QuoiLire

342 votes

  • Le meilleur de nos fils

    Donna Leon

    5/10 Lire une aventure du Commissaire Brunetti est un peu une madeleine de Proust. On aime bien la retrouver mais on sait également que cela a un goût un tantinet suranné.

    C'est le cas de ce livre de Donna Leon, on apprécie toujours l'ambiance de la cité lacustre, mais on ne peut s'empêcher de constater que ce style de roman policier manque de fraîcheur et de vivacité.

    L'histoire est intéressante mais par exemple l'absence de l'analyse du cadavre par un service de médecine légale surprend voire rend l'histoire totalement décorrélée de la réalité.

    A lire pour se changer les idées.

    07/03/2023 à 20:38 3

  • Le Sauveur

    Jo Nesbo

    7/10 Déçu des derniers romans de Jo Nesbo, je suis retourné aux premières enquêtes de l'inspecteur phare de l'auteur suédois Jo Nesbo, Harry Hole.

    Et quel plaisir de retrouver un roman bien construit, une histoire où l'on suit à la fois les avancées, les interrogations de Harry Hole; mais également la mise en place des meurtres et de l'évolution du meurtrier pour que telle une anguille il se faufile entre les mailles tendues par le policier.

    Et comme à chaque fois, l'auteur en profite pour dézinguer une certaine élite du système.

    Bref du bon Nesbo.

    28/12/2022 à 18:59 3

  • Le Silence des loups

    Eric Robinne

    3/10 Si le roman commence bien et fait appel à un sujet original le clonage, on arrive rapidement à un roman qui file en ligne sans surprise, sans originalité, et parfois à peine crédible (genre le souterrain proche d'un monument touristique qui n'aurait pas été visité depuis 50 ans). Bizarrement, on continue à lire en espérant que le roman ait une nouveau souffle dans la seconde moitié, mais quelle déception.

    Les personnages sont d'un cliché sans comparaison : le héros principal est une sorte de flic, tout juste sorti de l'école, à l'ego surdimensionné qui ne semble plus avoir connaissance des procédures légales dès qu'il est en vacances. Un sorte de John MacLane à la française qui n'a pas peur aux yeux, qui est prêt à foncer dans le nid de frelons et que rien n'arrête, pas même une balle dans la jambe.

    Pour ce qui est du style... comment dire ? C'est lourd, avec plein de répétitions (et malheureusement souvent pour les mêmes sujets), avec ces réflexions de haute voltige comme "ses fesses très rondes et encore très fermes pour son demi-siècle ne laissaient pas imaginer qu'elle était mère de trois enfants", et le branding (citation de noms de marque) à outrance.

    Bref par moment, je me demandais si je lisais un livre de la série du Poulpe qui parodierait les romans policiers.

    Moralité, ce n'est pas parce que l'on a été désigné (par qui ?) roman de l'été 2014 qui faut absolument se jeter dessus.

    04/05/2018 à 20:28 3

  • Le Tueur intime

    Claire Favan

    8/10 Si vous n’aimez pas la lecture de séances où le psychopathe inflige des blessures, des sévices et torture ses victimes malheureusement pour vous, ce livre va être une véritable épreuve. Par contre amis des ambiances noires, glauques et lourdes, mais ou suspense et intrigues figurent également en bon plan, voici un livre pour vous… même si parfois vous serez choqué ou un poil dégoûté. Car là est la particularité de ce livre : suivre la psychologie et la montée en puissance d’un tueur psychopathe qui prend littéralement du plaisir en faisant le mal. Cela me fait d’ailleurs penser au résumé du dernier livre de Pierre Lemâitre, trous jours et une vie. Coïncidence ?

    Si on peut reprocher quelques facilités dans l’histoire comme l’entêtement d’un profiler ou bien d’un final un peu convenu (j’aurais préféré que le livre se termine 1/2 page plus tôt), le livre est plutôt bien architecturé pour ne jamais le lecteur tomber dans l’ennui. Une première partie sur la révélation du tueur, une seconde sur l’enquête et la montée en puissance du psychopathe et enfin sa traque.

    Si au début on chute de temps en temps dans la lecture de ce livre, soit nous nous adaptons très rapidement au style littéraire de Claire Favan, soit le style de l’auteure s’est fluidifier au fur et à mesure de la rédaction de son premier roman. Cependant, il faut noter la grande maîtrise et l’efficacité de la plume de Claire Favan, et ce pour un premier roman.

    C’est donc avec un grand plaisir que j’ai pu lire ce livre et que je serais ravi de découvrir la suite et fin de ce diptyque mêlant Will Edwards, à savoir Le tueur de l’ombre que l’on imagine encore plus noir.

    16/03/2016 à 21:46 3

  • Les Anges de Babylone

    Ghislain Gilberti

    8/10 Ghislain Gilberti nous offre une suite à Sa majesté des ombres. A l'image du premier tome, cette suite est tout aussi vitaminée, violente et addictive.....  sans vouloir faire de mauvais jeu de mots puisque l'histoire suit le développement d'un gang de narcotrafiquants dans l'Est de la France.

    On se plait à retrouver les personnages du premier tome, les mêmes ennemis. Paradoxalement on se prend de sympathie pour les méchants, on veut les voir la nique aux forces de l'ordre en mettant en place une organisation et une stratégie digne des militaires. Avec eux on descend dans les bas fonds de ce milieu de la toxicomanie, des luttes de territoires avec des petites frappes.

    Et puis il y a l'enquêtrice principale, adapte de la synergologie, que l'on image ayant les charmes d'une Jodie Foster dans le Silence des Agneaux. Si ce personnage gagne en en complexité, il constituera pour le lecteur les rares moments où il pourra reprendre son souffle.

    L'écriture de Ghislain Gilberti se densifie, devient plus profonde, plus précise, plus affutée comme le couteau de Faust. Le récit recèle d'intrigues sont de plus en en plus étoffées, de rebondissements dignes des meilleurs thrillers.

    S'inscrivant dans la lignée des nouveaux auteurs hyperréalistes à l'instar de Mattias Köping (qui est d'ailleurs chez le même éditeur), Ghislain Gilberti a gagné ses galons de Maître du noir en transformant l'essai avec ce livre.

    24/05/2022 à 20:47 3

  • Les Dames blanches

    Pierre Bordage

    8/10 Bien que je ne lise que rarement des romans de Pierre Bordage, et pourtant ce n'est pas le choix qui manque parmi toute la bibliothèque produite par cet auteur, mais à chaque fois je plonge dans une histoire différente.

    Si j'ai découvert l'auteur il y a bien longtemps avec L'enjomineur qui se déroulait au temps de la révolution française, cette fois-ci l'auteur nous met dans la situation d'une invasion extraterrestre passive, si ce n'est qu'elle attire les jeunes enfants de moins de quatre ans. Il est impossible de pénétrer, détruire, repousser ou déplacer ces dames blanches. L'humanité doit affronter un ennemi comme il n'a jamais rencontré.

    On pourrait se faire que Pierre Bordage a fait une reprise de La guerre des mondes de H.G Wells, mais là où l'américain était axé sur la lutte et les actions contre l'envahisseur, le français préfère une réflexion sur la réaction des hommes face à cette inconnue. Certes les tentatives de lutte sont relatées, mais ce sont plus les actions contre les humains faites par les humains qui intéressent l'auteur.

    Certains y verront une réflexion sur l'immigration, d'autres la relation entre les parents et les enfants, ou encore une allégorie sur la crise sanitaire vécue ces dernières années. Dans tous les cas, la question sous-jacente en  filigrane est jusqu'à  quel point l'humanité peut aller dans l'inhumanité au nom de sa protection.

    Un roman de SF, sans grande action mais à grand pouvoir de réflexion.

    21/05/2023 à 21:04 3

  • Lumière noire

    Lisa Gardner

    8/10 La trame de départ de ce livre est originale et très accrocheuse : une ancienne kidnappée pour devenir esclave sexuelle, a soif de vengeance mais va à nouveau se être séquestrée.

    La bonne idée du roman est de ne pas répéter les sévices de ces captivités. Du fait des analogies des kidnappings et du mimétisme du second kidnappeur, et de l'imbrication et de l’alternance des chapitres de chacune de ces périodes, les moments de captivité sont exposés pour l'une et l'on devine leur répétitivité pour l'autre. Il y a quelques passages difficiles à lire mais qui ne choqueront pas les amateurs du genre ou habitués à lire des auteurs comme Patrick Sénécal.

    L'écriture est maîtrisée, à la fois fluide et bien que l'enquête avance lentement, elle ne suscite pas de lassitude chez le lecteur. Du fait du genre du livre, les personnages sont particulièrement bien architecturés, structurés, fouillés, complexes et bien évidemment leur psychologie dévoilée au fil des pages.

    Mais j'avoue avoir eu une petite déception en fin de livre. Je ne sais pas pourquoi, en ce moment, je trouve que les auteurs n'ont pas une vision assez noire de l'histoire qu'il nous conte, qu'ils restent un peu trop consensuel avec leur lectorat. C'est le cas de Lisa Gardner en dévoilant le kidnappeur.

    Attention, ce qui va suivre dévoile la fin du livre, donc ne le lisez pas si vous ne voulez pas ;-)

    Par exemple, en place de la fille de son premier ravisseur dont l'auteur ne donne aucun indice sur son existence, il aurait été beaucoup plus tordu que ce soit la propre mère de Flora afin de garder sa fille proche d'elle, de la protéger de sa tendance à chasser les kidnappeurs.

    Donc, un très bon thriller psychologique qui aurait mérité une meilleure fin.

    19/10/2018 à 21:26 3

  • Ma ZAD

    Jean-Bernard Pouy

    5/10 Vraie ZAD mais faux Poulpe

    Dans Ma ZAD, Jean-Bernard Pouy est fidèle à lui-même. Il nous propose une nouvelle fois un roman noir aux relents anarchistes. Bien qu'écrit en pleine période des manifestations contre l'Aéroport des Landes, il n'en est pas question ici malgré de fortes similitudes, une petite allusion y sera tout de même faite.

    Ici, Camille, quadra du genre adolescent attardé, défend la maison héritée de ses parents. On sent que derrière ce combat se cache une volonté d'exister, une volonté de montrer qu'il existe, d'avoir un point d’accroche, d'avoir son monde. Mais c'est surtout au travers de la séparation, des rencontres provoquées par cette aventure et des voyages qu'il va se révéler à la vie.

    Symbole de cette évolution, Jean-Bernard Pouy adopte deux styles littéraires bien opposés : un soutenu mais limpide, et un autre plus brut avec des mots fleuris. Si l'on bute parfois sur certaines expressions, ce n'est que pour mieux en profiter de l'aspect humoristique.

    Dans ce roman, j'ai retrouvé de fortes similitudes avec la série du Poulpe, non seulement dans le sujet de la défense des droits des hommes, de leur droit d'exister face aux multinationales et aux politiques véreux, de vivre avec leurs maigres moyens mais qu'il transforme en richesse intérieur; mais également dans le rythme et la verve de la plume de l'auteur. Serait-ce un hommage de l'auteur à ce héro céphalopode qui a coulé avec la maison d'édition Baleine?

    04/02/2019 à 20:25 3

  • Macbeth

    Jo Nesbo

    3/10 Si transposer  un classique de la littérature, en l’occurrence Macbeth, dans l'univers du roman noir est à la fois une idée originale et une intention louable, cela ne contraint l'auteur à s'écarter de ses habitudes. Ici, on a à faire à une histoire beaucoup moins dynamique, à moins de réalisme, auxquels j'étais habitué dans la série des Harry Hole. Le style est moins fluide, plus emprunté au point, l'auteur cherchant même à reprendre certaines formulations ou des dialogues de l’œuvre originale.

    L'histoire revient toujours à une lutte de pouvoir avec une adaptation moderne de certains caractères (le sorcier devenant le principal fabricant et dealer de drogue), mais les rebondissements, les retournements de situation, en total décalage avec la réalité de notre temps, feraient passer Jo Nesbo comme un mauvais auteur de romans noirs recourant aux clichés et effets sensationnels, alors qu'il ne nous a pas habitué à cela.

    Si l'histoire n'est pas à la juste valeur de l'écrivain, les qualités rédactionnels de celui-ci se révèlent tout de même dans la mise en place de l'atmosphère, la création des personnages ou la localisation de l'histoire dans une cité relativement anonyme pour que chacun puisse identifier à la sienne.

    Ce livre est donc à réserver aux amateurs d’œuvres classiques curieux de voir ce travail de transposition ainsi qu'aux aficionados de Jo Nesbo pour dire qu'ils ont lu l'intégralité de l’œuvre de cet auteur. Mas pour ceux qui désireraient découvrir ce maître du roman policier, lancez vous dans la série des Harry Hole.

    27/07/2019 à 21:03 3

  • Miettes de sang

    Claire Favan

    6/10 Si vous pensiez lire un thriller, changez de livre, car "ce n'est" qu'un roman policier. un roman policier. Un roman policier qui a un peu de mal à démarrer, mais qui s'installe tranquillement. L'intrigue est cousue de fil blanc, aussi les amateurs n'auront aucun mal à trouver la solution.On se prend à aimer ce personnage brimé tant par sa mère que par ses collègues, on a envie de l'aider, de le secouer pour qu'il réagisse. Aussi dès qu'il prend peu à peu de l'assurance, on est heureux de le voir évoluer et progresser dans son enquête. L'identification au personnage est donc parfaitement réussie grâce à la plume légère, fluide, entraînante de Claire Favan.Si Dany Myers est le personnage central, l'histoire ne serait pas la même sans la pléiade de personnages secondaires aux personnalités bien marquées, aux psychologies diverses qui apportent saveurs, humour et fraîcheur au récit. Il est dommage cependant que certains d'entre eux soient un peu caricaturaux.Ayant découvert ce livre dans sa version audio, j'ai particulièrement apprécié la lecture faite par Alexandre Donders. Elle est claire, la diction est parfaite, les intonations en fonction des personnages permet de rapidement les identifier à l'écoute.

    03/04/2019 à 20:58 3

  • Origine

    Dan Brown

    2/10 Depuis Le Da Vinci Code qui m'avait littéralement séduit, j'ai lu l'ensemble de l’œuvre de Dan Brown, avec un plaisir inégal. Aussi à chaque nouvelle parution me pose la question de savoir si cela en vaut la peine. Cette fois-ci, je peux vous dire que vous pouvez économiser l'achat de ce livre pour le consacrer à meilleur.

    Si cette impression s'est accentuée au fur et à mesure des livres de Dan Brown, cette sensation m'a sauté aux yeux au point d'en être désagréable : la formule de Dan Brown n'est qu'un mélange de pages Wikipédia, un petit peu de sites pseudo-scientifiques, de conspirationnisme et d'aventure (on ne peut pas parler d'actions pour ne pas l'assimiler à des Robert Langdon à un Jack Ryan ou à un Jason Bourne).

    En effet la description des lieux, des œuvres d'art, des théories scientifiques ou de principes technologiques semblent tout droit sortie de l'encyclopédie en ligne gratuite, ponctuée de quelques pensées ou impressions du héros. Cela en est tellement frappant que c'en est lourd, barbant, et quand bien même cela plaisait dans le Da Vinci Code, autant ici le lecteur souffre.

    Je ne parle pas de l'action qui se réduit au stricte minimum, histoire de sortir le lecteur de sa léthargie causée par la lenteur du récit. Ainsi, l'intrigue arrive seulement au quart du livre; l'auteur fait appel à de nombreux rappels....

    En puis le sempiternel recours au conspirationnisme devient lassant et exaspérant, comme l'est celle des francs-maçons par Giacometti et Ravenne.

    Personnellement, je ne l'ai pas lu mais écouté. Si le lecteur a une diction parfaite, serait-ce la côté soporifique du livre mais sa vitesse de lecture est à l'image du rythme du livre : lente et aérée. Il est dommage que le lecteur que j'utilisais n'avait pas une fonction d'accélération.

    08/03/2018 à 20:41 3

  • Parasite

    Sylvain Forge

    8/10 J'avoue avoir eu un peu peur au début de ce livre car une nouvelle fois il était question d'une Intelligence Artificielle, et mes récentes lectures (M, le borde de l'abîme de Bernard Minier, Luca de Franck Thilliez) m'ont quelque peu déçu.  Mais rapidement on comprend que cette technologie est un simple moyen qui va servir l'histoire plus que la supporter.

    Une fois rassuré, on découvre un thriller assez classique mais très prenant. Dans le classicisme, on trouve bien sur le duo d'enquêteurs marginaux, dans le sens mis à l'écart du reste du groupe de policiers; des histoires parallèles qui évidemment vont converger.

    Mais la grande originalité de ce roman est de positionner l'intrigue dans une ville plutôt désertée par la littérature : Clermont-Ferrand. L'auteur, originaire de cette ville, nous fait une visite pas vraiment touristique de cette cité en nous révélant ses bas fonds.

    Le roman est organisé en chapitres courts, véritable architecture narrative qui rend  fluide sa lecture, donne un rythme soutenu au roman et complique la tâche du lecteur voulant suspendre sa lecture.

    Le seul reproche serait un final un peu convenu qui ne surprend guère.

    27/12/2019 à 20:46 3

  • Point Zéro

    Antoine Tracqui

    9/10 Voici un livre que j'ai découvert aux Bookies à Saint Cloud, cette librairie solidaire qui revend les livres que les gens leur donnent au profit d'association. Antoine Tracqui m'est totalement inconnu ainsi que son livre, mais pour une paire d'euros, je me disais que je ne prenais pas grand risque.
    A u final, je me dis que j'ai fait une très bonne affaire après la lecture des plus de 1100 pages de ce livre en moins d'une semaine tant j'ai accroché à l'histoire.

    Point zéro est un roman mélangeant plusieurs genres : le techno-thriller, la dystopie, un peu de science-fiction et de fantastique; avec cependant des bases historiques solides. Il me sera difficile de donner plus amples détails sans dévoiler le fond de l'histoire, mais c'est terriblement bien ficelé. L'auteur maîtrise absolument tout : des personnages puissants, charismatiques ou haïssables, un sujet qui se veut d'être d'actualité, un réalisme pointu, une écriture fine, fluide, parfois drôle mais surtout pleine d'actions, et un usage acéré des techniques du page-turn. Bref sans vous rendrez compte, les pages filent au point de ne pas s'apercevoir de la grosseur du livre et de regretter que l'on tourne déjà la dernière page.
    Heureusement pour nous, ce n'est que le premier tome d'une trilogie aux volumes tout aussi importants mais aux histoires disjointes.

    Le plus dur va être de les trouver à moins qu'il nous trouve un éditeur de qualité pour le republier.

    03/11/2022 à 20:39 3

  • Principes mortels

    Jacques Saussey

    8/10 Ne vous fiez pas à la relative simplicité de ce livre. on croit au premier regard lire une petite fresque familiale, le malheur d'un adolescence témoin de violence conjugale, qui, pour réviser son baccalauréat est accueilli par ses oncle et tante et va vivre à nouveau un drame familial. Car dernière cette relative simplicité, Jacques Saussey tisse lentement mais sûrement la toile de l'énigme et invite le lecteur à la résoudre avant la fin des 370 pages. On comprend rapidement que la clé de cette intrigue se situe dans l'histoire familiale mais elle est aussi simple  à trouver qu'une aiguille dans une botte de foin.

    Pour qu'un roman, comme celui-là, architecturé autour de ses personnages soit efficace, il faut avant tout une très bonne constitution de ceux-ci. Principes mortels rentre dans cette catégorie de livres. Les personnages sont à la fois différents et clairement identifiables tout au long du roman, ils ont également des points communs montrant bien qu'ils sont de la même famille. Cependant ils ont tous leur part d'ombre ou un intérêt profitable au crime. La résolution intégrale de l'énigme ne sera pas aussi facile même pour les lecteurs de roman policier aguerris.

    Malgré une relative jeunesse de ce roman dans la carrière littéraire de l'auteur (son troisième roman), la maîtrise de l'écriture est déjà présente. Son style fluide et ses fréquentes relances tiennent en haleine le lecteur

    Un roman tout simplement diablement efficace.

    28/04/2020 à 20:08 3

  • Qaanaaq

    Frédéric Mars

    7/10 Un polar du grand Nord venu de France,  glacial comme la banquise sur laquelle se déroule l'histoire. Une enquête entre traditions inuits, pouvoir et géopolitique Groenlandaise. Un thriller passionnant et dépaysant.

    16/12/2020 à 20:47 3

  • Samedi 14

    Jean-Bernard Pouy

    7/10 Un roman à l'image de l'auteur, Jean-Pierre Pouy, tout en contradiction dès l'intitulé Samedi 14 dans la collection Vendredi 13. Le côté épicurien "non-alcoolisé", pour une fois aurait-on tendance à dire, a sa part belle et donne de petits twists, des saveurs différences au récit.Mais ce qui est très drôle c'est que l'on trouve beaucoup de points communs avec le précédent roman que j'ai lu, Sans pitié, ni remords de Nicolas Lebel. Un petit peu du monde l'art, beaucoup de tchatche, un enquête à tiroirs; bref tout ce que l'on aime.On connaît bien sûr la verge, la gouaille et l'humour de Jean-Pierre Pouy, mais j'avoue que dans ce roman toutes ses qualités y sont magistralement réunies. Derrière Maxime on imagine un tonton flingueur des temps modernes, mais avec le charme et les méthodes de la génération précédente : tout en subtilité, en finesse et en surprise.Un roman court et frais qui convient parfaitement à un intermède littéraire.

    17/04/2019 à 21:33 3

  • Seul à savoir

    Patrick Bauwen

    5/10 Si Le jour du chien de Patrick Bauwen se passe en France, il faut savoir que ce n'est pas à l'habitude de l'auteur. Comme dans Seul à savoir, l'histoire se déroule aux Etats-Unis, un univers que l'auteur aime et connaît bien. Attention, ici, l'auteur envoie du lourd avec les principaux clichés de la société américaine : police, FBI, armée, spring break et coûts exorbitants des soins. Ce cliché va jusqu'au début de l'histoire qui semble inspiré des films d'horreur américains dans laquelle la fille va désespéramment dans la forêt sombre alors qu'on l'a averti que si elle y allait, elle y serait trucidée. Ici, c'est sur l'usage de l'Internet : la fille se laisse convenir par un inconnu rencontré sur Facebook d'ouvrir une PJ qu'il lui envoie par mail. Même ma mère ne fait pas cela (enfin si mais quand c'est une copine qui lui expédie ces sottises par mail).

    Ce qui est plus drôle ce sont les explications de certaines technologies aujourd'hui communément utilisées de nos jours : explications sur ce que sont les réseaux sociaux, un iPad et des GPS intégrés. De même, il est drôle de voir l'auteur employé une solution technique qui n'est même pas encore au point sur les dernières versions des smartphones (lecture de l'empreinte sur l'écran). Comme quoi il est difficile de faire un roman technologique et de le pérenniser dans le temps.

    Si l'on omet ces facilités et ces quelques détails, le lecteur y trouvera une histoire très rythmée, une intrigue haletante qui va se transformer en une course poursuite infernale. Mais, l'auteur sait laisser son lecteur respirer périodiquement avec de fréquents flashbacks expliquant les relations entre l'héroïne et le Dr Nathan Chess qu'elle recherche. Il dévoile ainsi au compte gouttes la psychologie et le passé de ses personnages. Dans les deux cas, l'auteur mettra des pièges, de faux indices, des rebondissements.

    Au final, Seul à savoir est un bon roman avec lequel on passe un excellent moment même s'il manque un peu d'originalité.

    23/01/2018 à 20:30 3

  • Signe de vie

    José Rodrigues dos Santos

    5/10 J.R. dos Santos ne déroge pas à ses principes : fournir annuellement un gros pavé (presque 700 pages pour Signe de vie) mêlant aventure et intellect.

    Cette fois-ci on abandonne les religions et la théologie (quoi que comme dit l’adage : chassez le naturel, il revient au galop) pour une approche beaucoup plus scientifique : l’origine de la vie. Aussi les deux premiers tiers du roman prend la forme d’échanges entre scientifiques et, ou, personnes cultivées sur les possibles origines de la vie et les théories permettant d’expliquer les signes de vie extra-terrestres. Si cette partie est très intéressante et que la vulgarisation des théories et concepts scientifiques parfaitement réalisée, il n’en est pas moins lassant que cela s’étire sur les 400 premières pages du roman. Par conséquent, il faudra attendre le dernier tiers du roman pour avoir un peu d’actions en propulsant le roman dans l’espace, ce qui paradoxalement donne une grande bouffée d’air au lecteur.

    L’écriture, et donc la traduction, est toujours aussi impeccable et d’une grande fluidité; ce qui n’est pas chose aisée pour l’exposition des théories scientifiques. Aussi ne faut-il pas se laisser impressionner par l’épaisseur du livre, les pages défileront; quitte à ce que le lecteur lassé par la partie théorique la saute, quitte à y revenir un peu plus tard. Le scenario est habillement construit même si celui-ci est un peu trop linéaire à mon goût, sans grande surprise, même dans le final.

    Le lecteur habitué aux romans de J.R. dos Santos retrouvera avec grande joie le héros favori de l’auteur, Tomás Noronha, de le voir plonger dans cette aventure et de suivre sa vie. On est cependant toujours un peu surpris de voir l’homme de connaissances en histoire et en cryptanalyse, être également à l’aise et aux faits des théories d’astronomie et de physique.

    Le principal intérêt que j’ai vu à lire ce roman est la partie sur la préparation des hommes de l’espace. Bien que celle-ci soit partielle dans le contexte du livre, c’est avec plaisir que nous découvrons les protocoles, entraînements et autres modalités auxquels doivent se soumettre ces aventuriers de l’espace avant d’intégrer une mission. L’auteur dévoile avec grand humour certains aspects « techniques » sur les commodités sur lesquelles nous nous sommes toujours interrogé.

    Enfin, nous ne pouvons que faire un rapprochement au dernier Dan Brown, Origine, qui traite sensiblement du même sujet : l’origine de la vie. Contrairement à ce dernier, Signe de vie est bien meilleur à de nombreux points de vue : la présentation des concepts scientifiques est bien plus accessibles et facilement illustrées pour leur compréhension, sans que l’on est l’impression lire une encyclopédie. L’aspect science-fiction est réduite à l’essentielle donnant à la fois plus de réalisme à l’histoire et facilitant le lecteur à se projeter dans celle-ci.

    En conclusion, si ce n’est pas le thriller de l’été par son manque de suspense et de son poids difficile à trimballer sur les plages, Signe de vie est intéressant par l’aspect scientifique sur les origines de la vie qu’il nous présente.

    09/05/2018 à 09:32 3

  • Terminus Elicius

    Karine Giebel

    5/10 Que ce soient les amateurs de romans policiers ou les habitués de Karine Giebel, ce roman va les déstabiliser.

    Terminus Elicius n'est pas un roman policier à proprement parler. Certes il y a des meurtres, une enquête pour découvrir l'auteur de ces faits tragiques, mais ce n'est pas le point central du roman. Donc que les habitués de Karine Giebel ne s'attendent pas à une profusion de détails sanguinolents,de tensions dans l'investigation.

    Non, ici, l'auteure cherche à exploiter la petite histoire parallèle à l'affaire : le criminel installe un échange épistolaire avec une policière réservée et proche de l'enquête, lui confessant ses crimes, mais la charmant par la même occasion. S'engage alors une guerre psychologique pour la policière : que faire face un homme qui lui témoigne sa confiance, son amour, mais qui en même temps enlève des vies.

    Pour ce premier roman, Karine Giebel fait appel à ses connaissances : Marseille, la côte méditerranéenne, le train jusqu'à Miramas. Sans aucun problème le lecteur est rapidement projeté dans l'univers du roman, et se laisse embarquer dans cette correspondance ben loin de ses habitudes littéraires.

    Mais si le tueur charme la policière; Karine Giebel n'a pas eu le même effet sur moi. Si le style et le rythme sont plutôt maîtrisés pour un premier roman ce n'est pas au niveau des derniers romans comme dans Meurtres pour rédemption. De plus, les personnages et le mobile du crime sont un peu trop caricaturaux, ce qui gâche quelque peu le plaisir de la lecture.

    Si vous décidiez de le lire, je vous conseille de trouver la dernière édition qui inclut une nouvelle où les personnages croisent ceux de Terminus Elicius. Ce "crossover" est particulièrement savoureux.

    03/05/2018 à 21:55 3

  • Toi

    Zoran Drvenkar

    6/10 Si la première moitié du roman de Zoran Drvenkar est un peu poussif et orienté dans la présentation des personnages, la seconde partie est beaucoup plus prenante avec de nombreux rebondissements expliquant la relation entre ceux-ci.

    17/01/2021 à 20:52 3