LeJugeW

1780 votes

  • Si tu meurs, elle reviendra

    Maud Tabachnik

    5/10 Déçu... J'ai trouvé ce polar jeunesse pas très crédible, prévisible et parfois mal écrit, surtout au début (avec l'abus de "que, qui, qu'...").
    Je retiendrai davantage les passages sur la ville d'Aberdeen et les plateformes pétrolières en mer du Nord (les quinze dernières pages dans la tempête sont réussies) que cette histoire de vengeance déjà lue, en mieux.
    Dommage, j'avais pourtant bien aimé Une femme ordinaire de cette même auteure.

    20/04/2018 à 14:51 3

  • Le Dernier homme bon

    A. J. Kazinski

    8/10 J'avais fait l'acquisition de ce roman peu de temps après mon arrivée sur Polars Pourpres en 2012. Mais les commentaires ci-dessous et une moyenne peu flatteuse à l'époque (5.3/10) m'avaient un peu découragé à l'ouvrir. Il a donc allégrement pris la poussière pendant près de 5 ans, avant que je ne le ressorte de ma bibliothèque.

    Et quelle erreur ce fut de laisser de côté ce très bon thriller si longtemps !
    Malgré ses presque 600 pages, je ne me suis lassé à aucun moment, suivant avec plaisir les deux enquêtes (l'une à Venise en compagnie de Tommaso di Barbara, l'autre à Copenhague avec Niels Bentzon rejoint par Hannah Lund), basées sur un passage du Talmud selon lequel il y aurait 36 justes à chaque génération dans le monde, chargés de faire le bien.
    Problème : ces 36 justes meurent les uns après les autres, aux quatre coins du monde.

    Intrigue originale, personnages attachants (notamment le duo danois), j'ai vraiment apprécié la façon dont les auteurs (A. J. Kazinski est le pseudonyme de deux auteurs danois) avaient noué cette intrigue, nous faisant voyager de la Chine au Danemark, en passant par l'Italie, la Suède, ou encore l'Afrique du Sud. Avoir imaginé une grande partie de l'intrigue pendant un sommet sur le climat à Copenhague est d'autant plus pertinent qu'il renvoie justement au fond de l'histoire et à la préservation de l'humanité.
    J'ai trouvé la dernière partie (Le Livre d'Abraham) particulièrement palpitante, au sein du Rigshospitalet de Copenhague.

    Bref, un très bon thriller, très original et bien mené, une belle réussite à mes yeux.

    17/04/2018 à 11:40 6

  • Le Syndrome Copernic

    Henri Loevenbruck

    9/10 Harponné dès les premières minutes (livre audio) par cette première scène apocalyptique, j'ai tout de suite accroché au roman et à son personnage principal, Vigo Ravel, vis-à-vis duquel j'ai presque immédiatement ressenti de l'empathie.
    Cet homme, seul survivant de l'attentat, est atteint de schizophrénie et en partie amnésique. Du coup, doit-on le croire, lui qui entend des voix ? Il aurait entendu les voix des terroristes, ce qui lui a permis de sortir du gratte-ciel avant que celui-ci n'explose, mais est-il un témoin crédible ?
    Raconté à la première personne, on partage les doutes et les douloureuses révélations sur le passé de cet homme, dont toute trace avant l'attentat semble avoir disparu : ses parents, son psychiatre etc...
    Heureusement, dans ce tunnel sans fin, une lumière en la personne d'une jeune flic, va peut-être l'aider à y voir plus clair...

    J'ai trouvé ce thriller palpitant, j'ai écouté fébrilement l'interprétation remarquable de Christian Formont pendant ses 14 heures de lecture, avec l'envie chevillée au corps, comme Vigo, de savoir ce qui se tramait derrière cette schizophrénie doublée d'une amnésie.
    L'enquête que doit mener Vigo permet d'aller de révélation en révélation, et j'ai été bluffé par la manière dont Henri Loevenbruck nous amène vers le fond de son histoire, très pertinente et que je vous invite vraiment à découvrir. J'ajoute que les pensées philosophiques (notamment à travers les fameux "carnets moleskine") qui parsèment le récit sont aussi fort pertinentes et amènent un degré d'érudition qui ne fut pas pour me déplaire, bien au contraire.
    J'ai quitté à regret Vigo et cet obsédant "Protocole 88"...

    Cela fait quelques temps déjà que j'ai un peu (beaucoup) lâché les thrillers mais si j'en retrouve de cette qualité-là, je m'y remettrai avec grand plaisir !

    08/04/2018 à 20:04 12

  • Seules les bêtes

    Colin Niel

    9/10 Tout est admirable dans ce livre : l'écriture d'abord, fluide mais qui ne veut pas dire simple. Chaque mot a/à sa place.
    Les personnages ensuite, très réussis. Chacun prend la parole, donne sa version et on avance, ainsi, vers la vérité. Souvent touchants, âmes esseulées en quête d'amour...
    Le suspense, savamment dosé, et une intrigue ciselée, géniale, qui prend des chemins insoupçonnés, rendant le roman véritablement renversant ! Que d'excellents ingrédients au service d'une histoire épatante !

    Un jour de juin 2016, j'avais eu un bref échange avec Colin Niel, lors de Vins Noirs, à Limoges. Je ne l'avais jamais lu mais ses "romans guyanais" semblaient contenir une originalité propre à satisfaire ma curiosité. Je lui disais que les récompenses de son dernier roman de l'époque (Obia) allaient sûrement lui permettre d'être plus connu et de vendre plus de livres. J'avais été surpris par sa réponse : pour lui, il lui fallait écrire "un grand livre" (son expression exacte), et ce n'était pas encore le cas à ses yeux. Il était sûrement en train de plancher sur Seuls les bêtes et avait déjà dans l'idée qu'il tenait là, peut-être, "son grand livre".

    Le doute n'est plus permis : avec Seuls les bêtes, Colin Niel est entré dans la cour de nos grands auteurs de polars contemporains. Les multiples prix qu'il recueille, mais aussi et surtout les avis unanimement très positifs des lecteurs en sont la preuve éclatante.

    Bravo et merci pour cette pépite, M. Colin Niel.

    22/03/2018 à 19:22 16

  • Derrière les portes

    B. A. Paris

    6/10 Tout d'abord merci aux éditions Hugo d'avoir permis un passe-livre au sein de la communauté Polars Pourpres.
    Après quelques dizaines de pages, le ressenti était plutôt négatif : écriture trop simple, presque fade, dialogues qui sonnent faux, personnages trop peu creusés (en particulier Jack, dont les motivations sont peu crédibles car pas assez expliquées, détaillées, approfondies).
    Et puis petit à petit on se laisse prendre au jeu (sordide), on apprécie l'ingéniosité de l'auteur à trouver des pièges plus retors les uns que les autres dans lesquels tombent immanquablement cette pauvre Grace. On s'attache au personnage de Millie, jeune sœur trisomique de Grace.
    J'ai apprécié les 30-40 dernières pages, avec un rythme qui s'accélère et un vrai suspense pour savoir si Grace va enfin s'en sortir, ou pas.
    Un premier roman non dénué de défauts, c'est certain, mais qui possède des qualités non négligeables. A chacun(e) de se faire son propre avis...

    11/03/2018 à 11:30 5

  • L'Affaire Charles Dexter Ward

    Howard Phillips Lovecraft

    7/10 J'ai beaucoup aimé l'atmosphère qui se dégage de ce roman : beaucoup de mystère, de fantastique, d'ésotérisme, d'occultisme, avec une plongée appréciable dans la fin du XVIIIe siècle. La découverte par ce pauvre Charles Dexter Ward d'un ancêtre pour le moins hors du commun, va le plonger dans un enfer sans retour. J'ai aimé le style (oui !) un peu suranné, j'ai en outre beaucoup apprécié la lecture (livre audio) de Victor Vestia, avec une voix grave et un débit lent qui siéent parfaitement au ton du roman et à l'histoire.

    11/03/2018 à 10:08 5

  • Le Croque-mitaine

    Jérémy Bouquin

    8/10 Dans ce roman d'anticipation destiné aux adolescents (dès 11 ans) mais qui ne déplaira pas aux adultes, Jérémy Bouquin nous met dans la peau de Siffleur, appelé U75 dans l'internat très étrange dans lequel il vit. De l'extérieur, il ne sait pas grand chose, sinon qu'un croque-mitaine guette le moindre faux pas des internes pour s'en prendre à eux. C'est du moins ce qu'il raconte aux plus jeunes de l'internat, lui n'y croit pas bien sûr. Quoique...
    Il faut dire qu'il se passe des choses bizarres dans l'internat. A commencer par son ami Caboche, dont les aller-retour à l'infirmerie, les absences et les crises inquiètent Siffleur... Caboche l'affirme : le Croque-mitaine, lui, il l'a vu.
    Je n'en dis pas plus pour celles et ceux qui auront le plaisir de découvrir cette lecture, où les phrases courtes, le style vif, l'enchaînement rapide des chapitres, un suspense savamment dosé font tourner les pages pour essayer de comprendre ce qui se trame dans ce drôle d'internat.
    Et croyez-moi la claque est énorme, j'ai été cueilli par les révélations finales qui font froid dans le dos !
    Je conseille vraiment cette lecture à celles et ceux, jeunes ou moins jeunes, qui aiment les romans d'anticipation.

    08/03/2018 à 21:57 3

  • Sournois

    Alexandre Clément

    6/10 Quartiers nord de Marseille. Noé est un jeune homme tout juste sorti de l'adolescence (c'est en tout cas ce que j'en ai déduit car son âge n'est pas précisé) et dont la mère vient de se tirer. Quant au père... y en a pas. Voilà donc un jeune homme perdu, expulsé de chez lui par les flics et qui "zone". Dans son quartier, très métissé, il est le seul blanc, avec Franz. Franz est un type un peu louche qui tient un bureau de tabac. Il embauche Noé ainsi qu'Adila, une jeune maghrébine secrètement amoureuse de lui. Mais l'entourage de l'adolescente bientôt majeure est assez conservateur et la garde à l'oeil, notamment son frère aîné, qui prêche un islam conservateur en même de temps de sortir avec une fille facile (j'ai beaucoup aimé les passages sur cette hypocrisie).
    Quand Franz décide de monter une station-service dans le quartier, Noé est à ses côtés. La station-service devient le carrefour du quartier, où se croisent les habitants, pour un plein, pour un café, pour un paquet de clopes ou du shit vendus sous le manteau.
    Et puis il y a les parties de poker, dans l'arrière-boutique, qui se terminent tard le soir.
    Alors que l'affaire de Franz tourne bien, celui-ci se met à perdre de grosses sommes d'argent, et s'amourache de la femme de l'élu socialiste du quartier... Noé, qui vit parallèlement une belle mais dangereuse histoire d'amour avec Adila, va t-il être entraîné dans la chute de son mentor ?

    Roman globalement réussi, parfois un peu naïf (l'écriture est parfois déroutante car l'auteur fait dire des choses à Noé avec un vocabulaire qui ne colle pas à son parcours, ni à son milieu, avec des expressions soutenues par moments qui sont assez incongrues) mais bien construit. J'ai trouvé la peinture d'un quartier nord de Marseille réaliste, tout comme les personnages.
    Je pense que j'aurais aimé davantage le roman si je l'avais lu adolescent tant l'histoire entre Adila et Noé est propre à émouvoir un public adolescent, mais je l'ai trouvé un peu trop fleur bleue.
    En fait, le hic fut que je n'ai pas lu ce livre mais que je l'ai écouté. Et la version audio lue par Anne Marie Mancels ne colle absolument pas au texte. Non qu'elle lise mal, mais elle n'a pas du tout le "ton" adapté au roman, au contexte décrit. Je conseille donc à celles et ceux qui veulent découvrir ce roman de ne pas l'écouter mais bien de le lire.

    28/02/2018 à 18:17 2

  • La Nuit sur terre

    Pierre Pelot

    8/10 Si j'apprécie le genre au cinéma, je n'ai pas pour habitude de lire des romans "de terreur". J'ai l'original paru chez Sueurs froides et il n'y a pas la mention "Terreur" comme pour l'édition Pocket ou encore la réédition numérique de Bragelonne. Et pourtant, pas de doute, c'est bien un roman d'horreur, terrifiant, qu'a écrit Pierre Pelot.
    Tout commence par l'envoi anonyme de photographies montrant Jean-Claude Halmer, vendeur d'encyclopédies, en compagnie de multiples femmes dans sa maison de campagne. Folle de rage, Josiane, son épouse, se rend sur place dans le but de le tuer, pour se venger.
    A proximité de la dite maison, se trouve une ancienne scierie. Et surtout un élevage de lapin, tenu par Clamessey, un homme d'un certain âge, accompagné d'Hénoch, qui l'aide à la tâche. Le tout au fin fond d'une vallée perdue dans les Vosges. Étranges, ces deux-là. A l'image du zoo pour animaux estropiés dont ils s'occupent également. Etrange, comme cette manie de Clamessey de grignoter grain de café sur grain de café...
    Il faut attendre une bonne centaine de pages pour prendre contact avec le dessein monstrueux que nous réserve Pierre Pelot. On bascule alors dans l'ignoble, l'immonde, l'abject, à la limite du soutenable. Le tout sans que l'on puisse qualifier le roman de gore. Non, c'est bien plus pervers.
    Âmes sensibles s'abstenir, c'est vraiment hard. Par moments, je reposais le livre pour souffler parce que certains passages sont vraiment... beurk !
    Et le pire, c'est que c'est finalement crédible et que l'actualité nous montre que cela peut exister (brrrrr...... !).
    Sûr que ce roman restera longtemps dans ma mémoire, je ne m'attendais pas à un truc pareil ! Et dire que cela a été écrit en 1983, je ne pensais pas que des auteurs français avaient été sur ce terrain-là (je le vois plus pour des auteurs américains, et davantage à partir des années 1990).
    Bref, un roman coup de poing, mais pas dans la gueule, plutôt dans le foie, avec une nausée latente passées les 100 premières pages !

    28/02/2018 à 17:53 6

  • Nulle part sur la terre

    Michael Farris Smith

    7/10 Si l'on fait fi du style de l'auteur, ou plutôt si l'on finit par s'y accommoder, alors Nulle part sur la terre se laisse lire plaisamment. Il m'a toutefois fallu près de 150 pages pour m'y faire, ce qui est tout de même un peu long, blasé par exemple par des phrases interminables dans lesquelles Michael Farris Smith use et abuse du "et".
    Mais il y a tout de même l'histoire et ses personnages.
    Sur ce dernier point d'ailleurs, ce n'est pas Russell ni même Maben, les deux personnages principaux, qui m'ont le plus plu. J'ai préféré les "seconds rôles", le couple terrible Larry-Heather, l'énigmatique Consuela, le patriarche Mitchell, l'innocente Annalee, le flic Boyd etc...Une galerie de personnages fort réussie qui, tous, ont une place congrue dans l'histoire.
    Quant à l'histoire, elle pourrait se résumer par l'expression "au mauvais endroit, au mauvais moment" (ou pas...) mais le titre du roman est bien plus pertinent.
    Un récit assez sombre, parsemé de quelques éclats de lumière, brèves éclaircies (moments de grâce, clin d'oeil à la Vierge de deux mètres qui trône dans le jardin de Mitchell...) dans un ciel grisâtre. Les trente dernières pages sont très réussies.

    16/02/2018 à 12:46 9

  • L'Affaire du rubis

    Jacqueline Mirande

    7/10 Jacqueline Mirande, historienne de formation, dont j'avais apprécié Double meurtre à l'abbaye, nous entraîne ici dans un Paris où les séquelles de la Révolution française sont encore palpables (1802).
    En habile auteure de polars destinés à la jeunesse (avec une teinte historique marquée, pour mon plus grand plaisir !), elle nous met dans les pas du jeune Titus, un adolescent apprenti chez un mystérieux bijoutier se faisant appeler Maître Eloi. Cet homme généreux mais autoritaire semble cacher un lourd passé. Et c'est justement à l'occasion de la visite d'un homme tout aussi énigmatique, porteur d'un rubis que le bijoutier a lui-même taillé, que ce passé va ressurgir. Un passé pas si lointain puisque directement lié aux soubresauts révolutionnaires.
    De l'action, des rebondissements, le tout ancré dans un fond historique bien reconstitué (quoique de façon trop succincte à mon goût), voilà une nouvelle fois une recette réussie de la part de Jacqueline Mirande, qui saura séduire les jeunes lecteurs (dès 12 ans).

    12/02/2018 à 18:26 2

  • L'Accusé

    John Grisham

    9/10 Une fois n'est pas coutume John Grisham s'attaque à une histoire vraie. Plus d'un an de travail, de recherches, de rencontres, de déplacements, d'interviews etc... pour reconstituer cette incroyable erreur judiciaire, et pourtant banale tant elle est courante aux Etats-Unis. Alliant ses qualités d'auteur de polars et une plume parfois journalistique, il a bâti un roman qui emprunte par moments les voies du documentaire. Cela peut dérouter (ce fut mon cas, au départ), et on peut aussi se perdre dans la foultitude de personnages, mais il y a les faits, implacables, hallucinants, incroyables qui nous ramènent sans cesse à l'interrogation : comment tout cela est-il possible ?
    Et Grisham d'en apporter la réponse : l'erreur est humaine certes, mais l'orgueil, la méchanceté, la cruauté, la haute estime de soi, la fainéantise aussi, bref lorsque tous ces défauts propres à l'homme entrent en jeu dans le jugement d'une affaire de meurtre, il ne peut rien en sortir de bon. La victime est Ron Williamson, ex-star local de baseball, alcoolique, à la mauvaise réputation, et qui a tout du coupable parfait. Sauf que les preuves manquent et les accusations franchement farfelues nous font sourire sauf que... Ron Williamson va être condamné à mort et attendre plusieurs années dans le couloir de la mort (cette partie-là du roman est très réussie).
    Douze ans de vie volés, un homme brisé, qui mourra quelques années seulement après sa sortie de prison.
    Un gâchis immense mais qui n'est pas, comme le souligne à plusieurs reprises John Grisham, une exception dans un pays pourtant si procédurier, mais qui peut se tromper dans les grandes largeurs et envoyer des centaines d'hommes et de femmes innocent(e)s à la chaise électrique/à l'injection létale.
    Glaçant, ce récit demeure comme un vibrant plaidoyer contre la peine de mort.
    Encore une superbe réussite pour cet auteur, dont j'apprécie décidément à la fois son travail minutieux et exigeant et dont je partage nombre de ses combats.
    Bravo monsieur Grisham !
    N.B. : Livre écouté, avec une interprétation de José Heuzé une nouvelle fois impeccable !

    08/02/2018 à 09:46 5

  • Jusqu'à ce que la mort nous unisse

    Karine Giebel

    7/10 Mon avis ne va pas beaucoup différer des autres : Jusqu'à ce que la mort nous unisse est un bon roman à suspense, où le duo Servane-Vincent devient attachant dans un cadre alpin magnifique (ah, cette ballade autour du lac d'Allos... !) et bien restitué par l'auteur. L'intrigue est agréable à suivre même si le côté "fleur bleue" évoqué par d'autres lecteurs avant moi est parfois un peu lourd, dans l'écriture comme dans les (bons) sentiments. Le manichéisme des personnages est aussi un peu too much, j'ai en fait trouvé qu'il y avait pas mal de naïveté dans le récit (des personnages, dans leurs sentiments et même dans l'écriture).
    Ceci étant dit, la lecture fut agréable. Pas le meilleur de K. Giebel, mais plaisant tout de même.

    08/02/2018 à 09:30 7

  • Stasi Child

    David Young

    7/10 Si ce premier roman se lit bien et l'intrigue est plaisante, je suis un peu déçu car je pensais que le contexte historique/politique serait bien plus présent.
    J'ai aussi trouvé l'intrigue un poil embrouillée, je me suis senti par moments comme cette pauvre Müller, bien paumée dans cette enquête avec des ordres contradictoires de la hiérarchie, des arrestations pas très claires (bon je sais que le contexte, pour le coup, s'y prête) et un rythme un poil trop mou (sauf dans les dernières dizaines de pages).
    En revanche la construction avec l'idée d'une double narration passé/présent est judicieuse et plutôt bien amenée, elle permet de relancer constamment ou presque l'intrigue.
    Au final un roman qui se laisse lire sans déplaisir mais dont j'attendais plus, avec le sentiment qu'avec un tel sujet,il y avait le potentiel pour faire un excellent roman. C'est un premier roman, peut-être l'auteur a t-il écrit un roman plus abouti avec la suite, Stasi Block ?

    31/01/2018 à 10:42 9

  • Désolations

    David Vann

    10/10 Ce livre a été à la fois un choc et une révélation pour moi. J'ai rarement lu un roman qui m'a autant touché.
    J'ai tout aimé dans ce livre, tout. Le décor alaskien bien sûr, l'évolution des rapports entre les personnages, les personnages eux-mêmes pour qui j'ai ressenti, à une exception près, une profonde empathie. J'ai avancé, la gorge serrée, l'émotion chevillée au corps, vers l'inéluctable, porté par la plume magnifique de ce grand auteur qu'est David Vann.
    Il m'est toujours difficile de mettre des mots sur des émotions que m'ont procurés certains romans et je me rends compte, hélas, que c'est le cas ici.
    C'est un peu rageant car j'aimerai tellement arriver à retranscrire mon ressenti au mieux. Mais près de trois mois après avoir terminé cette lecture, je n'y arrive pas.
    Alors je terminerai simplement en écrivant, et j'ai eu l'occasion de le dire de vive voix à l'auteur, que Désolations fut une des plus belles lectures de ma vie.
    Encore une fois merci, David Vann.

    22/01/2018 à 19:51 5

  • Trois jours et une vie

    Pierre Lemaitre

    7/10 Ce pourrait être un triste et banal fait divers mais conté par Pierre Lemaître cela devient un court roman qui tente de montrer en quoi un geste absurde peut bouleverser à jamais une vie, et tant d'autres...
    J'ai apprécié le décor de la tempête de 1999 qui sert à merveille l'intrigue et j'ai apprécie le fait que mes sentiments pour le "héros" changent au fur et à mesure de ses choix: j'ai longtemps éprouvé un malaise pendant ma lecture, je me suis senti mal pour ce jeune garçon. Puis le jeune homme qu'il est devenu m'est apparu moins sympathique mais je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler une part de l'intrigue.
    La fin est bien trouvée sans être sensationnelle.
    Au final une lecture plaisante donc je garderai notamment en tête les descriptions de la tempête de 1999 et de ses conséquences (même si j'ai noté, et c'est anecdotique, une petite erreur de chronologie dans les heures).

    22/01/2018 à 19:41 8

  • Détective Conan Tome 36

    Gosho Aoyama

    8/10 Suite et fin de l'intrigue se déroulant sur une île ; le décor (la maison abandonnée notamment) et l'ambiance nocturne sont très réussies !
    Dans la 2e intrigue, on suit le défilé de l'équipe victorieuse des Tokyo Spirits, défilé hélas émaillé d'explosions faisant penser à une vague d'attentats. La résolution de l'affaire va ramener l'inspecteur Sato à un passé qu'elle a du mal à oublier.
    La dernière intrigue est dans la continuité de celle-ci : très rythmée, elle se passe notamment dans la fameuse tour de Tokyo. Le suspense est à son comble : l'inspecteur Takagi et Conan vont-ils se sortir de l'ascenseur piégé ? Réponse... dans le tome 37 !
    Au final un tome très réussi qui fait la part belle à l'action, peut-être davantage que dans les tomes précédents.

    22/01/2018 à 19:33

  • La Daronne

    Hannelore Cayre

    8/10 Je rejoins l'avis de Jabba sur ce très bon roman : c'est bien ficelée, écriture et intrigue soignées, plume acérée et humour caustique, ça sonne juste et vrai, c'est par moments touchants (tout ce qui concerne la daronne et sa mère, les passages dans la maison de retraite c'est d'un triste...), c'est souvent drôle (tout ce qui touche les dealers notamment), la justice française en prend pour son grade, c'est jamais gratuit et c'est franchement bien pensé.
    Une belle réussite, j'ai beaucoup aimé la "voix" d'Hannelore Cayre dans ce roman.

    18/01/2018 à 21:56 12

  • Détective Conan Tome 35

    Gosho Aoyama

    8/10 Suite et fin de l'intrigue se déroulant à New York avec un meurtre en pleine représentation d'un... ange ! Elle permet à Ran de se remémorer un souvenir complètement oublié... On sent qu'il y a un lien avec les hommes en noir mais cela reste confus et un peu décousu...
    La 2e intrigue a pour thème une maison hantée où d'étranges phénomènes se déroulent : l'eau devient du sang, des fantômes apparaissent aux fenêtres, une télévision s'allume toute seule et une jeune femme terrifiante y apparaît... le tout à proximité d'un lieu où une jeune femme avait été immolée par le feu... Bien prenante !
    La 3e intrigue met en scène la bande des petits détectives et notamment le sérieux Mitsuhiko qui a disparu. L'action nous entraînera dans une forêt où un tueur en série se cache... là encore intrigue réussie !
    Quant à la dernière, comme d'habitude elle n'est qu'ébauchée : on est dans les îles Okinawa où une émission de télévision doit mettre au prise Kogoro Mouri à Heiji Hattori... Mais un meurtre sur une île déserte va mettre un sérieux coup de frein au duel. Qui est derrière tout cela ? Réponse dans le tome 36.

    05/01/2018 à 16:39

  • Détective Conan Tome 34

    Gosho Aoyama

    8/10 La première intrigue, débutée dans le tome précédent se termine : un poil trop complexe pour un occidental puisque basée sur les idéogrammes japonais (mais les explications du traducteur et des pages bonus sont très claires).
    La deuxième intrigue m'a plus intéressé avec la décidément très énigmatique Jodie Saintemillion... et un suicide pour le moins étrange.
    La troisième intrigue se déroule dans le milieu du football et du hooliganisme, avec une scène au stade et une autre dans le métro (bondé) de Tokyo. Intéressante.
    La dernière intrigue se déroule dans un restaurant où Ran est à deux doigts de devenir actrice... mais le producteur, hélas, meurt subitement à table. Fiévreuse, la jeune Ran fait un malaise et se retrouve plongée dans le passé à... New York ! Suite de l'intrigue dans le tome 35.
    Bref, un tome à la hauteur du reste de la série.

    05/01/2018 à 16:30 1