Alice

345 votes

  • Un Homme dangereux

    Alexandre Kauffmann

    8/10 J'ai dévoré ce récit de non-fiction en deux jours avec une grande curiosité.
    Des chapitres courts, incisifs, une écriture journalistique qui se traduit par un compte-rendu des faits ouvrant la porte aux émotions, à l'étonnement, à l'indignation du lecteur. Le style d'Alexandre Kauffmann me rappelle celui d'une autre journaliste, Elise Costa qui avec son podcast "Fenêtres sur cours" relate les faits en glissant subtilement son ressenti des procès d'Assise auxquels elle assiste. (Ses podcasts sont excellents, je vous les conseille vivement, ils sont courts et percutants comme des coups de poing dans le ventre...).
    L'auteur s'interesse aux UMD, unités pour malades difficiles, et essaye de suivre la trace de l'homme le plus dangereux de France, le fascinant Bosco Gamba. L'auteur enquête, se heurte au secret médical et s'engage par moments sur de fausses pistes, nous fait naviguer entre deux époques : aujourd'hui et le début des années 2000. Peu à peu nous découvrons les agissements et crimes de Bosco, Alexandre Kauffmann nous livre les grandes étapes de sa poursuite, Bosco ne se laisse pas approcher facilement.
    Néanmoins, en refermant ce récit de non-fiction, j'ai bien un regret, une sensation personnelle, je trouve que nous restons sacrément sur notre faim.

    28/02/2024 à 11:12 2

  • Panorama

    Lilia Hassaine

    7/10 Un roman dystopique, non, plutôt une utopie qui tourne mal.
    L'intrigue se déroule en 2050 à partir d'évènements qui se sont emballés en 2029. Le peuple a pris le pouvoir, une démocratie plus que directe. Le sort des contrevenants à la loi est fixé par des votes sur les réseaux sociaux. Des quartiers de maisons transparentes sont fondés, tout le monde voit tout le monde, le moindre de vos actes doit être conforme au Bien défini par la grande majorité de vos contemporains.
    Dans ce monde idéal, la police n'a plus lieu d'exister, la criminalité a quasi disparue, notre héroïne est donc gardienne de l'ordre et c'est à travers son regard qu'on découvre la France de 2050. Son nom Hélène Dubern(ée) !?
    La transparence a formé des êtres consensuels dont la disparité, l'individualité se disolvent dans une société froide et parfaite. L'écriture est le reflet même de l'ambiance de ce livre, très classique, sobre, détaillée, intelligente mais ... froide.
    Tout est tracé au cordeau dans ce récit et on ne peut qu'être admiratif. Même le dénouement est d'une logique implacable...Ce qui ne veut pas dire prévisible, j'avoue que je ne l'avais pas vu venir !
    Les chapitres sont courts et facilitent la lecture.
    En conclusion, un roman tellement rationnel, ciselé dans ses détails qui me laisse une drôle d'impression... comme si la perfection tuait la passion. Je suis incapable de trouver un défaut à ce livre et pourtant je ne suis pas complètement séduite.

    28/02/2024 à 10:40 5

  • L'Île de Yule

    Johana Gustawsson

    6/10 C’est en cherchant le titre original de ce roman, habitude de lectrice curieuse, que j’ai découvert qu’il avait été écrit en français par une marseillaise d’origine. Du simili-nordique en somme malgré le nom de l’autrice et de nombreux indices trahissent ce manque du petit-quelque-chose que nous aimons tant dans les romans scandinaves. Tous les éléments pour aborder les travers d’une société sexiste sont réunis et puis…rien. Le sujet est vaguement survolé, on est bien loin de Stieg Larsson ou de bien d’autres plumes nous projetant le miroir critique du monde actuel.
    Nous trouvons des notes en bas de pages sans réel intérêt pour nous éclairer sur la gastronomie suédoise mais aucune mention sur le mode de vie sous les latitudes polaires. L’utilisation des éléments de la mythologie scandinave sonne comme des leçons apprises par une bonne étudiante pour donner de la consistance à son récit mais pas comme chez un auteur qui en est imprégné par son identité même.
    Néanmoins, s’il manque à ce livre la même saveur scandinave authentique que celle des boulettes Huvudroll de l’Ikea de Metz, il n’en est pas pour autant mauvais. L’autrice développe son récit sous la forme d’un roman choral, le titre du chapitre nous éclaire sur le développement de tel ou tel protagoniste. J’aurais trouvé bien plus subtil un changement de style lexical pour Karl ou Emma, qu’ils n’emploient pas le même type de vocabulaire, que leurs personnalités soient plus tranchées afin que le lecteur puisse de lui-même ajuster son lorgnon.
    Bref un ton bien trop consensuel mais un suspens bien mené, des rebondissements bien amenés, des chapitres courts et dynamiques, une volonté bien marquée d’être dans l’air du temps avec des références récentes en font une lecture plutôt agréable.

    11/02/2024 à 22:09 5

  • 1Q84 Livre 1

    Haruki Murakami

    8/10 Un récit effectivement très digressif comme le souligne Fredo, mais moi, j'ai toujours aimé qu'on me raconte des histoires et j'ai une patience d'ange du moment que l'écriture est agréable et pleine de délicatesse. On suit deux histoires en parallèle, deux héros, un homme et une femme sensiblement du même âge, deux problématiques qui n'ont pas de rapport à première vue. Le récit s'attarde sur la violence faite aux femmes, sur la punition juste, sur l'honneteté littéraire, la difficulté de devenir écrivain (une mise en abyme ?), sur le monde sectaire... l'auteur y met une pointe de fantastique et le lecteur reste toujours sur sa faim. On y découvre un peu de culture japonaise loin des mangas, une touche d'exotisme que j'ai su apprécier également.
    Dans l'ensemble, il est quand même difficile de parler de ce roman car après la fin du premier volume, je dirai que j'ai vogué avec un certain plaisir sur le texte mais je ne sais pas bien où on va, quel était le message de l'auteur, quel lien entre les deux récits. Je vais embarquer pour le deuxième volume surtout motivée par le style de l'auteur qui dépasse pour moi l'attrait du suspens.

    02/02/2024 à 14:20 6

  • Le Silence

    Dennis Lehane

    9/10 J’ai presque tout lu de Dennis Lehane (avec avidité) et pour moi, son génie, son immense talent, n’est certainement pas à remettre en question, ma note ne peut osciller qu’entre 9 et 10. Le style de ce livre reste à la hauteur de tout ce qu’il a pu écrire et le message intrinsèque de l’ouvrage est indiscutablement fort puisqu’il propose une dissection très fine du racisme…
    Et s’il s’agit réellement du livre final de Dennis Lehane, avant qu'il ne se consacre uniquement à l'écriture pour le cinéma, je me dis que c’est vraiment dommage car il n’y a qu’à travers le roman que certaines idées peuvent transparaitre et s’exprimer, la description subtile de certains états d’âme sera difficilement retranscriptible en image.
    Ayant assistée à sa conférence 2024 à Quai du polar, il s'en explique ainsi : un personnage qui traverse une pièce pour le cinéma, ça s'écrit comme ça, tout simplement alors que ce personnage qui traverse une pièce dans un roman lui demande un tas d'efforts et de temps pour la description de la pièce, de l'état d'esprit de ce personnage etc...

    Le personnage de Mary Pat n’est pas loin de celui d’Angela Gennaro entre sensibilité à fleur de peau, courage et force, bien entendu elle fait partie de ces personnages de fiction qui nous marque, dont on se souvient et qui forme la colonne verticale du récit.
    « Le Silence » ou « Shut up island », que dire de ce titre ? Il s’agit plutôt de l’omerta, sans doute que le mot italien ne correspond pas à cette communauté irlandaise mais c’est bien de ce concept qu’il s’agit, des codes, des non-dits, tout ce qui se sait par tous au-delà de la formulation effective, et puis, il y a cet évènement, cet individu, ce grain de sable qui grippent cet équilibre malsain et rien n’est plus comme avant…

    18/12/2023 à 12:02 9

  • Cher connard

    Virginie Despentes

    8/10 Voilà l’une de nos auteures les plus controversée, ultramoderne voire révolutionnaire qui renoue avec un genre à la vogue au 18e siècle : le roman épistolaire !
    Alors, que valent ses « Liaisons dangereuses » ?
    V.D. reprend le phénomène de société explosif né en 2017, MeToo et l’explore, le décrypte, l’explique à sa façon à l’aide de différents regards, Oscar l’écrivain quarantenaire à succès, Zoé la trentenaire féministe, maitresse des réseaux sociaux, et Rebecca l’actrice emblématique, encore pas mal pour son âge mais qui peine à trouver des rôles.
    Les échanges sont sans concession et on a plaisir à suivre cette partie de ping-pong (de boxe ?), malheureusement le sujet s’essouffle par moment, certains passages sont longs. Au fil des lettres une certaine amitié se forme entre Oscar et Rebecca. Chaque personnage évolue, progresse en passant par ce qu’on pourrait nommer une certaine rédemption ou un passage à la sobriété tout simplement, qui permet de se retrouver.
    J’apprécie VD car elle m’ouvre les yeux et me fait m’interroger sur ces fondations encore solides de la logique du patriarcat qui gouverne nos vies personnelles ou professionnelles, si insidieuses, si acceptées malgré le sens exacerbé que nous pouvons avoir pour reconnaitre ce qui est juste !

    14/11/2023 à 16:20 1

  • En attendant le jour

    Michael Connelly

    7/10 Je suis une grande fan de Harry Bosch et j'avais peur d'être déçue par ce nouveau personnage.... et puis pas du tout ! Tout le long de roman nous découvrons cette héroïne qui plaira autant aux lecteurs qu'aux lectrices. Au fil des pages nous entrevoyons son passé lointain à Hawaï, plus récent avec les faits ayant entrainés sa rétrogradation dans la police, sa conception de la vie et de son métier, sa loyauté envers ses collègues... En tournant une page encore, nous apprenons qui est Lola.
    Renée a indubitablement des similitudes avec Bosch... Peut-être trop ? Il aurait été intéressant de découvrir un anti-héros (je lance ça là...)
    Deux enquêtes sont développées mais ce n'est pas du meilleur Connelly, d'où ma note...
    Néanmoins, j'ai vraiment apprécié ce livre qui m'a bien distraite pendant mes vacances, me donnant envie de faire du paddle sur le Léman.... eh, tout le monde n'a pas le bleu du Pacifique dans le sang !

    23/08/2023 à 22:24 7

  • 1793

    Niklas Natt och Dag

    8/10 Quand je pense que j'évite certains livres que je présens comme trop glauques ou trop noirs....
    Dans celui-ci j'ai pourtant été largement servie et je pense qu'on pourra difficilement faire pire ! Néanmoins, je mets une bonne note car l'intrigue et bien menée et j'ai une affection particulière pour les romans chorales.
    Le Stockholm de cette période est terrifiant, l'enfer sur terre pour les pauvres, et bien pire encore si vous cumulez deux conditions être femme et pauvre !
    Deux âmes brisées joignent leurs forces et atouts pour élucider un meurtre atroce, Cécil Winge et Mickaël Cardell qui après maintes déboires nous ménent progressivement vers un coupable. La trame est classique, le chemin pour y parvenir moins. L'auteur prend son temps et nous permet de bien nous imprégner du fonctionnement des rouages de cette société suèdoise de fin XVIIIe complétement pourris et arbitraires. Il nous conduit vers le dénouement en faisant vivre et évoluer d'autres personnages et seul le lecteur omniscient peut alors faire les rapprochements et avoir une vision globale de tout ce que l'auteur veut nous faire partager de sa vision historique de la Suède en 1793 alors qu'en France nous nous vengions de siècles d'injustices sociales en faisant grimper une reine sur l'échafaud.

    26/07/2023 à 11:34 6

  • Entre fauves

    Colin Niel

    5/10 Si ce livre mérite certainement qu'on s'y attarde, mon ressenti personnel est tout autre. Les personnages que ce soit l'écolo-vengeur ou la belle Diane chasseresse sportive sont à mon sens trop caricaturaux pour susciter la sympathie de la lectrice. Les scènes de traque ou de chasse sont longues, ralentissent le récit et étirent ce roman qui n'avait pas besoin de subir ça...
    Je retiens pourtant la leçon dont le monde actuel a bien besoin, si prompts que nous sommes à réagir sur les réseaux sociaux sans jamais avoir les infos complétes sur un fait.
    Gardez vous de juger à l'emporte-pièces, multipliez vos sources, écoutez, attendez, réfléchissez ...

    08/06/2023 à 16:01 2

  • Seules les bêtes

    Colin Niel

    8/10 Un roman choral qui vous méne de surprise en surprise... la fin est impossible à entrevoir et le lecteur en tire tout son plaisir. Des sujets de société graves sont abordés : la solitude des paysans de montagne, reprise d'un thème trés gionesque et quelques problématiques beaucoup plus actuelles...
    On retiendra le talent de l'auteur a pénétrer avec précision et sensibilité dans la psyché de ses 5 personnages si différents les uns des autres qui tour à tour nous éclairent sur un simple fait divers : la disparition corps et âme d'une femme en plein hiver dans un village de montagne.

    08/06/2023 à 15:25 4

  • Les Routes de la défaite

    Thierry Dubois, Jérôme Phalippou

    7/10 Cet été 2022, un illustrateur sur le marché d'Abondance_ (pas celle de M. Macron qui serait finie, j'évoque ici la ville de Haute-Savoie ) attirait l'attention en dédicaçant des BD alors que nous étions à mille lieues d'une foire aux livres. Seul représentant de son art, au sens vraiment large du terme, il avait pourtant son petit succès...
    M. Phalippou est charmant et sans doute un peu charmeur. Il a la plume adéquate pour donner vie à ce Merlu, un jeune homme courageux qui subit la débâcle de 1940 en tant que soldat, est fait prisonnier, s'échappe, rentre chez lui pour reprendre la société de transport familiale...
    Ce 1er album est une mise en place du contexte, une présentation des personnages, une entrée en ambiance... L’appétit de lecture est aiguisé et on attend la suite avec l’espoir de passer un bon moment.

    15/09/2022 à 16:38 3

  • Le Deuxième homme

    Hervé Commère

    6/10 J'ai lu trés vite ce roman il y a quelques temps...je salue le style remarquable, fluide et captivant de cet auteur que j'apprécie beaucoup. Je suis pleinement d'accord avec Dodger et les autres lecteurs pour dire que Hervé Commère est un grand auteur dans le sens où il se renouvelle et nous propose des romans qui ne se ressemblent pas...
    Alors pourquoi seumement 6 ? Je suis frustrée car le récit ne développe qu'un seul point de vue qui pourrait être totalement partial... et si Stéphane se trompait totalement ? Et si, et si ?
    Je me laisse emporter par cette impression d'inachevé.
    Tout au long de ma lecture plutôt précipitée et fébrile j'attendais autre chose... un autre éclairage des événements ou le détail qui remettrait en cause le point de vue du narrateur... il n'y en aura pas et je referme ce livre, déçue...

    13/09/2022 à 21:49 2

  • La Fureur de Frédégonde

    Eric Fouassier

    7/10 Ce livre est la suite de "Par 2 fois tu mourras", je pourrais faire les mêmes compliments ou relever les mêmes défauts que dans le 1er opus...
    Néanmoins, il s'agit également de l'affrontement entre deux reines, entre deux femmes fortes, pleines de ressources, capables d'abnégations totales pour prendre le dessus et conserver un illusoire pouvoir politique sur un pays divisé qui n'est pas encore la France.
    J'ai beaucoup aimé la conclusion de ce roman, soignée comme on en lit peu, une leçon de vie amère et magnifique... du coup, la lectrice oublie (un peu) les lenteurs des pages précédentes et ce héros de fiction, Arsénius, décidément bien fade.

    13/09/2022 à 21:09 1

  • Par deux fois tu mourras

    Eric Fouassier

    6/10 Qu'il est difficile de noter ce livre ! Tous les ingrédients d'un roman réussi sont réunis : le côté historique trés bien documenté sur une période en générale assez mal connue : l'époque mérovingienne, des intrigues de cours, des personnages ambitieux, une ambiance violente, une nature encore indomptée par l'homme qui subit ses intempéries de plein fouet...
    Et pourtant... je n'ai pas dévoré ce livre, au contraire j'ai même mis un temps certain à le finir.
    L'action est lente, les rebondissements mettent du temps à venir et la lectrice s'ennuit ...
    L'auteur mêle personnages de fiction et personnages historiques si ces derniers sont plutôt intéressants (un gros travail de documentation a été fait), les seconds sont malheuresement assez improbables, peu charismatiques, manquants d'épaisseur... la lectrice ne s'attache pas et se désintéresse un peu de leur sort.
    En résumé, un livre qui vaut le détour pour la période historique qu'il couvre_ c'est pour cette raison essentiellement que je l'ai choisi_ mais qui ne répond pas tout à fait aux attentes qu'il fait naitre.

    13/09/2022 à 10:41 3

  • Une vérité à deux visages

    Michael Connelly

    8/10 Mes retrouvailles avec Harry Bosch, pas rouillé du tout malgré son âge ... l'écriture de Connelly est bien rodée, il mène le suspens avec talent comme il a toujours su le faire. Ce roman vous assure à 100% un bon moment de lecture, de nombreux rebondissements, des personnages bien travaillées....

    29/04/2022 à 11:27 4

  • Six de coeur

    Carlene Thompson

    6/10 Le roman se tire un peu en longueur, il y a quelques invraisemblances, le style n'est pas désagréable mais loin d'être réellement original. Il semblerait que l’auteur utilise un peu la même trame à chaque fois : des évènements malheureux dans le passé, un/des décès aux circonstances tragiques et obscures, des non-dits, des idées fausses et des accusations fallacieuses. Pas la peine de lire toute la bibliographie de l’auteure, à mon sens…
    Néanmoins, il faut avouer que j’ai apprécié certains développements dans ce roman : la description et la mise en scène de l’héroïne, son univers, son humanité… Le procédé est sans doute un peu facile, mais quelques fois, on a le plaisir de lire l’évolution d’une jeune femme équilibrée, plutôt commune : sans perversion, sans addiction, sans distinction physique ou intellectuelle extraordinaires, avec un emploi tout à fait ordinaire, ne sachant ni manier les armes ni pratiquer les arts martiaux.
    On s’attache également à certains personnages secondaires, la petite Audra, les sœurs Lewis, les chiens Alex et April…
    Le talent de l’auteure réside essentiellement, vous l’aurez compris, dans la création d’un univers de petite ville qui pourrait être la nôtre ou qui aurait pu être la nôtre dans les années 90.
    En conclusion, le suspens est assez bien mené et je me suis laissé surprendre par le dénouement de l’enquête. Par contre, l’épilogue est carrément « too much » et me fais baisser d’un point la note que j’avais spontanément envie de mettre…

    11/10/2021 à 15:56

  • Mauvais calcul

    Anders Bodelsen

    7/10 J'ai lu "Crime sans châtiment" avec ses obsolescences d'expression et traductions un peu bruts. Alors evidemment on pense à Dostoïveski, à son "Crime et châtiment" et pas seulement parce que le titre est très ressemblant. L'intrigue également, ici le crime du héros est involontaire, mais sont également abordés les thèmes de la culpabilité, du choix de la facilité, de l'absence de conséquences et du peu d'entrain du héros pour assumer la gravité de ses actes, de la sphère du mensonge dans laquelle on s'engouffre par lâcheté et dont on ne peut plus sortir.
    C'est plutôt intéressant. Il se fait biensûr rattraper par le destin, parce qu'on ne peut effacer toutes les traces, il a alors de nouveaux choix qui s'offrent à lui... continuera t-il sur la voie du mensonge, quitte à s'enfoncer irrémédiablement ou saisira t-il l'occasion de faire des aveux ?
    Au risque de spoiler, il y a des scènes de sauna entre amis (tout à fait normales et communes au Danemark) qui feront sans doute sourire et s'interroger le lecteur français, bien plus latin dans son approche de ce loisir-détente...

    01/09/2021 à 16:43 3

  • Témoin involontaire

    Gianrico Carofiglio

    8/10 Le Héros, l'avocat Guido Guerrieri, se lance à l'occasion de sa séparation éprouvante avec une femme qui l' a jadis aimé mais qui ne l'aime plus et donc le quitte, à répondre à une question essentielle : est-il un connard de la pire espèce, un connard modèle courant, sans la moindre envergure ou y a t-il chez lui quelque chose qui en vaut la peine... Le roman est en grande partie consacré à cette introspection et constitué de nombreux dialogues in petto du personnage principal. L'autre partie concerne à la description de l'élaboration et la tenue d'un procès qu'il n'a que très peu de chance de remporter...Il faut garder en tête que l'action se déroule en 1999/2000, aujourd'hui les moyens qu'il utilise ne sont plus très originaux et celà nuit sans doute au suspens de l'intrigue.
    Néanmoins, j'aime le style de cet auteur tout en délicatesse, orfèvre de la description des émotions.

    01/09/2021 à 15:58 8

  • Le Club de Macao

    Pedro Garcia Rosado

    8/10 J'ai pris ce livre au hasard sans connaitre l'auteur. Au final, c'est une bonne surprise ! Pour la forme, le style m'a un peu dérouté au début de ma lecture mais on s'y fait trés vite. Pour le fond, sans spoiler l'intrigue, une sordide histoire de prostitution, de mafia, un club de nantis imbus de leur pouvoir colonial, des figures à l'ambition et au cynisme démesurés, le récit d'une vengeance... on cherche, en vain un personnage moins détestable que les autres. Du coup, je ressors de ma lecture avec le sentiment d'avoir découvert un auteur maitrisant parfaitement le déroulé de son intrigue et sachant mener de bout en bout un lecteur intrigué qui ne s'attachera pas émotionnellement aux personnages, réveillant tout de même son empathie car certains passages sont extrémement noirs, à travers un réquisitoire contre les médias, la politique menée par des hommes corrompus jusqu'à la moëlle, et une justice qui ne fait pas son travail. Je reprendrai sans doute un autre roman de l'auteur prochainement car il mérite d'être plus commenté sur Polars pourpres.

    15/07/2021 à 18:32 3

  • L'Anomalie

    Hervé Le Tellier

    7/10 Roman choral remarquablement bien écrit. On s'attache aux différents personnages, on a envie à chaque chapitre d'en apprendre plus sur eux, leurs histoires m'ont touchée et émue car le style de l'auteur est d'une parfaite maitrise : prix Goncourt oblige !
    Moins convaincue par les explication pseudo-scientifique et le côté métaphysique du roman...
    H. Le Tellier excelle dans la création de personnages, convaincants, complexes si profondément humain... on est dans la même cour que Jean D'Ormesson, Eric-Emmanuel Schmitt et oserais-je que Giono.
    Par contre, je lance un appel, qui peut m'expliquer la toute fin, la disposition des lettres sur la dernière page ? Je me suis longuement interrogée mais je n'ai pas compris...

    19/04/2021 à 15:05 11