Ironheart

871 votes

  • Côté jardin

    Alain Monnier

    8/10 Ce court roman, singulier et cynique, mérite vraiment d'être lu car il ne ressemble à aucun autre.
    Dans la première partie de l'histoire, classique, nous faisons connaissance avec Jacques, héros malheureux, qui apprend qu'il est atteint d'une tumeur au cerveau. Seule une opération risquée au faible taux de réussite lui permettra de guérir. C'est particulièrement terrible pour Jacques qui venait juste de tomber fou amoureux, pour la première fois de sa vie, de la belle Françoise...
    Puis on attaque la deuxième partie, hyper originale dans le fond et novatrice dans la forme. Car le récit devient une suite de monologues, déclamés par une succession de personnages plus ou moins étranges. Loin d'être ennuyeux, le procédé rend la lecture rythmée, touchante mais surtout caustique et parfois amusante. Ce qui est absolument terrible car la situation est abominable et pourtant, le lecteur, affreusement mal à l'aise, sourit à de nombreuses reprises et en a honte. On a de l'empathie pour Jacques mais le pathos est jugulé par le cynisme des personnages et l'incongruité de la situation. Le contraste entre la réalité, l'état de Jacques et les commentaires parfois déplacés des autres personnages est époustouflant.
    Une affreuse histoire donc, un cauchemar éveillé plein de rebondissements tragiques. L'ultime, dans les dernières lignes, est celui qui donne son titre au roman. C'est le plus inattendu et probablement le plus cruel.

    07/02/2021 à 14:31 2

  • Retour à Whitechapel

    Michel Moatti

    8/10 Roman remarquable à tous points de vue.
    La reconstitution historique de ce Londres du XIXème siècle est éblouissante et j'ai eu le coeur serré face à la misère noire et aux abominables conditions de travail de nombre de ses habitants.
    La construction du récit est singulière car à la façon d'un patchwork multicolore, elle mélange témoignages d'époque, lettres, photos, rapports d'autopsie, articles de journaux, publications scientifiques, scènes romancées et faits supposés.
    Ce livre, lent, n'est pas un page turner mais l'alternance des chapitres consacrés aux meurtres de l'Eventreur en 1888 et ceux, plus récents, se déroulant pendant le Blitz de 1941 est parfaitement maîtrisée et génère un rythme propice au suspense et au questionnement.
    Rares sont les thrillers littéraires et élégants et là, on tient vraiment un ouvrage d'une grande classe, doté d'une écriture précise, visuelle mais toute en pudeur. Sans compter qu'il offre un hommage touchant aux victimes de Jack l'Eventreur en leur rendant leur humanité : des prostituées, pas vraiment, mais plutôt des femmes dans le dénuement le plus total, prêtes à tout pour survivre dans une société victorienne cruelle et machiste.
    La théorie sur laquelle débouchent les recherches de l'auteur est très intéressante et convaincante. Il ne faut surtout pas faire l'impasse sur la postface du roman, absolument passionnante.

    09/01/2021 à 15:14 13

  • Le village des ténèbres

    David Coulon

    8/10 Super efficace, bien flippant et totalement addictif ! En somme, tout ce qu'on recherche dans un bon thriller.
    J'ai été ferrée dès les premières pages par cette mystérieuse histoire de disparition qui tourne au vrai cauchemar (c'est violent, vous êtes prévenus !) pour tous les protagonistes.
    L'ambiance devient très rapidement pesante, sombrissime et le scénario réserve quelques trouvailles intéressantes auxquelles on peut adhérer à fond, comme je l'ai fait, ou pas du tout si on est allergique aux théories du complot ou trucs du même genre.
    Les chapitres sont ultra courts et l'histoire file à cent à l'heure. David Coulon a savamment découpé son récit pour nous entraîner dans un tourbillon de folie !

    23/12/2020 à 16:55 9

  • Les Limbes

    Olivier Bal

    6/10 Un thriller fantastique et horrifique qui se lit facilement mais qui ne m'a pas totalement convaincue.
    L'écriture est visuelle, limite cinématographique mais pas toujours très soignée avec ses nombreuses répétitions et son style un peu pauvre.
    Quant aux personnages, ils sont trop peu caractérisés pour s'y attacher. Ceci est bien dommage pour un roman de type "survival".
    Cette histoire de limbes avait pourtant du potentiel mais les choix scénaristiques de l'auteur n'ont pas été à mon goût. J'ai eu du mal à articuler la première partie du livre, intéressante avec ses expériences scientifiques sur les rêves, à la seconde en mode "créature maléfique qui met le waï", et pas qu'un peu, dans notre bas monde.

    23/12/2020 à 16:44 3

  • Le Jardin

    Hye-Young Pyun

    6/10 Ce court polar coréen, très alléchant sur le papier, s'avère au final un peu décevant.
    On ne ressent pas vraiment d'empathie pour Oghi, le "héros", pourtant paralysé, muet et défiguré suite à un accident de voiture. Et si les divers aspects de l'enfermement (mental, physique et géographique) sont bien décrits, ils ne suffisent pas à nous procurer une sensation d'angoisse et d'oppression. La faute à une écriture assez froide et dénuée d'émotion. Trop de pathos, c'est parfois lourd mais pas de pathos du tout, ce n'est pas terrible non plus !
    Et puis surtout, le déroulé s'avère très prévisible, aucune surprise dans le comportement de la belle-mère, dans le passé d'Oghi et dans le dénouement.
    La seule chose que j'ai beaucoup aimé, c'est la subtile relation affective des trois personnages principaux "au jardin".
    Mais au final, si la lecture en est agréable, ce roman n'a rien à voir avec Misery de Stephen King auquel il est comparé et qui, sur un thème un peu similaire, nous prenait aux tripes.
    Je me permets de vous conseiller plutôt, sur un thème similaire, Côté jardin d'Alain Monnier.

    23/12/2020 à 16:23 4

  • Régression

    Fabrice Papillon

    8/10 Fabrice Papillon applique, avec talent, la même recette que lors de son premier roman, Le dernier hyver, et ça fonctionne vraiment bien.
    Sa marque de fabrique ? Une singulière alchimie entre thriller sanglant ( avec meurtres sacrificiels bien corsés), histoire, sciences, mythologie et philosophie.
    Avec aussi la grosse touche d'écologie qui va bien.
    Dans ce voyage dans le temps mémorable, les personnages charismatiques historiques défilent, avec leur lot d'anecdotes réelles croustillantes et l'on voit se croiser, au fil des pages Homère, Jésus, Nietzsche ou encore Rabelais.
    On apprend une foultitudes de choses étonnantes et une fois le livre refermé, on se jette sur internet pour en savoir plus, par exemple, sur la triste destinée de la Vénus Hottentote ou les récentes découvertes sur le tombeau du Christ.
    Et la partie contemporaine est toute aussi réussie avec du suspense et une belle brochette d'enquêteurs attachants et à la personnalité bien dessinée.
    Seule la fin est un peu décevante, trop abrupte après ce tourbillon d'informations.
    Mais Régression est un roman bien écrit, absolument captivant et intelligent : c'est la triple régalade pour les amateurs d'histoire, de sciences et de thrillers intenses !

    06/12/2020 à 13:44 7

  • Le Sablier des cendres

    Jeanne Sélène

    6/10 Un très (trop) court roman fantastique à l'intrigue alléchante et au départ mystérieux.
    Jeanne Sélène écrit merveilleusement bien mais le choix de son personnage principal pose problème. C'est une véritable ordure, n'ayons pas peur des mots, et rien dans le récit, qui alterne passé et présent, ne m'a permis de trouver des circonstances atténuantes à son comportement.
    Dès lors, compte tenu du faible attachement qu'il suscite, il n'est pas très agréable de suivre ses mésaventures (qu'il crève, charogne ! o)) et la fin, pourtant maligne, laisse un goût d'autant plus amer.
    Les autres personnages sont inexistants et j'ai trouvé que l'ensemble manquait d'épaisseur et d'émotion. Dommage pour une dystopie.

    06/12/2020 à 13:19 2

  • Le Coma des Mortels

    Maxime Chattam

    8/10 Si je m'étais arrêtée aux mauvaises critiques, je n'aurais jamais lu ce roman et quel dommage ! Je me serais privée d'un super moment de lecture inclassable, un oxymore à lui tout seul puisque c'est du "feel good noir".
    Je me suis juste éclatée devant les péripéties de Pierre et pourtant, il n'y a pas de quoi rire tant sa vie est cauchemardesque. Mais oui, Maxime Chattam fait preuve d'humour caustique, sait être drôle et il nous le prouve dans cet ouvrage, un OVNI dans sa bibliographie. On sent qu'il s'est lâché, qu'il s'est fait plaisir, qu'il est sorti de sa zone de confort et franchement, c'est très réussi ! Les personnages loufoques et les trouvailles délirantes (comme les appels téléphoniques au hasard ou le côté anti Amélie Poulain) me rappellent un peu le style de Fred Vargas et pour moi, c'est un sacré compliment !
    J'ai adoré les deux tiers du livre, j'ai jubilé lors des scènes au zoo et j'ai surkiffé les personnages féminins comme Tess ou Ophélie. Certaines passages sont un peu lourds et ennuyants, il est vrai. Quant à l'intrigue, à la limite, elle importe peu et heureusement car c'est là où le bât blesse : le dénouement m'a semblé en dessous du reste et en fait, je crois que je n'ai pas tout compris...
    J'ai écouté ce roman dans sa version audio et l'interprétation de Damien Ferrette est juste délectable, un vrai bijou qui a probablement influencé positivement la perception que j'ai eue de cette histoire.

    06/12/2020 à 07:39 7

  • Dans la neige

    Danya Kukafka

    5/10 "Dans la neige" ou comment le meurtre de Lucinda, une adolescente de 15 ans est le prétexte pour un roman introspectif à trois voix : celle de Cameron, amoureux transi qui passait son temps à l'observer, celle de Jade, qui la jalousait terriblement et celle de Russ, l'inspecteur chargé de l'enquête.
    Danya Kukafka, malgré son jeune âge, possède une très jolie plume, élégante et poétique. Mais, à mon goût, le fond n'est pas à la hauteur de la forme et
    j'ai poussé de nombreux soupirs d'ennui devant les états d'âme (interminables ?) des trois personnages principaux. L'enquête, minimaliste, ne ravira pas les amateurs du genre et le suspense n'est pas franchement au rendez-vous. Mais là n'est pas le but de ce roman que certains trouveront probablement "magnifique" mais qui ne m'a ni touchée ni complètement séduite malgré, et c'est un paradoxe, l'accent mis sur les ressentis et les émotions.
    De ma lecture, je retiendrai juste cette phrase : " Et puis, comme par miracle, la neige : la plus belle façon pour le ciel de pleurer un être humain".

    06/12/2020 à 07:27 3

  • Les Désarrois de Ned Allen

    Douglas Kennedy

    7/10 Une mise en place interminable qui aboutit finalement à un honnête polar financier.
    J'ai trouvé que les désarrois de Ned étaient quand même très "supportables" en comparaison de la descente aux enfers rencontrée par d'autres personnages principaux masculins de Douglas Kennedy comme Harry de La femme du Vème ou Nicolas de Cul-de-sac. Je dois être sadique car j'ai été un peu déçue de ce point de vue ! o)
    Pas le meilleur roman de l'écrivain donc, pas le plus touchant ni le plus excitant mais l'auteur sait y faire pour nous maintenir intéressés jusqu'au bout.

    06/12/2020 à 07:12 1

  • Le Loup peint

    Jacques Saussey

    7/10 Un roman sanglant et violent qui ne peut pas laisser indifférent.
    On sait que Jacques aime bien malmener ses lecteurs, les secouer et les faire passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.
    Bref, un style toujours percutant, un scénario toujours diabolique et un suspense toujours présent.
    Mais je regrette un peu l'absence de crédibilité de ce style de thriller et surtout ce curieux mélange que nous propose l'auteur, pas forcément très savoureux ni très équilibré, de vengeance personnelle et de terrorisme bactériologique.

    23/10/2020 à 10:54 7

  • Abysses

    Frank Schätzing

    8/10 Roman monstrueux de par sa taille et de par la richesse des thèmes abordés. Les amateurs d'écologie, de géologie, de biologie marine et plus généralement de sciences seront aux anges car l'ouvrage regorge d'explications scientifiques. Les aspects philosophiques ne sont pas en reste et le lecteur s'interroge souvent face aux problématiques évoquées par Frank Schätzing dans ce livre érudit et passionnant mais hélas fort peu connu.
    Effectivement, pas mal de passages "techniques" sont un peu longs et durs à digérer mais leur nécessité me semble incontestable pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de l'histoire époustouflante contée par l'auteur.
    Certaines scènes (attaques de baleines, tsunami notamment) sont stupéfiantes et ce roman ferait une série formidable : entre le terrifiant scénario catastrophe puissance mille, impeccablement maîtrisé, les décors (Norvège, Pôle Nord...) et les personnages variés et charismatiques, il y a de quoi captiver plus d'un spectateur.
    Et contrairement à d'autres lecteurs, j'ai adoré la fin !
    Pour moi, Abysses est, malgré ses longueurs peu attrayantes, un incontournable du genre.

    23/10/2020 à 10:33 9

  • L'Heure du diable

    Patrick Bauwen

    8/10 Le "bon" docteur Chris Kovak et ses aventures horrifico-médicales vont me manquer !
    Un dernier opus réussi (mais pas celui que j'ai préféré) qui clôt en beauté une trilogie efficace et prenante. On ne s'ennuie pas une seule seconde dans cette lecture facile, aux nombreux rebondissements et aux thèmes, une fois de plus, fort intéressants.
    Cher monsieur Bauwen, après Paul Becker et Christopher Kovak, nous attendons avec impatience l'entrée en scène d'un nouveau médecin pour de nouvelles histoires pleines de suspense !

    23/10/2020 à 10:17 7

  • Les Pierres couchées

    Jacques Vandroux

    7/10 Un roman fantastique bien dodu et sans complexe dans lequel on sent que l'auteur se fait plaisir avec ses thèmes récurrents et chouchous : légendes bretonnes, sectes, démons, sorcières...
    Beaucoup de personnages, certains sont d'ailleurs très réussis comme le vieil aristocrate érudit ami du héros.
    Pas révolutionnaire, pas inoubliable mais divertissant (malgré quelques longueurs) pour peu que l'on ne soit pas allergique au surnaturel qui est très largement présent et à une écriture parfois approximative qui multiplie, notamment, certaines répétitions maladroites.

    26/09/2020 à 11:00 3

  • La Femme secrète

    Anna Ekberg

    8/10 J'ai été agréablement étonnée par ce thriller danois que j'ai commencé sans grand enthousiasme.
    Je ne m'attendais pas à autant d'intensité après un début assez mou du genou, un synopsis minimaliste et une couverture fadasse pas super réussie.
    Mais la mise en place pépère se transforme en tourbillon et le duo d'auteurs nous offre deux passionnantes quêtes qui vont nous mener dans des univers inattendus et dissemblables comme l'art extrême ou la spoliation des entreprises juives lors de la seconde guerre mondiale.
    Deux investigations pour le prix d'une avec alternance de chapitres et de cliffhangers, histoire de bien maintenir le suspense. C'est le pied !
    A noter des points communs troublants avec "Il était deux fois" de Franck Thilliez :
    Dans les deux ouvrages, les personnages principaux deviennent subitement amnésiques et mènent une enquête qu'ils ont déjà menée, à l'identique ou presque, par le passé.
    Et dans les deux cas, leurs recherches vont les confronter à des formes d'art très particulières et similaires...Mais là, chut ! Je vous passe le relais pour faire connaissance avec ces deux excellents romans.

    26/09/2020 à 10:33 6

  • Il était deux fois

    Franck Thilliez

    9/10 Tout a été dit sur cet excellent thriller parfaitement conçu et écrit. Son imbrication avec le précédent roman "Le manuscrit inachevé" est géniale et donc, la lecture de ce dernier est impérative avant d'attaquer "Il était deux fois" sous peine de passer à côté d'un procédé littéraire novateur.
    L'enquête est passionnante et j'ai été très touchée par le personnage de Gabriel et son histoire dramatique. Pour une fois que je trouve un personnage de Thilliez sympathique !
    A noter que, que contrairement aux autres titres de l'auteur, celui-ci comporte peu de scènes insoutenables. Si les derniers chapitres sont difficiles et serrent le coeur, l'ensemble reste supportable malgré les thèmes traités.

    26/09/2020 à 10:17 15

  • Dans son silence

    Alex Michaelides

    8/10 Gros page turner, c'est indéniable.
    Mais ce type de roman, avec des psychothérapeutes comme personnages principaux, a tendance désormais à mettre tous mes chakras en éveil. Dès qu'un psychiatre apparaît dans un bouquin, une petite sirène rouge se met à clignoter dans ma tête avec ce mantra : "attention, tu vas te faire bananer en beauté".
    Et c'est bien sûr à pas de loup que je suis rentrée dans l'histoire, m'attendant à de sales coups de la part de l'auteur. Certains ne m'ont dont pas surprise mais d'autres sont parvenus à contourner mon système d'alarme interne d'où ma note généreuse pour un livre qui devrait plaire au plus grand nombre.

    26/09/2020 à 10:07 8

  • Un(e)secte

    Maxime Chattam

    6/10 Clairement pas le plus excitant des Chattam, il est vrai. Les insectes, ce n'est pas trop mon truc mais c'est un ressenti purement personnel et d'autres lecteurs pourraient, au contraire, trouver cela très folichon.
    Pour autant, un(e)secte se laisse lire sans déplaisir ni ennui. L'intrigue n'est pas révolutionnaire, les personnages auraient pu être plus sympathiques, le rythme est un peu "mouligasse" mais au final, ça passe bien quand même.

    26/09/2020 à 10:00 4

  • Et toujours les Forêts

    Sandrine Collette

    9/10 Et toujours la fabuleuse plume de Sandrine Collette.
    Et toujours son exceptionnel talent.
    Pour une histoire minimaliste avec peu d'action, peu de personnages et pourtant, quelle intensité !
    Déjà les premières pages, poignantes, donnent le ton. Le roman va être dur, le roman va être triste.
    Et c'est le cas, jusqu'au bout.
    Un récit post-apocalyptique déchirant et sombre, où le lecteur, tout comme Corentin, guette désespérément le retour de la moindre petite pousse d'herbe, mois après mois, année après année.
    Si le thème et le traitement ne sont pas vraiment novateurs, l'écriture de Sandrine Collette, la sensualité de ses descriptions et l'intensité de ses personnages subliment tout. Et certains de ses choix (comme la relation entre Mathilde et Corentin) sont audacieux et sortent des sentiers battus.
    La deuxième moitié du livre est époustouflante. Ce combat pour la survie et pour la reconstruction alors que le monde et la nature sont dévastés offre une leçon de vie mémorable.
    Heureusement que l'auteure nous gratifie de quelques onces de bonheur pour desserrer l'étau de noirceur qui nous étreint : le chiot aveugle, les enfants lumineux, les pommes de terre salvatrices.
    Mais j'ai cru avoir une crise cardiaque lors du dernier chapitre. J'ai mentalement supplié Sandrine Collette de ne pas "faire ça" et j'ai retenu mon souffle à chacun de ses mots. Et bien sûr, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps face au paradis perdu.
    Un roman qui va me hanter, longtemps.

    24/08/2020 à 16:20 11

  • L'Institut

    Stephen King

    6/10 Un roman un peu difficile à noter.
    S'il avait été écrit par un autre auteur, j'aurais été plus généreuse mais venant du King, je m'attendais à mieux. Et oui, c'est terrible mais devant un tel talent mon niveau d'exigence est forcément devenu très élevé.
    J'ai vraiment accroché à la première moitié de l'ouvrage, même si j'ai trouvé le sort réservé à ces enfants de l'Institut, difficile et poignant.
    Cependant, j'ai décroché à la seconde, quand la télépathie et la télékinésie sont rentrées en jeu. Certains passages m'ont paru interminables.
    Mais surtout, j'ai eu l'impression que Luke, bien que très attachant, phagocytait tout le récit. Certes, c'est le héros, mais quand on sait qu'habituellement King chouchoute ses personnages, même ceux qui ont une durée de vie limitée à quelques pages, on est déçu du traitement qu'il leur a réservé dans ce livre. Quel dommage de ne pas avoir plus développé l'histoire et la psychologie des enfants ou des employés de l'institut ! De même, le shérif et son adjointe sont à peine ébauchés et ils ne servent pas à grand chose finalement.
    Bref, il y a une sorte de déséquilibre narratif entre la première partie, touchante, intrigante et immersive et la seconde, qui manque de souffle, d'émotion et d'un final convaincant.
    Cela reste malgré tout du Stephen King, avec sa fluidité, son imagination débordante et son indéniable talent de conteur.

    24/08/2020 à 15:39 4