Dany33

535 votes

  • La Traque

    Bernard Petit

    8/10 Bernard Petit connait bien les rouages des services de police et nous offre une certaine dose d’exotisme en nous embarquant en … Belgique. La procédure est sans doute très voisine de celle en vigueur en France et ne déroutera pas le lecteur qui a choisi ce titre au vu du CV de l’auteur.
    L’ancien chef du 36 ne nous parle pas du « quai » et c’est principalement dans la région de Bruxelles et que se déroule l’intrigue. La narration est chronologique et nous voici à la suite d’une bande de « fourgonniers » qui vont diversifier leurs activités.
    Comment les voyous font-ils diversion ? D’un braquage classique à une moins classique prise d’otage d’un ancien ministre belge, ils vont nous leurrer comme ils leurrent la police ou plutôt les polices. Une narration qui s’attache à la chronologie et au factuel, peu de sentiments et parfois une once de psychologie, une bande de malfrats va donc opérer sous nos yeux pendant 432 pages et ça ne sera pas vraiment du tourisme.
    L’auteur a choisi un ton professionnel et un souci de précision pour mettre à jour les rouages de cette affaire qui fera la part belle à l’étude des mécanismes du grand banditisme, à l’importance des seconds rôles dans les processus et à la nécessaire collaboration transfrontalière. Une lecture immergée et documentée, passionnante ! Bon voyage en Belgique !

    30/05/2021 à 09:19 8

  • La Voix secrète

    Michaël Mention

    8/10 Il s’agit d’une réédition d’un roman de 2011, qui se passe en hiver 1835-1836, aux derniers jours de Pierre-François Lacenaire, célèbre assassin en attente de guillotine. Alors qu’un meurtrier en série s’inspire de son mode opératoire, le tueur-dandy va aider son ami chef de la sureté à démasquer et arrêter ce plagiat. On est bien sûr loin de la police scientifique, de l’ADN et des empreintes digitales, pour entrer dans cette police au goût suranné et aux procédures douteuses. Au-delà de cette enquête très documentée, comme tous les livres de cet auteur, c’est une fresque sociologique de Paris sous Louis-Philippe qui nous est exposée, le travail des enfants et les lieux de débauche de la bourgeoisie notamment, ainsi qu’une chronique sur les attentats contre le Roi. Parallèlement le lecteur découvre au hasard de son écriture, les mémoires de Lacenaire et ses motivations quasi suicidaires. Pour ceux qui aiment l’histoire, c’est aussi une plongée dans le quartier des halles qui n’est pas sans rappeler « le ventre de Paris » de Zola, en plus court néanmoins car c’est un roman qui accuse moins de 200 pages (malheureusement), mais la plume de Michaël Mention est affutée comme j’aime.

    14/12/2016 à 16:33 8

  • Le Manuscrit inachevé

    Franck Thilliez

    9/10 Hasard du calendrier comme on dit chez les journalistes, je vais poster cette chronique en pleine tourmente sur le bien fondé (ou pas) de la lecture des romans « populaires » et en particulier ceux de Franck Thilliez. J’ose solennellement déclarer « oui j’ai aimé le dernier Thilliez et je ne renoncerais pas à la lecture des suivants » !
    Originale cette construction à tiroirs qui perd volontairement le lecteur dans son positionnement face à la fiction. L’auteur trouve un manuscrit de Caleb Traskman, inachevé et terminé par son fils donc … la fin est-elle conforme aux souhaits de son créateur ?
    Mais encore, ce manuscrit décrit le parcours d’une auteure de polar, célèbre sous un pseudonyme masculin, qui va vivre « en vrai » l’action d’un de ses romans.
    Mais en plus, il y a suspicion de plagiat …
    Ca c’est le contexte que le lecteur s’empresse d’oublier, absorbé qu’il est par l’intrigue policière qui commence réellement à la page 19. Des jeunes filles disparaissent, leurs corps atrocement meurtris sont découverts au fil des 500 pages suivantes. Deux enquêtes parallèles sont menées à la fois sur la Côte d’Opale et dans la région grenobloise pour confondre les auteurs de ces malversations. Deux décors, deux ambiances, des microcosmes ambigus.
    Outre cette traque du méchant, Franck Thilliez une fois encore se questionne sur les méandres de la mémoire qui peut cette fois agir sournoisement sur l’inspiration de l’écrivaine, ou frapper d’amnésie son compagnon.
    Un one-shot qui répond aux attentes des lecteurs, où les personnages ciselés avec finesse, souffrent dans des paysages grandioses et où les victimes révèlent elles-aussi un malaise sociétal par l’exploitation du corps de la femme.

    31/05/2018 à 16:06 8

  • Le Tueur intime

    Claire Favan

    9/10 Le lecteur devrait pouvoir porter plainte contre l’auteur pour manipulation maltraitante. Pauvres de nous ! … mais on aime ça. Nous sommes tantôt sur les traces, tantôt dans le cerveau de ce tueur en série, qui a choisis d’épouser Sam, à la fois son modèle féminin et sa victime consentante. Difficile d’en dire d’avantage sans spolier mais sachez que le FBI va devoir assembler le puzzle que nous a concocté avec brio et suspense Claire Favan. Elle nous tient en haleine jusqu’à la dernière page comme à son habitude. C’est le troisième roman que je lis et je me demande ce qu’elle va bien pouvoir imaginer de plus tordu, de plus violent et de plus glauque la prochaine fois ! Accro je suis pour mon malheur et mes nuits blanches …

    25/09/2016 à 11:26 8

  • Manhattan chaos

    Michaël Mention

    9/10 Selon la formule consacrée : « Comment fait donc cet auteur pour changer de style et d'univers à chacun de ses romans ? » … j’ai déjà dit ça pour Power en juillet 2018. Un nouveau tour de force à l’actif de Michael Mention, hors norme, hors tout en fait !
    Un type, et pas des moindres puisqu’il s’agit de Miles Davis se fait un trip (drogue plus alcool … en manque et aux abois) en 1977 à moins qu’il ne soit victime d’une forme d’enlèvement et tel un pseudo Docteur Faust qui risque de vendre son âme au Diable, commence un voyage pour un retour vers le passé en huit escales … Un alibi pour l’auteur afin de nous faire visiter le Manhattan soumis au départ à une gigantesque panne électrique mais qui n’est que la réplique d’événements tous aussi violents, fruits de gangs, de mafias, de racistes etc …
    Rien n’est rationnellement racontable … on y rencontre le fils de Sam (roman publié le 16/01/2014), les Black Panters et leurs dissidents (rencontrés dans Power publié le 04/04/2018), des musiciens réputés et morts, une partie du panthéon de l’auteur en quelque sorte. Bref tout ce petit monde va compromettre la renaissance de Miles Davis au cours d’autant d’épisodes sombres.
    Encore un moment inoubliable de lecture déroutante en compagnie Michael Mention, c’est bourré de citations musicales et très visuel à la fois … c’est quoi la prochaine claque qu’il nous réserve ?

    09/05/2019 à 17:10 8

  • Power

    Michaël Mention

    10/10 Comment fait donc cet auteur pour changer de style et d’univers à chacun de ses romans ?
    L’action se déroule de 1965 à nos jours dans une Amérique raciste, les descendants d’esclaves décident de s’organiser pour sécuriser et pacifier les quartiers ghettoïsés. Au début, démarche expérimentale, la réaction pacifiste aux extrémismes doit s’organiser quand le phénomène s’amplifie et devient un fait de société.
    Le contexte historique est illustré au travers des assassinats qui ont marqué cette période à commencer par Malcolm X, puis les frères Kennedy, le pasteur King et tous les autres ainsi que les événements de cette deuxième moitié du XXème siècle. Grâce à cette fresque si bien dépeinte, tout s’éclaire et notamment les origines du Black Panther Party, la lutte pour l’égalité des droits et contre les violences faites aux femmes, au travers de personnages follement attachants ou franchement antipathiques, tous désespérés. Un regard incisif, un récit hyper documenté, une immersion au cœur de la contestation de cette société qui aurait pu réaliser le rêve de fraternité mais qui a mené notre humanité mesquine à ce qu’elle est malheureusement encore aujourd’hui.
    Après l’écologie (bienvenue à Cottons Warwick), la grande criminalité (la voix secrète), les journalistes véreux(le carnaval des hyènes), ce dernier roman choral étonne et captive avec une grande maîtrise du sujet … Où donc va-t-il nous emmener la prochaine fois ?
    Power … mon coup de cœur 2018 !

    04/07/2018 à 11:12 8

  • Torrents

    Christian Carayon

    8/10 François, dessinateur de vocation, a tout perdu quand sa compagne Emilie a disparu en 1979. D’autres disparitions, par la suite, perturbent le microcosme campagnard où vit sa famille, avec en prime la découverte de restes humains dans le torrent. François va revenir dans son village natal car il ne croit pas en la culpabilité de son père, soupçonné d’être « le dépeceur ». L’enquête qu’il va mener avec l’aide de Camus, ancien flic, va l’entraîner à révéler les secrets de famille, ceux que le père a enfouis quand il a changé de région, après la seconde guerre mondiale et les exactions commises au nom de « l’épuration sauvage ». Ce père va passer de la position de notable à celle de proscrit … et s’il était innocent ? Comment François va-t-il pouvoir passer du doute au mensonge pour préserver le peu d’honneur qu’il reste à sa famille ?
    Ce sont bien ces questions que se pose le lecteur au cours de cette double enquête. On sent très bien la patte de l’historien quand François est obligé de rouvrir les vieux dossiers.
    Des chapitres courts et rythmés, trois narrateurs, contribuent à impliquer le lecteur dans la quête de la vérité avec un suspense final bien mené.
    C’est le quatrième roman de Christian Carayon … auteur à suivre notamment pour l’ambiance campagnarde qui n’est pas sans rappeler celle de Franck Bouysse, attirante et étouffante à la fois où le silence est une valeur partagée, complice de la religion du secret.

    28/10/2018 à 11:29 8

  • Zanzara

    Paul Colize

    8/10 Paul Colize n’est pas un débutant car il signe ici son 17ème roman. C’est cependant le premier que je lis de lui et de suite j’annonce … je n’ai pas été déçue.
    Le style simple et efficace se met au service d’une intrigue dont le héros est journaliste. L’auteur nous plonge dans le monde du web-journalisme… de ceux qui font les trois-huit et attendent la dépêche de presse qui leur permettra de commettre l’article qui va lancer leur carrière. Certes Fred a du flair mais peu d’occasions et souhaite secrètement « faire du terrain » … pas facile à Bruxelles. Quand il sort de son boulot il se défoule et joue les James Dean de la « fureur de vivre ». A la suite d’un coup de téléphone passé par un « déjà » mort, dont la police a classé un peu vite le suicide, il va approcher les barbouzes modernes pour enquêter sur des événements qui se sont passés à Odessa un an auparavant.
    Basé sur un fait réel, le récit bien documenté sur le monde interlope des mercenaires et autres milices privées, Fred explore les confins de la mer noire, guidé par un chauffeur improbable …
    Cerise sur le gâteau … nous assistons aux prémices de l’European Investigative Collaborations, garant d’une certaine objectivité de la presse et lanceur d’alerte, qui a depuis révélé son utilité.

    08/03/2017 à 12:19 8

  • Claustrations

    Salvatore Minni

    8/10 Trois situations non enviables. Charles est atteint pas la date de péremption dans un régime totalitaire qui élimine les plus de soixante-cinq ans, tandis de Clara a été enlevée alors qu’elle était en mission humanitaire. De son côté M Concerto vit douloureusement son aliénation d’office. Le lecteur se demande comment ces situations peuvent bien être liées et quand au deuxième tiers du roman, l’auteur laisse entrevoir une hypothétique solution …il n’y croit pas ! Mais ça n’est qu’une hypothèse à ce stade du roman, un tiers encore pour nous surprendre.
    Que dire … démoniaque … le titre est déjà pris, machiavélique aussi, il faudrait inventer un nouveau mot pour décrire l’esprit « malin » de Salvatore Minni, qui s’ingénie à nous perdre.
    Un véritable cauchemar à tiroirs où un twist peut en cacher un autre, ponctué par des annonces de programmes télé à références Hitchcockiennes.
    C’est peu être ça une histoire belge ! Pas d’unité de lieu ni de temps donc on ne peut pas qualifier ce roman de huis clos … quoique …
    A lire absolument !

    07/03/2019 à 12:30 7

  • Comme une ombre dans la ville

    Nicolas Zeimet

    8/10 Et bien voilà, je me suis fait avoir ! J’ai suivi les méandres de cette histoire (qui pourrait être sous-titrée « a Frenchman in Frisco » nous dit Jérôme) en me demandant quelques fois ce que je faisais à lire cette romance à la Kennedy et bing : la claque ! Même si je m’y attendais un peu eu égards aux commentaires lus sur ce roman, tout de même … Trois volets, trois personnages qui, au-delà de leurs histoires personnelles, commentent les événements sordides qui se passent dans un quartier de San Francisco où il n’est pas bon de jogger seule. Une découverte de cet auteur avec ce troisième roman qui augure bien d’une carrière dans le thriller de haut vol.
    J’ai aimé et j’ai douté beaucoup … mais j’ai beaucoup aimé douter !

    11/04/2016 à 10:45 7

  • Dans les brumes du mal

    René Manzor

    8/10 Cet auteur compte trois romans à son actif mais en fait il a commencé par être réalisateur et scénariste de télévision et ça se sent dans la narration, le rythme et les personnages.
    La traque d’un tueur en série de parents maltraitants, accompagné de l’enlèvement des enfants martyrs, a tout de la poursuite d’un justicier doué et intelligent. Deux flics, anciens enfants des rues du sud profond des Etats Unis vont unir leurs forces dans cette aventure, pour relever le défi d’une charade morbide, dans une ambiance vaudou sur les terres des prédicateurs, en pays sudiste qui n’a pas encore intégré l’égalité.
    Roman noir à fort suspense où le tout dernier rebondissement m’a paru cependant improbable mais n’a pas gâché le plaisir que j’ai eu à faire connaissance avec cet auteur.

    28/02/2017 à 11:27 7

  • De Cauchemar et de feu

    Nicolas Lebel

    9/10 « Une enquête chaotique dans un monde chaotique à la poursuite d’un esprit de la nuit resurgissant d’une guerre qu’on croyait éteinte mais qui menaçait comme un volcan. » c’est ce que fait dire Nicolas Lebel à Mehrtlicht page 354 et on ne peut rêver meilleure formule pour résumer ce thriller. Dans ce tome 4, c’est donc tout au long d’une traque que nous côtoyons ce capitaine qui ne veut pas devenir commandant pour ne pas ressembler à Coustaud … mais au-delà de cette intrigue complexe et dense, c’est une réflexion sur les intégrismes et les extrémismes à laquelle nous convie l’auteur. Ici ce sont les épilogues douloureux de la guerre civile en Irlande, ses enjeux ambigus et je pense que toute ressemblance avec une actualité plus méridionale n’est absolument pas fortuite. Une enquête aussi documentée que les trois précédents épisodes de la série, avec le même humour décalé, le regard aiguisé sur notre actualité et encore une sonnerie de téléphone improbable qui détend l’atmosphère au bon moment. L’ambiance très noire de ce thriller permet en outre d’approfondir notre connaissance sur les coéquipiers (permanents ou stagiaire sont au rendez-vous) de l’homme à tête de grenouille, un peu comme au Département V de Jussi Olsen . Un très bon cru … de Guinness !

    12/06/2017 à 16:26 7

  • Des Poignards dans les sourires

    Cécile Cabanac

    8/10 Un père de famille détestable à souhait disparaît, sa femme ne déclare pas sa disparition, trop heureuse de cette aubaine. Elle va enfin profiter de la vie, changer de look et c’est ce qui va déranger les bien-pensants locaux …
    Un corps sans tête et démembré est retrouvé au milieu de nulle part, l’enquête est confiée à un tout nouveau duo d’enquêteurs de Clermont-Ferrand, qui s’apprivoise en peinant à identifier le corps…
    Il n’y a que le lecteur pour y voir des convergences. Mais si le lecteur se trompait …
    Des fausses pistes comme s’il en pleuvait, de la malversation politico-économique et l’immersion dans les milieux libertins, des trahisons à l’usurpation d’héritage, de bons vieux secrets de famille à vous légitimer n’importe quel mobile, bref une profusion de mensonges…
    480 pages pour une intrigue dense et une enquête qui piétine … le lecteur peut parfois s’impatienter car pour partie, il sait lui. Mais il sera récompensé par le dénouement assez inattendu quoique …
    En même temps c’est une chronique rurale, dans les environs de Clermont-Ferrand, en hiver donc il faut prendre des précautions pour ne pas déraper sur les pistes de l’assassin !

    13/03/2019 à 09:11 7

  • Dynamique du chaos

    Ghislain Gilberti

    9/10 Après une pause au milieu en raison de son extrême violence, j’ai terminé le premier roman de cet auteur au style incomparable de réalisme. Que dire … c’est une histoire d’amour … mais attention « fleurs bleues » s’abstenir sous peine de défaillir rapidement. Le rythme soutenu nous entraîne à la suite du narrateur, Gys, le très déstabilisant homonyme de l’auteur, à la poursuite de Séverine, son amour improbable. C’est aussi un plaidoyer contre la drogue, très documenté, puisque cette bande de teufeurs n’a de cesse de s’enfoncer dans les enfers de la dépendance et d’accélérer sa fuite vers les « paradis artificiels »de plus en plus risqués. Le seul lucide c’est Gys mais il ira au bout du bout, en toute conscience puisqu’une espèce de schizophrénie s’est emparée de lui mêlant les actes suicidaires ou salvateurs.
    A lire en l’absence de tout syndrome dépressif, de préférence le jour !!!

    13/06/2016 à 16:07 7

  • En douce

    Marin Ledun

    9/10 Bien loin des thrillers politiques précédents, un roman noir foncé …
    Emilie est victime de la double peine : elle a perdu une jambe suite à un accident de voiture et son boulot suite à la dépression post-traumatique et ses dommages « collatéraux ». Elle se sent humiliée, dévalorisée, bref en régression. Elle décide alors de retrouver Simon qui était dans l’autre voiture et aucunement responsable et de le faire payer. S’en suit une quête de vengeance assortie de violence extrême dont l’issue est improbable parce que la rédemption n’est pas a priori dans le schéma de pensée d’Emilie.
    Une fable sociologique sur la déchéance psychique, physique et matérielle, due à un fâcheux concours de circonstance qui n’aurait jamais du mettre en présence les deux protagonistes. On y retrouve l’analyse sociologique précise et le style affûté, dont a déjà fait preuve Marin Ledun dans ses précédents romans.
    On peut se dire « trop court ce roman » mais au bout du compte tout est dit pour notre plus grand plaisir de lecteur après avoir subi les frayeurs avec Simon.

    25/08/2016 à 16:21 7

  • L'Echo des Morts

    Johan Theorin

    8/10 L’écho des morts de Johan Théorin
    Prix du meilleur polar suédois en 2008, date de sa parution originale.
    A ceux qui ont souffert du froid avec « Glacé » de Bernard Minier ou « Atomka » de Franck Thilliez, sachez que l’auteur vous fait ici découvrir la tourmente et … c’est pire ! C’est le deuxième roman d’un cycle de quatre se déroulant sur l’île d’Öland où l’insularité oppressante plus qu’un mode de vie est un personnage à part entière.
    Une énigme bien menée pour ce drame familial aux nombreux rebondissements dans une ambiance mystérieuse et pesante. Comment Joakim s’en sortira-t-il après les morts douteuses de sa sœur et de son épouse ? Comment peut-il assumer son rôle de père ? L’auteur nous entraîne dans ce milieu hostile où les morts envahissent l’espace, auprès d’une jeune enquêtrice, elle aussi prisonnière d’une situation qu’elle a voulue mais qu’elle ne maîtrise pas. Des personnages gris-noirs dans une tourmente blanche et proches d’une mer glacée et de l’hémoglobine en surimpression … que du bonheur quoi !

    05/07/2015 à 13:19 7

  • L'Île des chasseurs d'oiseaux

    Peter May

    9/10 tome 1 de la trilogie écossaise
    Parce qu’il enquête sur un meurtre en Écosse et qu’une réplique se révèle dans son île natale, Fin Macleod est envoyé en mission et retrouve ses anciens camarades d’école, son premier amour et les anciens du village. Tous n’ont pas eu la chance de quitter cette île, tous ne sont pas heureux de le retrouver… C’est aussi les souvenirs d’enfance qui remontent à la surface avec douleur le plus souvent, autant de témoignages d’une vie rude qui ne s’est guère améliorée avec le temps, le tout servi par des personnalités très fortes. Autre vestige de son adolescence, ce rituel barbare et initiatique dont les poussins de fous de bassan font les frais et qui a donné le titre à ce roman à suspense très noir.
    Deux narrations en parallèle, l’une à la première personne qui parle du temps révolu, l’autre impersonnelle et actuelle, permettent habillement au lecteur d’approcher progressivement la vérité … et quelle vérité ! La vie de Fin n’est pas vraiment un long pleuve tranquille et ça sera un plaisir de le retrouver dans le tome 2.

    31/07/2017 à 15:26 7

  • L'Ombre du renard

    Nicolas Feuz

    8/10 Le fameux trésor de Rommel, l’or du Reich, échoué au large de la Corse en 1943 fait à coup sûr fantasmer tous les chasseurs de trésors. Nicolas Feuz, avec ce roman, nous offre une hypothèse originale.
    Une énigme historique refait surface soixante-quinze (septante-cinq) ans après les faits : deux meurtres, l’un en Suisse et l’autre en Corse, un même mode opératoire. Les chronologies des deux époques s’imbriquent dans le récit, sans que l’on s’y perde.
    Nicolas Feuz fait travailler conjointement les systèmes judiciaires français et suisse, notamment le Procureur, victime d’un attentat à Neuchâtel, dans Le miroir des âmes. Ce n’est pas un hasard quand on connaît la profession exercée par cet auteur. Cette union de convenance, pas franchement amicale, aura à se frotter à la pègre locale et à un étrange meurtrier.
    Et que dire du site d’extraction de l’amiante qui a réellement existé et qui fait frémir, donnant à ce polar mâtiné d’aventure, un vrai look de thriller …
    C’est donc une enquête très documentée qui nous est proposée, dans une ambiance où la suspicion nous fait douter à chaque page de la probité des personnages. Les paysages sont magnifiques et sous réserve du budget nécessaire à la mise en scène du final, je verrai bien une adaptation de l’ombre du renard sur grand écran.

    Un bon moment de lecture qui peut se lire sans connaître Le miroir des âmes.

    15/09/2020 à 14:07 7

  • La Disparue de la cabine n° 10

    Ruth Ware

    8/10 La disparue de la cabine 10 de Ruth Ware
    Laura travaille dans un magazine de voyage et elle doit remplacer une journaliste sur une croisière de luxe. Oui mais ce n’est pas « la croisière s’amuse » mais plutôt « mort sur le Nil » pour cette trentenaire, sur fond de rupture sentimentale et sa parenthèse se transforme en cauchemar. Un huis clos en haute mer et sur les fjords de Norvège, sans réseaux, sans wifi, va faire cohabiter sur ce yacht d’une dizaine de cabines une brochette de personnages, personnel de bord compris, qui ont bien sûr tous des secrets inavouables.
    Après une action qui se met en place un peu lentement, l’intrigue se noue bien sournoisement pour le plaisir du lecteur pour se terminer dans l’angoisse. Plutôt convainquant et agréable à lire.

    05/01/2018 à 17:54 7

  • La Sacrifiée du Vercors

    François Médéline

    8/10 Une jeune femme est retrouvée assassinée dans le Vercors. Elle est issue d’une famille modeste et pourtant porte des objets de luxe. Peut-être est-ce la raison de sa coupe de cheveux sauvage ?
    Une famille de travailleurs italiens habite dans le secteur du crime. Peut-être sont-ils les auteurs de l’assassinat ? Tellement facile d’accuser l’intrus dans cette communauté vivant quasi recluse depuis la chute du maquis et la « prise de pouvoir » par les FFI.
    Les FFI parlons-en … ceux de la XIIIème heure qui jouent les petits caïds de banlieue avant l’heure et les autres ! Des jeunes hommes forts de leur pouvoir, de leur domination et les autres forts de leurs convictions.
    Une journée de septembre 1944, il faudra une journée à Duroy pour résoudre cette énigme, aidé par une jeune journaliste américaine.
    J’ai aimé cette énigme tout en étant un peu déroutée par le style de l’auteur, son phrasé plus proche du langage parlé que de la littérature bucolique auquel le paysage aurait pu prêter. Les ambiguïtés des relations villageoises sont bien posées et le mobile du crime et des sévices interpelle le lecteur. Nous étions en 1944, les choses ne pouvaient plus être comme avant certes, la situation s’accommodant de quelques adaptations de la loi. Cependant l’absence totale de bienveillance a dû peser à ces survivants du plateau…
    Dans les dernières pages, François Médéline laisse une référence à ce qui pourrait être son lien familial avec l’un des personnages : quel honorable mobile pour un auteur ! Agréable moment de lecture.

    30/04/2021 à 14:42 7