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On ne vit que deux fois
7/10 Tu l'attendais depuis l'année dernière, je le sais, toi qui aimes dire fièrement "je connais quelqu'un qui ambitionne de lire plus de James Bond qu'on peut en voir au cinéma".
Me revoilà donc avec la cuvée de l'année ! Une cuvée de saké, cette fois-ci.
James Bond est, ouf, toujours aussi sexiste.
James Bond est, ouf, toujours aussi porté sur l'alcool.
James Bond est, ouf, toujours autant joueur compulsif.
Bon, c'est encore du sale qu'il nous fait le James ! Là, il s'en prend aux japonaises. Niveau jeu, il parie des bisous sur la bouche ou des sauteries au futon à.... Pierre, Ciseaux, Feuille !! Juré !
Niveau intrigue, le neurologue qui a ausculté James Bond après la mort de Tracy, la femme qu'il avait épousée dans le précédent opus, et ses 2 échecs de missions d'affilées, conseille à "M" d'offrir à 007 une mission à haute responsabilité pour le royaume ; ce qui le ferait revenir dans le droit chemin ; car oui, ce neurologue est le seul à se rendre compte que James est certes un organe reproducteur masculin hyperactif alcoolique mais qu'il a un bon fond soignable par... le boulot. Hum, hum...
Et c'est parti pour une promotion vers un matricule à 4 chiffres (mieux que la section double 0) et donc vers les hautes sphères diplômatiques, au Japon, pour une mission dite impossible.
Il doit récupérer des informations confidentielles de la part de Tigre Tanaka mais ce dernier souhaite un service en echange. Bond va évidemment l'accepter et il va de nouveau, ô hasard de l'histoire, revoir son cher ennemi Blofeld, fan absolu des bombes atomiques (mais les vraies, lui, pas celles qui rougissent et tombent amoureuses quand on leur claque les fesses), reconverti en expert en plantes mortelles.
On va avoir pas mal d'infos sur la vision de la culture japonaise de la part de Ian Fleming. Je ne sais pas si tout est vrai ou si c'est en partie du cliché, mais le déshonneur et le suicide kamikaze y figurent en bonne place avec beaucoup beaucoup (j'ai dit beaucoup) d'astuces sur toutes les plantes qui aideraient à provoquer la mort (au suicide, généralement) et va donner du fil à retordre à 7777 (et ouais, bien trouvé le matricule hein ? Bein regarde ma note finale, tu vas te sentir comme dans Inception).
Un peu classique tant sur l'approche que sur la résolution, mais à vrai dire, c'est ce qu'on cherche en lisant un tel livre : on veut du vrai, on sait qu'on va lire quelque chose d'ancré dans son époque, et si on voulait lire plus politiquement correct, on ne lirait plus de James Bond écrit par Ian Fleming.
Une fois admis ceci, on se laisse prendre.
Même si parfois, je dois bien l'avouer, j'aimerais qu'il s'améliore en féminisme, notre Jimmy British. Un peu. Pas au point de devenir James Woke, mais qu'il soit un peu plus respectueux des femmes n'enlèverait rien à sa manière de sauver le monde.
La fin montre tout de même que Mister Fleming veut distiller un peu d'humanité dans le Martini qui coule dans les veines de notre espion secret mondialement connu. Mais bon, ça reste un peu maigre comme tentative, mais c'est "amusant".
Je positionne donc mon 14e opus (c'est le 12e de la série) sur un dépaysant 7/10 dans mon échelle de fan d'espion international.06/08/2024 à 18:43 2
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Entre deux mondes
9/10 Tu t'assois confortablement, tu ouvres ce livre, tu n'as rien vu venir et là, il te gifle. Et tu ne le lâches pas. A chaque chapitre, c'est une claque.
Je t'aurais prévenu.
Dès l'intro, car c'en est une, l'incipit glace le sang. Il suffit de lire les 10 premières pages pour savoir qu'on ne s'arrêtera pas avant de savoir, avant de sauver tout ce monde, ces humains.
On va parler espionnage, vie de famille, réfugiés de guerre et Jungle de Calais, police. On est vraiment entre tous ces mondes. Et tout ça est réaliste, réel.
Entre deux mondes : vivant et mort, guerre et paix, Syrie et Angleterre, jeune et vieux, pauvre et riche, fort et faible, violence et douceur.
Le rythme des chapitres alterne comme le souffle du témoin que j'ai été : tantôt courts et rapides, parfois lents et coupés. On respire en même temps. Difficilement. Humainement.
Avec une telle histoire, j'ai compris, s'il le fallait encore, d'où pouvaient venir certains migrants, ce qui les avaient poussés vers un autre monde dont le trajet passe aussi près de la mort, ce seul risque où le maigre bénéficie est l'espoir infime d'avoir au pire la même vie, ailleurs.
C'est vraiment un thriller aux messages humanistes troublant et redoutablement bien imagé que j'ai lu.
Avoir découvert la jungle, les policiers qui la "gère" pour des questions qui les dépassent. Ils vivent au jour le jour face à cette détresse dont ils sont les observateurs mais savent tous qu'après, ils ne s'en remettront jamais.
C'est vraiment un livre qui bouscule !
La fin de l'enquête "prétexte" est trop classique à mon gout pour en faire un chef d'oeuvre du thriller, mais le contexte est à lui seul une raison nécessaire pour lire ce livre d'exception, et malheureusement réel.
Un 9/10 dans mon échelle de (dé)goût face à ces situations insoutenables.04/08/2024 à 15:14 3
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Norferville
8/10 Rien qu'en dévorant le préambule, style pré-générique, on sait qu'on va plonger dans un suspense glaçant.
Autant le dire tout de suite, je ne pense pas qu'il existe un autre auteur que Franck Thilliez qui me convienne mieux pour entrer immédiat dans une histoire. Son style d'écriture est exactement synchronisé avec mon style de lecture.
Précision faite, le fond ayant encore une fois fait mouche, j'ai pris un pied toujours aussi jouissif à chaque frisson. Et de frisson, il en est question. J'ai été glacé par les situations et par la géographie.
Le Canada, 2eme pays le plus étendu du monde regorge de territoires hostiles où la vie y a été chassée pour y implanter de la vie industrielle destructrice.
Quand on est un monstre, c'est le terreau glacé idéal pour laisser grandir ses pulsions meurtrières sur des femmes sans nom, sans attaches.
Entre atrocité et réalité, tout est froid. Tout est sang. Tout est naturel. Entre paysages majestueux et personnages profondément horribles, on est chaleureusement portés par des humains résilients, attachés à leurs racines et cherchant à conserver la beauté de leur monde. En plus de tout cela, Norferville est un personnage du livre. On la voit vivre, on la sent, on la ressent.
Un one-shot qui glace ! Aucun personnage n'est épargné, comme sait le faire Franck Thilliez.
Je gèle cette lecture sur le frais échelon 8/10 de mon échelle de goût.30/06/2024 à 20:31 7
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Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès
9/10 J'adore ces titres qui accrochent. Romain Puértolas aussi. Après un envoûtant L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea (c'est pas moi qui fait des avis trop longs, c'est les auteurs que je lis qui m'obligent, Votre Honneur !) il m'envoute de nouveau avec l'affaire du siècle. En tous cas, du mien. Pas sûr que je vive une affaire aussi dingue que celle de Xavier Dupont de Ligonnès (ah si, peut-être Daval, mais bon, comme elle est "terminée", c'est moins fantasmagorique sur le long terme). Et ce roman sous forme d'enquête imbriquée à un procès tient toute sa promesse. C'est de la fiction mais ça sonne vrai !
Pour parler du fond, que ferais-tu, toi, si tu pensais voir ce type ? Tu réagirais tout de suite ou après ?
Franchement, déjà, est-ce que tu n'aurais pas un peu peur de te tromper (aéroport de Glasgow, hein ! La honte intersidérale du journalisme) ? Tu interviendrais comment, à quelle réactivité, avec l'aide de quelqu'un, seul ?
Et bien Romain Puértolas, lui, obsédé par cette affaire, s'est posé la question qui me taraude maintenant, voire m'obsède, à cause de lui ; car si on attend tous la réponse à la question "mais qu'est-il devenu", lui, se demande "et si c'était moi qui le retrouvais".
Je trouve cet angle génial.
Et en plus, c'est drôle.
Du Puértolas dans le texte.
A lire car c'est avant tout une très bonne enquête et la manière de la penser, de la construire, est très intelligente. Et autre avantage de le lire maintenant, c'est que lorsqu'il sera retrouvé pour de vrai, ça aura moins de saveur. Même si perso, à mon avis (oui, tu t'en fiches mais tant pis (tu es arrivé là dans mon avis, (c'était un piège, en fait (tout ça pour ça)))) je suis sûr qu'il est mort ; donc ce livre, tu pourras le lire quand tu veux : il aura toujours la même saveur.
Un 9/10 dans mon échelle de goût, tant sur la forme que sur le fond. L'exercice est brillamment réussi !
PS : mais sans rire, si on le retrouve, nommons-le Ministre de l'économie. Parce que s'il est retrouvé demain, il aura tenu quand même 13 ans avec 30 balles en poche, retirés dans ce distributeur à Roquebrune-sur-Argens. Alors la vraie question serait : Rat ou Génie de la finance ? J'ai mon idée. Mais en fait, j'ai plein d'idées sur cette histoire. Comme toi, j'en suis sûr. Et comme romain Puértolas, cet auteur très... malin.27/04/2024 à 02:04 7
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Mamie Luger
8/10 J'ai lu un scénario de sitcom.
Et une bonne sitcom, qui plus est !
Ça démarre super fort, les ficelles sont grosses, on attend la vanne, et on sait que jusqu'au bout on va se marrer avec des situations loufoques. Dès la 3e phrases, on sait tout ça.
Berthe Gavignol, 102 ans, serial killeuse à la guouaille décomplexée due à l'âge de ses artères vient de se faire arrêter par l'inspecteur Ventura qui pensait devoir la sauver mais va devoir s'expliquer de son dernier coup de folie qui a atteint son voisin qu'elle dit avoir confondu avec un Rom qui venait de lui voler sa 4L alors qu'il s'agissait finalement de l'Audi TT de ce fameux voisin, mais comme ces 2 véhicules font le même bruit, tu vois venir le quiproquo-prétexte... [Reprise de souffle traditionnel ici]
Si ça c'est pas un résumé appétissant en une seule phrase, je ne sais pas quoi faire !
Si je voulais faire dans l'avis putaclic, je dirais "le 5e va t'étonner" mais non-seulement ça te donnerait une idée du nombre de victimes minimum mais surtout, ça ne refleterait en rien le type de meurtres que seule la lecture, drôle, d'une telle histoire va te partager.
Quand bien même, le 5e..., il va t'étonner !
Loin, très loin d'une Tatie Danielle (ref' de vieux, désolé ; mes artères, tu coco ?) qu'elle aurait pu devenir de part l'insouciance due à son âge, cette serial killeuse, féministe, est totalement libre mais inlassablement abîmée par la vie qui s'est amusée à la martyriser. Tu vas aimer humainement cette grand-mère qu'on devrait légalement détester. Les constats ne se font jamais sans contextes, c'est ce qu'on apprendra ici.
Les dialogues sont savoureux sur fond d'une histoire à plusieurs temps racontée par un auguste à son clown blanc : l'enquête, comme la vie de Berthe, va défiler devant nos yeux rieurs comme des coups tirés avec un luger semi-automatique (mouarf ! Facile ! Mais c'était trop tentant).
Et comme c'est rare dans une bonne série, il est important que je précise avoir aimé l'episode final.
A lire entre 2 livres sérieux ou longs, ce titre est une respiration, comme un bon vieil épisode mixé de Brooklyn Nine-nine (pour l'interrogatoire) et How I met your mother (pour la vie) le tout enrobé d'une verve argotique à la Frédéric 'San-Antonio' Dard (les fans me pardonneront de cette nouvelle comparaison de ieuv', mais pour ceux qui ne connaissent pas, au moins, ça permet de sonner vrai dans le woke à pensées !)
Un drôle de 8/10 dans mon échelle de goût personnel, pour la tendresse globale mais aussi et surtout pour les vannes dont je voudrais me souvenir afin de les replacer aux bons moments quand j'aurai 102 ans ; lorsqu'on m'interrogera sur les cadavres qui jonchent le sol de ma cave intérieure (décomplexé et libre : merci, Berthe, pour cette leçon de vie féministe)21/04/2024 à 23:18 9
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Un Animal sauvage
9/10 Si tu lis mes avis (force à toi !), tu peux facilement lister les rares écrivains dont je ne loupe aucune sortie d'un seul de leurs livres. Tu sais donc que Joël Dicker en fait partie. Et cette fois-ci encore, je n'ai pas été déçu.
Pour une fois, on ne parle pas de meurtre sanglant ou de situation sordide d'une noirceur troublante. J'ai lu ici un roman à suspense, avec des mystères, des secrets, des non-dits, de l'amour, de l'amitié, des trahisons, des réconciliations ; la vraie vie en somme.
Joël Dicker joue avec le temps. Il imbrique, il rythme, il ralentit. Il joue avec juste 7 minutes, qu'il étire pour mieux nous les faire vivre.
Ce sont ces 7 minutes qui sont la colonne vertébrale de cette histoire. De ces histoires, plutôt. A partir d'un seul braquage qui doit donc durer 7 minutes pour réussir, Joël Dicker nous place au cœur d'une histoire courte et passionnante à multiples étages comme il en a pris l'habitude.
Le temps se mêle et se démêle sans nous faire perdre le fil de l'histoire principale. Toutes les situations se répondent. C'est remarquable ! C'est ultra addictif alors qu'au final, on pourrait penser qu'il ne se passe rien. Sauf que !
Sauf que Joël Dicker répond directement aux questions qu'il VA poser. Il joue avec le temps, je te le dis ; notre temps de lecteur.
On passe de la légèreté à l'angoisse sans s'en rendre compte. C'est vraiment sauvage et les humains sont ici décrits à la perfection : personne n'est tout blanc, personne n'est tout noir. Les personnages secondaires impactent les premiers rôles, et inversement.
2 couples au centre. L'un admire l'autre. L'autre envie l'un. Les vies se croisent. Les apparences explosent. Chaque événement à son importance. Chaque micro détail peut ébranler l'édifice fragile d'une vie bien rangée, et on ne les voit arriver qu'après.
Ce roman est court par rapport à ses précédents, et il se lit très très vite.
L'action n'est pas présente à chaque page, mais les excellents dialogues donnent un dynamisme assez troublant : ils permettent de se rendre compte que ce ne sont pas les personnages qui bougent, c'est l'environnement dans lequel on croyait jusqu'alors qu'ils évoluaient.
On est tour à tour dans la tête des personnages, ou un objet dans la pièce ; on est le vrai spectateur de cette histoire qui nous happe.
J'ai tourné les pages sans pouvoir m'arrêter et ça faisait longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à me plonger dans une histoire.
Les ayatollah de la littérature classique, qui aiment détester le succès populaire, ne s'y retrouveront pas. Par principe, et parce que Dicker nous a fait du Dicker, et c'est tant pis pour eux. Ceux qui cherchent les bonnes histoires parfaitement racontées en auront pour leur rythme cardiaque. Tant mieux pour eux.
C'est un sauvage 9/10 dans mon échelle de goût.
Rendez-vous à la prochaine histoire !12/03/2024 à 01:26 8
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La Femme au dragon rouge
8/10 Après un très flippant Furie divine sur l'endoctrinement des islamistes radicaux terroristes, voilà une histoire encore plus flippante sur le parti communiste chinois.
Sur la base de faits réels, la construction en 2 temps non imbriqués est encore une fois très bien pensée.
D'un côté Tomás Noronha mène son enquête (pour sauver une nouvelle fois sa femme qui, décidément, commence à être le point de départ de pas mal de soucis pour lui, après ses lubies sur le circuit animal et alimentaire dans Âmes animales !) en temps réel.
De l'autre Madina, une chinoise Ouïghoure dont on va vivre plusieurs années de son existence, de sa prime-jeunesse à sa vie de femme, au rythme de son violent apprentissage de la "culture" communiste.
Si les passages avec Tomás restent encore (parfois) lourds à lire, trop stéréotypés, avec des dialogues aux relances inutiles, JR Dos Santos excelle dans la partie Témoignage, avec le ressenti de Madina résolument atroce et inhumain. Tout comme l'auteur l'avait fait avec les magistrales biographie de Gulbenkian et Vie du magicien dans le camp de concentration de Birkenau, on vit ici la puissance du parti communiste chinois, depuis l'intérieur et les environs du système.
Et on voit parfaitement où veut en arriver le Parti (je ne dis pas "la Chine" car ce pays est aussi très bien décrit comme une victime de ses dirigeants de l'ombre) au niveau international.
C'est très inquiétant et comme en a l'habitude maintenant JR Dos Santos, il utilise une approche romanesque (son visage d'écrivain, donc) pour sublimer le réel et mieux le dénoncer (son métier de journaliste).
Technologie, idéologie, politique, social, sociétal, commercial, religieux, familial, amical, medical, scientifique, militaire, et même l'Histoire, tout y passe !
Toute la tactique communiste radicale est épluchée pour mieux la dénoncer. Et c'est surpuissant. Il faut bien ça pour tenter de faire changer l'inéluctable.
L'inéluctable...
A lire absolument !
Comme un reportage, comme un thriller, comme une dénonciation, comme un cri d'alerte, comme un manifeste, mais avant tout pour se rendre compte que le mal est déjà parmi nous et qu'il faut le combattre encore plus forcément que le laisse supposer leur adoucissement, au même titre que le radicalisme sous toutes ses formes.
J'aurais même tendance à penser que c'est un mal encore plus pernicieux que les nazis en leur temps ou islamistes actuellement car personne ne sait réellement qui dirige "le Parti", même s'ils ont un "chef" (qui, après l'avoir été, peut très bien être lui-même enfermé dans les camps qu'ils lui-même contribué à faire prospérer)
Comment discuter avec une entité inconnue, faite de soldats (même les civiles) qui ne savent pas qui les manipulent mais le font avec convictions, pour leur propre survie ?
Un 10/10 pour le fond, un 7/10 pour la forme (comme d'habitude, malheureusement) donc au global, un 8,5/10 pour mettre en lumière le travail remarquable sur ce fléau qui n'attend rien d'autre que son heure pour nous envahir, même s'il est peut-être déjà trop tard. Et comme toute religion radicale (oui, oui), elle a tout son temps pour y arriver, quitte à attendre quelques générations de plus. Ce n'est pas un dirigeant qui veut le pouvoir durant sa vie, c'est une idéologie qui dépasse les corps.
Je dédie cet avis à tous ceux qui pensent qu'en France, nous vivons dans une dictature où rien ne peut être dit...
Syndrome Dunning-Kruger, toussa toussa...16/08/2023 à 19:18 2
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Les Fantômes de Kiev
9/10 2nd opus de la série mettant en scène Edgar van Scana, cette histoire est imprégnée de l'actualité autour de la guerre entre la Russie et l'Ukraine.
C'est technique juste comme il faut pour comprendre non seulement que le sujet est complexe mais à la fois aussi pour bien se rendre compte qu'on est très très loin de tout connaître en matiere d'espionnage.
(D'ailleurs, il est à un moment donné que la France était parmi les meilleurs en espionnage, devant même les services secrets israéliens sauf qu'au contraire de ces derniers, nous ne communiquons pas sur nos victoires.)
La France se retrouve en bonne place (pour ne pas dire complètement piégée) au sein de ce conflit et doit donc se sortir de cette ornière internationale. S'il s'avère que c'est vrai - et je n'en doute que très peu - c'est un truc dingue que nos dirigeants ont validé en croyant bien agir !
Le Kremlin en veut à la France et va le lui faire payer. On découvre l'avance technologique de certains pays européens sur la Russie qui se défend ou attaque, elle, avec un patriotisme tout aussi puissant et dévastateur que nos armes de pointe.
D'un agent secret infiltré tué à un complot plus que menaçant avançant masqué, on découvre que le réseau russe n'est pas si tentaculaire (donc d'autant plus plausible), car on sait d'où tout part.
Il y a plusieurs histoires dans l'histoire et tout s'imbrique de manière "classique". Ce qui l'est moins, c'est ce qu'on y apprend, c'est le fond des histoires. C'est passionnant et flippant comme tout roman d'espionnage qui se respecte.
Énorme coup de coeur pour les dizaines de pages des chapitres 70 et 77 de la partie 2, qui ne font pas avancer l'intrigue mais décrivent par le détail les vies ukrainiennes dans le premier et russes dans le 2nd, visuellement et quotidiennement ! Effroyable ! Glaçant !
Cet Edgar est un James Bond des temps modernes ; c'est un plaisir de le voir manœuvrer loin de ses bases, toujours à l'aise avec ses techniques de la DGSE bien éprouvées. Il ne semble pas si infaillible que ça, ce qui pourrait donner une ou plusieurs suites aux aventures "légendaires" de ce "héros". Tout comme James Bond, il a de la chance. En tous cas, il sait la provoquer.
Cédric Bannel m'avait déjà bluffé sur sa parfaite connaissance de l'Afghanistan. Il continue à me faire découvrir avec la même force d'écriture l'espionnage en son cœur, en Russie et Ukraine cette fois-ci.
S'ils cherchent toujours quelqu'un pour prendre la suite du bureau des légendes, cet auteur me parait être l'homme ideal !
Un secret 9/10 dans mon échelle de goût d'espion en herbe !09/08/2023 à 17:46 6
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La Faille
9/10 Un incip in media res comme je les aime !
Un pré-générique de folie ! Une planque, une course poursuite, des fêlures, on se demande juste si on va être en apnée comme ca jusqu'au bout !
Et on respire quand, nous, alors ?? Et bien c'est là toute l'intrigue.
Merci encore Franck Thilliez, c'est moche ce que tu fais subir à tes personnages et tes lecteurs !
Si ça demarre aussi vite, aussi intensément, c'est pour trancher encore plus avec le sujet de fond de ce titre : la mort. Celle qu'on touche du doigt tout juste après la vie ; limite l'entre-deux. Tout y est donc plus tranquille, plus figé, plus définitif. Enfin... tout devrait l'être, car avec Franck Thilliez, on court même avec la mort.
Sous de faux-airs des films Destination finale où la mort veut rattraper ceux qui tentent de lui échapper, ce titre fait référence à l'art, à la science, aux neurosciences, à la psychiatrie, aux cerveaux, aux croyances, à la mythologie, et le tout de manière tres réaliste comme à chaque fois, et toujours de manière chirurgicale, propre et nette.
Toujours sans pitié avec ses personnages auxquels on s'attache depuis les 12 tomes précédents de cette saga, j'ai trouvé le rôle de Lucie plus en retrait par rapport à celui de Sharko. Ce n'est plus tant un binôme dans cet opus, c'est un couple de flics. Peut-être que Lucie aura sa propre enquête d'ici peu car là, je le sens mal pour elle si elle ne devient que la mère, l'épouse et la coéquipière flic d'un autre flic tête brûlée. Même si certaines scènes montrent heureusement qu'ils restent les enfants-de-papier chéris de mon auteur préféré.
Le premier tiers du livre installe lentement mais sûrement le thème des expériences de mort imminente (EMI, pour les intimes) mais impossible de s'ennuyer tellement tout s'enchaîne rapidement. Les 2 tiers finaux creusent le sujet de manière ultra-efficace jusqu'au dénouement final d'autant plus dingue qu'il est étayé de vraies découvertes qui vont nous porter dans les prochaines années vers des questions humaines et éthiques aussi fondamentales que celles de l'intelligence artificielle. Le cerveau et l'intelligence artificielle vont bien nous occuper, aussi, en attendant, divertissons-nous avec un Thilliez qui nous permet d'encore espérer que ce monde restera imaginaire.
Sur mon échelle de goût, La faille est bien installée sur l'échelon d'un 9/10 sur lequel beaucoup d'autres titres de Franck Thilliez sont déjà bien positionnés.25/07/2023 à 19:22 6
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Tous les membres de ma famille ont déjà tué quelqu'un
7/10 Tous les codes du roman policier sont là et respectés. Avec une narration humoristique qui détonne.
L'auteur a respecté son deal de départ : jouer franc-jeu.
Il parle très souvent au lecteur que nous sommes et j'ai pu y retrouver du Moerell et de l'Edika (référence de fan de Fluide Glacial, déso) dans cette manière d'écrire ; et ca fait du bien. Pour la référence citée sur la 4e de couverture avec la série Netflix dans laquelle joue Daniel Craig (à couteaux tirés), je la trouve très juste, même si le rythme n'est pas aussi enlevé que son cousin télévisuel.
On retouve les caractéristiques d'un Whodunit, un bon roman à énigmes et à tiroirs.
L'histoire ? Je ne vais pas la décrire car le titre est aussi explicite que la BD intitulée "C'est le jardinier qui a fait le coup". On se retrouve comme dans un bon Colombo sous acide où tout le monde sait qui a tué, et on va donc se focaliser uniquement sur le "comment et pourquoi". Mais avec la maniere en plus, ce qui fera la différence.
Je me rends compte que jamais je n'ai fait autant de références à d'autres oeuvres pour tenter de décrire une de mes lectures. Comme si je voulais à tout prix faire entrer ce titre dans une case. Alors que peut-être qu'il a, à lui seul, une seule case ! Son originalité est son ton unique. Je m'en souviendrai comme tel. En tous cas, plus que son histoire. Et je pense que c'est justement ce qui était recherché. En ça, il est reussi !
Rien à ajouter, si ce n'est la position de ce drôle de livre sur mon échelle de goût : un bon 7/10 sur l'échelle du frais et de l'original.21/07/2023 à 16:09 6
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L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea
9/10 Fluide, simple, efficace et tendre. Au départ, une idée surréaliste basique d'un indien dont on pourrait croire qu'il n'a pas de chance, et tout s'enchaîne à un rythme soutenu mais parfait pour ce qui devait durer 10 pages : l'armoire dans laquelle notre héros se cache bouge, donc il dit "hohé ! Il y a quelqu'un dedans". Et hop ! Les monteurs Ikea ouvrent le meuble, le voit, et tout le monde se marre de cette situation cocasse et puis voilà.
Mais non, l'idée de génie de cet excellent feel-good est de poursuivre dans la loufoquerie, à chaque étape de son voyage, en arrivant à le rendre réaliste ! Car oui, j'y ai cru ! Je l'ai voulu et j'y ai pris du plaisir.30/04/2023 à 10:33 5
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La Boîte à magie
Henrik Fexeus, Camilla Läckberg
8/10 Mon premier Camilla Läckberg. J'attendais une nouveauté qui ne faisait pas partie d'une de ses sagas. J'ai de la chance, c'en est une mais c'est le 1er tome !
Et j'ai de la chance : les 2 héros torturés de TOC et autres obsessions sont très intéressants. Donc je serai là pour le 2.
L'écriture est on ne peut plus agréable car elle met dans l'ambiance avec une alternance redoutable entre chapitres lents et descriptifs pour des scènes de vie banales mais importantes pour comprendre les caractères des une et des autres avec des chapitres vifs et accrocheurs sur l'enquête.
L'enquête avance finalement tous les 3 ou 4 chapitres car entre temps, on découvre surtout la vie (ou la vision) d'un personnage. Ça donne donc ce faux rythme assez agréable quoique parfois un tout petit peu trop plat ; notamment avec des scènes un peu bateaux entre les personnages qui se cherchent d'un point de vue amical-voire-plus-si-affinités.
L'enquête tourne autour de la magie, un domaine déjà pas mal traité mais ici, ce qui m'a le plus intéressé, c'est surtout que Vincent est mentaliste. Et là où c'est bien fait, c'est qu'on comprend bien que le mentalisme est tout sauf de la magie. C'est de l'observation. J'ai vraiment apprécié cette manière de driver les portraits et les recherches, même si comme souvent, c'est presque trop peu utilisé.
Un magique 8/10 dans mon échelle de goût. Vivement la suite car il y a vraiment matière !12/08/2022 à 16:42 5
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L'Espion qui m'aimait
6/10 Que serait mon été sans lire un James Bond ? Réponse : un été sans lire un James Bond.
Voici donc mon ressenti sur ce nouvel opus - le 9e dans l'ordre de parution et le 15e dans mon ordre personnel de lecture - dont la traduction du titre en français est extrêmement précise, pointue, juste, voire parfaitement littérale car l'original imaginé par Ian Fleming est "The spy who loved me".
Et comme tout bon franchouillard qui se respecte le sait :
The spy who loved = Motel
Me = 007
I'm bilingual. French bilingual.
Quant au fond - dont j'espère que le traducteur a eu la présence d'esprit de le faire relire à un natif car manifestement, il n'a pas eu la moyenne au TOEIC du premier coup - il est aussi éloigné du registre habituel de l'agent secret que le titre français l'est de sa VO.
Car ici, même la narration est nouvelle : en effet, tout est écrit comme un journal intime, à la première personne du... féminin !?
On est alors en droit de se poser la question : "Ian Fleming était-il finalement, par un éclair de lucidité quant à la trop forte mysoginie dont il a affublé son héros dans les opus précédents, un des instigateurs, un des déclencheurs très en avance du mouvement MeToo ?"
Je ne vais pas répondre directement à cette question mais plutôt vous faire jouer à un petit jeu de piste avec 2 tout tout petits et très très discrets indices qui devraient tous nous mettre sur la voie.
--> 1e indice : Vivienne - c'est le nom de l'héroïne de cet opus - se regarde dans une glace après s'être fait, sans consentement aucun, pincer les fesses jusqu'à en garder la trace des doigts. Elle rougit de plaisir en se disant que très certainement elle doit être amoureuse de celui qui vient de l'agresser.........
--> 2e indice. Attention, il pourra peut-être être considéré comme un peu trop subtile aux yeux d'un lecteur non attentif. Je préfère prévenir car j'abuse peut-être dans ma compréhension de ce qui est dit à demi-mot. Il est écrit noir sur blanc, toujours sous forme de pensée de notre chère Viv' (son surnom) juste après avoir fauté avec l'ami James : "Toutes les femmes aiment être un peu violées. Elles aiment être prises. C'était sa douce brutalité à l'égard de mon corps meurtri qui avait rendu sa façon de me faire l'amour si merveilleuse, si bouleversante."
Émouvant, hein ? Raaah punaise, avec toutes ces émotions, je reprendrai bien un bon verre de Martini, moi. Si seulement une femelle pouvait me le servir, là, maintenant, en hommage à ce temps béni où nous les Alpha, règnions sur le monde.
Bref.
Revenons à nos beauf' heu, je voulais dire nos moutons. Dans ce Motel 007, on ne trouvera pas trace de James Bond avant la moitié du livre et surtout, on découvre notre célèbre espion par le biais d'un intermédiaire, avec une vision d'un point de vue féminin. Même si tout est relatif comme expliqué plus haut.
Et dans un sens, en 2022, on se dit que cette beaufitude va nettement mieux à OSS "Dujardin" 117 car lui au moins, c'est pour faire rire que le trait est aussi grossier.
Ainsi, au final, pas le meilleur James Bond, car pas vraiment d'espionnage en tant que telle ici, ni réelles actions d'envergure, mais ça se laisse lire par cette vraie originalité narrative.
Néanmoins, après d'excellentes autres missions (Bons baisers de Russie, pour ne citer que lui), voici un petit 6/10 dans mon échelle de goût.
Allez, ça y est, j'ai lu mon James Bond de l'été. Je peux donc reprendre une activité normale en me disant chaque année que ce James, d'un point de vue féministe du XXIe siècle, a quand même bien mal vieillit. Heureusement, il reste ses missions toujours spectaculaires.
Ainsi que quelques traces de doigts sur les fesses.
Par amour.05/08/2022 à 19:51
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NOA
8/10 Pour ce 3e et dernier (?) tome, pas de résumé introductif en bonne et due forme, mais un chapitre par protagoniste pour un rapide tour de table des vies de chacun des membres du groupe de 9 depuis le tome précédent.
Toujours écrit sous la forme d'une interview, on replonge direct dans l'histoire de ces hackers. Et c'est du tout bon car l'interview est cette fois-ci synchronisée avec les évènements décrits. Ce n'est plus un récit du passé mais un élément du présent.
Ici, le suspense est parfaitement maîtrisé avec toujours des histoires en parallèle : des opposants à un des régimes totalitaires qui a vacillé suite aux révélations du groupe 9 mais aussi un procès contre l'un des membres de notre nouveau groupe de hackers préféré. Le tout est bien orchestré et si le rythme aurait pu paraître lent, l'ensemble est bien cadencé pour donner envie de tourner les pages jusqu'au moment où, rapidement, l'action d'espionnage s'emballe pour tourner sauce Suspense, sur le terrain.
Décidément, cette saga, couplée au style "Marc Levy" évoluant dans un nouveau genre a été un vrai coup de cœur inattendu du début à la fin. Seul bémol s'il en est : impossible de lire seulement l'un des 3 tomes de cette trilogie car s'il y a de très nombreuses "petites" histoires qui étaient bien pensées, le fil rouge est trop important pour ne pas considérer "9" comme un gros livre de 1200 pages.
Il se pose ainsi sur l'échelon numéro 8 de mon échelle de goût. Ce qui est également la moyenne des 3 livres que je conseille vivement !
Petit mot pour les haters de l'auteur, goûtez-y en faisant abstraction de qui a écrit cette histoire : vous allez être surpris par ce petit goût de... 9 (je ne pouvais pas ne pas la faire. Déso 😎)04/08/2022 à 09:21 2
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Le crépuscule des fauves
8/10 Heureux de me lancer dans cette "saison" 2, suite directe de la 1.
Vraiment directe !
J'avais été très frustré que rien ne se termine proprement dans le tome 1, C'est arrivé la nuit. Je suis ravi de reprendre aussi vite et aurais été très embêté si j'avais lu cette série dès sa sortie car comment attendre 1 an, même si le résumé en 4 pages introductives aide bien à se remémorer les innombrables histoires de chacun des membres du Groupe 9. J'enchaînerai d'ailleurs sans attendre, chose que je n'aime pas faire habituellement, avec la "saison" 3.
Ici, comme annoncé, le groupe de hackers de haut vol (c'est rien de le dire quand on pique 250 millions d'euros) s'est réuni au mépris de leur règle principale qui consiste à ne jamais se connaître autrement que par tchat sécurisé et interposé.
C'est très agréable à lire, c'est particulièrement intéressant avec juste ce qu'il faut d'éléments techniques sans pour autant être réservé aux seuls spécialistes du hacking, de la finance, de la politique internationale ou même par exemple de la cryptomonnaie et des réseaux sociaux ; ça ouvre les yeux sur l'époque moderne. Bref, je me suis laissé porter tout en ayant parfaitement conscience que les petites amourettes au milieu des scènes d'actions pourtant très satisfaisantes à elles seules, prouvaient que c'était bien un Marc Levy au sommet de son art auquel j'avais à faire.
Sur la forme, chose amusante que je n'avais pas précisé dans mon avis du tome 1, les personnages vivent réellement dans notre monde actuel, et de fait même les personnages inventés par Marc Levy (ou leurs descriptions détaillées) sont tellement proches de personnalités connues que ça devient une sorte de jeu de perspectives que de trouver qui il a voulu croquer tout en se protégeant d'éventuelles représailles : à chercher du côté des Trump, Zuckerberg, Bachar El-Assad, milliardaires "stars", ou encore des sociétés "boîtes noires"...
« Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé... Oh, et puis merde ! » nous balance même l'auteur en épigraphe de sa propre oeuvre.
Hâte à présent de découvrir la conclusion de cette série de 3 livres, en sachant que Marc Levy himself a déclaré (devant le succès de sa saga naissante ?) qu'il s'était très attaché à ses personnages avec qui il a vécu durant les 4 années que lui ont pris l'écriture de cette histoire, donc qu'il y aurait très certainement une suite, en plus de l'adaptation télé par Costa-Gavras, excusez du peu mais on le comprend car tout est déjà super ciselé et découpé au point même où je me demande dans quelle mesure Marc Levy ne l'avait pas un peu espéré au fond de lui, même s'il dit le contraire.
(Punaise, elle est longue cette phrase, non ? Marcel Proust, sors de ce misérable corps !)
Voici donc un très estival 8/10 dans mon échelle de goût car cette fois-ci, non seulement je m'attendais à ce que tout ne soit pas terminé - contrairement au 1er tome qui m'avait déçu par surprise - mais aussi et surtout car je dévore le tout comme une excellente série de l'été.02/08/2022 à 18:53 2
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C’est arrivé la nuit
7/10 Une série sur un groupe de Hackers qui démarre très bien.
Je ne m'attendais pas à ça de Marc Levy. C'est son style d'écriture, mais le fond est inattendu. Sur un sujet plutôt technique, il arrive à ne pas tomber du côté trop compliqué ni de celui du trop simpliste.
Ce 1er tome va nous permettre de nous familiariser avec un groupe de 9 hackers doués dans leur domaine, et complémentaires. Ils se connaissent tous mais ne travaillent jamais tous ensemble sur un même objectif. Chacun de leur parcours donne une dimension intéressante au groupe et la manière dont est construite l'histoire est très agréable : on mélange un temps réel (un des 9 raconte l'histoire (laquelle ? Et qui raconte ?) à un journaliste qui lui pose des questions), avec un passé qui explique le présent et le tout saupoudré de flashbacks qui posent les contours de la vie de chaque personnage, expliquant comment il en est arrivé à être recruté dans ce Groupe 9.
Ils ne sont pas systématiquement derrière un ordinateur et leur double (voire parfois triple) vie "banale" donne un effet très réaliste à ces hackers humanistes.
On va entrer dans leur groupe en suivant à un rythme très soutenu des missions aussi diverses contre des terroristes ou encore des multinationales peu scrupuleuses.
Si chaque mission pourrait paraître un peu légère pour être étayée sur la longueur d'un seul livre, c'est évidemment le fait qu'il y en ait plusieurs simultanément qui rend l'observation captivante. Vont-ils vers une mission plus grande qui nécessitera la coordination des 9 ? Il n'y a pas de chef mais est-ce parce que quelqu'un tire les ficelles, ailleurs ? Au sein du groupe ?
Des tas de questions s'ouvrent et donnent envie de continuer avec eux au-delà de la dernière page.
On oscille entre l'espionnage pure, les méandres de la haute finance, en passant par la politique dans ce qu'elle a de plus crasse. le tout avec une tonalité et une profondeur contemporaine qui donneraient envie de voir cette saga retranscrite à l'écran.
Tout ceci positionne ce titre sur un très encourageant 7/10 dans mon échelle de goût, avec l'espoir que les autres tomes seront à la hauteur des attentes provoquées par cette amorce de licence.
Pour être honnête, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce tome et le positionnais sur un excellent 8. Et ça, jusqu'à la fin qui oblige à 100% la lecture du tome 2, car indispensable pour obtenir les (débuts ?) de réponses tant attendues. Et ça, j'aime moyen.02/08/2022 à 18:50 2
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La Fée Carabine
9/10 Voici la suite directe des aventures de Benjamin "bouc émissaire" Malaussène, et ses histoires de famille entrecoupées d'intrigues policières.
C'est toujours aussi jouissif de (re)lire ces expressions du réel, limite argotiques, dans un Paris bellevilois tranquille mais vivant, à l'humour parfaitement dosé. Les mots claquent, même si parfois c'est le contexte qui les fait comprendre. Les situations sont travaillées et très réfléchies. Les dialogues sont tout ce qu'il y a de plus réels. On veut les retenir pour tenter un jour de les replacer. Mais n'est pas Pennac qui veut.
Daniel Pennac a été le premier auteur "coup de coeur" de ma vie. Celui qui m'a fait comprendre que les livres n'étaient pas tous détestables car tous techniques comme semblent vouloir nous le faire croire la plupart des profs de français. C'est justement l'une de mes profs de français qui me l'a fait découvrir et elle a, à elle seule grâce à cet aiguillage du destin, rehaussé mon amour pour le verbe, les histoires et l'écriture, bref, la littérature.
Et pourtant, Pennac EST technique. Mais au contraire de ceux qu'on décortique, c'est naturel, c'est fluide, c'est la vie. On s'attarde plus sur l'imaginaire que sur les allitérations cachées voire inexistantes sauf dans la tête de certains illuminés et pseudo-eveillés qui voudront nous faire croire qu'ils ont entendu ce que l'auteur lui-même n'a jamais voulu exprimer.
Ici, plusieurs enquêtes se croisent et se recroisent. Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel - carrière qu'il a choisie - devient bouc émissaire d'une enquête policière - statut qu'il subit. Il est et restera donc un bouc émissaire à 360° pour notre plus grand plaisir de lecteur.
Sache-le : ma fameuse échelle de goût a été créée à partir de la saga Malaussène. Et ce 2nd tome que j'ai relu avec plaisir plus de 20 ans après trône sur l'echelon numéroté 9/10 de mon plaisir. Et le point "manquant" ? Il est celui qui me fait rêver depuis tant d'années et il est aussi de Daniel Pennac que je garde au fond de mon esprit, de ma syntaxe et de mes mots. Merci Monsieur Pennac, vous avez changé ma vie.30/07/2022 à 20:25 4
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Labyrinthes
10/10 Ras-le-bol de Franck Thilliez.
Chaque année il écrit un livre.
Chaque année je le dévore.
Chaque année, je me casse la tête à trouver de nouveaux mots pour dire à quel point il m'a littéralement emporté dans ses histoires épouvantables.
Il croit quoi ce monsieur ? Tout recordman de Prix Polars Pourpres qu'il est, on est de simples lecteurs, nous ! On n'a pas une imagination si débordante qu'on peut trouver de nouveaux qualificatifs chaque année pour décrire le plaisir qu'on a eu de le lire. Non mais ho ! Du respect pour ceux qui ne savent que lire.
Certains auteurs mettraient une vie à trouver autant d'idées que lui en 1 seul livre. Mais qu'à cela ne tienne. Il n'a aucun remord vis-à-vis de ses autres camarades auteurs car lui, il excelle dans des récits imbriqués ; comme si son oeuvre était une immense toile tissée qu'il a imaginée depuis la première ligne de son premier roman.
Et puis alors bonjour l'auteur machiavélique : on dit que le manuscrit inachevé est top ? Paf ! Il écrit une suite encore meilleure. Comble de bêtises de lecteurs assidus, on ose dire qu'on a bien aimé aussi la suite, alors je vous le donne en mille, il écrit un troisième volet.
Comme si ses idées horriblissimes et tordues sur un seul personnage ignoble ne tenaient pas en 1 seul livre. Comme si une seule fin n'était pas suffisante.
Genre.
Et là, ce troisième volet, il faiblit ?
Même pas !
Môssieur Thilliez, il trouve encore le moyen d'étendre l'histoire et l'univers en se réinventant. Encore !
Celui-ci, comme les 2 autres de cette "série", on pourrait le lire indépendamment, mais ce serait perdre un peu du goût de chaque ingrédient disséminé savoureusement par Franck "master of thrillers" Thilliez. Les personnages secondaires d'un livre se retrouvent dans le suivant, en pleine lumière (noire). Chaque vie (et/ou mort) est expliquée, remontée, détaillée... liée.
Ici, on va alterner entre des chapitres courts et longs avec à chaque fois l'histoire d'un des protagonistes qui va frustrer le lecteur à chaque dernier mot pour mieux y revenir 2 chapitres plus loin. Très fort ! Et ça se tient. A la perfection. Tant durant ce livre qu'avec les précédents. Terrifiant !
En bref, un 10/10 dans mon échelle de goût.
Et c'est tout. Ça mérite pas plus sans quoi mon cerveau risque de bouillir comme celui de chacun de ses malheureux personnages.
Je ne sais pas quoi dire sur cet auteur.
Ah si : Ras-le-bol de Franck Thilliez. Un livre chaque année, c'est vraiment trop peu.16/07/2022 à 14:51 6
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Âmes animales
5/10 Tour de force : ce livre s'étale sur 500 pages mais l'histoire est ultra courte ! A mon avis, pas plus de 3h entre le meurtre et sa résolution (hors flash-back évidemment). Ça pourrait être hyper dynamique. Bé non. Il ne se passe quasi aucune action. Juste du partage de connaissances entre les personnages.
JR Dos Santos, mon auteur portugais préféré, avait une fois de plus trouvé un super terreau pour faire vivre une belle aventure à Tomàs Norhona : les animaux sont nettement plus proches de l'homme dans leurs comportements qu'on ne le croit depuis toujours. Culture, compétences, intelligences, régionalisme, art, émotion,... Tout y passe !
L'histoire se résume sur un timbre poste : un meurtre d'un soigneur d'animaux. Tout accuse la femme de Norhona. Elle s'enfuit face à la police. Son mari va tenter de prouver son innocence en... s'enfuyant aussi, histoire de montrer qu'il a 2 jambes en plus d'un cerveau. Sûrement.
Notre héros, pour rappel, a sauvé le monde 3 fois minimum et personne autour de chez lui ne le connait !? Donc pas de bénéfice du doute face à cette éminence qui a pourtant ses entrées au CERN, dans les appartements du pape au Vatican (in Vaticanum) et chez la plupart des puissants de ce monde (in Furie divine), voire des extraterrestres (in Signe de vie). Mais face à la police portugaise, Tomàs n'est plus personne ! Bref...
Ce livre n'est au final qu'une suite d'infos sur les animaux et par ricochet de l'environnement. Alors oui, on en apprend énormément (et même énormément ! Et j'ajouterai aussi énormément) comme toujours avec JR Dos Santos. Ici, le fond porte sur les animaux et le biais que les hommes ont créé dans l'analyse de ces êtres, quelles que soient leurs races. Mais la pauvreté de l'intrigue l'emporte sur les cours magistraaux des sachants qui vont parler des pages et des pages durant.
Les sachants sont prétentieux et les apprenants sont parfois limite benêts ! Un duo pas des plus agréables pour s'identifier à l'un ou l'autre.
Un point positif : j'ai découvert la potentielle existence d'un nouvelle organisation secrète très ancienne : la rose-croix à laquelle ont appartenus certains hommes très connus qui ont laissé leur trace dans l'Histoire pour de toutes autres raisons que la cause animale ; mais comme cette partie était plutôt sympa, je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de le découvrir.
Pour revenir à mon plaisir de lecteur, cette fois-ci, alors que je n'y connais rien en "animaux", je n'ai pas adhéré à cette vision des choses. Certes, les animaux ont des émotions et autres attibus qu'on croyait propres aux humains, - ça n'est parfois même plus à démontrer - mais malgré l'effort de l'auteur pour convaincre des bien-fondés de cette théorie défendue (ou pas) du livre, je n'ai pas été touché.
Sur le presque-même sujet des sentiments, de la connaissance et du langage homme/animal, Les fourmis de Werber (qui s'attardait alors sur un seul animal) m'a beaucoup plus embarqué même si moins "scientifique".
Sur la cause animale et la maltraitance dont on voit parfois des images choquantes, on y a aussi droit pendant plusieurs chapitres assez répugnants car... très bien documentés. Celui qui ne flanchera pas un minimum sur sa prochaine tranche de jambon n'a pas de cœur. Pour ma part, je continuerai quand même à me nourrir de jambon et de poulets donc si j'étais la cible, c'est raté. Je pense qu'il convaincra tout juste les convaincus, même s'il est vrai que le sort que les hommes réservent aux animaux est souvent cruel et... inhumain.
« Autrefois, les gens savaient qu'ils mangeaient des animaux puisqu'ils les voyaient se faire égorger devant eux. Ils voyaient, ils comprenaient et ils respectaient ce que cela voulait dire. »
Donc pour cette histoire avec un fond et une forme pas assez convaincants pour moi, je la place sur l'échelon d'un honorable 5/10 dans mon échelle de goût et j'attends sagement son prochain titre avec impatience.
Et j'ajouterais juste que je suis certain que la moyenne d'appréciation de ce livre sera au-dessus de mon propre échelon car il touchera sûrement pas mal de monde. Mais pas moi. Pas cette fois-ci en tous cas.06/06/2022 à 09:59 3
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L'Affaire Caravaggio
9/10 Ça fait très très longtemps que je voulais découvrir les aventures de cet agent secret israélien qui évolue dans le domaine de l'art : Gabriel Allon.
C'est chose faite avec cette histoire qui démarre avec le meurtre particulièrement sanglant d'un personnage trouble de ce marché où les secrets n'ont rien à envier aux espions les plus aguerris.
Les chapitres sont très longs et plutôt lents mais c'est la première fois que ça m'enchante ! On est plongé dans un univers feutré, plein de mystères, sur lequel le temps n'a pas d'emprise. On voyage de pays en pays (beaucoup en France puis en Allemagne) et également dans le temps avec des détails tout sauf insignifiants sur la guerre en Syrie, mais aussi et surtout sur Van Gogh, Le Caravage et d'autres artistes qui forment une forêt dense de laquelle il est difficile de sortir une fois entré.
Cet univers a tout pour offrir aux auteurs qui le maitrisent des possibilités infinies d'intrigues. Et Daniel Silva semble parfaitement calé en la matière. Des collectionneurs aux faussaires en passant par les restaurateurs et galeristes, intermédiaires troubles et milliardaires puissants, tout est admirablement intégré dans une histoire alambiquée mais très claire. On va passer de l'art à la finance, mais comme les passerelles sont fines et entremêlées entre elles, tout est fluide.
A partir de la 2nde moitié du livre, ce sont exclusivement des rouages financiers, liés au terrorisme syrien qu'on va vivre. C'est probablement technique mais c'est super propre !
Les dialogues donnent des coups d'accélérateur assez dingues et je n'arrive pas à savoir si ce sont justement ces joutes verbales ou les situations qui m'ont le plus enchantées. Probablement les 2 !
Ce n'est pas la 1ere aventure publiée de Gabriel Albon (la 14e !), et c'est un peu dérangeant de voir fleurir ci et là des allusions à ses affaires précédentes dont on se demande si elles ont été traitées dans des tomes précédents ou juste des apports à la psychologie des personnages. C'est subtile, mais comme tout héros, ça contribue à forger son caractère et explique certaines de ses décisions.
L'histoire m'intéressait, j'aurais du être plus attentif aux précédents tomes pour profiter pleinement des subtilités glissées et à oublier si jamais je veux lire les tomes passés.
Quoiqu'il en soit, je n'ai pas été déçu. Cette saga me reverra ! J'ai appris des tonnes de techniques, tant sur la peinture, que la copie ou même les vols de tableaux et les circuits financiers troubles des dirigeants souvent encore au pouvoir dans leur pays (Syrie, Russie en tête) Aucun risque que je m'essaie à l'une de ces disciplines, mais c'est vraiment emballant !
Je le pose donc délicatement sur un chevalet et me recule doucement pour admirer ce 9/10 dans mon échelle de goût.27/05/2022 à 11:11 1