Un Nid de crotales

(The Transgressors)

4 votes

  • 6/10 Jim Thompson est l’écrivain qui, pour moi, à donner ses lettres de noblesse au roman noir américain des années 50, en prenant comme toile de fonds ce Texas poussiéreux, et ses personnages hauts en couleurs. A chacun de ses romans, l’intrigue se dévoile et prend de l’ampleur au fil des pages dévoilant un scénario pervers.

    Tom Lord, adjoint au shérif, est un personnage intriguant. On peut le prendre pour un homme charmant, mais, il aurait la gâchette assez facile. Lui, qui n’a pu achever ses études de médecine, est devenu un peu par hasard cet homme de loi, surtout pour rendre service au shérif. Mais Tom Lord n’aime pas qu’on la lui fasse à l’envers. Surtout par des magnats du pétrole qui ont acheté ses terres, en lui promettant de lui verser un pourcentage de la production de cet or noir. Mais Tom Lord n’a pas vu un seul dollar. En se rendant sur la plateforme, il constate que le puits est dans un sale état. Et il tue accidentellement le chef du site. Et les embrouilles vont commencer.

    J’ai trouvé les personnages (jamais très anges, jamais très démons, non plus) et l’atmosphère sombre et opaque chers à Jim Thompson. Mais, toutefois, je n’ai pas vraiment pris du plaisir à lire ce livre. J’ai trouvé le déroulé de l’histoire pas très fluide et longuet, et les paroles (du style bouseux) si elles veulent rendre hommage aux personnages, alourdissent la lecture. Une déception pour ma part.

    23/10/2024 à 17:02 JohnSteed (631 votes, 7.7/10 de moyenne) 3

  • 8/10 Comme dans tous les romans de Jim Thompson, les personnages prennent le dessus sur l’intrigue même si celle-ci n’en est pas pour autant négligée. Il est difficile de mettre ce livre en avant plutôt qu’un autre. J’aborde les romans de Thompson comme un ensemble dessinant une nouvelle version de la comédie humaine dans un autre cadre, une autre époque, et pour une anthropologie différente.

    08/01/2018 à 14:11 Kafka65 (80 votes, 7.4/10 de moyenne) 4

  • 8/10 Le shérif adjoint Tom Lord officie dans un coin perdu du Texas. Son existence est bien calme, jusqu'à ce qu'il tue, en état de légitime défense. Le cours de sa vie s'emballe : une veuve qui réclame justice, une fille de joie un peu collante, des nervis, un consortium pétrolifère pugnace, un collègue de Lord aux abois... Personne n'empêchera l'orage d'éclater.

    Auteur culte de romans noirs, Jim Thompson est une des plumes les plus adulées du genre : Le démon dans ma peau ou 1275 âmes sont autant de charmantes pépites laissées dans le sillage de ce grand écrivain décédé en 1977. Un nid de crotales est un de ces textes rares, à (re)découvrir sans attendre. On retrouve l'écriture si typique de Jim Thompson, mêlant noirceur et humour, au moyen de laquelle il s'attache à croquer des personnages marquants. Les divers protagonistes se croisent, se côtoient, puis se percutent, au gré d'une intrigue plus dédaléenne que ne le laisse augurer le résumé de l'œuvre. A peine plus de deux-cents pages, et quelques parenthèses ouvertes pour mieux cerner les (anti-)héros de ce roman noir, avalées cul-sec comme un alcool dont le parfum aurait gagné en intensité avec l'âge. L'ensemble se lit très rapidement, procurant une joie proche de celle que ressentirait un enfant redécouvrant dans le grenier un jouet oublié.

    Peut-être sans atteindre la puissance de percussion du Démon dans ma peau ou de 1275 âmes, Un nid de crotales est un régal. Son titre est aussi métaphorique que celui du roman d'Harry Crews, La foire aux serpents : plonger dans ses pages laissera le lecteur perclus de délicieuses morsures à l'âme.

    28/04/2011 à 09:55 El Marco (3454 votes, 7.2/10 de moyenne) 2

  • 7/10 À l'évidence, Thompson est moins doué pour écrire une histoire optimiste qu'il ne l'est lorsqu'il nous plonge dans les tréfonds les plus obscurs. On retrouve ici toute une galerie de ses personnages typiques : culs-terreux, femmes dangereuses et petits truands, et surtout Tom Lord qui a beaucoup de points communs avec un certain Lou Ford, shérif adjoint lui aussi et narrateur du Démon dans ma peau. Mais là, la sauce ne prend pas vraiment, même si certains passages sont bien tournés et si Thompson excelle à dépeindre l'atmosphère de ce Texas éloigné de tout. La faute sans doute à un certain manque de tension et à une construction du roman un peu étrange, qui est pourtant l'un des points forts de l'auteur habituellement.

    24/04/2011 à 11:47 Horatio (294 votes, 7.5/10 de moyenne)