La Veuve Couderc

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  • 8/10 Bonjour à tous............... effectivement différent du film, au demeurant assez bien réalisé. Nous retrouvons le Simenon noir, profond avec un attachement aux origines des protagonistes, le milieu , le lieu de vie est prépondérant......effectivement aussi cette noirceur jusqu'à la fin du roman traversé par quelques moments dérisoires de cette vie sans but et sans plaisir.......Ce livre a été écrit début 1940 en Charente Maritime, est cela à une importance pour toutes les descriptions tout au long du livre, du Simenon Fort, un peu à la façon Zola, enfin c'est mon opinion bien sur....................... à lire avec un réel plaisir.....Amicalement....Lionel

    18/08/2020 à 14:26 Richer (42 votes, 8.2/10 de moyenne) 2

  • 9/10 … ou comment Jean Passerat-Monneyeur, après avoir purgé cinq années de prison pour meurtre, en vient à croiser la route de la veuve Couderc, dite « Tati », une fermière en butte avec sa belle-famille. Deux personnages aux existences brisées, tourmentées, dont la coexistence ne pourra déboucher que sur un drame. Comme toujours chez l’immense Georges Simenon, une prose sobre et sombre, qui décrit pourtant avec une maestria indéniable les affres de vies ordinaires et de personnages peu reluisants. Jean, en fils à papa, dénigré dès sa jeunesse par les professeurs en raison de son rang, quémandant sans cesse pour obtenir de l’argent auprès de son père, et qui va aller jusqu’au crime pour obtenir les francs nécessaires à son train de vie et à celui réclamé par sa maîtresse. Tati, en femme flétrie, usée par les travaux de la ferme, seule, voyant dans l’arrivée de Jean dans sa vie un possible phare d’espoir. Une ambiance particulièrement poisseuse, parfois éclairée de quelques moments d’espérance (la couveuse à poussins comme la jolie petite voisine Félicie). Moi qui avais adoré le film avec Alain Delon et Simone Signoret, je craignais un peu que ce livre ne me surprenne guère, si l’adaptation avait été trop scolaire, et j’ai été particulièrement surpris de voir le libertés prises par le réalisateur, me permettant de découvrir ainsi une histoire assez différente, dont on pourrait ainsi énumérer les dissemblances entre l’un et l’autre (le rôle plus faible de Félicie, la relation incestueuse plus marquée entre Tati et son beau-père, l’histoire de la prison pour Jean, etc.). Et il y a surtout ce final, monstrueux, terrible, qui claque comme l’ultime foudre sous des cieux menaçants. Un immense roman de passion et de rage, d’amours éconduites et de haines tapies. Un opus remarquable, en somme.

    13/05/2020 à 17:57 El Marco (3227 votes, 7.2/10 de moyenne) 5