schamak

104 votes

  • Des noeuds d'acier

    Sandrine Collette

    5/10 Pas franchement convaincu par ce "Captivity thriller" (vendu et primé en tant que roman policier, je me demande encore pourquoi), une espèce de "Misery" chez les ploucs (en nettement moins effrayant). Pas franchement en empathie avec le personnage non plus ; personnage auquel je n'ai d'ailleurs pas trop cru. L'auteure n'est pas parvenue à me faire frémir avec ces deux vieux géoliers. La thématique, pourtant intéressante, (l'esclavagisme et la domestication de l'humain et son ensauvagement) n'est pas tellement poussé au final. Pourtant, il aurait été intéressant d'illustrer la perte progressive de repères de raison et une mutation bestiale mais en définitive, la victime n'évolue pas tellement durant ces 18 mois d'enfermement et de maltraitance. Cela tourne un peu en rond et j'ai tourné les pages sans véritablement me défaire de cet ennui poli. La plume, elle, n'est pas désagréable, mais assez anecdotique, rien qui ne marque l'esprit ou la rétine. Après, c'est le premier roman et il date un peu.
    En bref, mon premier Collette, pas le dernier, mais une déception.

    21/01/2023 à 15:01 4

  • Le Carré des indigents

    Hugues Pagan

    8/10 Une écriture ciselée et poétique qui ravira les lecteurs de Herve Le Corre (que je suis), des personnages cabossés et un crime sordide à élucider, voilà ce que nous propose Hugues Pagan dans le CARRE DES INDIGENTS, un roman noir où la seule lumière vient de la plume aiguisée de son auteur. Le flic Schneider, beau, taiseux et ténébreux héros auquel naturellement aucune femme (forcément toutes fatales et super bien gaulées) ne résiste (et forcément champion au plumard, j’avoue le cliché m’a un peu agacé), est un homme traumatisé par la guerre d’Algérie, un type revenu de tout et condamné à ne connaitre ni repos ni bonheur à l’image des terribles dernières pages.
    A lire.

    15/01/2023 à 10:02 5

  • La Cour des mirages

    Benjamin Dierstein

    7/10 Une lecture forte, très, souvent éprouvante où le style haché, répétitif, parfois (souvent ?) horripilant vous fait hésiter à poursuivre, mais pas le choix, le rythme nerveux voire enfiévré par moments, vous empoigne par le col et vous entraine dans ces 800 pages que j’ai avalées sans rechigner ou presque. Les deux personnages principaux de flic sont au bout du rouleau et du précipice, contraints à l’illégalité pour chasser des ordures de la pire espèce, deux flics psychologiquement détruits en plein hors piste, même aux confins de la démence.
    Tous les autres policiers sont en retrait, et les salauds, nombreux, ressemblent à des robots, des zombies. J’ai contenu deux-trois poussées de rage et des envies de vendetta. Comme quoi, l’auteur a réussi son coup même si j’ai quelques réserves sur la forme très Ellroyienne (sans être certain s’il y avait moyen de faire autrement, sensation bizarre que je ne peux expliquer).
    Tout ceci, c’est de la fiction, certes, mais qui sonne abominablement, effroyablement réaliste, à vous dégouter de l’être humain.
    Tout est noir, abject, immonde, pourri jusqu’au trognon dans toutes les corporations (politique, et police) et ses combines merdiques, bref, un livre sans espoir doublé d’un uppercut dans la tronche et dans l’estomac. L’auteur ne nous ménage en rien, mais ne se paluche pas exagérément dans les détails scabreux ; pas la peine, c’est suffisamment pénible comme ça.
    Mais c'est un roman réussi, je ne regrette pas ma lecture ni ne conteste le talent de l’auteur (faut un minimum de savoir faire - et quel p***** de travail de documentation, juste colossal !), mais, n'étant pas habitué à ce genre de livres, je ne suis pas prêt de recommencer l’expérience de sitôt.

    11/12/2022 à 20:23 6

  • Un Voisin trop discret

    Iain Levison

    7/10 Bien construit, bien senti, caustique et réaliste à souhait.
    Du bon Levinson.

    27/11/2022 à 14:26 1

  • Pour services rendus

    Iain Levison

    8/10 Levinson n'a pas son pareil pour décrire en peu de pages incroyablement bien senties l'absurdité de la guerre combinée ici au cynisme des politiques prêts à tout pour réussir.
    Ici, les hommes, vétérans de guerre comme politicards, ont jeté leur honneur dans la fosse où pourrit le cadavre de leur dignité et de leur loyauté. Les femmes, épouses, ne sont pas en reste ; tout est bon pour profiter ou conserver ses privilèges.
    Un roman au vitriol d'une saisissante lucidité où sous la plume ravageuse de Levinson l'Empire Américain n'en finit plus de s'auto-détruire.
    Monsieur Levinson, c'était mon second roman après l'excellent "un voisin trop discret".
    Promis, juré craché, je reviendrai vous lire.

    27/11/2022 à 14:24 2

  • Surf City

    Kem Nunn

    8/10 Une chose est sûre : en prenant ce livre, je ne m'attendais pas à tomber sur un roman aussi bon. Sous une plume incroyablement visuelle qui n'oublie jamais d'être littéraire et d'une grande profondeur psychologique, Kim Nunn écorne salement la carte postale idyllique et le rêve Californien avec ses plages dorées où le surf est élevé au rang de religion.
    Vernis et coutures craquent de toutes parts balafrant au passage l'innocence du jeune Ike Tucker. Parti à la recherche de sa soeur disparue, Tucker n'oubliera jamais cet été de tous les dangers.
    Les personnage sont d'un charisme et d'un magnétisme dingues, mais bien peu de lumière filtre dans la lucarne de ce roman où la rédemption se paie au prix fort.
    Ne passez pas à côté !

    29/10/2022 à 23:25 6

  • Dans les brumes de Capelans

    Olivier Norek

    6/10 En bref, le dernier opus de Norek se lit vite grâce à une écriture toujours nerveuse et des personnages plutôt bien croqués. L’intrigue est tirée par les tifs et prévisible.
    Le personnage de Coste, sous des aspects rustauds demeure un cœur un peu trop grenadine, de quoi ravir les midinettes. Ce flic qui brise le cœur des filles et suscite l’admiration des mecs, rappelle combien l’auteur est un incorrigible cabot. A la longue, c’est un peu risible. Même péché mignon pour les dialogues (la spécialité Norek) qui fait que tout le monde est doté d’une redoutable répartie, mais ça claque bien. Nickel pour une adaptation TV/ciné.
    Petite nouveauté : Norek s’est montré plus descriptif qu’à l’accoutumée.
    Bref, Norek fait le job, mais je ne suis pas certain de renouveler l’expérience si ce dernier ne se renouvelle pas.

    06/09/2022 à 23:22 5

  • Tuer le fils

    Benoît Séverac

    4/10 L’auteur a préféré mettre l’accent sur l’humain, les flics, leur vie privée , leur conjoint… que sur l’intrigue - guère attrayante, et prévisible, je dois dire - (au dénouement conclu aussi facilement que paresseusement). C’est quelque chose qui, d’ordinaire, me séduit assez, mais dans ce présent cas, j’ai eu du mal à ressentir une quelconque empathie pour chacun d’entre eux ; notamment la relation filiale entre les flics Cérisol et Grospierre, n’est pas très convaincante ni émouvante.
    L’auteur a également voulu sortir du cliché policier dépressif et alcoolique (pourquoi pas même si je n’ai rien contre ce cliché) en lui affublant d’une originalité à savoir son addiction à la confiture, j’avoue que j’ai trouvé ça assez ridicule, pardon.
    Seule l’idée d’un atelier d’écriture dans un univers carcéral est intéressante, je crois qu’il s’agit même d’une expérience personnelle de l’auteur.
    Malgré une écriture très poussive, j'ai lu sans problème ni passion ; l’humour tombe à plat et les dialogues (très verbeux) tournent à vide ; à trop vouloir les dépeindre comme des personnes "normales", l'auteur a rendu ses personnages assez ennuyeux et j'aime pas m'ennuyer en lisant.
    L'intention était belle et louable d'autant qu'en interview l'auteur en parle joliment, mais je ressors déçu (et peu inspiré pour en faire une chronique intéressante, je le sais) de ce roman quelconque.

    22/08/2021 à 20:06 3

  • Le vrai Michael Swann

    Bryan Reardon

    2/10 Il me reste encore 100 pages et je me demande si je vais pouvoir aller au bout.
    Si son premier roman, JAKE, a été une excellente surprise, le second opus de Bryan Reardon est une véritable purge.
    Lourdement écrit (les images sont d'une platitude abyssale), les dialogues écrits par le squelette de Barbara Cartland, des personnages de papier glacé à baffer avec fer à repasser brûlant, ce thriller mou du genou sans suspense ni souffle et dégoulinant de mièvrerie ne vaut rien. Walou. Peau de zob. Nada. Que tchi.
    A se demander si c'est le même gars derrière ces mots.
    Un roman grotesque.
    Nullissime.

    17/08/2021 à 00:18 2

  • Les Monstres

    Maud Mayeras

    7/10 Ma première incursion chez Maud Mayeras a été payante.
    J’ai souvent entendu qu’elle - enfin son écriture - avait une identité et c’est le cas ; d’ailleurs c’est surtout l’écriture et la qualité narrative de l’auteure (l’essentiel donc) qui ont fait que je suis allé au bout et sans effort d’une histoire linéaire et solide mais qui, au demeurant, ne m’a pas passionné plus que ça. 

    Un roman aux allures de conte macabre non dénué de poésie et intéressant dans sa construction (l’insertion des « livres » était un pari risqué au détriment du rythme et du suspense mais donne un certain cachet au récit). La dénonciation sur les dérives de notre société et de notre prétendue humanité n’est pas trop appuyée ni trop moraliste.
    J’ai senti pas mal d’influence (« Claustria » de Regis Jauffret fut, aux dires de l’auteure, une lecture marquante) dont j’ai également apprécié le refus de recourir à l’émotion facile. Pas de gros bémol, mais on pourrait éventuellement trouvé le livre un poil court, même si finalement, je l’ai trouvé bien dosé.
    Chez les frenchies, une bonne plume féminine dans le roman noir qui n’a pas besoin d’artifices, de litres d’hémoglobine ou de twists ad nauseam pour tenir une histoire, ça ne court pas les libraires.

    16/08/2021 à 21:09 5

  • Les Feuilles mortes

    Thomas H. Cook

    7/10 J'ai pensé à "JAKE" l'excellent roman de Bryan Reardon.
    C'est un vrai roman à suspense (pour le coup, il se lit très vite et ne contient aucun temps mort), mais également fin dans ses observations avec ses personnages complexes et son dénouement est très cruel.
    Moins profond et intrigant que "Sur les hauteurs du 'Mont Crève-Coeur', mais pas déçu non plus.
    Je relirai cet auteur à la plume précise et mélancolique tout en restant captivante.

    25/07/2021 à 02:12 4

  • 1991

    Franck Thilliez

    4/10 J’ai lu mon premier Thilliez.

    Je m’attendais à un roman policier globalement efficace (je me suis dit qu’avec une telle réputation le gars avait, à minima, du métier et connaissait son affaire), mais je savais que d’un strict point de vue formel, je lirais un livre avec une écriture sans aspérité, sans émotion. Un roman de gare 2.0 sous influence série US, balisé à mort, sur-expliqué (règle d’or : le lecteur doit tout bien comprendre) qui une fois lu serait oublié aussi sec. du genre vite lu.
    Et c'est précisément ce que j’ai trouvé.
    
Donc pas de surprise. Ni bonne, ni mauvaise.

    Alors, oui, on peut le lire sans risque. Comme on peut s’en foutre royalement tant sa lecture est largement dispensable.

    1991” n'est ni mauvais ni bon. Il ne provoque et n’engendre pas grand chose, presque rien. Il divertit oui, mais à peine tant certains traits sont grossiers. 
Ce petit fumet de revival, les années 90, pourrait faire sourire les quinquas nostalgiques. C’est peu et c’est chiche.

    Si toutefois le roman ne provoque pas d’ennui (c’est déjà pas mal me direz vous à raison car c’est terrible de se faire chier en lisant), il ne captive pas vraiment non plus. Il se suit sans déplaisir et sans enthousiasme. Il se suit. Alors, j’ai suivi, juste pour aller au bout et avoir le fin de mot de l’histoire. Alors, ce fin mot ? Bah, là encore, ça n’a rien de super original (depuis le premier Grangé LES RIVIERES POURPRES, beaucoup d’auteurs ont décliné un peu le processus, et puis faut dire que je ne suis pas super client de tout ce qui a trait aux expériences génétiques….) Mais bon, si je tire aussi à boulets rouges sur l’intrigue , il ne resterait rien à se mettre sous la rétine puisque le seul atout repose justement sur elle, l’intrigue. Tout le reste ne présente guère d’intérêt. 

    Alors disons que l'histoire n’est pas plus bête qu’une autre. Et puis, c’est documenté et ça a l’air crédible. On se console comme on peut. Je pardonne même cette fin expédiée, décevante, comme souvent dans les thrillers qui s’obstinent à ouvrir mille tiroirs. Possible que Thilliez devait en avoir marre.

    Voilà, j’ai donc lu “1991” tranquillement, sans bailler, sans excitation, sans effort, sans lever un sourcil d’étonnement, sans me sentir mal à l’aise ou bousculé dans ma lecture, sans pousser de soupir de lassitude ou de satisfaction non plus. Bref, j’ai lu Franck Thilliez et ça m’a fait ni chaud ni froid même si de temps en temps je n’ai pas pu m’empêcher de me parler à moi-même “C’est donc lui le gars qui vend ses ouvrages par palettes depuis 10 piges, encensé par les aficionados du thriller ? D’accord, bien, très bien….”
Encore une fois, le roman en lui-même n’est pas infamant, il remplit grosso modo le cahier des charges du roman policier moyen (mais dans la moyenne basse quand même) où l’auteur capitalise tout sur son intrigue.

    Un policier sans le charme suranné d’un Simenon.

    Sans même la nervosité narrative d’un Norek.
    Beaucoup de mots, plein de descriptions sensationnalistes pour créer un malaise mais qui tourne à vide, qui sonnent creux, de l’empilage, de l’inutile, de la surenchère. Du mièvre aussi (chez Thilliez, les femmes amoureuses de flic, décidément, sont des cruches). 
Vous l'avez compris, on ne s’éternise pas sur l’écriture, le profondeur des personnages. 

    Thilliez écrit bien. Du bon français, nickel. Une longue rédaction de 500 pages proprettes, mais l’audace, la folie, les trouvailles stylistiques ; pour transmettre des émotions palpables, des frissons, …faudra repasser.

    Forcément, sans style, l’ambiance est à l’image de la forme, factice, surfaite. Pas de relief.

    Attention, le roman comme son héros ne sont pas désincarnés (car créer volontairement des personnages sans émotion peut justement en provoquer). Ils sont conventionnels, c'est très différent, conventionnel dans leur caractère, leur voix, leurs mots. En un mot INTERCHANGEABLE. Et fades. 

    Pourtant, Thilliez se donne du mal pour faire exister son Sharko et créer des scènes fortes, il essaie avec ses moyens, ses artifices, mais c'est tout le paradoxe du livre, de l’auteur, de son écriture ; en dépit de tout ce travail, tout ça demeure très académique. Tout comme ses dialogues empesés, si peu naturels, tellement didactiques (rappel : le lecteur est un neu-neu, et doit tout comprendre). Et cette sensation tenace que l’auteur pourrait remplir des pages et des pages qu’il ne parviendrait toujours pas à insuffler un peu de vrai et d’intériorité, des sensations authentiques. Parce que voilà, quand t’as pas le truc (la patte, la musique, le petit supplément d'âme, on appelle ça comme on veut) pour créer la gêne, fabriquer l’inconfort, distiller le malaise, ou provoquer le dégout chez le lecteur (et ça ne passe pas par la surenchère, il serait temps que les auteurs de thrillers franchouilles le comprennent), bah rien à faire, ça ne fonctionne pas.
    Dans ce roman inodore et incolore, mais clairement inoffensif, une seule chose m’a vraiment gonflé, c'est l’infantilisation du lecteur. Dialogues abêtissants et enfilades de questions (une spécialité Thilliez apparemment) pour créer ou intensifier son mystère. C'est relou et même assez humiliant.
    Quoi d’autre ? Ah oui, zéro humour dans ce livre. 
Mais alors, rien du tout.
    Bref, j’ai lu mon premier Thilliez. 



    19/07/2021 à 21:49 6

  • Ca restera comme une lumière

    Sébastien Vidal

    7/10 Je viens de terminer la lecture du beau et du bon roman de Sébastien Vidal. 

    L’histoire est des plus classiques ? Et alors ? 

    Les évènements plutôt prévisibles (encore que) ? Je m’en fous.
    L’auteur est plus à l’aise dans les scènes contemplatives, l’intériorité de ses personnages, le bouleversement des coeurs, que dans les scènes de mouvement ou les dialogues ? Certes, certes.

    Mais l’essentiel est là. L’ensemble, c’est du solide. Construction, narration, la charpente est robuste, costaude comme les sculptures ou les mains du vieil Henri ; ça fleure bon le métier, l’expérience, déjà.
    C’est bien écrit, très bien même. L’écriture est virtuose, souvent virevoltante. Ample, métaphorique (mais accessible), gourmande (certains tiqueront sur le florilège d’adjectifs, moi ça me va) en un mot : généreuse. 
Il y a du lyrisme, du romantisme dans les mots de Sébastien. Pas étonnant, l’auteur doit être peu ou prou comme son Josselin, un grand sensible (j’ai pas dit émotif, hein).
    Ok, ok, avoir du style, c’est bien, mais comment on fait pour garder cette patine tout du long ? Sébastien, lui, a su faire. J’ai été frappé par la constance de la forme Il y a de la régularité, de l’endurance et on ne répétera jamais assez la difficulté de tenir la distance sur des centaines de pages. Garder le rythme, le mental, l’énergie, l’envie, …dans ce marathon qu’est le roman, c’est pas une mince affaire. 
Sébastien y parvenu intégralement ou presque (un poil moins enlevé les 100 dernières pages ? Je sais pas). 
Le roman n’a pas du être écrit d’une traite, impossible. 
C’est donc du bon boulot. Bravo pour ça. Et respect.

    J’espère que l’auteur ne m’en voudra pas, mais je ne croyais pas que sa plume fut aussi belle, affutée, inspirée. C’est vrai que ça pullule d’images, de comparaisons, ça peut donner le tournis (difficile de se réfréner, hein ?), mais malgré tout, j’ai été impressionné par cette exaltation qui imprégnait ces lignes même si c’est dans sa fulgurante simplicité que l’auteur m’a le plus saisi (« la tendresse comme jardinier des souvenirs » pour ne citer que celle que j’ai pensé à noter). Il y en a d'autres qui impriment la rétine durablement et je me suis promis de retourner à la (Del)pêche (uh uh uh) de ce genre de phrases simples et belles dans leur dénuement, leur dépouillement. 
L’auteur a sacrément bûcher sur le sujet de la soudure, c’est stupéfiant de crédibilité. Il a été bien conseillé, mais là encore, c’est vraiment un sacré travail de documentation. Les longs et nombreux passages sur le travail de soudure, c’est de la pure poésie. Sans jamais tomber dans la redite en terme de vocabulaire, c’est fort.
    Bon, le roman est vendu comme un roman noir. Faut bien attirer le chaland, mais pour moi ce n’était pas l’intention première (la « noirceur » - y a largement pire - se fera plutôt sentir dans l’accélération des 50 dernières pages.) Paradoxalement, c’est quand l’auteur n’abordait pas son intrigue mafieuse que mon intérêt a été le plus prégnant. 
La vengeance, le mystère de la disparition du fils Thévenet, ce n’est pas ce que je retiens du livre, j’ai largement préféré les moments intimistes entre Josselin et Henri, les échanges qu’ils soient verbalisés ou non (oui, la gestuelle - pression de mains sur les épaules, les sourires, les regards…- est également mise à l’honneur), c’est ce que j’ai plus aimé, d’ailleurs c’est dans ce registre que j'ai senti l’auteur plus à son aise (avec la descriptions de la nature, j’y reviens). Les thèmes de la transmission, du partage, de l’apprentissage et des liens qui unissent les êtres amochés par la vie, les drames, tout ça, ça m’a plu aussi. 
Il est aussi question de la famille, pas nécessairement celle du sang, mais celle qu’on se fait (Henri est un père de substitution au même titre que Erwan est le frère que Josselin n’a jamais eu).
    
Le roman, c’est également une pluie d’hommages plus ou moins conscients.

    Hommage à l’Art (on peut remplacer la soudure avec l’écriture, la peinture, …), au travail, au gout de l’effort, de la persévérance, à l’humilité.
    Hommage à l’amitié. On repense à plein de films (l’auteur est également très référencé niveau cinoche).
    Hommage à certains auteurs/artistes (je sais aussi que Sébastien est un lecteur et fan de Bouysse, sans doute de Ron Rash, peut-être un amateur du cinéma de Mallick aussi ?).
    On y retrouve donc l’amour de la nature, de la terre, la référence à la petitesse de l’homme face à cette immensité terrestre comme céleste ; cette envie viscérale de sublimer, voire de personnifier, la nature et ses créatures (la chouette comme fil blanc du récit)
    Mais plus que tout, ce qui m’a le plus séduit, c’est l’absence de tricherie. 
Pour lire ça et là les posts de Sébastien, pour savoir ce qu’il lit (ou chronique) comme bouquins, écoute comme chansons, je sais que le fond du roman n’est pas une posture ou une volonté opportuniste de suivre une mode, rien de factice dans ce qui anime l’auteur mais surtout l'homme. Ce roman est donc cohérent avec ce qu’il est et ce que j’imagine de sa vie (non, non, on ne poste pas des photos de radis ou de je ne sais quel cucurbitacées sur Facebook pour faire son écolo).
    Ce roman lui ressemble beaucoup. Dans ses convictions, ses revendications, ses colères. Il parle de l’absurdité de la guerre, du cynisme des dirigeants du monde, des affres du capitalisme, de l’ultra consumérisme etc… tout ces thèmes sont autant de cris de Sébastien dans la bouche de Josselin, de Henri, même dans celle de personnages secondaires (l’infirmière qui évoque sans qu’on lui demande la pénurie de lits). Alors, on pourrait aussi lui reprocher que parfois, le procédé contestataire porte préjudice à un certain naturel ou à certaines réactions des personnages. Je m’explique. Je pense aux dialogues, très, (trop ?) écrits et qui marquent de manière trop voyante (pamphlétaires allais je dire) les intentions de l’auteur. Encore une fois, beaucoup d’auteurs utilisent leurs personnages pour porter leur propos mais ici, c’était peut-être trop surjoué (Josselin et Henri parlent comme des livres). Il n’en est pas moins vrai que la sincérité de Sébastien est incontestable.
    Les personnages sont travaillés, approfondis, avec leur part d’ombre et de lumière. L’auteur a fait une place à chacun, tous ont leur part d’humanité (même le grand Charles, tout salaud qu’il est, on le sent tout de même sincèrement dévasté par la perte de son fils). 
Josselin est un beau personnage même si, là encore, pour un type traumatisé, meurtri par la guerre et ses horreurs, rongé par la culpabilité d’être en vie par rapport à Erwan, je me serais attendu à ce qu’il soit moins loquace, moins littéraire. Il parle et écrit bien (cf. Son échange épistolaire avec son ami décédé). On sait qu’il est abîmé, physiquement et psychologiquement, pas de doute, les failles et le traumatisme sont là. Mais je ne l’ai pas assez senti car l’auteur ne m’a pas laissé l’espace pour cela, les mots, nombreux, clairvoyants, ont trop souvent colmatées ces fameuses brèches. Pour ma part, je n’ai pas besoin de tant de confidences, de tant d’explications, j’aime bien qu’on me laisse des blancs, des cases à noircir. Mais c’est un parti pris de l’auteur, je respecte, mais ça m’a empêché de faire ses douleurs miennes.
    J’aurai bien encore deux-trois chipotages à faire, mais ça ne changera rien à mon avis général, comme je l’ai dit, au tout début : ÇA RESTERA COMME UNE LUMIERE de Sébastien Vidal est un bon et beau roman que j'ai lu en quelques jours.

    03/05/2021 à 00:33 2

  • Seuls les vautours

    Nicolas Zeimet

    4/10 J'ai hésité, mais finalement, après 195 pages, j'ai laissé tomber (même si je ne culpabilise plus, j'aime pas stopper une lecture).
    Ce n'est pas tant qu'il y ait beaucoup de personnages (pas gênant) que le fait que l'auteur échoue à les rendre à minima intéressants. Beaucoup de protagonistes, aucun ne m'a retenu ou donné envie d'en savoir plus.
    A cela s'ajoutent des informations inutiles, des détails sans importances et un humour de 100 kilos. Enfin, la "qualité" des dialogues (tellement important et casse gueule, les dialogues, je le répète. Quand on sait pas faire parler ses perso, on fait bref) ont eu raison de ma volonté. L'ambiance forcée (beaucoup trop de mots sans parvenir à créer une atmosphère) et tout ce remplissage....
    J'ai bien compris l'hommage aux auteurs ricains et aux grands espaces, mais on est très très loin du compte, ça manque clairement d'envergure, de souffle, et puis encore une fois, on se fait chier sévère.
    J'ai lu ça et là qu'on parlait d'une écriture d'exception ; je l'ai trouvé impersonnelle pour ne pas dire plate. Sur ces presque 200 pages, je n'ai pas trouvé les prémices d'un style.
    C'est peut-être injuste, mais quand le premier livre d'un auteur inconnu (pour moi) ne fonctionne pas, les chances d'une récidive sont quasi nulles.
    La vie est trop courte, j'ai une PAL qui dégueule et je ne suis pas éternel. Alors, voilà.

    06/03/2021 à 18:12 3

  • Station Eleven

    Emily St. John Mandel

    7/10 Un Post-A plutôt « light » où l’auteur s’attarde surtout sur les personnages, leur histoire, leur vie (avant et après cette fin du monde). Dans ce roman, paradoxalement, c’est davantage la poésie et la mélancolie qui prédominent (le souvenir d’un quotidien banal : un interrupteur qui diffuse de la lumière, un avion dans le ciel…) il y a très peu de scènes de violence même si la mort est partout comme une invitée familière.
    L’Art apparait comme un des remèdes pour le retour à la civilisation, mais finalement, il y a assez peu de scènes théâtrales. La construction du roman est le point fort (on ne se perd pas), mais je pense que pas mal de choses ont du m’échapper, et puis l’émotion est assez absente. Cela reste de la SF accessible, un livre qui fourmille de détails et de descriptions, mais auquel il m’a manqué UNE SCENE marquante pour que mon adhésion soit totale.

    17/01/2021 à 16:41 5

  • Le Jour des morts

    Nicolas Lebel

    8/10 Avec ce second opus, Nicolas Lebel monte en puissance….et son héros en humanité.
    C’est pour moi, un des gros atouts de l’auteur (et ce que je recherche aussi dans mes lectures), celui d’avoir crée un VRAI personnage. Celui qu’on a envie de suivre et de (mieux) connaitre. Très loin du flic beau mâle courageux (j’allais dire Norekien) Merlicht est laid, bougon, old school (largué sur tout), il pue de la gueule, n’a plus baisé depuis des lustres, et misogyne avec ça. A cause et grâce à ça, son humanité sent à plein nez, elle transpire aussi bien que son érudition, son sale caractère ; c’est un personnage complexe, épicurien dont le cynisme et le lyrisme (ah cette scène de duettiste au restaurant du « Chaudron » avec le légiste, vaut son pesant d’envolées culinaires !) dissimule mal sa pudeur, ses blessures (il est « jeune » veuf) et sa fidélité en amitié est sincère et émouvante. Il y a du Audiard et du TonTon Flingueurs dans la verve du Merlicht, mais autre chose, peut-être un petit côté Gabin, en mode petit gabarit. En somme, il nous énerve autant qu’il nous touche, pour la simple raison qu’il fait vrai, authentique, qu’il nous parle, nous ressemble à bien des égards.
    Mais les nombreuses qualités de ce roman sont aussi ailleurs. La construction est impeccable (bonne alternance des scènes et des nombreux personnages, on ne se perd jamais), l’intrigue (ingénieuse) fait aussi la part belle à l’Histoire, la culture (tout amoureux des livres y trouvera son compte sans que ça fasse étalage ronflant) ; bref, on apprend des choses en se divertissant, quoi de mieux ? L’écriture, peaufinée, a de la tenue tout du long ; détaillée, sans donner l’impression d’ameublement. Et le suspense ne baisse pas. Tout ceci est charpenté, solide, ça fleure bon le métier et pourtant ce n’est que son deuxième livre. Respect.
    Les autres personnages sont également bien brossés, l’auteur leur a fait de la place, ils ont aussi leurs failles et leurs faiblesses, la droiture rigide du colosse Dossantos, et le caractère bien trempé (et fragile) de Sophie. Seul le stagiaire est lourdement assaisonné. Jacques, l’ami mourant, a aussi droit a ses moments, et d’ailleurs, c’est lui qui fait son entrée en fanfare.
    Puisqu’aucun roman n’est parfait, je dirais que les dialogues sont parfois trop écrits, que le running gag de la sonnerie de téléphone…. ouais bon, et que le dénouement est expéditif, mais c’est vraiment pour chipoter.
    Du bon boulot, je vous dis.
    C’est fichu : Je suis LEBELlisé.
    Next.

    11/11/2020 à 22:28 5

  • Surface

    Olivier Norek

    6/10 Pendant 200 pages, SURFACE répond aux attentes, ou plutôt aux miennes qui, à l’instar de ses précédents opus, n’ont jamais été immenses sans être pour autant petites. Le gars est un bon faiseur, et mine de rien, chez les Frenchies, ils ne sont pas légions.
    Bref, je lisais, peinard, en me disant : « OK, ça roule tout seul, efficace, descriptif mais pas trop, nerveux, rythmée. Bref du Norek dans le texte ». C’est ce que je cherchais. All good.
    Ensuite, c’est pas que ça se gâte, c’est que ça ronronne, et sans trop savoir pourquoi, j’ai commencé à m’ennuyer (juste un peu) sans vraiment m’emmerder (vous saisissez la différence ?).
    Je ne peux pas dire que l’intrigue soit mauvaise, non, mais ça ne m’a pas non plus captivé.
    Le final avec ses longues et pompeuses révélations grossièrement soulignées au marqueur (règle d’or : pas oublier d’assister le lecteur paresseux ou inattentif) ? Bof. Le dernier twist ? OK, ça passe crème.
    Je ne peux pas dire non plus que le personnage principal (une femme) soit lisse et sans aspérités, l’auteur parvient malgré tout à lui donner une certaine densité même si le côté badass-au-coeur-grenadine, c’est du recuit.
    Pas de scène marquante à se mettre sous la rétine (la seule qui me soit restée - No en califourchon sur son ex - est, malheureusement, aussi inutile qu’involontairement comique et ridicule).
    Malgré ça, j’ai avalé ce livre sans rechigner, mais sans passion.
    Au milieu du récit, Zorro (enfin Hugo) est arrivé. Sans se presser. Perso, je m’en serais allègrement passé.
    Mais voilà, Norek est un indécrottable sentimental.
    On peut être policier et être une midinette. Si un flingue est accrochée dans la main gauche du flic-auteur, dans l’autre cogne, il y a un bouquet de fleurs.
    Est-ce pour satisfaire ses lectrices (75% de son lectorat si j’en crois la file d’attente dans les salons genre celui de Saint Maur par exemple), il n’a pas pu s’empêcher de coller à son enquête une love-story un poil guimauve et franchement dispensable.
    Après, qu’on se le dise, chez Norek, ses héros masculins sont toujours des gars virils, ténébreux, courageux, avec un job risqué (le flic Coste dans la trilogie du 93, ici Hugo un plongeur) forcément irrésistible même pour les héroïnes féministes et fortiches comme Noémie qui derrière ses jurons de mec va fondre (très vite d’ailleurs) - cambrure de reins, et tout le barda de la gamine émoustillée - devant le beau mâle.
    L’autre souci chez l’auteur, c’est qu’il se fait un peu trop plaisir avec les dialogues. Faut reconnaitre qu’il est doué dans ce registre (je précise : surtout dans le dialogue court, dans les grandes tirades, c’est plus poussif et même assez boursouflé), ça claque, mais voilà TOUS les personnages (les collègues, le psy, le boyfriend, certains villageois, ….) ont le goût de la punchline, de la bonne répartie et donc on a le sentiment qu’ils jactent tous pareil. Pêché de gourmandise, sans doute, pour lequel j’ai plutôt de l’indulgence.
    Au final, SURFACE se lit vite, et globalement bien (j’ai même parcouru tous les remerciements qui confirment le fait que Norek, l’homme, m’a sincèrement l’air d’un chouette gars).
    Pas un grand roman, pas naze non plus. Norek a d’évidentes facilités, et une vraie sensibilité, mais ne s’est pas trop cassé la plume sur celui-là. « IMPACT », son dernier roman, vient de sortir. Comme tous les autres, je le prendrais et le lirais. Mais en poche.
    Voilà. Si je me précipite autant pour écrire sur le feu cette chronique (un poil bâclée, j’en conviens), c’est que demain, de ce livre, il ne m’en restera pas grand chose.

    31/10/2020 à 16:22 4

  • Nuits Appalaches

    Chris Offutt

    8/10 Chris Offutt est décidément un conteur d'exception.
    La plume est juste belle sans être ostentatoire et factice, ses personnages brossés à merveille dans leur humanité, la Nature sublimée sans tomber dans le contemplatif chiant. C'est surtout ça que je retiens, ce dosage, incroyable, bien senti. Pas de déchets ni de superflu.
    J'ai vraiment accroché avec le personnage de Tucker. Sa relation avec Rhonda est tendre sans être nunuche, le couple forme avec leurs enfants une famille "différente", mais attachante dans leur marginalisation. Tucker, vétéran de la guerre de Corée, si jeune et déjà revenu de tout, si délicat avec les siens, sans pitié avec ses ennemis ; l'auteur l'a parfaitement croqué et c'était loin d'être facile. Les dialogues sont également aux petits oignons, simples et profonds sans nous asséner de la philosophie absconse.
    Enfin, il se dégage de ces NUITS APPALACHES une poésie empreinte d'une douceur âpre ; l'auteur ajuste savamment ses effets, la violence n'a pas la grandiloquence jouissive d'un Pollock, mais elle n'est jamais gratuite ni aveugle.
    Le livre est court, plus resserré que le précédent (Le bon frère), ce qui fait qu'il n'y a pas de problème rythmique, encore une fois c'est savamment dosé, ajusté (certains le trouveront sans doute trop court, pas moi qui de plus en plus recherche dans mes lectures - et même dans l'écriture - ce sens de l'essence, cette rigueur, cette volonté de ne pas trop s'éloigner du récit, de l'histoire qui est racontée)

    Une fois encore, Gallmeister ne s'est pas trompé.
    Un très bon et très beau roman.

    13/09/2020 à 15:07 11

  • Dans les angles morts

    Elizabeth Brundage

    8/10 Sous de faux airs de roman policier, et même de roman noir psychologique, ELIZABETH BRUNDAGE signe un livre dense et ample, à l’écriture précise et minutieuse, où plusieurs thématiques sont abordés et notamment des phénomènes de société (crise agricole, le féminisme, la vie de couple, les croyances, le poids de l'enfance), mais aussi l’art (la peinture), la philosophie…C’est un roman multiple, d’une terrible humanité. Ou plutôt d’une humanité terrible. Les apparences, la religion, la peur, la prédestination, tellement de choses sont abordés - habilement, sans forcer - que ça en donne le tournis.
    L’auteure n'oublie pas de distiller progressivement et brillamment la noirceur d’une ambiance où les destins comme les nombreux personnages (tous sont suffisamment développés et fouillés dans toute leur ambiguïté) s’assombrissent, et nous rappellent combien les démons - nos démons - dorment en nous-mêmes. Subtilement, par la biais de cette maison (un personnage à part entière) qui semble « choisir ses propriétaires », il est même question de surnaturel, mais c’est très finement suggéré.
    600 pages qui nous enveloppent et pour mieux nous happer, nous piéger, et même nous frustrer. Ne cherchez pas de moralité, la vie est souvent cruelle et injuste. D'une certaine façon, ce roman l'est et c'est pour ça qu'il sonne juste.
    Précédé d’une excellente réputation, celle-ci est fondée : DANS LES ANGLES MORTS (super titre, meilleur que l’original) est en effet un grand roman américain.

    23/08/2020 à 16:55 3

  • La Blonde en Béton

    Michael Connelly

    8/10 Mon second Connelly, mais mon premier Harry Bosch.
    Une franche réussite.
    L'auteur coche toutes les cases du très bon roman policier. C'est du classique, mais dans le bon sens du terme, loin de la surenchère et des twists en mille-feuilles. Suspense, fausses pistes, documentation et scènes de plaidoirie réalistes, avec en outre des personnages très bien campés, y compris les secondaires (l'avocate Chandler, sacré bout de femme). Et la construction, nickel, comme l'écriture.
    Harry Bosch fait un flic solide, mais vulnérable (et amoureux), pas encore trop rongé par le cynisme. Blasé, mais Il lui reste encore un peu de foi et d'idéalisme. Pour combien de temps ? La Blonde en Béton n'est que sa 3ème enquête, je crois.
    Du bon boulot, donc avec en plus une résonance sur l'actualité (George Floyd). Un roman super efficace. J'en attendais pas plus, mais pas moins non plus de la part d'un type considéré comme une référence dans le genre. Une réputation non usurpée.

    A bientôt, Michael.
    A bientôt, Harry.

    29/07/2020 à 00:41 5