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7/10 Michaël Mention nous propose un « very bad trip » littéraire. Il s’est mis dans la peau de Miles Davis, qui, lors du black out de New-York de 1977, fait une véritable crise de manque, avec hallucination, dépression… Le temps d’une nuit, on suit les élucubrations du trompettiste en pleine crise existentielle.
Avec ce court roman, qui n’est pas des plus accessibles, Michaël Mention confirme, s’il était encore besoin, qu’il est des auteurs français contemporain de roman noir sinon le plus talentueux du moins le plus original
01/08/2023 à 14:13 JohnSteed (624 votes, 7.7/10 de moyenne) 3
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5/10 J’en ai tourné des pages sans les comprendre. J’en ai lu des mots sans réussir à les interpréter. Tout s’est mélangé dans mon esprit : la musique, New York, la drogue… jusqu’à me faire croire que j’en subissais moi-même les influences. Était-ce là son but ? Me faire perdre pied alors même que je ne comprenais pas son roman ? Me faire oublier l’ennui par ce style frénétique et saccadé ? Si telle était sa volonté, elle fut faite…
08/09/2019 à 09:26 PoisonIvy (346 votes, 7.7/10 de moyenne) 7
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9/10 Selon la formule consacrée : « Comment fait donc cet auteur pour changer de style et d'univers à chacun de ses romans ? » … j’ai déjà dit ça pour Power en juillet 2018. Un nouveau tour de force à l’actif de Michael Mention, hors norme, hors tout en fait !
Un type, et pas des moindres puisqu’il s’agit de Miles Davis se fait un trip (drogue plus alcool … en manque et aux abois) en 1977 à moins qu’il ne soit victime d’une forme d’enlèvement et tel un pseudo Docteur Faust qui risque de vendre son âme au Diable, commence un voyage pour un retour vers le passé en huit escales … Un alibi pour l’auteur afin de nous faire visiter le Manhattan soumis au départ à une gigantesque panne électrique mais qui n’est que la réplique d’événements tous aussi violents, fruits de gangs, de mafias, de racistes etc …
Rien n’est rationnellement racontable … on y rencontre le fils de Sam (roman publié le 16/01/2014), les Black Panters et leurs dissidents (rencontrés dans Power publié le 04/04/2018), des musiciens réputés et morts, une partie du panthéon de l’auteur en quelque sorte. Bref tout ce petit monde va compromettre la renaissance de Miles Davis au cours d’autant d’épisodes sombres.
Encore un moment inoubliable de lecture déroutante en compagnie Michael Mention, c’est bourré de citations musicales et très visuel à la fois … c’est quoi la prochaine claque qu’il nous réserve ?
09/05/2019 à 17:10 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 8
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7/10 New York, 13 juillet 1977. Un black-out s’abat sur la ville, la plongeant dans les ténèbres. Parce qu’il a fiévreusement besoin d’un shoot, Miles Davis, reclus dans son appartement depuis très longtemps, doit maintenant en sortir pour aller chercher sa dope. A l’extérieur, il va vivre une nuit d’anthologie.
Avec sa bibliographie qui n’a cessé de croître depuis 2008, Michaël Mention continue de séduire. Ce qui frappe, au-delà de ses qualités d’écriture et son imagination, c’est, entre autres, la variété des sujets abordés : un sous-marin pendant la Seconde Guerre mondiale dans Unter Blechkoller, le mythique match de football entre la France et la RFA le 8 juillet 1982 dans Jeudi noir, un patelin paumé de l’Australie dans Bienvenue à Cotton's Warwick, etc. Ici, il s’attaque à quelque chose d’encore très différent : Miles Davis plongé dans la furie d’une gigantesque coupure d’électricité à New York. On y retrouve le style si particulier de l’écrivain, celui qui transparaissait déjà dans ses premiers ouvrages, comme La Voix secrète et Maison fondée en 1959 : écriture hachée, mots qui claquent, déconstruction de la syntaxe. Un véritable feu d’artifice dans la forme, qui n’en finit pas de surprendre et, dans le même temps, de captiver. Miles Davis est un personnage particulièrement intéressant : musicien de génie, d’une exigence monstrueuse avec lui-même, il a fini par ne plus toucher à sa trompette pour vivre comme un ermite, comme un indigent, dans son luxueux appartement new-yorkais. Vrillé par la drogue et les abus, il va néanmoins devoir sortir de chez lui pour aller s’acheter sa dose. Et c’est le début d’une nuit furieuse. A la rencontre de personnages interlopes, depuis les dealers jusqu’aux rescapés du black-out, en passant par des êtres réels, comme Juliette Gréco, des membres des Black Panthers ou du Ku Klux Klan, le tueur en série surnommé « Fils de Sam » (que l’auteur a déjà étudié dans son documentaire Fils de Sam), ou encore des soldats de la Guerre de Sécession… Car Michaël Mention secoue son protagoniste au point de le faire changer d’époque et de le confronter aux pires démons des Etats-Unis, comme le racisme et la misère. Des voyages spatio-temporels détonants, tonitruants, qui sidèrent, mais n’en sont pas moins parfaitement maîtrisés.
Au final, ce sont deux cents pages de pur délire, destroy à l’image de Miles Davis qui voulait détruire le jazz et l’enterrer pour mieux créer son propre sillon, sa musique intime, toucher la perfection du son et du rythme. Une nuit d’ivresse qui nous fait toucher du doigt les fantômes de Miles Davis (avec la présence énigmatique de ce John, dans une relation presque faustienne) comme ceux de la société américaine. Ce ne sera probablement pas l’ouvrage le plus consensuel de Michaël Mention en raison de son sujet et de ses choix narratifs, mais la magie opère, une fois encore, et on est emporté dans cette longue nuit d’ivresse et de ténèbres. De la littérature noire mâtinée de blanche, toutes deux ponctuées de notes bleues.24/04/2019 à 18:02 El Marco (3430 votes, 7.2/10 de moyenne) 9
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7/10 Manhattan Chaos, chaos d'une ville, chaos dans la tête d'un camé. Par n'importe quel camé, monsieur Miles Davis himself. Biographie d'un homme, biographie d'une ville, regard dans le rétro de la Big Apple, à mesure que Davis ne cesse de se retourner pour voir s'il a réussi à semer ses poursuivants. Des poursuivants, ou des fantômes, extraits du passé, XIXe comme XXe siècle.
Le tout solidement documenté sur une époque et un contexte déjà explorés par l'auteur dans Fils de Sam notamment. Michaël Mention déborde les faits, l'imagination débridée comme l'est le cerveau déglingué de son héros. Un héros et son mauvais génie, John, qui ne cesse de relancer la roue de l'histoire, et bim, c'est reparti pour un tour ! On court, on souffle, on souffre, on suffoque, on perd haleine, on est exténué dans ce tourbillon mené à 100 à l'heure, ça va très vite, peut-être trop vite...
Si je n'ai pas été sensible aux références musicales (novice que je suis), j'ai en revanche apprécié les pans de l'histoire de New York. Un style toujours aussi reconnaissable, peut-être plus accentué encore dans cet opus -ci et qui ne plaira pas forcément à tout le monde.
Bref, encore une solide pierre de plus ajoutée à l'édifice de l’œuvre déjà conséquente bâtie par Michaël Mention, une œuvre qui fait écho au chaos du monde...22/04/2019 à 11:50 LeJugeW (1809 votes, 7.3/10 de moyenne) 8
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7/10 On suffoque en ce mois de Juillet 77 dans Manhattan. New-York est la ville poubelle et Miles Davis en est une métaphore. A bien des égards j'ai ressenti que Michaël Mention convoquait différents de ses ouvrages afin d'en extraire un substrat. Fils de Sam, Power, imprègnent, en quelque sorte, ce court écrit. Le génie trompettiste se débat avec ses démons et un mystérieux quidam tente de le remettre en selle par des moyens originaux.
05/04/2019 à 23:14 chouchou (603 votes, 7.6/10 de moyenne) 10
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7/10 Pour un chaos, c'en est un. Les sauts en arrière sont intéressants mais c'était too much. Un peu déçu quand même.
09/03/2019 à 08:48 scarabe (378 votes, 7.7/10 de moyenne) 7