El Marco Modérateur

3301 votes

  • Piège mortel pour un prince / Deadly Trap for a Prince

    Philippe Barbeau, Roger Judenne

    7/10 Une histoire plaisante, certes classique, mais agréable et efficace, avec de jeunes camarades enthousiasmants et sympathiques, pas mal de situations amusantes, pour un roman que j’ai pris plaisir à lire.

    09/07/2016 à 08:46

  • Ne réveillez pas la Momie !

    R. L. Stine

    7/10 Une histoire intéressante, qui saura ravir les fans de l’auteur. Les ressorts sont un peu toujours les mêmes, et surnagent quelques incohérences et autres facilités. Cependant, contrairement à d’autres histoires, j’ai été agréablement surpris de ne pas assister à une surenchère stérile voire contreproductive de phénomènes occultes, puisque mis à part l’ultime événement, R. L. Stine a arrangé un récit – toutes proportions mises à part, bien évidemment – crédible, sans monstre ni extraterrestre. Une curiosité, donc, ou comment un écrivain peut enchanter son lectorat adoré tout en nuançant/renouvelant ses histoires. Et rien que pour cet essai, j’apprécie vraiment !

    09/07/2016 à 08:45

  • Green Blood Tome 1

    Masasumi Kakizaki

    7/10 Une histoire sans réelle innovation scénaristique, mis à part le cadre angoissant du New York de la fin du dix-neuvième siècle. Cependant, les dessins secs et angoissants, les personnages croustillants, et les rebondissements – auxquels on s’attend et que j’aurais presque été déçu de ne pas trouver – m’ont fait passer un très agréable moment. Je tâcherai d’être au rendez-vous des prochains épisodes.

    09/07/2016 à 08:44 2

  • Le Fantôme à la main rouge

    Hélène Montardre

    6/10 Une histoire de fantôme et de château hanté à laquelle se mêle un tournage de film. C’est intéressant mais peu marquant : seule la fin, ouverte, peut retenir l’attention.

    09/07/2016 à 08:43

  • La Rançon

    Chris Bradford

    7/10 Connor Reeves est un adolescent recruté par une agence experte dans l’art de protéger des personnalités. Après avoir défendu la fille du Président des Etats-Unis, il doit à présent assurer la sécurité des filles jumelles d'un magnat des médias à bord d’un yacht. Mais des pirates de la mer missionnés par un énigmatique commanditaire sont bien décidés à mettre la main sur la précieuse cargaison humaine.

    Après un premier opus réussi, revoilà donc Connor pour le deuxième tome de la série Bodyguard. Chris Bradford continue de régaler ses fans avec les caractéristiques qui ont fait le succès du premier opus. Le jeune garde du corps est attachant en diable, rusé, vertueux et sachant user autant de ses capacités physiques qu’intellectuelles. Ce décor de bateau perdu en pleine mer est certes connu, mais l’auteur parvient à l’exploiter au mieux, en alternant scènes de tension et d’action, sans compter d’intelligentes touches d’humour disséminées au gré de l’histoire. De l’attaque de l’embarcation à la négociation avec les preneurs d’otages en passant par le court épisode de la « citadelle », pièce fortifiée du bateau, Chris Bradford exploite tous les passages que l’on attend d’un tel récit. Et si certains moments sont un peu téléphonés, il n’en demeure pas moins que le roman est assurément efficace et prenant.

    A l’instar de L’Otage, voici typiquement le genre d’ouvrage dense et captivant qui sait réconcilier les jeunes avec la lecture. Une histoire nerveuse avec des personnages immédiatement attrayants, aux côtés desquels les presque quatre-cents pages du livre passent à la vitesse d’un hors-bord.

    25/06/2016 à 12:46

  • Menace sur le réseau

    Laurent Queyssi

    8/10 Alors qu’il se trouve en Californie pour apporter son aide technique à la réalisation d’un film, Adam Verne, hacker en fauteuil roulant, est victime d’un chantage : contre la libération de son amie Emma, il doit améliorer un ver informatique. C’est le début d’une aventure saturée de machinations, ainsi que d’une cruelle plongée vers son propre passé.

    Après Infiltrés et Dans l'oeil de Lynx, Laurent Queyssi revient avec ce troisième tome, qui ravira sans mal ses fans. On retrouve avec bonheur Adam Verne, petit génie de l’informatique, intrépide et courageux, ayant perdu l’usage de ses jambes dans un accident qui a également coûté la vie à son père. Les rebondissements sont légion, et l’on navigue, au gré des pages, de manigances informatiques aux coups bas des services d’espionnage, en passant par une vengeance dont l’enjeu pourrait être l’annihilement de toute vie privée sur Internet. Laurent Queyssi sait faire vivre ses personnages, et pour en percevoir tout le sel ainsi que les évolutions, il est préférable de lire ses ouvrages dans leur ordre de parution. Au-delà de l’intrigue policière et du divertissement procuré, le lecteur sera alerté, avec intelligence, sur les méfaits de l’emprise d’une entreprise de fiction qui est une habile transposition de Google, ou encore les failles dans lesquelles peuvent pénétrer les pirates informatiques.

    Nerveux et adroit, engagé à sa façon, voilà un très bon ouvrage destiné à la jeunesse, où le suspense est enchâssé avec esprit et discernement dans une légitime critique de la toute-puissance de certaines entreprises informatiques.

    25/06/2016 à 12:33 1

  • Le Livre sans nom

    Anonyme

    8/10 Une histoire complètement barrée, de bout en bout, et un véritable festin ! Je ne me suis pas ennuyé un seul instant, et j’ai adoré cet enfilement de références cinématographiques, comme d’autres adorent enfiler des perles. De l’humour, de la violence, du surnaturel, et surtout, un auteur qui plane très haut dans la stratosphère. Un récit décomplexé, déjanté comme ça n’est guère permis, et qui distrait sacrément !

    25/06/2016 à 12:28 1

  • Au voyeur !

    Carter Brown

    7/10 Un roman typique de la collection Carré noir, gorgé de tous ces ingrédients que l’on se plaît à retrouver : un détective privé obstiné, toujours prompt à filer des mandales, et trouvant sur sa route des femmes magnifiques et peu farouches. Une intrigue qui n’a rien d’extraordinaire, mais ramassée, prenante et efficace, ou comment Rick Holman parvient à comprendre le vitriolage d’une jeune actrice lors d’une croisière sur un yacht privé. Une baignade où le noir le dispute au cabotinage et à la gaudriole, au cours d’un récit court et plus qu’agréable. J’avais déjà apprécié précédemment des ouvrages de Carter Brown, et celui-ci confirme sans le moindre doute que je me lancerai dans la lecture d’autres de ses livres.

    25/06/2016 à 12:24 1

  • Un petit bout d'enfer

    Rachel Corenblit

    7/10 Un roman particulièrement noir, que ne renierait pas Guillaume Guéraud dans le même genre et un style proche, où les personnages sont parfois autant des victimes que des bourreaux. Une plume opaque, une construction parfois volontairement saccadée qui risque de rebuter et décourager les très jeunes lecteurs (surtout dans les premiers chapitres), mais un ouvrage qui s'apprécie dans sa globalité.

    10/06/2016 à 18:13 1

  • Meurtre au Majestic

    Marie Bertherat

    7/10 Une enquête fort sympathique, avec des personnages prenants et croustillants, où Marie Bertherat a bâti une intrigue propre à enchanter les jeunes lecteurs autour du thème de la vengeance.

    10/06/2016 à 18:10 1

  • Le Mort-Homme

    Denis Bretin

    9/10 Becky n’a pas le choix. Malgré ses seulement douze ans, il doit aller fouiner dans les tranchées sous la férule de son oncle pour en remporter des trophées facilement vendables. Mais une de ses nombreuses expéditions tourne mal lorsque Becky fait un malaise et devient en partie possédé par un spectre, le Mort-Homme.

    Avec cet ouvrage percutant et atypique, Denis Bretin marquera durablement les esprits. En fait, il est particulièrement difficile de résumer ce Mort-Homme. Sans cesse, l’auteur change de registre, brouille les pistes, oscille d’un genre à un autre. Si l’intrigue commence de manière très accessible, il s’ingénie par la suite à offrir d’autres angles d’approche, varier les lieux, alterner les points de vue, et même opérer des flashbacks. Ainsi, le lecteur va passer de l’existence captive de Becky à un passage au Blanc Balcon, un ancien asile psychiatrique où un docteur s’exerce à des traitements brutaux sur certains patients, des rédactions de Becky décrivant la vie d’un soldat de la Grande Guerre avec une justesse effrayante aux phénomènes inexpliqués secouant le jeune homme. De prime abord, ce kaléidoscope pourrait rebuter. Pourtant, il n’en est rien. Ce livre est particulièrement réussi, aussi instructif qu’élégant, montrant avec une intelligence rare la brutalité des combats de la Première Guerre mondiale. La familiarité des propos de Becky succèdent à la beauté ensorcelante des compositions du gamin qui vont, progressivement, faire apparaître un événement ancien, fondateur, une sorte de pacte faustien. Dans cette œuvre forte et ésotérique, Denis Bretin fait la démonstration de son talent ; ses mots sont corrosifs, toxiques, hachés, meurtriers. On ressort de cet opus autant déboussolés qu’essoufflés.

    Denis Bretin, tout en conservant ce scénario fort et brûlant, aurait pu faire le choix d’une structure plus facile, attendue ou consensuelle. Au contraire, il a opté pour le fractionné, l’âpre, le déconcertant. Une sinuosité et une rugosité qui ne plairont probablement pas à tous les lecteurs, mais, pour quiconque s’accommodera de cette exigence, le voyage sera inoubliable.

    10/06/2016 à 18:06 3

  • Trop de Plomb

    Enrico Pandiani

    7/10 Thérèse Garcia, journaliste, est tuée chez elle. Son assassin l’a massacrée à coups de poing et de pied. Une explosion de violence sur laquelle le commissaire Mordenti et son équipe, que l’on surnomme « Les Italiens », vont enquêter. Ce n’est que le début d’une série de crimes violents, dont l’origine remonterait jusqu’à un défilé de couture se déroulant en banlieue.

    Après Les Italiens, Enrico Pandiani nous revient avec ce deuxième ouvrage consacré au commissaire Mordenti. On y retrouve avec plaisir ce policier cocasse, drôle et tenace, qui va vivre ici une histoire d’amour brûlante avec une chroniqueuse de mode. C’est une intrigue solide que l’auteur nous propose, entre jalousies journalistiques et vengeance consommée à froid. Sans pour autant briller par son originalité, elle convainc aisément et emporte le lecteur du début à la fin de ce livre enlevé. Alternant avec talent les scènes de suspense, de traque policière et d’action, ce roman est un habile polar, parfois très drôle, où l’humour se glisse avec bonheur dans les dialogues.

    Un ouvrage intelligent et prenant, où la plume d’Enrico Pandiani enchante par son efficacité et sa malice salvatrice. Un délicieux roman qui, malgré la dureté de certains passages, offre un entracte bienfaisant.

    10/06/2016 à 18:01 2

  • L'Assassinat du Père Noël

    Eric Adam, Didier Convard, Paul

    5/10 Une BD qui ne m’a pas trop convaincu. Je me souvenais vaguement de l’histoire (lu le roman il y a fort longtemps et vu son adaptation cinématographique de 1941). Mais ici, l’histoire perd de son sel et surtout de sa magie, avec ce détective-avocat qui débarque de nulle part, voit tout, sait tout, et boucle l’enquête trop simplement à mon goût. En outre, l’esthétique de la bande dessinée me laisse assez froid : c’est certes assez joli et sympathique, mais les personnages dont la forme du visage varie d’une case à l’autre, les ombres mal négociées, l’absence de mouvement et, cerise sur le gâteau, une statue qui change d’expression et de posture, ça ne passe pas.

    27/05/2016 à 17:39

  • La Chambre vide

    Jean-Luc Luciani

    5/10 Une histoire assez amorphe, vue et revue, sans suspense réel ni rebondissement salvateur. Demeure le plaisir de retrouver les personnages de la série Brigade Sud, mais un rendez-vous qui se réalise néanmoins sans entrain.

    27/05/2016 à 17:38

  • Ooze, le magicien de boue

    R. L. Stine

    6/10 Une nouvelle aventure au sein d’Horrorland, avec cette fois-ci une créature de boue bien inquiétante et une BD supposée apprendre à développer des superpouvoirs. Je suis beaucoup moins pris par ce cycle que par les premiers ouvrages de M. Stine, mais les ambiances demeurent sympathiques et certains passages sont assez originaux.

    27/05/2016 à 17:37

  • La photo qui tue - 9 histoires à vous glacer le sang

    Anthony Horowitz

    7/10 Un très agréable recueil de nouvelles propres à surprendre voire faire peur aux jeunes lecteurs. Certains écrits tirent leur épingle du jeu (« Bain du soir », « Transport éclair », « Peur ») d’autres sont beaucoup plus classiques (« La photo qui tue », « L’horrible rêve de Harriet »). L’ensemble est sacrément plaisant à lire, même si, à titre personnel, j’ai été nettement plus séduit par « L’Auto-stoppeur ».

    27/05/2016 à 17:36

  • Cuba libre

    Nick Stone

    9/10 Eldon Burns se fait assassiner dans une salle de boxe, une balle dans chaque œil. L’arme du crime est le Colt d’Abe Watson, un policier décédé qui avait été enterré avec cette arme dans son cercueil. Joe Liston demande de l’aide à son ancien collègue Max Mingus, mais il est aussitôt tué d’une balle en pleine tête. Mingus se décide alors à mener l’enquête, une investigation qui le mènera jusque sur une mystérieuse île cubaine.

    Troisième et dernier ouvrage consacré à Max Mingus après Tonton Clarinette et Voodoo Land, Nick Stone signe ici les adieux du personnage qu’il a créé. Le style est toujours aussi remarquable, avec une plume efficace et puissante. Au gré des nombreuses pages du livre, le lecteur sera baladé avec régal, depuis une sordide histoire d’infidélité jusqu’à la piste d’une ancienne militante des droits civiques en passant par l’ombre angoissante d’un jeune tueur au bec-de-lièvre appelé Osso. Et comme on pouvait s’y attendre, le roman sera également l’occasion de retrouver Salomon Boukman, génie du crime, pratiquant du vaudou et ayant noué une relation très étrange avec Mingus. Nick Stone excelle dans la description de ses personnages, leur conférant une densité humaine incroyable ; au gré de cette histoire dédaléenne, il va les pousser dans leurs ultimes retranchements psychologiques, jusqu’à la rupture, jusqu’à l’aliénation.

    Ce triptyque qui se clôt avec cet ouvrage est assurément l’un des meilleurs qui soit. Nick Stone a amplement démontré l’étendue de son talent, et ce final de Max Mingus ne fait que confirmer cette affirmation. Une lecture impérative, envoûtante et hautement addictive, pour quiconque prétend aimer la littérature policière.

    27/05/2016 à 17:33 9

  • Le Tueur d'écume

    Michel Honaker

    9/10 A bord de leur voilier, Cliff et Bryan se font éperonner en pleine mer par un navire monstrueux. Peu de temps après, une jeune Indienne, Amber, est recrutée par un mystérieux commanditaire car un étrange don la rend capable de suivre le sillage des bateaux. Avec deux mercenaires, le fondé de pouvoir de cet énigmatique mécène, un capitaine acariâtre et son aide, ainsi que Cliff miraculeusement rescapé, Amber va se lancer à la recherche de ce vaisseau aussi imposant que dérangeant.

    Auteur connu et reconnu de la littérature jeunesse, Michel Honaker nous revient avec cet ouvrage dense et prenant. Avec un style efficace et une plume aguerrie, l’écrivain embarque littéralement son lecteur de bout en bout au gré de cette formidable battue au navire tueur. Il se dégage de ces pages un véritable trouble, un envoûtement. Michel Honaker aurait amplement pu prendre le parti de décrire la traque maritime, réduisant ce chimiquier au rang d’embarcation uniquement monumentale de par sa taille. Mais il a su lui conférer une aura dantesque, presque illuminée, qui apparaît dès le prologue. Par la suite, les descriptions qu’il en donne, la puissante atmosphère venimeuse voire diabolique qui accompagne chacune de ses apparitions, ainsi que le dernier chapitre où s’expose ce monstre marin, sont autant de scènes prodigieuses proches de l’hallucination. Et si certains passages sont un peu téléphonés et l’épilogue assez attendu, tout le monde s’en moque éperdument. Le jeune lecteur auquel s’adresse Michel Honaker aura amplement eu sa dose de frissons et de sueurs.

    L’auteur a eu l’intelligence de jouer avec les codes du vaisseau fantôme, sans tenter d’apporter des réponses qui ne tiendraient pas la route ou d’en dénaturer le propos. Il signe un roman d’aventures mâtiné de fantastique avec un jugement rare, habile réinterprétation du film Les Dents de la mer et du mythique Moby Dick. Un ouvrage que ne bouderait certainement pas le Serge Brussol de la grande époque de la stupeur et des tremblements littéraires. A noter un clin d’œil amusant – et amusé – à ses fans avec plusieurs références au Naitaka, monstre étant au cœur du Totem du peuple sans ombre.

    27/05/2016 à 17:30 1

  • Le Manoir aux secrets

    Camille Brissot

    7/10 Pepper et Armand sont de fidèles camarades. Pepper est une jeune fille bagarreuse et courageuse. Quand à Armand, frêle et timide, il peut, à volonté, se métamorphoser en araignée. Un peu par défi, tous les deux se rendent dans un manoir possédé par Misma Mesmer, une vieille femme sur laquelle plane de nombreuses rumeurs. C’est à peu près au même moment que surviennent des séries de cambriolages dans toute la ville…

    Même si Camille Brissot a déjà écrit par le passé, il s’agit ici de son premier roman policier. Il s’intègre d’ailleurs parfaitement dans la collection Heure noire. Le style y est vif et espiègle, et l’on prend un réel plaisir à sillonner ces mots. Pepper et Armand sont particulièrement sympathiques et attachants, et leur acolyte lors de cette aventure et enquête, Miranda, constitue un bon contrepoids. Au même titre, Misma Mesmer est un personnage singulier, qui réserve moult surprises, et au caractère bien trempé. L’histoire est bien imaginée et construite, et l’on parvient à l’épilogue sans avoir vu passer les pages. Finalement, cet opus aurait pu se montrer assez classique si Camille Brissot n’y avait pas ajouté cet élément surnaturel qu’est la transformation d’Armand en araignée. Cette métamorphose arrive dès les premières pages du roman et n’est finalement jamais expliquée (cependant, était-il possible de l’être ?). Les lecteurs disposent, certes de l’épilogue pour obtenir une piste d’élucidation, mais peut-être certains d’entre eux trouveront-ils ce passage un peu tardif, léger, voire saugrenu pour éclairer ce phénomène.

    Un bon petit polar pour la jeunesse, alerte et efficace, avec une histoire de métamorphe qui pourra éventuellement diviser, mais n’en demeure pas moins intéressante.

    04/05/2016 à 22:08 1

  • Anesthésie générale

    Jerry Stahl

    7/10 Manny Rupert, un ancien policier, est engagé par Zell pour approcher un prisonnier de San Quentin. Sous couvert de mener des ateliers de réflexion sur la drogue avec les détenus, il va devoir vérifier si ce vieillard est bien, comme il le prétend, Josef Mengele.

    Après A poil en civil, on retrouve le personnage de Manny Rupert. Et surtout le style de Jerry Stahl. Parce que, si vous appréciez le style décalé voire complètement déjanté, vous allez vous régaler. D’ailleurs, le premier chapitre donne le ton : celui qui vient embrigader Manny est un vieillard muni d’un déambulateur, à l’humour corrosif et au langage à double sens. Le reste de l’ouvrage est du même acabit : sacrément caustique. Dans les dialogues, les scènes, les descriptions psychologiques, on sent parfaitement que Jerry Stahl s’est fait plaisir. Entre humour typiquement juif et situations complètement baroques, le lecteur aura souvent le rire aux lèvres, voire les zygomatiques en action. Finalement, ce que l’on pourra reprocher principalement à ce roman, au-delà de quelques cocasses bavardages et autres joyeuses digressions, c’est le mélange des genres. Etait-il possible d’évoquer Josef Mengele dans une histoire parfois aussi comique ? N’y avait-il pas un risque de mauvais goût ? Si, indéniablement. Le risque était là. Mais l’auteur, en habile équilibriste, sorte de Donald Westlake en version judaïque, sait jouer de ce contraste pour mieux déboussoler le lecteur. Parce que l’humour, ici, permet justement de dépasser l’horreur des thèmes abordés.

    Entre esclandres drolatiques, scènes complètement barrées et délires littéraires, Jerry Stahl a su installer une histoire originale et très agréable à suivre. Malgré des longueurs pas toujours utiles et une fusion du noir et du rocambolesque qui ne plaira pas à tout le monde, l’écrivain signe un ouvrage qui marquera certainement, à défaut de vouloir absolument séduire.

    04/05/2016 à 22:07 4