thibe

130 votes

  • 120, rue de la Gare

    Léo Malet

    9/10 J'ai lu ce Malet il y a déjà bien longtemps (15-20 ans...) et, si je ne garde pas toute l'intrigue en mémoire, j'en conserve le sentiment d'un polar bien fichu, de personnages étranges rencontrés par Nestor Burma... Malet est un auteur qui mérite plus qu'un petit détour... un grand du polar! Merci à Janjak pour la "piqûre de rappel" :-)

    15/01/2018 à 20:33 7

  • 220 volts

    Joseph Incardona

    7/10 En quelques 180 pages, Joseph Incardona signe un roman percutant, qui va droit au but, et sans raccourcis pourtant! J'adore ce genre de récits qui mettent en scène un écrivain au bord de la crise de nerfs, victime du syndrome de la page blanche. À cette difficulté majeure pour un homme ivre de son succès s'ajoute une relation de couple tumultueuse, où le sexe brut sert de voie d'issue aux époux. Mais le sexe ne suffit pas à reconstruire un amour. Et quand on est auteur de polars, il faut avoir la tête sur les épaules et parvenir à se distancer de ses sombres héros ou autres personnages sans scrupules.

    220 Volts est un petit roman... survolté! Rempli d'un certain humour noir (qui ne plait pas nécessairement à tous). Un vrai tour de force, qui nous fait voyager dans le côté obscur d'un écrivain en mal d'inspiration! À lire et à découvrir, en une petite soirée.

    23/01/2017 à 10:12 2

  • Alex

    Pierre Lemaitre

    9/10 Alex (ou Nathalie? ou...? ou ...?) ... qu'en dire? Je l'ai dévoré (le livre!)! Pierre Lemaître nous démontre toute sa maestria dans l'art de mettre le lecteur sur de fausses pistes, de jouer avec nos "sentiments". Alex, à plaindre, on veut tantôt l'aimer, la sauver, tantôt la détester, la juger, lui faire payer. On pourrait regretter une écriture, une stylistique moins recherchée que dans Travail soigné, premier opus de la série "Verhoeven". Mais j'ai personnellement "reçu" Alex comme un roman plus "percutant", plus "déstabilisant", qui interroge le mal que l'on peut commettre, qui ne le "justifie" pas, certes... entre les faits de maltraitance subie et la vengeance, quelle voie suivre? Un roman qui interroge sur la solitude dans laquelle une victime peut s'enfermer, sur le jeu de la manipulation d'un enfant, sur la violence sexuelle intra-familiale, tellement plus fréquente qu'on ne le pense. Un sujet brûlant d'actualité, une écriture maîtrisée pour un roman policier (j'y tiens, pour moi, ce n'est pas un "thriller") au-dessus de la moyenne! À lire, et "à méditer", longuement...

    04/12/2015 à 09:47 8

  • Arrêtez-moi là!

    Iain Levison

    9/10 J'ai littéralement dévoré ce petit bijou dans le monde du roman noir! Comment se faire accuser du pire, simplement parce qu'on a mis les doigts là où il ne fallait pas juste pour vérifier quelque chose et qu'on a voulu rendre service à deux jeunes filles éméchées en les ramenant chez elles? Comment survivre à l'emprisonnement, garder la tête haute - ou perdre ses raisons de vivre -, après avoir été injustement malmené par des policiers pas très pros, qui ont pourtant la légitimité suffisante pour vous faire condamner? Comment continuer de regarder les gens "en face" alors que les médias vous ont mis au gibet, que votre avocat commis d'office est un mollusque, que la famille de la victime fait tout pour croire que vous êtes bien le kidnappeur et l'assassin? Comment vivre dans une société où, en définitive, c'est l'attrait du fric qui pourrait vous rendre votre liberté? Est-il possible de prouver tout simplement son innocence alors que tout le monde autour de vous est convaincu du contraire?
    Un livre rempli de cynisme et d'ironie à l'égard de la société américaine, magnifiquement bien traduit (on dirait qu'il a été écrit en français, comme le souligne Xave dans sa critique), et non dénué de l'humour décalé qui caractérise son auteur. À découvrir sans hésiter!

    19/12/2015 à 21:59 3

  • Au-delà du mal

    Shane Stevens

    9/10 Cet opus est un véritable bijou dans le genre! Un des grands romans de la veine "serial killer" sur fond de débat sur la peine de mort aux USA. Une documentation soignée, une traduction plutôt agréable à lire, une angoisse qui croît à chaque ligne... des descriptions fouillées et saisissantes de la psychologie de Bishop et de son mode opératoire. L'enquête progresse, bute, est sur de fausses pistes, analyse chaque détail dans tous les sens... Vraiment un tout grand thriller! A lire sans hésiter par les lecteurs patients et qui aiment que le suspense dure longtemps! Il se lit à la manière dont on devrait manger des Chokotoff: laisser "agir" longtemps, longtemps, longtemps et faire durer le plaisir...

    30/09/2015 à 09:14 5

  • Bien connu des services de police

    Dominique Manotti

    6/10 Le portrait dressé du monde policier est bref, incisif, à la limite de la caricature: on retrouve les flics qui agissent pour des raisons politiques, ceux qui agissent par intérêt et ambition, et ceux qui exercent le métier par vocation ou par passion de la justice. Ces derniers sont malmenés, les autres victorieux. Une banlieue parisienne "imaginée" (les lieux ne sont pas "réels"), qui m'a, en définitive, laissé une impression "assez bonne", mais sans plus: je n'ai pas été séduit par les personnages, et moyennement par l'intrigue. Le message "politique" que l'autrice veut faire passer est clair, sans ambiguïté, et peut convaincre. On n'est pas dans du polar/thriller de flics "à la Norek" (remarque anachronique, vu que Manotti écrit BCDSDP quasi 10 ans avant un "Code 93"), on est dans du noir, dans un roman qui veut porter un message "social", qui entend peut-être noircir le système et en donner une image corrompue, ou, à tout le moins, peu amène. Aux lecteurs d'apprécier. Ou pas.

    11/02/2016 à 22:13 8

  • Black Flies

    Shannon Burke

    8/10 Un très bon roman noir! (ni thriller, ni polar, ni...). Le texte de Burke est nourri de son expérience en tant qu'ambulancier, et relate, au fil des "scènes", les tribulations intérieures d'Ollie Cross, une jeune recrue remplie d'idéal d'une station de secours de Harlem. Confronté à la réalité du terrain - crimes et scènes de désolation se succèdent dans une atmosphère de drogue et de misère, de maltraitance et de pauvreté -, aux prises avec des collègues à l'apparence tantôt indifférente, tantôt empathique, Ollie est tiraillé entre ses belles intentions et une - nécessaire? - prise de distance par rapport aux interventions qu'il doit honorer. Le portrait est sombre, incisif. Le texte est percutant: je ne suis pas resté de marbre face à l'indifférence de certains. "L'enfer est pavé de bonne intentions", dit-on. Celles d'Ollie le mènent à une bien étrange découverte de lui-même et invitent le lecteur à se poser la question de sa propre capacité à "demeurer lui-même" malgré le mal, malgré les questions, malgré les conflits de valeurs.

    16/02/2016 à 08:02 8

  • Block 46

    Johana Gustawsson

    5/10 Déçu. Comme régulièrement ces derniers temps avec des nouveautés appréciées. Déçu car on frise la caricature, je ne me suis pas "régalé", rien d'original. Déçu car d'aucuns en avaient vanté la brillante description de l'univers des camps, mais on n'a là droit qu'à une description instrumentalisée. Déçu car les personnages manquent de reliefs, sont trop stéréotypés à mon goût. Le dénouement est prévisible à souhait (en tout cas en ce qui me concerne). Alors certes le projet de l'auteure est essentiel (voir ses remerciements en fin de volume). Il ne faut pas oublier, il faut continuer de faire mémoire. La manière n'est ici pas à la hauteur de ce que j'attendais... vraiment navré de devoir le dire ainsi.
    En définitive, je l'ai trouvé moyen (voire "assez moyen").
    J'en serai toutefois pour le second volet (Mör) que j'ai acheté à sa sortie (avant d'avoir lu le premier). On verra s'il me convainc plus...

    19/04/2017 à 10:10 6

  • Bull Mountain

    Brian Panowich

    9/10 J’ai ouvert Bull Mountain après en avoir lu quelques critiques on ne peut plus élogieuses sur Polars Pourpres. Intrigué par ce qui semblait constituer un petit phénomène littéraire au rayon des romans noirs, je me suis lancé sans a priori (sinon celui que les histoires de cowboys et de trafic ne sont pas toujours les mieux réussies). Le moins que je puisse dire, c’est que je n’ai pas du tout été déçu. Le décor, qui s’étend de la Géorgie du Nord au nord de la Floride (Jacksonville). La Géorgie est particulièrement connue comme ce qui fut, historiquement, un des états les plus ségrégationnistes de la confédération sudiste (la Géorgie fut d’ailleurs le dernier état sudiste à rejoindre l’Union à la fin du 19e siècle). C’est plutôt un décor qui inspire la poisse et la haine, où la peine de mort est toujours pratiquée (attention aux assimilations évidemment, ne me faites pas dire que sa population en est infréquentable!)…

    C’est sur une sinistre montagne du Nord que le clan Burroughs règne. Enfin, ceux qui restent fidèles à l’héritage de plusieurs générations d’hommes enclins à une forme toute particulière de protectionnisme territorial. C’est de là haut que les Burroughs trafiquent leur came et règlent leurs comptes à ceux de la fratrie qui accepteraient de se plier aux lois de l’État. Il y a quelque chose d’animal dans le comportement des «purs» Burroughs. Ils reniflent leurs adversaires, ils fonctionnent à l’instinct, ils se comportent comme des loups en meute. Gare à ceux qui prendraient un autre chemin.

    Bull Mountain est résolument un roman aux strates multiples: c’est une saga familiale, qui s’étale sur au moins trois générations successives. C’est le récit de relations fraternelles tendues (l’image de Caïn et Abel, évoquée dans certaines critiques anglophones et en 4e de couverture, est adéquate), c’est l’histoire de fils et de pères qui s’entre-déchirent. C’est aussi la mise en scène d’une forme très particulière de vengeance, mais aussi celle d’un trafic d’armes et de came, celle d’une bande de motards infréquentables, celle d’une prostituée battue pour vouloir en faire trop auprès d’un client… les scènes se succèdent, les face à face sont particulièrement soignés et visuels, on entend et on voit les protagonistes et la tension qui les animent, aucune concession n’est faite aux personnages, on suffoque presque à la lecture de l’enchaînement de violence. On est pris de pitié pour certains, on comprend parfois le comportement crasseux des autres, on croyait savoir ce qui était juste, mais tant de poisse a le don de faire perdre certains repères ou de déplacer le curseur. La violence n’est pas délivrée gratuitement par l’auteur, il veut montrer quelque chose, il entend nous dire que la violence est, pour certains, fondatrice d’une histoire, d’une lignée. Que notre histoire se débat avec cette animalité violente qui nous constitue, que notre histoire est toujours rattrapée par cette violence. On est pris entre vengeance et perspective de «rédemption», entre innocence et culpabilité, entre justification de la violence et nécessité d’une paix durable.

    Le récit est découpé en chapitres relatifs à un moment spécifique de l’histoire du clan Burroughs, chapitres qui ne sont pas organisés selon l’ordre chronologique des événements. Si cette présentation peut avoir quelque chose de déroutant au début, le lecteur s’en accommode rapidement et assimile facilement la quantité importante d’intervenants. L’alternance est pensée de manière intelligente et force est de souligner qu’elle maintient un vrai suspense de bout en bout.

    Je regrette – c’est ma seule réserve – comme cela arrive parfois, le côté un peu trop caricatural de certains personnages, mais quand on est aux prises avec une histoire qui fait appel à une telle poisse, il est compliqué de ne pas tirer les traits de ses héros dans des directions diamétralement opposées.

    Avec Bull Mountain, Brian Panowich fait une entrée fracassante sur la scène littéraire. Si l’on se souvient qu’il s’agit là d’un premier roman, assurément, il s’agit d’une exception du genre! À n’en pas douter, Bull Moutain a tous les atouts pour devenir un classique de la littérature noire.

    18/05/2016 à 10:19 12

  • Cadres Noirs

    Pierre Lemaitre

    7/10 Sur fond d'une histoire rocambolesque, Pierre Lemaitre nous délivre un récit correctement agencé, une sorte de satyre sociale sur fond d'un drame humain qui hante nos sociétés: celui du chômage et des restructurations d'entreprises, dictées par l'appât du gain. Certes, la mise en scène est, je le répète, à la limite du crédible (le jeu proposé par la boîte de recrutement frôle l'invraisemblable - quoique... dans le registre des téléréalités, on en fait autant voire plus...). Cet homme qui "trompe" son épouse quant à ses engagements professionnels, qui cherche à redorer son blason aux yeux d'une société qui a soif d'expérience, mais qui révoque les gens d'expérience, qui est fou amoureux, mais qui est prêt à se corrompre pour rendre à sa femme un semblant de vie aisée... cet Alain Delambre, ce pourrait être vous ou moi, demain ou après-demain, après une perte d'emploi qui nous aurait coûté notre honneur. Le travail et l'argent doivent-ils être les moteurs de nos actions au point de nous pousser à mettre entre parenthèse nos références morales et/ou éthiques?
    Un bon roman noir, au départ d'un scénario assez inédit et simple à la fois, qui fonctionne à merveille. Mon regret ou mon "manque" essentiel à la lecture de celui-ci est peut-être malgré tout son manque de réalisme, et le côté un peu trop expéditif du dénouement ("à mes yeux", et dans le plus grand respect de l'auteur).

    12/12/2016 à 07:41 7

  • Casanova et la femme sans visage

    Olivier Barde-Cabuçon

    6/10 Je partais sur une impression positive. Certes l'auteur sait y faire et possède une belle plume. Mais j'ai quand même eu le sentiment d'un certain méli-mélo, l'impression à un certain moment que l'auteur ne savait plus vraiment quel artifice littéraire utiliser pour nous mener en bateau. Bref, je reste, en définitive, circonspect. Toutefois, l'enquête policière reste correcte, raison de ma note (6).

    01/03/2017 à 07:56 2

  • Chacun sa vérité

    Sara Lövestam

    5/10 J'ai lu ce roman suite aux éloges trouvés par-ci, par-là, sur le web. Et parce que je rate rarement les ouvrages qui reçoivent le GPLP!
    L'intrigue est minimaliste, peu de détails, droit aux faits. Tout a été dit sur l'ouvrage et sur le récit, inutile de le répéter ici.
    Certes, c'est un roman qui se lit rapidement, qui accroche. Une fois de plus, toutefois, ça ne me convainc pas. Je l'ai trouvé "sympa", mais sans plus. Sans ce petit "plus" qui aurait donné du sens, à mes yeux, au statut de Kouplan. J'ai certainement "loupé" quelque chose aux yeux d'autres lecteurs. J'assume ;-) je leur sais gré de m'avoir attiré vers ce polar, un chouia atypique, qui ne m'a malheureusement ni bouleversé, ni marqué. Il faut sortir des sentiers battus! Certains apprécieront largement, bien entendu! Et c'est fort bien ainsi :-)

    13/09/2019 à 10:57 6

  • Chanson douce

    Leïla Slimani

    7/10 C'est un vrai bon roman contemporain auquel nous avons droit avec Chanson douce. L'écriture est belle, légère, et très visuelle. L'auteur nous promène dans la vie de Louise, Myriam, Paul... Louise qui a tué, qui a supprimé deux enfants qu'elle a pourtant chéris pendant longtemps. Deux enfants qui n'étaient pas les siens. Mais elle était attachée à son rôle de "nounou". Louise qui aime, mais dont l'amour pour les enfants peine progressivement à pallier son propre manque de maternité, de famille... un roman "domestique" comme l'écrit Alice, car il nous plonge dans l'intimité d'une famille et de ces relations adulte-enfant/conjoint-conjoint/nounou-conjoint, que nous connaissons ou côtoyons quasi tous, peu ou prou. L'écriture est visuelle ai-je écrit. Une "vision" floue toutefois, car tout n'est pas dit, tout n'est pas décrit, l'auteure a fait preuve d'une certaine retenue, qui permet au lecteur de penser, de vagabonder, de poser ses propres hypothèses. Si un tel roman devait être adapté en court-métrage, cela aurait du sens de proposer des cadrages "larges" et légèrement floutés, c'est un peu ma manière à moi d'avoir ressenti les scènes de ce bon roman noir très contemporain.

    27/01/2017 à 10:57 4

  • Citoyens clandestins

    DOA

    8/10 Avec Citoyens clandestins, DOA nous fait voyager dans le côté sombre de notre système... agents du renseignement, têtes brûlées de l'armée, infiltration dans un réseau terroriste, perte d'identité, tentative de survie, journalistes d'investigation, procédés douteux... tout est bon pour débarrasser la tête de l'État d'une petite "merde" qui pourrait bien causer des dégâts qui saliraient leur image (outre son caractère meurtrier, mais ce n'est pas la première raison d'agir des têtes pensantes dans le cadre d'un scandale qui pourrait leur coûter le pouvoir...). Il faut s'accrocher dès les premières pages et se familiariser d'emblée avec les rouages des services du renseignement militaire, de la sécurité nationale, des groupes islamistes et des méthodes journalistiques, pour savourer la maîtrise que DOA a de son sujet! L'ensemble est assez remarquable et vaut assurément le détour. Ne vous attendez toutefois pas à un "thriller haletant": l'action s'emballe essentiellement dans le dernier tiers du bouquin, le temps de tout mettre en place...

    18/01/2016 à 12:25 6

  • Code 93

    Olivier Norek

    8/10 Un très bon premier roman pour Olivier Norek. Style direct, intrigue haletante. Victor Coste a de beaux jours devant lui :-)

    18/06/2015 à 08:54 5

  • Damnés

    Chuck Palahniuk

    5/10 Un roman que j'ai globalement trouvé moyen... Pas mauvais, mais pas convaincant non plus. Les tribulations de Madison Spencer sont décrites avec ce grain de folie et ce côté totalement déjanté qui caractérisent C.P. Que se passe-t-il lorsque nous sommes envoyés en Enfer? Quelles rencontres y faisons-nous? Comment cet Enfer se présente-t-il? Satan le dirige-t-il vraiment? Avons-nous encore une chance de communiquer avec les vivants? Une rédemption est-elle malgré tout encore possible? C'est en faisant communiquer le monde des damnés et des vivants que C.P. nous entraîne dans une aventure rocambolesque. On pourrait parler d'une "autothanatographie" car c'est Madisonelle-même qui raconte, qui se raconte au fil des pages et de sa découverte de l'Enfer.
    Au bout du récit (qui se poursuit dans Purgatoire si je ne m'abuse) je reste désarçonné: tant de potentiel "pour ça". L'impression d'avoir tourné en rond, d'avoir un peu perdu mon temps, de ne pas avoir appris grand-chose. Ni polar, ni vraiment roman noir, inclassable.

    28/08/2017 à 08:40 2

  • Dans le jardin de l'ogre

    Leïla Slimani

    6/10 Un petit roman qui se dévore comme un page turner... on suit les tribulations d'Adèle, mariée, un enfant, et prise d'une passion dévorante pour le sexe... on suit sa lente "descente" aux enfers, son questionnement, ses mensonges... dans un récit qui se lit très facilement, sans prise de tête. Les faits sont livrés à l'état brut, sans trop de détails salaces toutefois. Un roman correct (premier coup d'essai de Leïla Slimani) mais qui ne me laissera sans doute pas un souvenir impérissable.

    17/12/2016 à 10:49 1

  • De Cauchemar et de feu

    Nicolas Lebel

    9/10 Je compléterai cet avis lorsque j’aurai un peu plus de temps ;-) mais je dois avouer que ce 4e opus du Sieur Lebel m’a littéralement soufflé... l’auteur maîtrise parfaitement son sujet et son écriture. La documentation concernant le conflit nord-irlandais est excellente, la description de notre capitaine gagne assurément en maturité. De bout en bout, j’ai adoré cet quasi parfait polar, qui appelle énormément de questions quant à notre société, à nos démons, à la nature humaine. Un cocktail d’un rare niveau d’excellence, dont je forme le vœu qu’il soit traduit en anglais et diffusé outre-Manche... merci Nicolas Lebel, de m’avoir ainsi fait vibrer!

    26/12/2020 à 09:16 8

  • Débâcle

    Lize Spit

    9/10 J'ai hésité entre 9 et 10...
    Une pure merveille du roman noir. Sombre à souhait.

    Servi par une écriture fine, par une intrigue bien amenée, par une traduction élégante (bravo à Emmanuelle Tardif!), ce roman, d’une noirceur presque rebutante, rend compte des émotions et du parcours d’Eva, Pim et Laurens avec patience.
    Il faut le lire, il nous éclaire sur l’adolescence, peut-être sur les adolescents que nous avons été, sur ceux que nous côtoyons ou formons.
    Un roman ne donne jamais la réponse, mais je me prends à considérer Débâcle comme une perle de l’introspection adulescente (« u » intentionnel) version 21e siècle.
    Ça questionne, ça remue, ça bouleverse, ça prend aux tripe, ça noue la gorge... être témoin de ce qui se trame ici donne quasi envie de convertir l’impulsion qui nous habite en un acte de protection ou de confrontation avec certains protagonistes.
    À découvrir, en sachant que l’écriture et le récit ne laissent pas indemnes, qu’ils écorchent, qu’ils blessent presque... et qu’ils sont habités par cette noirceur réaliste qui constitue selon moi une des essences du roman contemporain. Nécessaire et urgent!

    07/09/2018 à 15:19 10

  • Dedans ce sont des loups

    Stéphane Jolibert

    7/10 Stéphane Jolibert réussit une très correcte entrée en matière avec son premier roman publié, Dedans ce sont des loups. Ce que j’attends d’un roman noir, c’est notamment une description rude, dure de décrire les relations humaines. La métaphore de la vie des loups, où il y a des dominants, des dominés, des proies que l’on se dispute, ou qu’on laisse tomber, des loups solitaires, des loups qui vivent en clan… cette métaphore est très plaisamment mise en scène par l’auteur.
    [...]

    18/07/2016 à 18:21 5