7 votes
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8/10 Le 3ème volet de la série guyanaise est dans la continuité des 2 premières enquêtes d'André Anato. La qualité de l'écriture de Colin Niel, l'histoire, les personnages (et l'équilibre entre l'enquête et leurs vies privées), le particularisme de la Guyane, ... tout y est admirablement bien travaillé. Seul petit bémol : quelques petites longueurs de-ci de-là qui, à mon sens, auraient pu disparaître avec un roman un peu raccourci. Il n'en demeure pas moins que le roman est très bon et que j'ai hâte de lire le 4ème volet de la série.
01/10/2020 à 22:17 ericdesh (976 votes, 7.4/10 de moyenne) 3
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9/10 Dans ce troisième livre de la série guyanaise (qu’il est recommandé de lire dans l’ordre), Colin Niel continue de nous faire découvrir la Guyane avec nos inspecteurs préférés : Anato, capitaine de la gendarmerie d’origine Ndjuka, dont les ancêtres étaient des Africains esclaves dans ce territoire d’Amérique, et Vacaresse, devenu enquêteur privé. Obia est à l’image de cette forêt amazonienne, dense et d’une immense richesse.
Les deux amis vont devoir enquêter sur des meurtres liés à un trafic de cocaïne. Les mules recrutées dans le pays voisin, le Suriname, devaient cheminer la drogue en métropole moyennant la promesse d’une somme d’argent, qui dans cette région de misère, signifie un mince espoir à défaut d’avenir.
Dense, avec pas loin de 500 pages, ce livre n’ennuie en aucun moment le lecteur. On est rivé à notre lecture, où chaque ligne de chaque page du livre nous emmène dans la découverte de la riche et passionnante (même si elle fut humainement terrible) histoire de la Guyane. Et nous plonge dans la recherche de la vérité sur l’enquête mais également dans l’histoire personnelle d’Anato sur ses origines. On découvre la terrible situation sociale des Guyanais, où la drogue constitue autant un espoir pour les jeunes qu'un terrible fléau, et l'histoire des réfugiés surinamiens face à la guerre civile des années 70-80.
Colin Niel est un écrivain de talent. Cette série devrait être adaptée en série pour que son génie soit reconnu par un plus grand public.
04/04/2020 à 17:18 JohnSteed (624 votes, 7.7/10 de moyenne) 6
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9/10 Au commencement il y a eu une info FaceBook de la part de l’auteur qui faisait le lien avec une chronique qui avait écrite pour Libération, au sujet des troubles en Guyane début 2017. J’ai trouvé son approche originale car il y faisait parler ses héros. Ensuite j’ai lu « seules les bêtes » et j’ai vraiment aimé le fond et la forme de ce roman.
Ensuite j’ai eu la chance de le rencontrer lors du salon « lire en poche » en octobre 2017 et au cours de la discussion il m’a invitée à lire sa trilogie dans l’ordre inverse de sa parution ( !). C’est donc comme ça que je me suis retrouvée plongée en Guyane et ironie du sort au moment de la visite présidentielle … J’ai donc pu profiter de la couverture médiatique pour illustrer au mieux les paysages de l’Amazonie française … C’est aussi un grand hasard heureux d’avoir enchaîné « entre deux mondes » d’Olivier Norek avec cet Obia de Colin Niel.
Ce roman noir et à suspense ébranle nos préjugés de métropolitains obtus. On y apprend que le Maroni est le fleuve frontière entre ce département français et le Suriname, ancienne colonie néerlandaise, aujourd’hui indépendante et soumise aux dictatures, conflits d’influence. C’est aussi la porte d’entrée de la cocaïne en Europe par l’exploitation de ces mules innocentes qui n’ont d’autre chance de survie. Le Suriname est aussi à l’origine d’une vague d’immigration de ses persécutés vers les voisins français. Elle aurait pu être maitrisée et acceptée il y a quelques années, mais elle ouvre aujourd’hui la voie de la violence et du sentiment d’insécurité. Les créoles, les Ndjukas et autres noirs-marrons s’opposent alors que la frontière poreuse fait que leurs origines sont étroitement mêlées.
Incontestablement documenté, Obia fait aussi largement référence aux médecines amazoniennes et à la biodiversité à disputer aux orpailleurs et exploitants de bois précieux.
16/07/2018 à 13:17 Dany33 (535 votes, 8/10 de moyenne) 4
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9/10 Mon aventure préférée des trois romans dont le Capitaine André Anato est le héros . En toile de fonds la Guyane , ce département si loin de la Métropole .
22/02/2018 à 18:09 jeanmid (46 votes, 8.3/10 de moyenne) 1
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8/10 Autant avouer tout de suite que j'ignorais tout de la Guyane, jusqu'à sa localisation, et que par conséquent la lecture de cet "Obia" s'apparentait pour moi à un voyage en terre inconnue. Par chance, Colin Niel s'est avéré être le guide parfait pour cette aventure littéraire : aussi éloigné de l'auteur opportuniste en quête d'exotisme bon marché susceptible de colorer une énième intrigue policière, que du pseudo-spécialiste se regardant écrire, plus soucieux d'étaler à la vue de tous l'étendue de ses connaissances et transformant ainsi son texte en thèse.
Tout au contraire, Colin Niel écrit, lui, sur ce coin d'Amazonie française comme un auteur barcelonais le ferait dans la capitale catalane ou un romancier des Appalaches dans son coin d'Amérique : en écrivant sur ce qu'il connait et en faisant de la Guyane un personnage à part entière, avec son histoire, son passé, ses difficultés, sa beauté et sa complexité.
Niel dévoile les différentes facettes de cet autre territoire français un peu comme il le fait avec les personnages de son roman, par touches successives, avec justesse et sincérité.
Et on retrouve la même maîtrise, la même habileté dans la construction de son intrigue, entremêlant passé et présent autour du fleuve Maroni.
Un fleuve qui symbolise la frontière invisible entre Suriname et Guyane, et que n'ont cessé de traverser depuis des décennies les habitants de l'un comme de l'autre.
Les Surinamiens par milliers dans les années 1980 pour fuir la guerre civile et ses massacres, tandis qu'aujourd'hui, les barons de la came qui bénéficient d'une planque idéale dans cet Etat faiblement peuplé refusant l'extradition, envoient leurs mules sur les rives françaises du Maroni, direction l'ouest et l'aéroport de Cayenne la capitale, avec pour objectif la métropole.
Entre meurtres inexpliqués, trafic de drogue, course-poursuite échevelée auxquels se mêlent d'étranges fantômes d'une guérilla pourtant achevée depuis des années, Colin Niel déploie plusieurs fils narratifs, d'autant plus captivants que l'on pressent qu'ils vont se rejoindre tôt ou tard, et réserve de belles surprises au lecteur. Si le milieu du récit accuse une baisse de rythme assez conséquente, l'auteur enchaîne heureusement sur un retournement de situation totalement bluffant, pour une dernière partie pleine de suspense menée pied au plancher.
Pas de doute, sous la plume de Colin Niel, la Guyane est définitivement une terre de polar à ne pas manquer !22/12/2016 à 12:13 Norbert (308 votes, 6.9/10 de moyenne) 12
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9/10 j'avais déjà très apprécié les 2 premiers très bons Colin Niel mettant scène le capitaine Anato mais là avec ce Obia le niveau monte d'un sacré cran.
C'est un roman formidablement riche qui double une enquête passionnante aux multiples rebondissements avec un contexte historique,politique,social et culturel des plus complet qui revient en détail sur l'histoire entremêlée de la Guyane et du Suriname.
Du haut niveau23/11/2016 à 21:44 Fab (870 votes, 8/10 de moyenne) 7
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9/10 Un roman rocambolesque qui m'a laissé sans voix... Une fois le bouquin terminé, j'ai repensé à ce voyage que je venais de passer... Ce livre laisse une trace tant par une documentation juste sans en faire trop, une histoire très forte marqué par une guerre civile dans les années 80 (que j'ignorais) qui laissera d'énormes traces tant physiques que psychologiques sur toute une population... On y découvre comment la France accueillit les réfugiés. L' environnement m'était totalement inconnu ( Guyane / Suriname ). J'ai été transporté avec ses forêts, ses fleuves, ses rites et ses grosses chaleurs avec une ambiance hors du commun... Le tout avec une enquête totalement captivante et des personnages extrêmement soignés... Vous allez découvrir ce qu'est L'OBIA... Lisez ce roman, c'est une bombe!
13/03/2016 à 10:31 amaru96 (226 votes, 8/10 de moyenne) 3