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J'aimerais te dire
7/10 C’est avec ces mots que commence l’histoire. Thomas Monet, divorcé de son épouse Angela, se rend au domicile de celle-ci et lui demande s’il peut emmener leur fille April. Il s’agira d’un petit périple au terme duquel l’adolescente pourra rentrer chez elle. En réalité, Thomas a un plan bien différent : il compte expliquer à April son passé, comment le couple s’est déchiré et quelles erreurs l’homme a commises. Un devoir de vérité, même si celle-ci peut heurter.
Après Pour nous, Christian Pernoud – le véritable patronyme de cet auteur qui a longtemps signé ses œuvres sous les pseudonyme de Chris Loseus – est de retour aux éditions Taurnada, et l’on retrouve immédiatement la patte de l’auteur : le style est simple, le rythme entraînant, et l’auteur dépose de belles notes sentimentales sur la partition de l’amour. On suit ainsi, au gré de flashbacks, comment Thomas a rejoint un parc d’attraction dédié aux animaux, sa rencontre avec l’explosive Wendy, les événements dramatiques qui ont suivi et les circonstances dans lesquelles Angela et lui ont fini par se trouver. Il y a des passages très intéressants – notamment ceux concernant les travaux que Thomas et son camarade ont menés dans la lutte contre le cancer – tandis que l’on retrouve les mêmes défauts que ceux soulignés dans le précédent livre, à savoir des personnages plutôt stéréotypés ainsi qu’un final un peu trop attendu. Néanmoins, ce roman tient globalement ses promesses avec un tempo réussi et un style qui saura plaire.
Christian Pernoud signe un bel ouvrage aux forts accents sentimentaux, et ça sera assurément une réussite auprès d’un lectorat féru de passions, de faux-semblants et d’histoires secrètes de famille.aujourd'hui à 06:55 2
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Six versions
6/10 J’ai été attiré par le buzz autour de ce livre mais surtout par son concept – la forme – qui l’a emporté sur un fond un peu plus classique. Au gré de ces entretiens accordés aux membres des Coureurs, je me suis d’abord beaucoup intéressé à l’histoire de ces adolescents dont on découvre au fur et à mesure les failles, tromperies, petites mesquineries et autres péchés véniels que sont la drogue, le sexe et l’alcool. Cependant, le concept a rapidement trouvé ses limites à mes yeux et j’ai fini par m’ennuyer ferme, notamment en raison du côté un peu bavard, redondant voire lénitif. La fin est vraiment très bien trouvée et habile, mais au-delà des récits de Derek, Harry, Haris, Eva et Anyu, j’aurais presque préféré un versant plus occulte avec le tulpa, Nanna Varech ou la Bête du Belkeld qui sont abordés dans l’ouvrage. Bref, une idée vraiment très intéressante (même si, à froid et très objectivement, c’est la fusion de podcasts avec le principe du roman choral, tout simplement) mais qui, au long cours, a fini par me lasser sans me surprendre véritablement. Je ne pense pas que je poursuivrai cette série.
avant hier à 20:14 3
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Le Sang des Belasko
8/10 … ou comment les enfants Belasko (Philippe, Mathieu, David, Garance et Solène) sont réunis dans la propriété viticole familiale après la mort de leur père, dans la « Casa Belasko » afin de procéder à la lecture du testament. Ils ont noué des relations ambivalentes, faites de rancœurs, de jalousies, de haines larvées ou flagrantes, d’attachements aussi en fonction des personnes concernées. Mais quand ils apprennent au gré d’un document laissé à leur attention par le défunt que leur mère ne serait pas morte suicidée aux barbituriques mais assassinée, les circonstances vont tourner au vinaigre. En une nuit, entre 19 heures et 7 heures le lendemain matin, le jeu de massacre aura bien lieu.
Je découvre la plume et l’œuvre de Chrystel Duchamp, et j’ai été charmé. Un roman court (environ 250 pages dans sa version de poche), avec une écriture alerte, cinq actes comme dans une pièce de théâtre tragique, des chapitres courts qui alternent les points de vue des protagonistes, un presque huis clos (pas tout à fait un huis clos, Franck 28, puisqu’il y a les passages avec le capitaine Jouvry ; lis plutôt les romans à propos desquels tu te permets de pondre des commentaires génériques et embarrassants), et un final vraiment fort. Les vieilles rancunes émergent rapidement et prendront des tournures féroces (penchant alcoolique, adultère, rêve brisé dans la restauration, mauvais coup en bourse, agression orchestrée, etc.). Le final est également très fort, avec ces idées de « malédiction rationnelle » et de « gène pourpre » (avec quelques clins d’œil aux « rivières pourpres » de Jean-Christophe Grangé. Mon seul regret, c’est finalement cette empreinte scénaristique à la Agatha Christie que j’ai trouvée un peu trop appuyée, et une fois cette idée en tête, j’avais deviné les deux épilogues successifs. Néanmoins, voilà un roman vraiment très bon, avec une maison qui s’avère être un témoin malheureux de la chute des Belasko comme de sa propre déchéance.08/12/2025 à 19:40 4
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Un Dernier Mensonge
7/10 A cinquante ans, Mary Wilcox arrive à la demeure des Ashford qui porte encore le deuil de Jonathan, le chef de famille. Cecilia, la veuve, élève ses trois enfants – Isabella, Elijah et Samuel – et Mary comprend rapidement que quelque chose d’étrange hante encore ce manoir.
Même si j’ai connu quelques ouvrages de Blake Pierce vraiment décevants, celui-ci est nettement au-dessus du lot. L’écriture est assez fine et ménage même quelques sympathiques moments de style, les protagonistes – notamment les enfants – sont bien travaillés, l’histoire est vraiment crédible et le suspense prenant. Pas mal d’éléments tiennent en haleine, les personnages douteux ne manquent pas – de cette Elena avec laquelle Mary Wilcox s’entretient régulièrement au téléphone au pharmacien Simon Trent en passant par le psy Alexander Harrow et l’inspecteur Richard Holloway – et je ne peux que louer le bon rythme et l’absence de temps mort. Certes, il y a de nombreuses coquilles qu’une simple relecture aurait facilement éliminées et l’identité du meurtrier ne surprend guère, mais voilà un roman habilement construit et efficace.07/12/2025 à 16:42 3
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Le Briseur d'âmes
7/10 Un cadre oppressant dans cet asile psychiatrique alors qu’approche une tempête de neige, et où est notamment interné celui que l’on surnomme Caspar, un amnésique depuis peu sur place. Quand une ambulance subit un accident non loin de là avec comme patient un homme qui s’est volontairement plongé un couteau dans la gorge, graduellement, une ombre sinistre apparaît : celle du « Briseur d’âmes », un psychopathe ainsi surnommé après avoir plongé trois femmes dans des syndromes d’enfermement selon un procédé encore inconnu.
J’avais déjà lu des romans de Sebastian Fitzek, et l’entame de celui-ci ne déroge pas à la règle – au moins selon mes souvenirs : une écriture sèche et nerveuse, des chapitres (égrainés en fonction de l’heure du moment), un huis clos étouffant aux péripéties nombreuses et avec de sacrés cliffhangers, et des personnages pour le moins tracassés (Linus, le pensionnaire qui mange ses mots ; la vieille Greta qui est spécialiste des devinettes – ce qui sera bien utile avec celles découvertes dans les mains de certains victimes ; le professeur Samuel Rassfeld et sa collègue Sophia Dom ; le gardien Bachmann ; l’ambulancier Tom Schadeck ; Bruck, le blessé, etc.). L’ensemble se lit très rapidement en raison du côté addictif de l’histoire, et la mise en abyme (avec le professeur proposant l’expérience de lecture à Patrick et Lydia) offre un second niveau de lecture très appréciable. Néanmoins, je reproche à l’ensemble un goût un peu trop prononcé pour la grandiloquence et la complexification inutile, d’autant que ces exagérations à mes yeux assez vaines s’accompagnent d’un style trop direct, sec et rudimentaire, qui m’ont parfois exclu du récit. Bref, c’est bon, la mécanique est solide et les rouages suffisamment huilés, mais l’auteur pêche par son inclination trop prononcée pour les récits dédaléens sans que ça ne serve pour autant l’intrigue.05/12/2025 à 18:27 2
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Maigret se défend
8/10 Notre commissaire Maigret n’est pas à la fête : une jeune femme, Nicole Prieur, fille d’un haut responsable politique, l’accuse d’avoir tenté de la violer avant d’abdiquer. Le père de la prétendue victime a joué de ses relations et le jeune préfet aimerait assez que Maigret présente sa démission, à trois ans de la retraite, pour éviter le scandale. Mais notre enquêteur, après l’abattement, veut savoir qui a ourdi ce piège contre lui.
Un nouveau très bon opus des enquêtes de Maigret, avec un pitch original et un héros en bien mauvaise posture. On y retrouve la si belle langue de Georges Simenon, âpre et allant à l’essentiel, au gré d’une intrigue solidement bâtie. De fil en aiguille, Maigret va se rendre compte que ce traquenard dans lequel il est tombé n’a été conçu pour le perdre qu’en raison d’un pathétique malentendu, même si son instigateur, comme l’expliquent les dernières pages, est un individu équivoque, certes pathétique mais aussi un redoutable prédateur. C’est aussi dans la peinture des âmes que se distingue l’écrivain : je pense notamment à ce préfet, amateur de tennis, qui abhorre Maigret parce qu’il est d’un temps qu’il estime ancien, une sorte de vieille garde à faire disparaître au nom d’une vague de modernité qui, à ses yeux, ne peut être que bénéfique et davantage efficace. Bref, une nouvelle réussite pour cette série autant que pour son auteur dont je reste fan.04/12/2025 à 05:56 2
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Mother Parasite tome 1
8/10 Ryôta entre en deuxième année de collège et sa mère adoptive veille sur lui avec une obsession qui touche au psychanalytique, et il note chacune de ses maladresses, la dernière étant une arête de poisson qu’elle n’avait pas ôtée de son plat. Kaoru vit un peu la même situation, sa mère le couve comme un bébé trop fragile qu’il n’est plus. Sont-elles trop poules ? Surprotectrices ? Un brin castratrices à force de vouloir le bien de leur progéniture ? Les deux gamins se lient d’amitié et Ryôta a en tête des idées assez particulières.
Un premier tome où la tension psychologique montre graduellement dans les tours, avec une ambiance qui devient progressivement gênante voire glauque sur certains points finaux. Un graphisme très réussi pour cette histoire atypique, assez embarrassante et qui pourrait choquer certains lecteurs même si rien n’y est franchement violent, sexuel ou ouvertement voyeuriste. Très curieux de savoir comment les autres tomes vont faire évoluer cette intrigue.01/12/2025 à 18:04 1
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Le Vol du corbeau
4/10 Murdervale, 31 octobre 1963 : un groupe de gamins jouant à Halloween entrent dans une maison abandonnée avant de tomber sur « la sorcière ». 2 avril 2016 : Victor, à 35 ans, surchargé de travail fait un malaise et il décide, avec sa femme Sara, de profiter du week-end pour faire une pause, destination Murdervale. Mauvaise idée…
Un premier tome qui joue sur les codes attendus – personnage masqué, passé sulfureux, ambiance lourde, phénomènes inexpliqués, disparition, malédiction, tableaux qui cachent de véritables personnes – mais si les dessins sont réussis et le rythme solide, c’est objectivement cette accumulation de poncifs sans guère d’originalité – du moins à ce stade de la série – qui m’a beaucoup déçu. Un scénario très fade et téléphoné, à peine rattrapé par une esthétique agréable.29/11/2025 à 21:55 1
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Thanatea
7/10 Une histoire complètement dingue et échevelée de la part de Sonja Delzongle – mais je n’en attendais pas moi de l’écrivaine après avoir lu « Le Hameau des purs » et « Abîmes ». Pour faire court, la policière Esther Azoulay quitte sa fonction de policière pour se faire préparatrice de café sur une île perdue sur le Lac Léman où siège la société Thanatea, spécialisée dans la mort. Mais sur place, des indices la mettent en alerte : sa prédécesseuse disparue, des origamis et des « haniwa », des secrets de toute évidence tus. Ses amies, également policières, Layla et Hélène comprendront à distance que quelque chose cloche pour leur camarade.
Un récit dense, particulièrement âpre, et pour qui a déjà lu quelques-uns des romans de l’auteure, on y retrouve indéniablement sa patte. Ecriture enlevée, ramifications nombreuses voire surnuméraires, mystères qui s’accolent et se joignent à tant d’autres, et une série de dénouements finaux d’une rare complexité. Si l’ensemble est haletant, la barque des personnages – principalement ce trio féminin – est trop surchargée en pathos : cancer, fille morte prématurément, violences conjugales, viols, alcoolisme, coucheries pour se croire vivantes, séparations conjugales douloureuses, sombres histoires de famille. Même ce Marc d’Orsay, détestable, coche tant de cases malveillantes que ça en devient peu vraisemblable. Parallèlement, la complexité de l’intrigue peut réjouir comme elle peut provoquer des vertiges, des migraines, ou des déceptions. Jugez plutôt les caractéristiques : trafic, thanatopraxie, mensonges, identités multiples, GPA, meurtres déguisés, machinations, folie au point de se demander si le stress post-traumatique n’a pas engendré de pures affabulations, cadavre dans un box, etc. Oui, franchement, c’est un très épais millefeuille, mais c’en est vraiment trop – que ça soit donc au niveau des intrigues ou des existences douloureuses des protagonistes – pour tenir la route, d’autant qu’un accident routier final – un homicide – vient en remettre une couche. En conclusion, c’est fort, comme les cafés préparés par Esther, probablement un peu trop à mon goût.
P.S. : un immense merci à Franck 28 pour le fou rire provoqué. En vérifiant sur Internet – parce qu’une fois de plus, sa critique me paraissait d’une insondable tiédeur – j’ai pu trouver sur divers sites les mêmes expressions qu’il a reprises à son propre compte en les copiant/collant. Une information à son intention : si la formule « à la vie, à la mort » a si souvent été reprise par des critiques, c’est parce qu’elle figure sur le texte de présentation de l’écrivaine, à de multiples reprises dans le livre, et elle constitue également la dernière phrase de l’ouvrage – mais ça, bien évidemment, il ne pouvait pas le savoir.27/11/2025 à 05:50 1
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Gannibal tome 13
9/10 La nouvelle du massacre des policiers comme du cannibalisme au village de Kuge commence à se répandre dans le pays. Une conclusion à la hauteur de cette excellente série si réussie et percutante – probablement l’une des meilleures jamais lues, d’après moi. Davantage de chaos et d’émotions poignantes que de véritable violence pour ce final, même si on ne navigue clairement pas dans l’allégresse (cf. le dessin ultime). Un délice de ténèbres.
26/11/2025 à 16:43 1
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Les promesses que nous tenons
Gerardo Balsa, Emmanuel Herzet
5/10 Le tueur menace d’exécuter la femme, Mélanie Rivard, qu’il vient d’enlever si le journal auquel il s’est adressé ne publie pas la photo de sa captive. La partie n’est décidément pas finie…
Je retrouve cette série dont ce second tome présente les mêmes qualités – esthétique sympa, rythme soutenu, belle alternance du présent et du passé – ainsi que les mêmes écueils – des stéréotypes, l’enquête sur le crash de l’avion si vite évacuée qu’elle semble n’avoir été là que pour meubler des planches, des passages téléphonés – que dans le premier. Le dénouement est correct et vraisemblable sans pour autant marquer les esprits : le scénario s’est contenté de cocher les cases attendues sans plus d’originalité que ça. Au final, un diptyque plutôt moyen.25/11/2025 à 06:12 2
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Le Loup de Nancy
Gerardo Balsa, Emmanuel Herzet
5/10 Forêt de Nancy, de nos jours, début juillet, un chasseur fait une tragique découverte : le cadavre d’une jeune femme dans un véhicule volé à la gendarmerie. Celui que l’on avait surnommé « le loup de Nancy » semble être de retour, alors que le 3 décembre 2009, il avait été abattu et son corps envoyé dans la rivière. Les gendarmes contactent Ruben Reissinger qui avait à l’époque tiré sur l’assassin pour les aider sur cette enquête.
Un premier tome moyen, au style graphique un peu lisse mais prenant, mais au scénario trop classique à mes yeux. Il y a des clichés, l’investigation en parallèle sur le crash de l’avion et l’usage du drone est bien pâlichonne à côté. Une fin en points de suspension, je consulte rapidement le second tome en espérant qu'il y aura un sursaut d'originalité.25/11/2025 à 06:10 2
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Blue Heaven tome 1
9/10 Le « Blue Heaven », un immense paquebot de croisière, le plus gros de tous les temps : rien qu’avec les passagers, 1200 personnes. Au beau milieu du Pacifique, il vient en aide à un bateau de pêche à la dérive. A bord, deux survivants, mais l’intérieur du navire montre que quelque chose cloche, et quand un des deux naufragés disparaît, la tension monte, d’autant que son compère implore : « Fuyez ».
Un premier tome sacrément accrocheur, avec une intrigue alléchante et des graphismes remarquables (pouvait-il en être autrement avec le scénariste et dessinateur de « NeuN » et de « Sidooh » ?). L’histoire de cet homme devenu fou après de longues années de claustration à regarder à la télé les horreurs du monde et conditionné pour tuer est très forte, et l’intervention à venir de la famille Junau donne sacrément envie de poursuivre cette série ultra prometteuse !23/11/2025 à 18:06 1
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Blade Runner 2019 tome 3
Michael Green, Andres Guinaldo, Mike Johnson
9/10 Conclusion de cette trilogie adaptée du livre culte de Philip K. Dick. Encore une réussite, avec un graphisme soigné, des scènes marquantes (comme ces réplicants encore emballés et jamais livrés, ou le combat contre le lion) et un scénario béton. Un hommage appuyé avec intelligence qui se double d’une très belle trilogie du point de vue esthétique et qui se triple d’une relecture efficace de l’intrigue originelle.
23/11/2025 à 18:05 1
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Re-Mind tome 1
7/10 Dix ans après les attentats du 11-Septembre, une femme rend visite à John Geb, le médecin qui l’a sauvée à l’époque. Lorsqu’Ethan, le fils de John, arrive mal en point à l’hôpital, c’est le FBI qui débarque avec une technologie incroyable : la possibilité d’enregistrer le film qui passe devant les yeux d’un moribond et sur lequel se trouvent inscrits tous les moments de sa vie, parmi lesquels les derniers.
Un scénario original et audacieux, une narration pourvue d’un bon rythme, et même si certains éléments m’ont fait tiquer (le manque de crédibilité notamment, avec l’attaque à la roquette et la controffensive avec un défibrillateur), l’ensemble est dynamique et entame bien la série.21/11/2025 à 17:14
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Eidolon
7/10 Ce deuxième tome commence avec la mise à mort d’un type par un dénommé Hawkwood qui est salement défiguré, et revoilà notre James Bond intercontinental qui affronte des Turcs à Los Angeles. Le plaisir de retrouver l’agent secret est intact et le héros se montre bien violent (cf. les moments où il abat froidement des ennemis ou la baston dans l’ascenseur). Beaucoup d’action et de fusillades avec en plus un scénario classique mais qui tient bien la route.
19/11/2025 à 18:58 1
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S.H.A.R.K.
Vincent Brugeas, Ryan Lovelock
5/10 La Seconde Guerre mondiale s’est invitée jusqu’en Australie où quarante mille prisonniers allemands sont enfermés tandis que les Alliés font de ce pays un port d’attache. Le S.H.A.R.K., parti fasciste australien, tente un rapprochement avec les nazis mais ses membres sont emprisonnés. Le détenu Worth arrive justement dans une de ces bagnes, Rabbit Flat, avec comme mission secrète de prendre le contrôle de cette prison au nom du S.H.A.R.K. et va devoir faire alliance avec le parrain néonazi local, Othon.
Un tome que j’ai trouvé assez poussif, avec les clichés du genre (les bastons, les luttes de clan, même le rebondissement final était très téléphoné), et malgré un final explosif (à tous les sens du terme), cette BD m’a paru vraiment moyenne.18/11/2025 à 19:33
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Le Vol de l'oiseau-tonnerre
6/10 Ce vingt-deuxième tome s’amorce dans l’oblast d’Astrakhan le 9 avril 1947 avec l’essai de deux fusées, une expérience à laquelle s’intéresse beaucoup Staline. Comme dans mes précédents commentaires, la série patine un peu à mes yeux, malgré une histoire pas inintéressante, en raison du manque de sursauts et autres virages scénaristiques. L’ensemble est agréable et les combats aériens finaux sympathiques, mais je m’ennuie un peu…
18/11/2025 à 19:32
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Collapsus
9/10 Cela fait trois ans que Pierre Savidan a accédé au poste de président de la République française. Celui qui s’était fait connaître comme militant écologiste avait emporté de peu les scrutins et son mouvement politique, Mouvement vital, s’était imposé comme un choix radical mais nécessaire pour sauver le pays. Les mesures draconiennes mises en place ont fait grincer des dents mais ses convictions intimes demeurent entières : la sauvegarde de l’environnement doit passer par des choix drastiques qui se veulent indispensables même si un sondage souligne le fait que « 14 % des Français seulement approuvent la politique du président ». Mais les mois qui viennent vont s’avérer particulièrement mouvementés.
Thomas Bronnec, journaliste et fin connaisseur de la sphère politique, signait ce brûlot en 2022, un ouvrage explosif et qui a peut-être une valeur prémonitoire. On y suit, du 30 avril au 27 juin, les soubresauts vécus par ce locataire du Palais de l’Elysée qui a été élu sur un programme écologique très ambitieux. Parce que la défense de la Nature est impérative, le covoiturage est devenu obligatoire, manger de la viande doit devenir une exception, les fonctionnaires bénéficient d’un SEI (comprenez « scoring écologique individuel ») qui attribue un résultat en fonction de leurs agissements, et la politique nataliste a été nettement corrigée. Et malheur aux contrevenants qui finissent par suivre le programme « PAIRE » aux allures de camp de conversion. Ces décisions ont profondément clivé la population, et le livre s’ouvre justement sur une manifestation de partisans de Savidan qui débouche sur la mort de la femme et du bébé d’Olivier Fleurance, un grand chef d’entreprise. Thomas Bronnec dresse avec grand talent le portrait d’un président persuadé d’agir au mieux, quitte à user du forceps et de la contrainte au nom du bien général. Les personnages qui l’entourent sont également habilement croqués, évitant tous la caricature, depuis sa garde prétorienne dont certains membres vont le lâcher jusqu’aux hautes éminences politique du pays (ministres, Assemblée nationale, Sénat, Conseil d’Etat, etc.). L’histoire est parfaitement maîtrisée, les rouages le sont tout autant, et le lecteur assiste aux convulsions d’un régime qui, pris entre le marteau de l’opposition et l’enclume de la défiance, va connaître des jours sombres voire sanglants (l’émeute presque finale n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’assaut du Capitole mené un an auparavant aux Etats-Unis par les partisans de Donald Trump). Et ce qui sidère le plus dans ce récit survolté, c’est sa vraisemblance, habilement alimentée par les belles connaissances de l’écrivain. On en vient alors à se demander légitimement si cette histoire n’est pas révélatrice d’une éventuelle dictature verte en approche, d’un messie providentiel qui se serait égaré sur les chemins de l’autoritarisme, ou d’une société qui finira par imploser face aux enjeux environnementaux mondiaux dont on ne peut plus faire abstraction.
Un ouvrage fort et marquant qui a trempé sa plume dans l’encrier de nos manquements collectifs et de notre refus de voir les évidences écologiques, mais aussi dans un jusqu’au-boutisme qui peut être tout aussi délétère. De l’utopie à la dystopie, ça n’est pas qu’une simple affaire de préfixe.17/11/2025 à 06:45 3
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Mille yeux
7/10 Dès l’entame, le tempo est solide et le ton donné : des serpents dans une grotte, un naufrage, une famille entière pendue à un arbre, une terrifiante légende nordique, des fulmars très agressifs, des raies géantes… Autant d’entrain que d’épreuves pour ce quarante-et-unième tome prenant et réussi quoique finalement assez classique.
16/11/2025 à 07:45 1
