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9/10 Ça fait très très longtemps que je voulais découvrir les aventures de cet agent secret israélien qui évolue dans le domaine de l'art : Gabriel Allon.
C'est chose faite avec cette histoire qui démarre avec le meurtre particulièrement sanglant d'un personnage trouble de ce marché où les secrets n'ont rien à envier aux espions les plus aguerris.
Les chapitres sont très longs et plutôt lents mais c'est la première fois que ça m'enchante ! On est plongé dans un univers feutré, plein de mystères, sur lequel le temps n'a pas d'emprise. On voyage de pays en pays (beaucoup en France puis en Allemagne) et également dans le temps avec des détails tout sauf insignifiants sur la guerre en Syrie, mais aussi et surtout sur Van Gogh, Le Caravage et d'autres artistes qui forment une forêt dense de laquelle il est difficile de sortir une fois entré.
Cet univers a tout pour offrir aux auteurs qui le maitrisent des possibilités infinies d'intrigues. Et Daniel Silva semble parfaitement calé en la matière. Des collectionneurs aux faussaires en passant par les restaurateurs et galeristes, intermédiaires troubles et milliardaires puissants, tout est admirablement intégré dans une histoire alambiquée mais très claire. On va passer de l'art à la finance, mais comme les passerelles sont fines et entremêlées entre elles, tout est fluide.
A partir de la 2nde moitié du livre, ce sont exclusivement des rouages financiers, liés au terrorisme syrien qu'on va vivre. C'est probablement technique mais c'est super propre !
Les dialogues donnent des coups d'accélérateur assez dingues et je n'arrive pas à savoir si ce sont justement ces joutes verbales ou les situations qui m'ont le plus enchantées. Probablement les 2 !
Ce n'est pas la 1ere aventure publiée de Gabriel Albon (la 14e !), et c'est un peu dérangeant de voir fleurir ci et là des allusions à ses affaires précédentes dont on se demande si elles ont été traitées dans des tomes précédents ou juste des apports à la psychologie des personnages. C'est subtile, mais comme tout héros, ça contribue à forger son caractère et explique certaines de ses décisions.
L'histoire m'intéressait, j'aurais du être plus attentif aux précédents tomes pour profiter pleinement des subtilités glissées et à oublier si jamais je veux lire les tomes passés.
Quoiqu'il en soit, je n'ai pas été déçu. Cette saga me reverra ! J'ai appris des tonnes de techniques, tant sur la peinture, que la copie ou même les vols de tableaux et les circuits financiers troubles des dirigeants souvent encore au pouvoir dans leur pays (Syrie, Russie en tête) Aucun risque que je m'essaie à l'une de ces disciplines, mais c'est vraiment emballant !
Je le pose donc délicatement sur un chevalet et me recule doucement pour admirer ce 9/10 dans mon échelle de goût.27/05/2022 à 11:11 athanagor (292 votes, 7.8/10 de moyenne) 1