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En ce sanctuaire
7/10 Après plusieurs années d’abstinence dans la lecture des « enquêtes » de Jack Taylor, je retrouve avec ce livre tout ce qui fait l’attrait du personnage de Ken Bruen : le cynisme de cet enquêteur irlandais, écorché vif et autodestructeur, au verbe acerbe.
Jack Taylor reçoit une lettre d’une personne se faisant appeler Benedictus annonçant les meurtres qu’elle va commettre et indiquant qu’il est le seul à comprendre le sens de cette « mission » et qu’il en sera le témoin privilégié.
L’Irlandais boiteux prend au sérieux cette lettre même s’il veut vérifier si cela peut être une farce ou non en allant en rendre compte au commissariat. Pour le surintendant Clancy, ceci n’est pas sérieux. Jack Taylor ne veut pas laisser tomber l’affaire. Mais ses démons refont surface : la drogue et l’alcool. Lui qui ne s’est toujours pas remis du décès tragique et accidentelle d’une petite fille dont il avait la garde, éprouve remord et culpabilité.
Dans les opus avec Jack Taylor, l’enquête n’est jamais le cœur du livre. C’est ce personnage de Jack Taylor qui cherche aussi bien à sombrer qu’à se tirer de ses situations désastreuses. Après on apprécie ou non ce genre de littérature. Moi j’aime ce genre de lecture. Mais dans « En ce sanctuaire », un peu plus de profondeur et de longueur n’auraient pas été superflues. Alors, je vais tâcher de lire les livres suivants…25/02/2019 à 15:38 3
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Power
9/10 Après avoir achevé Power, je me précipite pour découvrir un peu plus l’auteur. Avec un patronyme et un titre comme ceux-ci, je m’attendais à trouver une multitude de sites américains. Mon préjugé était renforcé par le fait que je ne voyais qu’un auteur des USA pour pouvoir aussi bien parler de ce pan de l’histoire du Black Panther Party, cette organisation qui a combattu la ségrégation et le racisme vécus par la communauté afro-américaine dans les 60’s. Alors que ne fut pas ma surprise de constater que Michael Mention est un auteur français et qui plus est avec une œuvre riche depuis la parution de son premier roman en 2008.
Oui, Michael Mention écrit admirablement comment les Black Panthers se sont créés, ont vécu, mené leurs actions et leur révolution et ont vu leur parti disparaître. Si la première partie du livre « What we want », qui s’attache à retracer l’historique de la naissance du mouvement, fut âpre et lassante, tout s’accélère après. On ne rentre pas dans ce livre. Il nous aspire dans l’histoire grâce à Charlene, militante active et extrême de la première heure du Black Panther Party, Neil, officier de police qui trouve légitime le combat de la communauté noire, et celle de Tyrone, recruté par le FBI pour infiltrer le mouvement.
Ce roman offre un véritable coup de poing au lecteur, nous balade dans l’histoire des USA. Et ça rocke, ça groove avec les différents morceaux de soul, de funk ou de rock qui rythment le livre que l’on avale sans s’en rendre compte. Une véritable et belle découverte de l'auteur et une lecture passionnante et attachante.03/02/2019 à 13:57 12
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Juste après la vague
8/10 Ce roman de Sandrine Collette est étouffant, oppressant, angoissant, terrifiant. L’auteure française sait exploiter nos peurs pour nous obliger à ne pas arrêter notre lecture avant la dernière page. Dans cette immensité du vide laissé après le passage d’une immense vague dévastatrice, une famille de parents avec ses 9 enfants seuls rescapés de leur île doit affronter la mer, ses tempêtes, sa solitude et ses mystères pour retrouver une terre ferme synonyme de vie. Cependant un terrible choix doit s’opérer. La barque ne pouvant contenir que 8 membres de la famille, il faudra laisser 3 enfants sur cette île vouée à disparaître sous l’eau. Avec la promesse (vaine ?) de revenir les chercher.
On rentre dans ce livre comme dans un huis-clos où la peur affronte le courage, le désespoir la force et la mort l’amour. Et toutes les pages sont empreintes de vie et d’espoir malgré les doutes et la culpabilité. Et la plume de Sandrine Collette sublime cette histoire, et c’est ici son talent, qu’elle rend complément vraisemblable.
30/01/2019 à 14:57 14
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Évasion
7/10 Benjamin Withmer présente son Evasion à la manière d’un film aux multiples acteurs et chapitres courts, créant un rythme soutenu et ne laissant pas un personnage du roman prendre plus de place qu’un autre. Car le héro du livre est bien l’évasion et la prison d’Old Lonesome (le titre original du livre) avec tous les ingrédients nécessaires : les 12 détenus évadés dont le ténébreux Mopar, le traqueur, les journalistes, le directeur de la prison, la hors la loi,…
Ils cachent tous une sombre personnalité et le temps de la traque on va découvrir chacune de leur facette, qui ne sera pas belle à lire. Car à Old Lonesome n’est pas une cité où il fait bon vivre. Car là-bas, on ne vit pas. « On survit. C’est tout ce qu’il y a. Il n’y a rien dans ce monde qui vaille qu’on vive pour lui, mais on le fait quand même. On n’y pense pas, on se contente d’avancer. On survit et on espère seulement qu’on pourra s’accrocher à un bout de soi-même qui vaille qu’on survive ».
Evasion est désespérément sombre et glacial.
27/01/2019 à 15:43 7
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My Absolute Darling
8/10 Une de mes connaissances, un lecteur assidu, m’indiquait dernièrement que les meilleurs livres étaient ceux qui dérangeaient. Une fois ma lecture de My absolute darling achevée, j’ai immédiatement repensé à cette remarque, car ce premier livre de Gabriel Tallent dérange indubitablement.
My absolute darling raconte l’histoire ressentie et vécue par Turtle alias Croquette alias Julia Alveston. Cette jeune adolescence est élevée par son seul père, Martin, de manière décalée voire sectaire. Il lui apprend la survie et l’utilisation des armes à feu plus que l’orthographe considérant la fin proche et incontournable du monde. Ce père manipule psychologiquement sa fille qu’il considère comme son amour absolu, depuis la mort de sa femme et mère de Turtle. Cette dernière, déstabilisée, manque de confiance en elle. Et le fait que son père abuse d’elle sexuellement la perturbe au point qu’elle ressent pour son père autant de l’attachement très fort que du profond dégoût. Elle planifie sa fuite qui échoue par crainte de la réaction de Martin. Lui, il ne veut qu’elle et ne peut pas considérer que Turtle ne puisse pas l’Aimer autant en retour. L’arrivée de Cayenne, une petite fille « trouvée » par Martin, va servir de déclencheur. Turtle va devoir puiser au plus profond d’elle-même pour pouvoir se sortir et se libérer de cette situation.
Pendant plus de 450 pages, Gabriel Tallent nous fait partager la torture et le tiraillement entre haine et amour de Turtle pour son père. Chaque mot et chaque expression sont choisis par l’auteur qui a mis plus de 8 ans pour achever son livre. Et on le ressent à la lecture qui, du coup, peut paraître longue et fastidieuse. Alors, ce livre qui est immanquablement dérangeant par le sujet abordé est-il pour autant un très bon livre ?
Ce fut pour moi une lecture d’un livre pesant qui, même après la fin, m’interroge encore. Tant sur l’écriture, les personnages et leur approche psychologique ou la fin de l’histoire. A l'image de Turtle pour son père, nous sommes nous aussi tiraillés entre amour et haine pour ce livre. Certainement le signe d’un livre plus complexe qu’il n’y paraît.23/01/2019 à 12:18 5
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La Veuve blanche
7/10 Ancien soldat américain de la Guerre en Irak, Murphy réside à Amsterdam après avoir voulu suivre un amour qui l’a plaqué à peine arrivé en Hollande. Depuis, pour vivre, il est devenu chauffeur de prostituées pour le compte de Dekkers.
Après avoir fumé un peu de White Widow ( de la Veuve blanche), histoire de passer une soirée relax, Murphy conduit Demi chez son client, crâne rasé, bras recouverts de tatouages, habitant sur une péniche. Continuant sa tournée, il revient à l’embarcadère pour récupérer Demi. Or la péniche n’est plus là. Murphy s’acharne à chercher la jeune fille. Mais c’est aussi sa liberté et l’amour qu’il souhaite trouver.
Une belle histoire d’amour entre deux exclus. Le sujet n’est certes pas très original, mais ici, sous la plume de Jérémie Guez, le rythme de l’histoire et la tension font mouche. Et les pastels de Miles Hyman (à qui l’on doit notamment la formidable adaptation du Dalhia Noir de James Ellroy en BD) qui illustrent la nouvelle sont toujours un régal pour les yeux.16/01/2019 à 20:15 3
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Les Pigeons de Godewaersvelde
6/10 Dans le cadre de la série des Petits Polars, je constate que l'épreuve Bande dessinée est plus difficile que les nouvelles. Il est moins évident pour les dessinateurs et scénaristes, en un nombre limité de cases et de bulles, de planter le décor, de créer l'atmosphère et de présenter les personnages. Du coup, les BD Petits Polars sont, en moyenne, moins bien notées.
Celle-ci n'est pas l'exception qui confirme la règle. Le scénario est original mais souffre du manque de développement de l'histoire. J'aurai aimé que l'intrigue soit plus étoffée, et les personnages du colombophile et de sa femme plus poussés.16/01/2019 à 09:03 2
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Sur mes gardes
7/10 Franz Bartelt, dans cette nouvelle délicatement et bien illustrée par Honoré, raconte avec un humour noir, mais très subtil, l’histoire de cet homme qui prend le train mais qui se méfie des voyageurs présents dans le wagon. Toujours sur ses gardes, il se remémore sa vie et ses magouilles pour détourner l’argent de son patron tout en faisant condamner celui-ci. Alors quand on le traite de « Juda », il prend plutôt cette insulte comme un compliment. Après tout, Juda était un homme d’affaire avant l’heure. Voire un bon capitaliste, même. Mais ce sont les Chignoque, ses voisins et des trafiquants, qui l’ont insulté ainsi. Ils ont une bonne raison. Il a aidé la police à les arrêter. Alors, dans ce voyage, il a peur que les Chignoque s’en prennent à lui.
Un délice de lecture d’une histoire assez cocasse d’un arroseur arrosé.
15/01/2019 à 11:26 3
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Tango flamand
Jean-Christophe Chauzy, Marc Villard
6/10 A Ostende, Tina, danseuse au Florida, arrondit ses fins de mois en faisant le tapin pour des clients du cabaret. Un soir, un client, Francky, l'emmène sur son bateau. Mais Francky s'avère être un client un peu spécial et souhaite lui faire payer sa misérable vie.
C'est direct comme bd, le scénario est assez pauvre mais le dessin de Chauzy, tout en retenu, relève le niveau de ce Petit Polar du Monde/SNCF.13/01/2019 à 18:32 2
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Dégradation
7/10 S’il ne pleut pas, il neige. Et s’il ne neige pas, il souffle un vent à décorner les bœufs. C’est une terre maudite cette vallée des Dales dans le Yorkshire. C’est cette contrée inhospitalière que Benjamin Myers prend comme toile de fond pour son roman noir, Dégradations.
James Brindle, ce flic bardé de troubles obsessionnels du comportement, promis à un avenir prometteur au sein de la Chambre froide, une cellule de police londonienne créée pour résoudre les crimes les plus sordides le plus rapidement, est invité à se rendre dans ce village reculé des Dales, en cette avant-veille de Noël. Une fille est portée disparue. Roddy Mace, un ex brillant journaliste londonien qui, pour des raisons structurelles, a trouvé un poste dans cette région, est sommé par son rédacteur de couvrir l’affaire. Une affaire qui va faire remonter d’autres disparitions, des meurtres, un cinéma, un cul terreux au nom de Rutter, sa mère, des porcs, des policiers corrompus, le vice et l’argent. Et bien évidemment la géographie singulière et hantée de la vallée et de ses villages et hameaux environnants. Et ses habitants et leurs histoires troubles.
L’histoire se déroule au gré des paragraphes courts mettant en avant différents protagonistes, comme un élément d’un puzzle qui se met difficilement en place. Cela ne facilite pas une lecture fluide d’autant plus que l’auteur ne met que le strict minimum de ponctuation (aucune virgule dans les phrases). Myers ne met pas plus en avant un personnage qu’un autre, laissant la vallée des Dales, ses paysages désolés et son atmosphère lourde avoir le dernier mot. Dommage, car le personnage de Brindle, ce policier original avec ses défauts, aurait pu être intéressant à développer et qu’on aurait aimé retrouver plus souvent dans le livre.
13/01/2019 à 10:48 5
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Mon vieux
9/10 A chaque fois, quand je commence un livre de Thierry Jonquet, je suis étonnement subjugué par la qualité du style de l’auteur et par l’originalité dans l’approche des thèmes choisis. Cela vient certainement de mon ignorance et du peu d’intérêt que je pouvais porter à cet auteur. Et dans la mesure où je suis assez influençable, la raison vient éventuellement du fait que Thierry Jonquet ne bénéficie pas de l’aura qu’il mérite, même après sa mort.
Mon vieux m’a carrément bouleversé par sa noirceur et par ces personnages qui se trouvent dans une misère certes mais surtout dans un profond malheur. Jonquet sait choisir les mots justes pour raconter magnifiquement le tragique destin des protagonistes. Ils ne se connaissent pas et n’auraient qu’en commun les revers que la vie leur a faits. Sauf que la vie va faire qu’ils vont partager leur infortune. A cause d’une seule personne, un vieux.
Ce vieux, c’est le père d’Alain Colmont. Ce dernier, ayant perdu tragiquement sa femme, scénariste pour des séries tv, consacre le reste de sa vie à financer les opérations de chirurgie esthétique pour sa fille, défigurée suite à un accident de scooter. Alors que son métier parvient tout juste à financer ces actes médicaux, l’hôpital, après plus d’un an de recherche, le contacte. Le patient de la chambre 39, victime d’Alzheimer, s’avérerait être son père qui l’a abandonné enfant. L’hôpital lui réclame le paiement des actes médicaux.
Daniel Tessandier, RMIste, est chassé par sa propriétaire. Ne bénéficiant d’aucun contrat de location, il ne peut que chercher un toit même modeste, ne souhaitant pas se trouver à la rue comme la bande à Nanar qu’il croise tous les jours quand il va boire son petit blanc au café du coin.
Mathurin Debion, aide-soignant, attend ses toutes prochaines vacances qu’il va pouvoir passer en Martinique, son île natale. Pour faire passer le temps, entre le nettoyage des chambres et la promenade du patient de la chambre 39, il savoure des bonnes rasades de rhum.
Chaque personnage de Mon vieux constitue une pièce d’un puzzle représentant notre société individualiste et la misère des laisser pour compte magistralement peint par Jonquet à la noirceur du désespoir.08/01/2019 à 10:59 9
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Comme un crabe, de côté
9/10 En septembre 1993, Vincent Coste débarque sur le campus universitaire de Condillac, clapier étudiant le plus merdique de la Région, en banlieue de Grenoble. Plus pour fuir Porte-lès-Valence, sa mère et ses trois frères et sœur, que pour suivre les cours de Droit. Sa philosophie : gagner du pognon et profiter. Pour cela, avec son pote, El Kibir, il se met à trafiquer de l’herbe. Et les affaires se portent plutôt bien après seulement quelques semaines. L’idée leur prend de voir leur commerce se développer. Ils se lancent dans le dur, l’héroïne.
Sauf que le secteur est réservé au caïd Omar. Vincent devient dès lors son larbin. Il lui demande de garder Lara, cette magnifique fille qui a voulu dénoncer Omar du meurtre de son copain, un lieutenant du caïd, aux flics. Mais Coste n’est pas une baby-sitter.
Marin Ledun dans cette nouvelle dissèque les déboires d’étudiants qui visent trop haut leur petit trafic sans mesurer les conséquences de leur petit jeu. C’est noir, intense et poignant.05/01/2019 à 18:34 4
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La Course au trésor – suivi de deux autres récits
8/10 Ce recueil de 3 nouvelles permet de retrouver toute la perspicacité et l’esprit de déduction de notre héro Ellery Queen qui excelle à résoudre ces charmantes et classiques énigmes.
La course au trésor :
Ellery Queen, invité chez le major-général Barrett, apprend le vol d’un collier de perles, cadeau de fiançailles pour la fille du militaire. Le collier ne pouvant être sorti de la propriété, d’un vaste domaine bordé de falaises, le détective privé new-yorkais va mettre en place une subtile et malicieuse chasse au trésor qui permettra de démasquer le voleur et de retrouver le bijou.
Ariel contre Caliban :
En compagnie de son père, de la journaliste et amie Paula Paris et de Phil Maguire, célèbre rédacteur sportif, Ellery Queen participe au Stadium de New-York, à un combat de boxe entre le champion des poids-lourds, Mike Brown, et son outsider Jim Coyle. A l’issue du match que les spécialistes s’accordent à dire qu’il était « chiqué », Mike Brown, déchu de son titre, est retrouvé assassiné dans sa voiture. Alors que les soupçons se penchent sur la femme de Brown, sur le manager et sur les bootleggers, Ellery Queen préfère rechercher son manteau qu’il lui a été volé. Mais on sait qu’Ellery Queen trouvera, grâce à son manteau, le nom du meurtrier.
Le cheval de Troie :
Le premier dimanche de cette année, Ellery Queen est invité par le richissime M. Wing à assister au match décisif de football américain entre les Troyens de Californie et les Spartiates de Caroline. A l’issue du match, il fera la surprise de marier sa fille, Joan, au meilleur joueur troyen, Roddy Rocket. A cette occasion, il porte sur lui onze saphirs d’une valeur de cent mille dollars. Mais pendant le match, M. Wing constate qu’on lui a dérobé l’écrin avec les bijoux. Qui parmi les invités de M. Wing est le voleur ?05/01/2019 à 14:33 1
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Le Testament des Siècles
7/10 Paru avant Da Vinci Code, Le Testament des siècles propose une enquête sur le dernier message que Jésus Christ n'a pas pu révéler de son vivant aux Chrétiens n'étant pas prêts à une telle Vérité.
De manière haletante, on suit page après pas l'enquête menée par Damien Louvel. Ce Français scénariste à New-York d'une série à succès sur le sexe revient en France suite au décès de son père avec qui il était en froid depuis l'enterrement de sa mère dix ans plus tôt. Il va découvrir que son père, depuis sa retraite, menait de manière très approfondie des recherches sur une mystérieuse relique : la pierre de lorden.
Aidé par une journaliste de canal+, Sophie de Saint-Elbe, Damien s'aperçoit qu'il n'est pas le seul à être intéressé par cette relique et que des groupuscules sont prêts à tout pour le devancer. Cette relique l'amènera à se pencher sur l'histoire des religions, les templiers, les oeuvres de Leonard de Vinci, la franc-maçonnerie et autres conspirations.
L'intérêt de la lecture de ce Testament des siècles porte essentiellement sur ces thèmes historico-religieux. Ce livre aurait pu être meilleur si l'intrigue avait été moins tirée par les cheveux et si l'auteur avait utilisé moins de situations invraisemblables.
04/01/2019 à 18:43 4
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Ratlines
8/10 18 ans après la fin de la 2nde Guerre Mondiale, des nazis ont pu s’enfuir de l’Allemagne vers des pays « accueillants ». Ce fut le cas de l’Irlande du Nord, tout jeune pays à peine sorti de sa guerre d’indépendance d’avec son ennemi séculaire, le Royaume Uni. Selon le précepte « les ennemis de mes ennemis sont mes amis », l’Irlande du Nord était assez peu regardante sur les nazis qui voulaient de son hospitalité, à condition qu’ils fassent profil bas.
Or quand des nationalistes qui ont jurés fidélité au Reich sont assassinés, le Ministre de la Justice irlandais ordonne à Albert Ryan, officier du Renseignement, d’enquêter. D’autant que des menaces pèsent sur un autre ancien nazi, Skorzeny. Il faut absolument empêcher un autre meurtre, qui pourrait décider JF Kennedy de ne plus venir rendre visite au pays de ses ancêtres.
Dans ce roman qui mêle Histoire et espionnage, Stuart Neville offre un polar dur sur l’exfiltration des anciens nazis. Une lecture prenante grâce aux différents ingrédients qui font de ce polar un livre fortement conseillé : des descriptions assez intenses sur les tortures lors d’interrogatoires poussés, la belle espionne repentie et amoureuse du sombre et attachant héro ainsi que les véritables et monstrueux personnages et événements historiques.03/01/2019 à 18:26 5
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Le Passager
8/10 Cela faisait très longtemps que je n’avais pas lu de Grangé. Je l’ai découvert comme beaucoup avec Les Rivières pourpres dès sa sortie et avais réitéré mon expérience littéraire avec L’Empire des loups. Je n’arrive pas à me souvenir des raisons pour lesquelles je n’ai pas continué à lire ses romans : certainement pour des manques de temps et sûrement pour mon intérêt grandissant pour les auteurs classiques des polars qui m’ont encore plus écarté de cet auteur français.
Pourtant, dernièrement, lors d’achats de livres de secondes mains, j’avais sauté sur l’occasion pour acheter Le Passager en prétextant que je ne pouvais décemment pas être membre de Polars Pourpres et partager mes lectures avec des amateurs de Jean-Christophe Grangé sans lire ses romans.
C’est avec cette résolution de fin d’année (oui, mon esprit de contradiction ou ma paresse m’interdisent de prendre des résolutions en début d’année) que je commençais la lecture des quelques 1000 pages que comptent la version poche du Passager. Sans préjugé ou prérequis, je découvrais il y a 3 jours l’histoire de ce passager sans bagage et ses multiples identités.
Bien sûr, ce livre est loin d’être parfait. Malgré un rythme soutenu, on peut soulever, comme Grangé l’écrit lui-même dans le livre, que ce passager ne manque indéniablement jamais de chance. On peut relever également quelques raccourcis dans l’histoire, ou des situations facilitantes pour le bon déroulement de l’intrigue qui prêtent à sourire.
Cependant, je dois reconnaître que j’ai dévoré cette histoire et que ce livre m’a donné envie de me plonger dans d’autres intrigues écrites par Grangé.
02/01/2019 à 13:52 13
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Le Char de Phaéton
9/10 Par un froid matin de janvier, Ellery Queen est appelé par son ami Thorne, un avoué, un homme placé auprès des tribunaux de la ville de New-York. Ce dernier lui demande de venir le rejoindre au port de la ville, avec bagages et arme. Après une semaine passée dans la demeure de Sylvestre Mayhew, enfouie au cœur d’une jungle inaccessible de Long Island, il doit récupérer Alice Mayhew qui débarque d’Angleterre et qui était venue renouer avec son père. Thorne a la délicate charge de lui annoncer la mort de son père qu’elle n’a pas vu depuis son enfance. Il doit également lui permettre de récupérer son héritage, un trésor caché dans la Maison noire de la propriété familiale et bien évidemment convoité par les tantes et oncles d’Alice.
Après une nuit passée dans la Maison Blanche de la propriété, tout le monde se réveille en constatant que la Maison noire, bâtie juste à côté, a disparu, comme si elle n’avait jamais existé. Et le magot avec. Ellery Queen va devoir retrouver toute sa raison et sa perspicacité pour pouvoir élucider cette énigme.
Publiée en 1940, cette nouvelle des aventures d’Ellery Queen, ce détective américain issu d’un savoureux mélange entre Sherlock Holmes et Hercule Poirot, est un délice de déduction dans une ambiance aussi bien mystique que gothique. Les auteurs (sous ce pseudo d’Ellery Queen se cachent deux cousins) nous manipulent pour nous offrir les clés de cette intrigue extraordinaire.30/12/2018 à 14:24 5
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Idaho
7/10 Idaho, cet Etat américain qui, sur la base d’un mensonge, signifie « Reviens me voir », sonne comme un lieu empreint de mémoire. Foch disait qu’ « un homme sans mémoire est un homme sans vie ».
Emily Ruskovich, jeune et talentueuse écrivaine américaine, fait de ce thème un sujet de souffrance. La mémoire peut être aussi douloureuse par la perte de nos souvenirs que par la réminiscence de nos actes les plus cruels.
Le style de l’Américaine s’apparente à une musique douce et mélodieuse mais d’une noirceur implacable, à l’instar de cette chanson qui s’égrène le long de ce livre : « Décroche ta photo du mur/Pour que je n’aie pas à voir tes yeux/Et bientôt peut-être je ne me souviendrai plus/Des choses douloureuses qui jadis étaient douces ».
Pour apprécier ce livre, il faut aimer se laisser porter voire bercer par le style poétique et par l’histoire sombre de cette famille qui s’éclate suite au meurtre d’une des filles par la mère et à la disparition de la seconde. Il faut également aimer le genre de livres où la fin n’apporte pas, comme la vie sait bien nous le prouver, réponse à toutes les questions. Il faut apprécier ces atmosphères angoissantes et étouffantes qui dégagent un sentiment de malaise et de mal-être : le signe d’une écriture maîtrisée.
Idaho est un livre prenant mais a surtout l’intérêt de nous faire découvrir Emily Ruskovich qui a tout le talent pour nous écrire une œuvre encore plus puissante.
29/12/2018 à 18:36 9
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Que le diable soit avec nous
7/10 Stevie, du haut de ses dix ans, se met en tête de chercher son cousin et meilleur ami, Jude, disparu depuis quelques jours. Sans explication, il revient chez sa mère. Mais Stevie constate que Jude a changé. Sa peau, exposée au soleil, sort plein de démangeaisons qu’il gratte jusqu’au sang. Il ne montre plus aucun intérêt à la construction de leur fort dans la forêt. Par moment, son cousin semble ailleurs. Stevie tente de trouver des réponses à la disparation de Jude qui pourraient tout expliquer. Pourtant il semble le seul à vouloir comprendre.
Mon avis est assez mitigé suite à la lecture de ce livre. L’auteure connaît l’ensemble des ingrédients indispensables à un bon thriller : les peurs enfantines, un jeune garçon timide souffrant de bégaiements, une famille distante, son meilleur ami qu’il faut sauver,… Le tout avec un style fluide et attrayant qui nous oblige à tourner les pages le plus vite possible.
Mais plus j’avançais dans ma lecture plus j’avais le sentiment d’avoir affaire à une JK Rowling du thriller. Une lecture aseptisée qui semble plus appropriée et adaptée aux lecteurs adeptes des jeunes héros qui aiment se faire peur le temps d’une soirée entre jeunes. Une sorte de fast-food du thriller.
27/12/2018 à 16:42 7
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Péchés capitaux
8/10 Simon Sunderson, ce policier à la retraite obsédé par les fesses des femmes (jeunes de préférence) et par la pêche à la truite, se découvre une obsession mystique relative aux péchés capitaux. Traumatisé enfant par le pasteur condamnant à mort ceux qui tombent dans le piège des péchés capitaux, Sunderson ne fait que le constat amer que sa vie ne s’est constituée que péchés sur péchés. N’est-ce pas par orgueil qu’il a laissé sombrer son mariage ? N’est pas par envie et luxure qu’il a succombé à Mona cette jeune voisine dont il matait les fesses à travers la fenêtre de son bureau ? Mona qui est d’ailleurs devenue sa fille adoptive et qui désormais essuie les bancs de l’Université du Michigan.
En pleine réflexion existentielle, Sunderson est appelé par Diane, son ex-femme. N’ayant pas eu de nouvelles de leur fille adoptive, Mona, elle craint qu’elle se soit faite kidnapper par une rock star et demande au policier retraité d’aller la chercher à New-York. Sunderson ira jusqu’à Paris la sauver des griffes du batteur de rock toxico, sans avoir préalablement délesté de quelques milliers de dollars sa mère évitant un procès pour détournement de mineur.
Il profite de cette somme pour faire l’acquisition d’une maison en bois près des rivières où il pourra passer sa convalescence et profiter pleinement de la nature et des truites brunes qui pullulent dans les rivières de la région.
Mais sa nouvelle demeure a pour voisins les Ames, famille dont les hommes violent allègrement leurs filles et tuent sans aucun remords. Or ceux-ci meurent les uns après les autres, empoisonnés.
Sunderson, toujours emprunt à ses démons que sont l’alcool et le sexe, se voit mêler à cette étrange affaire. On suit page après page les souvenirs et les pensées de la vie du retraité sur l’alcool, son addiction aux jeunes filles, son amour pour son ex-femme, sa passion de la nature et de la pêche… thèmes récurrents au livre précédent. Lecture réservée aux amateurs.
Après avoir adoré la lecture de Grand Maître, lire la suite des quêtes existentielles de Sunderson dans ce second « faux roman policier » fut pour moi un vrai régal. Harrison sait manier le verbe pour évoquer les réflexions de l’homme dans cette société en dénonçant le huitième péché capital qu’est la violence dans nos sociétés contemporaines. La disparition de Harrison va laisser un grand manque mais une grande œuvre.25/12/2018 à 15:44 3