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Un Crime parfait
8/10 John Hoskins, homme marié, entretient une relation extraconjugale avec Carla Moorland, et il se rend au domicile de la jeune femme quand il croise la route de Paul Menzies, courtier en assurances, qui est de toute évidence l’amant de Carla. Le ton monte, Hoskins frappe Carla et abandonne les lieux. Peu de temps après, il apprend que Menzies est suspecté puis inculpé du meurtre de celle qui fut leur compagne commune. Hoskins va alors suivre le procès.
Une nouvelle très intéressante, à l’écriture suffisamment prenante et qui préserve le suspense jusqu’au dernier paragraphe. L’auteur, Jeffrey Archer, glisse alors un rebondissement très réussi qui, même si on l’a déjà lu ou vu ailleurs, n’en reste pas moins efficace et intelligemment amené. Bref, un récit court et savoureux, et dont la qualité gustative n’en est que réhaussée par le twist final.hier à 07:53 1
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Week-end à Zuydcoote
9/10 J’avais encore en tête l’adaptation cinématographique de 1964 – que j’ai adorée et que j’ai revue un bon nombre de fois – et quand j’ai attaqué ce livre, les premières pages m’ont confirmé que ce roman avait très fidèlement été transposé : la charrette poussée par Virrel avec le cadavre de la femme, la confrontation avec l’officier venant en face, le passage au sanatorium après la blessure à la main de Dhéry, la rencontre avec Jeanne, etc. Même certains dialogues et autres formules ont directement été transposées dans le film (« Ma femme avec ses longues jambes, elle a l’air d’un lis »). Bref, je n’ai pas boudé mon plaisir au gré de cette histoire si touchante, si désarmante d’humanité de voir ces malheureux pris au piège d’une guerre et d’événements qui les dépassent, où certains moments plus décontractés viennent aérer un récit d’une rare densité, d’une poignante puissance littéraire. De saynètes en saynètes, la vision de la Seconde Guerre mondiale à travers le prisme de braves gars (principalement Maillat) et se concluant de la même manière que le long-métrage (« Alors, toutes les étoiles s’éteignirent d’un seul coup. Et Maillat ne sut même pas qu’il était en train de mourir. »). Pour ma part, une lecture salvatrice et émouvante autant qu’une bouleversante madeleine de Proust pour ce germe littéraire qui a donné ce film que j’adule.
avant hier à 07:40 2
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Celui qui hantait les ténèbres
9/10 Le narrateur survit à un naufrage et finit par rallier un rivage où il découvre un étrange monolithe, après quoi il se réveille dans un hôpital de San Francisco suite à quatre mois de coma. Ce peintre et écrivain, encore hanté par ses hallucinations, en vient à être obnubilé par une immense église qu’il pense désaffectée…
Déjà fan de l’œuvre de Lovecraft et de Gou Tanabe, je ne risquais strictement rien à me lancer dans ce manga, et je dois avouer que mes vœux ont été exaucés. Une esthétique lourde, poisseuse, anxiogène, servant avec maestria les propos furieux et possédés de l’immense auteur américain, avec force artefacts (ici un cristal inquiétant ou une énigmatique échelle), des créatures effrayantes, etc. Un manga d’une incroyable densité, d’un bel effroi et d’une folle inventivité, où le propos et le graphisme se servent mutuellement. Je crois que j’étais en partie séduit avant même d’en ouvrir les premières planches, mais l’ensemble de cette lecture m’a subjugué, jusqu’au final, équivoque et d’autant plus marquant qu’il retentit presque comme un point d’interrogation. Superbe.25/12/2025 à 07:38
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Ted Bundy
Stéphane Bourgoin, Jean-David Morvan, Scie Tronc
7/10 Seattle, 1er juin 1974 : Ted Bundy commet son premier crime, et c’est une banale interpellation quand il est à bord de sa Cox qui entraîne son arrestation. Dans une prison en 1989, il entame une relation avec Étienne Jallieu – le pseudonyme de Stéphane Bourgoin, ce dernier cherchant à comprendre comment est né ce prédateur.
De sa famille dysfonctionnelle à ses problèmes d’ordre sexuel, la genèse du monstre menée de façon adroite, avec des passages suggérés qui font froid dans le dos (ses actes nécrophiles notamment), même si certains moments parfois « répétitifs » concernant les agressions, auraient pu être gommés. Mais ce qui est le plus ambigu, c’est le fait que le coauteur – Stéphane Bourgoin – se mette si explicitement en scène : en 2020, année de sortie du premier tome de cette série, il avouait enfin être un mythomane. L’ouvrage perd du coup singulièrement de sa puissance d’évocation malgré l’évidente assise de la documentation rassemblée.24/12/2025 à 07:40 1
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Bird Box
9/10 … ou la fuite de la jeune Malorie, accompagnée de ses deux très jeunes enfants, dans un monde où ceux qui ont le malheur d’ouvrir les yeux – au sens premier du terme – deviennent fous et se suicident dans l’instant. Un excellent thriller, avec ce qu’il faut de paranormal et d’étrangeté, dont Josh Malerman tire ce qu’il y a de meilleur, notamment au niveau des ambiances. Volontairement privés de la vue, nos protagonistes doivent donc composer avec leurs autres sens et les mettre à profit dans ce décor enténébré, sauvage et follement paranoïaque. Un délice de tous les instants, de tous les chapitres qui alternent d’ailleurs présent et passé, avec une belle intelligence scénaristique, jusqu’à ce que nos héros en viennent à retrouver le dénommé Rick à l’école Jane-Tucker. J’aurais apprécié un semblant d’explication quant à ce phénomène létal né en Russie puis en Alaska, mais peut-être est-ce finalement mieux ainsi. Bref, une réussite stupéfiante grâce à une idée originelle forte et singulière, et un traitement admirable empli d’émotions contradictoires, où le frisson pur côtoie l’empathie. Brillant.
23/12/2025 à 07:59 2
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Mission Cuba
3/10 Parce qu’il se murmure que Fidel Castro serait mal en point, Malko doit se rendre à Cuba pour fomenter une transition vers la démocratie et assurer un général proche de la CIA du plein soutien du président américain en cas de coup d’état.
Ce troisième tome est une alternance assez désagréable de deux types d’événements qui se répètent encore et encore : du sexe et des bavardages. Il y a bien quelques éléments géopolitiques vaguement intéressants mais une scène de sodomie pour presque amorcer cette BD et une autre de fellation pour la conclure, ça n’est vraiment pas pour moi.22/12/2025 à 07:37 1
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Le Berceau des esprits tome 2
4/10 Toujours rien de bien flambant dans ce deuxième tome : même absence d’originalité scénaristique, et même le graphisme me semble assez tarte. La violence, qui aurait pu être l’épice sur la viande fade, ne vient qu’augmenter le gâchis gustatif au point de rendre l’ensemble presque immangeable. C’est un point final pour moi après cette grosse déception.
21/12/2025 à 07:41 1
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Aparecida Prison
4/10 Goiânia, capitale de l’Etat brésilien du Goiás : dans la prison la plus violente du pays, c’est la loi de la jungle où règnent la brutalité et la corruption. Il suffirait finalement de peu pour que cet enfer vire au chaos.
Je n’ai pas beaucoup apprécié cette BD : un peu trop bavarde, sur un scénario déjà lu ou vu des centaines de fois, et à part ce déchaînement de violence, de têtes tranchées et de balles tirées, je ne retiendrai pas grand-chose de ce récit assez attendu et plutôt vain.20/12/2025 à 08:09 1
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La Lisière
7/10 Un roman court et très dynamique, où les chapitres courts et le rythme enlevé concourent à rendre la lecture rapide. L’histoire commence de façon immédiate et la cadence reste élevée jusqu’au final. Niko Tackian maîtrise son histoire et, même si je peux lui reprocher son écriture un peu trop simple à mon goût, le final s’avère à la hauteur grâce à ce dénouement assez « simple, ce qui n’est pas pour moi un inconvénient, seulement une pure caractérisation. L’aspect fantastique s’y évapore totalement, et son côté sombre et dur est, à mon humble avis, bien trouvé et cohérent avec la globalité de l’ouvrage. Sa postface « En guise de conclusion » éclaire agréablement le travail de l’auteur, ses motivations littéraires et son admiration pour les monts d’Arrée. Bref, un livre efficace, même si certains pourront lui reprocher une conclusion objectivement pas si originale que cela.
18/12/2025 à 18:58 2
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Chambre froide
7/10 Australie-Occident, en décembre 1987. Ce qui est retombé sur Terre de la station orbitale Skylab entraîne la mort de vingt-six villageois, et les trois agents dépêchés sur place – l’un d’entre eux subira d’ailleurs le même sort que les autochtones – ne serviront qu’à isoler un échantillon du champignon « Cordyceps novus ». En 2019, au Kansas, dans un réseau souterrain où l’on stocke de tout et de rien, le fongus n’a pas dit son dernier mot.
Mon premier David Koepp, et j’ai trouvé ça bien bon. Une écriture enlevée, qui panache noirceur, action, moments d’humour – les descriptions mais surtout les dialogues sont souvent très tordants – et explications scientifiques, notamment lorsque l’auteur nous explique comme cette saleté de champignon se nourrit des éléments chimiques et autres nutriments passant à sa portée. L’écrivain maîtrise indéniablement son sujet dans un souffle très objectivement cinématographique et, si comme Fredo je regrette des digressions pas toujours nécessaires – honnêtement, même si ça donne du corps aux personnages, les anciennes amours de Naomi, le passé judiciaire de Teacake ou les problèmes de dos de Roberto ne m’étaient pas indispensables –, l’ensemble se lit tout seul, ne manque que le pop-corn. Si l’épilogue est vraiment trop rapide et le dernier chapitre gnangnan au possible, c’est typiquement de la littérature à consommer sur la plage, sans prise de tête, distractive, même si, je le répète, David Koepp agrémente son récit de données scientifiques bienvenues.18/12/2025 à 06:56 2
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Coups de théâtre
8/10 « Ah ah ! Excellent début ! Très original ! » : l’inspecteur Germain Germain-Germain est effectivement très surpris lorsqu’il assiste à la première d’une pièce de théâtre diffusée en direct à la télévision, quand on voit l’actrice principale, Matilda, assassinée sur scène. Germain et sa jeune stagiaire Laure-Gisèle, dite « Logicielle », vont mener l’enquête dans les coulisses de la pièce et aller de surprise en surprise.
Ce roman, datant de 1994, a été le premier de la série consacrée à Logicielle, et les éditions Rageot ont eu dernièrement la riche idée de le rééditer. D’entrée de jeu, la forme surprend : Christian Grenier a choisi de présenter son intrigue sous la forme d’une pièce de théâtre en cinq actes, avec les classiques didascalies et autres dialogues propres à ce type de représentation. Il faut bien reconnaître que l’histoire s’y prête volontiers, et l’auteur ne ménage pas son lectorat avec de belles trouvailles scénaristiques, son récit étant d’une grande richesse et mené avec entrain. Germain et Logicielle vont être confrontés à de nombreux protagonistes – de l’auteur au directeur en passant par le régisseur, le souffleur, le machiniste ainsi que des proches de la victime. Le récit comporte bien des rebondissements – tous adroits et tout à fait crédibles – tandis que le final lance avec habileté la jeune policière qui deviendra l’une des protagonistes fétiches de Christian Grenier.
Un livre intelligent en entraînant qui rend également un bel hommage au théâtre ainsi qu’à son univers : il y a là amplement de quoi satisfaire, divertir et instruire le jeune lectorat auquel il se destine.17/12/2025 à 07:03
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Une Chenille pour deux
3/10 Deux jeunes femmes arpentent une jungle hostile à la faune inquiétante en compagnie d’un guide aguerri, le tout sur la planète Zarkass.
Je n’ai pas beaucoup apprécié le graphisme que j’ai trouvé plutôt tarte. Quant à l’histoire, elle n’a rien de bien singulier : de grosses créatures (notamment ces chenilles rouges géantes), une expédition qui n’est vraiment pas originale, des tentatives d’humour bien molles. Je suis tellement déçu que je me demande si je vais continuer cette série qui démarre mal.15/12/2025 à 19:06 1
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Pacific Invasion
6/10 Un nouveau versant pour ce deuxième tome : toute la côté ouest des Etats-Unis est sur le pied de guerre, et ce 7 mai 1948, les Japonais débarquent en Californie, notamment avec une armée de monstres mécaniques, et ce sont des locaux – une poignée de copains – qui va essayer de juguler cet assaut.
Au-delà de l’indéniable qualité graphique et du rythme de cette BD, l’effet de surprise s’est un peu envolé, le scénario joue trop sur les codes attendus et certains passages – comme le duel final entre les deux robots gigantesques – tient presque de la parodie. Bref, c’est détendant mais sans plus (j’ai néanmoins apprécié le clin d’œil au personnage « Rosie la riveteuse ».15/12/2025 à 18:57
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Omnivore
8/10 Stupeur et tremblements à la télévision ! L’émission vedette La Surprise du chef, qui met en scène la journaliste Rita Chandler entrant à l’improviste dans les cuisines des restaurants, tombe sur une scène incroyable : le chef Karl Angus, à L’Abeille dorée, en train de débiter un corps humain. Le marmiton est aussitôt arrêté avant de prendre la fuite. Pour les policiers Toulouze et Kuklinski, l’affaire est d’autant plus urgente que Rita Chandler a disparu, probablement enlevée.
Ce roman d’Olivier Bocquet sidère dès ses premiers chapitres par son ton inclassable : l’auteur mêle avec délectation et un talent certain plusieurs genres qui coexistent avec bonheur. Le scabreux du cannibalisme côtoie des instants beaucoup plus légers, et c’est cette concomitance qui offre toute sa saveur à ce livre. L’histoire est solide, les pages défilent rapidement, et les éléments qui viennent s’immiscer dans l’histoire (les articles journalistiques, les extraits des réseaux sociaux, les transcriptions d’audition, etc.) apportent des parenthèses bienvenues. Les personnages des enquêteurs sont réussis, notamment Rachel Kuklinski qui est enceinte et a encore du mal à se remettre de l’agression qu’elle a vécue, ou encore William Toulouze très maladroit en société et vêtu de slips censés limiter ses possibilités de procréation. Karl Angus compose également un protagoniste singulier, conscient de sa déviance, souvent cruel et froid, mais dont le passé explique ce penchant anthropophagique tandis qu’un court chapitre explique à mots à peine couverts le mal dont il souffre. On se régale aussi de la traque menés par les policiers, les réactions de divers pans de la société face à ce fait divers qui prend très rapidement l’envergure d’un cas international : Olivier Bocquet analyse avec beaucoup de finesse autant que d’acide le comportement de ses contemporains, d’une manière presque jubilatoire.
Un ouvrage atypique, où les ténèbres de ce tabou voisinent avec quelques bulles d’un humour salvateur. Remercions sincèrement Olivier Bocquet de n’être jamais tombé dans le piège du gore ou de la grivoiserie. Son œuvre est celle d’un brillant équilibriste.15/12/2025 à 06:58 4
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Seule l'ombre
Eric Corbeyran, Paskal Millet, Rurik Sallé
7/10 Dix brèves histoires qui jouent sur les codes de l’épouvante : une autostoppeuse porteuse d’une malédiction, un homme devenu fou de rire après avoir vu un étrange personnage, un monstre vivant dans la montagne, un chantier en guise de traquenard, un chien à nourrir, un orgue au fonctionnement bien particulier, le cadre du métro parisien, une apparition nocturne, une dresseur de cirque sur qui on prend une revanche, la légende autour d’un monstre rôdant dans la forêt. De bonnes idées côtoient d’autres bien plus sages, tièdes ou convenues, ce qui est un peu le jeu avec les recueils. Néanmoins, l’ensemble, à défaut de réinventer le genre ou d’ne dynamiter les codes, est globalement réussi et joue la partition attendue des courtes histoires qui font peur.
14/12/2025 à 07:41
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J'aimerais te dire
7/10 C’est avec ces mots que commence l’histoire. Thomas Monet, divorcé de son épouse Angela, se rend au domicile de celle-ci et lui demande s’il peut emmener leur fille April. Il s’agira d’un petit périple au terme duquel l’adolescente pourra rentrer chez elle. En réalité, Thomas a un plan bien différent : il compte expliquer à April son passé, comment le couple s’est déchiré et quelles erreurs l’homme a commises. Un devoir de vérité, même si celle-ci peut heurter.
Après Pour nous, Christian Pernoud – le véritable patronyme de cet auteur qui a longtemps signé ses œuvres sous les pseudonyme de Chris Loseus – est de retour aux éditions Taurnada, et l’on retrouve immédiatement la patte de l’auteur : le style est simple, le rythme entraînant, et l’auteur dépose de belles notes sentimentales sur la partition de l’amour. On suit ainsi, au gré de flashbacks, comment Thomas a rejoint un parc d’attraction dédié aux animaux, sa rencontre avec l’explosive Wendy, les événements dramatiques qui ont suivi et les circonstances dans lesquelles Angela et lui ont fini par se trouver. Il y a des passages très intéressants – notamment ceux concernant les travaux que Thomas et son camarade ont menés dans la lutte contre le cancer – tandis que l’on retrouve les mêmes défauts que ceux soulignés dans le précédent livre, à savoir des personnages plutôt stéréotypés ainsi qu’un final un peu trop attendu. Néanmoins, ce roman tient globalement ses promesses avec un tempo réussi et un style qui saura plaire.
Christian Pernoud signe un bel ouvrage aux forts accents sentimentaux, et ça sera assurément une réussite auprès d’un lectorat féru de passions, de faux-semblants et d’histoires secrètes de famille.12/12/2025 à 06:55 2
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Six versions
6/10 J’ai été attiré par le buzz autour de ce livre mais surtout par son concept – la forme – qui l’a emporté sur un fond un peu plus classique. Au gré de ces entretiens accordés aux membres des Coureurs, je me suis d’abord beaucoup intéressé à l’histoire de ces adolescents dont on découvre au fur et à mesure les failles, tromperies, petites mesquineries et autres péchés véniels que sont la drogue, le sexe et l’alcool. Cependant, le concept a rapidement trouvé ses limites à mes yeux et j’ai fini par m’ennuyer ferme, notamment en raison du côté un peu bavard, redondant voire lénitif. La fin est vraiment très bien trouvée et habile, mais au-delà des récits de Derek, Harry, Haris, Eva et Anyu, j’aurais presque préféré un versant plus occulte avec le tulpa, Nanna Varech ou la Bête du Belkeld qui sont abordés dans l’ouvrage. Bref, une idée vraiment très intéressante (même si, à froid et très objectivement, c’est la fusion de podcasts avec le principe du roman choral, tout simplement) mais qui, au long cours, a fini par me lasser sans me surprendre véritablement. Je ne pense pas que je poursuivrai cette série.
10/12/2025 à 20:14 3
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Le Sang des Belasko
8/10 … ou comment les enfants Belasko (Philippe, Mathieu, David, Garance et Solène) sont réunis dans la propriété viticole familiale après la mort de leur père, dans la « Casa Belasko » afin de procéder à la lecture du testament. Ils ont noué des relations ambivalentes, faites de rancœurs, de jalousies, de haines larvées ou flagrantes, d’attachements aussi en fonction des personnes concernées. Mais quand ils apprennent au gré d’un document laissé à leur attention par le défunt que leur mère ne serait pas morte suicidée aux barbituriques mais assassinée, les circonstances vont tourner au vinaigre. En une nuit, entre 19 heures et 7 heures le lendemain matin, le jeu de massacre aura bien lieu.
Je découvre la plume et l’œuvre de Chrystel Duchamp, et j’ai été charmé. Un roman court (environ 250 pages dans sa version de poche), avec une écriture alerte, cinq actes comme dans une pièce de théâtre tragique, des chapitres courts qui alternent les points de vue des protagonistes, un presque huis clos (pas tout à fait un huis clos, Franck 28, puisqu’il y a les passages avec le capitaine Jouvry ; lis plutôt les romans à propos desquels tu te permets de pondre des commentaires génériques et embarrassants), et un final vraiment fort. Les vieilles rancunes émergent rapidement et prendront des tournures féroces (penchant alcoolique, adultère, rêve brisé dans la restauration, mauvais coup en bourse, agression orchestrée, etc.). Le final est également très fort, avec ces idées de « malédiction rationnelle » et de « gène pourpre » (avec quelques clins d’œil aux « rivières pourpres » de Jean-Christophe Grangé. Mon seul regret, c’est finalement cette empreinte scénaristique à la Agatha Christie que j’ai trouvée un peu trop appuyée, et une fois cette idée en tête, j’avais deviné les deux épilogues successifs. Néanmoins, voilà un roman vraiment très bon, avec une maison qui s’avère être un témoin malheureux de la chute des Belasko comme de sa propre déchéance.08/12/2025 à 19:40 4
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Un Dernier Mensonge
7/10 A cinquante ans, Mary Wilcox arrive à la demeure des Ashford qui porte encore le deuil de Jonathan, le chef de famille. Cecilia, la veuve, élève ses trois enfants – Isabella, Elijah et Samuel – et Mary comprend rapidement que quelque chose d’étrange hante encore ce manoir.
Même si j’ai connu quelques ouvrages de Blake Pierce vraiment décevants, celui-ci est nettement au-dessus du lot. L’écriture est assez fine et ménage même quelques sympathiques moments de style, les protagonistes – notamment les enfants – sont bien travaillés, l’histoire est vraiment crédible et le suspense prenant. Pas mal d’éléments tiennent en haleine, les personnages douteux ne manquent pas – de cette Elena avec laquelle Mary Wilcox s’entretient régulièrement au téléphone au pharmacien Simon Trent en passant par le psy Alexander Harrow et l’inspecteur Richard Holloway – et je ne peux que louer le bon rythme et l’absence de temps mort. Certes, il y a de nombreuses coquilles qu’une simple relecture aurait facilement éliminées et l’identité du meurtrier ne surprend guère, mais voilà un roman habilement construit et efficace.07/12/2025 à 16:42 3
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Le Briseur d'âmes
7/10 Un cadre oppressant dans cet asile psychiatrique alors qu’approche une tempête de neige, et où est notamment interné celui que l’on surnomme Caspar, un amnésique depuis peu sur place. Quand une ambulance subit un accident non loin de là avec comme patient un homme qui s’est volontairement plongé un couteau dans la gorge, graduellement, une ombre sinistre apparaît : celle du « Briseur d’âmes », un psychopathe ainsi surnommé après avoir plongé trois femmes dans des syndromes d’enfermement selon un procédé encore inconnu.
J’avais déjà lu des romans de Sebastian Fitzek, et l’entame de celui-ci ne déroge pas à la règle – au moins selon mes souvenirs : une écriture sèche et nerveuse, des chapitres (égrainés en fonction de l’heure du moment), un huis clos étouffant aux péripéties nombreuses et avec de sacrés cliffhangers, et des personnages pour le moins tracassés (Linus, le pensionnaire qui mange ses mots ; la vieille Greta qui est spécialiste des devinettes – ce qui sera bien utile avec celles découvertes dans les mains de certains victimes ; le professeur Samuel Rassfeld et sa collègue Sophia Dom ; le gardien Bachmann ; l’ambulancier Tom Schadeck ; Bruck, le blessé, etc.). L’ensemble se lit très rapidement en raison du côté addictif de l’histoire, et la mise en abyme (avec le professeur proposant l’expérience de lecture à Patrick et Lydia) offre un second niveau de lecture très appréciable. Néanmoins, je reproche à l’ensemble un goût un peu trop prononcé pour la grandiloquence et la complexification inutile, d’autant que ces exagérations à mes yeux assez vaines s’accompagnent d’un style trop direct, sec et rudimentaire, qui m’ont parfois exclu du récit. Bref, c’est bon, la mécanique est solide et les rouages suffisamment huilés, mais l’auteur pêche par son inclination trop prononcée pour les récits dédaléens sans que ça ne serve pour autant l’intrigue.05/12/2025 à 18:27 3
