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Brooklyn requiem
8/10 Après quelques lectures décevantes (Sur ta tombe, Sombres desseins), je retrouve Ken Bruen en forme : scénario captivant, dialogues percutants et cynisme à toutes les phrase. Bref du pur, du vrai et bon Ken Bruen.
Avec Brooklyn Requiem, l’auteur irlandais nous offre deux flics pourris : Matt O’Shea, irlandais, qui a des pulsions criminelles et étrangle avec délectation ses victimes en laissant sur le lieu du crime un chapelet ; Ken Browski, alias Barka, flic new-yorkais corrompu par la pègre locale.
Dans le cadre d’un échange de flics entre les States et l’Irlande, ces 2 énergumènes vont se retrouver à bosser ensemble. Enfin, bosser est un grand mot car chacun voulant dominer l’autre, les premières frictions vont devenir des étincelles…
Un roman noir et dur que je ne peux que fortement conseiller aux amateurs du genre romans noirs décalés et cyniques.
08/07/2024 à 13:42 1
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De Neige et de vent
9/10 Qu’il est parfois difficile de rendre compte avec justesse de son avis, surtout quand une lecture nous a marqué. J’ai peur que mes propos ne rendent pas suffisamment justice pour la qualité du livre et des émotions qu’il a su me procurer. C’est pourquoi j’ai mis quelques jours à pouvoir coucher sur le papier tous les sentiments que ce livre m’a procuré, à accoucher de mon avis sur De neige et de vent, terminé il y a plusieurs jours déjà.
Dans ce huis clos glacial, Sébastien Vidal offre au lecteur tous les ingrédients d’un véritable page-turner. De neige et de vent se lit vite, doit surtout être lu vite, pour connaître le dénouement. Car on est pris par surprise dans cette tempête de neige qui emprisonne les habitants dans leur village montagnard, Tordinona, proche de la frontière italienne. Et la découverte du corps sans vie et violée de la fille du maire va déchaîner cette haine de l’étranger, sur ce voyageur et son fidèle compagnon canin, qui s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Les deux gendarmes retranchés dans la mairie vont essayer de protéger vaille que vaille ce voyageur du lynchage qu’organisent les villageois. Une résistance se met en place, avec eux quelques maigres personnages que l’on découvre, avec leur histoire et leur force et courage. Tous attachants.
Sébastien Vidal nous plonge dans cette tempête de haine humaine à l’image du déchainement des éléments de cette nature impitoyable. Une lecture aussi addictive que terrifiante. Un livre glaçant.05/07/2024 à 11:52 11
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La Piste du vieil homme
8/10 Simon reçoit un message de sa fille l’alertant sur la situation dans laquelle s’est mis Guillaume, respectivement, leur fils et frère. Ce dernier se trouve à Madagascar, en pleine cambrousse et en danger. D’ailleurs, c’est sur l’île malgache que Simon passe sa pseudo-retraite, à faire vivoter sa société de tourisme, Mad’Aventure, pour occidentaux en mal d’aventures et de sensations extrêmes.
Après plusieurs années sans aucun contact, Simon décide de partir sur les traces de Guillaume, avec sa coccinelle trafiquée pour affronter la brousse hostile et périlleuse. Le périple du vieil homme lui fera rencontrer des hommes et femmes dont la pauvreté n’a d’égal que leur solidarité sans faille.
La piste du vieil homme n’est pas qu’un prétexte pour Antonin Varenne de faire découvrir au lecteur Madagascar, sa pluralité d’ethnies ennemies, sa corruption, ou la beauté de sa nature dangereuse. Il n’est pas non plus un roman sur la rédemption de deux êtres. La piste du vieil homme est un voyage aussi bien intérieur que contemplatif de ses hommes et femmes malgaches dont le triste et inébranlable sort est scellé depuis longtemps.
04/07/2024 à 11:38 5
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Comment j'ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès
7/10 La dernière parution de Romain Puértolas est ce qu’on pourrait qualifier de roman-document ou d’une enquête-fiction sur l’affaire Dupont de Ligonnès. En effet, l’auteur français a mélangé dans cet ouvrage ses deux savoir-faire, à la fois son rôle d’enquêteur (Puértolas a été, dans une précédente vie professionnelle, policier) et son talent de romancier.
Le résultat, Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès, paraît parfois déstabilisant quand on lit des faits réels, en passant à des théories appuyées sur des indices et autres témoignages et analyses, puis à des passages fictifs sur le procès de l’auteur, accusé de l’assassinat du fugitif.
Malgré tout, la lecture est plaisante, fluide et agréable. Ce sont les hypothèses sur les événements qui se sont déroulés après les assassinats des membres de la famille Dupont de Ligonnès qui m’ont le plus intéressés. J’ai ainsi appris certains faits, témoignages inconnus de ma part, et partagé les déductions proposées par l’auteur. Oui, j’ai beaucoup plus apprécié l’enquête réalisée en off par l’auteur que la partie « romancée » du livre.
Un livre original et intéressant dédié toutefois aux seules personnes intéressées par cette affaire.01/07/2024 à 13:28 5
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Oncle Charles s'est enfermé
7/10 En rentrant de sa journée de travail en tant que comptable, Charles se réfugie directement dans le grenier de la demeure familiale qu’il ferme à clé.
Malgré les questions de ses proches, c’est le silence absolu. Juste un mot glissé sous la porte par lequel Charles ordonne qu’on le laisse tranquille. Si la stupéfaction demeure, la routine de la maisonnée prend le dessus. Les filles continuent de vaquer à leurs occupations aussi bien professionnelles que personnelles. Il y a bien Henri, le patron de Charles, qui le visite. Mais rien n’y fait : Charles reste cloisonné dans son grenier. Et les suppositions vont bon train. On imagine même une maladie « mentale » venant de sa famille. Et puis, après quelques jours d’isolement, Charles sort de son mutisme et l’on découvre les secrets de famille qu’il va exploiter.
Si Simenon excelle dans les romans d’ambiance, l’auteur belge prend son temps à offrir des explications sur le comportement de Charles. Un roman sombre dans lequel l’auteur belge offre au lecteur une seconde moitié de roman aussi intéressante qu’intrigante, mêlant avec talent la routine du quotidien et les secrets les plus douloureux.18/06/2024 à 11:41 1
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Les Fils de Shifty
8/10 Mike Harding est en convalescence dans ses collines du Kentucky. Accro aux opiacés, le policier militaire essaie de se rétablir tant bien que mal. Alors que sa sœur prépare sa campagne pour l’élection du nouveau shérif, Mike se voit demander par la vieille Shifty Kissick de jeter un œil sur qui aurait bien pu tuer son fils.
Le corps de ce dernier a été découvert en pleine ville, criblé de balles et avec des sachets de drogues. Cette mise en scène n’échappe pas à Mike qui va, à sa manière, mener à bien sa recherche des coupables, d’autant qu’un autre fils de Shifty va être assassiné.
Chris Offutt propose une suite (à son projet de trilogie) des enquêtes menées par Mike Harding, un anti-héro, borderline mais attachant, aux valeurs fraternelles, profondes et sincères, mais qui ne se préoccupe d’aucun principe. Etonnant pour un flic, sensé faire appliquer la loi, me direz-vous ? Comme son prédécesseur, Les gens de la colline, Les fils de Shifty est un roman au style envoutant, avec ses personnages à part, et avec des paysages aussi intrigants qu’inhospitaliers.
17/06/2024 à 14:49 8
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La Pierre qui tremble
7/10 A bord d’un train qui l’emmène en vacances à Ouessant, l'inspecteur André Brunel ne pense qu’au repos total et absolu tant attendu et mérité au bord de l’océan.
Alors qu’il sauve in extremis une jeune femme d’un meurtre, le célèbre inspecteur parisien va devoir abandonner ses projets de farniente et protéger cette future mariée. Invité au château de La Pierre qui tremble, Brunel va constater que le futur marié fait l’objet de tentatives d’assassinat également.
Courses poursuites, énigmes en « chambre close », le rythme du livre est haletant, les mystères sont nombreux dans ce livre écrit en 1934. L’ombre du Mystère de la chambre jaune est présente mais les qualités de ce premier livre de Pierre Boileau font de La Pierre qui tremble un livre à part et séduisant.
13/06/2024 à 08:56 2
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Vine Street
5/10 C’est avec un grand intérêt que je voulais lire ce livre et un plaisir anticipé que je souhaitais parcourir un polar britannique « salué par la presse et la critique (même en France) comme « un grand roman » digne du Dahlia noir ou de L.A. Confidential d'Ellroy mais dans le Londres des années 1930-40, finaliste du Prix du polar européen du Point ».
Après quelques jours d’abstinence littéraire, je me suis plongé dans ce livre comme le ferait tout à chacun plongeant dans une oasis après avoir marché des centaines de kilomètres dans le désert. Mais, attendant trop de ce Vine Street, c’est la déception qui prévaut. Si le résumé est alléchant, le style de l’auteur conforme à la description faite, cette histoire ne m’a pas transcendé. Que de longueurs, de multitudes d’histoires parallèles qui n’apportent rien à l’histoire principale. J’ai, malgré tout, persisté dans ma lecture et venu à la fin de ces 675 pages. L’ennui me guettait, la fin surgie de nulle part me confirmait que les ¾ du livre n’était que remplissage. Une immense déception.
10/06/2024 à 13:30 3
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Mauvais coûts
7/10 Gaby Aspinall est acheteur dans une société qui traverse une crise économique. Commercial intransigeant, Gaby aussi traverse une crise, existentielle, pour lui. Outre ses fantasmes sur sa n+1, il doit faire face au décès de son père, le vide dans sa vie perso, les désagréments de son aérophagie,… Bref, lucide sur sa personne, la dépression le guette…
Mauvais coûts n’est pas un mauvais coup, car la prose acerbe, ironique et jubilatoire de Jacky Schwartzmann fait mouche. Mais j’ai trouvé une absence de ligne directrice. A l’image d’un bateau dérivant sur la mer, on lit sans savoir où on va, sans comprendre le fil conducteur. Heureusement, on retombe sur nos pieds vers la fin et on peut savourer ces tranches d’humour comme le Bisontin sait bien le faire.
24/05/2024 à 10:45 2
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Sur ta tombe
7/10 Jack Taylor est le anti-héros irlandais le plus attachant. Son cynisme, son arrogance, sa répartie n’ont d’égal que son alcoolisme, sa souffrance, et son attachement à la culture de son pays.
Cet ancien flic de la Garda, devenu privé, se voit proposer d’enquêter sur l’agression d’un prêtre et la disparition mystérieuse d’un jeune, ancien détenu de prison.
Si les enquêtes se suivent, avec Ken Bruen, peu importe la destination, ce qui compte c’est le voyage. Et avec Sur ta tombe, l’auteur régale le lecteur des pérégrinations de Jack, même si Ken Bruen n’est pas tendre avec son personnage, qu’il maltraite, comme peut l’être son pays face à la modernité et la perte de ses traditions.
Même si ce 9ème tome de la série est loin d’être le plus intéressant, ce fut triste de fermer ce livre, après avoir lu la dernière ligne. En effet, Sur ta tombe constitue le dernier tome traduit en français, alors que 8 autres livres poursuivent l’histoire de Jack Taylor (soit quasiment la moitié). Imaginez ma frustration ! Quel dommage pour les lecteurs francophones !!!
21/05/2024 à 09:44 2
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Bienvenue à Cotton's Warwick
6/10 Michaël Mention fait partie des auteurs français contemporains dont j’apprécie l’œuvre, et plus encore son style d’écriture que je qualifie de rock n’roll : outre ses saupoudrages de références musicales qui créent l’atmosphère du livre, c’est son écriture incisive et percutante qui me plait.
L’auteur me fascine également par ses sujets toujours ultra réalistes et documentés (mais qu’il rend ludiques) et qui dérangent, questionnent le lecteur, bref des sujets passionnants.
Bienvenue à Cotton’s Warwick fera toutefois partie des livres que j’ai le moins apprécié. Ici, fie des plongées dans l’histoire, pas de serial killer non plus, encore moins de dénonciations d’un complot industriel… Avec ce livre, on rentre dans l’univers surnaturel, et malheureusement, ce n’est pas le genre littéraire que je préfère.21/05/2024 à 09:18 1
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La mort n'oublie personne
9/10 « Mon père n’est pas un assassin ». Ce sont les derniers mots écrits par Lucien Ricouart sur un mur avant qu’il ne trouve la mort, le 8 juin 1963, alors qu’il avait fui le pensionnat de son école de Blavaincourt.
25 ans après, un ancien camarade de classe, devenu journaliste historien, rencontre le père de Lucien, Jean, dit Jeannot. Sous prétexte d’une enquête sur la Libération du Pas-de-Calais, le journaliste enregistre l’histoire de ce jeune résistant d’alors. Et c’est toute une page sombre de la France et particulièrement du Nord, qui va défiler devant lui, celle de l’après-Guerre où les vengeances personnelles étaient pléthores. Lucien racontera sa terrible histoire, son courage décuplé par la découverte de l’amour et comment le châtiment dont il a été victime à dépasser sa seule vie.
Un très beau roman noir par lequel je découvre cet auteur français dont je vais certainement découvrir, avec d’autres lectures, l’œuvre mainte fois reconnue et récompensée.21/05/2024 à 09:05 3
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Aucune bête
7/10 Dans Aucune bête, Marin Ledun prend l’ultra-marathon, une de ses passions, comme trame de fond de ce court (sans faire de mauvais jeu de mot) roman. Vera a été suspendue de toute compétition après avoir été contrôlée positive à une substance dopante, alors qu’il ne s’agissait que d’un médicament contre sa rhino-pharyngite. Après 8 ans d’absence, Vera revient sur les pistes pour prouver aux autres, à elle-même et aussi à sa rivale espagnole, Michèle Colnago qu’elle n’est pas une tricheuse.
Pendant 24 heures, Vera va courir ses tours de stade et essayer de ne pas être distancée par sa rivale. Mais, outre ses tracas en tant que mère de famille et qu’épouse, Vera va découvrir que la vie de championne peut cacher des secrets terribles.
Avec Aucune bête, on ressent la tension se mettre en place et le rythme s’accélérer. Un bon et beau moment de lecture où la vengeance ne prend pas obligatoirement la forme que l’on imagine au début.15/05/2024 à 14:38 5
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Retour à Rédemption
7/10 Brillant avocat à San Francisco, Peter Shepard, assis sur son banc fétiche, attend le coup de fil traditionnel de son épouse, devant l’assurer qu’elle fait bonne route, elle qui est partie avec ses jumelles rendre visite à sa vieille tante près de Las Vegas. Alors que sa femme le rassure, elle lui fait parle dans la conversation de son arrestation par un policier de la route. Et Peter entend via le téléphone resté connecté l’altercation et le policier lui indiquait qu’il va tuer sa femme et abandonner ses 2 filles. Bien qu’il ait alerté le FBI, Peter ne peut constater qu’il n’a pu sauver sa famille.
Et des premiers éléments de l’enquête, il constate que ce drame est étroitement lié à son passé de délinquant interné dans un camp de redressement dirigé par un révérend faisant régner la terreur.
Patrick Graham alterne passé/présent pour dévoiler au lecteur cette terrifiante intrigue. J’ai été sidéré par le début de cette histoire, et son rythme effréné. La suite s’enlise dans les méandres du passé de Peter et cette amitié des jeunes internés à Rédemption. De plus, cette surenchère d’horreur ne m’a pas charmé à outrance. Une semi-déception pour cet auteur dont j’avais adoré Des fauves et des hommes.13/05/2024 à 13:48 5
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Nuit sombre et sacrée
7/10 C’est avec impatience que je voulais connaître la suite à « Une vérité à deux visages » et plus précisément à la promesse faite par Bosch à Elisabeth, une toxico repentie, de découvrir qui a tué sa fille, Daisy, il y a plus de 9 ans.
L’enquête sur ce cold case emmène Bosch à rencontrer Renée Ballard. Cette flic coriace au caractère bien trempé s’associe au vieil inspecteur à la retraite pour apporter son aide. Celle qui a été placée d’office au service de nuit va alterner les enquêtes de routine, plaintes, meurtres, disparitions vol avec effraction,… et la résolution de la mort de Daisy.
Nuit sombre et sacrée n’a pas la saveur ni l’intensité du précédent opus, mais permet d’asseoir la complicité de ces 2 personnages principaux de Connelly. Une rencontre attendue mais pas explosive.10/05/2024 à 09:07 3
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Les Naufragés du Wager
7/10 Au XVIIIème siècle, la Guerre de « l’Oreille de Jenkins » fait rage entre l’empire britannique et l’empire espagnole. Ces deux puissances de l’Europe se battent pour asseoir leur hégémonie sur les terres découvertes par Christophe Colomb, et qui deviendront leurs nouvelles colonies. Et avant tout, les pourvoyeurs de leur richesse via leurs ressources en or et argent. Les mers et les océans deviennent le terrain de guerres et de batailles sans merci, et les vaisseaux des cibles convoitées pour mettre la main sur les trésors dont sont bondés leurs cales.
Le Wager est amarré en cette fin d’année 1740, et fait partie d’une escouade avec le Centurion, le Gloucester et le Severn. L’objectif affiché par la Royal Navy est de piller le Notre-Dame-de-Cavadonga et son or. Pour cela, la flotte britannique va devoir franchir le terrible et terrifiant Cap Horn. Mais le passage va s’avérer périlleux pour le Wager et ses 300 marins à bord. Naufragés, ils trouvent refuge sur une île et doivent désormais essayer de survivre.
Le naufrage du Wager constitue un épisode marquant dans l’histoire de la Royal Navy, dû notamment par le retour de quelques rescapés et surtout du procès qui en a suivi de son commandant David Cheap.
David Grann, historien-romancier, est un auteur reconnu avec à son actif La Cité perdue de Z ou The Killers of the flower Moons qui ont été admirablement adaptés au cinéma.
Ce livre, Les naufragés du Wager, catégorisé « roman » est plus proche d’un document, tant les références bibliographiques, les citations et les renvois aux notes de fin de livre, sont pléthores, à l’inverse de dialogues ou d’épisodes fictifs. Sa première partie fut pour moi le cap le plus difficile à franchir : la présentation des protagonistes et du contexte historique et sociétal m’a profondément ennuyée. J’ai failli abandonner ma lecture, à cause de ces 100 premières pages.
Mais ma persévérance a gagné et j’ai ainsi commencé l’aventure avec la mise à flot de cette armada et découvrir cette catastrophe humaine (maladies, morts, …) et la force des naufragés et leur révolte. La lecture prend de l’ampleur et devient plus intéressante, à mon goût.
Cet événement historique a fait l’objet de nombreux récits, d’essais, grâce aux archives laissées par les survivants. Il continue de susciter l’intérêt encore de nos jours : il est prévu que ce livre fasse l’objet d’une adaptation cinématographique par Martin Scorsese (sortie envisagée en 2025).06/05/2024 à 14:27 3
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Une vérité à deux visages
8/10 Avec ce 23ème livre de la série, Bosch va être amené à suivre deux enquêtes. Dans le cadre d’un double homicide de pharmaciens (le père et son fils), l’ancien inspecteur du LAPD va devenir agent infiltré de la DEA et contrecarrer les trafiquants d’opiacés. Dans une vieille affaire où le coupable croupi dans le couloir de la mort, les avocats de celui-ci accuse Bosh d’avoir falsifié des preuves. Le policier en retraite va devoir compter sur le talent de son demi-frère, Mickey Haller, et de son fidèle enquêteur, Cisco, pour le discriminer.
Encore un excellent « Harry Bosch » dans lequel Michael Connelly dénonce la dépendance des Américains aux opiacés et le trafic organisé de ces médicaments. J’ai eu plaisir à retrouver Haller et son talent d’avocat, le temps d’une plaidoirie devant le Juge et les avocats du condamné, que j’ai particulièrement adorée. La fin du livre (et je ne divulgâche pas, rassurez-vous) ouvre sur l’enquête suivante que l’on retrouve dans Nuit sombre et sacrée qui fera l’objet d’une de mes toute prochaines lectures. Hâte de le lire !!02/05/2024 à 14:55 5
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Le Livre des choses perdues
8/10 Il y a quelques semaines, j’avais voulu lire ce Livre des choses perdues. Mais, passé le cap des 3 premiers paragraphes, je l’ai refermé. Ces quelques lignes lues ne m’avaient pas convaincu de poursuivre cette histoire. Et puis, dernièrement, j’ai voulu lui redonner une seconde chance, avant, le cas échéant, de le mettre définitivement de côté. Bien m’en a pris tant j’ai été absorbé par l’histoire fantastique de ce jeune David.
Londres, au début de la Seconde Guerre mondiale. David vit avec son père. Il vient de perdre sa mère des suites d’une longue maladie. Malgré toutes ses prières et ses rites superstitieux, il n’a rien pu faire pour la sauver. Culpabilisant, David vit reclus dans sa chambre et ses livres. Tandis que son père le confie à un psychiatre pour l’aider à surmonter cette terrible perte, David voit un autre drame arriver. Son père va refaire sa vie avec une nouvelle femme, Rose. Et de cette union naît son demi-frère, Georgie.
C’est peu dire qu’il n’accepte pas les bouleversements. Et l’absence plus pesante de son père, travaillant comme il va le découvrir dans le décryptage des codes secrets, va plonger David dans la lecture, activité qu’il partageait avec sa mère. Dans sa nouvelle chambre, David va découvrir de nouveaux livres. Des livres qui, étrangement, lui parlent. Un secret qu’il va, précautionneusement, garder pour lui. Il manquerait plus que le psychiatre le diagnostique fou. Tandis que son petit frère prend plus de place dans la vie, David souhaite plus que tout que sa vie d’avant revienne comme par magie et qu’il reçoive tout l’amour de ses parents.
Alors qu’une nuit, une voix lui demande d’aller dans le jardin, un chasseur allemand abattu va s’écraser sur lui. David trouve une brèche où il s’engouffre. Et il va tomber dans un autre monde, rempli de personnages aussi étranges, qu’extraordinaires, aussi malicieux que bienveillants.
Avec ce Livre des choses perdues, John Connolly plonge le lecteur dans les contes fantastiques revisités à notre vision d’adultes. On sourit à découvrir la suite de Blanche Neige et les 7 « personnes de petite taille » qu’a faite l’écrivain, par exemple, et on s’amuse à décortiquer les quelques énigmes (mention spéciale pour celle aux gardiens des 2 ponts !) distillées dans le livre. Mais plus que tout, Le Livre des choses perdues permet de redécouvrir notre âme d’enfant et de ressentir de nouveau différents sentiments qui étaient bien enfouies, les années passant.30/04/2024 à 14:31 4
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Nuits Appalaches
8/10 Le jeune Tucker revient sur ses terres natales du Kentucky, après avoir passé 11 mois, avant la fin de la Guerre de Corée, où personne ne l’attend. Il prend ainsi son temps, à faire de l’auto-stop, admirant les collines, les forêts, les paysages d’où il peut revoir l’immensité et la pureté du ciel nocturne et les étoiles étincelantes : ce qu’il appelle ses nuits Appalaches.
Sur la route du retour, il fait la rencontre de Rhonda qu’il sauve d’une agression. Elle deviendra sa femme et la mère de ses enfants, dont la plupart sont atteints de troubles psychologiques. Les services sociaux de l’Etat souhaitent d’ailleurs les placer en institut.
C’est sans compter sur l’abnégation de Tucker. Devenu bootleger, il sait que sa vie de « contrebandier » comporte des risques mais peut permettre à sa famille de fuir une vie misérable. Et avant tout, de rester uni, de construire, lui qui n’en a pas eu, une véritable famille, un foyer aimant.
Magnifique portrait à l’écriture sensible et intense, Nuits Appalaches est un roman puissant et poétique. Chris Offutt, que je continue de découvrir et d’apprécier l’œuvre, est doué pour offrir des personnages aussi attachants que miséreux, au code d’honneur inébranlable et remplis de principes parfois contradictoires. Car chez Chris Offutt, rien n’est tout blanc ni tout noir.29/04/2024 à 13:36 9
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Le Sang des innocents
9/10 Titus Crown, ancien agent du FBI, est le premier shérif noir de Charon County. Elu par défaut, rejeté aussi bien par les Blancs que par les Noirs, Titus ne pense qu’à rendre son insigne. Il a beau faire appliquer des consignes strictes pour que la police soit exemplaire, c’est pas facile de se faire respecter.
Lors d’une prise d’otage dans le collège du comté, le tueur de professeur, un jeune étudiant, est abattu après avoir prononcé des propos aussi mystiques que mystérieux. Titus et son équipe vont mener une enquête qui va déterrer autant de cadavres que de secrets inavouables.
Dans ce Sud où règne encore la ségrégation, où les drapeaux confédérés flottent à tout vent, le passé est bien enraciné. Ce policier noir au grand cœur est confronté au respect de lois qui peuvent être cause de dilemme dont les membres de sa communauté ne lui pardonnent pas. Il sera même trahi par les siens mais saura reconnaître la vérité au plus profond des cœurs des gens.
J’avais beaucoup accroché au roman précédent de l’auteur, La Colère, dont le rythme percutant et le style coup de poing m’avaient séduit. Dans un autre genre, Le sang des innocents est toujours aussi séduisant. On y retrouve les thèmes chers à l’auteur, aussi contemporains qu’indémodables : le racisme, la violence des religions et le séparatisme des politiques. Ecrits avec autant de passion que de talent, ils sont sources de livres aussi noirs que remplis d’humanité. A l’image du Sang des innocents.24/04/2024 à 14:25 7