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Le Jour des cendres
8/10 « Samuel Wending a été tué dans la chapelle et je le démontrerai », pense Ivana Bogdanovitch, policière infiltrée au sein d’une communauté anabaptiste alsacienne, tandis que son collègue et mentor, le commandant Pierre Niémans, officie à l’extérieur de l’isolat. L’effondrement de la chapelle a tué la victime mais il semblerait que les apparences ne soient pas aussi claires que ça. Avec, au bout d’un long chemin de sang et de cendres, la révélation d’une sinistre pratique.
J’ai retrouvé avec un immense plaisir Jean-Christophe Grangé dans ce roman plutôt court et très intéressant, où l’on retrouve immédiatement la patte et l’univers de l’écrivain : phrases sèches et travaillées, tirets quadratins exploités comme une ponctuation qui claque, personnages parcourus de lézardes, intrigue sordide, etc. J’avais vu le téléfilm mais je ne suis pas d’accord avec celles et ceux qui ont vu dans cet ouvrage une simple novellisation : il y a au contraire un rythme, un effort d’écriture, des psychologies creusées bien supérieures à ce que l’on sous-entend habituellement par la qualification de « novellisation » au sens péjoratif du terme. Des chapitres nombreux (76) et lapidaires, un suspense qui va crescendo, et pas mal de révélations détonantes dans la dernière vingtaine de pages (du labo à la justification des meurtres, de la révélation biblique des peintures à la découverte de l’identité du criminel). OK, qui a vu le téléfilm (moi y compris, évidemment) ne sera pas surpris outre mesure, de même que l’auteur réexploite un sujet qu’il avait déjà traité par le passé, mais ici, tout se tient et fait froid dans le dos, avec un véritable socle de documentation (l’écrivain est très à son aise dans les domaines de la religion et des arts, par exemple : je resterai longtemps marqué par le cliché qu’il évoque et que je ne connaissais pas, « Tomoko Uemura in Her Bath »), pour cette histoire forte et ramassée qui s’avère, au final, sacrément atroce. Et en plus, la fin tient la route. Un très bon moment de lecture pour moi.hier à 05:52 1
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Un jour dans la vie d'Eduardo Chavez
7/10 Los Angeles, 9 août 1969 : deux individus découvrent un massacre dans une villa, avant que la bonne ne prévienne la police. Progressivement, on découvre Charles Manson et sa « famille », avec les écarts sexuels, les relations avec certaines personnalités – ici, Steve McQueen –, etc.
Un premier tome à l’esthétique plutôt sage et qui pose le décor ainsi que les personnages, où l’on s’étonne presque de la sérénité qu’affichent les proches du gourou tandis qu’ils bousillent au couteau leurs victimes. Une série intéressante – les auteurs indiquent qu’il y a du véridique comme du fictif – que je poursuivrai avec plaisir.avant hier à 08:44 1
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Colombie
Luc Brahy, Eric Corbeyran, Vanessa Postec
6/10 Paris, 2012 : Agnès Desroches, aromatologue, a l’impression de stagner dans l’entreprise qui l’emploie. Quand on lui propose de rejoindre Ethic Café, elle accepte. On la retrouve l’année suivante en Colombie pour créer des cafés uniques.
Un premier tome original qui panache pas mal d’éléments (culture du café, oiseaux jacus étrangement décédés, manipulations financières, Antonio Alvarez qui cogne Agnès, incendie criminel) … Et c’est justement ce patchwork trop hétéroclite qui m’a un peu déçu, à moins que les épisodes suivants ne proposent une belle réunification. Mais au moins, le sujet est intéressant même si son traitement, à ce stade, me semble manquer de saveur.avant hier à 08:42 1
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Le sabre de Bin-Laden
4/10 Trois mois après les attentats du 11 septembre, un conseiller du Président demande à Malko de mener l’enquête sur un Américain qui a participé à cette attaque et qui compte bien remettre le couvert. Il s’agit de John Turner qui avait travaillé pendant trente ans pour la CIA et aussi fait ses armes avec Ben Laden pendant la guerre contre la Russie.
Une intrigue plutôt honnête sans pour autant renverser le genre, qui a cependant le mauvais goût de multiplier inutilement les scènes de sexe, sans compter son lot de passages hautement invraisemblables (l’attentat déjoué dans l’avion, l’homme bardé d’explosifs dans la dernière planche qui explose à moins de deux mètres du héros sans faire plus de dégâts qu’un gros pétard). Bref, pas folichon, tout ça.13/09/2025 à 20:16 1
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Wendigo
7/10 « Ceux des arbres ont commis l’irréparable » en invoquant le Wendigo. Même le monstre serpent appelé par le peuple de l’eau n’est pas parvenu à avoir le dessus sur cette créature, et la bestiole aquatique s’en est prise à Thorgal et aux siens, blessant et empoisonnant Aaricia au passage. La prophétie voulant que le Wendigo sera tué par une flèche va-t-elle se concrétiser ?
Un opus bien mené, offrant une relecture du mythe du Wendigo : ça n’a donc foncièrement rien de très atypique, avec une ambiance très amérindienne, des moments dignes de « Prey » et de chouettes moments d’action, mais davantage d’originalité et de concision n’aurait rien eu pour me déplaire.12/09/2025 à 16:03 1
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Le manoir des sortilèges
8/10 Le chevalier Thibault d’Estriviers vient de mourir lors d’un tournoi. Son écuyer, Gilles, doit désormais servir le champion, un mystérieux cavalier nommé Foulques de Braz. Mais cet homme que l’on surnomme "l'ogre de Bretagne » a été victime d’une malédiction qui le rend fou durant certaines nuits au point de dévorer des enfants. Avec l’aide de Tara, une jeune Egyptienne, ce trio hétéroclite va devoir retrouver une sorcière qui aurait laissé un grimoire susceptible de guérir Foulques de Braz.
On est dans du Brussolo pur et dur. Une imagination remarquable, échevelée, servie par une plume aiguisée au gré de ce récit se déroulant dans un Moyen Âge particulièrement sombre. L’auteur multiplie les références mythologiques (de la tunique de Nessus à la Toison d’or), tout en alignant les péripéties démentielles dont lui seul a le secret : des moutons féroces dont la laine servirait à habiller un colosse caché sous le manoir, des pièges dans la bibliothèque, une armure qui a conservé en elle le souvenir des exploits et méfaits de son porteur, des livres enduits de phosphore à ne lire que sous l’eau, un message secret que l’on ne peut reconstituer qu’en retissant la pelote laissée par la nécromancienne, etc. J’ai vraiment pris mon pied avec ce roman de 2014 même si, comme assez souvent avec Serge Brussolo, il a tendance à se laisser déborder par sa propre imagination, partir dans des délires littéraires qui nuisent un peu à la concision de son opus (ici, quelques dizaines de pages vers le final m’ont semblé superflues). Mais je ne boude absolument pas mon plaisir !11/09/2025 à 20:12 2
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La cavale de Jaxie Clackton
9/10 Jaxie Clackton fuit. L’adolescent n’a emporté que le minimum vital ainsi que des armes pour mettre le maximum de distance avec Monkton. La raison ? Il a retrouvé son père écrasé sous son véhicule – probablement à cause d’un cric mal fixé – et il craint qu’on ne l’accuse de ce meurtre maquillé. Après avoir survécu à la nature aride, il finit par tomber sur la cabane de Fintan MacGillis, un ancien prêtre. Une rencontre imprévue et une cohabitation d’abord difficile : Jaxie trouvera-t-il la rédemption auprès de ce compagnon d’infortune ?
Ce roman de Tim Winton surprend autant qu’il séduit. Le lecteur ne peut que se réjouir de faire la connaissance de cet adolescent si atypique. Avec ce récit à la première personne, on comprend rapidement que ce pauvre gosse a salement dérouillé : une mère trop tôt disparue, un père alcoolique et violent (les circonstances durant lesquelles il est devenu borgne sont mémorables), et un village paumé où tout le monde le croira coupable de l’accident stupide qui a eu raison de son géniteur. Et c’est après un pénible périple qu’il parviendra chez Fintan, ce pauvre bougre, ancien prêtre, défroqué pour des raisons obscures, avec lequel il tissera progressivement une relation de confiance, d’amitié, voire de filiation de substitution. Tim Winton nous emmène dans le bush stérile, sans approvisionnement d’eau ni d’électricité, au gré d’un vocabulaire âpre, parfaitement adapté à la psyché de notre protagoniste si meurtri, et aux rares dialogues présentant la spécificité de n’être précédés d’aucun tiret cadratin. Le final, très marquant et brutal, avec ces voisins inattendus qui vont réorienter l’histoire dans une direction violente, marque l’épilogue d’un ouvrage fort et puissant, sombre et vorace.
« Parce que maintenant, je sais qui je suis. Et la paix est en chemin. Y a intérêt, bordel », est-il écrit : un livre où intervient une quête de rédemption qui essaie de restructurer une enfance dysfonctionnelle et poignante. Une œuvre aussi noire que lumineuse.08/09/2025 à 06:55 4
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Art nouveau
Yannick Corboz, Wilfrid Lupano
7/10 Vienne, 1900 : deux hommes, débauchés et cyniques, font le pari de pouvoir « créer de toutes pièces un ennemi de la société à partir d’un être innocent » en se fondant sur leur expérience de l’art, et ils jettent pour cela leur dévolu sur Victor, un jeune gars turbulent et naïf dont le père est violent et très autoritaire. Le goût du luxe et du sexe le mènera progressivement vers la violence.
Des dessins très réussis pour souligner ce scénario habile et crédible, ou comment des cruels marionnettistes manœuvrent un individu lambda pour le faire céder aux appels de plus en plus pressants de la facilité, du vice et du crime. Une course poursuite inachevée vient clore ce premier tome prenant, je vais tâcher de mettre la main sur la suite.07/09/2025 à 15:37 1
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Treize contre un
7/10 Le Président ne demande rien de moi à XIII que d’identifier numéro I tandis que la Mangouste est parvenue à s’évader du quartier de haute sécurité du pénitencier de Bluebanks. L’identité de numéro I aura d’ailleurs de quoi surprendre – tant mieux – et le récit est joliment ficelé, avec quelques belles scènes d’action, une évasion spectaculaire – absolument pas crédible mais ça passe néanmoins dans ce genre de récits –, un naufrage, et une confrontation qui augure une tension soutenue pour les prochains tomes. Vraiment chouette de redécouvrir cette célèbre série.
07/09/2025 à 07:44 1
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Extinction
7/10 A plus de trois milles mètres d’altitude, dans les montagnes du Colorado, s’est construite la réserve privée d’Erebus. Ce territoire y est marqué par une avancée scientifique majeure : des animaux préhistoriques pacifiques y ont été ramenés à la vie par la magie des progrès génétiques. Mark et Olivia Gunnerson y sont attaqués en pleine nuit, ne laissant dans leur sillage qu’une énorme quantité de sang et beaucoup d’interrogations. Parce que le disparu est le fils d’un milliardaire et que les enjeux locaux sont immenses, le CBI – l’antenne du FBI dans cet Etat – mandate l’inspectrice Frances Cash pour mener l’enquête aux côtés du shérif Colcord. Rien ne les a préparés à ce qu’ils vont découvrir.
Douglas Preston, éminemment connu pour avoir signé avec son complice Lincoln Child la série consacrée à Pendergast, signe ici un thriller d’une belle efficacité. Dès les premiers chapitres, l’écrivain entraîne le lecteur sur des terres sombres, baignées de mystères variés, avec un talent indéniable pour divertir, émouvoir, effrayer et instruire. Tous les personnages – assez nombreux – sont habilement déclinés et, malgré quelques poncifs inhérents à ce type de littérature – on pense notamment à cet acteur de cinéma ou à ce magnat des nouvelles technologies tellement grossier –, les divers protagonistes sont suffisamment étayés pour retenir l’attention. Dans le même temps, l’auteur nous convie à une véritable expédition dans ce territoire escarpé, dédié au tourisme et permettant de côtoyer des bêtes préhistoriques tandis que les questions pleuvent. Qui s’en est pris au jeune couple ? Pourquoi ? Y a-t-il un complot à l’œuvre ? Que cache réellement Erebus ? L’ensemble de cet ouvrage se lit avec une facilité étourdissante et même si quelques longueurs inutiles viennent diluer l’intérêt qu’on peut lui porter, ce Jurassic Park constitue un beau récit. Douglas Preston se permet quelques clins d’œil malicieux à ses propres œuvres littéraires et sa longue postface éclaire la genèse de son livre d’une lueur scientifique et historique bienvenue.
Un authentique thriller hollywoodien – au sens positif du terme – qui offre une lecture à la fois distrayante et pédagogique.03/09/2025 à 19:34 4
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La Maison de la pieuvre
8/10 Norman est le fils de tarés, Lester et Wilma, qui règnent en maîtres sur une bourgade où ils ont imposé leurs lois drastiques : refus du progrès, appariement avec la nature, sacrifices de sang pour instaurer un équilibre avec les péchés commis par leur communauté. Sauf que Norman a fini par prendre peur et a taillé la route pour rejoindre Los Angeles et laisser derrière lui ces deux fléaux. Mais ces derniers n’en ont pas fini avec lui, quitte à réclamer par la suite Johan, leur petit-fils.
Entrer dans un ouvrage de Brussolo, c’est accepter de pénétrer une sorte d’univers parallèle complètement barré, aux codes littéraires éclatés, toujours sur le fil du rasoir, et ce roman ne déroge pas à la règle. En à peine plus de deux cents pages, on y retrouve la recette de cet écrivain que j’adore : personnages déments, explosivité de l’écriture, noria de rebondissements. C’est très compréhensible que certains lecteurs restent hermétiques à ce cocktail, mais moi, j’ai apprécié. En s’y penchant de plus près, on pourrait même retrouver des éléments déjà en germe ailleurs, et ici, c’est surtout la dynamique du récit qui saute aux yeux : on a parfois en quelques paragraphes ce que l’on aurait pu trouver dans plusieurs chapitres. Du condensé, en somme. Au programme, donc, et en vrac : une chasse au trésor dans cette « maison de la pieuvre », une mystérieuse suiveuse rousse, un acolyte amateur de boxe et de MMA, une femme actrice reconvertie dans le porno, des souterrains garnis de pièges mortels, un testament particulièrement surprenant, etc. Impossible à résumer : on est dans du Brussolo pur jus, c’est-à-dire halluciné, audacieux, et surtout sacrément divertissant, malgré un final, qui, comme très souvent, tire un peu en longueur.02/09/2025 à 19:30 3
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Jouer avec le feu
8/10 Louisa-Misuki et son frère Paul-Hayato – surnommés respectivement Lou-Mi et PH – accompagnent leur père et sa compagne à Vareille-les-Maures, dans le Var, pour les vacances. Sur place, la beauté des paysages et la canicule cohabitent avec le traditionnel péril estival : les incendies. Lou-Mi fait la connaissance de Brunilde, une ado de son âge qui milite pour la défense des forêts et se bat contre un projet immobilier d’envergure. Qui est d’ailleurs à l’origine des récents brasiers qui tendent à se multiplier ?
Sophie Rigal-Goulard invite son lectorat sur un territoire qu’elle connaît bien : la Provence, et plus précisément le Var. Ce roman destiné à la jeunesse se distingue par le talent de son écriture, la profondeur de ses personnages et la qualité de son intrigue. Lou-Mi constitue une protagoniste aussitôt sympathique, en conflit avec l’image que lui renvoie son corps, sujette à des crises d’asthme et meurtrie par le récent divorce de ses parents. Parallèlement, Brunilde est une adolescente particulièrement attachante, entièrement dévouée à sa cause militante écologique à tel point qu’on l’a surnommée « la Greta des forêts » et secrètement amoureuse du jeune sapeur-pompier Steven. Le suspense est consistant, l’inconnu qui rôde autour de l’emplacement du projet immobilier « Les Terrasses du soleil » est inquiétant à souhait, et Sophie Rigal-Goulard nous gratifie d’un dénouement intelligent, parce qu’efficace et surtout particulièrement vraisemblable.
Un polar jeunesse de très grande qualité, avec une intrigue solide et des personnages convaincants. Le message écologique délivré à l’occasion n’a rien d’accessoire, surtout en cette période estivale qui risque, comme les précédentes, d’être marquée par de féroces incendies.02/09/2025 à 07:42
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Aiguille
Thomas Du Caju, Jean-Claude Van Rijckeghem
5/10 Trois mois avant d’hésiter à avaler une pilule létale, on retrouve une jeune femme, Paulette Kincaid, suffisamment gonflée et solide pour forcer l’entrée d’un hôpital pour y emmener une femme sur le point d’accoucher. Repérée, elle est enrôlée pour des opérations sa sabotage. Celle que l’on va surnommer « Aiguille » va devoir suivre un entraînement martial.
De beaux graphismes et un bon rythme, mais j’ai trouvé que le récit manquait de réalisme et finissait par ressembler à toutes les histoires liées à la Résistance. Du coup, celle-ci ne sort à mes yeux vraiment pas du lot.30/08/2025 à 18:28
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Claudas des Terres Désertes
6/10 Alors que son château est assiégé, Ban de Benoïc ne s’en remet pas à la religion mais à Merlin qui ne viendra pas. Ban mourra enlisé et noyé, son fils unique qu’il aura eu avec Hélène sera recueilli par la Damme du lac. Débute alors un apprentissage pour celui que l’on nomme encore Galaad et que l’on appellera par la suite Lancelot.
Une relecture agréable du mythe de la Table ronde : le récit est assez classique, le graphisme également, et même si je ne boude pas mon plaisir, je ne pense pas être au rendez-vous des tomes suivants, justement parce que cette série commence à mes yeux de manière un peu trop attendue.28/08/2025 à 18:32
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Apparitions
6/10 Au matin, les participants d’un safari découvrent de larges empreintes qui pourraient appartenir à un gorille et que celui-ci aurait dévoré l’un des membres de la tribu autochtone : c’est juste avant qu’ils ne tombent sur un animal tout droit sorti de la préhistoire.
Un graphisme qui a vieilli (normal, d’un côté, ça date de 2001), avec un début qui intrigue (le coup de la soucoupe volante qui aurait incendié une autruche géante) et capte l’attention malgré de nettes longueurs à mon avis. Sympa, en somme.28/08/2025 à 18:31
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Le Loup Gris
Senad Mavric, Jean-Pierre Pécau
5/10 Prusse-Orientale, 1947 : six chars soviétiques T-44 sont massacrés par un engin de guerre. Une survivante va indiquer qu’il s’agit d’un « loup gris », ce qui est impossible, puisque ce tank qu’on surnomme « la souris » n’existe officiellement pas. Dès lors, il va falloir tout mettre en œuvre pour le traquer et le détruire en exploitant un « Tortoise », un char d’origine anglaise.
Une traque dans un cadre dystopique, mais qui perd justement un peu de son impact à mes yeux en raison justement de son manque d’historicité, puisque ce char n’a jamais été d’active. En outre, le final est, selon moi, précipité et décevant.27/08/2025 à 19:12 1
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Papillon de nuit
8/10 Tiffany Malcolm n’est plus que l’ombre d’elle-même : la photographe est devenue une junkie qui se scarifie après le kidnapping de sa fille Lily. Alors qu’elle lutte encore pour survivre, elle essaie une drogue nouvelle qui la catapulte dans cette ville d’Opatoma qu’elle continue d’arpenter, mais près de deux-cents ans plus tôt. C’est alors qu’elle découvre un sinistre personnage affublé d’un tricorne qui pourrait être le monstre qui a enlevé Lily. Mais est-ce seulement possible ?
Après nous avoir enchantés avec Mon Ami Charly, David Belo nous revient avec ce thriller dont le pitch interpelle et allèche. Dès les premiers paragraphes, on trouve un rythme solide autour d’un récit qui sait se faire audacieux et sombre. Tiffany – dite Tiff – est une protagoniste prenante et l’on ne peut que nourrir des sentiments ambivalents à son égard, de l’empathie après la disparition de sa fille unique mais aussi une pointe de surprise quand on apprend les circonstances de la mort de celui qui était le père biologique de la gamine. La suite des événements est particulièrement échevelée : une mystérieuse maladie appelée la « Jouivénile », des voyages temporels, un étrange John MacDugall lié au passé de la ville, des Mohawks, un phare qui recèle bien des secrets, une vengeance venue de loin… L’auteur multiplie les fausses pistes autant que les pièces du puzzle et le dénouement, réussi, se nourrit de cette préalable multiplicité d’éléments – un dédale saturé de rideaux de fumée – pour proposer cette résolution singulièrement forte.
Dans ses remerciements finaux, David Belo qualifie cette ville fictive d’Opatoma de « terrain de jeu inépuisable et insatiable » : on se plaira donc à lire ses prochains ouvrages, en espérant sincèrement que leur originalité et leur fougue soient au moins égales à celles découvertes dans ce livre.19/08/2025 à 07:45 2
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Qaanaaq
8/10 Liang, Hawford et Ullianson : trois ouvriers retrouvés morts au Groenland, visiblement massacrés par un ours. Problème : il a fallu crocheter une serrure auparavant, et d’autres indices viennent contredire la piste animale : « absence de bave sur les plaies des victimes, la langue lavée post mortem ». Le policier Qaanaaq Adriensen vient aider la maréchaussée locale, lui qui vient de cette partie du monde, sans savoir qu’il va mettre les pieds dans un sacré guêpier.
Mon premier Mo Malo, et ça ne sera probablement pas le dernier tant ce thriller m’a plu. Accro dès les premiers chapitres, malgré l’épaisseur relative de l’ouvrage (environ 550 pages), je n’ai jamais décroché. Une magnifique peinture des mœurs locales, avec une très solide documentation pour venir étayer un récit passionnant et hautement addictif, même si l’auteur enchaîne parfois des éléments scénaristiques déjà lus ou vus auparavant. Entre sordides histoires de famille et complots politiques, quête du pétrole et immersion dans l’histoire groenlandaise (la partie liée au projet Icesworm, par exemple, est remarquable), un magnifique puzzle où la plupart des chapitres s’amorcent avec une référence au travail photographique de Qaanaaq que j’aurai plaisir à retrouver plus tard. « En passe de devenir une véritable affaire d’Etat, aux ramifications dignes d’un thriller », est-il écrit vers la fin pour qualifier cette enquête : je ne peux qu’être d’accord.16/08/2025 à 07:55
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Tirs à vue
Christophe Arleston, Serge Carrère
6/10 Match d’ouverture de la Coupe du monde de football : l’Ecosse affronte le Brésil. Ronaldo est proche de la cage adverse quand un pirate informatique indique qu’il coupera les prochaines transmissions télévisées si on n’accepte pas son chantage tarifé.
Un douzième épisode aussi jubilatoire que les autres, avec ses caractéristiques si facilement identifiables : un humour incessant, de folles courses-poursuites devenues en quelque sorte la griffe de la série. Les amateurs de foot apprécieront de voir quelques-unes de leurs stars apparaître (et même botter le derrière d’un militant corse). L’intrigue n’est pas la plus phénoménale du lot (il y en a même une seconde dans le dernier tiers de la BD) mais c’est un joli clin d’œil que les fans de sport apprécieront. Sympa, mais pour moi qui ne suis pas un aficionado du ballon rond, c’est vraiment sans plus.14/08/2025 à 21:31
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Le grand désordre de l'an 1
Xavier Fourquemin, Régis Hautière
6/10 Un deuxième tome aussi sympathique que le précédent, où nos si jeunes héros vont se rendre dans une ferme abandonnée se trouvant dans la carrière dite de Misery. Même si le scénario n’est factuellement pas révolutionnaire, le récit est gentiment mené, et cette petite histoire sympathiquement policière se mêle à la grande Histoire.
14/08/2025 à 21:29