La Cour des mirages

4 votes

  • 7/10 Une lecture forte, très, souvent éprouvante où le style haché, répétitif, parfois (souvent ?) horripilant vous fait hésiter à poursuivre, mais pas le choix, le rythme nerveux voire enfiévré par moments, vous empoigne par le col et vous entraine dans ces 800 pages que j’ai avalées sans rechigner ou presque. Les deux personnages principaux de flic sont au bout du rouleau et du précipice, contraints à l’illégalité pour chasser des ordures de la pire espèce, deux flics psychologiquement détruits en plein hors piste, même aux confins de la démence.
    Tous les autres policiers sont en retrait, et les salauds, nombreux, ressemblent à des robots, des zombies. J’ai contenu deux-trois poussées de rage et des envies de vendetta. Comme quoi, l’auteur a réussi son coup même si j’ai quelques réserves sur la forme très Ellroyienne (sans être certain s’il y avait moyen de faire autrement, sensation bizarre que je ne peux expliquer).
    Tout ceci, c’est de la fiction, certes, mais qui sonne abominablement, effroyablement réaliste, à vous dégouter de l’être humain.
    Tout est noir, abject, immonde, pourri jusqu’au trognon dans toutes les corporations (politique, et police) et ses combines merdiques, bref, un livre sans espoir doublé d’un uppercut dans la tronche et dans l’estomac. L’auteur ne nous ménage en rien, mais ne se paluche pas exagérément dans les détails scabreux ; pas la peine, c’est suffisamment pénible comme ça.
    Mais c'est un roman réussi, je ne regrette pas ma lecture ni ne conteste le talent de l’auteur (faut un minimum de savoir faire - et quel p***** de travail de documentation, juste colossal !), mais, n'étant pas habitué à ce genre de livres, je ne suis pas prêt de recommencer l’expérience de sitôt.

    11/12/2022 à 20:23 schamak (112 votes, 6.2/10 de moyenne) 6

  • 8/10 Une bonne histoire avec beaucoup de rythme, bien servie par les 2 flics principaux du livre et leurs fortes personnalités. Des passages très durs également puisque le kidnapping et la pédophilie occupent une grande part de l'intrigue. Une lecture prenante et rapide malgré les 840 pages du livre.

    03/05/2022 à 09:15 Grolandrouge (1580 votes, 6.6/10 de moyenne) 5

  • 8/10 Capter un lectorat, structurer une trilogie, il maîtrise. Le fond et ses thématiques sont terribles et ouvre des portes chez Lucifer. L'écrivain ne s'octroie aucune compromission.
    Rude et abrasif !

    18/02/2022 à 00:18 chouchou (603 votes, 7.6/10 de moyenne) 6

  • 7/10 Ambitieux, complexe, parfois barbant, souvent enlevé, ce 4ème roman de Benjamin Dierstein présenté par son éditeur comme un héritier d'Ellroy, Peckinpah et Cimino (des références littéraires et cinématographiques datées et écrasantes qu'il faut savoir et surtout pouvoir assumer !) est à la fois une bonne surprise, et aussi agaçant par certains côtés. Commençons par la bonne surprise : l'idée de mêler, d'entremêler à l'intrigue policière des éléments de l'agenda politique en cours, notamment l'affaire Cahuzac, ou les luttes intestines au parti socialiste entre pro et anti-Valls, pilotées par des conseillers en communication sans foi ni loi, donne un goût assez particulier à l'histoire qui plonge dans les méandres de la pornographie pédophile. Ce qui est agaçant ? Les valises en plomb que traînent derrière eux les deux protagonistes principaux dont la vie perso n'est pas que chargée, ni lestée, mais aussi lourde que deux Titanic en train de couler.

    15/01/2022 à 07:51 Mephisto (193 votes, 7.2/10 de moyenne) 6