QuoiLire

345 votes

  • La Griffe du diable

    Lara Dearman

    3/10 Je ne connaissais pas Lara Dearman mais j'avoue ne pas avoir été convaincu par son roman.

    Si son phrasé est agréablement à lire, son style manque sérieusement de rythme, d'accroche pour le lecteur. L'histoire a du mal à décoller, l'enquête frise le zéro de tension.... par contre les répétitions sur les raisons du retour de l'héroïne sur son île natale ou la description de la géographie, des us et coutumes de Guernesey fleurissent à chaque chapitre.

    Bref, arrivé péniblement à la centième page, j'ai décidé de laisser tomber par ennui.

    06/12/2021 à 20:41 2

  • Toutes les vagues de l'océan

    Víctor Del Árbol

    9/10 Vous recherchez un roman policier plein d’actions et de rebondissements dans l’enquête : passez votre chemin.

    Ici, Toutes les vagues de l’océan est avant tout une aventure histoire, une saga de personnages, de familles, tout au long du XXème siècle. Et ce n’est qu’en parcourant leur histoire que l’on découvre, au final, l’origine, les racines, des crimes perpétrés et racontés au début de ce gros livre.

    Même si comme moi vous n’êtes pas particulièrement attiré par l’histoire et la politique de l’Europe du XXème siècle, Victor Del Arbol a un talent de conteur pour nous la faire découvrir de manière plaisante. Il se sert des aventures d’Elias Gil pour nous amener dans l’URSS stalinienne, de la déportation massive vers l’enfer des goulags, puis de la guerre civile espagnole, la fuite vers la France (l’histoire se répète malheureusement en 201 avec d’autres réfugiés) le tout sur fond d’engagement envers le communisme et d’espionnage.

    L’écriture est impeccable (et la traduction aussi de fait), elle nécessiterait peut être un peu plus de fluidité, mais rares sont les livres qui me demandent de compulser un dictionnaire à plusieurs reprises. Merci Mr Arbol pour cette écriture précise digne des grands romanciers de la fin du XIXème siècle, sans la lourdeur des descriptions alambiquées et sans fin.

    Un roman qui mérite qu’on lui consacre du temps pour être lu à sa juste valeur.

    15/03/2016 à 19:51 9

  • Memory

    Arnaud Delalande

    5/10 Une belle promesse au départ, un roman classique au milieu et une fin décevante. Un thriller agréable à lire mais qui ne restera pas dans nos mémoires d’amateurs de romans policier.

    07/02/2021 à 20:54 2

  • La Fille d'avant

    J.P. Delaney

    6/10 Ce qui m'a séduit à la lecture de la quatrième de couverture, mais aussi à la lecture des premiers chapitres, c'est le concept de cette maison intelligente qui demande autant de son locataire qu'elle lui offrira de services; à condition de sous soumettre à 200 règles drastiques et améliorer son score aux questionnaires qui lui sont régulièrement posés.

    Mais heureusement on ne reste pas longtemps sur cette originalité et l'on va suivre en parallèle l'histoire de deux des locataires du One Folgate Street. L'une qui va enquêter sur la mort de la femme du propriétaire et concepteur de la maison, la second sur la fin tragique de la première. Je n'en dirais pas plus de peur de vous dévoiler plus le roman.

    Nous allons donc suivre l'évolution de ces deux personnes tant vis-à-vis de leur conditionnement de part les règles imposées par le contrat de location, mais aussi de leurs interrogations du fait de leur enquête. Vous l'aurez compris, il s'agit pour chacune d'elle d'une double quête que l'on pourrait qualifier d'intérieur et en quelque sorte de policière. La tension monte bien sûr, tant pour les personnages que pour le lecteur. Dans les deux cas, on s'interroge sur la caractère accidentel du décès, et pour l'autre sur sa survie.

    Si l'histoire est intéressante, on ne peut à J.P. Delaney de n'offrir au lecteur que deux alternatives pour le dénouement du roman. Ce qui est bien dommage car elle a su maintenir le lecteur en haleine tout le long en alternant le parcours des deux héroïnes, en introduisant simultanément un nouvel élément et en analysant leur réaction respective.

    Le style est agréable, fluide. Comme dans tout roman psychologique, les personnages ont une personnalité bien définie avec des bases solides pour soutenir la narration.

    J'ai lu "avec les oreilles" ce roman, le recours à deux lectrices (une par personnage) est une très bonne idée, ce qui permet d'identifier rapidement le personnage qui raconte son aventure; même si cela est rappelé en début de chaque chapitre. Leur diction est parfaite, leur interprétation sans surjeu.

    Un thriller psychologique qui ravira les amateurs du genre.

    24/06/2018 à 20:34 4

  • Si tous les dieux nous abandonnent

    Patrick Delperdange

    5/10 Dans ce roman court, on suit un épisode de la vie de 3 personnes pour qui la vie n'est qu'une succession de malheurs, mauvais choix et violence. On pourrait dire de ces gens qu'ils attirent la poisse ou qu'ils la cherche.

    On est donc bien en présence d'un roman noir, au fin fond d'une campagne où ils ne se passent "normalement" rien, où les gens vivent entre eux, s'espionnent et nourrissent des remords ou de la haine les uns envers les autres, souvent pour des raisons qu'ils ignorent. L'ambiance est lourde, sombre pesante, et bien que l'action se déroule à la campagne, l'enfermement et l'oppression dominent.

    Si l'histoire reste assez basique et classique d'une série noire, le charme de ce livre provient essentiellement du phrasé de l'auteur qui emploie des styles et des phrasés propres à chaque personnage et à leur caractère.

    Un roman noir, sans grande surprise, mais plaisant.

    05/04/2020 à 21:46 1

  • Boréal

    Sonja Delzongle

    9/10 Pour les habitués de mon blog, si vous jetez un coup d’œil rapide à la notation, vous verrez que ce roman obtient une excellente note, et il le mérite amplement.Boréal est un excellent roman avec lequel vous passerez un très bon moment, et ce pour plusieurs raisons.Tout d'abord se déroulant essentiellement vers le cercle polaire, dans une région du Groenland particulièrement hostile, le roman est dépaysant. Ce dépaysement intervient au niveau du mode de vie des personnages, du peuple autochtone, de leurs coutumes, de leur évolution dans leur environnement soit très clos, la base offrant peu d'intimité, ou à l'opposé dans un désert extrêmement vaste. Les repères sont chamboulés tant pour les personnages que pour le lecteur qui doit oublier ses habitudes d'enquêteur ou d'homme d'action : comment dater la mort avec un cadavre trouvé congelé sur la banquise, fuir en plein blizzard, avoir des moyens de communication limités, ou encore espérer l'intervention de la police au mieux dans les jours à venir.A mon avis, en plus de nous offrir un thriller captivant, Sonja Delzongle profite de ce roman pour passer deux messages. Le premier est de rendre hommage à la mère des romans policiers, Agatha Christie, en reprenant le principe des 10 petits nègres, ou après les personnages de la mission scientifique disparaissent les uns après les autres. Ensuite, de passer un message écologique fort en dénonçant certaines actions humaines impactant la planète, ou en projetant ses personnages au milieu d'événements météorologiques et géologiques importants témoins du dérèglement climatique.La structuration du roman est particulièrement bien faite, en juxtaposant les actions entre les différents membres de l'équipe scientifique, mais également entre les deux enquêtes "continentale". Une fois passée l'introduction, la présentation des différents personnages et lieux, le rythme du livre monte et ne retombe pas avant la fin du roman.Enfin un petit conseil, si cette chronique vous a plu et que vous décidiez d'acheter ce livre, attendez quelques jours vous pourrez l'avoir au format poche pour un tarif inférieur au prix du livre numérique.

    03/04/2019 à 21:00 5

  • Cataractes

    Sonja Delzongle

    3/10 Mais qu'est-il arrivé Sonja Delzongle ? Où est l'auteure de Quand la neige danse et Boréal qui m'avait séduite de part l'ambience qu'elle instaurait dans ses romans, du dépaysement, des personnages forts, et surtout avant tout d'une bonne intrigue. Mais ici, rien de tout cela.

    Le rythme du roman est inégal, mais le plus souvent l'histoire se traîne. Sonja Delzongle tente bien de relancer l'intérêt du lecteur, mais les rebondissements sont tellement incongrus ou pas du tout crédibles.

    Au final, ce roman est plus un pamphlet sur l'ancien régime de la région de la Croatie - Bosnie - Yougoslavie.

    Et ce final, d'un convenu, sans aucune surprise; sans parler de la scène finale qui non seulement n'apporte rien, tombe comme un cheveux sur la soupe et laisse un mauvais goût au roman.

    Si vous êtes curieux de l'histoire de cette contrée dans l'ex-empire de l'Est, vous y trouverez sans doute un peu de plaisir; pour les autres....

    02/11/2019 à 19:56 2

  • Dust

    Sonja Delzongle

    7/10 Ce thriller de Sonja Delzongle est déstabilisant à plus d'un titre. Tout d'abord elle nous transporte dans un monde qui, pour la plupart d'entre nous, nous est inconnu, le Kenya bien loin des zones touristiques et des safaris. Là on se retrouve confronter à la misère, à la violence à laquelle recourt nombre de kényans pour survivre, aux croyances mystiques.  Ensuite, en nous confrontant à des crimes particulièrement originaux puisque l'on ne trouve qu'une croix de sang au sol et nul corps. Je ne vous en dis pas plus afin que vous fassiez travailler vos petites cellules grises. Et enfin, les méthodes d'investigation propres, ou devrais-je dire réduites, de ce pays.

    Malheureusement le roman est très mal équilibré. Le premier tiers est très prenant, nous plongeant dans l’ambiance totalement dépaysante de l'Afrique et dans la découverte des meurtres. Par contre, tel un soufflet au fromage qui aurait trop attendu d'être mangé, la tension et le rythme retombent. L'auteure consacre cette partie à la présentation du calvaire vécu par les yellow men, albinos d'Afrique, et l'enquête est délaissée au profil des relations sentimentales de l'héroïne profileuse Hanah Baxter. Heureusement, sur le dernier tiers on retrouve les qualités de l'auteure pour terminer la chasse.

    Dernier point négatif et non des moindres pour nous autres amateurs d'enquête policière désireux de se substituer aux enquêteurs du roman, est la divulgation du meurtrier beaucoup trop tôt dans le roman, à la fin du premier tiers. Est-ce  une volonté de l'auteure despérant faire monter la tension du lecteur face au déroulé de l'enquête.

    22/03/2020 à 21:06 4

  • Le Dernier Chant

    Sonja Delzongle

    5/10 J'ai un sentiment mitigé à la lecture de  la dernière production de Sonja Delzongle: autant l'idée de départ est originale, autant la suite tire en longueur, en simplicité, en raccourcis et en erreurs.
    Cependant on passe un bon moment de lecture avec un message écologique de fond intéressant.

    27/04/2021 à 20:58 2

  • Quand la neige danse

    Sonja Delzongle

    7/10 Si Sonja Delzongle ne renouvèle pas le genre littéraire, elle respecte et exploite tous les éléments d'un bon thriller.

    Tout d'abord, des personnages intrigants, aucun n'étant blanc comme neige, que l'auteur prend le temps de dresser le passé et le profil psychologique au fil des pages. Ici, pléthore de personnages nous sont donnés : policier de campagne, profileuse, médecin, ex-taulard...

    D'autre part le mystère : la disparition d'enfant, l'envoi aux parents de poupées à l'effigie de leur enfant kidnappé, dans une petite agglomération du nord de Etats-Unis reculée qui sombre tout doucement dans la léthargie hivernale sous la neige. L'ambiance devient pesante, lourde.

    Enfin, le lecteur devine que la solution à l'énigme se trouve en partie dans le passé des personnages et de la ville. L'auteur lui donne l'ensemble des indices pour mener à bien sa prpre enquête mais attention aux fausses pistes dressées sur le chemin de la vérité.

    Une histoire sans réelle surprise mais qui glisse toute seule sous les yeux avisés des lecteurs.

    13/12/2016 à 20:26 2

  • Le Cercle des mensonges

    Céline Denjean

    9/10 Second roman de Céline Denjean que je lis, et seconde belle surprise. Si Le cercle des mensonges n'est pas aussi bon que Le cheptel qui était tout simplement exceptionnel, il reste tout de même un très, très bon roman thriller.

    Tous les ingrédients sont là pour faire un excellent roman qui tient le lecteur en haleine, et Céline Denjean en maîtrise la recette : des personnages solides, complexes, qui se révèlent au fur et à mesure de l'histoire, des personnes secondaires qui ont tous leur importance sans être parasite ou inutile, une histoire recherchée, alambiquée ou les policiers et gendarmes ont des moyens réalistes pour mener leur enquête.

    L'autre plaisir à lire ce livre est que l'auteure a eu la bonne idée d'établir un lien avec Le cheptel. On y retrouve la principale héroïne, mais pas que.... je n'en dirais pas plus pour vous laisser découvrir le fil rouge parallèle du livre.

    Et puis hasard de la vie, on pourrait penser que le roman fut écrit pendant le confinement alors qu'il le fut bien avant la pandémie. Les détails auxquels a pensé l'auteure montrent les qualités narratives de Céline Denjean.

    Un très bon roman à emporter sur la plage.

    21/06/2021 à 20:29 4

  • Le Cheptel

    Céline Denjean

    10/10 Le corps d'une jeune femme est retrouvé en Lozère. Au regard des éléments qu'ils détiennent, les enquêteurs de la SR de Nîmes se forgent rapidement un avis : elle a fait l'objet d'une chasse à l'homme...  Pour le capitaine Merlot, d'Interpol, les conclusions médico-légales placent cette victime dans une longue série. Les gendarmes nîmois vont alors apprendre à leur grande stupéfaction, qu'Interpol tente depuis vingt-cinq ans de démanteler un réseau de trafic d'êtres humains.

    Louis Barthes, notaire à la retraite, est à la recherche de sa sœur jumelle dont il ignorait l'existence. Ses démarches vont a peu à peu le faire remonter jusqu'à une poignée d'orphelins juifs dont la fuite vers l'Espagne s'est arrêtée dans les Pyrénées...

    Jeune adolescent de 13 ans, surdoué, Bruno passe des vacances dans les Pyrénées quand il tombe dans un dangereux torrent et est emporté par les flots. Il parvient miraculeusement à s'extirper des eaux tumultueuses, et cherchant de l'aide, découvre une communauté vivant hors temps et hors réalité dirigée par une grande prêtresse qui se fait appeler Virinaë.

    Trois fils que Céline Denjean tisse ensemble dans un suspens et une tension exceptionnels, et surtout avec sa remarquable maîtrise du récit révélée dans ses précédents romans.

    16/11/2019 à 11:51 10

  • Matrices

    Céline Denjean

    7/10 Que dire de plus sur Céline Denjean que je n'ai pas dit à propos de ses précédents livres.

    Ces romans sont toujours aussi précis, attirants, attachants et palpitants; son écriture est toujours aussi limpide et addictive; ses personnages perpétuellement fins, particuliers et affutés.

    Bref c'est encore un très bon moment de lecture.

    24/05/2022 à 20:49 2

  • Précipice

    Céline Denjean

    7/10 Depuis la découverture de Céline Denjean au travers de son roman Le cheptel, je suis un fidèle lecteur et j’attends avec impatience toute nouvelle parution de cette auteure.

    Malheureusement, bien qu’il soit d’un très bon niveau par rapport à nombreux romans que l’on peut trouver sur les étales des libraires, j’avoue avoir été un peu déçu par son dernier roman Précipice. Il est un niveau en dessous de ce à quoi l’auteure nous a habitué.

    Son écriture est toujours aussi bonne, fluide malgré deux trois répétitions dans le récit; les personnages variés et intrigants, mais l’énigme manque de profondeur et de complexité pour satisfaire et occuper nos petites cellules grises d’amateurs de polar. Il manque surtout d’alternatives et de fausses pistes pour que le lecteur se perde dans son enquête.

    En dehors de cela, Précicipe est un roman agréable à lire.

    10/09/2023 à 10:27 5

  • La Prunelle de ses yeux

    Ingrid Desjours

    9/10 Ce roman policier comporte tous les éléments d'un bon page-turn : une écriture efficace, une entrée en matière vite et captivante, avec une narration en parallèle pour maintenir en haleine le lecteur. Les personnes sont forts, aux personnalités propres, rapidement identifiables, que l'on va aimer ou bien haïr, mais avec lesquels on se projette totalement dans l'histoire.

    La grande force de La prunelle de ses yeux est de capter complètement son lecteur au point que celui-ci, absorbé par l'histoire, ne cherche plus à faire sa propre enquête. Charmé par le récit d'Ingrid Desjours, le lecteur risque de passer à côté de petits indices qui lui auraient permis d'anticiper les rebondissements de la fin du roman. Mais un peu comme un magicien qui vous fait oublier de chercher le truc du tour de magie, c'est avec d'autant plus de plaisir que vous vous laissez surprendre par l'écrivain.

    La seule recommandation que je vous ferai serait dès l'ouverture du livre de vous assurer de disposer de temps, car une fois débuté il vous sera difficile de le lâcher.

    Un roman qui saura séduire les amateurs de roman policier comme les occasionnels du genre.

    22/05/2020 à 09:28 1

  • Les Fauves

    Ingrid Desjours

    6/10 A la première lecture, Les fauves est un astucieux mélange de genres policier, thriller et espionnage. Il reprend tous les codes d’un bon thriller et sa construction est digne des bons turn-pages. Le lecteur aura d’ailleurs du mal à s’échapper de l’univers d’Ingrid Desjours pour accomplir ses tâches quotidiennes.

    L’auteur a su créer en peu de pages toute une série de personnages aux profils bien disparates; hauts en couleurs, avec des personnalités et psychologies propres et approfondies. Cette mise en scène aide d’autant plus le lecteur à s’imprégner de l’ambiance et à plonger dans l’histoire.

    Comme remonté par la presse, le livre est un prétexte à présenter et dénoncer les méthodes des organisations criminelles religieuses, leur recrutement (endoctrinement) et les moyens qu’elles prennent pour promouvoir leur mouvement, discréditer voire éradiquer leurs détracteurs. Mais c’est également l’occasion pour l’auteur de faire porter notre attention sur les raisons de cette attirance par une catégorie de la population en manque de repère : notre civilisation occidentale est-elle aussi parfaite au regard de celle promise par les extrémiste ? Ne sommes-nous pas finalement leurs meilleurs VRP ?

    Si la lecture du livre est fluide et confortable, le lecteur averti de thrillers sera cependant quelque peu déçu par le final un peu convenu et sans surprise. Cependant, on ne pourra reprocher à l’auteur de ne pas avoir laissé d’indices au fur et à mesure de l’histoire pour en arriver à cette conclusion.

    02/05/2016 à 22:30 1

  • Ils étaient cinq

    Sandrine Destombes

    5/10 Au premier abord, ce livre se présentait sous les meilleurs hospices : un départ original puisque ce ne sont pas les hommes de loi (policiers ou gendarmes) qui sont appelés pour se rendre sur un lieu de crime, mais carrément les criminels qui contactent un profiler pour le prendre à témoin de leurs exactions. En plus d'une vidéo montrant les supplices infligés à des personnes, un message mystérieux semble expliquer leur méfait.

    Les qualités rédactionnelles de Sandrine Destombes sont indéniables : la plume est fluide, avec du suspense, un rythme constant, des relances au bons moments pour conserver l'attention du lecteur. Le personnage principal, le Capitaine Antoine Brémont, est fort bien construit, l'auteur pense à nous faire partager ses sentiments et ses ressentis de l'enquête.

    Si cela est vrai pour le personnage récurrent des romans de Sandrine Destombes, malheureusement, cela n'est pas aussi vrai pour les personnages secondaires, que ce soient les autres enquêteurs composant l'équipe du Capitaine Antoine Brémont, ou bien les personnages centraux de l'enquête.

    L'autre faiblesse du roman vient de l'intrigue pour dont je trouve la solution un peu trop évidente. L'auteure pense à ses lecteurs et laisse tout au long de son roman de nombreux indices menant à la clé de l'énigme, et dès le titre du livre, un peu comme le Petit Poucet afin de ne pas perdre son lecteur.

    Mais ces défauts restent minimes, et sauf être un gros lecteur de romans policier et thrillers en tout genre, vous ne devriez pas découvrir trop vite le pot-aux-roses et passerez un agréable moment le temps de la lecture de ce livre.

    16/06/2019 à 21:12

  • Le Prieuré de Crest

    Sandrine Destombes

    5/10 Le prieuré de Crest n'est ni excellent ni mauvais, il est simplement bon.

    Si l'intrigue et l'enquête sont assez banales et ne présentent pas de grande surprise, le grand intérêt du roman réside dans les personnages. Que ce soit du côté des gendarmes ou bien des sujets de l'enquête, ils sont variés, complexes, attachants ou haïssables, drôles ou sérieux.Leur variété constitue une des grandes forces de ce livre.

    Ce roman est tout de même une belle découverte dans les relations des gendarmes, entre ceux de la campagne proche des habitants et ceux des villes appelés en renfort sur les enquêtes complexes rompus aux dernières techniques d'enquête.

    Sans être un roman psychologique, la solution se trouve de ce côté. Car le sujet du livre tourne autour du fait que des femmes victimes des hommes désirent ne vivre qu'entre elles, sorte d'amazones modernes. Sans doute que l'origine de ce livre se trouve dans la déferlante MeToo et BalanceTonPorc qui a envahi le monde médiathèque quelques moins précédents la sortie de ce livre.

    Un roman policier agréable, petite parenthèse de fraîcheur entre deux romans plus noirs.

    12/08/2019 à 21:03 2

  • Les Jumeaux de Piolenc

    Sandrine Destombes

    8/10 Si Sandrine Destombes n'est pas à son coup d'essai, son sixième livre Les jumeaux de Piolenc est une révélation pour le grand public amateur de romans policier grâce à l'obtention du prix VSD RTL 2018 du Meilleur Thriller Français, tout comme cela le fût pour moi.

    Mais je dois dire que malgré une certaine réticence à me laisser séduire par les prix littéraires, celui-ci est amplement mérité. Tous les éléments pour un succès littéraire, mais également pour le plaisir du lecteur averti de romans policier, sont présents.

    Tout d'abord, est-ce du à la récente résurgence de l'affaire Grégory, mais le lecteur se trouve rapidement projeté dans ces affaires de disparition d'enfants. L'analogie avec la réalité, mais également réalité géographique, facilitent cette projection. En effet, si vous êtes curieux, vous découvrirez que Piolenc existe réellement dans le sud de la France, près d'Orange.

    Mais bien sûr cela ne suffit pas pour en faire un livre de qualité. C'est avant tout la composition des personnages qui prévaut dans ce roman. Du fait de l'étalement de l'affaire sur plusieurs décennies, l'originalité est de pouvoir confronter deux polices, l'ancienne ayant intervenu sur la première affaire, la nouvelle et ses techniques plus modernes, aux antipodes de la précédente, sur le nouveau cas de disparitions. On peut ainsi voir le désœuvrement, l'impuissance voire la résignation dans l'ancien chef de police (à présent en retraite); alors qu'en même temps, le nouvel inspecteur se jette corps et âme dans l'enquête en y voyant un moyen de progresser professionnellement mais aussi de rompre avec le passé.

    Le père est également un personnage fort, psychologiquement affecté par la disparition de ses enfants 30 ans auparavant, puis de sa femme suite à cette affaire, qui voit le cauchemar recommencé, les interrogatoires revenir.

    Mais paradoxalement, ce sont les enfants bien que disparus qui sont les plus présents dans cette histoire.

    Heureusement, pour les amateurs de romans policier, la qualité de ce roman ne se limite pas aux personnages. Vous pouvez donc y trouver une bonne 'intrigue dont il est possible de trouver la solution, de suivre l'enquête et ses multiples rebondissements qui relancent régulièrement l'histoire et accrochent en permanence le lecteur.

    Et puis l'écriture est proche de la perfection : fluide, claire, plaisante; elle nous fait passer un agréable moment.

    02/09/2018 à 21:38 6

  • La Disparition de Stéphanie Mailer

    Joël Dicker

    3/10 Un point important à préciser, ce nouveau roman de Joël Dicker n'est pas un thriller, ce livre serait à classer dans les romans policiers... voire dans la catégorie des romans "tout court"... et pas dans le rayons des bons romans.

    Car si j'avais été séduit par La vérité sur l'affaire Harry Quebert, autant je suis déçu par La disparition de Stéphanie Mailer.

    D'une part parce que tant dans la couverture du livre, que dans l'organisation de l'histoire, à sa lecture on a une sensation de déjà-lu, déjà-vu.

    D'autre part par ce que l'auteur pour ajouter des pages à son livre multiplie les chapitres flashback de plusieurs pages pour ce qui avait dit à la fin du chapitre ne quelques phrases, ajoute toujours plus de personnages, tous plus caricaturaux les uns que les autres, avec des histoires secondaires qui n'apportent rien à l'histoire principale, au point où parfois je me demandais qui était qui et de qui on parlait par moment. D'ailleurs il semblerait que tant l'auteur que l'éditeur se soient également égarés sur le sujet à la première impression du roman, en se trompant de nom du coupable. Bref du Dostoïevski en moins bien.

    Enfin, parce que l'enquête est tout simplement nulle. On a l'impression de voir le Sheriff Rosco de Sheriff fait moi peur enquêter, sans aucune logique et faisant preuve d'un grand manque de professionalisme. L'enquête avance par des découvertes fortuites, des indices tombés du ciel, sans aucune possibilité au lecteur de découvrir le coupable.

    Le seul point fort du roman est que pour le prix vous mettrez du temps à lire ces plus de 600 pages tant l'histoire se tire en longueur, et donc vous aurez au cela pour votre argent.

    08/11/2018 à 21:35 8