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Les Encombrants
8/10 Des personnages cocasses, une intrigue originale mais au-delà de tout, une chronique sur Pigalle qui nous fait découvrir la faune implacable et équivoque qui peuple cette eau trouble et une approche très sociale de la prostitution et aussi une ode à la solidarité …. C’est ainsi que se mêlent un faux médecin, un travesti, une ivrogne patente, un couple de danseurs, une apprentie peintre, des prostituées « Poulpe » ou « Rascasse », un couple de charognards, quelques flics et fliquettes qui cherchent leurs orientations sexuelles, quelques serveurs de bars louches et une flopée de chiens tous aussi barrés … Oui, une galerie de personnages tous plus barrés les uns que les autres, que ne renierait pas Nick Gardel … Un bébé abandonné dans une armoire destinée aux encombrants, puis une rixe, qui tourne mal et en fait un enjeu meurtrier ! Une jubilation à l’état pur, une découverte due au hasard d’une rencontre programmée dans un salon à venir …
Cette auteure, cataloguée souvent dans la catégorie jeunesse (5 romans), fantastique ou épouvante a commis à ce jour 15 romans dont certains inspirés par son goût de l’orientalisme. Avec « les encombrants » elle signe son premier polar pour adultes16/07/2018 à 14:21 3
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Obia
9/10 Au commencement il y a eu une info FaceBook de la part de l’auteur qui faisait le lien avec une chronique qui avait écrite pour Libération, au sujet des troubles en Guyane début 2017. J’ai trouvé son approche originale car il y faisait parler ses héros. Ensuite j’ai lu « seules les bêtes » et j’ai vraiment aimé le fond et la forme de ce roman.
Ensuite j’ai eu la chance de le rencontrer lors du salon « lire en poche » en octobre 2017 et au cours de la discussion il m’a invitée à lire sa trilogie dans l’ordre inverse de sa parution ( !). C’est donc comme ça que je me suis retrouvée plongée en Guyane et ironie du sort au moment de la visite présidentielle … J’ai donc pu profiter de la couverture médiatique pour illustrer au mieux les paysages de l’Amazonie française … C’est aussi un grand hasard heureux d’avoir enchaîné « entre deux mondes » d’Olivier Norek avec cet Obia de Colin Niel.
Ce roman noir et à suspense ébranle nos préjugés de métropolitains obtus. On y apprend que le Maroni est le fleuve frontière entre ce département français et le Suriname, ancienne colonie néerlandaise, aujourd’hui indépendante et soumise aux dictatures, conflits d’influence. C’est aussi la porte d’entrée de la cocaïne en Europe par l’exploitation de ces mules innocentes qui n’ont d’autre chance de survie. Le Suriname est aussi à l’origine d’une vague d’immigration de ses persécutés vers les voisins français. Elle aurait pu être maitrisée et acceptée il y a quelques années, mais elle ouvre aujourd’hui la voie de la violence et du sentiment d’insécurité. Les créoles, les Ndjukas et autres noirs-marrons s’opposent alors que la frontière poreuse fait que leurs origines sont étroitement mêlées.
Incontestablement documenté, Obia fait aussi largement référence aux médecines amazoniennes et à la biodiversité à disputer aux orpailleurs et exploitants de bois précieux.
16/07/2018 à 13:17 4
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Un Sac
8/10 Court roman dérangeant et qui laisse pantois une fois terminé.
Anna n’est personne, elle n’a pas d’existence comme « le garçon » de Marcus Malte n’avait pas de nom, et pourtant elle cherche l’amour. Pas le prince charmant, tout simplement l’intérêt dans les yeux de quelqu’un. Sa mère et sa « nounou » démissionnent et elle attire leur attention par la cruauté gratuite. Une vraie graine de délinquante peu favorisée par la nature, elle va zoner avec parfois une lueur d’espoir pour s’engluer dans la marginalité.
La narration à la première personne fait que le lecteur est happé malgré lui par cette héroïne au demeurant attachante. Deuxième roman de cette auteure et il est à noter une originalité de ton et une belle fluidité dans l’écriture. Ses personnages passent de l’extrême bonté à la plus grande des cruautés sans presque jamais rencontrer un flic. Alors roman noir et glauque qui s’absorbe sans réserve !
15/07/2018 à 17:29 3
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Sa Majesté des Ombres
8/10 Un pavé au sens propre comme au sens figuré ! 739 pages, encore plus de grammes au bout du poignet mais un sacré thriller-polar-roman noir !
J’avais laissé le commissaire Sanchez à la fin du « bal des ardentes » et sur les conseils de l’auteur, je me suis mise en quête de la « majesté des ombres », premier tome d’une trilogie annoncée. C’est peu de dire que le suspense est au comble avec final, comme dans ses précédents romans, en apothéose.
Plusieurs niveaux de lectures … l’orgueil d’un chefaillon qui met en péril ses troupes, une guerre des polices qui tourne au cataclysme, une justice qui a beaucoup de mal à mener sa mission, des mises au placard malvenues, des trafics de drogue sophistiqués, des techniques d’investigation psychologique qui font du profilage un art majeur, des infiltrations à hauts risques, et le tout au service d’une histoire plus crédible que nature, tant elle est documentée avec en prime, cette dose de sensibilité découverte avec l’inclassable « dynamique du chaos ».
C’est vrai qu’on connaissait l’auteur expert en armes à feu, en stupéfiants et en profilage. Tous ses dons sont ici confirmés et pour la suite annoncée pour cette fin d’année 2018, les lecteurs peuvent légitimement se demander où donc Ghislain Gilberti va pouvoir nous propulser ?
J’ai pris mon temps, je ne voulais pas que s’arrête ce tourbillon d’émotions … bouleversante cette lecture : encore une fois cet auteur fait mouche !
11/07/2018 à 13:29 9
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L'Arlequin
8/10 Elle a déjà bien morflé Max dans « la faiseuses d’anges », nous la retrouvons avec plaisir pour cette nouvelle aventure. A-t-elle exorcisé ses démons et fait définitivement le deuil de sa mère ? Pas sûr, car elle a encore régulièrement recours à Enzo, son mentor, retraité en Italie, tout au cours de sa nouvelle enquête. Des meurtres en série mis en scènes artistiquement font douter de ses conclusions lors d’une ancienne enquête. Max, qui s’attache aux faits, va être détachée auprès de Frémont, spécialiste du comportement et peu chaleureux. Leur complémentarité devrait pouvoir faire le reste … cependant, une amnésie incontrôlable va la transformer d’observatrice avisée en objet de l’enquête. Sa rencontre avec Fabio est de nature à lui apporter la sérénité, mais c’est sans compter avec …
Une écriture efficace au service de cette traque où le suspense emmène le lecteur aux confins de la folie criminelle et de la perversité amoureuse.
Lecture intense et qui en appelle d’autres de la même auteure.
05/07/2018 à 15:35 4
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Dust
7/10 Un thriller dérangeant, parce qu’au-delà d’une intrigue originale et bien menée, c’est une interpellation sur la différence qui se trouve au centre de ce roman. En effet, pourquoi des albinos sont-ils mis à l’index sur tout un continent, pourquoi sont-ils exploités pour cette différence ? Sorcellerie autour de l’utilisation des corps avec la violence induite et parallèlement trafics et corruption … les ingrédients y sont !
Nous découvrons Hanah Baxter, profileuse indépendante ayant recours aux méthodes ésotériques et femme libérée, qui entame une série avec ce roman précisément (série qui en compte trois à ce jour), retrouve au Kenya un enquêteur qu’elle connaît bien. Elle sera confrontée à un mode opératoire inconnu, entourée de personnages atypiques, sympathiques souvent, et méchants ou au moins malveillants pour la plupart et.
Les paysages de « la ferme africaine » de Karen Blixen avec des ripoux partout, et aussi Nairobi aujourd’hui, la drogue, la violence et tous les travers de la grande ville !
J’ai bien aimé la narration juste et sans outrance alors que l’auteure aurait pu faire plus glauque. Un bon polar bien documenté, un très bon moment de lecture. Auteure que je vais suivre !
05/07/2018 à 10:53 4
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Vermines
7/10 « Ma trinité impie: salir, détruire, vomir » c’est Arnaud qui le dit, lui qui forme avec Pascalin un improbable duo « d’accidents de naissance ». Tous deux taxidermistes, leur métier, leur boutique sont glauques. Leur vie est grise dans ce village de la Creuse. Au duo, rajoutons une vielle dame indigne et déjantée, Pénélope Clarence (toute ressemblance avec un lion qui a bercé notre enfance est fortuite … ou pas) qui souhaite … être empaillée après sa mort. Son chien, Einmal, se trouve écrasé par une armoire campagnarde une semaine après son apparition dans la vie de Arnaud et … commence alors une série noire pour les deux lascars qui les mènera à connaître et commettre l’irréparable.
Jubilatoire la lecture du premier roman de Romain R Martin, chronique campagnarde à la Giono, auquel cependant il manque un peu de rythme pour relever le suspense final. Un auteur attachant et prometteur, un bon moment de lecture et comme le deuxième roman est en cours d’écriture … à suivre !
04/07/2018 à 14:43 4
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Power
10/10 Comment fait donc cet auteur pour changer de style et d’univers à chacun de ses romans ?
L’action se déroule de 1965 à nos jours dans une Amérique raciste, les descendants d’esclaves décident de s’organiser pour sécuriser et pacifier les quartiers ghettoïsés. Au début, démarche expérimentale, la réaction pacifiste aux extrémismes doit s’organiser quand le phénomène s’amplifie et devient un fait de société.
Le contexte historique est illustré au travers des assassinats qui ont marqué cette période à commencer par Malcolm X, puis les frères Kennedy, le pasteur King et tous les autres ainsi que les événements de cette deuxième moitié du XXème siècle. Grâce à cette fresque si bien dépeinte, tout s’éclaire et notamment les origines du Black Panther Party, la lutte pour l’égalité des droits et contre les violences faites aux femmes, au travers de personnages follement attachants ou franchement antipathiques, tous désespérés. Un regard incisif, un récit hyper documenté, une immersion au cœur de la contestation de cette société qui aurait pu réaliser le rêve de fraternité mais qui a mené notre humanité mesquine à ce qu’elle est malheureusement encore aujourd’hui.
Après l’écologie (bienvenue à Cottons Warwick), la grande criminalité (la voix secrète), les journalistes véreux(le carnaval des hyènes), ce dernier roman choral étonne et captive avec une grande maîtrise du sujet … Où donc va-t-il nous emmener la prochaine fois ?
Power … mon coup de cœur 2018 !
04/07/2018 à 11:12 8
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Je t'aime
9/10 C’est l’histoire de quatre femmes et pas que.
C’est l’histoire de trois familles « normales » même si l’une d’entre elles est « recomposée » … et pas que.
C’est comme dans les autres romans de Barbara Abel, l’histoire de vos voisins, de vos amis, de votre famille, qui bascule à cause d’un événement certes imprévisible mais qui aurait pu être évité par tout un chacun, avec un peu plus d’attention portée à son entourage.
Mais bien au-delà de ça, l’auteure nous questionne sur nos réactions potentielles face à des accidents de la vie … qu’auriez-vous fait à leur place ?
A la place de ces mères meurtries par la disparition de leur raison d’exister ? De ses pères aveugles au désarroi de leurs ados ? De ces flics face aux évidences ? Ha la justice …
« La justice est lente, complexe, elle manque de moyens. À quoi sert-elle, si ce n’est à sortir du cercle vicieux de la vengeance ? Protéger, décider, sanctionner » la devise de Nicole, sa raison de vivre.
Ainsi, avec le brio qu’on lui connaît, Barbara Abel s’attache à manipuler les créatures qu’elle a fait naître, avec beaucoup de malveillance et de torture morale. Quand on connait un peu l’auteure, que l’on sait qu’elle avoue que « manipuler la violence est jouissif, en parlant avant tout de la violence psychologique » on se dit que l’écriture de ce thriller a dû la combler de bonheur ! Oui 2018 est un très bon cru Abel dans la veine de « l’innocence des bourreaux ».20/06/2018 à 14:05 5
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Tout le monde aime Bruce Willis
8/10
… Ou l’histoire jubilatoire et noire d’une starlette qui ne supporte pas trop sa vie dorée à L.A L.A Land, au point de tenter l’irréparable. Le premier tiers du roman nous immerge dans le strass et le glamour puis … virage radical et nous nous égarons dans un nid de coucous !
La narration à la première personne, pas toujours la même d’ailleurs, donne un cachet très personnel aux descriptions des milieux Hollywoodien, psychiatrique et des cartels mexicains. Elle est rendue encore plus dérangeante par l’actualité liée aux scandales d’Harvey Weinstein et autres praticiens du harcèlement.
Une petite incursion aux confins de la frontière métallique entre les US et le Mexique, qui du coup fait penser au « Crotales » de Jean-Luc Bizien, nous arrache à notre zone de confort. L’exploitation de la pauvreté chez les candidats à l’émigration a aussi une résonance malsaine. Ne boudons pas non plus le personnage de Gordon, mercenaire qui apporte une certaine dose de sérénité dans ce monde de brutes.
Oui c’est bien LA et son univers impitoyable qui permet à l’auteur d’écrire un pamphlet contre ce microcosme à paillettes, suppôt des politiques friqués et ripoux, avec le ton léger et l’humour grinçant qui le rend méchamment efficace et une bonne dose d’humanisme pour ne pas dire de féminisme.
J’ai beaucoup aimé la découverte surprenante de cet auteur (7 romans dont 5 thrillers au compteur) .
15/06/2018 à 17:06 6
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Mad
9/10 Mais qu’est-ce qui est donc fou dans cette histoire … tout et assurément le grain de folie de l’auteure est contagieux pour le plus grand bonheur des lecteurs ! Rendez-vous compte c’est un premier roman étonnamment maîtrisé, bourré de citations cinématographiques et musicales !
L’auteure nous immerge dans la tête d’Alvie, sa narratrice, à moins que ça ne soit Beth sa jumelle … on peut parfois douter. Alvie : ange ou démon, victime ou manipulatrice, Alvie ou Beth ??? Tout l’entourage s’y trompe alors que nous quittons un quartier sordide de Londres pour la Sicile ensoleillée et mafieuse. Et comme en supplément il y a beaucoup de désirs et de fantasmes chez Alvie, avec un humour décapant et parfois hard, quelques scènes scabreuses et d’autres sanglantes, elle s’amuse à repousser ses limites pour assouvir ses désirs d’amour, d’argent, de voiture et de … maternité, pour enfin découvrir sa vocation… Un vrai suspense dont le lecteur est en droit de se demander comment va donc s’en sortir l’auteure … c’est pour ça que la fin peut sembler un peu abrupte mais quelle autre alternative y avait-il ?
Jubilatoire et coup de cœur. Je tiens à décerner une mention particulière à la traductrice qui a si bien rendu le ton et les émotions dans un langage très juste.15/06/2018 à 15:54 5
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Pour tout l'or de Srinagar
8/10 Très contemporain, ce roman d’espionnage « 2.0 » nous entraîne dans tous les foyers sensibles du moyen orient et de l’Afrique … Mark Zellweger que j’avais découvert avec « les espionnes du Salève » en début de cette année, fait ici un saut dans le temps en délaissant la seconde guerre mondiale. Une organisation internationale mais pour autant indépendante, le SWORD, apporte son aide à l’ONU pour décrypter les dessous de la géopolitique des zones « à risques ». Des agents très spéciaux vont, sous la coordination de leur chef Mark Walpen, approcher les acteurs du désordre et de la déstabilisation pour éviter un désastre nucléaire … Une intrigue dense et complexe que l’auteur éclaire grâce à l’opportune cartographie en début d’ouvrage, et s’il avait comme objectif de nous inquiéter sur le retrait des US de l’accord sur le nucléaire iranien … c’est réussi ! C’est en effet de cette actualité brûlante dont il est question et on reconnait bien dans son style et ses développements, toute l’expertise que son ancien métier a pu lui conférer.
Ce roman est le cinquième de la série « réseau Ambassador » et peut se lire indépendamment des quatre autres. Cependant comme il est coutume pour ce genre d’exercice, la lecture en est simplifiée avec la connaissance des origines des personnages. Notons que la lignée de Hannah Leibowitz, espionne du Salève, est toujours présente
Il est prudent de s’accrocher à la lecture qui demande une certaine concentration tant notre monde est complexe … et sa relation par Mark Zellweger précise et déroutante.
10/06/2018 à 13:42 2
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La Nuit de l'ogre
8/10 Que ceux qui pensaient avoir touché le fond avec « le jour du chien » se rassurent, oui Patrick Bauwen peut faire pire …Kovak soufre, car il veut de bon cœur aider son ami Greta à retrouver sa fille, celle-là même qui transportait et lui a laissé une tête humaine conservée dans un bocal ! Il sera accompagné, parfois inquiété, par l’équipe de « l’évangile », policiers en charge des enquêtes dans les sous-sols parisiens. Parallèlement à ces recherches, une équipe de policiers tente de résoudre le mystère du faux suicide d’un ancien universitaire observateur et défenseurs des phoques.
L’action se passe dans les dédales du métro parisien mais aussi, retour aux sources peut-être … une escapade en Floride donne du panache au dénouement en deux temps.
La découverte d’un versant inconnu des perversités humaines révèle dans ce roman que la vérité dépasse l’imaginaire. Le lecteur sombre dans la morbidité absolue et le voyeurisme extrême ! Un thriller haletant et des personnages, pour ceux qui survivent bien entendu à cette aventure, que l’on devrait retrouver dans une suite en 2019, que l’auteur nous promet encore plus noire … oui dit-il, c’est possible !
Pour tout vous dire ... j’ai adoré !
05/06/2018 à 12:29 8
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Salut à toi ô mon frère
9/10 Huit ans après « la guerre des vanités », l’auteur retourne dans sa région natale … même mentalité étriquée, mêmes a priori, … mêmes embouteillages.
Mais le ton adopté pour ce dernier roman est tout autre que celui auquel Marin Ledun nous a habitués avec les sujets basques et landais. On sent qu’il a pris beaucoup de plaisir à créer cette nouvelle tribu, héritière de mai 68 et du flower power. Adélaïde, la cheffe de meute, après avoir fait trois enfants a décidé avec Charles son compagnon d’agrandir la famille en adoptant trois orphelins Colombiens. Gus le petit dernier de quinze est victime du délit de « sale gueule » est fait les frais d’une série de preuves trop évidentes. Heureusement qu’il y a Personne, oui c’est le nom de l’enquêteur ce qui est jubilatoire avec la syntaxe que cela induit …
Sa famille hors norme tellement sympathique dans ses excès, va faire bloc pour défendre Gus, face aux poncifs locaux.
Truffé de références littéraires, musicales, cinématographique, … ce petit bijou d’impertinence est un plaidoyer pour la tolérance et contre le racisme « ordinaire », le tout dans la bouche de la narratrice Rose, « perle féministe » !
Le virage dans le style de l’auteur n’est pas sans rappeler celui de Gilles Legardinier abandonnant lui aussi le thriller pour la « série des chats ». Il n’en demeure pas moins que l’intrigue est intéressante et présente tous les arguments pour une pause humoristique entre deux romans plus sanglants car ici, point de morts ni d’hémoglobine ou alors si peu … et rien que pour le plaisir !03/06/2018 à 15:55 4
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Le Manuscrit inachevé
9/10 Hasard du calendrier comme on dit chez les journalistes, je vais poster cette chronique en pleine tourmente sur le bien fondé (ou pas) de la lecture des romans « populaires » et en particulier ceux de Franck Thilliez. J’ose solennellement déclarer « oui j’ai aimé le dernier Thilliez et je ne renoncerais pas à la lecture des suivants » !
Originale cette construction à tiroirs qui perd volontairement le lecteur dans son positionnement face à la fiction. L’auteur trouve un manuscrit de Caleb Traskman, inachevé et terminé par son fils donc … la fin est-elle conforme aux souhaits de son créateur ?
Mais encore, ce manuscrit décrit le parcours d’une auteure de polar, célèbre sous un pseudonyme masculin, qui va vivre « en vrai » l’action d’un de ses romans.
Mais en plus, il y a suspicion de plagiat …
Ca c’est le contexte que le lecteur s’empresse d’oublier, absorbé qu’il est par l’intrigue policière qui commence réellement à la page 19. Des jeunes filles disparaissent, leurs corps atrocement meurtris sont découverts au fil des 500 pages suivantes. Deux enquêtes parallèles sont menées à la fois sur la Côte d’Opale et dans la région grenobloise pour confondre les auteurs de ces malversations. Deux décors, deux ambiances, des microcosmes ambigus.
Outre cette traque du méchant, Franck Thilliez une fois encore se questionne sur les méandres de la mémoire qui peut cette fois agir sournoisement sur l’inspiration de l’écrivaine, ou frapper d’amnésie son compagnon.
Un one-shot qui répond aux attentes des lecteurs, où les personnages ciselés avec finesse, souffrent dans des paysages grandioses et où les victimes révèlent elles-aussi un malaise sociétal par l’exploitation du corps de la femme.
31/05/2018 à 16:06 8
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Les Hordes invisibles
8/10 Pour son troisième roman, Louise Mey nous entraîne dans la suite des Ravagées, dans le quotidien de la Brigade des Crimes et Délits Sexuels (BCDS) avec son lot de faits d’agressions d’une criante actualité. Des binômes enquêtent, traquent, recherchent coupables et victimes de vrais méchants bien tordus qui malheureusement sont tout à fait réalistes. Le lecteur n’est pas épargné par les descriptions, les lectrices sont sans doute aussi d’avantage meurtries dans leur intimité par cette horreur « ordinaire ». Ils connaîtront tout de la panoplie des sévices perpétrés. Dans la seconde partie de ce thriller, nous serons confrontés aux interférences de la politique et de l’actualité criminelle, aux manques de moyens, à la justice anormalement clémente pour ce genre de crimes, sur un rythme qui s’accélère, passant du style d’un document de journalisme d’investigation à une véritable enquête policière d’aujourd’hui.
C’est un roman dérangeant car il nous interpelle sur la non-réaction des spectateurs d’agression, les différences de traitement selon le « statut » de la victime, sur les dangers d’internet et des réseaux sociaux et bien d’autres choses encore. Un roman riche entre deux genres où le suspense démarre réellement après la première moitié plutôt descriptive.
A ne pas bouder !
21/05/2018 à 09:42 5
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Celui dont le nom n'est plus
7/10 Il s’agit du premier épisode des aventures de Dahlia et j’avais fait sa découverte dans le désordre, par le deuxième « dans les brumes du mal ». Il est effectivement intéressant de découvrir le personnage dans l’ordre chronologique, il n’est prend que plus d’épaisseur et le lecteur dispose alors de clefs sinon indispensables, au moins éclairantes sur cette profileuse solitaire.
C’est macabre, sanglant, glauque, dérangeant … mais incontestablement bien écrit et rythmé à souhait. Même si l’intrigue s’éclaire à mi parcours, il faut tout de même attendre le dénouement pour souffler amèrement après tant de cruauté !
Paru quelques mois avant Angor de Franck Thilliez, des éléments de convergences font écho … surprenant !
05/05/2018 à 16:35 4
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Le Fruit de ma colère
7/10 Une suite du premier roman de cet auteur où l’on retrouve avec plaisir Paul Ackerman, flic démissionnaire et Josey Kowalski exilé en Espagne. Ils sont bien mal en point nos deux personnages rescapés de leur précédente aventure. Cette fois c’est Paul qui va solliciter Josey pour retrouver son frère jumeau Eric. AU bout du chemin, y aura-t-il vengeance ? Quelle vengeance peut être légitime quand la maltraitance est au cœur des rapports humains, des modes opératoires diront certains ? Qui a raison, qui a tort et surtout jusqu’où serions-nous prêt à aller si nous étions à leur place ? C’est cette question que nous pose encore une fois Mehdi Brunet, sous un angle cependant différent du premier opus. Néanmoins on y retrouve l’importance de la famille. Un bon moment de lecture, rythmé et douloureux … même si je me suis un peu perdue dans la construction de la multinationale matriarcale et dans la traque finale, je ne regrette pas et je constate que l’auteur confirme son talent de conteur.
05/05/2018 à 16:24 4
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Les âmes rivales
7/10 Un triangle amoureux somme toute classique s’il n’y avait pas une bonne dose de paranormal dans cette relation douloureuse. Certes je me suis un peu perdue dans la première partie de ce roman, un peu comme dans « la voie des âmes » de Laurent Scalese. Mais le talent de conteur de cet auteur et ses personnages attachants font que je suis entrée dans cette aventure avec beaucoup de plaisir. La Nouvelle Orléans, New York puis un final inattendu qui ne fait que suggérer ce que nous souhaitons donner comme fin à cette épopée qui se déroule sur … plusieurs siècles en fait !
Difficile d’en dire plus … sauf peut-être la vérité : j’ai téléchargé ce roman par erreur. L’auteur m’avait conseillé de lire « celui dont le nom n’est plus » car j’avais commencé les aventures de Dahlia avec le second volet « dans les brumes du mal » … en fin de compte je ne regrette pas et les débuts de Dahlia ça sera pour très bientôt !
22/04/2018 à 14:09 3
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Eunoto : Les noces de sang
8/10 Décidément les polars suisses ont du style et nous convient avec un certain exotisme. Le ton, les institutions et les expressions et surtout la montagne, ne nous convoquent pas pour une promenade de santé. Le narrateur, jeune enquêteur partage un lourd secret avec son chef et le dissimule à sa compagne. Un peu « protégé », il joue aussi son intégration sur cette nouvelle affaire. Néanmoins l’équipe fonctionnera dans cette traque au copycat du Monstre de Saint-Ursanne. De très jeunes filles décapitées, leurs corps mis en scène sur un territoire éloigné de Genève où simultanément des vols mystérieux d’objets sans grande valeur négociable, font que les divers services de police vont devoir collaborer. Un final époustouflant que l’on verrait bien adapté pour le cinéma tant les paysages sont grandioses.
A noter un clin d’œil bien sympathique de l’auteur envers son collègue Marc Voltenauer, en faisant se rencontrer (trop rapidement) leurs deux enquêteurs.
C’est le deuxième roman que je lis de Nicolas Feuz et je pense que je vais remonter le temps très prochainement pour une mise à jour ! 8 romans à son actif dont une trilogie Massaï ce qui explique le choix de ce titre énigmatique … Lisez ce livre et vous comprendrez !
18/04/2018 à 15:21 4