631 votes
-
Froid mortel
8/10 C’est après avoir lu (et adoré) la tétralogie « Gerlof Davidsson » se déroulant sur l'île d'Orland que je me suis intéressé à ce polar. Changement radical de registre pour Johan Theorin, qui délaisse les grands espaces, les pensées philosophiques de Gerlof et l’approche socio-historique de la Suède.
Si avec son personnage de Gerlof Davidsson, Johan Theorin prenait le temps d’installer le cadre de son roman, Froid Mortel est un roman qui ne laisse aucun répit au lecteur. On rentre à cent à l’heure dans l’histoire de Jan Hauger, assistant maternel qui se fait recruter dans une école maternelle hors du commun : elle est dédiée aux enfants de parents internés dans l’hôpital psychiatrique voisin. Et les enfants y accèdent par un tunnel souterrain interdit au personnel. Mais Jan souhaite coûte que coûte braver l’interdit et accéder aux étages du centre psychiatrique.
Mais quelles sont les motivations de Jan, alors que l’on découvre au fil des pages son passé torturé ? Les interrogations sur les collègues de Jan, sur cette maternelle et sur ce centre psychiatrique prolifèrent et Johan Theorin a l’art et la manière de semer le doute chez le lecteur en multipliant les retours passé-présent et en proposant des personnages aussi mystérieux qu’inquiétants.
Froid Mortel ne saurait souffrir d’une comparaison inutile voire stérile avec le cycle « Gerlof Davidsson », tant les objectifs de l’auteur sont tellement éloignés. Mais je peux vous affirmer une chose : Johan Theorin sait toujours autant captiver le lectorat de polars. Il vous sera difficile de lâcher ce livre tant que vous n’aurez pas lu le fin mot de l’histoire. Qui s’avère déroutant et glaçant.12/07/2021 à 18:48 5
-
En ce lieu enchanté
7/10 Le pire endroit de la prison : le couloir de la mort. Pourtant, pour Arden, le prisonnier que tout le reste des détenus craint autant qu’il fascine, c’est un endroit enchanté. Lui, il y voit des oiseaux de nuit duveteux choir du firmament et des chevaux d’or courir dans les profondeurs de la terre. Pour lui, il s’y passe toutes sortes de choses merveilleuses. Qu’il souhaite nous raconter…
Dans cet univers radieux, le lecteur va rencontrer la « dame », une avocate chargée de la révision des dossiers des condamnés à mort, dont York, qui va être exécuté, et qui ne souhaite pas de changement de sa condamnation ; le « prêtre déchu » de la geôle, qui rêve d’une autre vie, revivre l’Amour ; le garçon aux cheveux blancs, une proie facile pour les chefs de gang ; et le directeur de la prison…
Tous ces êtres ont été ravagés, bien avant d’atterrir dans cette prison, privés de toute liberté ou non. Rene Denfeld utilise une belle plume pour raconter l’histoire de ces pauvres hères. Une histoire émouvante et éprouvante. Un roman dont j’ai apprécié la lecture sans être subjugué comme certaines personnes ont pû l’être.04/07/2021 à 17:23 2
-
L'Accident de l'A35
9/10 Comme dans son précédent livre, La disparition d’Adèle Bedeau, Graeme Macrae Burnet nous explique en avant-propos que L’accident de l’A35 a été écrit par Raymond Brunet. Il est l’un des deux manuscrits découverts par hasard après sa mort. Et qu’il a décidé de le rééditer sous son nom afin de remettre en lumière cette œuvre à (re)découvrir. Bien évidemment, rien de tout cela est vrai, ni vrai ni faux, comme l’indique la citation de Sartre qui ouvre le livre. Mais qu’importe. Ce qui compte pour un écrivain, c’est que l’histoire soit vraisemblable.
Cette histoire, c’est celle d’une enquête menée quasiment de manière non officielle par Georges Gorski, l’inspecteur de la police de Saint Louis, petite ville frontalière avec la suisse, sur un accident de route ayant entraîné la mort de Bertrand Barthelme. Ce notaire laisse une femme et un fils. Et des questions laissées sans réponse. Que faisait-il ce jour-là sur cette route, alors qu’il devait être à son club, comme tous les mardis ? Qu’est-ce qui a conduit la sortie de route de la Mercedes ? Pour les beaux yeux de la veuve, Gorski va mener son enquête. Pendant ce temps-là, Raymond, le fils du défunt, ayant trouvé une adresse dans le bureau de son père, va guetter dans la rue Saint-Fiacre à Mulhouse ce que son père pouvait bien faire.
Autant j’avais bien apprécié La disparition d’Adèle Bedeau, autant j’ai plus aimé ce livre. Peut-être parce qu’on en apprend plus de la vie personnelle de Georges Gorski. Peut-être qu’on voit son personnage plus développé, en proie et ses problèmes de couples. Peut-être que l’intrigue est plus intéressante, également. Peut-être pour toutes ces raisons. En tous les cas, j’ai hâte de découvrir la suite avec « le deuxième manuscrit posthume de Raymond Brunet ».
26/06/2021 à 10:36 5
-
La Proie
7/10 Une nuit d’août à Bordeaux. Daniel Darret fait fuir les agresseurs qui s’en prenait à une femme qui se promenait seule. Cet apprenti ébéniste d’origine sud-africaine d’une cinquantaine d’années fait profil bas et retourne chez lui, ni vu ni connu. Quelques jours plus tard, il recroise de manière impromptue cette femme, une artiste veuve qui lui propose de réaliser son portait. Daniel Darret est réticent à se mettre en lumière, et souhaite cacher son passé de combattant pour la libération de son pays.
A Le Cap, au même moment, Benny Griessel et son collègue Vaughn Cupido, de la brigade des Hawks, ont pour mission de percer le mystère de la mort d’un consultant en protection rapprochée, dont le corps a été balancé d’un train de luxe pour touristes.
Ces deux histoires que tout oppose vont au fil des pages se rencontrer et permettre, dans ce 6ème livre de la série Benny Griesel, à Deon Meyer de continuer à faire la lumière sur l’actualité post-apartheid de l’Afrique du Sud en dénonçant la corruption des hommes politiques, le racisme indéracinable, et la violence irréfutable… Et le lecteur poursuit la découverte de l’histoire de Benny Griessel dans sa lutte contre l’alcoolisme, lui qui est, plus que jamais, amoureux. Un livre empreint d’humanisme. Un livre à l’action moins soutenue et donc peut être moins addictif que les précédents de la série mais qui se savoure tout autant.
24/06/2021 à 18:01 6
-
Traverser la nuit
9/10 Dans son nouveau livre, Hervé Le Corre nous trimballe dans Bordeaux à travers 3 personnages des plus torturés et sombres.
Il y a Louise, aide-ménagère, victime de violences conjugales. Elle tente de se dépêtrer de ces brutalités de son ex-conjoint, avec le soutien de son amie Naïma, et surtout celui de son fils Sam. Paumée, borderline, elle essuiera les refus de la police de lui porter secours.
Du côté de la police, le commandant Jourdan traque un sadique pervers meurtrier de femmes. Las de son travail, fatigué de sa vie maritale qu’il voit dissoudre à petit feu, Jourdan n’a plus aucune motivation ni aucune croyance ni foi en la vie.
Ce tueur, c’est Christian, transporteur de matériaux pour une boîte locale. Il a ces pulsions depuis très longtemps. Il peut compter sur le soutien de sa mère, avec qui il entretient des relations ambigües.
Ces 3 êtres que rien ne prédestinait à se croiser, vont traverser ensemble la nuit, s’enfoncer dans la noirceur, emprunt de désespoir et de malheurs.
Dans son nouveau livre, Hervé Le Corre nous trimballe dans le désespoir profond, à travers 3 personnages détruits par la vie. Un livre déroutant et perturbant. Un livre terriblement puissant.19/06/2021 à 09:43 11
-
La Disparition d'Adèle Bedeau
8/10 Manfred Baumann, responsable de banque à Saint-Louis, bourgade alsacienne proche de la frontière suisse, a sa vie réglée comme du papier à musique. Cet homme solitaire prend ses repas au restaurant La Cloche, où la jeune et attirante serveuse, Adèle Bedeau, effectue son service midi et soir. Alors quand Adèle disparaît, le regard suspicieux se tourne vers Manfred Baumann. L’inspecteur George Gorski, en charge de l’enquête, va apprendre que Baumann est la dernière personne à avoir vu vivante Adèle. Il ne lui en faut pas plus, lui dont l’ascension professionnelle s’est faite grâce à une résolution d’une ancienne affaire dont il n’est pas très fier, pour s’intéresser de plus près au Suisse, comme on le surnomme.
Mais Manfred Baumann est aussi timide que secret, aussi suspicieux que taiseux. Puisqu’il n’a rien à voir avec la disparition d’Adèle, pourquoi il irait dire la vérité. Il n’aspire qu’à une chose : la sérénité. Mais cette quête de tranquillité va être source d’un conflit intérieur pour Baumann, un bouleversement dans ses habitudes. Un séisme psychologique qui va faire ressurgir de profonds et ténébreux secrets.
Dans l’avant-propos du livre, Graeme Macrae Burnet explique que La disparition d’Adèle Bedeau est un livre écrit initialement par Raymond Brunet en 1982, qui a connu un maigre succès éditorial avant son adaptation cinématographique par Claude Chabrol. Pour rendre hommage à ce livre mésestimé, Graeme Macrae Burnet a décidé d’en sortir une nouvelle édition.
On comprendra que l’écrivain écossais manie très bien l’humour au second secret, et après avoir refermé le livre, qu’il peut devenir un auteur incontournable dans l’univers du polar psychologique.19/06/2021 à 09:39 3
-
Metropolis
8/10 Bernie Gunther vient d’avoir une promotion. Il intègre la Kripo, Police criminelle, dans ce Berlin de la fin des années 20 (1928). Les rues de cette ville sont peuplées de soldats handicapés qui mendient de quoi survivre, de prostitués hommes et femmes qui vendent leur corps pour les mêmes raisons.
Le jeune inspecteur doit enquêter sur une série de meurtres de prostituées, scalpées. D’ailleurs, le meurtrier se voit affublé du surnom de Winnetou, nom de l’Apache créé par le populaire romancier allemand Karl May.
Mais cette affaire est vite remplacée par une autre série de meurtres, celle de soldats handicapés, exécutés d’une balle au front, comme un coup de grâce. Le tueur, Dr Gnadenshuss, envoie des courriers aux journaux où il explique ses motivations : débarrasser de Berlin ces êtres inutiles et déchets de la société, et l’image de la défaite allemande.
On suit Bernie dans ce Berlin, la Babylone occidentale, où sexe, dépravation, misère, banditisme, alcool, drogue… rythment la vie quotidienne. Sans parler de la montée de l’antisémitisme, et son corollaire, celle du nazisme qui n’en est qu’à ses balbutiements. Et ce cynisme, cet humour décalé, toujours grinçant, toujours amère mais qui fait mouche…
C’est donc avec beaucoup de plaisir que j’ai lu cette première histoire de la série de Gunther, qui est également et paradoxalement la dernière et l’ultime écrite par Philip Kerr. L’auteur britannique qui nous manque déjà, n’a pas perdu de son talent pour nous décrire avec justesse, précision historique, émotion et talent cette sombre histoire du nazisme durant le XXème siècle. Merci MONSIEUR Kerr d’avoir créé Bernie Gunther, qui a croisé mon chemin, et que je n’oublierai jamais, pour toutes les émotions qu’il a su m’apporter.
09/05/2021 à 17:33 10
-
Une terre d'ombre
9/10 Laurel et Hank Shelton vivent dans une terre d’ombre : un vallon maudit. Un lieu où les arbres périssent, où il faut travailler encore plus dur la terre pour (sur)vivre. Un lieu qui, depuis plusieurs années, n’a pas épargné la famille Shelton : les parents sont décédés laissant aux deux jeunes frère et sœur ce maudit héritage. Hank revenant des tranchées d’Europe avec une main en moins ; et Laurel considérée comme une sorcière, à cause de sa tache de naissance. Dans cette contrée où les préjugés vont bon train, on est près à tuer pour moins que ça. Ces deux êtres se fondent dans cette terre au funeste destin.
En cette fin d’été 1918, Laurel sauve d’une mort certaine un joueur de flûte muet. C’est comme si un arc en ciel se présentait à elle. Walter doit retourner à New-York, quelques billets lui permettant de prendre ce précieux billet de train.
Ces trois êtres déchirés que le destin et surtout cette sombre destinée a réunis vont savoir apporter de l’espoir dans cette contrée aride. Mais personne ne peut échapper au sort que la vie leur a réservé…
Comment pourrais-je ne pas tarir d’éloges Ron Rash? Surtout si l’auteur/poète continue à nous offrir ces lectures de la qualité de Une terre d’ombre. Car même si ce livre présente une histoire des plus tristes et malheureuses, comme sait nous fournir la vie, il est écrit comme seul un maître de la poésie peut le faire. Car Ron Rash nous offre ici un roman noir où la lumière n’a pu, le temps de quelques pages, éblouir le lecteur d’un éphémère optimisme, mais où la beauté et le sublime transpirent chaque ligne d’une lecture mémorable…25/04/2021 à 20:56 3
-
Oxymort
6/10 Louis, professeur de SVT, se réveille enfermé dans une pièce dans le noir. Pourquoi ? Par qui ? Alors qu’il cherche à comprendre sa séquestration et tente de survivre, il se remémore ses derniers jours.
Un roman intriguant même si le sujet a déjà été traitée, au style court voire télégraphique. Un roman déroutant par cet auteur dont le thème noir rural lui sied mieux.18/04/2021 à 10:36 2
-
Les Retournants
8/10 Au front de la Somme, en cet été 1918, deux soldats décident de tourner le dos aux atrocités de la guerre. Ces retournants, comme on surnomme les déserteurs, sont les lieutenants Vasseur et Jansen.
Mais leur fuite en avant ne les feront pas échapper aux horreurs ni à la folie qui ont pris leur âme : Vasseur dévoile son goût pour le sang et tue tous les témoins de leur fuite. Se faisant passer pour des médecins-soldats, les deux fuyards sont recueillis au château de la famille de Givrais. Jansen s’éprend de la fille, qui comprendra qui ils sont et le destin qui les attend…
D’autant que le « Chien de sang », alias le capitaine François Delestre, est sur leurs traces. La traque sera sans pitié..
Un roman noir poignant et prenant qui dévoile une page dure et humaine de la Grande Guerre
18/04/2021 à 10:23 4
-
Mort de trouille
6/10 Lola et Barry, jeune couple, n’ont pas le sou, mais plein d’amour l’un pour l’autre. Après avoir essayé, en vain, de réfléchir à sortir de cette impasse financière, ils décident de monter une arnaque à l’assurance. Barry ayant contracté une assurance-vie sous forme de capital décès, le couple décide de simuler la mort de Barry. Et pour que tout se déroule le moins mal, tout se déroulera au Guerrera, pays où Lola a sa famille.
Mais ce qui ne devait être qu’une escroquerie à l’assurance tourne vite en contrat sur la tête de Barry. La Famille veut sa part du gâteau…
Donald Westlake sait mieux que quiconque faire sourire à la lecture de ce roman. Il distille des situations aussi cocasses que légères. Ingrédients qui font de ce roman aussi secondaire dans l’univers westlakien que distrayant.
18/04/2021 à 09:59 2
-
Ce lien entre nous
9/10 Pour Darl Moody, la chasse n’est pas qu’une passion. Elle est nécessaire et vitale : elle lui permet de remplir son congélateur. Et peu importe si ce n’est pas la période. Il rêve de tuer ce grand cerf qui semble vivre dans les bois de Coon Coward. Profitant de l’absence du propriétaire, il se rend sur le site et attend. A défaut de cervidé, il abat un sanglier… Mais ce qui ressemblait à un cochon sauvage n’est autre que Carol « Sissy » Brewer. Et le frère, Dwayne, espèce de brute épaisse sans foi ni loi, ne lit les Saintes Ecritures que pour légitimer sa haine et sa violence.
Darl ne voit qu’une solution. Taire l’accident et enterrer le cadavre. Avec l’aide de son pote, Calvin, ils creusent un fossé et y balancent le corps. Si le remord ronge Darl, l’absence inquiétante de Carol interroge son frère. Dwayne part à sa recherche et découvre que Darl n’est pas étranger à sa disparition. Et la traque va s’avérer impitoyable, aussi intense que le culte que voue Dwayne à son frère.
Dans son troisième roman, David Joy dépeint une image noire de l’Amérique, où la vengeance des hommes peut être aussi barbare que cruelle. La description lumineuse, resplendissante et profondément sensible de la nature ne fait que souligner et renforcer la froideur, la noirceur et la dureté de l’âme humaine.
Avec Ce lien entre nous, David Joy confirme le talent que l’on avait détecté dans ses précédents livres. Un auteur contemporain aussi rare qu’incontournable.
11/04/2021 à 17:04 5
-
La Voix secrète
7/10 Il faut bien reconnaître que Michael Mention a un talent de conteur incroyable. Tout d’abord, il a l’art de choisir des sujets où (presque) personne (en tant qu’auteur de polar) n’est allé. Monarchie de Juillet. Un « tueur en série » d’enfants, Pierre-François Lacenaire, est emprisonné à la Conciergerie. Des crimes similaires sont commis en copiant Larcenaire. L’enquête est menée par Pierre Allard, lieutenant de Vidocq.
Et on suit de manière alternative la vie de Lacenaire, via ses Mémoires, l’enquête et la découverte de ce Paris en 1835. C’est addictif. Mais c’est tellement court qu’on peut en sortir frustré. Je parle bien évidemment du livre. Et ce fut mon cas.
Avec son deuxième polar, Michael Mention laisse entrevoir tout le succès (critique du moins) qui l’attend au fil de son œuvre. La preuve d’un auteur talentueux.
14/03/2021 à 20:09 7
-
L'Attaque du Calcutta-Darjeeling
7/10 Cette enquête policière est somme toute d’une facture classique. Tant dans l’écriture (très style anglais de la première moitié XXème) que dans l’enquête (l’ombre de la Reine du crime ne plane jamais loin). Ce sont le cadre historique, l’Inde coloniale de l’entre deux guerres, et cet ancien policier de Scotland Yard, traumatisé par les tranchées et sa vie personnelle, qui font l’attrait et l’intérêt de ce livre.
On parcourt avec les rues de Calcutta et ses bas-fonds avec le capitaine Sam Wyndham, à la recherche de l’assassin d’un sujet de sa Majesté. Et entre deux tours de rickshaw et trois tafs dans les fumeries d’opium, on apprend quelques leçons sur l’histoire et les coutumes de l’Inde coloniale.
Cependant, pour ma part, l’issue de l’enquête semble bien fade face à l’ensemble des éléments historiques, des personnages et du cadre sociétal.
14/03/2021 à 18:53 7
-
L'Enigme de la chambre 622
6/10 Si La disparition de Stéphanie Mailer m’avait déçu, le dernier livre de l’écrivain suisse m’a quelque peu ennuyé. Si cette énigme fut séduisante, l’approche mégalomane dessert, à mon goût, l’histoire. Peut-être que Joël Dicker souhaitait de la sorte séduire son lectorat en se mettant en scène, rendre hommage à son éditeur, récupérer l’amour de sa vie, mais cette démonstration de sentimentalisme noie l’intrigue. D’autant que je n’ai absolument pas cru à cette histoire de masques.
Un livre à vite oublier en espérant que Joël Dicker fera vite son deuil et pourra retrouver son talent de conteur hors-pair.
14/03/2021 à 16:59 3
-
Rendez-vous à Gibraltar
8/10 Peter May sait proposer des personnages attachants. Et Rendez-vous à Gibraltar n’en manque pas. Il y a cet Ecossais flic, cet homme doué, intelligent, cultivé, mais devenu flic, car son père l’était : John MacKenzie. Un père divorcé qui gère comme il peut sa relation avec ses enfants.
Il y a aussi Cristina. Une flic au caractère bien trempé, qui essaie de concilier sa vocation avec l’éducation scolaire difficile de son fils et les relations non moins compliquées avec son mari, qui lui reproche de n’être pas souvent au domicile. Vie familiale encore plus complexe quand on découvre la tante, Ana, une quarantenaire aveugle et sourde.
Cristina appelée pour une effraction va voir sa vie basculée. Un mafieux recherché par la police écossaise tue accidentellement sa femme. Il va accuser Cristina d’en être responsable et menace sa famille.
On lit avec plaisir et entrain cette traque du mafieux fugitif et les relations tendues entre l’inspecteur écossais et la policière espagnole. Rendez-vous à Gibraltar n’est pas le roman le plus touchant de l’auteur écossais mais il propose un agréable moment de lecture. J’espère retrouver ces personnages dans de nouvelles aventures, car la fin de l’histoire a un goût d’inachevé, pour ma part.28/02/2021 à 10:44 5
-
L'Homme aux Murmures
7/10 Dans ce livre concocté par Steve Mosby sous le pseudonyme d’Alex North, tous les ingrédients du thriller sont réunis : enlèvements d’enfants, un psychopathe soupçonné mais en prison aux moments des faits, une maison hantée, un père en proie à ses démons intérieurs élevant seul son enfant, ce dernier parlant à des personnes n’existant pas…
Oui, on se croirait dans un des meilleurs Stephen King… Le rythme est prenant, tout se distille de manière à rendre accro le lecteur… Mais si tout est en place, il manque pour ma part un soupçon d’originalité.
28/02/2021 à 10:16 8
-
Il était deux fois
8/10 Ce roman démarre avec une intrigue des plus scotchantes : un flic enquêtant sur la disparition de sa fille se réveille dans une chambre d’hôtel ce qui semble être le lendemain… sauf que 12 ans ont passé.
Et on découvre ainsi page après page l’intrigue. C’est captivant, on note tous les indices car on sait, pour croiser dans l’enquête le fameux Manuscrit inachevé, qu’on est face à des xiphopages, palindromes et autres trésors de l’écriture et effets littéraires.
Mais, ce que je déplore par-dessus tout, ce sont ces facilités que s’accorde l’auteur dans le déroulement de l’intrigue : notamment des témoins qui trop facilement racontent les événements… Certes, d’autres auteurs pêchent par ces complaisances, je pense notamment à Jean-Christophe Grangé. Mais voilà, cela gâche cette lecture et ce livre qui aurait eu tous les ingrédients pour me plaire et en faire un polar inconditionnel.
06/02/2021 à 10:25 11
-
Entre fauves
9/10 Dans Entre fauves, Colin Niel développe les instincts primaires des différents protagonistes qui distillent ce roman. Quitte à être en contradiction avec les valeurs qui les animent et les combats qu’ils mènent. L’auteur français offre un roman qui donnent une vision assez réaliste de l’absurdité de l’homme et du monde qu’il souhaite modeler.
Entre fauves est à la fois un roman touchant, émouvant et prenant. Il nous interroge sur la question animale et de la place de l’homme dans la nature. Mais ce livre ne donne pas des leçons écolo à deux balles. Il a le mérite de plonger le lecteur dans la beauté du monde avec une composante incontournable : la cruauté de l’espèce humaine-animale. Notre vie et notre société, somme toute.
06/02/2021 à 10:00 12
-
L'homme qui revient de loin
6/10 Jacques de la Bossière et sa femme, Fanny, vivent dans la luxueuse propriété donnée par André, frère de Jacques. Avant son départ précipité, il leur a en plus confié les rênes de son entreprise prospère et la garde de ses deux enfants.
Depuis, plus aucune nouvelle d’André… Enfin, si… La voisine, Marthe Saint-Firmin, jure que tous les soirs, son fantôme lui apparaît, traînant une chaîne aux pieds. Et ce spectre lui a parlé de son assassinat.
Des révélations qui tourmentent fortement Jacques, qui confie à sa femme qu’il a tué son frère sur la route le conduisant à Bordeaux… Alors, les revenants existent-ils ? La communauté scientifique huppée de Paris s’en mêle…
Entre loufoquerie et véritable mystère fantastique, L’homme qui revenait de loin reflète l’attrait et les théories du début XXème siècle pour l’au-delà. On sent à la lecture que Gaston Leroux s’amuse et on prend au second degré ces explications pseudo-scientifiques, nous lecteurs du XXIème siècle. Il y a malheureusement des longueurs (le livre ne comporte que 250 pages !) mais l’explication rationnelle sauve le livre.
03/01/2021 à 16:21