LeJugeW

1802 votes

  • La Bande mouchetée

    Arthur Conan Doyle

    8/10 Un recueil de nouvelles publiées en 1891-1892 fort plaisantes à lire.
    Dans le détail, j'ai préféré L'Association des Hommes roux que j'ai trouvée très originale ! Vient ensuite L'Escarboucle bleue, ou comment Holmes arrive à retracer le fil d'une intrigue mêlant chapeau melon, oie morte et diamant, très réussie. Les deux autres nouvelles sont également réussies mais je les ai trouvées moins prenantes. : Les Cinq pépins d'orange aborde le Ku Klux Klan tandis que La Bande mouchetée traite d'un mystère en chambre close mais rien de bien transcendant à mon humble avis.
    L'ensemble demeure vraiment agréable à lire, avec un style suranné fort appréciable. . Je ne connais pas beaucoup l'oeuvre d'Arthur Conan Doyle mais ces 4 textes m'ont donné l'envie de me replonger prochainement dans d'autres enquêtes de Sherlock Holmes.

    22/08/2018 à 18:19 3

  • La Route sanglante

    Pierre Fossard

    8/10 Triste je suis, après avoir lu le dernier polar de Pierre Fossard. L'auteur, parti bien trop tôt, n'aura eu le temps que d'écrire 5 livres (dont trois comportant des nouvelles).
    Dans ce recueil de 4 nouvelles, Pierre Fossard reprend ses ingrédients favoris : un homme seul, désespéré. Une (ou des) femme(s) fatale(s). Et la route, comme lieu de rencontre(s) tragique(s). Le tout dans le même cadre, le Limousin (et souvent Limoges).
    Les 2 premières nouvelles ("Mathilde", "Alex") sont déjà présentes dans le recueil "Les Hasards de la route", que j'ai chroniqué ici : https://polars.pourpres.net/polar-18535-votes.
    Les deux suivantes ("Fabien", "Le Truc") sont dans la même veine, avec cette proximité entre le narrateur et le héros, peut-être due à l'emploi de la première personne, sûrement due à l'écriture immersive de Pierre Fossard.
    C'est toujours sombre, souvent désespéré, même si l'auteur parsème ses récits de quelques lueurs d'espoir...
    Oui vraiment triste de devoir refermer le dernier de ses 5 polars édités. Me reste plus... qu'à les relire.

    19/08/2018 à 10:53 3

  • Pig Island

    Mo Hayder

    8/10 Assez mal noté sur Polars Pourpres (5.9/10 après 30 votes), j'ai longtemps repoussé la lecture de ce roman de Mo Hayder. Et puis le pitch était trop alléchant, je l'ai donc finalement ouvert, commençant là mon premier Hayder.
    Et bien m'en a pris, car quelle bonne surprise ! Il faut d'ores et déjà préciser que l'intrigue ne se déroule qu'en partie sur Pig Island et que le côté horrifique ne prend finalement que peu de place dans le roman (même si certaines scènes restent bien en mémoire !).
    J'ai trouvé ce roman touchant, intelligent et qui amène une réflexion sur la différence. La conclusion peut en revanche désarçonner car elle semble aller à l'encontre de ce que l'auteure semble défendre (je dois avouer avec le sourire que j'avais quand même vu le truc venir !).
    En bref, un premier contact avec les écrits de l'auteure très concluant, je garde et garderai de très bons souvenirs de ce petit pavé (presque 500 pages en poche) qui se lit en plus relativement facilement.

    19/08/2018 à 10:41 4

  • La Cavale des petits poucets

    Marc Villard

    6/10 Dans ce polar jeunesse, Marc Villard tisse une intrigue assez simple dans les sous-sols des Halles, basée sur l'amitié d'une jeune fille pour son ami disparu.
    Certaines scènes de tension feront peut-être frémir les plus jeunes lecteurs mais rien de bien transcendant dans ce court roman qui a un peu vieilli (publié il y a 23 ans).
    Le personnage de Lozane en revanche, flic noir veuf qui élève seul sa fille, aurait mérité d'être exploité dans d'autres romans.

    19/08/2018 à 10:36 2

  • Le Pèlerin de la haine

    Ellis Peters

    7/10 Il est très plaisant de retrouver frère Cadfael dans ce 10e opus de la série. Beaucoup de références aux tomes précédents (notamment Trafics de reliques, le 1er de la série) m'ont un peu gêné au début de ma lecture. Mais on se plonge assez vite dans cette nouvelle aventure, avec la préparation du pèlerinage au sein de l'abbaye de Shrewsbury afin de vénérer les reliques de sainte Winnifred. En parallèle on suit la guerre que se mènent Etienne de Blois et Mathilde l'Emperesse (en juin 1141, date à laquelle se déroulent les faits de ce 10e tome, la situation a basculé, provisoirement, en faveur de cette dernière), guerre civile anglaise qui joue un rôle certain dans le dénouement des différents fils de l'intrigue.
    Bien agréable à lire, je pense qu'il est cependant plus pertinent de lire les romans dans l'ordre chronologique, ce que je vais tâcher de faire à l'avenir.

    17/08/2018 à 11:59 4

  • Fantômette et le mystère de la tour

    Georges Chaulet

    6/10 Il est souvent intéressant de comparer ses souvenirs de jeunesse avec la relecture, adulte, de certains titres qui nous ont plu. Je ne me souviens plus quels sont les titres de Fantômette que j'ai lus mais j'appréciais à l'époque (j'avais la dizaine grand max) ses aventures, puis la série TV.
    Bon, force est de constater que l'adulte que je suis a eu de mal à s'enthousiasmer à la lecture de cet opus qui repose sur une seule idée, celle du balcon démontable.
    Par contre j'ai trouvé drôle et original le musée imaginé par Ficelle pour la fête de fin d'année.
    Bref, si je comprends ce qui plaît tant aux jeunes lecteurs (que je fus), je pense que ce n'est pas le meilleur opus et qu'il doit sûrement exister meilleure entrée en la matière.

    14/08/2018 à 20:02 3

  • L'Ombre qui tue

    Alain Dodier, Pierre Makyo

    7/10 Une entrée en la matière réussie sur les traces d'un mystérieux tueur en série utilisant des flèches empoisonnées pour tuer dans Paris. On fait la connaissance de ce jeune détective en herbe qu'est Jérôme K. Jérôme Bloche et qui nous est tout de suite sympathique. Une BD très plaisante à suivre.

    14/08/2018 à 19:52 3

  • Nid de vipères

    Pierre Frémont

    4/10 Je me suis davantage ennuyé dans ce 2nd opus faisant suite à Un salaud au salon. L'intrigue n'est qu'un prétexte à l'auteur pour mettre en avant ses idées politiques (certes tout à fait respectables) et développer sa gouaille avec moults calembours et autres jeux de mots... qui finissent par lasser. Les lieux décrits (Saint-Laurent-sur-Gorre en Haute-Vienne, Limoges, la campagne limousine) ne rattrapent pas le tout.
    Franchement je suis un peu déçu. Pas sûr de lire le 3e opus, surtout si l'intrigue est aussi peu développée...

    20/07/2018 à 10:23 3

  • La Fenêtre des Rouet

    Georges Simenon

    9/10 Un remarquable roman d'atmosphère autour de la solitude d'une "vieille fille" dont la vie se résume à regarder les autres vivre par sa fenêtre, notamment les bourgeois d'en face. Le spectacle tourne au drame et l'on assiste à la déchéance de cette pauvre femme tourmentée par ce qu'elle a vu.
    Je garde, des mois après, des images très très précises de ce roman qui m'a donc vraiment marqué.
    Absolument remarquable, encore une fois Simenon prouve qu'il est un grand.

    19/07/2018 à 12:48 7

  • Derrière les panneaux il y a des hommes

    Joseph Incardona

    8/10 Original par son décor, plus courant par ses thèmes (la vengeance d'un père, la psychopathie...), Derrière les panneaux, il y a des hommes est un roman très noir qui bouscule.
    Le décor ? Les aires d'autoroute, ici vases clos paradoxaux en marge des flux continus, pauses salutaires ou meurtrières, à l'ambiance étouffante dans la moiteur des habitacles surchauffés. L'intrigue ? Des destins qui se télescopent, ou quand le dangereux chauffard croise la route de l'automobiliste lambda, carambolage aux séquelles nombreuses et indélébiles.
    Le tout servi par une belle écriture, tellement belle que l'on a parfois (souvent) envie de prendre le stylo et de recopier des passages pour les garder comme des citations précieuses, faisant sens. Le ton, les mots heurtent. Le texte est très violent, cruel et désespérément lucide (ne pas le lire déprimé !).
    Roman réussi chaudement recommandé par Michaël Mention (j'ai d'ailleurs trouvé des similitudes entre son écriture et celle d'Incardona, phrases courtes, syncopées, presque télégraphiques), je n'en regrette pas sa lecture franchement marquante.

    27/06/2018 à 14:33 10

  • Cannibale

    Didier Daeninckx

    7/10 Même s'il ne s'agit pas, à mon sens, du texte le plus abouti de D. Daeninckx, il a eu le mérite de lever le voile sur un épisode peu glorieux de l'histoire coloniale française, l'exhibition de Kanaks à Paris en marge de l'exposition coloniale de 1931, tels des animaux, d'ailleurs présentés aux visiteurs comme des "cannibales" d'où le titre de ce court roman.
    Le récit de Daeninckx et son écho ont permis un prise de conscience certaine quant à l'ignominie de certains hommes imprégnés d'une idéologie raciste considérant l'homme blanc comme civilisé et l'indigène comme intrinsèquement sauvage et qu'il faudrait au mieux civiliser (le "devoir de civilisation" cher à Jules Ferry dans son discours à l'Assemblée nationale le 28 juillet 1885), au pire exploiter à des fins mercantiles, rabaisser à l'état de bêtes parquées, exhibées, presque entièrement dénudées (le sauvage est forcément nu) et à qui on n'hésite pas à jeter des cacahuètes, ramenant l'indigène à ses pseudo-racines simiesques dont il n'est, aux yeux des racistes, pas si éloigné.
    Eloquent, effarant, ce texte permet aussi de saisir la douleur, la souffrance de ces Kanaks face à cette indignité : Christian Karembeu, le footballeur champion du monde avec l'équipe de France en 1998 , dont l'arrière-grand-père Willy Karembeu fut du sinistre voyage, parvient ainsi à comprendre pourquoi son ancêtre était si aigri, méchant après son retour...
    Merci donc à Didier Daeninckx, d'avoir permis, une fois de plus, de révéler au grand public un pan peu glorieux de notre histoire.

    27/06/2018 à 11:33 5

  • L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde

    Robert Louis Stevenson

    8/10 J'ai enfin lu ce classique de la littérature, à mi-chemin entre l'enquête policière (sans policier, mais avec un notaire "enquêteur") et le fantastique/surnaturel.
    Un texte court mais immersif, au charme un peu suranné, dans lequel Stevenson nous entraîne et nous questionne, sur notre part sombre, sur une forme de duplicité présente en chacun de nous et qui va ici s'exprimer de façon sanglante.
    La construction du récit, le suspense croissant, les scènes d'épouvante (dans le contexte de l'époque s'entend) jusqu'à la lettre finale expliquant tous les ressorts de la métamorphose, voilà un classique incontournable maintes fois adapté et qui est même entré dans le langage courant pour désigner une personne respectable en apparence mais qui cache en lui un monstre (expression utilisée par exemple par les journalistes pour désigner un tueur en série dont on ne soupçonnait pas les agissements en raison même de sa place dans la société, sa sociabilité apparente etc...).
    A découvrir ou redécouvrir donc !

    27/06/2018 à 11:16 4

  • Romulus et Rémus, les fils de la louve

    Evelyne Brisou-Pellen

    7/10 Un chouette roman de 150 pages destiné aux enfants/jeunes adolescents (texte étudié en 6e notamment) d'Evelyne Brisou-Pellen.
    L'auteure s'appuie sur les différentes sources antiques (Tite-Live principalement) pour retracer l'histoire mythique de la naissance de Rome, de l'abandon des jumeaux Romulus et Remus à la disparition de Romulus en passant par le fratricide et l'enlèvement des Sabines. Le texte est accompagné d'un plan du site de Rome et d'un petit lexique.
    Un bon moment de lecture.

    20/06/2018 à 11:27 3

  • 1280 âmes

    Jean-Bernard Pouy

    7/10 On imagine le plaisir jubilatoire qu'a pris Jean-Bernard Pouy à penser et écrire ce court roman, bel hommage à l’œuvre de Jim Thompson et à la Série Noire, avec moults calembours mais peu de camemberts (voyage aux States pendant la moitié du bouquin oblige).
    Quant à ce Pierre de Gondol, qui a la tête bien pleine (normal pour un Gondol) et bien faite (comme un camembert moulé à la louche), il n'est pas sans rappeler un certain Gabriel Lecouvreur, autre "création" du trucu-lent Pouy, pourtant rapide à la détente lorsqu'il s'agit de créer des intrigues foutraques, loufoques mais sérieuses à la fois.
    Un bon petit plaisir de lecture !

    10/06/2018 à 14:10 4

  • Iceberg Ltd

    Serge Brussolo

    8/10 Premier contact avec l'écriture de Serge Brussolo et c'est concluant. L'auteur a le souci de se montrer très précis dans le vocabulaire utilisé (sur le monde arctique, sur les bateaux etc...) sans être lourd et nous plonge avec réussite dans une intrigue glaciale au cœur de l'Arctique.
    L'atmosphère à bord du cargo est oppressante, on se demande quand est-ce que tout va exploser avec ce capitaine à moitié fou entouré de fantômes (sa femme et son fils), un équipage peu sûr, un cuistot chamane angoissant, sans parler de ces intrusions, la nuit, de "l'homme-phoque".
    L'immersion dans ce paysage blanc est totale, presque comme dans un huis clos au cœur d'un espace qui semble pourtant infini, sorte de dédale de glaciers immaculés mais ô combien dangereux.
    On se demande qui aura raison de cette folle expédition, l'homme ou la nature ?
    Pas mal de rebondissements dans la deuxième partie du roman qui se lit bien. La fin est un peu convenue je trouve mais ne plombe pas un roman que j'ai apprécié.
    7.5.

    09/06/2018 à 19:13 3

  • La Disparition de Josef Mengele

    Olivier Guez

    8/10 La Disparition de Josef Mengele retrace la tumultueuse histoire de la cavale de Josef Mengele, médecin à Auschwitz, connu entre autres pour ses expériences pseudo-médicales sur les jumeaux et coupable d’innommables horreurs au sein du plus grand camp de concentration nazi.
    Cette partie de sa vie n'est que présente par bribes dans le roman d'Olivier Guez (mais ce sont des passages suffisamment marquants pour ne pas oublier le monstre que fut le nazi en fuite). Le cœur du propos de l'auteur est de suivre, de façon chronologique, romancée mais s'appuyant sur une bibliographie assez conséquente (une centaine de titres, présents en fin d'ouvrage, comme le ferait un historien avec ses sources), le trajet de Mengele, de son arrivée sur le continent sud-américain en 1949 jusqu'à sa mort 30 ans plus tard.
    Avec une écriture élégante et agréable, Olivier Guez nous permet à la fois de suivre le monstre dans ses pérégrinations sud-américaines mais aussi de voir quelles furent ses connexions, ses accointements et toutes les personnes, de la plus insignifiante à la plus haut placée (je pense au couple Perón, entre autres) qui ont œuvré, directement ou indirectement, à protéger le nazi.
    Un nazi qui jamais n'évoquera un quelconque regret, ressassant à loisir son admiration pour Hitler, et la "noblesse" du "combat" qu'il a mené au nom de la "race aryenne".
    J'ai aimé aussi les passages mettant en scène son fils, Rolf, qui ne verra que deux fois son père dans sa vie, finalement dégoûté par ce père monstrueux.
    J'ajoute que la question de la présence de ce roman sur Polars Pourpres pourrait étonner, mais par son sens du suspense, par ses passages rivalisant avec les meilleurs romans d'espionnage (l'arrestation d'Eichmann par le Mossad, les tractations de ce dernier pour trouver Mengele etc...), il n'est finalement pas incongru de le trouver sur PP.
    Un très bon roman que je recommande.

    03/06/2018 à 10:17 11

  • Power

    Michaël Mention

    10/10 Dans ce roman magistral, fruit d'un travail préparatoire qu'on imagine colossal et d'un talent exceptionnel, c'est un Michaël Mention au sommet de son art qui nous entraîne dans une époque fidèlement restituée, bouillonnante, effervescente et tout simplement passionnante. Il s'appuie sur des personnages attachants, devenant tous, à leur insu, pions d'un jeu macabre, d'une manipulation ignoble orchestrée par le FBI. On partage leurs combats, leurs idéaux, leurs rêves, portés par un désir d'égalité encore brûlant d'actualité.
    Power, c'est une véritable démonstration, un sujet (ou plutôt des sujets) maîtrisé(s) de bout en bout, des destins qui se télescopent, des histoires dans le tourbillon de l'Histoire.
    Power, c'est surtout un roman qui devrait être largement lu et partagé. Un immense coup de coeur.

    26/05/2018 à 18:53 12

  • Les Autres Dieux et autres nouvelles

    Howard Phillips Lovecraft

    4/10 Séduit par l'Affaire Charles Dexter Ward, j'ai opté pour ce recueil de nouvelles du même auteur. Mauvais pioche, je me suis très largement ennuyé et j'ai failli abandonné une bonne dizaine de fois.
    Dans le détail, la nouvelle qui ouvre le recueil, intitulée "Le Réanimateur" est un récit glauque, pâle copie du Frankenstein écrit un siècle plus tôt par Mary W. Shelley, avec un schéma narratif hyper répétitif, des redites (cela s'expliquant par le fait que la nouvelle est sortie d'abord sous forme de feuilleton dans les journaux). Chose assez horripilante, l'auteur use et abuse du champ lexical de l'épouvante (les mots "terrifiant", "horreur", "terreur"... reviennent je ne sais combien de fois en 35 pages), en fait des tonnes sans que cela effraie le moins du monde. Bref, une nouvelle qui a mal vieilli (comme beaucoup d'autres du recueil).
    La seconde nouvelle, la plus courte, "Les Chats d'Ulthar" est celle qui a retenu le plus mon attention, simple et efficace.
    Les Autres Dieux est axée fantastique/fantasy, je n'ai pas du tout accroché. Idem pour L'étrange maison haute dans la brume, bien trop axée fantastique à mon goût et dont je n'ai pas perçu l'intérêt.
    La 5e nouvelle, "Celephais" et bien... je n'en ai déjà aucun souvenir !
    Les trois dernières nouvelles relèvent un peu le niveau : La malédiction de Sarnath est intéressante à suivre, dans un monde totalement fantastique (comme quoi ce n'est pas le genre qui pose réellement souci mais bien les histoires et/ou l'écriture). La tombe m'a un peu rappelé l'Affaire Charles Dexter Ward avec un jeune homme hanté par ses ancêtres. Enfin, Prisonnier des pharaons vaut le détour pour la description qui est faite du Caire et du site des pyramides de Gizeh... avant que l'intrigue ne sombre dans le délire le plus total entre cauchemars, légendes égyptiennes etc... dommage ! J'ajoute que certains passages sont teintés de racisme avec des jugements plus qu'à l'emporte-pièce sur les "Arabes", là encore un texte qui a bien mal vieilli.
    En bref, sans réellement regretter ma lecture au final, je n'ai guère pris de plaisir et ne conseillerai pas ce recueil pour découvrir l’œuvre d'Howard Phillips Lovecraft.

    14/05/2018 à 22:18 6

  • Train perdu wagon mort

    Jean-Bernard Pouy

    9/10 Mais quel plaisir de lecture ! Happé dès le début dans ce wagon dans la peau de François (roman à la première personne), dans un huis clos des plus intrigants, avec une ambiance lourde, une atmosphère étouffante et qui nous enserre crescendo, un mélange de suspense, d'anticipation, d'horreur, de post-apocalyptique, toujours porté par l'humour de l'auteur mais sans que l'on se marre franchement, non, on sourit de temps en temps mais on replonge, quasi en apnée, dans le wagon perdu au milieu de nulle part.
    Nulle part ? Non, car nous sommes en Zoldavie, un pays imaginaire qui m'a fait penser à la Bordurie/Sylvanie d'Hergé (quel plaisir d'ailleurs de voir la référence directe p. 99 de mon édition à Tintin !). Soit dit en passant, quelle pertinence d'avoir choisi un pays imaginaire, sensé se trouver entre Europe centrale et Europe de l'Est, car on y perd nos repères, tout en admettant qu'après tout cette histoire est crédible.
    Page après page, je criais au chef-d'oeuvre, me délectant de mettre un futur 10/10 à un roman qui serait dans mon panthéon des romans lus, à lire, relire et re-relire et puis... et puis cette fin.
    Alors deux hypothèses : soit elle est trop facile, soit elle est hyper tordue et nous demande de relire tout le bouquin en guettant les indices.

    Mais au final, peu importe. J'ai tellement apprécié cette lecture, véritable coup de coeur.

    Sûr que de nombreux passages me resteront longtemps en tête (certain[e]s vont peut-être sourire à cette référence, mais j'ai plusieurs fois pensé au roman de Scott Smith, Les Ruines) et j'installe Train perdu wagon mort dans ma short-list des meilleurs romans que j'ai lus, que je vais partager autour de moi et que je vais offrir à loisir.
    Le roman est paru chez Points Seuil : alors aucune excuse, foncez découvrir cet excellent roman du décidément très talentueux Jean-Bernard Pouy !

    03/05/2018 à 20:28 11

  • Lux

    Maud Mayeras

    7/10 Lux... quel étrange roman que voilà. Bon, soyons franc dès le départ, il m'a fallu 180 pages pour commencer à l'apprécier. Ce qui, sur 250, fait quand même beaucoup.
    J'ai été désarçonné par tout : l'écriture, l'intrigue, les personnages, le décor. J'ai longtemps erré sans comprendre une seule seconde où l'auteure voulait nous emmener. Et puis enfin, telle l'éclaircie après la tempête (enfin, le tsunami), j'y ai vu un peu plus clair mais j'avais déjà reposé le livre à de très nombreuses reprises et traîné des pieds pour y retourner.
    Alors pourquoi un 7/10, pourquoi Lux est un "bon roman" selon la classification PP ? Parce qu'il y a la volonté de se renouveler, il y a le décor, finalement marquant (ah, "la Réserve !"), il y a les pièces du puzzle qui s'imbriquent enfin et qui me font dire "belle imagination !", il y a un Cockie qui me rappelle John Coffey (j'ai d'ailleurs noté plusieurs références au King) et dont l'histoire est touchante...
    Mais il y aussi 180 premières pages durant lesquelles je me suis trop souvent ennuyé.
    J'avais pris une bonne grosse claque avec Hématome, j'avais beaucoup aimé Reflex, Lux est à mes yeux un cran en-dessous.
    A chacun(e) de se faire son propre avis, je pense que Lux reste tout de même une lecture marquante.

    03/05/2018 à 20:11 7