sont un peu grossières, comme si elles avaient été rajoutées en fin de travail d’écriture suite à la relecture (de Maxime Chattam ?).

    Cette année commence très bien du point de vue littéraire. Présageons que cela continue.

    15/03/2016 à 19:50 3

  • Cyanure

    Laurent Loison

    8/10 Après avoir lu La disparue de la cabine n°2 de Ruth Ware, la lecture de Cyanure de Laurent Loison est un véritable changement, mais agréable changement.

    Les deux auteurs ne jouent pas dans la même catégorie. Mais attention, ce n'est pas forcément celui qui bénéficie d'une moindre politique de publicité qui est le moins talentueux. En effet, Laurent Loison nous offre un roman d'un dynamisme incroyable. A peine débuté, et pan un meurtre de grande envergure; patientez quelques pages et vous aurez votre second lot de mort. et ne croyez pas que vous allez vous reposer de sitôt, il vous faudra attendre la dernière page pour souffler (et encore, voir ma remarque de fin de critique).

    L'autre bon point de Laurent Loison est de faire adopter à ces personnages un langage proche de ce que cela pourrait être dans la réalité. La gouaille parisienne mélangée à l'argot des banlieues donne un réalisme profond qui projette encore plus le lecteur dans l'histoire.

    Si vous êtes fidèle lecteur de cet auteur, vous aurez plaisir à retrouver les héros de Chrade son précédent roman qui lui a valu reconnaissance dans le monde de la littérature policière. Hauts en couleur et à forts caractères, ils sont attachants même s'ils sont un tantinet caricaturaux (le flic qui perd des proches et sombre dans l'alcool).

    Roman parfait ? Presque car un très gros point négatif vient avec la version numérique. Sachez que pour profiter de la fin, les versions papier présentent un code unique, ce qui n'est pas le cas pour la version numérique. Mais vous pouvez en acquérir un sur le site www.lafindecyanure-lelivre.com moyennant la "modique" somme de 2,50€. Malheureusement, je n'ai trouvé nulle part sur les sites vendant la version numérique la mention de ce surcoût.

    Et puis on voit que ce n'est que le second roman de Laurent Loison car il ne joue pas assez avec son lecteur. L'histoire est un peu trop linéaire, l'auteur ne met pas assez de fausses pistes pour son lecteur cherche, cogite, ou tout simplement se fasse surprendre par l'issue de l'histoire. Ici, tous les éléments, ou presque, contribuent à la résolution de l'énigme.

    04/03/2018 à 20:53 4

  • D'ombre et de silence

    Karine Giebel

    7/10 D'ombre et de silence rentre dans la catégorie des livres plumes chez Karine Giebel. En fait ce n'est pas un roman mais une collection de huit nouvelles qui abordent le meurtre et les motivations du crime. Et rapidement l'auteure démontre que la source du meurtre n'est pas unique et manichéiste, si certains sont cachés pour d'autres il est préférable de ne pas en parler. Malheureusement je ne peux en dire plus de peur de divulguer les différents cas du roman, mais ces illustrations poussent à la réflexion et à comprendre, sans pour autant accepter, le geste fatal que certains portent.

    J'ai découvert ce livre dans sa version audio. La grande intelligence de la maison d'enregistrement a été de faire lire ce livre par deux personnes, un homme, une femme, et de recourir à l'un ou à l'autre en fonction du point de vue exposé dans la nouvelle. La lecture est claire et tout juste jouée pour donner de la profondeur à la lecture.

    09/06/2019 à 21:17 2

  • Dans la brume écarlate

    Nicolas Lebel

    8/10 Si l'on devait résumer Nicolas Lebel, on dirait que cet auteur nous fournit régulièrement des romans policier de qualité, mêlant intrigue, originalité et humour. Une fois encore, cet auteur remplit astucieusement et de manière équilibré ce contrat. C'est avec une grande joie que l'on retrouve l'équipe du capitaine Mehrlicht, au physique de cinéma, au franc parler teinté de gouaille parisienne.

    Il faut toutefois légèrement modéré mes propos puisque cette fois-ci, je n'ai pas retrouvé l'originalité : le thème du roman m'a trop fait penser au Sharko de Franck Thilliez. Cependant, contrairement à son confrère d'écriture, Nicolas Lebel va bien moins loin dans ce monde gothique déviant, en étant limite caricaturale en recourant à un "méchant" roumain faisant imanquablement pensé au Comte Dracula.

    Cependant il nous fait découvrir quelques éléments historiques de la Roumanie, du temps où elle appartenait au bloc de l'Est.

    Mais l'humour de l'auteur ne s'arrête pas là puisqu'il s'amuse également à prédire le lieu des futures sépultures d'hommes célèbres... au risque de se tromper (eh oui depuis l'écriture du roman, Jacques Chirac est décédé et n'est pas enterré au cimetière du Père Lachaise, mais dans celui du Montparnasse).

    Un bon moment de lecture que je vous conseille.

    22/10/2019 à 21:07 6

  • Dans les brumes de Capelans

    Olivier Norek

    8/10 Après avoir obtenu la reconnaissance de ses paires avec ses deux premiers romans mettant en scène son héros Victor Coste, Olivier Norek s'est éloigné de son personnage favori pour des livres beaucoup plus engagés. Mais de nombreux lecteurs ont été légèrement déçus de ne pas retrouver la force de l'histoire, l'uppercut qu'il recevait à chaque fin de livre.

    Il semblerait que l'auteur ait entendu leur requête en leur offrant une nouvelle aventure du Capitaine Coste. Mais ne compter pas replonger dans la banlieue parisienne et découvrir de nouvelles magouilles, cette fois-ci vous irez de l'autre côté de l'Atlantique, au large du Canada, à Saint-Pierre-et-Miquelon où la météo est propice à créer une ambiance étouffante, cloisonnée, sorte de chambre close en plein air.

    Si la puissance du roman n'est pas au niveau des deux premiers , c'est un plaisir de retrouver le Capitaine Coste, de le voir fragiliser, douter, se chercher une nouvelle raison d'endosser l'habit de flic.

    Et puis le final est tout simplement génial, ..... mais malheureusement impossible d’en dire plus sans vous divulgâcher.

    16/06/2022 à 21:03 7

  • De bonnes raisons de mourir

    Morgan Audic

    8/10 Avec un titre comme De bonnes raisons de mourir, nous sommes pour le moins aguichés, attirés par ce roman dans lequel nous mettons beaucoup d’espoirs.

    On se dit que l'on va avoir une intrigue policière assez classique, mais l'originalité provient du lieu dans lequel se trouve le corps : le village roche de la centrale nucléaire de Tchernobyl et fermé au public. Ce n'est pas ce faux-semblant de huis-clos qui va propulser l'enquête dans une autre dimension, mais bien l'ennemi invisible des lieux : la radiation. Car contrairement à un meurtre commis dans un univers "sain", on ne fait pas ce que l'on dans cette zone avec ce qui s'y trouve. IL faut déjà trouver des enquêteurs qui acceptent (ou sont contraints) de s'y rendre, pouvoir extraire des indices de la zone et les exploiter suivant certains protocoles. Ainsi on ne peut pas autopsier un corps irradié comme un autre.

    On l'aura compris sous couvert d'une enquête policière Morgan Audic, un peu comme Olivier Norek dans Surface, souhaite nous faire découvrir un pays, ses coutumes, ses pratiques. Dans De bonnes raisons de mourir c'est avant tout de dénoncer la gestion de cet accident nucléaire qui a impacté la région et ses habitants, mais le monde dans son ensemble; tant sur le moment mais aussi et surtout de nos jours. Il est incroyable de voir le laxisme des autorités corrompues ou focalisées sur leur désir de pouvoir.

    Ce roman donne plus d'informations géo-politiques sur la Russie et l'Ukraine que la plupart des journaux et magasines d'informations de la presse écrite ou télévisuelle.

    S'il y avait un défaut dans ce roman serait la symétrie des deux équipes enquêtant sur ces morts, au risque parfois de troubler le lecteur et de le tromper dans l'identification de l'équipe. Mais cela ne devrait arriver que si vous lisez ce livre par petits bouts, avec de fréquents arrêts. Autant dire que cela ne devrait que très rarement se produire une fois que vous serez pris par l'histoire et l'ambiance du livre.

    04/09/2019 à 20:38 8

  • De force

    Karine Giebel

    6/10 Un Karine Giebel intéressant mais dont on devine trop facilement le dénouement.

    07/10/2020 à 21:09 2

  • De la bouche des morts

    Jean-Jacques Pelletier

    8/10 Je dois avoir de la chance dans mes lectures dernièrement : après Le jour du chien de Patrick Bauwen, je suis tombé sur ce livre. Après un aussi bon livre, nous trouvons généralement le suivant un peu fade, décevant. Ici,c’est tout le contraire, Bauwen fut un échauffement et avec Pelletier on passe à la course de fond.

    L’auteur a une très bonne connaissance des organisations des services de sécurité de l »état, des guerres intestines, des fonctionnaires opportunistes plus concernés par la publicité de leur participation à une opération assurant leur promotion que la vie des civils en jeu.

    Vous comprendrez qu’il y a de l’action dans ce livre, mais pas seulement. Des personnages, certes un peu clichés mais bien charpentés, desservent une excellente intrigue d’actualité mettant en lumière d’inédites relations entre terrorisme et grand banditisme, trafic d’organes et fabrication à grande échelle de fausses momies.

    Ne vous fiez pas à la relative faible épaisseur du livre (du moins pour notre blog), les pages sont denses et l’histoire suffisamment longue pour que l’auteur puisse développer la psychologie des personnages, les rebondissements, pour un bon moment de lecture.

    10/11/2017 à 21:01 2

  • De nulle part

    Claire Favan

    7/10 Les romans de Claire Favan sont une raison pour l'auteure de dénoncer certaines injustices ou irrégularités dans les grandes entités de l'état. Cette fois-ci elle dénonce l'institution des aides à l'enfance où manque de moyens, manque de personnel et manque de formation ne font qu'empirer la situation de ces enfants déjà en détresse familiale. La première partie du roman est donc dur tant pour l'ASE que pour l'enfant chahuté, blessé et transbahuté de famille en foyer pour être jeté à la rue le jour de ses 18 ans.

    Et puis ensuite, Claire Favan enclenche le mécanisme du roman policier. Bien que la mécanique soit toujours aussi bien huilée, le style irréprochable et agréable à lire, on pourra regretter une relative facilité dans le récit. De par le sujet, il n'y avait guère d'alternative et le roman se déroule d'une manière un peu linéaire. Mais je préfère parfois les petits chemins de campagne aux rails des trains.

    Cependant l'auteure ne commet pas d'erreur comme son confrère Jacques Expert (voir Deux gouttes d'eau).

    Un roman agréable à lire mais qui manque un peu de surprise.

    https://quoilire.wordpress.com/2023/07/10/claire-favan-de-nulle-part/

    10/07/2023 à 20:51 2

  • Des clous dans le coeur

    Danielle Thiéry

    8/10 Une petite découverte d'une auteure que je connaissais que de nom et accessoirement rencontré à l'Iris Noir, qui m'a fait l'honneur de me dédicacer ce livre, son œuvre qu'elle me conseilla pour la découvrir.

    Car avant d'être romancière, Danielle Thiéry fût commissaire de police, aussi est-on en droit d'attendre de sa part de ne pas sombrer dans les sempiternels clichés du roman policier et d'apporter une dose de vérité dans les procédures et le mode de fonctionnement des policiers.

    On lui excusera donc un héros fatigué et usé par des années d'enquête, passionné par son métier et la quête de vérité, sans doute pour prendre revanche sur le sort de la vie qui l'a vu priver de sa femme du jour au lendemain. Excuse d'autant facile à donner que l'histoire est très bien construite, très addictive et difficile à lâcher, avec de nombreux personnages.



    Les personnages sont d'ailleurs la force de ce roman, et aussi bien évidemment la solution. Non seulement il y a l'équipe gravitant autour de son commandant, mais une myriade de personnages secondaires viennent étoffer l'histoire; comme dans la vie. Cela  donne plus de crédibilité à l'histoire, mais permet aussi au lecteur de s'attacher à eux.

    L'écriture est parfaite, très fluide, très agréable à lire, bien rythmée.

    Bref un joli livre et une belle découverte d'auteure.

    11/04/2023 à 20:52 5

  • Désaxé

    Lars Kepler

    4/10 Malheureusement je retrouve dans Désaxé les mêmes défauts que dans L'hypnotiseur : un livre d'une grandeur lenteur au point de m'endormir après une trentaine de pages lues; ce qui est fort dommage car cela change totalement dans les cent dernières pages et l'on y prend un véritable plaisir.

    Ce roman a exactement la même structure que les autres livres de la série des Dr Erik Maria Bark : une enquête dans laquelle aucun élément ne permet au lecteur de trouver le criminel, une investigation avec l'intervention de d'hypnose (qui fonctionne à coup sûr) mais qui n'apporte pas vraiment grand chose à l'enquête, et un dénouement de dernière minute accompagné d'actions.

    Vous aurez donc compris que ce roman est avant tout un roman policier à tendance psychologique, où le véritable plaisir du lecteur réside dans le suivi des personnages de la série, leur implication dans les enquêtes. D'ailleurs la clé de l'enquête de cette enquête réside dans le passé de Dr Erik Maria Bark et donc des romans précédents.

    Un roman classique sans grande surprise qui ravira avant tout les fans de Lars.

    26/01/2020 à 21:31 3

  • Dompteur d'anges

    Claire Favan

    10/10 Nous connaissions Claire Favan pour des premiers romans très réussis comme Le tueur intime ou Serre-moi fort qui lui a valu la reconnaissance des professionnelles, de salons et de voir son nom connu des amateurs du genre. Mais ici, cher lecteur, que vous alliez chez votre libraire ou sur les réseaux sociaux, vous risquez de voir un commentaire unanime sur ce livre : c’est le thriller de l’année.

    Je dirais même mieux, ce livre est une véritable bombe qui ravira les plus exigeants des amateurs de littérature policière.

    Ce livre est une bombe à fragmentation car ce n’est pas une histoire que nous conte Claire Favan, mais plusieurs qui à elles seules auraient suffit à faire un livre. L’auteur installe son auteur dans une histoire, mais juste au moment où celui-ci se demande comment elle va faire pour tenir son lecteur en haleine le restant des pages, paf, l’histoire prend une nouvelle tournure et repart de plus belle.

    Certains habitués à ce genre de livres à rebondissements pourraient s’attendre à des bifurcations un peu faciles ou à un manque de la structure psychologique des personnages. Dans le cas présent, ce n’est pas le cas, et c’est la raison pour laquelle ce livre sorti en février est certainement le thriller de l’année. Sans vous dévoiler le livre, de part son sujet, la construction de la psychologie des personnages est nécessaire. Elle est bien faite, sans tomber dans un excès de théorie freudienne ou jungienne.

    L’écriture de Claire Favan s’est également améliorée et gagne en qualité : encore plus fluide, mes yeux glissent sur les pages comme des patins sur la glace, les pages défilent. Avec une belle surprise on voit l’auteur employer l’humour, qui plus est à propos d’amis également écrivains (je vous laisse découvrir ces petites pépites).

    Donc une très belle réussite, qui malgré ses 432 pages, ne dure pas assez longtemps tant on est captivé par l’histoire.

    Je ne peux que vous le conseiller, de vous inciter à l’offrir à vos amis, même ceux férus de cette littérature car le seul risque que vous courriez dans ce cas, est que votre ami ne l’ait déjà.

    27/02/2017 à 19:13 5

  • Duplicata

    Franco Mannara

    8/10 J'avoue que depuis le début de l'année, je n'avais pas encore rencontré un roman qui me mette une petite claque, qui m'ait captivé dans une histoire lancée sur les chapeaux de roue de la première à la dernière page. C'est chose faite avec Duplicata de Franco Mannara un thriller politico-technologico-futuriste.

    Autant vous avertir, si vous avez l'audace d'ouvrir ce livre, vous serez comme moi certainement happé par l'histoire au point de dévorer ce pavè de presque 500 pages en moins de 48 heures. Véritable roman sous amphétamine, le héro nous fait penser à un Jason Bourne, personnage pris dans l'engrenage d'un complot dont il est le principal pion. S'en suit une fuite face aux forces de l'ordre et une course à la quête de la vérité afin de le disculper des charges dont on l'accuse.

    Le contexte actuel du coronavirus qui donne certainement au Paris pestiféré une dimension particulière ou bien fait réfléchir sur sa possible origine (sans pour autant sombrer dans des théories conspirationniste).

    Autre bon point pour l'auteur est de faire intervenir des technologies nouvelles ou futuristes sans sombrer dans des détails techniques afin d'apporter véracité ou pour ancrer son roman dans la réalité. Bien au contraire, quelques mots sont lâchés (hacker, darknet, théorie des ondes) sans plus d'explication, le lecteur en comprendra la teneur pour comprendre l'orientation de l'histoire et ne sera pas freiné dans sa lecture.

    Vous l'aurez compris, l'écriture est parfaitement maîtrisée pour ce genre de page-turn. C'est fluide, prenant, sans aucune relâche avec l'alternance entre les victimes, les bandits, les politiques, ...  qui relance en permanence l'histoire avec un nouvel élément.

    Un très grand roman et un auteur à suivre.

    15/04/2020 à 20:18 4

  • Dust

    Sonja Delzongle

    7/10 Ce thriller de Sonja Delzongle est déstabilisant à plus d'un titre. Tout d'abord elle nous transporte dans un monde qui, pour la plupart d'entre nous, nous est inconnu, le Kenya bien loin des zones touristiques et des safaris. Là on se retrouve confronter à la misère, à la violence à laquelle recourt nombre de kényans pour survivre, aux croyances mystiques.  Ensuite, en nous confrontant à des crimes particulièrement originaux puisque l'on ne trouve qu'une croix de sang au sol et nul corps. Je ne vous en dis pas plus afin que vous fassiez travailler vos petites cellules grises. Et enfin, les méthodes d'investigation propres, ou devrais-je dire réduites, de ce pays.

    Malheureusement le roman est très mal équilibré. Le premier tiers est très prenant, nous plongeant dans l’ambiance totalement dépaysante de l'Afrique et dans la découverte des meurtres. Par contre, tel un soufflet au fromage qui aurait trop attendu d'être mangé, la tension et le rythme retombent. L'auteure consacre cette partie à la présentation du calvaire vécu par les yellow men, albinos d'Afrique, et l'enquête est délaissée au profil des relations sentimentales de l'héroïne profileuse Hanah Baxter. Heureusement, sur le dernier tiers on retrouve les qualités de l'auteure pour terminer la chasse.

    Dernier point négatif et non des moindres pour nous autres amateurs d'enquête policière désireux de se substituer aux enquêteurs du roman, est la divulgation du meurtrier beaucoup trop tôt dans le roman, à la fin du premier tiers. Est-ce  une volonté de l'auteure despérant faire monter la tension du lecteur face au déroulé de l'enquête.

    22/03/2020 à 21:06 4

  • Éclipse totale

    Jo Nesbo

    7/10 Comment est-ce qu’un héros usé jusqu’à l’os au point d’avoir un prothèse en métal peut encore mené une enquête tout en ne faisant plus partie de la police ? C’est le défit que s’est lancé Jo Nesbo avec son mythique Harry Hole.

    On retrouve donc notre ex-policier scandinave favori pour une enquête bien originale, dans laquelle les victimes semblent être attirées par leur meurtrier. Toute l’originalité du livre réside uniquement dans ce concept puisqu’ensuite le livre reprend tous les schémas, tous les codes et les éléments des précédents livres qui ont fait le succès de la série : un homme investi dans son enquête, qui est près à s’affranchir des règles pour arriver à démasquer le meurtrier, mais dont la passion finit par le ronger au point de le faire sombrer dans l’alcool.

    Donc un Harry Hole, typiquement du Harry Hole, mais que c’est bon quand c’est du bon Harry Hole

    26/11/2023 à 21:09 2