QuoiLire

345 votes

  • Il

    Derek Van Arman

    4/10 Il est une très grosse déception.

    Si le début de ce roman est intéressant en abordant la psychologie des tueurs en série, d'aborder un aspect théorique et professionnel tel qu'abordé par le FBI. De plus,  l'histoire débute bien avec un meurtrier qui connaît ses victimes sur le bout des doigts et sait passer ses forfaits inaperçus.

    Mais une fois dépassé les cent premières pages, on s'embête à lire ce livre (et j'emploie une formule polie). S'ensuivent de nombreuses, très nombreuses répétitions, des descriptions des éléments de la vie courante sans aucun intérêt, et une flopée de personnages dans laquelle on se noie. Qui plus est, un des gros défauts de Derek Van Arman est de ne pas explicitement indiqué de quel personnage il parle , le lecteur flotte alors pendant quelques instants dans l'incertitude à chercher de qui il s'agit.

    L'histoire s'enlise dans une enquête dans une enquête poussive sans grande originalité.... et arrivé à mi-livre, je cède en le refermant définitivement.

    Au final, si le travail des enquêteurs du FBI est plus fidèle à la réalité dans ce livre, on préfère les romans qui prennent des libertés sur cette véracité.

    12/04/2020 à 20:34 1

  • L'Affaire Paola

    Donna Leon

    7/10 Donna Leon est un peu ma madeleine de Proust. Avant d'ouvrir un de ses livres on se dit que l'on va avoir une histoire policière particulièrement classique, mais à chaque fois on a une belle intrigue policière avec de nombreux revirements.

    Mais un des plaisirs à retrouver une aventure du Commissaire Brunetti est avant tout de se retrouver projeter dans la cité lacustre, celle ville unique qui empêche nombre clichés des romans de ce genre comme les courses poursuites en voiture. Le dépaysement vient également de la fausse nonchalance et de la relative décontraction des policiers, ou encore de l'organisation particulière de la police et de sa gestion entre les différentes localités.

    Cependant la grande originalité de ce livre provient de l'origine de l'enquête mettant en porte à faux le Commissaire Guido Brunetti : la femme du Commissaire commet une infraction et récidive. Alors que d'habitude nous suivons une vie du couple Brunetti paisible, drôle, intellectuelle et complice, ici, la tension s'installe, les idées se confrontent, s'opposent où chacun campe sur ses positions. Heureusement, le roman ne tourne pas uniquement autour de ce sujet et de la raison motivant l'infraction de Paola Brunetti; le roman passe à la vitesse supérieure, l'enquête entre dans une autre dimension, et l'humour de Brunetti revient.

    Un roman classique à savourer paisiblement.

    27/06/2020 à 21:05 1

  • L'Aigle de Sang

    Marc Voltenauer

    8/10 Cet Aigle de sang est sans conteste le meilleur des trois romans de Marc Voltenauer.
    Tout d'abord, l'auteur a eu la bonne idée de rompre avec le modèle de ces deux premiers romans. D'une part il n'a pas laissé son héros affronter une nouvelle énigme dans Gryon au risque de faire passer le petit village comme le village le plus malfamé de la Suisse; et d'autre part, son héros Andreas Auer va devoir enquêter, non pas sur un meurtre, mais sur lui et ses origines. Sur ce second point, j'ai trouvé quelques analogies avec Rouge armé de Maxime Gillio.
    Mais je rassure tout de suite les amateurs de romans policier, la vie de la petite île Gotland va être bouleversée et des meurtres vont jalonner la recherche d'identité du héros. Bien que n'étant pas dans son pays d'office, l'inspecteur suisse sera autorisé à assister à celle-ci en Suède. Je ne vais pas plus loin dans le résumé du livre au risque de vous dévoiler celui-ci, mais passées les cent premières pages, le rythme va s'accélérer crescendo au point que vous aurez du mal à lâcher le livre pour le sprint final des cent dernières pages.
    Un autre élément important dans ce livre est la Suède et son histoire. On sent que l'auteur apprécie connaît bien ce pays, ses coutumes et sa cuisine, car il parsème l'histoire de détails sur ce pays; par rapport au pays du Muveran, c'est à la fois dépaysant, rafraîchissant et instructif.
    On pourrait alors penser que c'est le roman policier parfait, mais il y a bien quelques imperfections (qui je suis sûr seront gommés dans le quatrième roman). Ainsi de nombreuses répétitions tant sur la recherche de parentalité d'Andreas que sur les différents rites du clan auraient pu être évitées. Mais ce qui m'a le plus gêné, ayant du mal à mémoriser les patronymes (et encore plus les patronymes suédois), c'est la multitude des personnages que brasse ce roman. Et histoire de me rendre la tâche encore plus dure, certains de ces personnages vont avoir des noms d'emprunt. Donc si vous êtes comme moi, n'hésitez pas à vous munir d'un petit papier et d'un crayon pour dresser un organigramme.
    Et puis il y a quelques figures de style qui m'ont surpris dans ce troisième livre de Marc Voltenauer que je n'avais pas notée lors de ses précédents romans. Afin de coller au mieux au pays dans lequel se déroule l'histoire, l'auteur a volontairement employé le tutoiement tout au long des discussions, même pour des personnages officiels venant interroger des témoins ou des suspects alors qu'ils ne se connaissent pas. Mais dans ce cas, cette adaptation stylistique est rompue lors de l'emploi de la numération helvético-belge (septante, nonante).
    Je dois avouer que je pinaille sur de menus détails car la lecture de L'aigle de sang est d'une grande fluidité, très agréable; et chose que je souligne rarement, la couverture est particulièrement réussi et attractive.
    Au final, c'est certainement le meilleur roman de Marc Voltenauer qui nous fait découvrir un peu plus son héros et la Suède.

    20/03/2019 à 21:21 1

  • L'école des dingues

    Cornelia Read

    6/10 Je ne connaissais pas Cornelia Read et son Ecole des dingues est plutôt une bonne surprise.


    Ce n'est pas le roman du siècle, mais l'auteure y instaure un climat de suspense, de pression, une ambiance malsaine où tout le monde semble avoir des soucis psychologiques, analysée et sous emprise de psychotrope, que l'on a du mal à lâcher le livre.

    on se retrouve avoir un esprit légèrement pervers puisque l'on poursuit la lecture pour voir comment tout se petit monde va déraper, quel mal va surgir dans cette communauté. D'ailleurs ce serait le point négatif du roman, on s'attend à ce que cela aille un peu plus loin, on reste un peu sur notre faim sadique.


    Ce talent, peu de romanciers l'ont, et en certains points il m'a fait penser à celui Stephen King où l'horreur surgit le plus simplement possible là où on ne l'attend pas.

    23/08/2022 à 20:58 1

  • L'Influenceur

    Patrick Bauwen

    7/10 Patrick Bauwen fait partie de ses auteurs que je qualifierais d'amateur. Non pas qu'il n'a rien de professionnel dans son écriture, mais parce qu'il fait partie de ses auteurs qui ont un autre métier, urgentiste de son état. Aussi n'a-t-il pas la régularité métronomique des auteurs professionnels, faisant que parfois il faille attendre plusieurs années entre deux productions. Mais la contrepartie avec Patrick Bauwen, c'est que l'on est très rarement déçu.

    Cet auteur va dans un univers qui n'a guère été exploré par ces confrères : celui des influenceurs et des réseaux sociaux. J'ai particulièrement apprécié ce dépaysement car il n'est pas fait pour coller à une certaine mode mais surtout parce qu'il aborde son côté obscure, sa machinerie et le business interne en plus de celui véhiculé par les posts de ces dits influenceurs.

    Qui plus est, une véritable histoire policière vient se greffer, pleine d'actions et de rebondissement, mêlant des caractères forts mais un peu caricaturaux.  On pourrait seulement reprocher à l'auteur de ne pas laisser suffisamment d'alternatives au lecteur pour ne pas subodorer le twist final.

    Un très bon moment de lecture.

    20/04/2024 à 11:46 1

  • La Chorale du diable

    Martin Michaud

    5/10 Avant de vous donner mon avis sur le livre, il faut savoir que je ne l'ai pas lu mais écouté... et pour faire original lu par un acteur du cru, donc avec l'accent canadien, ou plutôt québecois devrais-je dire. C'est une expérience intéressante car si elle donne une certaine dose de véracité, notre oreille n'est pas habituée. En conséquence, on a tendance à décrocher de l'histoire et de perdre le fil de la lecture.

    En soi Martin Michaud  n'offre pas d'histoire très originale avec La Chorale du diable : . Je suis même un peu dessus par l'aspect linéaire de l'enquête. J'irais même jusqu'à dire qu'elle est à la limite bâclée. Le b-a-ba d'une enquête avec des meurtres présentant des similitudes est d'enquêter sur la vie des victimes, leurs relations, leurs emplois du temps et leurs loisirs. Là, rien, pour arriver au final avec la découverte de ce point commun qui vient solutionner rapidement l'enquête. Aussi, je suis un peu déçu par Martin Michaud dont j'avais gardé un meilleur souvenir après avoir lu Il ne faut pas parler dans l’ascenseur.

    Mais ce n'est pas pour autant que le roman policier est mauvais. Sa grande force est l'aventure humaine des personnages tant dans leur travail que dans leur vie personnelle. Ils sont bien sûr confronter à l'horreur un peu particulière du crime, de leur interrogation sur cette présence peu coutumière de ces mouches, et des affronts qu'ils rencontrent lors de leur investigation.

    A défaut d'être original, ce livre est tout de même agréable à lire tranquillement.

    09/01/2020 à 21:23 1

  • La Cité des miroirs

    Justin Cronin

    7/10 Attention ce livre est un véritable pavé, au sens propre comme au figuré. 800 pages denses, très denses, et un poids qui doit dépasser le kilogramme à mon avis (je n'ai pas pesé). Donc il vous faudra du temps, pas forcément de la patience nous allons voir pourquoi plus tard, et une bonne forme physique... à moins que vous n'optiez pour la version numérique, ce que je vous conseille particulièrement.

    Dans ce troisième et ultime tome du Passage, l'auteur dévoile l'origine du virus, l'histoire du patient zéro et de ses douze cavaliers de l'Apocalypse, de son lien avec Amy, et bien sur de l'avenir de l'humanité "résiduelle". Encore une fois, il est vain de résumer cette saga partie de l'idée de faire une histoire avec une fille héroïne du roman (demande réelle de la fille de Justin Cronin). Ironie du sort, au cours de la rédaction de cette sage, l'auteur a du combattre un cancer et on peut se demander si finalement cette saga post-apocalyptique n'est pas une figure de style pour évoquer sa maladie, son combat et tenir sa promesse à sa fille.

    De nombreuses critiques comparent Justin Cronin à Stephen King, et je pense qu'il mérite amplement cette comparaison. Tout comme le maître de l'horreur, l'auteur a su créer un univers complet tant dans la description des paysages, que des habitants et de leur mode de vie survivaliste. Mais là où Stephen King ne touche qu'à un domaine; la science-fiction ou le vampirisme ou la fable romanesque, Justin Cronin a su imbriquer ces trois styles dans cette saga avec maestria. Au final le lecteur n'a pas conscience de passer d'un style à un autre tant cela se fait naturellement au fil des pages, Justin Cronin est un véritable conteur.

    Personnellement, et contrairement à d'autres lecteurs, j'ai particulièrement apprécié la centaine de pages sur la jeunesse de Fanning et de son passage en tant que patient zéro. Dans cette partie, j'ai trouvé le roman beaucoup plus fluide et rapide à lire, sans doute du fait de la restriction du nombre de personnages aux multiples surnoms, qui évite au lecteur de chercher de qui le roman parle.

    Un roman qui consacre Justin Cronin.

    05/09/2017 à 21:30 1

  • La Forêt des disparus

    Olivier Bal

    7/10 Après un roman plus proche du thriller que du fantastique, genre qui m'a fait connaître Olivier Bal, l'auteur nous offre un roman à mi-chemin entre les deux. Pendant longtemps on ne sait pas si l'auteur va mener son lecteur dans l'un ou l'autre genre.

    L'histoire est découverte à la première personnage au travers de son personnage introduit dans L'affaire Clara Miller. Alors que l'on avait laissé un journaliste d'investigation combatif mais un peu abattu par ses découvertes, nous le retrouvons totalement inactif, isolé, asocial et désintéressé par d'étranges phénomènes qui surviennent dans sa ville d'exil...; jusqu’à ce que les vieux démons du journalismes reprennent possession de ses moyens.

    Que ce soit l'isolement du personnage ou celui de la ville au milieu d'une forêt immense, l'ambiance est lourde, stressante, pesante, étouffante. On sent que la moindre petite étincelle peut mettre le feu aux poudres de cette communauté et rendre fou les autochtones.

    Le seul point négatif dans cette fresque dénonçant l'intégrisme et la peur de l'étranger serait le côté un peut trop cliché des personnages.

    Mais même avec cela, la lecture de ce roman est un agréable moment. La fluidité de l'écriture d'Olivier Bal fait que le lecteur tourne, tourne les pages ce livre et a du mal à le lâcher.

    04/08/2022 à 18:27 1

  • La Maison noire

    Yusuke Kishi

    6/10 Un roman bien original qui mérite que l'on s'y intéresse pour plusieurs raisons.

    La première est que l'histoire se déroule au Japon et que l'auteur nous fait part d'un mode de vie  et de coutumes bien particulières pour nous occidentaux. Au-delà des politesses à outrance se cache tout un code de conduite  empreint d'hermétisme aux relations ou bien de significations dans relations professionnelles. il faut bien avouer que cela est un peu déroutant.

    L'autre originalité provient de l'enquêteur. Celui-ci n'est ni de la police ni détective privé mais un simple agent d'assurance qui sent qu'il y a anguille sous roche dans une des affaires qu'il suit.

    Bien que l'écriture soit fine, les personnages complexes, le roman manque un peu de rythme à mon goût du fait que l'essentiel du roman tient dans une lutte psychologique entre les personnages.

    Si vous aimez les romans noirs psychologiques, ce thriller est fait pour vous.

    09/03/2024 à 15:58 1

  • La Panse

    Léo Henry

    5/10 C'est un avis en demi-teinte que je vais donner.

    La première moitié du livre est très bien. Le positionnement du livre dans le quartier "parisien" de La Défense (proche de chez moi) est sans conteste un plus qui m'a permis de facilement me projeter dans l'histoire. Le personnage es particulièrement bien travaillé, l'histoire plongeant le personnage dans une sorte de secte, sa psychologie est forcément bien présentée et son évolution tout en subtilité. On le suite sombrer au fur et à mesure de sa descente dans les bas daçon du quartier des affaires. Bien entendu, tout comme le personnage principal, le lecteur se pose perpétuellement la question de ce qu'il est advenu de sa sœur, est-elle morte, a-t-elle été psychologiquement retourné ?

    Malheureusement, l'auteur rompt ce rythme et l'avancée du personnage dans son enquête en décidant d'adopter une nouvelle optique à son roman, un mélange de symbolique, de science-fiction, d'ésotérisme, de surnaturel qui fait penser à l'univers de David Lynch. Mais n'est pas n'importe qui celui qui maîtrise ce genre, et Léo Henry n'est pas de cette élite. La conséquence de cela est que son lecteur est perdu dans le final et laissé avec plein d'interrogations.

    Un livre à lire par curiosité et originalité, un auteur à surveiller.

    23/06/2017 à 22:05 1

  • La Prunelle de ses yeux

    Ingrid Desjours

    9/10 Ce roman policier comporte tous les éléments d'un bon page-turn : une écriture efficace, une entrée en matière vite et captivante, avec une narration en parallèle pour maintenir en haleine le lecteur. Les personnes sont forts, aux personnalités propres, rapidement identifiables, que l'on va aimer ou bien haïr, mais avec lesquels on se projette totalement dans l'histoire.

    La grande force de La prunelle de ses yeux est de capter complètement son lecteur au point que celui-ci, absorbé par l'histoire, ne cherche plus à faire sa propre enquête. Charmé par le récit d'Ingrid Desjours, le lecteur risque de passer à côté de petits indices qui lui auraient permis d'anticiper les rebondissements de la fin du roman. Mais un peu comme un magicien qui vous fait oublier de chercher le truc du tour de magie, c'est avec d'autant plus de plaisir que vous vous laissez surprendre par l'écrivain.

    La seule recommandation que je vous ferai serait dès l'ouverture du livre de vous assurer de disposer de temps, car une fois débuté il vous sera difficile de le lâcher.

    Un roman qui saura séduire les amateurs de roman policier comme les occasionnels du genre.

    22/05/2020 à 09:28 1

  • La Tête légère

    Olga Slavnikova

    4/10 Autant le dire tout de suite, je n'ai pas réussi à terminer ce livre. Non pas qu'il ne soit pas bon, que l'histoire ne soit pas originale, mais de par le style d'écriture.

    Car, sans tirer de généralité, mais phénomène que j'ai souvent constaté chez les auteurs de l'ex-univers communiste (Russie, Chine, ...), les auteurs ont une tendance à profiter d'une fiction pour dénoncer toute la complexité organique du pays. J'ai retrouvé cette tendance dans Le problème à trois corps de Cixin Liu.

    Le problème supplémentaire avec Olga Slavnikova est qu'elle a une "fâcheuse" tendance à commencer une phrase sur un sujet, de virer vers un second en cours de route, pour finir, parfois vers un troisième, et revenir au premier la phrase suivante.

    Ces deux défauts ne me permirent pas de trouver mon rythme de lecture, plus habitué aux page-turn et thrillers efficaces. Finalement, le plus souvent au bout de 10 pages, je fermais le livre.

    Ce qui est bien dommage puisque l'histoire commençait bien, son idée était original et l'auteur mettait rapidement en œuvre les différents moyens de pression sur Maxime T. Ermakov en vue qu'il se suicide. On comprend bien le parallèle avec le pouvoir politique et le sacrifice de l'individu au profit de la communauté.

    En conclusion, je dirais que ce livre n'est pas mauvais mais qu'il ne me convenait pas. Il me fait penser à Crime et Châtiment de Fiodor Dostoïevski, que j'ai lu il y a bon nombre d'années, tant dans l'histoire que dans la forme. Alors si vous êtes amateur de ce genre littéraire, foncez, je pense que vous passerez un bon moment de lecture.

    26/03/2017 à 21:39 1

  • La Voie des âmes

    Laurent Scalese

    5/10 Autant vous avertir de suite, je suis partagé sur ce livre. Si l'idée de départ d'une enquêteur qui peut avoir la possibilité de susciter sa femme témoin d'un crime en échange de ses services, c'est surtout la lenteur du roman au regard de l'épaisseur du livre qui m'a fait temporairement suspendre sa lecture.

    Pourtant tous les éléments étaient réunis pour faire de ce livre un très grand roman, qui plus est original : de bons personnages avec leurs faiblesses respectives, une incursion originale du fantastique dans le monde policier, une "explication" sur les raisons de serial killers ou de meurtres inexpliqués.

    Malheureusement, alors que je suis arrivé à mi-livre, le deal n'a toujours pas été présenté. Le roman se traîne en longueur et présente certaines lourdeurs comme la liste exhaustive des avenues new-yorkaises parcourues par les héros. Si ce genre de détail fonctionne bien, par petites touches, chez des auteurs comme Stephen King, pour renforcer la projection du lecteur dans le roman, ici elle nuit à la fluidité et au rythme du roman.

    Bref, si je ne suis pas totalement charmé ni par ce livre et ni par le style de Laurent Scalese, il faudra que je me motive à le terminer pour avoir un avis final et tranché. En attendant, pour les amateurs de romans policier psychologique, nuancé de fantastique et de romance, devraient y trouver leur compte.

    29/06/2019 à 12:20 1

  • Le Chaînon manquant

    Frank Leduc

    8/10 Premier roman de Frank Leduc et directement un succès.

    J'avais attendu quelques temps avant de le lire sans doute un peu refroidi par le thème, la paléontologie. Mais mes craintes ont rapidement été gommé par l'histoire et la maîtrise des techniques de comtes de l'auteur. En effet les théories scientifiques sont rapidement énoncées, vulgarisées pour la compréhension du lecteur, et annotées en bas de page pour plus amples informations.

    On se retrouve donc avec un bon roman policier, thriller sur la fin, à la fois une enquête et une course poursuite pour la recherche de la vérité, avec un brin d'espionnage.  Les personnages sont parfaits, simples identifiables, avec leur caractère mais sans être clichés.

    On pardonne les quelques erreurs de jeunesse de l'écrivain avec quelques répétitions et quelques pages en surplus qui nuisent au rythme du roman, mais dans l'ensemble c'est un très bon livre.

    Un bon pavé à prévoir dans sa besace pour les vacances.

    10/05/2024 à 18:04 1

  • Le Jardin du Bossu

    Franz Bartelt

    8/10 Le premier roman de Franz Bartelt, L'hôtel du Grand Cerf, m'avait un peu laissé sur ma fin. Je suis tombé par hasard sur ce livre à la médiathèque de mon travail qui cherchait à s'en débarrasser pour faire de la place, et je dois dire que ce fut une très belle découverte.

    Non seulement le livre et drôle, intelligent, mais d'un point de vue polar il tient vraiment la route. L'auteur se joue de son lecteur et ne manque pas de le surprendre à plusieurs reprises tout du long du livre. Alors certes le final est un peu gros pour être vrai, mais le retournement de situation est tel qu'on l'accepte volontiers.

    Un bon petit livre détente qui rappelle des San Antonio.

    10/07/2021 à 20:45 1

  • Le Premier Miracle

    Gilles Legardinier

    6/10 La grande originalité de ce livre ne se tient pas dans son histoire mais dans le fait qu’il ne s’inscrit pas dans la lignée des précédentes publications de l’auteur feel-good le plus lu en France. Cette fois-ci Gilles Legardinier s’attaque au roman d’aventure et d’espionnage. Certes, on est loin de John Le Carré ou Tom Clancy, mais Gilles Legardinier amène une jolie histoire d’espionnage se rapprochant de Dan Brown : un historien doit enquêter sur une série de vols qui chamboulera sa vie. Les rebondissements sont tous les plus invraisemblables les uns que les autres, même si de nombreux éléments reposent sur des faits historiques, des lieux géographiques réels et des œuvres d’art existantes comme le Splendor Solis.

    Mais les qualités premières de Gille Legardinier sont toujours présentes : une écriture simple, efficace, fluide avec une pointe d’humour de-ci de-là. Ces qualités font que l’on se laisse gagner par l’histoire et que l’on passe un très bon moment.

    Comme j’ai « lu » ce livre par sa version audio, je dois féliciter David Manet qui a une voix très agréable, ni agressive, ni soporifique, qu’il sait moduler pour incarner les différents personnages. Sa diction est parfaite ne rend que plus appréciable l’écoute de ce livre.

    Enfin, dans la tradition de Stephen King pour présenter ses nouvelles, Gilles Legardinier offre aux lecteurs, en dernier chapitre, l’histoire de l’histoire : ce qui fut à l’origine de l’idée de cette histoire, les anecdotes ainsi que quelques suppléments que je ne vous dévoilerai pour ne pas « spoiler » le livre (et comme l’auteur le demande lui-même en introduction de ce dernier chapitre).

    28/02/2017 à 21:16 1

  • Le Sacre des Impies

    Ghislain Gilberti

    7/10 Ghislain Gilberti nous offre le troisième et dernier tome de sa Trilogie des ombres. Après un détonnant Sa majesté des ombres et un très intense Les anges de Babylone, l'auteur va nous dévoiler non seulement la fin de cette histoire, mais également sa genèse, les origines de Borderline, les raisons et l'organisation qui en sont la colonne vertébrale.

    L'auteur ne sombre pas dans une n-ième redite d'actions et de combats entre ce cartel de narcotrafiquants et les policiers, il renouvèle ce genre sans pour autant en perdre l'intensité, l’additivité. Ce roman est toujours aussi rempli de testostérone, de références cinématographiques, de raisonnement politique; qui rendraient presque attachants les membres de cette communauté de malfaiteurs.

    La plume de Ghislain Gilberti est toujours aussi affûtée et efficace; qui transforme de polar noir en pur page-turner.

    Un roman qui nous ferait presque regretter que l'histoire touche à sa fin.

    25/05/2022 à 20:54 1

  • Les Chiens de Détroit

    Jérôme Loubry

    7/10 Avec Les chiens de Détroit, Jérôme Loubry signe un très grand roman policier. avec des pointes de thriller et de suspense psychologique.

    Pourquoi ne classifiè-je pas ce livre de thriller, pour la simple est bonne raison qu'il l'est uniquement dans les 30 dernières pages qui constituent le sprint (bouquet) final. Auparavant, l'histoire se concentre plus sur l'enquête, la ville et les personnages, au détriment de l'action et des rebondissements de situation.

    En effet, l'atout phare de ce roman est de nous projeter dans une atmosphère de désespoir. Que ce soit la déchéance de la ville qui sombre de plus en plus vers la faillite, contraignant la mairie à abandonner ses services fondamentaux et à ses habitants leurs maisons, ou bien la chute des inspecteurs cherchant à démasquer le Géant de brume, auteur de nombreux kidnappings. Au fil des pages, le lecteur sombre de plus en plus en découvrant de nouveaux abîmes de la ville, que l'on surnomme alors Destroy Town; ou des inspecteurs relégués aux tâches subalternes.

    Alors, on se laisse endormir dans ce conte maléfique, au risque de ne plus s'interroger sur l'enquête et démasquer le meurtrier. D'ailleurs on subodore l'origine du problème, mais comme les inspecteurs il nous manque les éléments pour en trouver la clé. L'originalité de la clé du mystère compense la relative évidence du meurtrier.

    Enfin, notons que le prix est assez imbattable dans sa catégorie et par rapport à ce qui se pratique actuellement, compte-tenu de la durée de lecture de ce roman. En plus de ravir le lecteur, cela plaira à notre portemonnaie.

    10/03/2020 à 20:07 1

  • Les Fauves

    Ingrid Desjours

    6/10 A la première lecture, Les fauves est un astucieux mélange de genres policier, thriller et espionnage. Il reprend tous les codes d’un bon thriller et sa construction est digne des bons turn-pages. Le lecteur aura d’ailleurs du mal à s’échapper de l’univers d’Ingrid Desjours pour accomplir ses tâches quotidiennes.

    L’auteur a su créer en peu de pages toute une série de personnages aux profils bien disparates; hauts en couleurs, avec des personnalités et psychologies propres et approfondies. Cette mise en scène aide d’autant plus le lecteur à s’imprégner de l’ambiance et à plonger dans l’histoire.

    Comme remonté par la presse, le livre est un prétexte à présenter et dénoncer les méthodes des organisations criminelles religieuses, leur recrutement (endoctrinement) et les moyens qu’elles prennent pour promouvoir leur mouvement, discréditer voire éradiquer leurs détracteurs. Mais c’est également l’occasion pour l’auteur de faire porter notre attention sur les raisons de cette attirance par une catégorie de la population en manque de repère : notre civilisation occidentale est-elle aussi parfaite au regard de celle promise par les extrémiste ? Ne sommes-nous pas finalement leurs meilleurs VRP ?

    Si la lecture du livre est fluide et confortable, le lecteur averti de thrillers sera cependant quelque peu déçu par le final un peu convenu et sans surprise. Cependant, on ne pourra reprocher à l’auteur de ne pas avoir laissé d’indices au fur et à mesure de l’histoire pour en arriver à cette conclusion.

    02/05/2016 à 22:30 1

  • Les Impliqués

    Zygmunt Miloszewski

    7/10 Zygmunt Miloszewski est un peu le Georges Simenon polonais. Ces livres sont à contre-courant du page-turner mais on ne peut s'empêcher de tourner les pages à la lecture de cette enquête menée par un procureur aux habitudes d'un homme plus âgé qu'il n'est : prendre son temps dans l'analyse de la situation, ne pas posséder de pistolet et aimer manger.

    Seule différence avec son homologue le Commissaire Maigret, ses interrogations sur son pays, sa politique, le fonctionnement du système policier et judiciaire... et la lassitude de son couple.

    Plus qu'un roman où une enquête est menée, c'est avant tout une belle analyse de la société polonaise et des restes de son histoire.

    Ayant oublié ce livre dans un hôtel, je n'aurais certainement pas l'occasion de finir un jour sa lectur

    10/05/2024 à 17:45 1