La maison du canal

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  • 9/10 Edmée arrive aux Irrigations, un domaine agricole tenu par son oncle dont elle apprend le décès en arrivant. Elle va devoir vivre en ces lieux, matraqués par le froid, la pluie et les vicissitudes, tandis que des tragédies, tels des furoncles, vont lentement naître, croître et exploser. Une famille de dégénérés la reçoit, comme décrit à la page 64 : « les lèvres trop épaisses de Fred, au visage de travers ; le front difforme de Jef ; Mia qui avait de l’eczéma et qui, malgré ses seins et tout, à dix-neuf ans, n’était pas encore femme ; une des petites louchait. La famille prétendait que non, ce n’était qu’une déviation momentanée du regard. Mais elle louchait ! Et la plus jeune était en retard de deux ans sur une enfant normale ! ». Et l’on ne parle que du physique, car pour ce qui est des attitudes, les individus en question sont encore plus abâtardis, et ce n’est qu’un mot, écrit à l’avant-dernière page, qui vient éclairer les raisons de ces dégradations familiales. Encore une fois, je me suis régalé avec cet ouvrage de Georges Simenon, écrit en cent cinquante pages, ruisselant de noirceur, saturé de cruauté, et perclus d’une barbarie protéiforme. Une magnifique succession de drames, depuis la « simple » maladie en passant par des amours contrariées qui vont déboucher sur la mort d’un enfant un peu trop curieux, jusqu’au viol et au meurtre. Une analyse pointue de la psychologie de ses personnages, avec une économie de moyens à en donner le vertige, pour un panorama si délicieusement monstrueux, humain et crédible d’individus lambda. Je n’ai jusqu’à présent lu que peu d’ouvrages de Georges Simenon, mais celui-ci figure indéniablement parmi mes favoris, pour la férocité de son examen de l’âme humaine.

    29/08/2018 à 18:00 El Marco (3225 votes, 7.2/10 de moyenne) 3

  • 5/10 Beaucoup d'ennui dans ce roman noir qui aurait pu être plus vivant s'il y avait eu plus d'action et de rythme.

    11/11/2013 à 18:15 Ssarlotte (516 votes, 7.1/10 de moyenne)